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Transcription:

Quelques chiffres Département du Val d Oise L épidémie en EHPAD : du signalement à la gestion Nadia ASKEUR Cellule Départementale de Veille d Alerte et de Gestion Sanitaire du Val d Oise Nombre de signalements reçus à la Délégation territoriale du Val d Oise - 2010 : 6 signalements - 2011 : 12 signalements - janvier 2012 : 5 (3 GEA, 2 IRAB) Ces signalements concernent principalement des épidémies de gale, de GEA et d IRAB Les EHPAD signalent de plus en plus à l ARS >>>> meilleure connaissance du système, messages de sensibilisation, connaissance des partenaires, développement de la culture de la sécurité des soins... 12 octobre février 2011 2012 2 Quelques expériences GEA EHPAD «B» Gale EHPAD «C» le 15/03/2011 : signalement téléphonique par le médecin coordonateur de l EHPAD de 10 résidents malades avec diarrhées et vomissements les premiers éléments orientaient vers une suspicion de TIAC >>> début de gestion comme une TIAC - envoi par l ARS de modèle de fiche de notification - demande du menu et prise de contact avec le responsable de cuisine - fiche individuelle descriptive remplie pour chaque malade + témoin par le médecin coordonateur - conservation des plats témoins en gardant à l esprit une éventuelle GEA - isolement prophylactique des résidents malades - renforcement des mesures d hygiène - surveillance 3 4

Courbe épidémiologique des cas nbr de cas Signalement à l'ars apparition de nouveaux cas (6 le 16/03 et 4 le 1/03) >>>>hypothèse de TIAC écartée orientation vers une épidémie de GEA d allure virale envoi par mail de documentation : modèle de tableau de suivi des cas, informations sur le norovirus (calicivirus) et le protocole d envoi des coprocultures aux CNR à la recherche de norovirus un point régulier par téléphone/mail sur les nouveaux cas, évolution de la situation le 21/03/2011 : fiche récapitulative de l ensemble des cas et leur évolution (au total 2 cas sur 104 résidents, un taux d attaque de 26%), symptomatologie bénigne rapidement résolutive, les premiers résultats de coproculture standard sont négatifs>>> tout en faveur d une GEA Mise en place des mesures Epidémie de GEA à l'ehpad A 6 26 252 5 216 102 30 4 200 266 352 314 3 25 102 25 300 2 262 300 250 30 362 354 366 1 31 312 20 200 20 110 210 14/03/2011 N de chambre résident malade 15/03/2011 16/03/2011 1/03/2011 1/03/2011 1/03/2011 20/03/2011 21/03/2011 22/03/2011 23/03/2011 5 6 GEA EHPAD «B» le 23/03 : Fin de l épisode, 0 nouveau cas, les dernières coprocultures sont négatives (pas de germe pathogène, la recherche de rotavirus et d adénovirus est négative), il n a pas été possible de rechercher le norovirus l épidémie a été maîtrisée grâce à : - signalement et prise en charge rapide - la mise en place d isolement préventif dès l apparition des premiers cas, une sensibilisation du personnel et un renforcement des mesures d hygiène précoce - suivi étroit des résidents par le médecin et les soignants - point quotidien sur l évolution des cas avec l ARS 14/0/2011: mail de signalement à l ARS par le médecin coordonnateur d une épidémie de GEA depuis 1 semaine d allure bactérienne 13 résidents malades, 1 er cas le 6/0, le cas N 4 a nécessité une hospitalisation pour diarrhées glairo-sanglantes (copro+colonoscopie), efficacité du traitement antibiotique ++ contact/avis avec bactériologue et infectiologue du CH de référence Syndrome biologique infectieux, plusieurs copro, quelques patients ont évolué favorablement sous antibiotique pas de malades parmi le personnel

