UNHCR Sud-Kivu PROTECTION MONITORING Mars UNHCR FO BUKAVU I. Situation de sécurité et de protection Territoire de Fizi : Le contexte sécuritaire et de protection a été marqué par la poursuite des opérations militaires menées par les FARDC contre les FDLR et d autres groupes armés locaux dans ce territoire. En effet, des accrochages ont opposé les FARDC aux FDLR à Michikachika le 8 mars, au cours desquels des maisons ont été incendiées, et 60 ménages déplacés vers Tingitingi. De même dans les Moyens Plateaux de Mboko, des accrochages ont opposé les FARDC aux Mayi Mayi du groupe Bwasakala le 09 mars, au cours desquels le leader Bwasakala fut tué ; en guise de représailles deux femmes ont été violées par les Mayi Mayi le 11 mars ce qui a engendré un mouvement de 20 ménages vers le littoral de Mboko. Après la mort du leader Mayi Mayi Bwasakala, une tension est née au sein de sa communauté qui a commencé à indexer une autre communauté ethnique avec laquelle elle cohabite, déclarée complice des FARDC pour avoir facilité cette mort si bien que cela pourrait raviver la tension entre les deux communautés. Par ailleurs, les Mayi Mayi de la faction Yakutumba ont attaqué les FARDC à Lubichako 1 et 2 ainsi qu à Tulonge le 23 mars. Le bilan a fait état de deux civils tués et une femme grièvement blessée par balles à Tulonge. Des cas d enlèvements et de détention illégale ont été rapportés au carré minier de A amba dans la localité de Luchimu où 39 civils creuseurs artisanaux avaient été enlevés le 10 mars par des éleveurs membres d une communauté qui leur reprochaient d avoir volé deux vaches. Territoire de Kabare : Le contexte sécuritaire et de protection a été marqué par une recrudescence des violences armées liées à l activisme des Raia Mutomboki dont les factions Lukoba et Blaise Lukisa qui se sont affrontés respectivement à Lwizi, à Chololo, Mudaka et Nakarhwa le 7, 9 et 17 mars. Plusieurs abus ont été commis contre les civils dont certains étaient ciblés par les groupes armés. Ainsi, le chef d un village d Iregabarhonyi déplacé à Lwizi puis à Nakarwha, recherché par les combattants de Blaise Lukisa, a été tué lors de l attaque de Nakarhwa le 17 mars et un autre civil a été blessé par balles. Suite à cette insécurité grandissante et pour se mettre à l abri de multiples abus et en particulier les attaques ciblées, environ 2444 ménages se sont déplacés vers Ihembe centre, les groupements de Luhago/Kabare, Kalonge/Kalehe et Bugobe/Kabare. Dans le groupement de Luhago en outre, près de 5 incursions des Raia Mutomboki de la faction Lukoba ont été enregistrées à Ikambi et Chiso dans la localité d Irega, ainsi qu à Luhago centre, lesquelles ont été accompagnées par des pillages de biens, extorsion de sommes d argent, et enlèvement de civils dont la libération était subordonnée au paiement de rançons. Cette situation intervient alors que le groupement de Luhago accueillait plus de 144 ménages déplacés d Ihembe et Lwizi ayant fui les combats du 7, 9 et 17 mars. Bien plus, des cas liés à la criminalité dont les homicides attribués aux inconnus dans le groupement de Bugorhe, et à la justice populaire dans celui de Miti, ont été rapportés. Les localités situées 1 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
à la lisière du Parc National de Kahuzi Biega ne sont pas épargnés, notamment Kakongola et Bishibirhe où des hommes en armes présumés FARDC opèrent depuis le lancement des opérations Sokola II. Territoire de Kalehe : Le contexte sécuritaire et de protection a été marqué par la recrudescence des attaques ciblées des groupes armés Raia Mutomboki et Mayi Mayi ex Nyatura. En effet, dans la zone de Bunyakiri, le groupe de Raia Mutomboki Shukuru a braqué un véhicule en partance pour Hombo sur la Route Nationale N 3 au niveau de la forêt de Kabenga à Kashewe/Kalima le 20 mars avant de faire incursion à Lwana dans la localité de Kashewe. Suite à cette attaque, les FARDC ont lancé une opération de traque le 21 mars contre les Raia Mutomboki Shukuru si bien qu un une cinquantaine des ménages de Lwana et Nyamirera ont été contraints