FINANCEMENT DE L ÉDUCATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Documents pareils
Burkina Faso Profil pays EPT 2014

Les progrès vers l éducation pour tous stagnent, mais certains pays montrent la voie à suivre

Connaissances et compétences requises : coordonnées géographiques, réflexion critique, recherche de documentation, rédaction, support cartographique.

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

FONDS EUROPEEN DE FINANCEMENT SOLIDAIRE POUR L AFRIQUE FEFISOL-SA (SICAV-SIF)

DÉCISIONS À PRENDRE AVANT DE COMMENCER

Partage des coûts vs gratuité

ÉDUCATION-FORMATION-EMPLOI

Note Simplifiée. UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission

TERMES DE REFERENCE POUR LE RENFORCEMENT DU DEPARTEMENT CHARGE DES AFFAIRES JURIDIQUES

FICHE DE DESCRIPTION DE POSTE SOUS DIRECTION DES PERSONNELS CONTRACTUELS BUREAU DES VOLONTAIRES INTERNATIONAUX RH3D DESCRIPTION DU POSTE

FINANCEMENT DE L OFFRE DE SOINS EN AFRIQUE. Prof DIE-KAKOU

En Afrique, les opportunités d emploi offertes aux femmes proviennent à 92 % de l économie informelle (estimation). JORGEN SCHYTTE/Still Pictures

Termes de référence pour le recrutement d un consultant en communication

et à Hammamet (en Tunisie) 4, en mars Ces consultations ont été complétées par une enquête en ligne 5 amorcée en 2011.

Services susceptibles d être retenus pour le classement :

Nadir ALTINOK 1 IREDU-CNRS, Université de Bourgogne. Résumé :

90 ans au service de l'excellence en éducation!

Expert(e) International(e) en santé publique Délégué(e) à la co-gestion de la composante «Appui à la demande de soins» Sénégal

Un diagnostic holistique pour la construction d une politique enseignante consensuelle, soutenable et durable

Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l UMOA : orientations et actions stratégiques pour le développement

Prospective financière Saint-Etienne Métropole Dossier de presse Conseil de Communauté Jeudi 24 juin 2010

Financement de l infrastructure publique en Afrique subsaharienne: scénarios, problèmes et options

Système d Information pour la Gestion de l Education (S.I.G.E.)

Le mobile en masse: L éveil du marché marocain

Une école adaptée à tous ses élèves

Pôle de Dakar S IMUL ATIONS. 1 Utiliser un taux d accroissement pour une simulation

CAISSE D EPARGNE Pour toutes les actions débutant le 19/02/2015

Docteur Bendeddouche Badis Ministère de l Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Directeur EP SNV

BTS MUC Management des Unités Commerciales MODALITES & AVANTAGES BUSINESS PROGRAMME / ALTERNANCE

CONTEXTE... 3 PROFIL DES POSTES DE NOUNOUS... 5 AGE DU PLUS JEUNE ENFANT GARDE... 5 TYPE DE GARDE... 5 HORAIRES... 5

RÉSULTATS DE LA 1ÈRE SÉRIE D ENQUÊTES AFROBAROMÈTRE AU TOGO 3e Dissemination 26 Juin 2013

DEMANDE DE RECLASSEMENT

de plus de moitié, particulièrement dans les pays où la mortalité infantile est élevée 39.

AGENCE FRANCAISE DE DEVELOPPEMENT. Commission de l UEMOA

Influences de la Banque mondiale sur les poli3ques éduca3ves en Afrique de l Ouest

Patrick K. N'Gouan TRESOR PUBLIC EN CÖTE D'IVOIRE. Des origines ä nos jours. Preface de Joseph Y. Yao

BANQUE CENTRALE DU CONGO

Les économies de l Afrique de l Ouest : un portrait statistique

DES ADOLESCENTS ET DES JEUNES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Le FMI et son rôle en Afrique

W. Zacharia TIEMTORE, Docteur en Sciences de l éducation Courriel: zacharia.tiemtore@uhb.fr. Rennes, 5 et 6 juin

DOCUMENT SUR LES QUESTIONS GÉNÉRALES

Étude sur l enseignement supérieur dans les pays de l UEMOA

Développement du capital humain en AFRIQUE LA BANQUE MONDIALE

Enseignement Supérieur en Afrique Francophone

Termes de référence pour le recrutement d un comptable, d un assistant administratif et un chauffeur

