PARTIE 1 : Qu est-ce que la croissance économique? A. Le PIB B. Le PIB réel. Document 1 : Évolution du PIB en France

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Transcription:

SO00DM24 Approches socio-économiques de la croissance PARTIE 1 : Qu est-ce que la croissance économique? A. Le PIB B. Le PIB réel Document 1 : Évolution du PIB en France Précision 1 : Comment mesurer l inflation? D après TEF (Tableau de l Économie Française) 2011, INSEE, p.117 1

D après TEF (Tableau de l Économie Française) 2011, INSEE, p.117 Précision 2 : Qu est-ce que le pouvoir d achat? 2

Document 2 : Fonction et ressources des secteurs institutionnels Document 3 : PIB et revenu global 3

C. Que mesure effectivement le PIB? Ou en quoi il ne faut pas faire dire au PIB plus qu il ne le peut Document 4 : Production et VAB par branches d activité Document 5 : Productions qui échappent au PIB D après TEF (Tableau de l Économie Française) 2011, INSEE, p.111 PRODUCTIONS NON PRISES EN COMPTE Travail non déclaré (éco souterraine) 4% PIB Travail domestique Travail bénévole En totalité : Travail au noir (env 1% PIB) En partie : Fraude fiscale Travail illicite (drogue, proxénétisme...) 4

Document 6 : Le poids de la croissance sur l environnement [D après Jean Gadrey, Alternatives Economiques Pratique n 046 - novembre 2010] L'empreinte écologique d'une population représente la surface de la planète (exprimée en hectares) dont cette population dépend compte tenu de ce qu'elle consomme. Les principales surfaces concernées sont dédiées à l'agriculture, à la sylviculture, à la pêche, aux terrains construits et aux forêts capables de recycler les émissions de CO 2. Un hectare de forêt nouvellement planté peut "séquestrer" deux tonnes de carbone par an, soit à peu près les émissions moyennes d'un Français. On peut calculer cette empreinte pour un seul individu comme pour l'ensemble de la population de la planète, et par grands postes de la consommation. Par exemple, la consommation alimentaire annuelle moyenne d'un Français exige 1,6 ha dans le monde. Son empreinte totale (alimentation, logement, transports, autres biens et services) est de 4,9 ha en 2005. Pour un Américain, on obtient 9,0 ha, record du monde. Comment évaluer l'impact de la croissance sur l'empreinte écologique d'un pays? Deux méthodes complémentaires sont possibles. Une première consiste à croiser, pour une année donnée, le niveau du produit intérieur brut par habitant (PIB/hab.), en parité de pouvoir d'achat, et l'empreinte écologique par habitant, en hectares globaux. On obtient (voir graphique ci-dessus) une très forte corrélation linéaire. L'empreinte augmente nettement avec le PIB/hab.: 5 000 dollars de plus de PIB/hab. demandent environ un hectare de plus par personne. Empreinte écologique (en 2003) et PIB (en 2004) par habitant pour 137 pays Or quelle est l'empreinte par personne "supportable" par la planète aujourd'hui? Elle était de 2,9 ha en 1970 et ne cesse de diminuer sous l'effet de la progression de la population, de la régression des terres labourables, des forêts, des ressources des zones de pêche, etc. Elle est passée à 2 hectares en 1990 et n'était plus que de 1,8 ha en 2006. Si tous les habitants de la planète avaient le mode de vie des Américains, il faudrait 5 planètes pour y faire face. Si tous avaient le niveau de vie moyen des Français, il en faudrait encore près de trois. Quant à l'ensemble de l'humanité, elle s'est mise vers 1980 à consommer et à rejeter davantage de ressources que ce que la planète peut régénérer. Nous en sommes aujourd'hui à 1,4 planète. Une seconde méthode pour étudier l'impact de la croissance sur l'empreinte écologique consiste à raisonner au cours du temps. C'est très différent de la première méthode, et ce pour de nombreuses raisons: la population varie, tout comme les surfaces disponibles et leur bioproductivité. Et surtout, il est possible que les hommes inventent des façons de produire et de consommer moins prédatrices de ressources naturelles par unité produite et consommée, ce que l'on constate en moyenne. Ainsi, au cours du temps, l'empreinte écologique par personne augmente moins vite que le PIB par habitant. Elle s'est même stabilisée (à un niveau insoutenable) en Allemagne depuis vingt ans, en France depuis dix ans, et dans le monde depuis quinze ans. Mais même dans ce cas, l'empreinte totale augmente en proportion de la population. Le graphique ci-dessous représente (courbe verte) la biocapacité 1 disponible du territoire français. L'écart entre empreinte et biocapacité indique la surface que les Français "empruntent" aux autres territoires du monde, principalement au Sud, et le plus souvent gratuitement (pour l'instant, on ne paie pas pour que les forêts du monde absorbent le CO 2 émis en France). La dette écologique du Nord par rapport au Sud est donc énorme, et elle progresse. Evolution de l'empreinte écologique des Français et de la biocapacité par personne de la France, entre 1961 et 2005 1 La biocapacité d une zone biologiquement productive donnée désigne sa capacité à générer une offre continue en ressources renouvelables et à absorber les déchets découlant de leur consommation. Si l empreinte écologique d une zone est supérieure à sa biocapacité, alors cette zone n est pas utilisée de manière durable. (Source : www.greenfacts.org) 5