à se déplacemer vers Kambali et Kambegete ; cependant 48 seraient déjà retournés. Par ailleurs, les Mayi Mayi ex Nyatura ont multiplié des incursions dans les Hauts Plateaux de Kalehe, entre les groupements de Mbinga Sud, Mubugu, Buzi et Ziralo reliés par la forêt de Kabunga. Ainsi, ces derniers ont dirigé 3 attaques contre les civils à Kihonga et Nyaganwa, Katale et Kasese, débouchant sur le pillage de plusieurs vaches et d autres abus. Une quatrième attaque a visé un poste de police à Numbi où plus de 10 armes auraient été récupérées par un autre groupe armé en gestation conduit par un certain Bahati. Cette situation a été à la base d une psychose dans les Hauts Plateaux de Kalehe, et pourrait déboucher sur le rebondissement du conflit communautaire entre Hutu et Tembo si les Raia Mutomboki et les factions Mayi Mayi décidaient de réagir aux attaques des ex Nyatura, à majorité des Hutus. Territoire de Mwenga : Le contexte sécuritaire et de protection a été marqué par un vide sécuritaire laissé par les éléments FARDC dans les axes tels que Bizalugulu, Balobola et Bashimwenda II, facteur favorisant l émergence et l activisme des groupes armés Raia Mutomboki et FDLR dans toute cette partie du territoire, une situation ayant été perçue comme la conséquence des opérations Sokola II mises en œuvre par les FARDC en vue de traquer les groupes armés à l occurrence les FDLR et les FNL. Suite à ce vide sécuritaire, 06 incursions ontdébouché au viol de 07 femmes, des travaux forcés ainsi que des cas de pillages de divers biens et de l argent par des éléments Raia Mutomboki du groupe Ndarumanga sous le commandement de Ringo. Ceux-ciétaient visiblement présents dans les groupements de Bizalugulu précisément à Kigalama, Kababile,Kakanga, Kisogo, Kibombo et Tchelamazi depuis le désengagement des éléments FARDC le 16 février, ce qui a eu comme autre conséquence le déplacement des centaines de ménages vers d autres villages voisins et vers la foret environnante. Territoire de Shabunda : Le contexte sécuritaire et de protection a été marqué par l activisme des groupes armés Raia Mutomboki de diverses factions (Kimbalanga, Kasosoli, Kabazimya, etc ;) qui ont poursuivi des attaques accompagnées d incidents de protection contre les civils. En effet, des incursions ont été rapportées à Kakola à 8km de Kikamba/Beigala le 26 février, au carré minier de Mapipi/Bangoma le 06 mars, à Kyemba et Migele à 6 heures de marche de Lubila/Baliga et a Mizombo/Wakabango 1 er le 15 mars, incursions dont le bilan a fait état d un civil tué, une femme blessée et deux civils enlevés, et des pillages et extorsions de biens divers y compris des chèvres et des poules. Suite à ces incursions, les FARDC ont lancé des opérations de traque des Raia Mutomboki sur les axes Lulingu Nyambembe dans le Bamuguba Nord et Kazozola-Mapipi-Musima dans le Bangoma, avec pour conséquence des pillages de biens et des mouvements des populations de courte durée vers la forêt. Par ailleurs, dans la Chefferie de Wakabangu 1 er, depuis le 06 mars, un mouvement de relève des éléments FARDC de l ex 1009 ème Régiment, redéployés en dehors de Shabunda, a été observé, avec pour conséquence le retour des Raia Mutomboki qui ont t procédé à des représailles dirigées contre certains civils taxés de collaborateurs des FARDC de l ex 1009 ème Régiment. Territoire d Uvira : Le contexte sécuritaire et de protection a été caractérisé par l activisme des groupes armés nationaux et étrangers, notamment à Biziba dans le groupement de Katala où un civil a été tué et un autre blessé 2 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
