Organisation et gestion de la lutte anti-vectorielle

Documents pareils
STATUTS le 4 février 2011

Indicateur : population présente tout au long de l année dans les départements littoraux métropolitains

LES PASSAGES A NIVEAU EN BRETAGNE ET PAYS DE LA LOIRE

Laboratoire Eau de Paris. Analyses et Recherche

Cartographie du risque entomologique à haute résolution spatio-temporelle à l'aide de l'imagerie satellitaire

Qu est-ce que Pays Basque Incoming?

Permet plus de souplesse au niveau du raisonnement de la lutte contre les organismes nuisibles

P.L.U. Plan Local d'urbanisme PRESCRIPTION D'ISOLEMENT ACOUSTIQUE AU VOISINAGE DES INFRASTRUCTURES TERRESTRES DOCUMENT OPPOSABLE

Infestation par Dipylidium caninum,

Surveillance et suivi d un émergent en Alsace Anoplophora glabripennis

Désherbage maïs. Synthèse Présentation des essais. Le protocole

République de Côte d Ivoire NOTE D INFORMATION UN INSTRUMENT PROFESSIONNEL AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET DES FILIERES DE PRODUCTION

Les futures techniques de lutte contre les punaises de lit Taz Stuart

AFPP DIXIÈME CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES RAVAGEURS EN AGRICULTURE MONTPELLIER 22 ET 23 OCTOBRE 2014

BILAN DE LA CAMPAGNE 2014

PROGRAMME D APPUI A MAÎTRISE D OUVRAGE DES ADMINISTRATIONS DU SECTEUR RURAL MINADER-MINEPIA (AMO) PHASE II FINANCEMENT C2D

Référentiel Officine

La récupération et utilisation de l eau de pluie en France : Panorama et retours d expérience

ENTENTE INTERDEPARTEMENTALE

La prévention des risques hors du cadre professionnel habituel

Organisation de la gestion de crise à Mayotte. Préfecture de Mayotte- SIDPC Mise à jour août 2011

Tableau 1 Routes nouvelles ou modifiées : les infrastructures concernées

Les méthodes de luttes : De la protection «systématique» à la Protection Intégrée (P.B.I.)

CIMEX LECTULARIUS, la punaise de lit

Observatoire économique Entreprises conchylicoles du réseau Nautil

Punaise de lits. Nuisance émergente. Cimex lectularius. Pascal DELAUNAY. CHU de Nice. Parasitologie-Mycologie. Pascal DELAUNAY

Qualité. Sécurité Alimentaire

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique

Liste des laboratoires agréés pour la réalisation des analyses officielles dans le domaine de la microbiologie alimentaire

LA RÉPARTITION DES PROFESSIONNELS DU RACHAT DE CRÉDIT EN FRANCE

Nouveaux produits antiparasitaires aux extraits naturels pour chiens et chats.

GRAND CAPRICORNE Cerambyx cerdo L.

PROJET DE PÔLE COMMERCIAL SAINT-LOUIS A BREST

LA RÉPARTITION DES SERRURIERS EN FRANCE

SEMINAIRE «CLIMAT ET SANTE» En partenariat avec le CRVOI

Pour les reconnaître et ne pas les confondre

ETUDE D IMPACT ACOUSTIQUE

Comment concevoir son lit biologique

SELLE Masse d'eau AR51

Produit partage mis en place par le siège avec la filière interprofessionnelle «Agno Inter Pro»

OBLIGATIONS DE LA COLLECTIVITE AVANT INTERVENTION D ENTREPRISES EXTERIEURES PLAN DE PREVENTION

Au-delà du commerce lui-même, l'urbanisme

La mobilité. Au service des Outre-mer

ÉVALUATION DU TYPE DE DOMMAGE CAUSÉ PAR LA PUNAISE PENTATOMIDE VERTE, ACROSTERNUM HILARE (SAY) SELON LE DÉVELOPPEMENT DES FRUITS

La stratégie de maîtrise des BHRe est-elle coût-efficace? Gabriel Birgand

Fertiliser le maïs autrement

de l air pour nos enfants!

