Pour circuler, il faut être capable de percevoir les informations de l environnement routier, de les analyser pour 2 prendre les décisions les mieux adaptées et ensuite agir. Dans ce processus, un certain nombre de facteurs entrent en jeu : les connaissances acquises par la personne, l expérience de la route mais aussi l âge et l état général. De la perception à l action Les capacités nécessaires pour se déplacer dans l environnement routier FICHE 1 Je perçois l information (vue, audition). Mon cerveau analyse l information. Je prends une décision. J agis. À partir des indices et signaux : un véhicule freine devant moi ; un animal surgit ; je suis ébloui(e) par des phares ; à pied, j entends la sirène des pompiers. Je dois comprendre la situation et envisager la conduite à tenir : que va-t-il se passer? qu est ce que je dois faire? Je décide ou non : de freiner ; d éviter l animal par la gauche ; de ralentir ; d attendre avant de traverser. Je mets en action mes muscles : je serre le frein ; je me déporte ; je relâche la poignée d accélération ; je m arrête au bord du trottoir. Souvent dans un laps de temps très réduit, il faut bien comprendre la situation et prendre les bonnes décisions pour pouvoir éviter un accident. Entre le moment où un conducteur perçoit un obstacle et celui où il commence à freiner, il s écoule en moyenne une seconde. Ce temps de réaction peut être allongé si le conducteur ne dispose pas de toutes ses capacités de perception et d analyse (fatigue, inattention, alcool ). Les personnes âgées éprouvent plus de difficultés et ont besoin de plus de temps pour analyser et comprendre correctement une situation, par exemple pour évaluer les vitesses des véhicules qui s approchent d elles alors qu elles attendent pour traverser.
Les capacités nécessaires pour se déplacer dans l environnement routier Bien voir et savoir regarder La vision (l œil) est la fonction perceptive la plus importante pour se déplacer. Elle est constituée de deux éléments complémentaires : le champ visuel et l acuité visuelle. Le champ visuel Il s agit de la portée complète de la vision du conducteur lorsque ses yeux sont immobiles. Quand un usager se déplace, il se concentre sur un angle de vision qui se réduit avec la vitesse. C est dans cette zone centrale que s effectue la perception du relief : elle permet notamment l évaluation des distances. Cette zone de netteté diminue avec la vitesse. Vision centrale = Vue nette et en relief 120 Zone périphérique = Zone floue Zone périphérique = Zone floue 180 Dans cette zone de vision floue qui augmente avec la vitesse, on ne détecte que les objets en mouvement. L acuité visuelle L acuité visuelle est la faculté pour l œil de distinguer les détails. La nuit ou lorsque la luminosité est faible, l acuité visuelle baisse, ce qui est un facteur d accidents. D où la nécessité de porter un gilet fluorescent avec bandes réfléchissantes si l on est piéton ou cycliste, afin d'être plus visible. L acuité visuelle est également moindre en cas de myopie par exemple ; on met plus longtemps à percevoir avec précision une situation ou à lire un panneau. C est pourquoi il est important de faire contrôler sa vue tout au long de sa vie, de porter des lentilles ou des lunettes selon les indications de l ophtalmologiste. Après un éblouissement, il faut compter quelques secondes pour pouvoir récupérer toute son acuité visuelle. Pendant ces quelques secondes, la capacité de voir distinctement et de reconnaître les formes est fortement diminuée.
