La logique, calcul propositionnel et raisonnement de sens commun

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Transcription:

La logique, calcul propositionnel et raisonnement de sens commun Igor Stéphan UFR Sciences Angers 2012-2013 Igor Stéphan UEL12 1/ 25

La logique, calcul propositionnel et raisonnement de sens commun 1 Aristote 2 3 4 Igor Stéphan UEL12 2/ 25

Aristote 384 (Stagire, Grèce) - 322 (Chalcis, Grèce) Organon : instrument du savoir Raisonner c est inférer Validité formelle/vérité factuelle Validité du fait de la seule structure Igor Stéphan UEL12 3/ 25

Inférence immédiate proposition catégorique : Quantificateur Sujet copule Prédicat Quantificateur : quantité ( tout, nul, quelque,...) Copule : qualité Prédicat : une fonction à valeur dans vrai ou faux proposition (déclarative) : ce qui peut être vrai ou faux AffIrmo et NegO ( J affirme et je nie ) A (Universelle affirmative) : Tout X est Y I (Particulière affirmative) : Quelque X est Y E (Universelle négative) : Nul X n est Y O (Particulière négative) : Quelque X n est pas Y Igor Stéphan UEL12 4/ 25

Inférence immédiate A E I O A vrai - faux vrai faux E vrai faux - faux vrai I vrai? faux -? O vrai faux?? - A faux -?? vrai E faux? - vrai? I faux faux vrai - vrai O faux vrai faux vrai - A Tous les hommes sont des animaux est vrai E Nul homme est un animal est faux I Quelques hommes sont des animaux est vrai O Quelques hommes ne sont pas des animaux est faux Igor Stéphan UEL12 5/ 25

Carré logique Opposition des contradictoires : affirmation universelle et sa négation particulière Opposition des contraires : affirmation universelle et sa négation universelle Igor Stéphan UEL12 6/ 25

Syllogisme Aristote Le syllogisme est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d autre que ces données en résulte nécessairement par le fait de ces données Sujet ou Prédicat : Terme grand (G), moyen (M) et petit (P) termes (de par son extension) Syllogisme : trois propositions deux prémisses (seules à évoquer le moyen terme) une conclusion (Quantificateur P copule G) Igor Stéphan UEL12 7/ 25

Syllogismes : 3 figures Syllogisme 1ère figure (4 modes) : majeur Quantificateur Moyen c Grand mineur Quantificateur Petit c Moyen conclusion Quantificateur Petit c Grand Syllogisme 2ème figure (4 modes) : majeur Quantificateur Grand c Moyen mineur Quantificateur Petit c Moyen conclusion Quantificateur Petit c Grand Syllogisme 3ème figure (4 modes) : majeur Quantificateur Moyen c Grand mineur Quantificateur Moyen c Petit conclusion Quantificateur Petit c Grand Igor Stéphan UEL12 8/ 25

Syllogisme 1ère figure : 1/4 modes 1 er mode, AAA A Tout M est G A Tout P est M A Tout P est G A Tous les animaux sont mortels A Tous les hommes sont des animaux A Tous les hommes sont mortels Igor Stéphan UEL12 9/ 25

La logique, calcul propositionnel et raisonnement de sens commun 1 Aristote 2 3 4 Igor Stéphan UEL12 10/ 25

De la langue et de la logique Un homme est sage Tous les hommes sont sages ou plus prosaïquement Je connais au moins un homme qui est sage? Auguste De Morgan (1806-1871) Georges Boole (1815-1864) Gottlob Frege (1848-1925) De la logique comme de l algèbre Igor Stéphan UEL12 11/ 25

Logique classique Logique mathématique Logique propositionnelle ou d ordre zéro Logique des prédicats ou du premier ordre Logiques d ordre supérieur Outil de modélisation de connaissances Une des clés du développement de l ordinateur Une des clés du développement de l informatique Igor Stéphan UEL12 12/ 25

