Rhodes Une île grecque aux portes de l Orient. Du XV e au V e siècle avant J.-C.



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Transcription:

Dossier de presse Exposition Du 14 novembre 2014 au 9 février 2015 Espace Richelieu Rhodes Une île grecque aux portes de l Orient. Du XV e au V e siècle avant J.-C. Sommaire Communiqué de presse page 3 Autour de l exposition page 5 Préface page 7 Introduction page 8 Parcours de l exposition page 9 Regard sur quelques œuvres page 13 Visuels disponibles pour la presse page 17 Lettres des mécènes et partenaires page 22 1

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Communiqué de presse Exposition 14 novembre 2014-9 février 2015 Espace Richelieu, aile Richelieu Rhyton au poulpe. Paris, musée du Louvre département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski Cette exposition bénéficie du généreux mécénat de la Fondation Stavros Niarchos, de Louis Vuitton et du soutien de l entreprise Ipsen. En partenariat avec l Ambassade de Grèce en France Informations pratiques Lieu: Espace Richelieu, aile Richelieu Horaires: Tous les jours de 9h à 17h30, sauf le mardi. Nocturne les mercredis et vendredis jusqu à 21h30. Tarifs: Accès avec le billet d entrée au musée : 12. Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents de l U.E., les enseignants titulaires du pass education, les demandeurs d emploi, les adhérents des cartes Louvre familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels et Amis du Louvre, ainsi que le premier dimanche des mois de septembre à mars. Renseignements : www.louvre.fr Rhodes, une île grecque aux portes de l Orient Du XV e au V e siècle av. J.-C. Célèbre dans le monde entier grâce au souvenir du Colosse, l une des sept merveilles du monde antique et de la présence des chevaliers de Saint-Jean à l époque médiévale, l île de Rhodes, la plus orientale des îles du Dodécanèse, fut dès l Antiquité, un lieu privilégié d échanges entre l Égée et l Orient. Les quelques 380 œuvres réunies à l occasion de cette exposition, en provenance des musées de Rhodes, du British Museum, de Copenhague et du Louvre, font découvrir la richesse de l archéologie rhodienne entre les XV e et V e siècles avant J.-C. (de l âge du bronze à la fin de l époque archaïque) en présentant les joyaux d une production très diversifiée en terre cuite, en or, en argent et en bronze, en faïence et en verre, en pierre, en os et en ivoire... Rhodes, une île grecque aux portes de l Orient évoque d abord l histoire des fouilles, menées par des archéologues français, britanniques, danois, italiens et grecs. Un important travail sur les archives a permis d éclairer l histoire méconnue des premières fouilles franco-britanniques au XIX e siècle, notamment la découverte du site de Camiros par l artiste-photographe et archéologue Auguste Salzmann. L ensemble des œuvres présentées nous invitent à la découverte de la mixité culturelle de cette île du Dodécanèse, terre d échanges en Méditerranée orientale, les fouilles ayant mis au jour des productions importées d Egypte, du Levant ou d un Orient plus lointain (Syrie, Phénicie, Jordanie, Phrygie, Iran, Arménie ) dont certaines vont jusqu'à associer des inscriptions grecques et phéniciennes. Les recherches sur l'art et l'artisanat rhodiens ont permis de souligner l'importance des vases à parfum, en céramique, en verre et même, ce qui est rare, en faïence, un artisanat lié d'ordinaire à l'égypte et au Levant. En raison de l'intensité des contacts avec la Méditerranée orientale, Rhodes a aussi créé une orfèvrerie orientalisante très originale, sans équivalent dans le monde grec. Commissaires de l exposition Anne Coulié, conservatrice en chef au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre et Melina Filimonos-Tsopotou, directrice honoraire de la 22 e Ephorie des Antiquités (préhistoriques et classiques), Rhodes. Direction des Relations extérieures Contact presse Anne-Laure Béatrix, directrice Christine Cuny Adel Ziane, sous-directeur de la communication christine.cuny@louvre.fr Sophie Grange, chef du service presse Tél. 01 40 20 51 42 / 06 22 84 55 52 3

Repères chronologiques Âge du bronze (3200-1015 av. J.-C.) On divise cet âge du bronze en trois périodes, correspondant chacune à l apogée de l une de ces trois zones géographiques : - Le bronze ancien (3200-2000 av. J.-C.) apogée de la civilisation des Cyclades (âge Cycladique) - Le bronze moyen (2000-1600 av. J.-C.) apogée de la civilisation de la Crète (âge Minoen) Période dite «des premiers palais» 2100-1600: Minoen moyen - Le bronze récent (1600-1050 av. J.-C.) Apogée de la civilisation mycénienne, sur la zone continentale du monde grec de l âge du bronze (âge Helladique) Âge du fer (X e -VIII e siècle av. J.-C.) Période orientalisante VII e siècle av. J.-C. - Style protocorinthien 720-620 - Style des chèvres sauvages en Grèce de l Est Période archaïque VII e siècle av. J.-C. - Céramique corinthienne - Style de Fikellura Période classique 480-323 avant J.-C. Période hellénistique 323-31 avant J.-C. Période romaine 31 avant J.-C. - 476 après J.-C. Les différents styles de décors de céramique : Style des chèvres sauvages Style animalier orientalisant ayant pour motif de prédilection la chèvre sauvage. Il est commun à plusieurs cités et îles de Grèce de l Est, avec Milet pour centre de production principal. Style de Vroulia Style qui tient son nom du site de Vroulia, où ont été découvertes des coupes présentant une technique et un décor particuliers. Ce décor, essentiellement floral (palmettes et lotus), est incisé sur une surface vernie de couleur brune et enrichi de rehauts rouges. Style spaghetti Appellation donnée par les archéologues italiens à des vases de production rhodochypriote dont le décor se caractérise par des traits sinueux et parallèles exécutés à l aide d une brosse à poils multiples. Ces productions des VIII e et VII e siècles avant J.-C., largement diffusées en Égée, en Grèce continentale, en Étrurie et dans les colonies grecques d Occident, illustrent, comme les vases à parfums corinthiens de la même époque, l essor du commerce de l huile parfumée en Grèce. Auguste Salzmann, une figure pionnière dans l archéologie du XIX e siècle L inauguration au Louvre d une exposition sur Rhodes reflète le souci d articuler étroitement le programme des expositions aux recherches sur ses collections. Partagées entre quatre départements (les trois départements antiques et les Arts de l Islam), les collections «rhodiennes» du musée du Louvre proviennent, pour l essentiel, des fouilles conduites par Auguste Salzmann à Rhodes ou dans ses environs entre 1859 et 1868. Artiste peintre, dont les œuvres ont pratiquement disparu, mais qui a exposé dans différents Salons entre 1847 et 1851 et dont une toile, Les Colonnes, suscita en 1847 l enthousiasme de la jeunesse marseillaise ; dessinateur, notamment au cours du voyage en Algérie qu il effectua en 1847-1848 avec son ami Eugène Fromentin, lequel croqua le portrait de son compagnon habillé en Turc ; photographe médaillé en 1855 pour ses vues sur Jérusalem, dont le talent est pleinement reconnu de nos jours ; poète qui s est illustré dans le conte oriental et dont Théophile Gautier salue les dons littéraires ; architecte, qui entendait proposer une nouvelle restitution du mausolée d Halicarnasse, une des sept merveilles du monde, et qui, fort de la réputation acquise à Jérusalem, en compagnie de son ami Charles Mauss, chargé en 1862 de la reconstruction de la coupole du Saint-Sépulcre, fut sollicité par les autorités égyptiennes pour un programme de restauration et de reconversion en musée de la mosquée du sultan Hassan au Caire, un chef-d'œuvre architectural du XIV e siècle, Auguste Salzmann se définit surtout comme un archéologue déterminé à servir la science. Doté de compétences multiples rarement réunies en une seule personne, Auguste Salzmann se distingue aussi de ses contemporains par l importance qu il attache au contexte archéologique, ainsi qu à la restauration des objets, pour lesquels il préconise dans une de ses lettres des méthodes de nettoyage qui forcent l admiration. Tombé dans l oubli du fait de sa mort prématurée survenue avant la publication de ses travaux scientifiques, Salzmann est une figure passionnante et méconnue de l archéologie du XIX e siècle. Tout en illustrant, de façon emblématique, le naufrage des sources, il montre tout ce que l étude des archives peut apporter à la compréhension de son œuvre et des collections qu il a mises au jour. Bien que ses journaux de fouilles, ses photographies et ses portefeuilles de dessins aient disparu, le dépouillement de trois fonds d archives a permis de revenir sur la chronologie et la topographie des fouilles qu il conduisit à Camiros, le premier site archéologique à avoir été exploré à Rhodes au XIX e siècle. Les informations recueillies dans la correspondance de Salzmann s avérèrent vite trop importantes pour que l on puisse leur rendre justice dans le seul catalogue de l exposition. Le premier chapitre d un livre consacré à la céramique du style des chèvres sauvages, un style révélé dans les fouilles de Camiros, se focalise sur Salzmann, son apport à l archéologie et sur les collections rhodiennes du Louvre. Cet ouvrage accompagne une exposition dossier «de Rhodes à Milet», conçue en marge de l exposition Rhodes, dont il fut le pourvoyeur. Anne Coulié, conservateur au musée du Louvre 4

