Usages du e-portfolio : De l auto socialisation à l identité professionnelle numérique Philippe - Didier GAUTHIER, Université Catholique de l Ouest,



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Résumé : Usages du e-portfolio : De l auto socialisation à l identité professionnelle numérique Philippe - Didier GAUTHIER, Université Catholique de l Ouest, La démarche d usage d un e-portfolio passe par une phase d élaboration puis de publication et de valorisation en ligne de son projet professionnel, au regard d une démonstration de ses compétences. Notre étude cherche à mieux comprendre les facteurs favorables ou défavorables à une auto socialisation et au développement d une identité professionnelle numérique, par l exploitation de son e-portfolio sur les réseaux socioprofessionnels dans l espace Internet. Notre étude est menée au premier semestre 2008 auprès d une cinquantaine d étudiants de Master 2 en Ressources Humaines, à l Institut de Psychologie et de Sociologie Appliquées de l Université Catholique de l Ouest, à Angers, France. Notre étude s appuie notamment sur le concept d auto socialisation (Delory-Momberger, 2005), ou mobilisation par soi-même des ressources de sa propre socialisation ; elle s appuie également sur le concept d identité professionnelle numérique, dont nous proposerons une définition provisoire (2007), entre identité au travail et identité sociale, et intégrant notamment les formes d apprentissage non formelles, informelles et au travers de la vie. L étude s appuie également sur le concept de processus d élaboration d un e-portfolio dont nous proposons un descriptif de référence en cinq phases (2008), sur le principe de persistance à la publication du e-portfolio (2008), sur le sentiment de compétence ou sentiment d efficacité personnelle (Bandura, 2003, Deci et Ryan, 2000), et sur le concept de perception de valeur (Viau, 1997), c est à dire sur la dimension «utilité perçue» du e-portfolio. Les étudiants ont élaboré leur portefeuille de compétences après un bilan personnel, puis une analyse et synthèse de leurs compétences issues de l expérience, une reformulation de leur projet professionnel, l identification de leurs réseaux, atouts et ressources. Après publication du e-portfolio sur une plate-forme de leur choix, selon quelques critères indicatifs, les étudiants sont invités à présenter leur projet professionnel en s appuyant sur leur e-portfolio, auprès d un ou deux professionnels, et à le faire connaître sur les réseaux sociaux de leur choix. Enfin une analyse critique de l ensemble de la démarche leur est soumise. Cette critique fait l objet de notre analyse, sous la forme d une analyse thématique, puis hiérarchisation de ces thèmes issus d un corpus d environ 100 pages de données. Quatre groupes de résultats ont été obtenus : a) Sur la contribution du processus d élaboration d un e-portfolio, au sentiment de compétence, pour réaliser son projet professionnel. Il s agit d évaluer si ce processus présente une certaine efficacité et dans quelle mesure il peut encore être amélioré. b) Sur la contribution du processus d élaboration du e-portfolio puis d auto socialisation professionnelle, pour la construction d une identité professionnelle numérique. Il s agit d évaluer si ce processus a permis d initier ce sentiment identitaire, et de comprendre dans quelle mesure les étudiants parviennent à mobiliser les ressources et réseaux de socialisation. c) Sur l intention de persistance à la publication de son e-portfolio sur le court ou moyen terme. Nous souhaitons vérifier si des résultats obtenus en 2007 tendent à se confirmer, et notamment tenter de comprendre si l incitation à l auto socialisation influence cette persistance. d) Sur la perception d utilité du e-portfolio, comme ressource pour réaliser son projet professionnel, les obstacles et les facteurs clés de succès de cette pratique. Nous tirerons enfin les conclusions principales de la mise en place d un tel processus e-portfolio dans une formation universitaire. Mots clés : e-portfolio, portfolio numérique, auto socialisation, identité professionnelle numérique, sentiment de compétence, persistance à la publication du e-portfolio Philippe-Didier GAUTHIER 2008 -------------------------------------------------------------------------------Page : 1