Les capacités nécessaires pour se déplacer dans l environnement routier Bien voir et savoir regarder Il ne suffit pas d avoir de «bons yeux», il faut aussi aller à la recherche d informations utiles. À vélo, en cyclomoteur, en voiture il ne faut pas circuler en fixant le regard devant soi, mais en balayant en permanence l environnement. À l approche d une intersection, d une zone à risque particulière (ex. : sortie d école, de parking), il est important d avoir la tête mobile et de se tourner pour orienter la zone de vision centrale vers la zone de dangers potentiels. Il faut également savoir regarder derrière soi. Le rétroviseur permet de faire des contrôles réguliers de l état de la situation, et renseigne sur la possibilité ou non par exemple de tourner à gauche. Mais attention aux angles morts. Les rétroviseurs extérieurs et intérieurs permettent de compléter partiellement le champ visuel vers l arrière. Vision directe d'un automobiliste Vision directe d'un conducteur de camion, de bus Vue indirecte depuis le rétroviseur intérieur Vue indirecte depuis le rétroviseur extérieur Dans la circulation, les usagers de deux-roues doivent éviter de se placer dans les zones correspondant à l angle mort, là où ils ne seront pas vus.
Les capacités nécessaires pour se déplacer dans l environnement routier L audition L ouïe et la circulation L ouïe est un sens moins sollicité, mais essentiel pour le recueil d informations et la prise de décisions. C est le bruit du moteur de la voiture qui alertera le piéton du danger. C est par l ouie que le cycliste sera informé de l arrivée d une voiture derrière lui. Il doit en tenir compte pour adapter son comportement. De crainte que le cyclomotoriste ne dépasse le cycliste, le conducteur de la voiture donne un coup de klaxon. Le cyclomotoriste devra attendre d être doublé pour dépasser le cycliste à son tour après avoir effectué les contrôles visuels nécessaires. Contrôle visuel = sécurité Absence de bruit ne signifie pas absence de danger. Avant d effectuer un changement de trajectoire, de traverser une rue ou une intersection, il faut absolument opérer un contrôle visuel de la situation. On trouve en effet des véhicules qui ne font pas de bruit, tels que les vélos ou les voitures électriques. Pour ne pas être coupé du contexte de la circulation, il ne faut pas rouler ou marcher en écoutant de la musique ou en téléphonant. Les capacités auditives peuvent être gravement et définitivement altérées par une exposition fréquente et prolongée à une trop grande puissance sonore. MAIF/rue des écoles.
La fatigue, l alcool, les médicaments, la drogue, l usage du téléphone sont autant de facteurs qui altèrent 2les capacités de l usager de la route et qui peuvent conduire à l accident. L alcool=ennemidelasécuritéetdelasanté Consommer de l alcool, même en faible quantité, dégrade considérablement les capacités des usagers de la route. L alcool a des effets négatifs sur nos capacités perceptives L angle de vision est réduit. L appréciation des distances et des vitesses est faussée. Le temps de récupération après un éblouissement est plus long. L audition est perturbée. etsurnoscapacitésd agir L attention et la concentration sont diminuées. La durée du temps de réaction est allongée. Les gestes sont plus lents, plus brusques, moins précis. On est trop sûr de soi, on prend des risques et on sous-estime les dangers. Quelle que soit la boisson alcoolisée, un «verre», tel qu il est servi dans les cafés, contient à peu près la même quantité d'alcool. 