Méthodes de lutte utilisées à l étranger contre Drosophila suzukii

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Transcription:

Sommaire Méthodes de lutte utilisées à l étranger contre Drosophila suzukii E. Bullen, M. Dubrulle, J. Zini, GFWasbl C. Fassotte, CRA-W Surveillance au niveau de l exploitation Mesures prophylactiques Méthodes de lutte chimique Méthodes de lutte alternative Méthode de lutte : piégeage massif Surveillance au niveau de l exploitation Drosophila suzukii : est-elle active? dans la région? avertissements via organismes d encadrement dans l exploitation? plantes-hôtes existantes? exploitation comportant des haies ou des zones boisées (refuges)? piège(s) de surveillance par exploitation placé(s) en bordure de préférence près d une zone refuge (haie, ruisseau, ) contrôle visuel des fruits non cueillis contrôle de la récolte : visuel ou mise en élevage Types de pièges => choix à déterminer commercial ou artisanal formes variables dans chaque pays ou région couleurs différentes perforations latérales différentes (diamètre, nombre, disposition, ) Types d attractif => choix à déterminer nature variable dans chaque pays ou région composition du mélange variable (recette secrète!) volume d attractif utilisé par piège Nombre de pièges => choix à déterminer 1 piège par unité de culture + variété en fonction de la surface de l unité! Disposition des pièges en bordure de parcelles (consensus général) 1

Exemple de pièges commerciaux et artisanaux GFW M. Dubrulle Piège de surveillance conseillé aux producteurs (Belgique) piège type «bouteille» artisanal (moins cher) perforations latérales 5 à 6 trous, diamètre de 5 mm maximum attractif : vinaigre de cidre de pomme 5% 150 ml vinaigre de cidre de pomme 5% 150 ml + vin rouge 50 ml + 4 g de sucre de canne (Grassi A., Italie) disposition à l ombre, zone humide, abord des cultures 1,5 mètres de haut relevé 1x/semaine => recherche de mâles NE PAS verser l attractif au sol!!!! => attire D. suzukii ailleurs que dans le piège! Contrôle visuel des fruits sur plants 1 ers dégâts souvent observés en début de tunnel => contrôle adapté! risques majeurs au changement de couleur cicatrices de ponte présentes sur fruits? filaments blancs visibles sur fruits? fruits coulants? affaissés? attention : dégâts similaires à ceux occasionnés par Rhizopus sur fraises Contrôle visuel de la récolte recherche des œufs à la surface de 50 fruits avec une loupe à fort grossissement dissection de 50 fruits et recherche de larves Hannah Burrack AncayA. et al., 2013 2

Contrôle de la récolte par mise en élevage mettre 50 fruits avec du papier absorbant dans 1 contenant en plastique transparent, fermé hermétiquement (boîte ou sac congélation) => émergences visibles des larves au bout de quelques jours mettre 50 fruits au congélateur => émergences visibles des larves après 2h mettre 50 fruits écrasés légèrement dans 1 contenant plastique transparent : ajouter 240 ml de solution sucrée (1 litre d eau + 4 cuillères à soupe de sucre) fermer le contenant => émergences visibles des larves après 15 min Mesures prophylactiques A mettre en place dès le début de la saison! Gestion de l humidité relative VENTILATION! suppression des vieilles feuilles, aération des cultures (éclaircissage, suppression des cannes, ) taille plus sévère sur fruitiers interlignes propres (tonte) éviter les eaux stagnantes, Elimination des plantes-hôtes jointives des parcelles (mûres et baies sauvages, ) => MAIS en France en 2012, cultures protégées naturellement par haies de sureau (plantes pièges attirant D. suzukii) => efficacité à long terme à démontrer Mesures prophylactiques Récolter plus souvent (pas de récoltes hebdomadaires!) => récolte minimum 3x/semaine (petits fruits) Ne pas laisser de fruits en sur-maturation ni sur les plants ni sur le sol ni sur le substrat Variétés précoces doivent être intégralement récoltées pour protéger les variétés suivantes Raccourcir le circuit du producteur au consommateur Tous les fruits doivent être sortis de la parcelle Les fruits non commercialisables doivent être détruits Mesures prophylactiques Destruction des fruits placer les fruits dans un contenant, fermé hermétiquement, et placer le contenant au soleil pendant 10 à 15 jours => solarisation ne pas composter! => source de contamination possible enterrer les fruits très profondément (> de 30 cm) superficiellement 3

