LES COMPLICATIONS LES PLUS COURANTES La toxicité directe des traitements chimiothérapiques, radiothérapiques ou immunosuppresseurs et le déficit immunitaire induits par ces mêmes traitements peuvent être responsables de complications. Les contraintes relatives aux conditions de vie dans l unité participent aux moyens mis en œuvre pour les limiter, les prévenir, les dépister et les traiter. Certaines sont inéluctables mais transitoires et leurs conséquences sont limitées. L alopécie L alopécie constitue la perte partielle ou le plus souvent totale des cheveux et des poils. Elle intervient dans les 10 jours suivant les perfusions de chimiothérapies ou les séances de radiothérapie. Elle est inéluctable avec la plupart des conditionnements classiquement utilisés pour la greffe. Il n y a aucun moyen de prévenir la chute des cheveux ni même de la ralentir. Il est possible d anticiper un peu les troubles de cette perte en proposant à l enfant de lui couper les cheveux un peu courts avant son hospitalisation.
On peut également les recouper dans l unité lorsqu ils commencent à tomber pour éviter les démangeaisons et l impact psychologique négatif de la vue des cheveux perdus dans le lit. Suivant l âge de l enfant et le sexe de l enfant, cette étape peut être particulièrement difficile. Ainsi des moyens peuvent être mis en œuvre pour apaiser l angoisse comme le port de charlotte, foulard, casquette ou même perruque pour les plus grands enfants. La cystite hémorragique La cystite hémorragique est une complication relativement fréquente liée à la toxicité de la chimiothérapie et à la réactivation d un virus (BK virus). C est un saignement diffus de la muqueuse vésicale. Afin de la dépister pour la traiter au plus vite, nous pratiquons une analyse d urine sur une bandelette tous les matins. Il est donc nécessaire de nous remettre un échantillon d urine dès que la toilette quotidienne a été faite.
Les infections Les défenses immunitaires étant particulièrement affaiblies durant la période d aplasie, le risque infectieux est particulièrement important. Les traitements préventifs sont donc instaurés dès le début de l hospitalisation. Parallèlement une surveillance rapprochée des paramètres d infection (température, constantes vitales : tension artérielle, pouls, mesure de la saturation en oxygène, fréquence respiratoire) est imposée régulièrement nuit et jour.
L hypertension artérielle Le traitement immunosuppresseur entraîne régulièrement un effet secondaire que l on ne peut pas prévenir mais que l on peut traiter lorsqu il apparaît. Cet effet secondaire est l hypertension artérielle. Outre une surveillance accrue de la tension artérielle, certains signes cliniques peuvent être associé à l hypertension : maux de tête, saignement de nez La mucite La mucite est une inflammation des muqueuses directement liée à la toxicité des traitements chimiothérapiques et radiothérapiques. Cette complication ne peut être prévenue mais elle peut être atténuée, soulagée et traitée. Lorsqu elle apparaît des antalgiques sont systématiquement proposés afin de diminuer la douleur qu elle peut induire.
La morphine est parfois nécessaire par l intermédiaire d une pompe délivrant un débit de morphine en continu mais aussi des bolus en cas de douleurs aigues (par exemple avant la prise des médicaments par voie orale ou avant de manger). Cette pompe constitue un outil permettant à l enfant de gérer lui-même sa douleur sans nécessité d intervention d une infirmière. Pour éviter la surinfection sur cette muqueuse fragilisée, des bains de bouche sont indispensables. Ils sont préparés tous les jours à base de substance antifungique : Fungizone R (contre les infections parasitaire), antiseptique, antibiotique : Vancomycine (contre les bactéries les plus fréquentes de la bouche). Ces soins de bouche doivent être réalisés après les repas et au moins 4 fois par jour très sérieusement même si leur réalisation est difficile car ils constituent le meilleur moyen de prévenir les infections graves (septicémie). Pour en faciliter la réalisation, une noisette de Xylocaïne R en gel (anesthésique local) peut être associé à chaque soin de bouche.
Malgré la mucite, il est important de continuer à prendre trois fois par jour les gélules de décontamination digestive ainsi que le sirop antifongique