pendant l échange des tirs entre les local defense et les Mayi mayi Toto. Pendant ce temps les Mayi mayi Mupekenya auraient tué 02 personnes dont une femme accusée de sorcellerie et son enfant à Bijombo, poussant les FARDC à attaquer les positions des Mayi Mayi le 14 mars à Bijombo, ce qui a provoqué un mouvement pendulaire vers la brousse de 38 ménages. Par la suite, le 11 mars dans le groupement de Katala à Katonyera, 13 femmes auraient été victimes de viol par les éléments Mayi Mayi Fujo qui les avaient prises en otage alors qu elles étaient en partance pour le marché de Kawizi. Par ailleurs, une montée de la criminalité due à la prolifération d armes a été la cause de plusieurs attaques des bandits armés tuant un civil à Sange, un autre civil tué au quartier Kavunge Kiliba en plus des visites nocturnes pour voler dans les quartiers de la cité d Uvira et la localité de Kashita. En outre, lors des opérations de traque des FDLR, les éléments FARDC auraient dévasté plusieurs champs de civils au motif qu ils appartiendraient à l ennemi traqué. Enfin dans la plaine de la Ruzizi, la tension communautaire entre les Bafuliro et les Barundi était de nouveau sur le point de rebondir à Luberizi suite à une tentative d assassinat le 09 mars contre le leader Fuliro dont les Barundi ont été soupçonnés d etre les auteurs. Territoire de Walungu : Le contexte sécuritaire et de protection a été marqué par une série d incursions des Raia Mutomboki et d hommes armés non identifiés dans plusieurs villages du groupement de Mulamba. En effet, une attaque menée par 4 éléments du groupe Ndarumanga a été enregistrée dans la nuit du 02 au 03 mars vers 1 heure du matin à Kalagule où plusieurs biens ont été pillés et une importante somme d argent emportée dans plus de 10 ménages alors que 2 civils ont été enlevés de Kalagule/Ivunza vers Kamilanga. Deux autres incursions ont été rapportées à Madubo dans la localité de Mushebeyi/Mulamba dans la nuit du 8 au 9 mars à Kisungi et dans la nuit du 16 mars à Kabogoza, où les biens des civils. ont été pillés. Une autre attaque a été menée par des hommes armés non identifiés au carré minier de Mukungwe/Mushinga où 10 personnes ont été tuées par balles et 8 autres grièvement blessées dans la nuit du 7 au 8 mars. Cette situation a été à la base de l évacuation de ce site minier, et du déploiement d éléments PNC et FARDC pour sécuriser la zone. Le vide sécuritaire observé dans certains endroits du groupement de Mulamba, permettait aux Raia Mutomboki des factions Maheshe et Ndarumanga d opérer en toute quiétude aux environs de Luntukulu tout au long du mois de mars. Dans le chapitre de la criminalité, des cas isolés d extorsions de biens imputables aux FARDC et aux bandits armés, ont été signalés dans le groupement de Burhale, y compris les cas de collectes forcées de vivres ou d argent imposés par les FARDC d ex 1001 ème et 1002 ème Régiment dans les marchés dans les groupements de Luciga et Irongo. II. Mouvements de population 1 Les opérations militaires et l activisme des groupes armés ont continué à provoquer des mouvements des populations dans le Sud-Kivu au mois de mars ; et dans plusieurs territoires comme à Shabunda, Kabare, la situation n a pas connu d amélioration. Le territoire de Mwenga a été le plus affecté suite aux opérations militaires lancées par les FARDC contre les rebelles rwandais FDLR. Lancées le 24 février, ces opérations militaires contre les FDLR ont affecté non seulement le territoire de Mwenga, mais également les Hauts Plateaux d Uvira en ce qui concerne les mouvements de populations. Dans la plupart de cas, il s agissait de mouvements de courte durée car la population qui se déplaçait préventivement retournait aussitôt que la sécurité s améliorait après la mise en déroute ou le retrait des FDLR. Le territoire de Shabunda surtout dans sa partie nord a été profondément touché par des attaques et affrontements régulirs entre les FARDC et les Raia Mutomboki poussant des milliers des civils au déplacement. 1 Les différents chiffres rapportés sont issus du monitoring de protection car collectés par les moniteurs à travers plusieurs sources notamment les déplacés, les autorités locales, les leaders communautaires mais qui seront chaque fois recoupés et confrontés aux chiffres des autres partenaires dans le cadre de la Commission Mouvement des Populations(CMP) pour validation. 3 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