Pour une coopération parlementaire régionale accrue avec les organes de traités relatifs aux droits de l homme

CONTENU DU CAHIER DE GESTION

Plan d orientations stratégiques

LES CONGES DU PRATICIEN HOSPITALIER FICHES PRATIQUES

Le système de protection sociale en santé en RDC

Codirecteur international en assurance-maladie PÉROU

PARTENARIAT ENTRE LE SYSTEME DES NATIONS UNIES ET LE SENEGAL POUR UN DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL INCLUSIF ET DURABLE

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE UNITÉ-DIGNITÉ-TRAVAIL PLAN DE TRANSITION MINISTERE DE L EDUCATION NATIONALE ET DE L ENSEIGNEMENT TECHNIQUE

Cote d Ivoire: Progrès et Défis de l après-crise

Comité monétaire et financier international

STATUTS DE L ASSOCIATION DES BANQUES CENTRALES AFRICAINES

Rapport sur la Performance du Portefeuille

Présenté par OUEDRAOGO Adolphe Chef de Brigade de la CIMA. DAKAR, les 3-4 et 5 novembre 2009

Equité et qualité dans l'éducation. Comment soutenir les élèves et les établissements défavorisés

GESTION DES TITRES PUBLICS EN ZONE UEMOA

Enjeux de santé globale à partir de 2015 la Couverture santé universelle accès équitable aux soins pérenne et pour tous»

Démarche «Bien manger au restaurant scolaire»

Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008)

Transfert Monétaire par téléphone mobile (programme en partenariat avec le PAM et MTN)

Projet de Femmes et Familles de l Afrique pour la Préparation au Traitement et l Education en matière de Traitement

Faut-il développer la scolarisation à deux ans?

L'EXEMPLE BELGE. Comme le note Valérie Létard, dans son rapport sur l'évaluation du plan autisme remis au Gouvernement en décembre dernier1:

... Questionnaire...

Par Akoété Ega AGBODJI FASEG/Université de Lomé

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission RAPPORT SEMESTRIEL D'EXECUTION DE LA SURVEILLANCE MULTILATERALE

L AIDE AU DÉVELOPPEMENT FRANÇAISE

Relations économiques du Canada avec l'afrique subsaharienne : Tendances récentes

Cluster Éducation Mali Réunion 14 janvier 2014

FICHE D URGENCE * ECOLE JEAN MOULIN - LE BARCARES - Nom - Prénom de l enfant : Classe :.Date de naissance :..

La culture du résultat au sein des systèmes statistiques nationaux des Etats membres d AFRISTAT

LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE EN

Post-alphabétisation des jeunes agriculteurs / éleveurs (JA/JE) déscolarisés

VACANCY ANNOUNCEMENT: ADMINISTRATEUR DE PROGRAMME (EVAL-HEALTH)- NO.VA/NPCA/11/23

L offre d énergie: une comparaison France, Allemagne et Japon. Par Pierre Lasserre, Sciences économiques Université du Québec à Montréal

Pays 1 où il y a un risque de transmission de la fièvre jaune 2 et pays exigeant la vaccination antiamarile

Mécanisme de Fonds Commissionnés pour la Recherche Agricole Appel à Propositions de Projets (PP)

INCITATIONS FISCALES EN AFRIQUE DE L'OUEST

THESAURUS ENTREPRISES PUBLIQUES

L éducation au Québec : L état de la situation

Un Aperçu de la Situation de l'assainissement en Afrique

AVIS DE RECRUTEMENT UN(E) ASSISTANT(E) TRESORIER(E) GROUPEMENT INTERBANCAIRE MONETIQUE DE TERMES DE REFERENCE

COURTAGE D ASSURANCES

Comité monétaire et financier international

PROJET D ELECTRIFICATION RURALE PAR RESEAU SBEE <<MESURES D ACCOMPAGNEMENT>> (MISSION D INTERMEDIATION SOCIALE)

RENCONTRE TRIPARTITE DU 18 FEVRIER 2009 : 30 MESURES URGENTES POUR FAIRE FACE A LA CRISE

Particulier. employeur. Juin Tout. savoir. sur le. Cesu. [ Chèque emploi service universel ] L essayer, c est l adopter!