1. Introduction Au sein d un institut universitaire, la politique du corps professoral s intéresse aux problèmes de la professionnalisation des étudiants, sous toutes ses formes. Parmi celle-ci, la démarche d usage d un e- portfolio réflexif est désormais courante dans cet institut. Elle passe ainsi par une phase d élaboration puis de publication et de valorisation en ligne de son projet professionnel, au regard d une démonstration de ses compétences. Mais des phénomènes de résistance apparaissent, de la part des étudiants des filières en Ressources humaines. Nous émettons l hypothèse que ces résistances sont provoqués soit par des dysfonctionnement pédagogique (facteurs internes) soit par des facteurs externes, notamment liés à l absence d usage des portefeuilles de compétences dans les organisations, par les recruteurs ou les employeurs, dans le cadre de la gestion des ressources humaines. Notre étude cherche notamment à mieux comprendre les facteurs favorables ou défavorables, pour ces étudiants, à une auto socialisation et au développement d une identité professionnelle numérique, par l exploitation de son e-portfolio sur les réseaux socioprofessionnels dans l espace Internet. 2. Contexte et démarche : appropriation des portfolios numériques par les étudiants 2.1. Un contexte universitaire liés à la professionnalisation en ressources humaines Notre étude est menée début 2008 auprès d une cinquantaine d étudiants de Master 2 en Ressources Humaines, à l Institut de Psychologie et de Sociologie Appliquées de l Université Catholique de l Ouest, à Angers, France. Depuis trois ans, les étudiants participent activement à la réalisation et à la publication de leur portefeuille de compétences en ligne, avec pour objectifs pédagogiques : a) développer une compétence réflexive à l identification, la valorisation et à la démonstration de ses compétences (Layec, 2006) b) savoir présenter son dossier de compétences et publier sur Internet son projet professionnel, argumenté et appuyé par une démonstration de compétences, sous la forme d un portfolio numérique c) apprendre à maintenir et développer son employabilité en valorisant ses compétences. Les étudiants gardent cependant toute liberté et responsabilité de la publication de leur portfolio numérique, sur les plans de la nétiquette, du plagiat, de la charte informatique de l université, et sur les plans juridiques, citoyen et professionnel, dans le cadre des lois en vigueur pour leur espace de publication. La pratique du portefeuille de compétences est courante dans certaines filières, (formation de futurs enseignants, certifications dans une formation diplômante universitaire), où le portefeuille de compétence est utilisé par des entreprises internationales pour le recrutement de stagiaires. Cependant, nous constatons, dans l accompagnement des étudiants, une certaine résistance de la part de certains d entre eux. Ces travaux sont parfois perçus comme académiques, restent dans le domaine privé, et sont vite abandonnés dès le début de la vie professionnelle, pour une part des étudiants. Paradoxalement, les publications récentes (Gauthier, 2008a) sur les dispositifs e-portfolio montrent qu ils ambitionnent aujourd hui d accompagner plus durablement la personne dans un processus d apprentissage continué, tout au long de la vie, au travers de la vie, de façon formelle, non formelle ou informelle, et avec le soutien de technologies diverses, dont celles du Web 2.0 (Gervais, 2007). 2.2 Un cadre de référence : du processus du portfolio à l identité professionnelle numérique. Tout d abord, nous partons bien d une définition spécifique du e-portfolio, celle proposée par le consortium EuroPortfolio en 2003. Celle ci est reprise par Cloutier, Fortier et Slade (2006) : «Un e-portfolio est une collection d informations numériques décrivant et illustrant l apprentissage ou la carrière d une personne, son expérience et ses réussites. Un e- portfolio est un espace privé et son propriétaire a le contrôle complet de qui y a accès, comment et quand. Le contenu des e-portfolio et les services associés peuvent être partagés avec d autres pour : - accompagner les validations des acquis de l expérience; - compléter ou remplacer des examens; - réfléchir sur son apprentissage ou sa carrière; - accompagner le développement professionnel continu, la planification de l apprentissage ou la recherche de travail.» Philippe-Didier GAUTHIER 2008 -------------------------------------------------------------------------------Page : 2