Autour de l exposition Actualité des collections/présentation «De Rhodes à Milet. La céramique du style des chèvres sauvages (VII e -VI e siècle avant J.-C.)» Abondamment mise au jour à Rhodes, la céramique du style des chèvres sauvages fut longtemps tenue pour une production orientalisante locale. Des recherches récentes ont permis de préciser le rôle de l Ionie, notamment de Milet, dans la création de ce style. Le Louvre doit l essentiel de sa collection de vases milésiens à Salzmann, qui identifia en 1859 le site archéologique de Camiros. Conçue en marge de l exposition Rhodes, une île grecque aux portes de l Orient, ce dossier d actualité présente, grâce à l étude croisée du style, de la typologie et des analyses d argile, conduites au Centre de recherche et de restauration des musées de France, une approche renouvelée des ateliers de potiers et de peintres, actifs à Milet au VII e et VI e siècles avant JC. Lieu : Antiquités grecques, aile Denon, salle d actualité. Publications Catalogue de l exposition Rhodes, une île grecque aux portes de l Orient. XV e - V e siècle av. J.-C., sous la direction d Anne Coulié et de Mélina Filimonos- Tsopotou. Coédition Somogy/musée du Louvre éditions. Avec le soutien de la Fondation A. G. Leventis et d Arjowiggins Graphic. Prix : 39 euros. Catalogue de l exposition sous la direction d Anne Coulié et de Melina Filimonos- Tsopotou. Coédition Somogy/ musée du Louvre éditions. Avec le soutien de la Fondation A.G. LEVENTIS et d Arjowiggins Graphic. L île de Rhodes, célèbre pour son Colosse, l une des sept merveilles de l Antiquité et pour la présence des chevaliers de Saint Jean à l époque médiévale, a occupé une position stratégique dans le monde antique. Terre d échange au croisement de nombreuses routes maritimes, elle s est nourrie de la rencontre des cultures grecque, levantine, égyptienne et anatolienne. Elle présente le visage, encore insuffisamment connu, de la Grèce d Orient, ici retracé aux périodes hautes de son histoire, de l âge du bronze à l époque archaïque (XV e -V e siècle avant J.-C.). Le catalogue de l exposition propose une synthèse inédite sur l archéologie de l île de Rhodes, nourrie des contributions des archéologues et des conservateurs des grands musées européens riches d une importante collection rhodienne. Il évoque l histoire précoce et continue des fouilles menées sur l île, et souligne la richesse des influences et des échanges au travers de somptueuses pièces de céramique et d orfèvrerie, bijoux, faïences, terres cuites, verres, œuvres en calcaire et en albâtre. De splendides photographies mettent en valeur des objets d une surprenante beauté. 5

La Céramique archaïque de la Grèce de l est : le style des chèvres sauvages par Anne Coulié Créature hybride jouant de la lyre Calcaire, h. 17,2 ; l. 16,5 cm Découverte : Lindos, acropole, «couches archaïques»/ production : Chypre, 600-550 av. J.-C. Acquise en 1942, don de la Fondation Carlsberg Copenhague, Musée national du Danemark Avec la collaboration d Anne Bouquillon, 208 pages, 44 euros, coédition musée du Louvre éditions / Gourcuff Gradenigo. L originalité et la diversité de la céramique grecque, son importance numérique dans les collections du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, sont à l origine de cette collection qui, en alliant un commentaire savant et une abondante illustration en couleurs, souhaite satisfaire tout à la fois l exigence de savoir de l amateur ou du chercheur et le plaisir de l œil. Ce nouvel ouvrage qui porte sur la céramique archaïque de la Grèce de l Est, s inscrit dans la lignée du premier volume, publié en 2011 par Martine Denoyelle et dédié aux vases paestans du IV e siècle av. J.-C. L examen stylistique et typologique, qui permet d identifier les mains de peintres et de potiers, mené de façon approfondie sur les vases milésiens tardifs, postérieurs à l œnochoé Lévy, renouvelle l étude de cette céramique. Les carrières des peintres reconstituées par Anne Coulié ont pu être confrontées, ce qui est rare, aux données archéométriques déjà publiées ou collectées entre 2006 et 2014 dans le cadre d une collaboration fructueuse avec le Centre de Recherche et de Restauration des musées de France (C2RMF) : le présent ouvrage illustre à partir de cas précis et complexes l intérêt de croiser les différentes disciplines. Mais l auteur ne se contente pas d une étude technique et stylistique, elle s attarde aussi sur l histoire des collections. En dépit du naufrage des sources qu elle ne cesse de souligner, l étude de première main de plusieurs fonds d archives d une particulière richesse l amène à consacrer une grande part de cette monographie à Auguste Salzmann, l inventeur en 1859 du site de Camiros, auquel le musée du Louvre doit sa belle collection d antiquités rhodiennes. Conférences Présentation de l exposition à l Auditorium du Louvre vendredi 14 novembre 2014 à 12h30 Par les commissaires de l exposition : Anne Coulié, conservatrice en chef au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre et Melina Filimonos-Tsopotou, directrice honoraire de la 22 e éphorie des Antiquités (préhistoriques et classiques). Informations pratiques Tarif : Public : 10 euros Amis du CCHEL/Amis du Louvre : 5 euros. Lieu : Goethe Institut, 17 avenue d Iéna, 75116 Paris Réservation par courriel : contact@cchel.org par téléphone : 01 47 23 39 06 Colloque au Goethe-Institut lundi 17 novembre 2014 de 14h à 18h30 «Rhodes dans l Antiquité : L Histoire des trois cités» Ouverture du colloque par la Présidente du Centre Culturel Hellénique, Mme Alexandra Mitsotaki Interventions de : Anne Coulié, commissaire de l exposition du Louvre ; Melina Filimonos-Tsopotou, directrice émérite de l éphorie du Dodécanèse et co-commissaire de l exposition du Louvre ; Kalliopi Baïrami, Toula Marketou, Maria Michalaki-Kollia et Vassiliki Patsiada, archéologues. 6