SMGL PÔLE CPGE REGLEMENT FINANCIER ET TARIFS

SYSTÈME ARIANE Gestion des données d identification de l élève

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

Commentaires de l ICÉA à la Commission canadienne de l UNESCO - Suivi de CONFITEA VI page 2

15 juin Note de politique STRATEGIES DE VIABILISATION DE UNIVERSELLE AU BURKINA FASO

NOM DE L ELEVE :.. Dossier à rendre complété avant le 16 Mars 2015 (afin de vous éviter le temps des formalités lors de la pré-rentrée).

Transcription:

FINANCEMENT DE L ÉDUCATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE Relever les défis de l'expansion, de l équité et de la qualité 14 16 May, 2011 Thierry LAIREZ & Borel FOKO

Améliorations significatives depuis 2000 2 Amélioration de l accès à chaque niveau d'éducation Préscolaire: 7 à11 millions d élèves (+65%) Primaire: 87 à 129 million d élèves (+48%) Secondaire: 22 à36 million d élèves (+65%) Supérieur: 2.5 million à4.5 million d étudiants (+80%) De nets progrès vers l éducation primaire universelle Amélioration de l accès en première année du primaire Amélioration des taux d achèvement du primaire

2 enfants sur 3 achèvent le primaire en 2009, contre à peine 1 enfant sur 2 en 1999 3 120 100 80 60 40 20 0 Gross intake rate into last grade of primary Gambia Malawi Namibia Seychelles Mauritius Cape Verde South Africa Botswana Congo, Dem. Rep Togo Lesotho Swaziland Chad Eritrea Senegal Ghana Burkina Faso Niger Côte d'ivoire Zambia Cameroon Rwanda Guinea Burundi Comoros Ethiopia SaoTome&Principe Mozambique Madagascar Tanzania 1999 2009

L'engagement accru s'est concrétisé par une vraie croissance des investissements dans l'éducation 4 La dépense publique d'éducation a augmenté, en moyenne, de 6% par an depuis 2000 (à prix constants)

5 L'ASS est la 2eme région en termes d investissement pour l éducation. En ASS, 5.0% du PIB est investi dans l'éducation publique.

L'aide publique au développement (APD) joue la plupart du temps un rôle mineur dans le financement de l'éducation 6 L APD éducation en ASS a doublée durant les années 2000 (2,6 milliards USD en 2008 contre 1,1 milliards en 2002) La dépendance à l APD est élévée dans certains pays mais ne représente globalement que 6% des dépenses publiques d éducation.

La dépense par élève a augmenté, y comprisdansles pays où la scolarisation dans le primaire s est développée 7 1999-PPP$257, % of GDPpc -8.3 2007- PPP$683, % of GDPpc 15.8 1999-PPP$43, % of GDPpc -14.7 2009- PPP$83, % of GDPpc 21.1

Cependant, il y a toujours un long chemin 8 àfaire réaliser l EPT La région fait face à des contraintes externes persistantes : Pression démographique 32 millions d enfants scolarisables au cycle primaire ne sont pas scolarisés Croissance rapide de la population - 2.4% annuellement 77 millions de places additionnelles pour les étudiants requises d ici 2030 Contraintes économiques Récente crise financière Une mobilisation déjà faible des ressources domestiques L APD pour l éducation devrait baisser Demande accrue et diversifiée pour l éducation Demande croissante aux niveaux post-primaire Demandes accrue pour une éducation de meilleure qualité Priorisation et choix politiques s imposent

Gestion enseignante à améliorer 9 Augmentation sensible du nombre d enseignants entre 2000 et 2008 Primaire: de 2.0 million à2.8 million (+ 40%) Secondaire: de 0.9 million à1.4 million (+ 64%) Nouvelles modalités pour le recrutement et/ou la rémunération des enseignants: volontaires, contractuels, maîtres parents/ communautaires, enseignants non qualifiés,. les besoins en enseignants demeurent importants Le REM au cycle primaire est passé de 17 à45 entre 1990 et 2008 L ISU estime qu'un million d enseignants du primaire supplémentaires seront nécessaires pour réaliser la SPU en Afrique Subsaharienne d'ici 2015 Dans les années récentes, arbitrages «volontaristes» entre le nombre d enseignants et leur rémunération: le salaire moyen d un enseignant du primaire a diminué avec le temps, pour relancer les recrutements Pour être pérenne, la politique salariale devrait être à la fois i) soutenable financièrement, ii) équitable; iii) attractive (perspective nationale / régionale) et iv) liée au développement professionnel (Uganda)