De Rosario (2005), qui s appuie sur un projet pilote du CNAM, en renforce le caractère technologique et surtout, elle souligne ses dimensions pérennes et durables, absentes de la plupart des autres conceptualisations : «Le e-portfolio d apprentissage tout au long de la vie est un outil unique, qui s appuie sur une base de données personnelles, un espace collectif de publication sélective, une méthode unique d analyse des situations professionnelles, une méthode générique d apprentissage, et une technologie interopérable. Il est multiculturel, transnational, et utilisable tout au long de la vie». Le projet de e-portfolio à l IPSA a été mis en place depuis trois ans. Le processus de réalisation alterne, sur 18 heures programmées dans la maquette pédagogique, de courtes séances en amphithéâtre ou en salle, avec de plus longues phases de travail personnel accompagné individuellement par le formateur. Ce processus comprend cinq phases réflexives réalisés par l apprenant (Gauthier, 2008a) : a) la contractualisation pédagogique, b) Le bilan personnel et professionnel c) Le projet professionnel d) La publication du portfolio e) L auto socialisation L originalité de ce processus se trouve en particulier dans les deux dernières phases, de publication et d encouragement à l auto socialisation. A ce processus réalisé par l apprenant, est associée la perspective de se construire une identité professionnelle numérique (Gauthier, 2008b), que nous avons succinctement définit, pour cette étude, comme une projection sur Internet de son identité professionnelle. Cette construction identitaire est considérée se construire à travers un processus de socialisation par soi-même dans les réseaux sociaux sur Internet. Nous reprenons la définition de l auto socialisation, proposée par Delory-Momberger (2005), ou mobilisation par soi-même des ressources de sa propre socialisation. Par une démarche volontariste, il est recommandé aux apprenants d explorer et de prendre place dans les réseaux professionnels avant la fin de leur cursus, dans l intention de développer des stratégies proactives de socialisation professionnelle, et de valorisation de ses compétences en utilisant les outils Internet d aujourd hui. Figure 1 : schématisation du cadre de référence Les étudiants ont élaboré leur portefeuille de compétences après un bilan personnel, puis une analyse et synthèse de leurs compétences issues de l expérience, une reformulation de leur projet professionnel, l identification de leurs réseaux, atouts et ressources. Après publication du e-portfolio Philippe-Didier GAUTHIER 2008 -------------------------------------------------------------------------------Page : 3

sur une plate-forme de leur choix, selon des critères indicatifs, les étudiants sont invités à présenter leur projet professionnel en s appuyant sur leur e-portfolio, auprès d un ou deux professionnels, et à le faire connaître sur les réseaux sociaux de leur choix, de façon active et ciblée. Une analyse critique de l ensemble de la démarche est soumise aux 50 étudiants, à partir de quatre questions ouvertes, chacune ciblée sur un thème d analyse. Cette critique des étudiants fait l objet de notre étude, sous la forme soit de classement, soit d une analyse thématique, avec réduction d un corpus d environ 100 pages de données, par hiérarchisation des thèmes, puis interprétation. Sur la base de 42 réponses d étudiants exploitables, de deux bilans collectifs complémentaires, et d une demidouzaine d entretiens individuels, et également sur la base des 54 évaluations externes rendues par des professionnels, sur les e-portfolios qui leur ont été soumis par les étudiants, nous vous présentons ciaprès les principaux résultats. 