Préface Par Françoise Gaultier, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre Nous nous réjouissons de voir présentée au musée du Louvre l exposition «Rhodes, une île grecque aux portes de l Orient», un projet porté dans l enthousiasme et gravé ici dans les pages d un magnifique catalogue, mais dont la genèse fut longue et complexe, à la mesure de l histoire des fouilles de Rhodes. L idée d une exposition dédiée à Rhodes avait été caressée par Dyfri Williams, alors qu il était à la tête du département des Antiquités grecques et romaines du British Museum, dont la collection rhodienne, l une des plus riches au monde après celle du Musée archéologique de Rhodes, réunit plusieurs milliers d objets ; mais ce projet était resté sans suite. Il a repris vie en 2008, de façon aussi inopinée que spontanée, dans le cadre d une collaboration entre le musée des Arts cycladiques à Athènes et le musée du Louvre : Rhodes, qui avait fait l objet d études comparatives portant sur les échanges entre l Égée et la Méditerranée orientale, une thématique chère au musée Goulandris, était aussi au coeur des recherches menées au Louvre sur la collection d Auguste Salzmann, une figure trop peu connue de l archéologie du XIX e siècle. L histoire européenne des fouilles et la très grande dispersion des collections rhodiennes poussèrent Nikos Stampolidis, directeur du musée des Arts cycladiques, à envisager un programme de recherche européen réunissant, outre la Grèce, la France, le Royaume-Uni et l Allemagne les musées de Berlin abritent aussi de riches collections rhodiennes acquises au XIX e siècle, le Danemark, dont le Musée national conserve le matériel archéologique mis au jour entre 1902 et 1914 lors de l exploration de Lindos et de son territoire ; l Italie, en raison de sa participation aux fouilles de Rhodes dans l entre-deux-guerres et de la présence de collections rhodiennes au Musée archéologique national de Florence ; la Turquie enfin, avec le Musée archéologique d Istanbul, qui, en vertu de la législation ottomane, a reçu une part importante des antiquités exhumées par les archéologues danois. Les difficultés économiques rencontrées par la Grèce sonnèrent rapidement le glas de cet ambitieux projet, qui fut repris sur un mode simplifié, et sous la direction d Anne Coulié et de Melina Filimonos-Tsopotou, en partenariat avec les musées européens fortement impliqués dans l histoire des fouilles menées à Rhodes depuis le XIX e siècle. Ainsi s explique l octroi de prêts aussi nombreux qu exceptionnels, dont les plus importants sont ceux du Musée archéologique de Rhodes, avec près de cent cinquante objets, parfois inédits, dont beaucoup sont présentés en contexte ; ceux du British Museum, avec quelque quatre-vingts pièces, dont les magnifiques parures qui ont fait la renommée de l orfèvrerie rhodienne ; ceux du Musée national du Danemark, avec plus de trente oeuvres, issues pour une part des riches dépôts votifs de l acropole de Lindos. Au musée du Louvre, cette exposition a été l occasion de remettre en contexte, grâce à un important travail accompli sur les archives, les œuvres exhumées lors des premières fouilles, conduites à Camiros, dont plus de cent sont présentées ici. Ce projet, qui doit beaucoup à la générosité de l ensemble de nos partenaires et à la qualité de leurs contributions scientifiques, n aurait toutefois pu voir le jour sans le soutien du ministère grec de la Culture et de nos fidèles mécènes Niarchos, Leventis et Ipsen. 7

Introduction Par Anne Coulié, conservateur en chef, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre Et Mélina Filimonos-Tsopotou, directrice émérite de la 22 e éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques, Rhodes Mondialement célèbre grâce au souvenir de son Colosse, l une des sept merveilles du monde antique, et de la présence des chevaliers de Saint-Jean à l époque médiévale, Rhodes est une île dont le seul nom évoque tout un imaginaire. Bien qu assez peu connu du grand public, son patrimoine archéologique fut largement présenté dans les musées européens dès le XIX e siècle, un phénomène qui s explique par l histoire précoce et très particulière des fouilles menées sur ce petit territoire. [ ] En dépit de sa richesse, l archéologie rhodienne reste mal connue. L exposition organisée au Louvre est la première au monde à être consacrée exclusivement à Rhodes. Aussi convient-il de remercier chaleureusement la direction du musée du Louvre, Henri Loyrette et son président actuel, Jean-Luc Martinez, d avoir soutenu d emblée ce projet très ciblé, qui, tout en faisant partager au grand public la joie des archéologues, se démarque des approches plus généralistes souvent préférées par les institutions muséales. Le cadre chronologique, de la fin de l âge du bronze à la fin de l archaïsme (XV e -V e siècle avant J.-C.), permet de mesurer l ampleur des échanges entre l Orient, l Égypte et la Grèce. La limite inférieure respecte une césure importante de l histoire de Rhodes : le synœcisme intervenu à l époque classique, en 408-407 avant J.-C., qui a transformé l organisation territoriale de l île, désormais unifiée autour d une seule cité, Rhodes. À l époque qui nous intéresse, les cités de la tripolis, Camiros, Ialysos et Lindos, se partageaient le territoire. Cette évolution politique souligne la coupure entre l époque classique, hellénistique et romaine, d une part, et les périodes hautes, d autre part. Par ailleurs, la rupture souvent invoquée entre l âge du bronze et l âge du fer est peu marquée à Rhodes, comme le prouve l existence d une phase mycénienne tardive du XI e siècle, qui plus est étonnamment riche. Le thème de l exposition répond à une actualité scientifique. Le renouvellement constant des études chypriotes et, plus généralement, l intérêt pour les échanges en Méditerranée orientale ont relancé la recherche sur les lieux de culture mixte, comme Naukratis, un port de commerce ouvert aux Grecs en Égypte. Rhodes offre de ce phénomène un visage très particulier, et plus spécifiquement grec. Notre choix de nous focaliser sur une seule île, prise dans ce riche réseau d échanges, se double d une plongée dans le temps, celle de l histoire des fouilles, qui suscite une vraie curiosité de la part du public. Le Colosse de Rhodes (érigé en -292, détruit en -227) Louis de Caullery (Caullery, près de Cambrai, vers 1580 Anvers, 1621) Début du XVII e siècle H. 35 ; L. 46 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures MNR 727re 8

