LES BESOINS EN FORMATION EN REGION CENTRE. Complexité révélée par une approche territoriale de la relation Formation - Emploi

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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA FORMATION ET DE L EMPLOI LES BESOINS EN FORMATION EN REGION CENTRE Complexité révélée par une approche territoriale de la relation Formation - Emploi Marie Béatrice ROCHARD Directrice de l O.R.F.E. Document présenté lors du séminaire académique du 1 e mars 2002 à Orléans et publié dans les actes de ce séminaire 1

Lorsqu on regarde l évolution de quelques indicateurs concernant la formation (1 ère partie), la comparaison avec la moyenne nationale situe la région Centre dans une position défavorable, qui s est accentuée dans les années 90. Le fait qu elle se soit industrialisée grâce aux décentralisations successives d établissements de production de la région parisienne apparente cette région aux autres régions du pourtour de l Ile de France. Cependant, les problèmes se posent de façon très différente selon les zones d emploi. Tout d abord la démographie divise schématiquement la région entre le nord et le sud (2 ème partie). Viennent ensuite les choix d orientation des jeunes (apprentissage ou lycée professionnel) et leur comportement vis à vis du marché du travail (3 ème partie). Sont enfin à prendre en compte d autres paramètres telles que la formation des habitants de la zone, l activité plus ou moins dominante, plus ou moins industrielle, plus ou moins dépendante d un pôle de décision extérieur à la région voire même étranger (4 ème partie). 1. Faibles poursuites d études au-delà de 20 ans, comme dans les autres régions de la périphérie de l Ile de France Un taux de scolarisation plus faible que la moyenne nationale Comme les régions du pourtour de l Ile de France, la région Centre se caractérise par de plus faibles poursuites d études au-delà de 16 ans. Le taux de scolarisation est de 80,8 % pour les jeunes de 16 à 19 ans, soit près de 3,3 points de moins que la moyenne nationale. Il diminue surtout entre 20 et 24 ans, où il passe à 26,6 %, l écart se creusant encore plus (- 8,3 points). Tx de scolarisation 20/24 ans Tx de scolarisation 15/19 ans Région France 0 20 40 60 80 100 C est surtout pour les 16 à 19 ans que la région se singularise par un taux de scolarisation très faible. Seuls la Picardie et le Languedoc Roussillon ont des taux plus faibles. En revanche, les taux de scolarisation des 20 24 ans sont particulièrement faibles pour toutes les régions du pourtour de l Ile de France. Notons qu entre 1993 et 1999, le taux de scolarisation des 16 19 ans a diminué (83,9 à 80,8 %) alors que celui des 20 24 ans a augmenté (de 25 % à 26,6 %), sans doute lié à l augmentation des places disponibles au niveau III sur la période. 2

Plus faible proportion de bacheliers en région Centre. Même si la proportion de baccalauréats professionnels dans l ensemble des bacheliers est sensiblement identique à la moyenne nationale (17,7 % contre 17,4 %), la proportion de bacheliers en 1999 n est que de 60,6 % sur l ensemble de la génération en région contre 61,8 % en France. Il semble que là encore ce soit une caractéristique partagée des régions du pourtour du bassin parisien. Poids de l enseignement professionnel plus important dans la région. Au niveau V, lié en partie à l apprentissage. La part des CAP et des BEP dans les poursuites d études au-delà de la 3 ème est de 2 points supérieure à la moyenne nationale (49, 2 % contre 47,2 %). Cela tient à l apprentissage, plus fortement représenté en région Centre puisque 3,5 % des jeunes entrent en apprentissage contre 2,8 % pour la France, soit 0,7 points d écart. Le recours à l apprentissage, traditionnel dans la région, a beaucoup augmenté ces dix dernières années dans les régions voisines de la nôtre (Basse Normandie, Pays de Loire, Poitou Charente, et Bourgogne), accentuant encore l écart avec les autres régions. Une place prépondérante pour le niveau III dans l enseignement supérieur. Part des IUT et STS dans l enseignement supérieur Dans l ensemble des étudiants de l enseignement supérieur, la proportion d étudiants d IUT et de STS, qui était de 33.,1 % en 1993, soit déjà près de deux points supérieure à la moyenne nationale, est passée à 42 %, soit 7 points de plus. 40 37,5 35 32,5 30 27,5 Année 1993 Ile de France Aquitaine Franche-Comté Picardie Champagne-Ardenne Alsace Haute-Normandie Bourgogne Corse Lorraine Bretagne Nord-Pas-de-Calais Centre Auvergne Poitou-Charente Rhône-Alpes France Pays de la Loire Provence-Alpes-Cotes Languedoc-Roussillon Basse-Normandie d'azur Midi-Pyrénnées Limousin Année 1999 25 25 30 35 40 45 50 3

