TU VOIS C QUE J DIS «La jeunesse n aime pas les objets parfaits. Ils lui laissent trop peu à faire et l irritent ou l ennuient.» Id.OP.Cit. «Rhumbs» V.Larbeaud COLLEGE A.BRIAND - LONS LE SAUNIER ANNEE 2005 / 2006 NIVEAU 5 PARTICIPANTS : INTERVENANT : Mmes Kazlauskas et Pirolley, Mme Noé M.Vuillermoz
SOMMAIRE 1. OBJECTIFS 2. REALISATION DE L ACTION A.TRAVAIL EN COURS DE FRANÇAIS a)analyse ET COMMENTAIRES 1) DIFFICULTES 2) REUSSITES ET ASPECTS POSITIFS B.TRAVAIL EN COURS D ARTS PLASTIQUES B1.L ANALYSE D IMAGE a) ANALYSE ECRITE 1) POINTS POSITIFS 2) ASPECTS NEGATIFS b) ANALYSE ORALE 1) POINTS POSITIFS 2) ASPECTS NEGATIFS ET OBSTACLES 3) SOLUTIONS c) CONCLUSION B2.LE DETOURNEMENT 1) POINTS POSITIFS 2) ASPECTS NEGATIFS 3.CONCLUSION 4.ANNEXES
I. OBJECTIFS Il y a une volonté depuis plusieurs années déjà d associer nos 2 disciplines : Arts Plastiques et Français parce que nous avons des affinités entre professeurs et parce qu il y a une forte envie et beaucoup de possibilités pour innover ensemble, dans nos classes communes, en général niveau 6 ou 5. D une part, le Projet s est articulé sur un premier constat à savoir que les élèves bien que «immergés au quotidien dans un monde d images», en avaient une connaissance et une compréhension très limitées. Il nous apparaissait donc nécessaire d inventer l une comme l autre, (Mme Kazlauskas et moi-même, Mme Pirolley) une stratégie nouvelle sur le plan scolaire pour que nos élèves puissent redécouvrir l image, la comprendre et se l approprier D autre part, dans les 2 disciplines, il nous a semblé nécessaire de mettre nos élèves, encore jeunes, dans des situations d apprentissages qui soient ludiques et qui développent leur curiosité, leur imagination ainsi que leur créativité : nous les sollicitons «à se montrer audacieux». Enfin, ce Projet a pour but également de faire sortir les élèves de la «Pédagogie de l injonction» c'est-àdire du «Vous devez Vous allez faire etc. pour leur donner accès à la découverte de l autonomie «Je décide de Je vais» et donc se retrouver dans des situations où ils auront à négocier avec les autres et les professeurs des 2 matières concernées. Pour mieux les en persuader, nous avons essayé dans la mesure du possible (quand nous trouvions des créneaux horaires communs) d intervenir ensemble sur la classe pour qu ils entendent les professeurs eux-mêmes négocier leurs idées, tenir compte de l avis de l autre, accepter ses remarques. Pour réaliser les objectifs communs cités ci-dessus, nous avons choisi de travailler sur «le détournement de l image» mais par des chemins différents: Aboutissement Des tableaux «vivants» (Français et Théâtre) Une «nouvelle et inédite» galerie de tableaux plastiques) (Arts OBJECTIFS (suite) Le Programme de FRANÇAIS favorise notre Projet. En effet il doit contenir une Séquence «Lire l image» sachant que cette Séquence peut se découper en : a) «Des images pour raconter» b) «Des images pour représenter et décrire» c) «Des images pour convaincre» Les parties a) et b) ont donc été développées par le biais du théâtre (voir A Travail l en cours de français) La partie c) a trouvé son ancrage dans l analyse des images publicitaires (voir D Travail sur la publicité ) En ce qui concerne les ARTS PLASTIQUES, sachant que «Fabriquer des images» est au Programme des 4, il a paru intéressant d intégrer déjà cette problématique au niveau d une classe de 5 où les savoir-faire sont plutôt valorisés sur le plan technique et simplement plastique.