3. Résultats : Auto socialisation et identité professionnelle numérique ne vont pas de soi mais la démarche intéresse les professionnels. Nous ferons apparaître d une part les résultats de l analyse sur les quatre thèmes proposés, et d autre part les résultats relatifs à la perception des portfolios par les professionnels externes. 3.1 Thème 1 : processus e-portfolio et sentiment de compétences lié au projet professionnel La question posée à l étudiant porte sur la contribution du processus d élaboration d un e-portfolio, à son sentiment de compétence, pour réaliser son projet professionnel, sur la base de son propre capital de compétences, désormais formalisé et conscientisé (Gauthier et al., 2006). Il s agit d évaluer si ce processus présente une certaine efficacité pour développer ce sentiment de compétence, ou sentiment d efficacité personnelle (Bandura, 2003, Deci et Ryan, 2000). Nous cherchons notamment à confirmer ou infirmer des résultats d une étude similaire menée en 2007. Les résultats sont les suivants : - 33 étudiants confirment sans équivoque que le processus e-portfolio à fortement contribué à renforcer leur sentiment d être en mesure de réaliser leur projet professionnel, sur la base de leurs compétences, et même d être capable durablement de renforcer ou préciser ce projet professionnel. «Je pense être capable de modifier/réadapter mon projet professionnel au fur et à mesure de mon parcours, et je trouve intéressant de pouvoir capitaliser mes expériences et compétences pour appuyer mon projet professionnel», Béatrice, 24 ans. - 8 étudiants répondent que ce processus n a pas augmenté leur sentiment de compétences au regard de leur projet professionnel, et notamment parce qu ils avaient déjà développé cette compétence réflexive auparavant, dans un processus similaire, aboutissant à un portefeuille de compétences privé ou «à un outil similaire, un CV interactif», Catherine, 23 ans. - 1 étudiant répond ne pas avoir pu définir son projet, pour des raisons personnelles exceptionnelles. Ces résultats confirmeraient donc les résultats de 2007 : ce processus tendrait à développer une compétence réflexive, permettant à l étudiant d entretenir et de développer régulièrement son sentiment de compétences, au regard d un projet professionnel dynamique, évolutif. Cette compétence réflexive, durablement acquise, tendrait également à être confirmée par l impression de redondance exprimée par les 8 étudiants l ayant développé auparavant. 3.2 Thème 2 : processus e-portfolio et sentiment d avoir construit une identité professionnelle numérique. Les étudiants ont également réfléchit sur la contribution du processus d élaboration du e-portfolio puis d auto socialisation professionnelle, pour la construction d une identité professionnelle numérique. Il s agit d évaluer si ce processus a permis d initier ce sentiment identitaire, et de comprendre dans quelle mesure les étudiants parviennent à mobiliser les ressources et réseaux de socialisation. Notre étude s appuie notamment sur le concept d auto socialisation (Delory - Momberger, 2005), ou mobilisation par soi-même des ressources de sa propre socialisation. Elle s appuie également sur le concept d identité professionnelle numérique, dont nous avons proposé plus haut une définition provisoire, entre identité au travail et identité sociale, et intégrant notamment Philippe-Didier GAUTHIER 2008 -------------------------------------------------------------------------------Page : 4

les formes d apprentissage non formelles, informelles et au travers de la vie. Les résultats sont nettement plus hétérogènes et cinq groupes se dégagent : - 10 étudiants affirment s être résolument construit une identité professionnelle numérique. «Mon identité professionnelle numérique est la première approche qu un recruteur a de moi. Elle est plus que nécessaire, et mon e-portfolio y contribue fortement. C est un outil de marketing de soi», Georges, 38 ans. - 12 étudiants affirment s être partiellement construit une (ébauche d ) identité professionnelle numérique, avec une certaine visibilité, en complémentarité de son profil dans les réseaux sociaux, ou encore une sorte d identité éphémère ou «jetable». - 4 étudiants restent dans l embarras et répondent ne pas savoir. - 5 étudiants expriment un rejet embarrassé de cette identité professionnelle numérique, affirmant «que