2. Des données démographiques qui divisent le territoire régional Globalement, la Loire partage la région Centre entre le nord, plus peuplé et le sud qui se désertifie depuis plusieurs années. L activité se développe dans les zones les plus jeunes et les plus peuplées. Ainsi, on constate que l emploi salarié se concentre principalement sur les zones limitrophes de l Ile de France (de Dreux à Montargis), sur l axe ligérien (de Gien à Tours), ainsi que dans les zones de Bourges et de Châteauroux mais c est essentiellement autour de la vallée de la Loire et sur les zones proches de l Ile de France, excepté Dreux, que l emploi progresse depuis 1990. Carte n 1 L emploi en Région Centre Evolution de la population active occupée entre 90 et 99 Répartition des jeunes T > 3% 3% > T > 0% 0% > T > -1% T < -1% DREUX CHARTRES Jeunes > 32% 32% > Jeunes >28% 28% > Jeunes >24% Jeunes < 24% NOGENT CHATEAUDUN PITHIVIERS VENDOME ORLEANS MONTARGIS GIEN AMBOISE BLOIS TOURS ROMORANTIN AUBIGNY CHINON LOCHES VIERZON BOURGES CHATEAUROUX ISSOUDUN ST-AMAND ARGENTON LA CHATRE répartition de la population totale 177219-382281 67691-177219 48762-67691 28912-48762 Source : INSEE -RP99 4

3. Une très grande hétérogénéité selon les zones d emploi du point de vue de la situation des jeunes de 16 à 24 ans Un recours à l apprentissage plus important dans le Loir et Cher et l Indre Les taux de scolarité sont plus élevés dans les zones d Orléans et Tours (67,9 % et 72,1 %), villes universitaires, ainsi que dans la zone de Bourges, marquée par le développement de la formation professionnelle, traditionnellement liée à l armement. Trois zones viennent ensuite, chacune avec sa spécificité pour expliquer la plus forte captation des jeunes en formation : Vierzon, de tradition industrielle, Blois, de par la position proche d Orléans, et Dreux. En revanche, dans trois zones d emploi le taux de scolarisation est inférieur à 58 %, ce qui représente près de quatre jeunes sur dix qui quittent le système scolaire avant 24 ans. Ce sont les zones de Nogent le Rotrou, Châteaudun et Romorantin. Parallèlement, c est surtout dans le Loir et Cher et l Indre où l apprentissage s est traditionnellement développé que l on recense le plus d apprentis au lieu de résidence. Cela reflète un comportement social traditionnellement lié à l implantation de l apprentissage dans cette partie de la région, comme dans les régions Poitou Charente et Pays de Loire. En effet, le choix de l apprentissage ne semble pas refléter l implantation des CFA qui sont majoritairement concentrés autour de l axe ligérien ainsi que sur Bourges, Châteauroux et Chartres. Ainsi, l orientation vers la formation professionnelle ne suit pas les découpages généralement observés entre le sud et le nord, ni les axes de développement de l activité (zones limitrophes de l Ile de France et axe ligérien). On peut schématiquement opposer l ouest, où les jeunes s orientent traditionnellement vers l apprentissage et l est où ils suivent plus souvent une formation professionnelle en lycée (Vierzon, Bourges). Des jeunes attirés par l emploi dans l Eure et Loir, Vendôme, La Châtre et Romorantin Dans les zones où le taux de scolarité est le plus élevé, les jeunes qui se présentent sur le marché du travail sont moins nombreux (moins de 2,5 % en emploi, moins de 6,7 % au chômage). En revanche, plus de 28 % des jeunes qui ne poursuivent pas leurs études occupent un emploi dans la zone d emploi de Vendôme, Romorantin, la Châtre et l Eure et Loir mis à part Dreux. Dans une moindre mesure, l abandon des études pour l emploi est important (entre 25,5 et 28,5 %) dans toutes les autres zones pour lesquelles les taux de scolarisation sont inférieurs à 58 %. Chinon, Vierzon, Dreux, des zones où la situation des jeunes est préoccupante. Dans ces trois zones la situation semble préoccupante puisque les jeunes sont proportionnellement moins en emploi et que les chômeurs représentent près de 10 % des jeunes de la zone. Ce qui pourrait signifier que lorsqu une zone connaît des difficultés, les jeunes n ajustent pas immédiatement leur comportement par une poursuite d études si bien qu en l absence de l emploi escompté ils connaissent le chômage. 5