Parcours de l exposition Textes des panneaux didactiques de l exposition Site de Camiros Célèbre grâce au souvenir du Colosse, l une des sept merveilles du monde antique et de la présence des chevaliers de Saint-Jean à l époque médiévale, l île de Rhodes fut, dès l Antiquité, un lieu privilégié d échanges entre la mer Égée et l Orient. Les œuvres réunies à l occasion de cette exposition font découvrir la richesse de l archéologie rhodienne entre les XV e et V e siècles avant J.-C. (de l âge du bronze à la fin de l époque archaïque). L exposition, la première dans le monde à être exclusivement consacrée à Rhodes, répond à un triple objectif : elle évoque l histoire précoce et continue des fouilles, auxquelles ont participé, depuis 1859, des archéologues français, anglais, danois, italiens et grecs Ce projet d exposition est d ailleurs né du désir de mieux comprendre l historique des collections Salzmann, acquises par le Louvre en 1863 et en 1864. Artiste peintre, photographe, Auguste Salzmann est aussi une figure pionnière de l archéologie rhodienne, qui identifia en 1859 la cité de Camiros, le premier site à avoir été mis au jour à Rhodes. Elle met en valeur la mixité culturelle de Rhodes, terre d échanges en Méditerranée orientale ; elle est aussi l occasion de redécouvrir la dimension orientalisante de l art rhodien par l intermédiaire de quelques-unes de ses productions les plus spectaculaires, en particulier son orfèvrerie, sans équivalent dans le monde grec et sa faïence, un artisanat lié à l Égypte et au Levant. Les fouilles franco-britanniques au XIX e siècle La découverte de Camiros La découverte du site de Camiros en 1859 fut l œuvre d Auguste Salzmann, un Alsacien, et d Alfred Biliotti, viceconsul britannique à Rhodes. Ils conduisirent des fouilles pour leur propre compte, pour celui du British Museum (1863-1864) ou encore pour celui d un mécène, Auguste Parent (1867-1868). Biliotti, seul, découvrit également des nécropoles à Ialysos à partir de 1868 et poursuivit ses explorations dans l île jusque dans les années 1880. Les fouilles franco-britanniques intervinrent à point nommé pour nourrir un débat sur le rôle de l Orient dans l évolution de l art grec. Elles révélèrent une culture orientalisante, assimilée dans un premier temps à de l art phénicien, encore largement inconnu. Parmi les découvertes les plus spectaculaires, citons les riches trésors d orfèvrerie funéraire, ainsi que les premiers témoignages de la civilisation mycénienne, découverts dix années avant les fouilles de Schliemann à Mycènes. Les trésors de Camiros La tombe aux bijoux du Louvre contenait deux joyaux de l orfèvrerie rhodienne. Longtemps tenus pour des bijoux de tempe, fixés à l aide de crochets à des sortes de diadèmes, ils pourraient aussi être des pendentifs, d autant que des remaniements antiques en partie haute ne permettent plus de Eugène Fromentin. Auguste Salzmann en turc lors de leur voyage en Algérie Barabara Wright, James Thompson 9

connaître leur aspect initial. Ces interventions, qui avaient lieu dans les ateliers des orfèvres locaux, montrent que ces bijoux ont été portés avant d être déposés dans la tombe. Cette dernière, comme l indique un article de Salzmann publié en 1863, contenait de la céramique comparable à celle découverte dans le tombeau A, un contexte funéraire inédit et très diversifié, reconstitué à l occasion de cette exposition. La découverte du mycénien Un des apports des premières fouilles de Rhodes fut la mise au jour, dix ans avant les fouilles de Schliemann à Mycènes, d une céramique d un type inconnu, comme le précise Biliotti dans un rapport sur ses fouilles d Ialysos, daté du 16 juin 1868. Peu de temps auparavant, des chambres sépulcrales contenant une céramique identique furent trouvées à Camiros. C est donc à Camiros et non à Ialysos, comme on le dit souvent, que furent exhumés à Rhodes les premiers exemplaires de céramique mycénienne. À cette date, les fouilles effectuées par Salzmann à Camiros étaient financées par un mécène passionné d archéologie, Auguste Parent, qui se consacra, en 1867, à la fondation d un musée archéologique régi par des principes très novateurs. Après la dislocation du musée parisien survenue en 1869, à la suite d une faillite du mécène, les collections furent acquises très partiellement par le Louvre. Une des œuvres les plus impressionnantes de cette série est le rhyton au poulpe, représenté sur la bannière de l exposition et la couverture du catalogue. Les fouilles danoises (1902-1914) Avec les fouilles danoises, l archéologie rhodienne entre dans l ère des publications scientifiques et de l exploration systématique des cités. Les premières recherches se concentrèrent, entre 1902 et 1905, sur l acropole de Lindos. Les archéologues Karl Frederik Kinch et Christian Blinkenberg, assistés par des architectes, dont les travaux firent date, dégagèrent en grande partie le sanctuaire d Athéna et découvrirent, dans la cavité du rocher, deux dépôts votifs qui livrèrent un très grand nombre d offrandes : statuettes en calcaire chypriote, objets en ivoire souvent égyptiens ou levantins, coquillages de la mer Rouge avec des décors gravés exotiques, œuvres en bronze ou en faïence, korés en marbre, etc. témoignent de la position stratégique de Lindos comme escale sur la route maritime entre l Orient et l Occident. Les fouilles se sont ensuite portées sur différents points du territoire de Lindos, notamment sur le site de Vroulia, à la pointe sud de l île et à Exochi. Les fouilles italiennes (1912-1945) En 1912, les troupes italiennes, se substituant à la domination de l Empire ottoman occupèrent Rhodes et les îles du Dodécanèse. En dehors des restaurations effectuées dans la ville médiévale (1914-1918) et de l installation du musée, en 1915, dans l hôpital des Chevaliers, les archéologues italiens (Amedeo Maiuri, Giulio Jacopi, Luciano Laurenzi, Luigi Morricone ) ont conduit d importants programmes de fouilles à Camiros et à Ialysos, entraînant des découvertes spectaculaires, comme les kouroi de Camiros ou le dépôt votif du sanctuaire d Athéna à Ialysos, dont certaines pièces encore inédites sont présentées dans la vitrine centrale de la dernière salle. Les publications de ces fouilles furent décisives pour établir et affiner les chronologies, qui intégraient désormais, avec la découverte de la nécropole de Trianda, près de Ialysos, la période minoenne, encore inconnue sur l île. En 1937, les Italiens reprirent les travaux à Lindos et firent subir aux monuments de l acropole de pesantes restaurations visant à projeter la rhétorique fasciste dans la magnifique scénographie naturelle et architecturale du sanctuaire. 10