Le territoire de Kabare a connu une instabilité accrue suite aux affrontements récurrents et l activisme des deux factions Raia Mutomboki, celle de Blaise Lukisa et l autre de Lukoba impliqués dans un conflit de succession du pouvoir coutumier provoquant d importants mouvements de populations dans la chefferie de Nindja. Le territoire de Fizi affecté aussi par les affrontements opposant les Mayi-Mayi Yakutumba aux FARDC, a connu particulièrement dans les localités de Lubichako et Tulonge, des mouvements des populations vers le nord-katanga et une partie du Maniema. Bien plus dans les Hauts Plateaux de Michikachika, des affrontements opposant les éléments FARDC aux FDLR en date du 08 mars avaient donné lieu au déplacement de dizaines de ménages dans les Moyens Plateaux de Tingitingi. Le territoire d Uvira a connu un mouvement important de retour des déplacés retournés dans leurs villages à Mulenge I, Kishagala, Mulama, Kihinga, Mugule et Lushama à la dernière semaine du mois de mars en provenance des localités Katala, Mushegereza, Lemera, Sange. Ci-dessous, un tableau des données récoltées par les moniteurs sur le terrain. III. Analyse du contexte et des tendances Déplacés Territoire Déplacés internes (ménages) retournés (ménages) Uvira 38 2422 Fizi 80 58 Shabunda 1182 206 Mwenga 1559 406 Kalehe 58 00 Kabare 698 00 TOTAL 3615 3092 La protection des civils est restée préoccupante suite à la poursuite des opérations militaires «Sokola II» menées par les FARDC contre les FDLR occasionnant le transfert des dépendants FDLR et des civils rwandais par les FARDC entre le 16 et le 18 mars et les mouvements d autres civils et des dépendants des FDLR le 23 mars vers les Moyens plateaux de Fizi (l axe Kilembwe-Minembwe) ainsi que la poursuite d autres opérations unilatérales contre les groupes armés locaux à Shabunda. Par ailleurs, l activisme de ces derniers est resté accru dans le territoire de Kalehe (à Ziralo, Mbinga Sud, Mubugu, Buzi et Bunyakiri), Kabare (à Lwizi,Chololo, Mudaka et Nakarhwa) où ils ont continué à commettre des incidents d atteinte à la propriété (extorsions et pillages) des biens civils et des cas d enlèvements. De même dans les Moyens Plateaux de Katala à Uvira, les FNL ont repris leur activisme contre les civils. Par ailleurs à Mwenga, le vide sécuritaire observé a permis l émergence et l activisme des groupes Raia Mutomboki et des FDLR dans le groupement de Bizalugulu, Balobola et Basimwenda II, après le retrait des FARDC dans ces zones en date du 16 février pour rejoindre d autres régiments en vue de la traque des FDLR. Les différentes statistiques contenues dans ce rapport ont été tirées de la base des données (PMS 2 ) de l UNHCR, qui gère uniquement des informations récoltées lors d entretiens individuels conduits par les moniteurs avec les 2 Protection Monitoring System 4 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
victimes elles-mêmes ou à défaut avec un témoin direct. Par conséquent, les chiffres rapportés ne représentent pas forcément le chiffre total des incidents qui ont eu lieu dans la Province au cours du mois de mars, mais sont un échantillon représentatif des grandes tendances au cours de la période concernée. Le nombre d incidents rapportés varie d une zone à une autre selon la couverture des moniteurs, ceci est à la base d un faible taux de rapportage dans les zones où l accès est difficile et celles où la sécurité est précaire. Les moniteurs de protection sont présents dans tous les Territoires de la Province sauf à Idjwi ; leur taux de couverture par Territoire actuellement est de : Fizi 41%, Kabare 60%, Kalehe 48%, Mwenga 32%, Shabunda 42%, Uvira 52%, Walungu 50%. La couverture globale dans la Province du Sud-Kivu est de 45%. Pour le mois de mars, 1955 incidents de protection ont été identifiés et documentés par les moniteurs au Sud- Kivu. Ce qui porte à 6423 le nombre total des incidents de protection au Sud-Kivu depuis le début de l année. 