GEA EHPAD «B» état des lieux : contact téléphonique le 15/0 - recommandations ARS par mail + documents supports (recommandations HCSP, tableau de suivi des cas) - discussion sur l orientation des recherches / germes/ incubation/ symptomatologie/ répartition des cas suivi situation : tableau des cas, résultats copro au total 1 résidents malades, une hospitalisation et un décès (résident très fragilisé) toutes les coprocultures négatives (absence de salmonelles, shigelles, E. coli, yersinia, campylobacter, clostridium, vibrions, levures, rotavirus) biopsie (colonoscopie) du cas N 4 négative pas de germe retrouvé???? Nbr de cas Courbe épidémiologique des cas de GEA Signalement à l'ars 6 5 2ème 1er 4 1er RDC 3 2ème 2ème RDC 2 1er RDC 1er 1 1er 2ème RDC 2ème 1er 2ème 2ème 2ème 06/0/2011 0/0/2011 0/0/2011 étage 0/0/2011 10/0/2011 11/0/2011 cas personnel cas résident 12/0/2011 13/0/2011 14/0/2011 15/0/2011 16/0/2011 COPRO NEG 10 quelques mois plus tard Epidémie de gale à l EHPAD «C» Signalement le 1/01/2012 d une épidémie de GEA virale 1 résidents et 5 membres du personnel malades (1 er cas le 11/01 et dernier cas le 1/01) mise en place des mesures dès le premier cas (11/01) personnel beaucoup plus sensibilisé expérience acquise avec l épidémie de septembre gestion beaucoup plus facile : préparation en amont de kits, protocoles, signalisation des chambres des malades, réactivité des équipes de nuit par la signalisation/kit sur le chariot même si oubli au cours des transmissions Signalement ARS via fiche GEA point situation et suivi par téléphone (ARS/médecin coordonateur) 24/11/2011: signalement de 2 cas de gale chez un résident et un personnel du même bâtiment cellule de crise, mesures mises en place : parcours des cas, traitement et isolements des cas, traitement de la chambre du malade, traitement préventif des résidents et soignants du même bâtiment, surveillance +++ source de contamination retrouvée : lien avec un épisode de gale au SSR (1 er cas dg le 15/0) le résident de l EHPAD a été hospitalisé dans ce service au cours de cette période quelques jours après.apparition d autres cas dans les autres bâtiments 11 12

Epidémie de gale à l EHPAD «C» Conclusion Point régulier ARS/infirmière coordinatrice tableau de suivi des cas recommandations et conseil en lien avec l ARLIN en fonction de l évolution de la situation cellule de crise, collaboration (médecin coordonnateur, médecin du travail, EOH.) proposition de sectorisation des bâtiments avec personnel dédié pour faciliter le traitement (taille, moyens humains ) >>> manque d effectif et impossibilité de dédier des équipes choix d un traitement collectif le 12/12 (résidents + personnel + environnement) le même jour, avec une longue période de préparation en amont au total : une dizaine de cas, gestions sur plusieurs semaines, moyens humains et financiers +++ gestion lourde, coûteuse et de longue haleine répétition des traitement, stress et épuisement des équipe certains détails/situations nécessitant une expertise/avis inquiétude des résidents et des familles 13 14 Les actions de la CDVAGS Les actions de la CDVAGS Une analyse de la situation : - début de l épidémie : cas index - nombres de malades, répartition dans le temps et dans l espace - description des symptômes - mesures déjà mises en place : pertinence, modifications, compléments Recommandations : - mesures de contrôle pour contenir l épidémie (sectorisation/isolement, renforcement des mesures d hygiène, sensibilisation du personnel soignant,.) - recherche de l étiologie (examens et analyses) / orientation - surveillance et suivi - expertise en hygiène CCLIN/ARLIN - analyse épidémiologique CIRE InVS - information / communication Les spécificités : - expérience, objectivité, proximité, disponibilité - connaissance du terrain et de la réglementation - le lien : plateforme régionale, ARLIN, Cire - outils de gestion / documents - suivi, débriefing, retour d expérience 15 16

Les difficultés auxquelles sont confrontés les EHPAD lieu de vie, visite familiale, gestion du linge personnel,.. population fragile et vulnérable, dépendance / nursing difficultés d isolement des résidents avec troubles cognitifs contraintes forte pour le personnel, difficulté de sectorisation Merci à tous isolement et organisation des repas dans les chambres, annulation des évènements et fêtes manque de personnel formé en hygiène, la culture de gestion du risque infectieux est en cours de développement méconnaissance du système et circuit du signalement / déclaration 1 1