25 cl de bière à 5 (un demi) = 12,5 cl de vin de 10 à 12 = 3 cl d'alcool distillé à 40 (whisky, anisette, gin). Ils contiennent tous à peu près 10 grammes d'alcool pur. La vente d alcool aux mineurs est strictement interdite dans tout commerce et débit de boisson. La diffusion de l alcool dans le corps et son élimination L alcool que l on absorbe se répand progressivement dans l organisme : une fois dans le sang, la distribution de l'éthanol contenu dans l alcool se fait en quelques minutes vers le foie, le cœur, les poumons, les reins, le cerveau... Chaque «verre» fait monter le taux d'alcoolémie de 0,20 g à 0,25 g/litre de sang en moyenne. Facteurs de risques et diminution des capacités L élimination de l alcool se fait essentiellement par le foie et est très lente : il faut en moyenne 1 heure pour éliminer 0,10 g à 0,15 g/litre de sang d alcool, donc 2 heures environ pour éliminer un verre. En conclusion,celui qui conduit ne doit pas boire d alcool :des perturbations dont on n'a pas toujours conscience apparaissent rapidement même si on en a bu peu. FICHE 2 1 accident mortel sur 3 L alcool est la première cause de décès sur la route : il est en cause dans 1 accident mortel sur 3. Plus l alcoolémie est importante, plus le risque d accident est élevé. Toutes les catégories d usagers sont concernées. Un risque majeur pour la santé Une alcoolisation massive dans un temps réduit peut conduire à un coma éthylique, voire à un décès. Boire de l alcool fréquemment entraîne un risque de dépendance et a des effets graves sur la santé. Les sanctions La consommation d alcool est une infraction sévèrement réprimée car cela conduit souvent à l accident. Dès 0,5 g/l de sang ou 0,25 mg/l d air expiré : c est une contravention qui donne lieu à une amende de 135 euros et à un retrait de 6 points du permis de conduire. À partir de 0,8 g/l ou 0,40 mg/l : c est un délit et l amende peut aller jusqu à 4 500 euros (retrait également de 6 points). Les sanctions peuvent être aggravées en cas d accident corporel. Les forces de l ordre utilisent des éthylotests ou des éthylomètres qui mesurent la quantité d alcool contenue dans l air expiré, en milligrammes par litre (mg/l). C est la prise de sang qui mesure la quantité d alcool contenue dans le sang, en grammes par litre (g/l).
Facteurs de risques et diminution des capacités La drogue = une consommation interdite et dangereuse La principale drogue impliquée dans les accidents de la route est le cannabis. Des effets nuisibles à la conduite Le cannabis représente un risque majeur dans les situations où il faut réagir très rapidement, ainsi que sur les longues distances (fatigue, manque de vigilance, etc.). En effet, le cannabis : fausse les perceptions et l appréciation des distances ; provoque des troubles de l équilibre ; nuit à la coordination et à la précision des mouvements ; dégrade les réflexes et allonge le temps de décision ; rend plus difficile la maîtrise des trajectoires. Le cannabis peut avoir des effets nocifs sur la santé et notamment sur le système cardiorespiratoire (toxicité de la fumée). Son usage régulier limite l intérêt et la motivation pour les activités quotidiennes ou pour s investir dans de nouveaux projets. Les risques de dépendance à un produit sans lequel on ne se sent pas bien sont réels. 10 % des accidents Le cannabis est présent dans 10 % des accidents corporels. Ces accidents concernent surtout les jeunes. 1 + 1 = 15 Associer l alcool et le cannabis, c est multiplier par 15 le risque d accident. Les sanctions Dès que des traces de cannabis sont détectées dans l organisme, le conducteur est passible d une peine de 2 ans de prison et d une amende de 4 500. Les médicaments = des conséquences mal connues Beaucoup de médicaments ont des effets négatifs sur les aptitudes à se déplacer dans l environnement routier. Les conséquences de certains médicaments considérés comme inoffensifs sont trop souvent sous-estimées ou méconnues. Les effets indésirables La prise de certains médicaments peut être dangereuse pour la conduite du fait de leurs effets secondaires : troubles de la vigilance et de l attention (somnolence, diminution des capacités de concentration, de la rapidité de réaction, etc.) ; troubles du comportement (altération des capacités de jugement, agressivité, euphorie, etc.) ; troubles visuels (vue brouillée, mauvaise vision nocturne, etc.) ; autres (vertiges, malaises, etc.).