La démarche expérimentale a fait l objet des étapes suivantes: A) L analyse d image qui passe par l approche de ses différents statuts et la découverte du langage plastique (dénotation connotation) B) Le détournement : une manière pour l élève de s approprier l image, de proposer une interprétation personnelle de l œuvre en modifiant son sens C) L initiation à la prise de vues (usage de l appareil numérique et emploi de logiciels images) D) L occasion pour l élève de prendre des initiatives personnelles et au sein du groupe-classe E) La réalisation d une «galerie de tableaux» II. 2. REALISATION DE L'ACTION L action Tu vois ce que je dis concerne une classe de 5 qui a été choisie car elle est commune aux deux enseignantes qui souhaitent travailler ensemble et ont eu l idée de ce projet. Le travail a démarré le 30 Novembre 2005, par une séance commune aux deux matières. Nous présentons ensemble les documents aux élèves : il s agit de 13 tableaux, très différents : des photos, des peintures, ils sont anciens ou très modernes. La classe est divisée en 6 groupes de quatre élèves.chaque groupe d élèves a reçu un jeu de photos. Après un temps d observation, les élèves font part à l oral de leur premières réactions, très spontanées( ça c est moche! elle est chouette celle là!, je regarde ce que je veux! ). La classe est enthousiaste. Il faut cependant noter que les élèves se censurent, ils ne perdent pas de vue qu ils sont en classe et cherchent à exprimer des avis conformes au cadre scolaire. Le tableau n 14 de JP Raynaud les attire mais ils n osent pas affirmer leur attirance pour quelque chose de laid. Au cours de cette première séance, chaque groupe devra choisir deux images et expliquer son choix par le biais d une fiche qui leur a été remise, (fiche groupe écrite) Le travail va maintenant se poursuivre dans les cours de français et d arts plastiques. A Travail en cours de français. Le travail est effectué pendant les cours de français et occupera la classe deux heures par semaine, du 1 Décembre au 6 Avril. Chaque fois que c est possible, nous travaillons au CDI car nous disposons là de plus de place pour la mise en espace des tableaux, tout en gardant la possibilité de pouvoir nous asseoir pour les travaux d écriture. Très vite la nécessité de la présence de deux animateurs pour ces séances est claire. Le professeur connaît les élèves et peut faire le lien avec l intervenant qui va les découvrir au fil du temps. Au cours de la première séance, chacun exprime tout ce qui lui vient à l esprit à propos des tableaux sélectionnés précédemment et essaye d imaginer comment on pourrait les traduire visuellement. L aide de
l intervenant, homme de théâtre, a été indispensable pour faire comprendre aux élèves la question qu ils devaient se poser : comment peut-on théâtraliser un tableau? Les autres séances seront consacrées à la mise en espace de quelques tableaux et à l écriture de minidialogues pour certains. Chaque élève choisit ce qu il veut faire. Des discussions sont menées à partir de ce qui est donné à voir, de ce que l on comprend.peu à peu les élèves apprennent à être acteurs. C est à dire qu ils comprennent qu ils doivent trouver des humeurs et chercher à les rendre perceptibles. Ils doivent vivre une situation donnée en se mettant dans la peau d un personnage. Faire du théâtre, c est trouver une humeur, la ressentir, trouver le geste qui lui correspond puis l exprimer par des mots. Pour qu une réplique soit juste, il faut s être approprié l humeur du personnage. Jusque là, les élèves pensaient bien souvent que faire du théâtre, c est seulement apprendre des mots que l on restitue. Le travail de mise en scène, en espace des tableaux est complété par une recherche d accessoires et la manipulation d un camescope.la réalisation d une bande son sera également effectuée pour l un des tableaux. Les élèves vont parallèlement apprendre aussi à être spectateurs : ils doivent dire ce qu ils comprennent, s ils aiment ou non et pourquoi. Très vite, après deux séances, après avoir essayé plusieurs tableaux, on se rend compte qu il nous faudra nous limiter. Nous choisirons donc de n en mettre que quatre en espace. Les propositions de mise en scène sont cadrée par le professeur et l intervenant. Trois des tableaux sont travaillés par des groupes différents, tous volontaires.le quatrième réunit toute la classe, hormis le chef de chœur qui dirige les autres élèves. Au mois d Avril, le travail de préparation étant terminé, les élèves