Pour renforcer la politique foncière d aménagement rural et d installations agricoles : le partenariat Région Safer

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

amur La Défense dans le Grand Paris: l enjeu de son Territoire-Réseau mastère spécialisé promotion Directeur d étude Partenaire

COMPLEMENT D AVIS de l Agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation, de l environnement et du travail

Mardi 19 mai h30-22h30

Le contrôle et la certification en agriculture biologique

Le contexte. Définition : la greffe. Les besoins en greffons en constante augmentation

Programme international de formation

MASTER (LMD) GESTION DE DONNEES ET SPATIALISATION EN ENVIRONNEMENT (GSE)

Bijsluiter FR versie Collier Propoxur Halsband B. NOTICE 1/5

Prélèvement/préparation p des échantillons et analyse des reliquats d azote

CleverLevel LBFS/ LFFS. L alternative vraiment intelligente aux détecteurs de niveau à lames vibrantes

LUTTE ANTI-VECTORIELLE EN ETABLISSEMENT DE SANTE

Nouveau plan greffe : Axes stratégiques pour l avenir

La lutte intégrée contre les ravageurs de sol en grandes cultures. Geneviève Labrie

Mercredi 10 juin h30-22h30

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services

Plan marketing Doubs tourisme (Cdt)

Auriol : le service public de la Restauration scolaire

Page 1. Le Plan de Prévention

Protéger. son animal. la gamme FRONTLINE. grâce à la gamme. Contre les puces et les tiques. Efficace plusieurs semaines (1) Résistant à la pluie,

LE POINT DE VUE DE FNE

Spécialisation 3A AgroSup Dijon IAA Microbiologie Industrielle et Biotechnologie (MIB)

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

V I E D U R É S E A U

«ÉCO-SOLIDAIRE» LE DISPOSITIF LA RÉUNION, ILE SOLAIRE ET TERRE D INNOVATION PLUS D UN MILLIER DE FOYERS RÉUNIONNAIS BÉNÉFICIAIRES

EOLIEN EN MER : Projet de Saint Nazaire. 15 Novembre Instance de Suivi et de Concertation

Opération d intérêt national Bordeaux Euratlantique. Point d étape

CRMA Limousin > Nettoyage à sec : quelle réglementation? Nettoyage à sec : quelle réglementation?

«Politique des ARS pour les seniors»

CAHIER DES CHARGES. Etude de faisabilité : Version septembre Chaufferie bois. Agence de l'environnement et de la Maîtrise de l'energie

P. VALLON - Retraitement en place à froid - Juillet 2009

La région Nord-Pas-de-Calais

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

La SEM Régionale des Pays de la Loire, outil essentiel contre la crise

COMMISSION DES COMMUNAUTES EUROPÉENNES

Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

Une offre de bureaux innovante sur l île de Nantes

Pas de plat de remplacement. Menu standard. Consultation de la Diététicienne proposée. Plat de substitution réalisé par l U.C.P..

BILAN DU TRANSFERT DES AMPHIBIENS

Quelles sont les pratiques et les modalités d évaluation de la LAV?

évaluation des risques professionnels

RESULTATS DE L ESSAI VARIETES D ORGES D HIVER EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE CAMPAGNE

Tourisme - Capacité des communes en hébergement touristique

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

Conseil économique et social

Recommandation M96-04 du Bureau (le 25 avril 1996)

Effets néfastes de l infestation par les puces

Dr Marie-Pierre CRESTA. Agence de la biomédecine SRA Sud-Est/Océan Indien. Juin 2014

Représenter un pays : la carte de France

LA DÉMARCHE GLOBALE DE PRÉVENTION. La méthode HACCP. olet 1 : Informations générales

14 26 mars avril 17 mai décembre 2007

Transcription:

Organisation et gestion de la lutte anti-vectorielle Exemple de l EID Atlantique Ateliers techniques de la CS3D Lille, le 30 septembre 2016

Les enjeux et l évaluation du risque La réponse opérationnelle Les principes et la démarche de lutte

Les enjeux et l évaluation du risque La réponse opérationnelle Les principes et la démarche de lutte

Les enjeux et l évaluation du risque 4 Un enjeu de santé publique les moustiques sont les premiers vecteurs de maladies dans le monde 90% de l humanité est exposée à un risque de piqûres de moustiques 3 milliards d individus sont exposés à un risque élevé de maladies transmissibles

Les enjeux et l évaluation du risque 5 Le moustique vecteur de maladies MOUSTIQUE COMPETENT ET ACTIF POPULATION SENSIBLE CIRCULATION D AGENT PATHOGENE

Les enjeux et l évaluation du risque 6 Le risque entomologique Piqûres de moustiques Cas autochtones Moustique vecteur non contrôlé Population sensible

