Chapitre 7 : Le dipôle RL

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Connaissances et savoir-faire exigibles : Chapitre 7 : Le pôle RL (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) Connaître la représentation symbolique d une bobine. En utilisant la convention récepteur, savoir orienter le circuit sur un schéma et représenter les fférentes flèches-tension. Connaître l expression de la tension aux bornes d une bobine; connaître la signification de chacun des termes et leur unité. Savoir exploiter la relation. Effectuer la résolution analytique pour l intensité du courant dans un pôle RL soumis à un échelon de tension. En déduire la tension aux bornes de la bobine. Connaître l expression de la constante de temps et savoir vérifier son unité par analyse mensionnelle. Connaître l expression de l énergie emmagasinée. Savoir qu une bobine s oppose aux variations du courant du circuit où elle se trouve et que l intensité de ce courant ne subit pas de scontinuité. Savoir exploiter un document expérimental pour : Identifier les tensions observées Montrer l influence de R et de L lors de l établissement et de la sparition du courant Déterminer une constante de temps Savoir-faire expérimentaux : (Voir TPφn 5) (9) Réaliser un montage électrique à partir d un schéma. (10) Réaliser les branchements pour visualiser les tensions aux bornes du générateur, de la bobine et du conducteur ohmique supplémentaire. (11) Montrer l influence de l amplitude de l échelon de tension, de R et de L sur le phénomène observé. I Les bobines : 1) Structure et symbolisation (1) : Une bobine est constituée à partir d un enroulement très serré de fil de cuivre qui est gainé sur un matériau isolant de faible épaisseur. Comme un fil de cuivre possède une résistance comme tout fil électrique, la bobine présente un caractère résistif. Ce caractère est représenté par la résistance interne de la bobine notée r. Ainsi la représentation d une bobine dans un schéma électrique est la suivante : 2) Comportement d une bobine : Fiche élève a. Dispositif expérimental (2) : Nous allons nous placer dans un cas où la résistance interne de la bobine est négligeable (il faut choisir la bobine en conséquence), afin de savoir quelle influence a l introduction d une bobine dans un circuit. On réalise le montage suivant : Laissez aux élèves le soin de placer les flèches tensions en utilisant la convention récepteur 1

Réglage du matériel : L = 500 mh (réglable) et de résistance interne faible (10 Ω). R = 10 kω (boîte réglable). Cette résistance permettra de visualiser l intensité i du courant dans le circuit. Un GBF réglé à 5V d amplitude et délivrant une tension en dents de scie de fréquence 200 Hz. Le logiciel généris 5+ sera lancé sur l ornateur et sera paramétré pour procéder à l enregistrement de u 1 et u 2 dés la fermeture de K. On a branché le système d acquisition de telle façon que nous visualisons en voie 1 la tension aux bornes de la bobine et en voie 2 la tension aux bornes de la résistance donc à un facteur prêt, l intensité du courant dans le circuit (attention on a u 2 = - R i). b. Résultats expérimentaux : Fermons K et observons les courbes obtenues : ATTENTION! On a inversé le signal reçu sur la voie 2 pour pouvoir observer l évolution de l intensité et non son opposée. On observe, aux bornes de la bobine, une tension en créneau qui est légèrement déformé expérimentalement puisque la bobine possède une petite résistance interne. u 1 est positive lorsque l intensité dans le circuit croît. Faisons varier la fréquence du signal en dents de scie (donc de i(t)) : si on l augmente (on la double par exemple), on observe que l amplitude des créneaux augmentent. Qu est-ce que cela signifie? Raisonnons théoriquement : L intensité est un signal en dents de scie, donc son expression mathématiques est i(t) = at + b pendant le front montant du signal. Le coefficient recteur de cette droite croissante est a, équivalent mathématiquement à. Or, augmenter la fréquence du signal en dents de scie, revient à augmenter la pente de la droite croissante représentant i(t) dans le front montant, donc à augmenter. Finalement, si augmente alors l amplitude de u1 = u L croît. (L amplitude de u L est égale à u L puisque sur une demi-période, u L est constante) Relevons quelques valeurs de a et de u L et traçons u L = f(a) : On obtient une droite ce qui prouve qu il y a relation de proportionnalité entre et ul 2

c. Conclusion : expression de l intensité aux bornes d une bobine (3) : Lorsque la résistance interne de la bobine est négligeable, la tension aux bornes d une bobine s exprime par : u L = L Si la résistance interne de la bobine n est pas négligeable on obtient : u L = r i + L r s exprime en Ohms (Ω) et i en Ampères (A) d. Remarques : Lorsque l intensité du courant dans un circuit est constante, le terme / est nul et la tension aux bornes de la bobine est r i. Ainsi, la bobine se comporte comme une résistance. La bobine n a donc un «intérêt» que lorsque l intensité du courant dans un circuit varie, notamment à l ouverture ou la fermeture du courant dans un circuit. e. Inductance d une bobine : Cette inductance L d une bobine dépend de sa structure, notamment de sa longueur, du nombre d enroulement... Elle s exprime en Henry mais on utilise généralement des sous multiples du Henry pour les valeurs des inductance des bobines courantes voir tableau ci-contre. On peut augmenter fortement l inductance de n importe quelle bobine en ajoutant un noyau de fer (doux) à l intérieur de celle-ci. Mais attention, la relation tension intensité n est alors plus valable Remarque prof : Le fer doux est du fer pur, alors que l'acier est un alliage de fer et de carbone. Le fer doux et l'acier s'aimantent lorsqu'ils sont placés dans le champ magnétique d'une bobine, mais lorsqu'on interrompt le courant dans la bobine, le fer doux cesse d'être aimanté alors que l'acier conserve son aimantation. II Réponse d un pôle RL à un échelon de tension : u L : tension aux bornes de la bobine en Volts (V) / : dérivée par rapport au temps de l intensité dans le circuit en Ampère par seconde (A.s -1 ) L : Inductance de la bobine exprimée en Henry (H) 1) Etude expérimentale : établissement du courant dans un circuit comportant une bobine : Voir TPφ n 5 Voie noire du capteur voltmètre u L Voie rouge du capteur voltmètre Doc n 1 Doc n 2 3