Les fouilles grecques aux XIX e et XX e siècles Depuis 1947, le service archéologique grec a seul en charge la sauvegarde et l investigation des antiquités à Rhodes. Le premier éphore du Dodécanèse, Ioannis Kondis, s est concentré sur la cité de Rhodes, un des rares exemples de ville densément peuplée dont on puisse reconstituer avec certitude le plan hippodamien. Plus récemment, l éphorie a défini des zones archéologiques protégées en vue d explorations futures. L essentiel des opérations consiste en des fouilles de sauvetage, destinées à protéger et à documenter des antiquités menacées par des constructions modernes. Celles effectuées à Ialysos et dans les environs de Lindos ont considérablement renouvelé le champ de nos connaissances, notamment pour les périodes hautes. Nous présentons ici une sélection d œuvres provenant des tombes mycéniennes de Pylona, ainsi qu un contexte funéraire inédit de la nécropole d Aghia Agathè, datant du XI e siècle avant J.-C. et étonnamment riche pour cette phase tardive de l époque mycénienne. Rhodes, terre d échanges Important carrefour des échanges en Méditerranée orientale, l île de Rhodes a accueilli un nombre impressionnant d importations égyptiennes et surtout orientales : la Syrie, la Phénicie, la Phrygie (au nord de l actuelle Turquie), l Ourartou (l Arménie) et Chypre figurent parmi les régions bien représentées. Point d orgue de l exposition, une large vitrine centrale présente, dans une muséographie aérienne, une mosaïque de petits objets précieux, les orientalia et egyptiaca de Rhodes, qui inspirèrent parfois l artisanat local et qui furent trouvés pour la plupart dans les trois sanctuaires d Athéna à Camiros, Ialysos et Lindos. On trouve aussi des objets provenant des quatre coins du monde grec et du lointain Occident. Egyptiaca et orientalia trouvés dans les sanctuaires d Athéna à Rhodes Une culture mixte : la circulation des objets et des hommes Si l hypothèse des premiers fouilleurs, convaincus de découvrir à Camiros une ville phénicienne, n est plus admise depuis longtemps, de nombreux témoignages archéologiques renseignent sur la mixité culturelle de l île. Quelques dossiers épigraphiques illustrent l ampleur de ce phénomène. Le sphinx de Vroulia est une sculpture en calcaire chypriote, dédiée dans un sanctuaire grec et présentant sur l aile une inscription en alphabet phénicien. Autre exemple, les fragments d un même vase présentant une inscription grecque et une autre, phénicienne. Par ailleurs, l importance des vases de style chypriote, syrien ou phénicien tournés dans 11

une argile locale suggère que des Orientaux sont venus s installer dans l île au VIII ème siècle avant J.-C. Ils pourraient être à l origine de l essor, à Rhodes, des vases à parfum et des faïences. L art et l artisanat rhodiens L orfèvrerie rhodienne L orfèvrerie compte parmi les créations les plus spectaculaires de l artisanat rhodien. À l époque archaïque, on assiste à l apparition de bijoux d un nouveau genre, constitués, pour l essentiel, de plaquettes produites dans un alliage d or et d argent et décorées d une imagerie orientalisante : les maîtresses des animaux et les centaures dominent, mais on rencontre aussi des sphinx, des griffons et des femmes-abeilles, ces dernières inspirées de Crète. Ces créations éclectiques, sans équivalent dans le monde grec, doivent beaucoup à Chypre, notamment la forme quadrangulaire des plaquettes et la technique d exécution à l aide d un poinçon en relief frappé au revers. Les plus complexes de ces bijoux présentent des éléments en ronde bosse, et certaines surfaces sont embellies par le procédé de la granulation. La carte des diffusions et les restes d une inscription sur la plaque au centaure semblent indiquer que l atelier qui créait et réparait ces bijoux se situait à Camiros. La faïence et le verre La faïence n est pas une technique grecque. Largement partagée entre l Orient et l Égypte depuis ses origines, elle n est pas attestée dans le monde grec, en dehors de Rhodes, autrement que sous la forme d importations. S il est certain que des Grecs à Rhodes ont contribué à la production de faïences, comme le prouve l adoption de formes typiquement grecques l œnochoé et l aryballe rond, certains objets sont difficiles à classer, tant l iconographie est égyptisante ou proche des modèles orientaux, phéniciens, voire chypriotes. Quant au travail local du verre, il remonte au moins au XIII ème siècle avant J.-C., comme l indique la découverte de rebuts dans l habitat mycénien de Trianta (Ialysos). Un agglomérat de perles de verre découvert dans le dépôt votif du sanctuaire d Athéna confirme la présence d un atelier actif à la fin du VII ème siècle avant J.-C. La production chatoyante de verres moulés sur noyaux débute à la fin de l archaïsme. La céramique L activité des potiers rhodiens est attestée tout au long de la période, de l époque mycénienne à l époque archaïque. Des analyses archéométriques ont mis en évidence une forte teneur en magnésium. Cette signature rhodienne a permis de confirmer l attribution des vases du style de Vroulia vases présentant un décor floral caractéristique, incisé sur fond noir à la production locale archaïque. En revanche, elle exclut d autres séries, qui avaient été un temps tenues pour rhodiennes, comme celle des plats de Doride de l Est, dont le plus bel exemplaire, le plat d Euphorbe, est présenté dans la première salle. Les analyses conduites sur les vases géométriques du musée du Louvre permettent de distinguer des sousgroupes : l un d eux semble provenir d un atelier de Camiros. Les terres cuites L artisanat rhodien de la terre cuite est mal connu. La présence, extraordinairement rare, d un moule et d un positif, trouvés à peu d années d intervalle lors des premières campagnes de fouilles franco-britanniques au XIX e siècle, prouve l existence d un artisanat local de qualité. Des analyses d argile ont aussi permis d attribuer à Rhodes un type de figurine daté du V e siècle av. J.-C. Les productions du VI e siècle av. J.-C sont, elles, largement inconnues. Les vases à reliefs Produits de la fin du VIII e au VI e siècle av. J.-C, les vases à reliefs rhodiens se distinguent par un goût pour l effet décoratif qui laisse peu de place aux motifs figurés et par l utilisation d un très faible relief. Ce dernier pouvait être modelé (c est le cas des cordées incisées, qui structurent la composition en zones et en métopes) ou estampé à la roulette. Trois roulettes différentes ont servi à l exécution du décor sur le col et sur la moitié supérieure de la panse : spirales enchaînées en haut de l épaule ; spirales en «v» présentées en frises verticales sur le col et en frises horizontales sur l épaule et la panse ; losanges flanqués de cercles concentriques. Ces créations monumentales de l artisanat rhodien, qui pouvaient dépasser deux mètres de haut, ont souvent été retrouvées à Rhodes, réutilisées pour l inhumation des enfants et des adolescents. L amphore du Louvre, d une taille plus modeste, prouve qu elles pouvaient être exportées dans le voisinage. 12