Document 7 : Précision 4 : Les 3 façons de mesurer le PIB Document 8 : Évolution du PIB et de ses composantes (en %) D après TEF (Tableau de l Économie Française) 2011, INSEE, p.111 (1) L évolution du partage salaire/profit Document 9 : Évolution du partage de la VA en France Part dans la VA (en %) 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 (r) -10 Rémunération des salariés Excédent brut d'exploitation Revenu mixte brut Impôts sur la production Subventions d'exploitation 6

Document 10 : Part des dividendes versés nets par les sociétés non financières dans la VA, en % 3,2% en 1982 (2) L évolution des inégalités entre salariés Document 11 : Partage de la valeur ajoutée dans les entreprises, en % Document 12 : Part du centième le mieux payé des salariés dans le total des salaires en % 7

Document 13 : Évolutions des salaires de différentes fractions de la population salariés en France entre 1998 et 2006 (Base 100 = 1998) + 68,9% (salaire moyen mensuel en 2006 : 83 410 ) 170 160 150 140 130 120 110 100 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 0,01% les mieux payés (3 500 foyers) 0,1% les mieux payés (35 000 foyers) 1% les mieux payés (350 000 foyers) 90% les moins bien payés (31,5 millions de foyers) + 0,9% (salaire moyen mensuel en 2006 : 1 254 ) D après Camille Landais, Top Incomes in France: booming inequalities?, Paris School of Economics, juin 2008. (3) L évolution des inégalités de patrimoine Document 14 : Répartition des patrimoines français en 2010 Lecture : début 2010, les 10 % de ménages les mieux dotés en patrimoine détiennent 48 % de la masse totale de patrimoine, tandis que le reste des ménages détiennent 52 % de la masse totale. Champ : ménages ordinaires résidant en France, y compris dans les DOM. Source : Insee, enquête Patrimoine 2009-2010. 8

1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Licence 1 ère année Précision 6 : Sur le poncif : «Il faut de la croissance pour créer des emplois» Document 15 : Evolution du PIB et du chômage en France 5% 4% 3% 2% 1% 0% -1% PIB (échelle de gauche : % par rapport à l'année précédente) Chômage (échelle de droite : % de la pop. active) 12% 11% 10% 9% 8% 7% 6% -2% 5% D après INSEE II. D une distinction impérative entre croissance et «développement» Document 16 : Classement IDH 2010 (20 premiers pays) 9