Justification Accidents De Désaturation (ou Décompression) Cet accident est directement lié à la loi d'henry : la dissolution de l'azote dans l'organisme. Rappels - L azote est un gaz inerte, ni consommé ni produit par l organisme, il compose 80% de l'air inspiré et expiré - la circulation sanguine, transport des gaz. Mécanismes Pendant la plongée: La quantité de l azote dissous augmente avec la profondeur et la durée de la plongée, mais aussi de façon plus importante dans les tissus «gras» (système nerveux) A la remontée et pendant plusieurs heures après: l'azote reprend sa forme gazeuse : les micro-bulles convoyées par la circulation sanguine sont éliminées par les poumons («filtre»). 1
Certains tissus plus gras «retiennent» davantage l azote qui continuera de d éliminer jusqu à 24h après la sortie de l eau. En cas de remontée rapide, le diametre de ces micro-bulles peut augmenter trop vite, ne pouvant s éliminer par le filtre pulmonaire, et se comportant comme un corps étranger provoquant une cascade inflammatoire et l aggregation des plaquettes (caillot=thrombus). Cela provoque un arret de circulation. Cette bulle peut se former in situ : - dans un capillaire (petit vaisseau) : ex peau, articulation, - dans une veine de la moelle épinière (et entrainer une ischémie d amont), - ou faire une embolie dans une artère pulmonaire, cérébrale ou oreille interne, avec une ischémie d aval (souffrance des tissus voire nécrose). Certaines bulles peuvent en effet «shunter» le passage du filtre pulmonaire pour passer en revenant au cœur droit vers la grande circulation, par 2 voies : le foramen ovale ou un shunt pulmonaire extracardiaque. 30% des adultes ont un foramen ovale resté perméable, pouvant s ouvrir à l occasion d une hyperpression thoracique. C est une communication entre les oreillettes se fermant la premiere année après la naissance chez 50% des personnes, et pour 20% jusqu à 10 ans. Causes d'add Un tiers des ADD sont «mérités» Faute technique : vitesse de remontée trop rapide ou non-respect des paliers de décompression (par méconnaissance, problème matériel, erreurs, panique, ), yoyo, 2 e plongée plus profonde.. 2
Cours N3 Les 2 tiers sont «immérités» -mauvaise condition physique :surpoids (masse grasse plus importante), sédentarité, fatigue.. -viscosité du sang (alcool, deshydratation) -ouverture du foramen ovale si à la remontée, ou après la plongée on pratique Valsalva, des apnées, un effort avec une expiration insuffisante, on crée une hyperpression pulmonaire. Symptômes Ils dépendent des tissus atteints. Les symptômes apparaîssent souvent dans la 1ere heure mais jusqu à 24 heures après. Signes généraux: Fatigue générale, pâleur, angoisse. Accidents cutanés : Puces et moutons Ces démangeaisons et boursouflures sont bénignes mais peuvent annoncer un accident grave. Accidents ostéo-articulaires Bends (travailleurs pro et ferrailleurs: coude, épaule) Une douleur lancinante intense à une articulation, non calmée par les médicaments. Accidents neurologiques : (70% des accidents) signes: déficit moteur (incapacité à marcher), troubles de sensibilité (fourmillements, engourdissement), impossibilité d'uriner localisation: au niveau de la moelle épiniere (douleur colonne vertébrale) avec para ou tétraplégie; ou cérébral avec hémiplégie Accidents de l'oreille interne (accidents cochléovestibulaires) ¼ des accidents audition diminuée ou surdité d'1 seul coté Vertiges, nausées, troubles de l'équilibre. symptomes identiques au barotraumatisme de l'oreille interne (sauf douleur ) La Maladie De Décompression Embolie cardio-pulmonaire gazeuse massive (chokes) avec risque d arrêt cardiorespiratoire 3
Conduite à tenir Ne surtout pas croire " que ça va passer ". Il faut réagir vite. Si la recompression thérapeutique est effectué avant 3 heures, les chances de récupérer deviennent vraiment importantes. Alerter les secours (en mer CROSS VHF 16, à terre SAMU 15) Sécher, réchauffer, rassurer. Oxygénothérapie (15 l / mn en faisant attention à l'autonomie). SI l'accidenté est CONSCIENT : position assise o Administrer un comprimé d'aspirine 250 à 500mg d'aspirine non effervescente, o Faire boire un demi-litre d'eau douce par demi-heure. o Faire uriner si possible. Si l'accidenté est inconscient mais respire, ou nauséeux; PLS Si arrêt cardiorespiratoire: massage cardiaque, ventilation au BAVU avec o2 NE JAMAIS REIMMERGER. Noter sur un papier TOUS les paramètres de la plongée en trois exemplaires (secours + assurances + archives club) : profondeur, durée, circonstances, efforts, vitesse de remontée, paliers effectués, tables utilisées, heure de sortie, heure d'apparition et nature des symptômes, secours apportés, coordonnées du plongeur, du Directeur de Plongée, du guide de palanquée, des compagnons de palanquées, des témoins directs et de la personne à prévenir. Traitement: oxygénothérapie hyperbare en caisson dans un délai <3h reprise d activité après accident: certificat doit être signé par médecin fédéral ou médecin subatique/et ou hyperbare Prévention Respecter la vitesse de remontée des tables utilisées (de 15 à 17 m/mn pour les M.N. 90) voire plutôt 10 à 15m/min prévus par les ordinateurs. Faire les paliers indiqués par la table ou l ordi, à la bonne profondeur (pas à 1 ou 2 mètres près) Si efforts importants pendant la plongée (courant,...) ou fatigue pendant la remontée :Seul le palier de trois mètres peut être prolongé sans risque. En expirant bien : ne jamais bloquer la respiration pendant la remontée ni les heures suivant la sortie o Pas de manœuvre de Valsalva en remontant ou au palier même après la plongée (relevage de l'ancre) o Pas d efforts excessifs pendant la plongée (palmage,...). o Pas d'efforts importants après la plongée. o Pas d'apnée après la plongée (6h) Respecter rigoureusement les procédures de calcul (consécutives, successives, remontée rapide,...) : maximum 2 plongées par jour, dénivelé 100m par jour (pas 2 plongées à 60m), «durcir» son ordinateur en vieillissant ou en cas de prise de poids Pas d'altitude supérieure après la plongée (montagne), ni avion pendant 12 à 24 heures (indiqué par l ordi mais à anticiper!) Ne pas plonger en cas de fatigue physique, morale ou de traitement médical. Entretien par une activité physique régulière, surtout après 40 ans pour réduire les tissus graisseux Interet du NITROX! utilisé en gaz fond ou au palier avec procédure de décompression en mode air, réduit considérablement la saturation du corps en N2 (à conseiller pour compenser surpoids, fatigue, en vieillissant ) 4
Principes de l Oxygénothérapie HyperBare(2) 3) Augmentation de l oxygène dissous (100% dans air inhalé) («modèle de KROGH») lutte contre ischémie Augmentation des pressions partielles tissulaires périphériques d O2 :amélioration de l activité enzymatique vasoconstriction hyperoxique dans les tissus sains et vasodilatation au sein des tissus hypoxiques. amélioration du pouvoir phagocytaire des polynucléaires. formation de radicaux libres dérivés de l'oxygène (effet bactériostatique et bactéricide mais aussi effets toxiques de l'oxygène: toxicité neurologique à partir de 2,8 ATA d'oxygène après 30 minutes d'exposition 5