1. Types de violation Les atteintes aux droits de propriété représentent encore le plus grand nombre d incidents avec 51% (dont 38% d extorsions de biens, 9% des cas de vols et pillages, 3% des taxes illégales, etc ). A l instar du mois de février, ces incidents qui ont un caractère économique prédominent sur les autres types d incidents puisqu ils sont liés non seulement aux mécanismes de survie développés par les groupes armés pour leur prise en charge mais également au faible encadrement du personnel des services de sécurité. A la suite de ce type d incidents viennent les atteintes à la liberté à concurrence de 25% (dont 18% de cas d arrestations arbitraires/détention illégale, 5% des travaux forcés, 2% de cas d enlèvement). Enfin d autres violations documentées concernent la catégorie d incidents portant atteinte à l intégrité physique constitutifs de 17% et 5% des cas SGBV. Ci-dessous, un tableau comparatif illustrant l évolution statistique des tendances. En effet, les violations au droit de propriété ont augmenté de 2% au mois de mars par rapport au mois de février correspondant à 996 cas en mars contre 980 cas en février, tandis que les violations d atteinte à la liberté individuelle, celles portant atteinte à l intégrité physique et celles liées au SGBV ont connu aussi une hausse respective de 21%, 3% et 96% (violences sexuelles). Types des violations # de cas février # de cas mars % sur le total de mars Comparaison avec février Droit à la propriété 980 996 51% 2% Droit à la liberté 407 492 25% 21% Droit à l'intégrité physique 329 338 17% 3% Violence sexuelle 51 100 5% 96% Autre incident 34 29 1% -15% 2. Territoires En moyenne, le nombre d incidents de protection enregistrés au Sud-Kivu est passé en mars à 1955 incidents de protection, contre 1801 incidents en février, soit environ 9% d augmentation. Les statistiques actuelles démontrent que le territoire de Kalehe a enregistré le plus grand nombre d incidents avec 475 incidents, soit 24% du nombre total des incidents de protection rapportés, suivi de Fizi avec 348, - 18%, 5 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
suivi de Shabunda avec 333,- 17%, suivi d Uvira avec 283, 15%, de Mwenga avec 198, 10%, suivi de Walungu avec 183, 9% et de Kabare avec 129 incidents 7%. Dans les 7 territoires du Sud-Kivu 3, l activisme des groupes armés est l un de facteurs majeurs des incidents de protection à l instar des exactions des militaires FARDC. Pour tous les incidents, ce sont les groupes armés (35,3%) toute tendance confondue : Mayi-Mayi (34%), FDLR (1%) et FNL (0,3%) et les FARDC (27%) qui sont les principaux auteurs. Territoires # de cas février # de cas mars % sur le total de mars Comparaison avec février Fizi 281 348 18% 24% Kabare 187 129 7% -31% Kalehe 355 475 24% 34% Mwenga 281 198 10% -30% Shabunda 170 333 17% 96% Uvira 312 289 15% -7% Walungu 215 183 9% -15% 3 Hormis le territoire d Idjwi et la ville de Bukavu ou il n y a pas de groupes armés mais d autres formes de criminalité ;les autres 07 territoires sont affectés par l activisme des groupes armés. 6 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
3. Auteurs présumés Si on analyseles auteurs globaux des incidents au cours du mois de mars,on s aperçoit que les groupes armés (locaux et étrangers : FDLR, FNL, les différents groupes des Mayi Mayi et des Raia Mutomboki sont les groupes qui ont commis le plus de violations des droits de l homme soit 35,3% suivis des FARDC - 27%, des civils- 13%, des bandits armés et PNC avec respectivement 10% et 9% des cas à leur charge. A noter aussi que les différents acteurs au conflit affectent chaque territoire différemment : Kalehe, Shabunda, Uvira et Kabare pour les groupes armés, alors que Fizi, Mwenga et Walungu sont principalement affectés par les FARDC. Aussi, les types des violations commises par les différentes parties au conflit diffèrent également même s ils les commettent dans des proportions assez similaires. Auteurs principaux # de cas février # de cas mars % sur le total de mars Comparaison avec février ANR 14 31 2% 121% Autorités Locales 45 66 3% 46% Bandits Armés 236 204 10% -14% FARDC 653 534 27% -18% FDLR 26 15 1% -42% FNL 27 6 0% -78% Groupes Armés Mayi-Mayi 432 669 34% 55% PNC 136 178 9% 31% Population Civile 232 252 13% 9% 7 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