Méthodes de lutte chimique Insecticides agréés non spécifiques visent les insectes adultes efficacité sur les œufs et larves? Traitement nécessaire dès l infestation Répétitions indispensables tenir compte des DAR nombre maximal d applications autorisées par MA! apparition rapide de résistance Méthodes de lutte chimique Insecticides agréés en Belgique en 2013 : spinosad, lambda-cyhalothrine, dimethoate spinosad plein air : framboises, mûres, raisins plein air et tunnel : fraises lambda-cyhalothrine plein air : mûres, framboises, groseilliers à maquereaux, groseilles rouges et blanches, cassis, raisins, cerises, griottes, prunes plein air et tunnel : fraises dimethoate cerises et griottes => consulter PHYTOWEB! Méthodes de lutte alternative Filets Insect proof mailles de 1,10 à 1,30 mm² => empêche le passage de l insecte s assurer de l absence de drosophiles dans la parcelle avant la mise en place de filets => piégeage installer dès la mise à fruits mais coûteux Extrait/jus d ail ou de thym produits commercialisés à l étranger pulvérisations très régulières obligatoires(7-10 jours) pas de résultats probants en laboratoire (jus d ail) MAIS efficacité sur le terrain sujette à caution Méthodes de lutte alternative Lutte à l aide d auxiliaires Oriussp. (sur œufs et larves) => efficacité non prouvée au Japon : Asobara japonica, Leptopilina japonica Mise à profit de plantes-hôtes alternatives : exemple : sureau (France) => plante piège? Piégeage massif exemple de la Suisse (Ancayet al., 2013) 4

Méthode de lutte : piégeage massif But : retarder l immigration des drosophiles de l extérieur vers l intérieur de la parcelle Principe : multiplier le nombre de pièges pour capturer un maximum d individus Gestion : couverture de toute la période de culture 4 phases d installation des pièges localisation fixe des pièges relevés 1x/semaine (contrôle), 2x/mois (lutte) Phase 1 : pièges de lutte (tous les 10-15 m) 2-3 pièges de contrôle externe Parcelle Phase 2 : pièges de protection des bordures (5 m) 1 piège de contrôle interne Phase 3 : pièges de protection des bordures (2-3 m) 2 pièges de contrôle interne 5

Phase 4 : pièges de protection interne (tous les 2-3 m) 2 pièges de contrôle interne Conclusions Drosophila suzukii: lutte extrêmement difficile!!! Prise de conscience nécessaire des producteurs Nécessité de mettre en œuvre des mesures prophylactiques au niveau des cultures pour limiter au maximum les risques d infestation Nécessité d associer différentes méthodes de lutte pour une gestion optimale Nécessité de recherche de méthodes de lutte alternative Sources bibliographiques Ancay A., Thoss A., Baroffio C.A., Fischer S., Kehrli P., Kuske S., Linder C., Richoz P., Samietz J. (2013). Drosophila suzukii: 2012 campaign in Switzerland. International Soft Fruit Conference, s Hertogenbosch, 10 janvier 2013 Daniel C., Baroffio C. (2012). Drosophila suzukii -Un nouveau ravageur des fruits à chair tendre. Bioactualités, n 3 : 14, 15 Dubon G., (2012). Drosophila est là. Réussir Fruits et Légumes, 323 : 52-54 Grassi A. (2012). Communications personnelles du 16 octobre 2012 Weydert C., Mandrin J-F., Trottin-Caudal Y., Baffert V., Leyre J.M. (2012). Drosophila suzukii: biologie, comportements et moyen de protection. Journées Techniques Légumes et Cultures pérennes Biologiques, Avignon : 73-76 http://www.drosophilasuzukii.agroscope.ch, consulté le 18 et le 20 janvier 2013 http://entomophily.files.wordpress.com/2010/10/drosophila-suzukii.jpg, consulté le 29 janvier 2013 6