2) Etude théorique de la réponse en intensité (4) : a. Etablissement de l équation fférentielle : A t = 0, l interrupteur K est mis en position 1. Lorsque t > 0 : U L + R i = E (loi d aivité des tensions : loi des mailles) Or u L = L donc L + R i = E On obtient alors i + R L E = R b. Vérification que la solution donnée satisfait à l équation fférentielle : On veut vérifier que la solution i = A + B exp(-t/τ) satisfait à l équation ci-dessus. A, B et τ sont des constantes que nous allons déterminer. On dérive i : B = 0 - exp( t / τ ) τ On remplace dans l équation fférentielle : L B E L E A + B exp(-t/τ) - exp( t / τ ) = A + B(1 - ) exp(-t/τ) = R τ R R τ R L équation doit être satisfaite quelque soit la valeur de t, ceci implique d annuler le terme en exponentielle et pour cela nous devons donner la valeur L/R à τ.. Ainsi la valeur de A est E/R. Il nous reste à déterminer B : A t = 0 aucun courant ne circule : i(0) = 0 A + B = 0 d où B = - A = - E/R La solution de l équation fférentielle s écrit : i = R E (1 exp(-t/τ)) c. Effet d une bobine sur l établissement du courant dans un circuit (7) : Si le circuit ne comportait pas de bobine (doc a) : Le courant s établirait instantanément dans le circuit et son intensité passerait de la valeur i = 0 quand t<0 à la valeur i = E/R quand t>0. Avec un circuit ayant une bobine (doc b) : La solution de l équation fférentielle nous donne une fonction croissante qui débute à 0 quand t = 0 et qui tend vers E/R lorsque t tend vers l infini. Une bobine s oppose aux variations d intensité du courant dans le circuit où elle se trouve. On t que la bobine lisse le courant. Doc n 3 Ainsi l intensité du courant s établissant dans un circuit comportant une bobine est une fonction continue du temps. 3) Réponse en tension aux bornes de la bobine (4) : E 1 On sait que u L = L d où ul = L (- ) - exp(-t/τ ) = E exp(-t/τ) R τ La tension aux bornes de la bobine décroît exponentiellement de la valeur E à 0 (si r = 0). Exercices n 11 et 12 p 168 Doc n 4 4

4) Propriétés de la constante de temps (5) : a. Vérification de la mension de τ par analyse mensionnelle : On a τ = L/R D après l expression de la tension aux bornes d une bobine : u L = L donc L = U T I 1 D après la loi d ohm pour un récepteur : u = R i d où R = u/i et [R] = U I -1 1 U T I Finalement : τ = = T ; on a bien a la mension d une 1 U I temps pour cette constante τ i (A) E/R 0.63 E/R Doc n 5 b. Détermination de la constante de temps : Les méthodes sont les mêmes que pour déterminer la constante de temps lors de la charge ou la décharge d un condensateur : Numériquement, par le calcul à l aide des paramètres R et L. Graphiquement, en regardant à quelle abscisse correspond l ordonnée 0.63 E/R sur la courbe. Graphiquement en traçant la tangente en t = 0 qui coupe l asymptote i = E/R à l abscisse τ. c. Influence de la constante temps sur l évolution du système : voir TPφn 5 Plus la valeur de la constante de temps est grande est plus l établissement du courant dans le circuit se fait lentement. On sait que lorsque t = 5τ, le courant est établit à 99%. III Energie emmagasinée dans une bobine (6) : 1) Mise en évidence expérimentale : a. Manipulation : On ferme l interrupteur K quelques instants, puis on l ouvre. Doc n 6 Réalisé avec deux fils qui se joignent Observations : Le courant circule selon i à la fermeture et à l ouverture de K. 12 V Sans la ode, on observe une étincelle entre les deux films qui constitue l interrupteur (le courant cherche à passer malgré le trou entre les deux points de l interrupteur, la tension entre ces deux points est suffisamment importante pour ioniser l air donc étincelle). Sans la ode le courant prend le chemin i 1 : étincelle. Sinon il prend le chemin i 2 : pas d étincelle et le moteur tourne brièvement. i i 1 i Doc n 7 i 2 M 5

b. Conclusion : Lorsque l on ferme l interrupteur, la ode étant non passante, du courant circule dans la bobine et celle-ci emmagasine de l énergie. A l ouverture de K, l énergie est restituée par l interméaire d un courant i qui cette fois-ci passe dans le circuit du moteur (ode passante). 2) Expression : Une bobine d inductance L parcourue par un courant i emmagasine l énergie : E L = 1 L i 2 2 E L : Energie emmagasinée en Joules (J) L : Inductance de la bobine en Henrys (H) i : Intensité du courant circulant dans le circuit en Ampères (A) Exercices n 18 et 19 p 170/171 Rq : continuité de l intensité traversant une bobine : Comme le transfert d énergie ne peut se faire instantanément entre la bobine et le moteur, et que i est liée à cette énergie, la fonction i(t) ne peut pas être scontinue. 6