les réseau sociaux suffisent», ou encore «çà me dérange et je ne crois pas aux preuves» (Ndlr : les preuves sont des ressources tangibles attestant des résultats et compétences présentées dans le portfolio). - 11 étudiants expriment un rejet formel de la notion même d identité professionnelle numérique, «çà n existe pas». Ces résultats traduisent des degrés d appropriation aussi divers qu opposées : des postures proactives et d enthousiasme, des postures de réserve, voire de dénégation à l égard de l identité professionnelle numérique, et même de dénégation des «pièces à convictions» attestant des compétences dans les e- portfolios. Cette variété de postures n est pas sans appeler à une sérieuse réflexion : les étudiants sont en effet de futurs DRH, recruteurs, responsables de formation, ou cadres des ressources humaines dans les entreprises, les institutions ou les collectivités territoriales. 3.3 Thème 3 : processus e-portfolio et persistance à la publication de son e-portfolio. Qu elle est l intention des étudiants, quant à la persistance à la publication de leur e-portfolio sur le court ou moyen terme? Nous souhaitons vérifier si des résultats obtenus en 2007 tendent à se confirmer, et notamment tenter de percevoir si l incitation à l auto socialisation influence cette persistance. Nous avons définit la persistance à la publication du e-portfolio (Gauthier, Jézégou, 2008), comme le maintien volontaire en ligne de son e-portfolio, selon une continuité dans le temps et la direction suivi (Vallerand et Thill, 1993), et dans des caractéristiques de qualité (pertinence, cohérence et pragmatisme) du e-portfolio (Gauthier et al, 2006). Cette question n est pas anodine, car le passage du portfolio de la sphère privée vers la sphère publique, mobilise des leviers identitaires, et appelle à une certaine extimité, une notion «forgée par Lacan pour designer un extérieur logé audedans du sujet, ou il plaçait la Chose, à la fois intime et au-dehors» (Miller, 1986). Une extimité qui n est pas du goût de tous les étudiants : - 22 d entre eux (plus de la moitié des répondants) prévoient résolument de maintenir cette publication du e-portfolio, notamment pour se rendre visible. Les étudiants évoquent ici fréquemment la richesse du e-portfolio (différents chapitres, couleurs, sons et musiques, ressources, rapports, évaluations), mais aussi la notion d ubiquité, l idée d être présent tout le temps et partout. Cette perception d une communication pervasive n est pas étrangère à la volonté de certains étudiants de développer des stratégies relationnelles, et d agir pro - activement dans les réseaux, ce qu ils ont effectivement fait sur les «hubs» qu ils animent, sur l un des réseaux professionnels notamment. - 6 sont hésitants, ou émettent des conditions strictes (protection de l accès par mot de passe). - 14 étudiants ne maintiennent pas la publication de leur portfolio, avec une multitude d arguments : je déteste cette idée de me vendre sur internet ; il ne sert à rien puisqu il n est pas utilisé par le recruteur ; il n est pas question que l on contrôle de l information sur moi ; les recruteurs n ont pas de temps à perdre ; c est trop long à lire On notera dans cette analyse un fait important : les étudiants motivés pour la persistance à la publication de leur portfolio n évoquent pas la question de son (non)usage en recrutement ; à l inverse des non persistants. Philippe-Didier GAUTHIER 2008 -------------------------------------------------------------------------------Page : 5

3.4 Thème 4 : forces et limites du processus e-portfolio Qu elle est la perception, par les étudiants, de l utilité du e-portfolio, comme ressource pour réaliser son projet professionnel? Quels sont les obstacles et les facteurs clés de succès de cette pratique, dans la perception des étudiants? Nous feront ici appel au concept de perception de valeur (Vroom, 1964, Viau, 1997), et en particulier à la dimension de l «utilité perçue» du e-portfolio. Nous présentons les résultats en deux classes : les facteurs d utilité et d intérêt, d une part, les obstacles et les difficultés d autre part, en les classant par ordre de fréquences de citation spontanées décroissant. Les forces d un processus e-portfolio (et leurs occurrences de citation) : - Le développement de la réflexivité, la réflexion sur soi-même, le travail d introspection, la prise de recul sur soi et le développement de la connaissance de soi dans une démarche globale maïeutique et exhaustive (34 citations) - L établissement d un bilan de ses expériences, de leurs résultats, de la trajectoire qui s en dégage, des parcours de formation et expérientiels, comme une relecture de soi à postériori qui redonne un nouveau sens à son action passée, présente et future (23 citations) - La construction ou le renforcement du projet professionnel, le soutien aux choix professionnels, la construction d une stratégie, l argumentation et la validation de ses choix professionnels, le renforcement de la confiance en soi (23 occurrences) - La conscientisation et la formalisation rigoureuse de ses compétences professionnelles, transversales, de ses qualités (20) - La capitalisation de ses différentes ressources professionnelles, l organisation d une mémoire professionnelle, de la traçabilité des «preuves» (16) - La visibilité de son e-portfolio, sa disponibilité immédiate grâce aux outils Internet, la possibilité de se présenter à distance (17) - La valorisation de soi, l évaluation de soi confrontée au regard des pairs, l affirmation des ses valeurs, (10), et d une façon plus ludique, plus riche, plus singulière et personnelle (7) - Le support pour la construction d un réseau socio professionnel, se faire connaître, encourager au contact, se faire reconnaître à postériori (6) - Un ensemble de démonstrations intégrées, de maîtrise des usages de l Internet, de sa mobilité professionnelle, de son intégrité professionnelle, et du degré de contrôle que l on exerce sur son projet, sur ses informations personnelles et professionnelles, de sa pro-activité et de sa dynamique professionnelle Les limites d un processus d e-portfolio, perçu par les étudiants, au terme de celui-ci : - Le e-portfolio est trop détaillé, trop long à lire et à exploiter par un recruteur, en France au moins, où il est mal adapté à la pratique du recrutement (28), et son impact sur les recruteurs est mal connu ; en tant qu outil il n est pas légitime, non reconnu, et il complique la comparaison entre les candidats ; il fait perdre du temps au recruteur, et il peut même être contre performant dans un recrutement (17) - Ce processus est très exigeant pour la personne, notamment pour s évaluer soi-même, même au travers de signes de reconnaissance donnés par les autres. Il est très difficile de faire la synthèse des parcours compliqués. Ce processus est exigeant également en mise à jour, en contrôle et maîtrise de l information donnée, et pour se rendre visible de façon adaptée (25) - Le CV reste obligatoire, et le e-portfolio se pose en concurrent du CV et des réseaux sociaux (13) - Ce processus est exigeant en maîtrise des technologies Internet et de leurs usages. Il peut être contre-productif si le portfolio est mal maîtrisé sur le plan technique, esthétique, ou s il est en décalage avec la pratique et la culture de certains métiers, qui ne sont pas dans la culture du «tout numérique». Le formalisme est pesant (10). Philippe-Didier GAUTHIER 2008 -------------------------------------------------------------------------------Page : 6

- La publication du e-portfolio, dans ce processus, ne me correspond pas : je n aime pas l idée de me vendre sur Internet. Il y a un risque d égocentrisme, de superficialité, de subjectivité, d infidélité à soi, de discrimination amplifiée (6) - La publication du e-portfolio peut-être contre-performante : vos concurrents peuvent se servir de vos informations contre vous. Comment maîtriser les informations à mettre en valeur, comment limiter les risques d interférence entre sphère personnelle et sphère privée? 3.5 Et qu en pensent les professionnels? Le dispositif pédagogique prévoyait que chaque étudiant fasse évaluer, de façon formative et lors d une discussion, son portfolio une fois publié en ligne, et par deux évaluateurs. Ceux ci sont choisis par les étudiants eux-mêmes, dans leur réseau professionnel ou pour prendre contact avec des DRH, recruteurs, dirigeants d entreprises. 