Regard sur quelques œuvres Plat d Euphorbe - Combat d Hector et Ménélas sur le corps d Euphorbe Argile / d. 38,5 cm Découverte : Camiros/production : Cos 610-590 av. J.-C. Fouilles Salzmann et Biliotti, 1860 Londres, British Museum The Trustees of the British Museum Pendentif avec pendeloques Alliage d or et d argent / h. 8 cm Découverte : Camiros/ production : Rhodes 2 nde moitié du VII ème siècle av. J.-C. Acquisition Salzmann, 1863 Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski Plat d Euphorbe Ce plat est un des plus remarquables parmi les plats doriens figurés souvent rencontrés à Rhodes, en raison notamment de sa représentation mythologique élaborée : après avoir tué Euphorbe, qui gît sur le sol, Ménélas (à gauche) est attaqué par Hector (à droite). Des inscriptions peintes donnent les noms des personnages, en utilisant la forme dorienne et l alphabet argivo-kélymnien. La polychromie, qui inclut le ton de chair, est exceptionnelle. Une analyse récente par activation neutronique rapproche l objet des amphores estampées de Cos. La surface endommagée indique que ce plat muni de trous de suspension fut utilisé pour couper de la nourriture, peut-être de la viande lors d une fête (rituelle). Une lettre d Auguste Salzmann, adressée à son ami l académicien Félix de Saulcy, mentionne la découverte de ce plat prestigieux, conservé au British Museum : «( ) Ma dernière trouvaille en poterie archaïque est un plateau sur lequel combattent trois guerriers. Deux sont debout, ils se nomment l un MENELAS, l autre EKTOP. Aux pieds du premier est couché EUPHORBOS qui vient de mordre la poussière, comme dit Homère. Qu en pensez-vous, sommes-nous en plein siège de Troie?». Pendentif avec pendeloques, femme nue surmontée d une tête de panthère et de deux têtes de femmes Le musée du Louvre possède, lui aussi, un contexte funéraire exceptionnel : deux bijoux complexes, dont un est présenté ici, ont été trouvés ensemble, dans une même tombe. Longtemps tenus pour des bijoux de tempe, fixés à l aide de crochets à des sortes de diadèmes, ils pourraient aussi être des pendentifs, d autant que des remaniements antiques, repérés en partie haute par Dominique Robcis, chef de travaux d art, chargé des métaux archéologiques au C2RMF (Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France), ne permettent plus de connaître leur aspect initial. Ces interventions, qui avaient lieu dans les ateliers des orfèvres locaux, montrent que ces bijoux ont été portés avant d être déposés dans la tombe. Bien qu il entre dans la catégorie des chefs-d'œuvre de l orfèvrerie rhodienne, ce bijou se rattache à la série plus commune des plaquettes estampées. Deux petites, disposées horizontalement, sont ornées de têtes ; la plus grande, située au-dessous, représente, également de face, une figure nue. Sur ce premier ensemble, doublé d une feuille épaisse au revers, ont été soudées une grande rosette et une protomé de lion, d inspiration nord-syrienne d une facture remarquable. Deux pendants latéraux, constitués d une petite rosette, de chaînettes, de perles biconiques, de fleurs de chardon et de grenades, sont fixés, de part et d autre, par des fils soudés au revers des plaquettes. Parmi les finitions de surface, il faut mentionner différents procédés de granulation, donnant lieu à des agencements linéaires, géométriques ou densifiés au point d occuper tout l espace (Streugranulation), comme sur la chevelure de la figure nue. 13

Le tombeau A du Louvre Comme l indique un article de Salzmann publié en 1863, contenait de la céramique : «Ces bijoux proviennent de la partie la plus ancienne de la Nécropole ; de la zone la plus rapprochée de la colline sur laquelle était située la cité de Camiros [ ]. Les différents objets trouvés dans la même chambre sépulcrale avaient été brisés par la chute du plafond ; néanmoins il m a été possible d en restituer une partie ; ils sont identiques à ceux trouvés dans les tombes voisines». Parmi ces tombes, Salzmann distingue le tombeau A, un contexte inédit regroupant une trentaine d objets, reconstitué à l occasion de cette exposition grâce aux indications croisées de l article de Salzmann et d un livre d entrée du département des Antiquités grecques étrusques et romaines. Son mobilier diversifié, qui contient de nombreux vases à parfum Découvertes provenant du contexte de la tombe A à Camiros (extrait du catalogue) importés de Corinthe, de la Laconie, d Athènes et de l Ionie, a fait l objet récemment d une campagne d analyses, destinées à identifier leurs contenus. L origine géographique des objets est effectivement très différenciée. Hormis de rares productions locales, tout est importé : de la Méditerranée orientale et surtout du monde grec, de Corinthe, de Milet, de l Ionie, de la Doride de l Est, d Athènes et de la Laconie. 14

Le rhyton au poulpe Le hasard des fouilles fait que de la céramique mycénienne fut mise au jour à Rhodes dix ans avant les fouilles de Schliemann à Mycènes. Datée du 16 juin 1868, une lettre de Biliotti mentionne la découverte à Ialysos d une céramique encore inconnue. Peu de temps auparavant, des chambres sépulcrales contenant une céramique identique avaient été trouvées à Camiros au cours de fouilles effectuées par Salzmann et financées par le mécène Auguste Parent. Ces collections destinées au Musée Parent furent, après la dislocation du musée parisien en 1869, acquises très partiellement par le Louvre. Une des œuvres les plus impressionnantes de cette série est le rhyton au poulpe, représenté sur les affiches et la bannière de l exposition. La ligne épurée du vase qui séduit nos sensibilités modernes, le caractère intrigant de cet objet insolite, la familiarité du poulpe en pays grec associée à la puissance d un regard qui interpelle en font un passeur culturel vers le monde grec antique. Rhyton conique - poulpe Argile, h. 37,5 / d. max. 11 cm Découverte : Camiros/ production : Argolide Helladique récent Acquisition Parent, 1879 (fouilles Salzmann) Paris, musée du Louvre, dép. des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski Plaquette Maîtresse des animaux flanquée de deux lions Alliage d argent et d or /h.4,5 ; l.2,8 cm Découverte : Camiros/ production : Rhodes, 2 nde moitié du VII ème siècle avant J.-C. Don Saulcy, 1862 (fouilles Salzmann) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle Plaquette : Maîtresse des animaux flanquée de deux lions Cette plaque [décorée d une Potnia Thérôn], dont l alliage présente une dominante d argent, se distingue de la majorité des plaques rhodiennes, plus chargées en or, même si l utilisation d un or pâle est la règle dans l atelier. Le thème central de la Potnia Thérôn a été exécuté à l aide de trois poinçons-matrices, un pour la figure féminine et un pour chaque lion. Le style et les proportions de la tête indiquent que cette plaque est une des plus anciennes de l orfèvrerie rhodienne. Nous ne savons rien du contexte de sa découverte. Cette plaque en électrum [ ] a été donnée par Auguste Salzmann à l académicien Félix de Saulcy, qui la légua en juillet 1862 au Louvre, avec sa jumelle moins bien conservée. Elle a été vue par Gustave Flaubert, qui s en inspira pour l un des costumes de Salammbô, comme il l indique dans une lettre à Saulcy : «Vous rappelez-vous m avoir montré, il y a deux ou trois ans, une plaquette d or repoussé qui avait été rapportée de Kamiros par Salzmann? Cette plaquette représentait une femme qui m a servi pour un des costumes de Salammbô. J aurais besoin de la revoir. Où est-elle? En avez-vous un dessin ou une description minutieuse? On m a demandé, en très haut lieu, pour une grande dame de votre connaissance, les costumes de Salammbô (il y en a quatre dans mon livre, celui de la plaquette en est un)». Le bijou du Louvre correspond au deuxième costume de Salammbô, décrit par Flaubert au chapitre VII : «Sa chevelure était crêpée de façon à simuler un nuage. Elle portait autour du cou de petites plaques d or quadrangulaires représentant une femme entre deux lions cabrés, et son costume représentait en entier l accoutrement de la déesse. Sa robe d hyacinthe, à manches larges, lui serrait la taille en s évasant par le bas. [ ]. Ses sandales, coupées dans un plumage d oiseau, avaient des talons très hauts.» Ce costume est reproduit dans L Illustrateur des dames et des demoiselles. 15