Les enjeux et l évaluation du risque 7 La problématique de la lutte anti-vectorielle population sensible PATHOGÈNE risque vectoriel vecteurs compétents Concerne la protection des populations contre les moustiques vulnérant et vecteurs de maladies HOMME comportements MOUSTIQUES

La régulation des moustiques : une lutte anti-vectorielle préventive 8 «Tout moustique nuisant est un vecteur qui s'ignore» (Référence : Expertise Collégiale de l IRD, 2009) les opérations de lutte contre les moustiques initialement engagées pour du «confort» et en faveur du développement touristique sont aujourd hui requalifiées d action de prévention sanitaire les opérations de régulation des espèces anthropophiles sont désormais considérées comme des actions de lutte anti-vectorielle préventive espèces invasives (moustique tigre) maladies émergentes

Les enjeux et l évaluation du risque 9 Les principales affections cas de West Nile de 2010-2012 le paludisme (parasite) : prés d 1 million de morts par an dans le monde la dengue (virus) : 50 millions de cas par an le chikungunya (virus) : 300 000 cas sur l Ile de la Réunion en 2006 ; plus de 1,3 million de cas en Amérique en 2013-2014, avec plus de 200 morts le West Nile (virus) : endémique dans le pourtour méditerranéen, responsable de 1 500 morts aux Etats-Unis depuis 1999 le zika (virus) : plus de 2 millions de cas en Amérique depuis 2015, avec des formes neurologiques graves (microcéphalie)

Les enjeux et l évaluation du risque 10 Le «moustique tigre» (Aedes albopictus) : une espèce invasive un petit moustique actif toute la journée (diurne et nocturne) agressif principalement en extérieur se déplace peu par vol actif (une centaine de mètres) emprunte facilement divers moyens de transports compétent pour au moins 28 arboviroses

Les enjeux et l évaluation du risque 11 Le «moustique tigre» : une espèce invasive 1999-2004 2005-2010 2015 2011-2014

Les enjeux et l évaluation du risque La réponse opérationnelle Les principes et la démarche de lutte

La réponse opérationnelle 13 L intervention d un opérateur public sur une échelle inter-régionale garantit le choix d une action concertée et cohérente Elle limite les effets cumulatifs de juxtaposition de pratiques individuelles ou collectives dispersées, aléatoires et non réglementées

La réponse opérationnelle 14 Les objectifs se prémunir structurellement pour gérer l implantation durable du moustique tigre assurer une gestion intégrée du risque à l échelle d un territoire cohérent développer des partenariats pour répondre à une nouvelle demande sociale

La réponse opérationnelle 15 Les moyens à mettre en œuvre disposer d un interlocuteur unique disposer d une coordination interdépartementale et de moyens mutualisés disposer d un outil modulaire, permanent et adapté aux risques prévisibles recensés

La réponse opérationnelle 16 L exemple de l EID Atlantique Etablissement Public Interdépartemental pour la Démoustication du littoral Atlantique

La réponse opérationnelle 17 Le cadre juridique d intervention L EID Atlantique, un Établissement Public Administratif qui assure 3 principales missions : l information et la prévention sur les risques sanitaires et vétérinaires la veille et la surveillance entomologique la régulation des moustiques vulnérants et vecteurs potentiels de maladies

La réponse opérationnelle 18 Le cadre juridique d intervention L EID Atlantique exerce au titre de la loi du 16 décembre 1964 une mission de service public relative à la lutte contre les moustiques Cette mission est encadrée par deux arrêtés préfectoraux distincts applicables : d une part, pour la régulation des moustiques nuisant (optionnel et à la discrétion des Départements) Objectif de régulation = démoustication dite de «confort» d autre part, la surveillance et la lutte contre les moustiques vecteurs de maladies (obligatoire et s appliquant de facto aux Départements lorsque les moustiques constituent une menace pour la santé de la population ; Cf. classement en Niveau 1 du plan National anti-dissémination du chikungunya, de la dengue et du Zika en métropole) Objectif de santé publique = démoustication dite «sanitaire»

La réponse opérationnelle 19 La compétence territoriale L EID Atlantique dispose d une compétence territoriale sur 5 départements (membres) : Morbihan Loire-Atlantique Vendée Charente-Maritime Gironde Plus largement, l EID Atlantique exerce sa mission de veille entomologique et sanitaire sur le territoire des 5 régions et des 24 départements de la façade Atlantique, Manche et Mer-du-Nord

