Olivier Pauly Le Saut en longueur
Remerciements à Anouk et Marisa pour leur contribution aux illustrations de cet ouvrage. Une pensée toute particulière pour Anouk et nos 15 ans de travail en commun. Photos : Olivier Pauly Photo couverture : remerciements à Mme Yvonne Maggiore 3
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Préambule Cet ouvrage aurait sans doute mérité une préface. Celle-ci ne pouvant être écrite que de la main de mon ami Alain Tronqual elle ne figurera malheureusement pas. Je tiens cependant à lui dédier ce livre parce qu il en a été un très grand inspirateur. Professeur, entraîneur, ami, par sa curiosité, sa pertinence (voir son impertinence!) et sa connaissance sans limite du saut en longueur il m a toujours passionné et conseillé. Pour tout ce que tu as apporté aux entraîneurs, à l athlétisme et au saut en longueur en particulier, merci Alain. 5
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Sommaire Préambule... 5 1 Présentation... 9 But... 13 La vitesse d envol... 14 La hauteur de décollage.... L angle d envol... 3 La phase de suspension... 4 Quelques idées simples et indiscutables :... 4 3 Les exercices... 35 Base coordination... 35 Initiation Saut en Longueur... 40 Apprendre la course... 41 Rythme de course... 5 Ajuster la cible... 55 Liaison Course Appel... 6 Coordonner bras et jambes... 74 Suspension... 85 Ramené et atterrissage... 95 Apprentissage double ciseau... 10 Bibliographie... 105 7
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1 Présentation Le saut en longueur est sans doute l une des activités humaines la plus naturelle et originelle. En effet, depuis qu il se tient debout sur ses deux pieds, l Homme qui se déplace est amené à franchir des obstacles. Sauter vers l avant pour franchir un fossé ou un obstacle quelconque est donc une activité vieille comme le monde. Le saut en longueur peut être utilitaire lorsqu il s agit de franchir une flaque d eau pour ne pas se mouiller les pieds, ou de compétition lorsqu il s agit de connaitre celui (ou celle) qui saute le plus loin. Cette activité est également un objet d engouement particulier puisqu elle mesure à elle seule un ensemble de qualités physiques telles que la vitesse, la force, la précision, la coordination et toutes leurs déclinaisons (puissance, explosivité ). Sauter en longueur c est essayer de s affranchir de la pesanteur (pour un bref instant), s arracher du sol pour franchir la plus grande distance possible vers l avant. Le principe est le suivant : L athlète prend une quantité de vitesse (Elan), dont il va transformer une partie pour décoller en s engageant vers l avant (Liaison Course Appel), et une fois en l air (Suspension) il va maîtriser le placement de ses segments pour s équilibrer et rentabiliser sa suspension. Pour simplifier, un saut est donc constitué de 3 parties L élan : Il commence quand l athlète se met en mouvement et se poursuit jusqu au moment où celui-ci quitte le sol. L objectif est de vaincre l inertie du départ et de donner de la vitesse à son corps. La liaison course-appel (LCA) : Elle est préparée dès l antépénultième appui et concerne principalement ce qui va se passer sur l avant dernier et le dernier appui. Elle se termine lorsque l athlète quitte le sol. Elle est donc 9
contenue dans l élan. L objectif est de transformer une partie de la vitesse acquise en course pour obtenir une composante verticale qui permettra d avoir une trajectoire parabolique. Cette transformation se fait grâce à la prise d avance du pied d appel qui détermine un secteur d impulsion, lequel sera balayé pendant l appel. Liaison Course Appel ou Liaison Course Impulsion? Lorsqu on rebondit sur le sol, on produit une force sur un support et ceci pendant un certain laps de temps. Le produit d une force par le temps pendant lequel elle agit représente ce que l on appelle l impulsion totale. I = F X t (kg / s ou N/s). C est donc un terme mécanique précis, et dans le cas d un sauteur qui aurait une course d élan de 0 appuis, il va provoquer à chaque pose d appui une impulsion. Le terme liaison course impulsion n est donc pas approprié puisque la course constitue une suite d impulsions. Il est préférable d employer l expression liaison course appel, l appel étant la dernière impulsion avant la phase d envol. En conclusion : tous les appels sont des impulsions, mais toutes les impulsions ne sont pas des appels! Cette distinction sémantique nous semble nécessaire puisque l appui permettant l impulsion à l appel et les appuis permettant les impulsions de course ne sont pas semblables. En effet les appuis en course se font sur l avant du pied, alors que le pied d appel lui, va se poser à plat. Il apparaît donc utile de différencier ces appuis, tant dans le vocabulaire, que dans la pratique. On doit enseigner aux jeunes athlètes à poser les pieds à plat, sur l avant, en marchant d abord, puis en courant, en alternant les deux types d appui, et enfin en apprenant à passer de l un à l autre pour décoller. Des situations pédagogiques se rapportant à cet objectif seront proposées ultérieurement dans cet ouvrage 10
La suspension (SUSP) : l objectif est de maîtriser des coordinations spécifiques et d organiser ses segments dans l espace, afin d obtenir le placement présentant le meilleur rendement possible pour le franchissement d une distance vers l avant. Elle commence quand l athlète quitte le sol et se termine lorsqu il y revient pour la réception. 11