Facteurs de risques et diminution des capacités Les pictogrammes Pour savoir si un médicament est dangereux ou non à la conduite, il faut regarder si un pictogramme se trouve sur la boite du médicament. L information ne concerne pas que les automobilistes : elle s adresse également aux usagers de deux-roues et aux piétons. Ces médicaments, qui traitent notamment la toux, le rhume ou les douleurs, peuvent avoir des effets plus ou moins dangereux selon les personnes. Leur notice attire l attention sur les effets indésirables possibles tels que les vertiges, les troubles visuels, la sensation de fatigue Si c est le cas, il faut alors s abstenir de conduire. Cette catégorie de médicaments comprend des antidépresseurs, des antidouleurs, des tranquillisants, mais aussi certains médicaments plus courants traitant les allergies, le rhume des foins, le mal des transports Le médecin ou le pharmacien doivent évoquer la nature de leur impact sur la conduite et donner les conseils adaptés. Les médicaments concernés sont ceux qui présentent le risque le plus élevé : somnifères, tranquillisants et neuroleptiques, collyres provoquant une dilatation de la pupille. La prise de ces médicaments rend la conduite momentanément impossible. Le médecin qui prescrit de tels médicaments doit informer son patient du délai à respecter avant de pouvoir conduire. La prise de médicaments incompatibles avec la conduite est relevée dans 10 % des accidents. Les risques sont multipliés lorsque l on consomme de l alcool tout en prenant des médicaments : le mélange des deux peut avoir des conséquences inattendues. La fatigue = un danger sur la route Conduire est une activité qui nécessite de la concentration, de l attention. Lorsque l on est fatigué, la vigilance baisse et le risque d endormissement augmente. Sur la route, 1 accident mortel sur 13 est dû à la fatigue. Les signes de la fatigue Un conducteur doit savoir reconnaître qu il est fatigué quand : il lui est difficile de maintenir sa trajectoire ou une vitesse constante ; il est inattentif à la signalisation ou au trafic ; il ressent des raideurs dans la nuque ; il baille ; il rencontre plus de difficultés pour se concentrer ; ses paupières sont lourdes. Circuler ou prendre la route après avoir peu dormi est dangereux, même sur une courte distance. Les remèdes pour éviter la fatigue Il est possible de prévenir la fatigue : en dormant suffisamment avant de prendre la route ; en s arrêtant au premier signe de fatigue : sur les longs trajets, il est conseillé aux conducteurs de faire des pauses de 15-20 minutes toutes les 2 heures. Au-delà de 17 h de veille active, les réflexes diminuent autant que si l on avait 0,5 g d alcool dans le sang. Les risques d endormissement sont plus importants en début d après-midi et la nuit entre 2 h et 5 h : notre horloge interne nous impose des rythmes biologiques à ne pas négliger.
Facteurs de risques et diminution des capacités Le téléphone portable = une absence d attention Le téléphone portable occupe une place de plus en plus importante dans la vie quotidienne. Il faut pourtant renoncer à son utilisation lorsque l on se déplace en voiture, à deux-roues et même en marchant. Le téléphone portable coupe les usagers du monde La conversation téléphonique est une source de distraction qui limite fortement l attention à la route et les capacités de détection d informations utiles ou de dangers, que l appareil soit tenu à la main ou non. Le temps de réaction augmente de 50 %. Quelques mètres en trop Allo! Je passe à la boulangerie. Cette voiture circule à 30 km/h : distance parcourue pendant le temps de réaction en téléphonant = 12 m ; distance de freinage = 5 m. Comme l automobiliste est au téléphone, il ne peut pas s arrêter puisque 17 m lui sont nécessaires. 15 m Si le conducteur n avait pas téléphoné : distance parcourue pendant le temps de réaction normal = 8 m ; distance de freinage = 5 m. L automobiliste peut alors s arrêter à temps puisque 13 m lui sont nécessaires. Les sanctions L usage d un téléphone tenu en main au volant ou au guidon d un deux-roues est formellement interdit. Le contrevenant s expose à une amende de 35 et au retrait de 2 points de son permis de conduire. Même avec un kit «mains libres» ou une oreillette, la responsabilité du conducteur en cas d accident peut être retenue au motif qu «il doit se tenir constamment en état et en position d exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent». Le piéton dans sa bulle Il est dangereux qu un piéton soit au téléphone car cela le rend moins attentif à la circulation. MAIF/rue des écoles.