La réponse opérationnelle 20 Organisation et moyens de l EID Atlantique administré par un Conseil d administration composé de 4 représentants de chaque Département membre dispose de 64 agents territoriaux permanents répartis sur 10 agences techniques déconcentrées bénéficie d un laboratoire de détermination entomologique et est accompagné par un Conseil scientifique et technique

La réponse opérationnelle 21 Organisation et moyens de l EID Atlantique Un budget annuel de 4 millions d euros dont le financement est assuré par : une mobilisation annuelle de participations dites «statutaires» des Départements membres une dotation annuelle de la Direction générale de la Santé au titre de la mise en œuvre du Plan national anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en France métropolitaine

Les enjeux et l évaluation du risque La réponse opérationnelle Les principes et la démarche de lutte

Les principes et la démarche de lutte 23 Les principes évaluation du risque entomologique contrôle du risque de transmission vectorielle maîtrise du risque épidémiologique

Les principes et la démarche de lutte 24 1. Informer et sensibiliser le grand public, les pouvoirs publics et les professionnels de santé sur les risques sanitaires liés aux moustiques et sur le développement de gîtes à moustiques En L.A.V. : les prospections domiciliaires et la mobilisation sociale sont essentielles pour estimer et réduire le risque vectoriel

Les principes et la démarche de lutte 26 imoustique, une application grand public pour : 1. faciliter le signalement grâce à l appareil photo embarqué 2. initier à la reconnaissance des moustiques 3. sensibiliser sur les «bons gestes» de prévention 4. répondre aux questions les plus courantes sur les moustiques 5. informer sur les espèces de moustiques présentes dans l ouest de la France 6. détecter le plus précocement le moustique tigre (Aedes albopictus) sur les territoires non colonisés

1. Les principes et la démarche de lutte 27 2. Réduire ou supprimer les espaces de pontes en évitant l alternance d asséchements et de remises en eau, par une gestion hydraulique adaptée

1. 2. Les principes et la démarche de lutte 28 3. Limiter les densités de larves de moustiques cibles en régulant leur nombre par des traitements antilarvaires sur la base des paramètres suivants : présence de larves (espèce, densité, stade de développement) conditions du milieu (température de l eau et dynamique hydraulique) conditions extérieures (température de l air, vents et précipitations)

Les principes et la démarche de lutte 29

Les principes et la démarche de lutte 30 Le contexte entomologique et opérationnel

Les principes et la démarche de lutte 31 Les modalités de mises en œuvre des traitements

Les principes et la démarche de lutte 32 Une démarche responsable et environnementale : le choix d un larvicide d origine biologique une substance active issue d une bactérie naturelle (Bacillus thuringiensis israelensis Bti - souche Pasteur non OGM) homologué Nature et progrès pour la production de sel et certifié Ecocert pour l agriculture biologique une formulation granulée, épandue en bouillie et préparée avec l eau du milieu un dosage appliqué en moyenne à 300 g/ha soit trois fois inférieur à la dose homologuée (1kg/ha)

Les principes et la démarche de lutte 33 Principes de surveillance entomologique du moustique tigre active (piégeage) et passive (signalements) Prospection domiciliaire 1. Identification des gîtes potentiels 2. Prélèvement d échantillons pour identification 3. Suppression des gîtes potentiels 4. Traitements anti-larvaires Enquêtes autour de cas suspects importés 5. Traitements anti-adultes

1. 2. 3. Les principes et la démarche de lutte 34 4. Prévenir la prolifération de moustiques vecteurs de maladies par des traitements anti-adultes : Opérations déclenchées à la demande des autorités sanitaires pour limiter le risque de transmission vectorielle Produits utilisés en traitement spatial : - l Aqua-K-Othrine (2% Deltaméthrine) en Ultra bas volume (1g/ha); - l AquaPy à base de pyrèthre naturel en Ultra bas volume (3g/ha);

Les principes et la démarche de lutte 35 Quelles perspectives de partenariats avec les PCO pour lutter contre le moustique tigre? la démultiplication des contributions au signalement et à la surveillance le renforcement de la capacité opérationnelle de l EID Atlantique dans le cadre de prestations le développement de l expertise de l EID Atlantique dans la gestion de la nuisance auprès des collectivités et des particuliers

Merci de votre attention La prévention au service de votre santé Site officiel : www.eidatlantique.eu