Priorités et arbitrages de politiques : le cas du Burundi 10 Le Budget pour l'éducation est passé de 3.2% à8.3% du PIB (1999 2009) Prioritisation et augmentation des ressources pour le Primaire: Abolition des frais de scolarité en 2005 De 38% du budget (1999) à53% (2009) Le TBS a triplé depuis 1999 TBS : 49% en 1999 147% en 2009 Le nb d enfants déscolarisés est passé de 723,000 à 10,000

11 Allocation des ressources et équite : des choix différents selon les pays

12 Allocation des ressources et équité: Le rôle des dépenses des ménages Les ménages contribuent pour 30% au coût de l'éducation primaire et seulement pour 22% pour le niveau supérieur.

Développer des politiques efficaces et équitables pour le secteur privé 13 Demande croissante pour des niveaux plus élevés d'éducation Le secteur public seul ne peut pas répondre àla demande croissante en matière d Education Inscription accrue dans les écoles privées (en dépit de l'abolition des frais de scolarisation) Diversitédequalitédansle privé Besoin d une règlementation appropriée et efficace Créer et favoriser un environnement pour permettre au secteur privé d assurer un enseignement de qualité dans un cadre d équité Permettre au secteur privé de financer des niveaux plus élevés d'éducation peut permettre aux gouvernements de reporter des ressources publiques en direction des population pauvres (équité)

14 Des approches efficientes pour améliorer la qualité de l'éducation L'amélioration de la qualité de l éducation est une question de plus en plus urgente Un besoin de rationaliser les ressources en les concentrant sur des interventions ayant le meilleur rapport coût/efficacité: Interventions peu chères à fort impact (Exemple du Togo) Affecter les meilleurs enseigants au 1er grade (CP1, ) Garantir le temps scolaire. Durée de l année scolaire Présence effective Fourniture de matériels pédagogiques (grand impact s il n exitait pas avant) En dépit des contraintes financières, des gains d'efficacité sont possibles sans compromettre la qualité de l'éducation

Le déboursement de l APD doit être amélioré Entre 2002 et 2008, en moyenne 9% (ou US$221 millions) de l APD promise n a pas été dépensée. La dépendance à l APD est élevée dans certains pays. Des augmentations de l APD sont invraisemblables dans le climat économique actuel. Nécessité de se concentrer sur la rationalisation de l'utilisation de toutes les ressources disponibles (améliorer l efficience des politiques).

Planification basée sur les évidences Les données de finance de l éducation sont souvent très limitées en ASS Important besoin pour des données crédibles sur les finances de l éducation dans le but d assurer un suivi et un planning, spécialement pour: Orienter les ressources de façon stratégique vers les domaines prioritaires et là où les besoins sont les plus importants; Allouer les ressources de façon équitable; Identifier les interventions les plus efficientes; et Assurer un suivi de l efficacité des politiques éducatives.

Activités de l ISU dans le but d améliorer les données de finance Prendre en compte les lacunes dans des données sur les finances de l'éducation Couverture: collecte des données sur le financement des ménages, ou sur les financements décentralisés au niveau régional/district pour des analyses d équité Qualité: cohérence entre les données sur les ressources humaines et les données sur les salaires Renforcement des capacités statistiques nationales Pas de raccourcis vers la qualité de données Le Reporting durable par les équipes nationales est essentiel Projets de renforcement des capacités dans 10 pays d Afrique subsaharienne Décentralisation des activités et support par des équipes sur terrain Etudes et analyses sectorielles (RESEN) Collecte et traitement des données pour des fins analytiques Mise a jour des données jadis manquantes Autres sources de données (PERs, PETs, Comptes Sattelites, )

18 Merci.