ont donné une représentation devant d autres classes. B. Analyse et commentaires. B1.Difficultés. Si les élèves se sont montrés impliqués tout au long des séances de travail, il n en demeure pas moins que nous avons dû faire face à un certain nombre de difficultés. La contrainte du temps a été déterminante pour notre façon de travailler. Nous n avons pas eu assez de temps pour essayer les tableaux : le budget est serré pour rétribuer l intervenant, nous devons donc faire au plus vite alors que cette activité est nouvelle pour la classe qui n a bien sûr pas d expérience préalable et doit beaucoup tâtonner. Il nous aurait donc fallu faire des exercices pratiques de jeu théâtral en dehors de la présence de l intervenant.cela n a pas été possible car nous n avons pas de locaux disponibles au collège et l emploi du temps des élèves ne nous le permettait pas. Ne pas disposer d un espace adapté à des exercices de théâtre nous a posé problème car nous devions alors réserver le CDI, doté d une sorte de plate-forme qui pouvait faire office de scène, mais nous privions les autres classes de ce lieu pendant ce temps. Nous nous sommes donc efforcées de ne pas trop étaler les séances dans le temps. A propos des élèves. B2. Réussites et aspects positifs. Grâce à cette action nous avons pu réaliser authentiquement la partie du programme de français consacrée à la découverte du théâtre. En effet, pour comprendre ce qu est le théâtre, il faut le vivre, se mettre en
situation authentique, et ne pas rester dans la notion intellectuelle en se contentant de lire des extraits des pièces de théâtre. Ce travail a également apporté l opportunité de découvrir quelques métiers du théâtre, ce qui n est pas sans intérêt pour l orientation. Les élèves ont pu constater qu ils avaient des idées intéressantes à partager dans un domaine nouveau. Ils ont pu exprimer avec facilité tout ce qui leur venait à l esprit en observant chaque tableau. Il faut d ailleurs souligner que le choix des tableaux mis en espace a été fait au feeling par les élèves et qu il s est avéré particulièrement judicieux car il a permis quatre exercices différents de mise en espace, tous intéressants à explorer : castelet images fixes dialogues et jeux travail de chœur. Nous n aurions pas fait ces choix, et il nous faut reconnaître que nous aurions eu tort. Ce travail a donné aux élèves l opportunité de travailler tous ensemble. Filles et garçons ont collaboré sans a priori. Tous ont pu apprendre à s écouter, à réagir collectivement, à exprimer différentes humeurs, à les identifier puis à être dirigés par une élève de la classe. Pour celle-ci, ce fut l occasion de s imposer au groupe et de se faire respecter. Chacun a donc pu trouver une place selon son caractère dominant car les mises en scènes étaient différentes.les bavards et les audacieux se sont épanouis avec le tableau n 13 car ils jouaient à vue.les plus timides ont trouvé leur place avec le tableau n 9 car on ne voyait que leurs pieds et le bruitage se faisait derrière le castelet. Le tableau n 2 consistant en une succession de scènes fixes avec quelques mots seulement convenait bien aussi à ceux qui répugnent à trop s exposer. Une élève, désireuse de se familiariser avec les nouvelles technologies a choisi de filmer une séquence avec un camescope. Tous ont cependant dû accepter d être a vue devant un public.ils ont dû entendre les critiques positives ou négatives du professeur, des autres élèves ou du metteur en scène. Le petit scénario élaboré dans les séances a obligé les élèves à écrire à la commande. Cet exercice en a motivé certains et a désacralisé la rédaction. Quelques uns s y sont investis avec plus d envie que lors des travaux habituels du cours de français. Un élève garçon notamment, très souvent absent au cours de l année est venu plus régulièrement en cours et a été volontaire pour écrire un dialogue. Il a même souhaité remplacer au pied levé un camarade absent. A propos de l intervenant Nous avons apprécié de travailler avec cet homme de métier, très professionnel. Ses interventions ont été toujours positives et sérieuses. Il a su nouer un bon contact avec la classe et a pu ainsi mettre les élèves dans des situations authentiques de communication quant à leurs idées, leurs points de vue. Il a su favoriser leur créativité. Nous tenons aussi à saluer son dévouement et sa conscience professionnelle car il a effectué plus de séances que prévues, sans rémunération supplémentaire pour parachever le travail.