Auteurs présumés Territoires Fizi Kabare Kalehe Mwenga Shabunda Uvira Walungu Total ANR - 5 8-13 - 5 31 Autorités Locales 26-10 9 17-4 66 Bandits armés 61 6 29 19 3 59 27 204 FARDC 132 37 88 75 71 76 55 534 FDLR - - - 15 - - - 15 FNL - - - - - 6-6 Groupes armés Mayi Mayi 22 54 280 43 148 79 43 669 PNC 55 7 28 16 25 19 28 178 Population Civile 52 20 32 21 56 50 21 252 Total 348 129 475 198 333 289 183 1955 4. Victimes Les groupes de population les plus touchés par les incidents de protection restent les résidents (70% sur le total des incidents rapportés), suivent les IDP-Retournés (20%), puis les IDPs (9%), enfin les rapatriés et les réfugiés (1 et 0,2%). 91% des victimes d incidents rapportés ont la tranche d âge variant entre 18-59 ans et suivant le sexe, 70% étaient des hommes et 21% des femmes. Statuts de victimes # de cas février # de cas mars % sur le total de mars Comparaison avec février Résident 1260 1374 70% 9% IDP retourné 373 384 20% 3% IDP 119 170 9% 43% Rapatrié 20 24 1% 20% Réfugié 29 3 0.2% -90% 5. Situation SGBV Près de 100 incidents SGBV ont été rapportés en mars contre 51 en février, soit une augmentation de 96%. En ce qui concerne le viol une tendance montre que 95% des survivantes sont de sexe féminin, dont les tranches d âge varient entre 12-17 ans (49%) et 18-59 ans (47%). 61% des survivants sont des résidentes suivies des IDP retournés- 29%. Il convient de signaler que les civils sont auteurs de 62% de cas, suivis des membres des groupes présumés auteurs de 24% des cas signalés. 8 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
Femmes/Filles Hommes/Garçons Types des violations SGBV Total F Total M 0-4ans 5-11ans 12-17ans 18-59 ans 60 &+ 12-17ans 18-59 ans 60 &+ Total Viol 1-27 26 1 55-3 - 3 58 Agression sexuelle(y compris tentative de viol) - 1 2 6-9 - - - 0 9 Mariage forcé/précoce - - 15 3-18 - - - 0 18 Violence / Agression physique - - - 3-3 - 6 1 7 10 Déni de ressources d opportunités ou de services - - - 3-3 - - - 0 3 violences psychologiques/affectives - - - 1-1 1 - - 1 2 Total 1 1 44 42 1 89 1 9 1 11 100 6. Protection de l enfance Les personnes âgées de moins de 18 ans ont été touchées à raison de 5% de l ensemble des 1955 incidents documentés et plus particulièrement par les violences sexuelles. Ci-dessous, un tableau illustratif. Violations/Incidents Filles Total Garçons 0-4 ans 5-11 ans 12-17 ans F 0-4 ans 5-11 ans 12-17 ans Arrestation arbitraire/détention illégale - - 2 2-1 5 6 8 Enlèvement - - 1 1 - - 2 2 3 Recrutement forcé - - - 0 - - 1 1 1 Travaux forcés - - - 0 - - 5 5 5 Extorsion de biens - - 4 4-1 5 6 10 Coups et blessures/mutilation - - 5 5 1-11 11 16 Homicide / Meurtre - - 1 1 - - 1 1 2 Torture/traitements inhumains - - - 0 - - 3 3 3 Viol 1-27 27 - - - 0 27 Agression sexuelle(y compris tentative de viol) - 1 2 2 - - - 0 2 Mariage forcé/précoce - - 15 15 - - - 0 15 Violences psychologiques/affectives - - - 0 - - 1 1 1 Total 1 1 44 57 1 0 16 36 93 Total M Total IV. Réponses En vue d apporter des réponses pour les cas identifiés, quelques actions ont été prises par les moniteurs sur le terrain : 126 cas d incidents de protection ont été orientés vers les structures de prise en charge pour réponse dont 42 traités, 64 en cours de traitement, 7 en attente, 8 non traités, 4 nécessitants compléments d informations et 1 cas nécessitant un spécialiste. 339 actions de plaidoyer PMS ont été entreprises dont 84 résolus, 230 en cours, 5 non résolus et 16 échoués. 229 visites de plaidoyer aux lieux de détention effectuées ayant permis la libération de 201 des 294 victimes d arrestations arbitraires et/ou détentions illégales. V. Recommandations Le Cluster Protection Sud-Kivu devra poursuivre le suivi de la situation de protection des civils dans la province du Sud-Kivu et le plaidoyer auprès des autorités provinciales et de la MONUSCO à travers le SMGP-P pour renforcer la protection de la population civile Bukavu, 15 avril 9 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars
10 UNHCR Protection Monitoring Sud-Kivu mois de mars IEDA Bukavu.