54 de ces évaluations ont été capitalisées et analysées globalement. Les avis relatifs au portfolio, qui sont retenus ici, excluent les remarques spécifiques au portfolio d un étudiant donné, mais reprennent les avis généraux sur «l outil» tel que perçu par l évaluateur : - 45 remarques favorables identifiées, avec comme critiques «c est facile d accès, voilà une bonne analyse des compétences, le projet est cohérent ; c est clair et simple à parcourir, accessible, original. Le projet professionnel est construit et clair ; c est un outil intéressant en bilan de compétence ; bien structuré et bonne présentation ; c est un outil original de présentation de soi et de réseau ; c est bon support pour le recrutement ; complet, cohérent, un outil Internet agréable et bien conçu, intéressant dans la phase finale d un recrutement ; qui demande à être personnalisé ; une excellente démonstration de compétences ; cela fait sérieux, très bien fait» ; - 12 évaluateurs ne donnent pas de remarques exploitables ; - 22 remarques critiques et défavorables sont identifiées «je préfère le papier, ce format ne correspond pas à mes attentes ; ce portfolio met en évidence les expériences, pas les compétences ; la formulation des compétences n est pas homogène ; 15 à 20 minutes pour le lire, c est trop! C est peu utilisable en recrutement, ou seulement en fin de recrutement ; je suis très dubitatif en recrutement, pas le temps de l utiliser en recrutement, il faut synthétiser plus». De toute évidence, la plupart des évaluateurs (des DRH, directeurs d usines, responsables d agence d intérim) ont, à cette occasion, découverts pour la première fois un portfolio numérique. On notera également que si les avis favorables portent sur ce qu apporte l outil au niveau de la présentation de la personne, à l inverse les avis défavorables portent sur des portfolio avec des défauts sur le fond (mauvaise formulation des compétences), et surtout sur l embarras qu il provoque par rapport à la situation de recrutement. 4. Conclusion : Les «pairs de la sphère professionnelle», clés de motivation au processus du portfolio numérique, pour les étudiants? Cette étude avait pour ambition de tenter de mieux comprendre une partie de causes de résistance de certains étudiants à la publication de leur e-portfolio, à leur auto socialisation dans les réseaux sociaux. Elle cherchait à évaluer l émergence chez ces étudiants en ressources humaines, à travers un processus e-portfolio, d un sentiment de construction d une identité professionnelle numérique et à sa gestion durable, dans le cadre d un pilotage global de sa trajectoire professionnelle, d une forme «d intrapreneuriat», d entreprise de soi clairement affichée à travers un projet professionnel valorisé sur Internet. Il ressort qu une valeur ajoutée, perçue, d un tel processus réside dans le développement d une compétence réflexive, durablement acquise, et contribuant à l existence consolidée d un sentiment de compétences global, au regard du projet professionnel choisi. L étudiant se sent «armé» en compétences pour assurer le projet professionnel de son choix. L émergence d un sentiment d identité professionnelle numérique n est présente que chez une petite moitié des étudiants. Cette notion, encore mal définie, n est pas bien ancrée, sauf pour quelques Philippe-Didier GAUTHIER 2008 -------------------------------------------------------------------------------Page : 7

étudiants (plutôt de profils internationaux), qui se sont vigoureusement engagés dans des activités au sein des réseaux sociaux professionnels. Il faut souligner ici, que les maîtres de stage ou employeurs des étudiants ignorent généralement cette notion, voire dans certain cas la dénigre, comme cela apparaît dans les entretiens individuels. La persistance à la publication de son e-portfolio met en jeu des tensions personnelles complexes, lié à l extimité et à la perception d utilité directe de cette publication. Cette étude confirme et précise l étude menée en 2007. Pour la moitié des étudiants, cette publication semble plutôt liée à un processus interne de présentation de soi, comme une manière de se projeter dans le monde. Pour l autre moitié des étudiants, le rejet de cette extimité semble en partie argumenté par l inutilité