Logique propositionnelle : la syntaxe Un ensemble de symboles propositionnels Deux constantes et Les connecteurs : la négation ( ), la conjonction ( ), la disjonction ( ), l implication ( ) et la bi-implication ( ). Une formule est définie par : et sont des formules si x est un symbole propositionnel alors x est une formule si F est une formule alors F est une formule si F et G sont des formules alors (F G), (F G), (F G) et (F G) sont des formules Igor Stéphan UEL12 13/ 25

Logique propositionnelle : la sémantique vrai et faux sont les valeurs booléennes Une valuation v associe à chaque symbole propositionnel x une valeur booléenne v(x) Une formule est interprétée selon une valuation : i(x) = v(x) i( ) = vrai et i( ) = faux i( F ) = i (i(f )) i((f G)) = i (i(f ), i(g)) i((f G)) = i (i(f ), i(g)) i((f G)) = i (i(f ), i(g)) i((f G)) = i (i(f ), i(g)) Igor Stéphan UEL12 14/ 25

La sémantique des connecteurs x vrai faux i (x) faux vrai x y i (x, y) vrai vrai vrai vrai faux faux faux vrai faux faux faux faux x y i (x, y) vrai vrai vrai vrai faux faux faux vrai faux faux faux vrai Igor Stéphan UEL12 15/ 25

La sémantique des connecteurs x y i (x, y) vrai vrai vrai vrai faux vrai faux vrai vrai faux faux faux x y i (x, y) vrai vrai vrai vrai faux faux faux vrai vrai faux faux vrai Igor Stéphan UEL12 16/ 25

Équivalence de formules Deux formules F et G sont équivalentes (F G) si pour toute valuation, leurs interprétations sont égales F F si F G et G H alors F H (F G) (G F ) F F (F G) ( G F ) (F G) ( F G) (F G) ( F G) (F G) ((F G) (G F )) (F G) ( F G) (F G) ( F G) (F G) ( F G) Igor Stéphan UEL12 17/ 25

Conséquence sémantique Une formule F est conséquence sémantique (Σ = F ) d un ensemble de formules Σ si lorsque l ensemble de formules est vrai pour une valuation, la formule conclusion doit aussi être vraie pour cette valuation Monotonie de la logique : Si Σ = F alors Σ {H} = F Déduction sémantique : Σ = (H F ) si et seulement si Σ {H} = F Igor Stéphan UEL12 18/ 25

Théorie de la démonstration Système de déduction : ensemble de règles et d axiomes Démontrer en partant des axiomes et en appliquant les règles Modus (ponendo) ponens : {F, (F G)} Σ G Modus tollens : { G, (F G)} Σ F Correction vis-à-vis d une sémantique : ce qui est démontré est vrai Complétude vis-à-vis d une sémantique : ce qui est vrai est démontrable Igor Stéphan UEL12 19/ 25

La logique, calcul propositionnel et raisonnement de sens commun 1 Aristote 2 3 4 Igor Stéphan UEL12 20/ 25

Connaissances : Les autruches sont des oiseaux qui ne volent pas Les oiseaux volent sauf les autruches Titi est une autruche Toto est un oiseau Formalisation T 1 : ( x (autruche(x ) (oiseau(x ) vole(x )))) ( x (oiseau(x ) vole(x ))) autruche(titi) vole(toto) T 1 = vole(titi) et T 1 = vole(titi) Igor Stéphan UEL12 21/ 25

Connaissances : Les autruches sont des oiseaux qui ne volent pas Les oiseaux volent sauf les autruches Titi est une autruche Toto est un oiseau Formalisation T 1 : ( x (autruche(x ) (oiseau(x ) vole(x )))) ( x ((oiseau(x ) autruche(x )) vole(x ))) autruche(titi) vole(toto) Rien n est plus déductible pour Toto La logique classique ne permet pas d inférer lorsque le connaissance est incomplète, imparfaite, en évolution ou émanant de sources contradictoires. Logiques de sens commun : par essence, non-monotones Igor Stéphan UEL12 22/ 25

La logique, calcul propositionnel et raisonnement de sens commun 1 Aristote 2 3 4 Igor Stéphan UEL12 23/ 25

Aristote La logique : une discipline en devenir Igor Stéphan UEL12 24/ 25