Alabastre - Décor de filets et zigzags jaune et bleu clair Verre opaque bleu foncé, h. 10,5 ; d. de l embouchure 2,8 ; d. 3 cm Découverte : Rhodes/Fin du VI e V e siècle av. J.-C. Acquisition Arapidès, 1902 Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec Alabastre, décor de filets et zigzags jaune et bleu clair L alabastre est une forme courante parmi les vases à parfum de petite taille. L alabastre ci-contre est une production rhodienne qui s inscrit dans la catégorie des verres moulés sur noyau. À la fin du VI e siècle av. J.-C., la technique du verre moulé sur noyau, déjà connue en Mésopotamie et en Égypte, prend un nouvel essor en Méditerranée orientale. Les contenants à parfum étaient obtenus par l application d un fil de verre sur un corps d argile, suivie de la mise en place de fils de verre de couleurs différentes façonnés en zigzag ou en spirale. L embouchure des alabastres prend la forme d un disque plat, le col est cylindrique et court, la panse est allongée et présente un fond arrondi. Ils sont pourvus de petites anses placées dans le tiers supérieur. Ces anses servaient à passer une fine chaînette dans leurs orifices et l on pouvait ainsi les suspendre. L embouchure en disque avait une fonction, celle de perdre le moins possible de parfum et de l étaler au mieux. Le mode de fermeture est mal connu mais il s agissait sans doute de matériaux périssables comme le liège ou le tissu. Le nom même d alabastre vient des contenants en albâtre, très répandus dans l ensemble du monde grec. Les alabastres en verre ont souvent des parallèles directs en albâtre. On en rencontre aussi dans d autres matériaux, en céramique, en faïence et en argent. Les textes sont extraits du catalogue Rhodes, une île grecque aux portes de l Orient, sous la direction de Anne Coulié et Melina Filimonos- Tsopotou, avec la collaboration de Sophie Padel et Vassiliki Patsiada. Coédition Somogy éditions d art / musée du Louvre éditions. 16

Visuels disponibles pour la presse 1- Plat d Euphorbe - Combat d Hector et Ménélas sur le corps d Euphorbe Argile / d. 38,5 cm Découverte : Camiros/production : Cos 610-590 av. J.-C. Fouilles Salzmann et Biliotti, 1860 Londres, British Museum The Trustees of the British Museum 2- Plaquette - Maîtresse des animaux flanquée de deux lions Alliage d argent et d or / h. 4,5 ; l. 2,8 cm Découverte : Camiros/ production : Rhodes 2 nde moitié du VII e siècle avant J.-C. Don Saulcy, 1862 (fouilles Salzmann) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle 3- Sept plaquettes doubles avec pendeloques - têtes de femmes en relief Alliage d or et d argent, h. moyenne des plaques 3 cm Production : Rhodes 2 nde moitié du VII e siècle avant J.-C. The Trustees of the British Museum 17

4- Pendentif avec pendeloques - femme nue surmontée d une tête de panthère et de deux têtes de femmes Alliage d or et d argent / h. 8 cm Découverte : Camiros/ production : Rhodes 2 nde moitié du VII e siècle av. J.-C. Acquisition Salzmann, 1863 Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski 5- Rhyton conique - poulpe Argile, h. 37,5 / d.max. 11 cm Découverte : Camiros/ production : Argolide Helladique récent (1380-1300 avant J.-C.) Acquisition Parent, 1879 (fouilles Salzmann) Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski 6- Cuillère à fard en forme de femme présentant un bassin Pâte siliceuse à glaçure blanche et noire/ h. 4 ; l.12 ; l.2,4 cm Découverte : Camiros Vers 600 av. J.-C. Acquisition Salzmann, 1863 Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN (Musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle 18

7- Coquillage à motifs gravés - Tridacna squamosa (mollusque bivalve vivant dans la mer Rouge) l. 21 cm Découverte : Lindos, acropole, «grand dépôt d ex-voto» Vers 650 600-575 av. J.-C. Acquis en 1942, don de la Fondation Carlsberg Copenhague, Musée national du Danemark 8- Coupe peu profonde avec quatre anses en anneau passées dans de petites bobines creuses fixées au rebord Bronze/ h. 6,4 ; d. 30 cm Découverte : Rhodes/ production : Phrygie fin du VII e 1 ère moitié du VI e siècle av. J.-C. Fouilles italiennes, 1912-1945 22 e Éphorie des Antiquités, Rhodes / G.Kassiotis 9- Créature hybride jouant de la lyre Calcaire, h. 17,2 ; l. 16,5 cm Découverte : Lindos, acropole, «couches archaïques»/ production : Chypre 600-550 av. J.-C. Acquise en 1942, don de la Fondation Carlsberg Copenhague, Musée national du Danemark 10- Plaque - sculpture en relief : lions héraldiques Ivoire, h. 7,4 ; l. 4,7 cm Découverte : Ialysos/ production : Atelier mycénien Helladique récent (XIII e siècle av. J.-C.) 22 e Éphorie des Antiquités, Rhodes / G.Kassiotis 19

11- Plat à pied haut - métopes d animaux : oies, protomés de chèvres sauvages et de daims Argile, h. max. 16,5 ; d. 38,1 cm Découverte : Camiros, 1863 (fouilles Salzmann)/ production : Milet Fin du VII e début du VI e siècle av. J.-C. Legs Oppermann, 1874 Paris, Bibliothèque nationale de France BNF 12- Stamnos du style de Fikellura - frise de perdrix sur l épaule, puis bandes de demi-lunes et de fleurs de lotus, tresse sur le col Argile, h. 21 ; d. 16,9 cm Découverte : Ialysos, Marmaro, tombe 10/ production : Milet 550-530 av. J.-C. Fouilles italiennes, 1934 22 e Éphorie des Antiquités, Rhodes / G.Kassiotis 13- Alabastre à figures noires - gorgoneion Argile, h. 8 ; d. max. 4,1 cm Découverte : Camiros/ production : Corinthe 620-600 av. J.-C. Acquisition Salzmann, 1864 Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN (Musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle 14- Aryballe globulaire à figures noires - deux dauphins affrontés Argile, h. 7,1 ; d.max. 6,4 cm Découverte : Camiros/ production : Corinthe 570-550 av. J.-C. Acquisition Salzmann, 1864 Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski 20