Carte n 2 La situation des jeunes de 16 à 24 ANS Chômeurs/jeunes Taux d'apprentissage P > 9,7% t > 6,5% 9,7% > P > 8,7% 8,7% > P > 7,7% 7,7% > P > 6,7% DREUX CHARTRES NOGENT CHATEAUDUN PITHIVIERS MONTARGIS 6,5% > t > 5,5% 5,5% > t > 4,5% t < 4,5% P < 6,7% VENDOME ORLEANS GIEN AMBOISE BLOIS TOURS ROMORANTIN AUBIGNY CHINON LOCHES VIERZON ISSOUDUN CHATEAUROUX BOURGES Taux d'emploi ST-AMAND- MONTROND ARGENTON- SUR-CREUSE LA CHATRE t > 28,5% 28,5% > t > 25,5% 25,5% > t > 21,5% Taux de scolarisation Taux en % 70 et plus 66 à 70 62 à 66 58 à 62 t < 21,5% Source : INSEE -RP99 4. Grande diversité également du point de vue de l appareil de formation et du tissu économique Un équilibre précaire entre niveau de formation et tissu économique dans certaines zones Dans la région, l emploi industriel est mieux représenté (29 % contre 24,4 % au niveau national). Il diminue cependant sur les dix dernières années, alors qu il continuait d augmenter dans les années 80. Ce renversement de tendance est particulièrement important dans la zone de Dreux. 6

La part des cadres est plus faible que la moyenne nationale (9,2 % contre 13,5 %) comme dans les régions du pourtour de l Ile de France. Forte représentation des niveaux III et plus dans les zones de Tours, Orléans, Bourges et Chartres. Dans ces zones où le niveau de formation de la population est le plus élevé, les emplois tertiaires hors administration représentent plus de 60 % des emplois occupés. En revanche, dans certaines zones, l emploi industriel est plus élevé que l emploi tertiaire (hors emplois administratifs et établissements publics). Dans la mesure où l on peut craindre que la tendance à la baisse de l emploi industriel se poursuive, une attention particulière doit être portée sur ces zones. En particulier à Romorantin où près de 50 % des emplois sont industriels, 40,4% sont des emplois d ouvriers et plus de 39 % des salariés travaillent dans des établissements de 200 et plus. Une autre zone où des difficultés sont à craindre : Dreux. Les emplois salariés sont plus importants que les emplois tertiaires, la part d ouvriers (36,4%) y est plus faible qu à Romorantin mais les emplois sont fortement liés à de grandes entreprises du secteur de l électricité électronique. L emploi a déjà commencé à décroître depuis 1990, alors qu il avait fortement augmenté dans la période précédente. La population est pour près de 42% sans qualification professionnelle (niveaux V bis et VI) et les jeunes rencontrent aujourd hui des difficultés pour trouver un emploi. 10,8 % d entre eux sont chômeurs. D autres zones sont également sensibles de par leur forte part d emplois industriels par rapport aux emplois tertiaires (hors administration et établissements publics) et le faible niveau de formation de leurs habitants : Vierzon, Pithiviers, Nogent le Rotrou. Dans les zones d emploi du sud de la région, la crise qu a subie l industrie de l habillement et du textile a entraîné la chute des emplois industriels. La situation de ces zones, éloignées de l Ile de France et le faible niveau de formation de la population, en particulier à Saint Amand et à Argenton ont rendu difficile une reconversion. Ces zones voient aujourd hui leur population diminuer (du fait d un solde naturel et migratoire négatif). Les actifs restant se déplacent tous les jours pour travailler à Châteauroux et Bourges, villes drainant quotidiennement des salariés venant des zones d emploi environnantes. 7

Sur l ensemble de la région le développement des axes routiers et ferroviaires (TGV Paris, Vendôme, Tours) a contribué à faciliter les déplacements domicile travail, qui se sont accentués sur les dix dernières années en particulier vers les zones d emploi de Tours, Châteauroux, Bourges, Orléans et surtout vers la région parisienne, liés semble t-il au coût d acquisition des logements moins élevés en région Centre. Carte n 3 Une approche de la relation Formation - Emploi dans les zones Rapport industrie/tertiaire Établissements de 200 salariés et plus >= 39% R >= 1 entre 30% et 39% 0,7 < R < 1 0,4 < R < 0,7 Nogent Dreux Chartres entre 23% et 30% entre 19% et 23% Châteaudun Pithiviers Vendôme Orléans Montargis Blois Gien Tours Amboise Romorantin Aubigny Chinon Vierzon Loches ChâteaurouxIssoudun Bourges Argenton La Châtre St Amand % d'ouvriers >= 39% Niveau de diplôme taux > 39,5% des Vbis et VI niveau intermediaire V, IV, III taux > 18,5 des niveau III et plus 39 < % < 35 35 < % < 31 31 < % < 27 Source : INSEE -RP99 En conclusion Il apparaît donc que le choix de leviers d action pour améliorer globalement le niveau de formation et proposer des formations favorisant le développement économique de la région passe par une analyse plus précise de la situation des zones d emploi et une réflexion concertée de tous les acteurs concernés. 8