FCL Patrimoine LA PREHISTOIRE... et un peu plus A L' ISLE D' ESPAGNAC... et alentours stèle de Bel Air ( 1,70 m) et mégalithe de la Font Noire ( 0,70 m ) au musée d'angoulême Jeudi 5 Février 2014 p 1
Pour cette " sortie ", nous nous retrouvons une bonne trentaine dans la petite salle de Brassens, pour remonter le temps avec notre conférencier, M. Daniel Bernardin, président du GRAHT. ph 1 1 PRESENTATION DU GRAHT ( Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques Tolvère ) Le GRAHT a son origine à Mornac (le "T" = la Touvre). Aujourd'hui, l'association compte une soixantaine de membres, tous amateurs et bénévoles passionnés. Le siège est situé sur notre commune. Il travaille en partenariat avec le Service Régional d' Archéologie de Poitiers qui donne les autorisations, assure un rôle de conseil-tutelle lors des recherches : par exemple en mandatant un spécialiste lors d'une découverte posant problème. Son activité est centrée en Charente, mais déborde sur la Région et au-delà ( plusieurs travaux en Corse et même... en Allemagne). Le travail de terrain, qui va du très physique au très minutieux, débouche sur un travail de rédaction technique extrêmement précis et documenté, à destination du service compétent, puis du public ( v. ph 2 ). p 2
ph 2 : un exemple de relevé préparatoire (à la Font Chauvin) 2 LES TRACES LOCALES DE LA PREHISTOIRE Rappelons que la Charente Est est riche de lieux d'habitat de nos ancêtres ( v. notre sortie d'avril 2014 à l'espace Préhistoire de Montbron, Pr Debenath).Dans notre environnement local et de voisinage, nous pouvons répertorier divers sites et leurs vestiges : - Bel Air : une très belle stèle ( v. photo couverture ) ; un repérage? un culte? - Magnac : un "polissoir" à outils (v. ph 3 )vers le passage à niveau direction Touvre et un menhir à proximité de la salle polyvalente Marcel Pagnol. ph 3 p 3
- A Entreroches, une grotte a livré des ossements humains du néolithique - A Recoux haut (les Rochers) était un oppidum celtique, sous lequel on trouva des objets divers de l' âge du bronze. En bas, les travaux de la D 1000 mirent à jour un site néolithique d'emplacements circulaires. ph 4 : Recoux bas ( en bas à gauche de la grande courbe montante) 3 QUELQUES SITES ETUDIES La Font Chauvin a été l'objet de trois campagnes de fouilles de 2003 à 2005 qui ont mis à jour des vestiges de quatre périodes, superposés ou imbriqués. - époque récente : la source-lavoir s'accompagnait de bâtiments agricoles dont les anciens spaniaciens se souviennent encore. - époque médiévale et jusqu'au XVIIème siècle : la source était réservée aux lépreux de la maladrerie proche des Mérigots, avec sans doute un culte à St Roch, leur saint patron. On peut penser aussi à des offrandes propitiatoires à la fécondité, ce qui expliquerait les nombreux petits objets retrouvés dans le lavoir. (ph 5 ) p 4
ph 5 -époque gallo-romaine : vestiges romains constitués de mobilier domestique et d'un bloc avec un oeil pour l'irrigation des jardins. L'aqueduc (ph 6) pose problème et n'a pu être daté avec certitude de cette période. ph 6 - -époque néolithique :le mégalithe " indéterminé" anthropomorphe (ph 7) a été expertisé à Montpellier-Tautavel. On y a confirmé des indices de travail humain sur le haut. En revanche, la horizontale ) en bas est de l'érosion sorte de bouche ( ou de croix l'oeuvre très naturelle du temps et ph 7 p 5
Mais les fouilles ont été arrêtées, le site aménagé, et la prospection laissée...aux générations futures! Le cimetière des Lépreux sur le plateau de St Roch Le plateau domine la Font Chauvin d'un côté, Lunesse de l'autre. Son rebord rocheux surplombe des grottes et abris qui constituaient des refuges pour les lépreux qui étaient tenus à l'écart. Le GRAHT a retrouvé 16 tombes sur le plateau. ph 8 Le " Domaine de Spanius" a été mis à jour à l'occasion des travaux d'assainissement préparatoires à la Résidence Arc en Ciel, avenue de Montbron, en 2002-2003. Les vestiges sont importants : trois murs de plusieurs mètres de longueur, un aqueduc de 12 mètres, des restes de carrelage, de céramique, et un encadrement de baie délicatement sculpté. ph 9 détails de l'aqueduc p 6
Ces éléments sont représentatifs d'un domaine de notable avec habitation et dépendances diverses : ce qu'on appelait une "villa" à l'époque gallo-romaine. Cette "villa" est désormais dite " de Spanius", et elle est considérée comme l'origine du nom de la commune. Le site n'a été que très partiellement étudié, pour cause de constructions urgentes. Puis il a été recouvert et mis en réserve...pour les générations futures! Et la conférence s'achève par l'évocation, vues à l'appui, de quelques sites voisins, à Puymoyen et dans la vallée de l'anguienne. Merci, M. Bernardin, de nous avoir montré, avec votre vécu, et bien après leur disparition, la proximité toujours présente des premiers habitants de notre sol. *** Et à la fin un goûter bien fourni nous attendait, organisé par une équipe de nos adhérent(e)s. Bravo pour cette bonne initiative! *** : Pour approfondir, voyez le très beau et très documenté site sur internet : GRAHT.fr p 7