15- Applique de bijou décor en filigrane et granulation, protomé de griffon et rosettes Alliage d or et d argent, d. 4,7 cm découverte : Camiros/ production : Rhodes 2 nde moitié du VII e siècle av. J.-C. Acquisition Tyszkiewicz, 1898 (fouilles Salzmann) Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski 16- Alabastre - Décor de filets et zigzags jaune et bleu clair Verre opaque bleu foncé, h. 10,5 ; d. de l embouchure 2,8 ; d. 3 cm Découverte : Rhodes Fin du VI e V e siècle av. J.-C. Acquisition Arapidès, 1902 Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec 17- Coupe du style de Vroulia - motifs floraux Argile, h. 6,3 ; d. 11,2 ; l. 15,1 cm Découverte : Camiros/ production : Rhodes 550-525 av. J.-C. Acquisition Salzmann, 1863 Paris, musée du Louvre, département des AGER RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski 21

Lettres mécènes et partenaires La Fondation Stavros Niarchos est fière d apporter son soutien à l exposition «Rhodes, une île grecque aux portes de l Orient», qui révèle la richesse d un patrimoine archéologique méconnu. En effet, cette exposition temporaire réunit pour la première fois des pièces d une importance majeure, datables du XV ème au V ème siècle avant J.-C., conservées dans de prestigieux musées européens tels que le Musée archéologique de Rhodes, le musée du Louvre, le British Museum et le Musée national du Danemark à Copenhague. Le parcours de l exposition s attache à mettre en lumière la dimension orientalisante de l art grec, de l âge du bronze à l époque archaïque, telle que l ont révélées les fouilles effectuées sur l île de Rhodes. La Fondation Stavros Niarchos accompagne depuis plusieurs années les projets du musée du Louvre et cette exposition est l occasion de célébrer le patrimoine et l histoire de la Grèce, dans la continuité de l exposition qui s est tenue au musée en 2011, «Au royaume d Alexandre le Grand. La Macédoine antique». Toutes ces initiatives s inscrivent dans la ligne inaugurée par son fondateur, le regretté Stavros S. Niarchos, qui éprouvait un attachement profond pour le musée du Louvre. La Fondation Stavros Niarchos est une organisation philanthropique internationale qui soutient des projets dans des domaines tels que l éducation, le sport, la santé, l action sociale, ainsi que l art et la culture. Elle finance des institutions et de nombreux projets à travers une action pérenne d une grande ampleur. De 1996 à nos jours, la Fondation Stavros Niarchos a accordé 1,13 milliards d euros, soit environ 2.800 dons, à des organismes à but non lucratif dans cent dix pays à travers le monde. Actuellement, la Fondation finance à hauteur de 566 millions d euros la construction à Athènes d un centre culturel dont l ouverture est prévue en 2016, The Stavros Niarchos Foundation Cultural Center. Le bâtiment, conçu par le grand architecte Renzo Piano, abritera les nouvelles installations de la Bibliothèque nationale de Grèce et de l Opéra national grec et englobera le parc Stavros Niarchos. Ce projet d envergure témoigne de l engagement de la Fondation pour l avenir de son pays. Le conseil d administration F o n d a t i o n S t a v r o s N i a r c h o s 22

Exposition «Rhodes, une île grecque aux portes de l orient» Ipsen est engagé de longue date dans le domaine du mécénat culturel et participe activement à la conservation et à l enrichissement du fonds du musée du Louvre. Après l acquisition par l Etat pour le musée du Louvre, grâce au mécénat d Ipsen, d un papyrus médical égyptien du Nouvel Empire en 2007, le soutien à l exposition «Méroé, un empire sur le Nil» en 2010, la participation dans la présentation des feuillets exceptionnels des Belles Heures du duc de Berry en 2012, Ipsen s associe aujourd hui au musée du Louvre autour de l exposition «Rhodes, une île grecque aux portes de l orient». Cette exposition va permettre de découvrir l histoire et la richesse artistique de l île de Rhodes entre Egée et Orient, nourrie de cultures grecque, levantine, égyptienne et anatolienne. Fidèle mécène du musée du Louvre, Ipsen partage ainsi avec cette prestigieuse institution, universellement reconnue, sa politique d ouverture sur le monde, de même que ses valeurs d innovation, de créativité et de diffusion des connaissances. L adhésion d Ipsen au Cercle Louvre Entreprises lui permet de soutenir les grandes missions patrimoniales, éducatives et sociales. A propos d Ipsen Ipsen est un groupe pharmaceutique de spécialité à vocation mondiale qui a affiché en 2013 des ventes supérieures à 1,2 milliard d euros. L ambition d Ipsen est de devenir un leader dans le traitement des maladies invalidantes. Sa stratégie de développement s appuie sur 3 franchises : neurologie, endocrinologie et urologieoncologie. Par ailleurs, le Groupe a une politique active de partenariats. La R&D d'ipsen est focalisée sur ses plateformes technologiques différenciées et innovantes en peptides et en toxines. En 2013, les dépenses de R&D ont atteint près de 260 millions d euros, soit plus de 21% du chiffre d affaires. Par ailleurs, Ipsen bénéficie également d une présence significative en médecine générale. Le Groupe rassemble près de 4 600 collaborateurs dans le monde. Le site Internet d'ipsen est www.ipsen.com. Marc de Garidel Président-directeur général Ipsen 23

L exposition «Rhodes, une île grecque aux portes de l Orient» rassemble pour la première fois des objets archéologiques provenant des fouilles effectuées depuis le XIX e siècle sur l île de Rhodes par des archéologues français, anglais, danois, italiens et grecs. L histoire de ces fouilles, qui ont enrichi les collections des plus grands musées, contribue aux renforcement de l esprit européen et constitue à ce titre un chapitre essentiel de cette exposition. Par sa richesse et la qualité des objets exposés, l exposition organisée au musée du Louvre offre un véritable panorama de l art et de la civilisation de cette île orientale de la mer Egée, de l âge du bronze à l époque archaïque. En raison de sa position géographique, elle a joué un rôle important dans la genèse de la civilisation grecque. En effet, du fait de sa position de relais avec le Proche-Orient, Rhodes a assimilé les influences culturelles orientales et élaboré un art grec original empreint d un certain goût pour la fantaisie dont nous reconnaissons aujourd hui la parenté avec celui des cités d Asie Mineure. Cette exposition met en lumière le caractère européen et international de Rhodes. Célèbre dès le Moyen Âge grâce à la présence des Chevaliers de Saint-Jean et, plus récemment, grâce à sa fameuse céramique, le foyer rhodien se situe au carrefour de nombreuses civilisations. La fondation A.G. Leventis se réjouit tout particulièrement d avoir pu contribuer à l organisation de cette exposition, qui éclaire d un jour nouveau une période charnière de la civilisation grecque. Anastasios P. Leventis Fondation A.G. Leventis 24