ou le non usage du e-portfolio par les recruteurs (ce qui pourraient devenir de plus en plus faux, au regard des nouvelles pratiques liées aux outils du Web 2.0). Notons ici, comme pour la question de l identité professionnelle numérique, des études plus approfondies, portant sur des populations plus importantes et diverses, sont nécessaires pour mieux appréhender un phénomène qui concerne l alphabétisation au monde numérique, et à toutes ses conséquences culturelles, sociales, et professionnelles. La synthèse des évaluations des e-portfolios par les professionnels nous apporte deux indications importantes : a) la confirmation, pour tiers environ des évaluateurs, d un gros embarras quand à l usage du e- portfolio dans un processus de recrutement, avec comme facteur affirmé «le manque de temps pour le consulter». Les spécialistes de la conduite de changement savent que ce facteur est généralement un prétexte, et cache fréquemment gène, difficulté d appropriation, choc lié à un changement de paradigme. Les remarques du type : «je préfère le papier» confirme que ces recruteurs ne sont pas aptes à exploiter des données multimédia de façon productive! b) la confirmation d un grand intérêt, pour les deux tiers environs des évaluateurs, du e-portfolio, comme moyen original et pertinent de présentation de soi, de découverte d un professionnel, de son projet, de ses compétences. Cette large appréciation semble très liée à la structuration, mise en forme, accessibilité, navigation interactive dans le eportfolio, autant qu à la rigueur de formalisation des contenus. Dans ce cas, la question du recrutement, rarement évoquée, n est pas centrale. Limites. Cette étude comporte bien des limites. D autres publics (par exemples des filières scientifiques, et surtout les générations à venir) se sont largement approprié l espace Internet, et vont sans doute rapidement bousculer, dans leurs pratiques, leurs ainés de quelques années. La question des platesformes de construction et publication, socialisation par le e-portfolio n est pas non plus évoquée. On sait que des choix technologiques peuvent jouer un rôle déterminant dans l appropriation des nouveaux outils. Enfin, le rôle du dispositif pédagogique et en particulier de l accompagnement de l étudiant, et de leurs limites intrinsèques, n a pas été pris en compte ici. Que peut-on cependant déduire de ces différents résultats? La question, pour les étudiants de se construire une identité professionnelle numérique apparaît aujourd hui (trop?) ambitieuse. A l heure où les pratiques de recrutement avec les outils du Web 2.0 explosent, dans certains milieux professionnels, plus de la moitié des étudiants éprouvent encore des difficultés à se projeter dans ces pratiques du monde numérique. Cette résistante est largement renforcée par le fait qu une grande part de leurs ainés (parents, mais surtout employeurs, maîtres de stages) les ignorent, ou ne peuvent se les approprier. Cette étude reflète peut-être, indirectement, une fracture numérique de grande ampleur dans les milieux des ressources humaines? En contre partie, la perception par les évaluateurs du e-portfolio (dans la définition donnée et sous les conditions exigées par l exercice) est largement favorable, dès lors que l on ne l associe pas à un processus de recrutement. Ceci montre que la valeur ajoutée du e-portfolio, comme outil de présentation se soi dans une perspective de valorisation des compétences (individuelles, mais pourquoi pas collectives) est pertinente, recevable, reçue comme telle. On peut en déduire qu une telle «offre» peut-être constituée, mais qu il est nécessaire de la rendre opérationnelle de façon proactive, à travers des stratégies plus construites d auto socialisation, voire de promotion de soi, au sein de réseaux choisis. Les conditions et la définition à la construction d une identité professionnelle numérique seront à consolider par d autres études. Des défis que doivent relever l accompagnement pédagogique dans ce dispositif, d une part, et d autres recherches, d autre part. Philippe-Didier GAUTHIER 2008 -------------------------------------------------------------------------------Page : 8

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