Commémoration du 8 mai Allocution de Michel RICART, Maire de Lognes

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Transcription:

Commémoration du 8 mai 1945 Allocution de Michel RICART, Maire de Lognes Le 8 mai 2016

- Monsieur le Député, représenté par M. le Président de l Agglomération de Paris-Vallée de la Marne, - M. le Sénateur Conseiller départemental, - Mesdames et Messieurs les adjoints au maire, conseillers municipaux délégués et conseillers municipaux, - Mesdames et Messieurs les représentants des services publics, des administrations et corps constitués, - Mesdames et Messieurs les représentants des associations, des syndicats, et des partis politiques, - Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis Nous sommes réunis aujourd hui pour honorer le courage des Français et celui des Lognots dont les noms sont inscrits sur ce monument. Graver ainsi un nom dans la pierre, c est à la fois rendre hommage aux individus qui ont donné leur vie pour de nobles idéaux, c est aussi reconnaître le sens d un combat qui les a dépassé et, par là même, reconnaître que leur existence a eu un sens. Nous sommes réunis devant ce symbole du devoir, de l honneur, pour nous souvenir, pour honorer leur mémoire, mais aussi pour réfléchir ensemble à l héritage qui est le nôtre. Il ne faut pas s y tromper ; cet héritage est à construire. Si l histoire est notre patrimoine, un socle sur lequel nous pouvons prendre appui pour garantir les fondements de la communauté, nous n avons pas la vérité pour héritage. La vérité, nous devons la chercher. Les vérités morales, les vérités éthiques, les vérités citoyennes peuvent être éclairées par l histoire tragique Seul le prononcé fait foi 2/9

de la seconde guerre mondiale, mais elles ne nous sont pas léguées dans les livres d histoire, elles ne se révèlent que dans la manière dont nous agissons, en connaissance de cause. A propos de la vérité le philosophe Jacques Rancière, affirme : «Cherchez la vérité et vous ne la trouverez pas, frappez à sa porte et elle ne vous ouvrira point, mais cette recherche vous sera utile pour apprendre à FAIRE ( ) renoncez à boire à cette fontaine, mais ne cessez pas pour cela de chercher à y boire.» Je crois que nous pouvons nous fier à cette devise. Ne cessons jamais de chercher la vérité, en nous appuyant notamment sur l histoire. C est notre devoir aujourd hui, c est notre devoir chaque jour. Ce monument, c est donc le symbole des sacrifices que la nation a dû faire pour conquérir la paix, ce monument doit nous rappeler, à chaque fois que passons devant lui, le prix de la liberté. La seconde guerre mondiale, ce fut un cauchemar innommable qui ravagea le continent. De nombreuses régions n étaient plus que des terres couvertes de ruines, dans toute l Europe. Le bilan humain était dramatique : des millions de morts, des millions de blessés, 30 millions d Européens déplacés, la famine ravageant les peuples comme une peste noire. Ce conflit fut le plus coûteux en vies humaines de toute l'histoire de l'humanité. Le nombre de victimes civiles fut, on le sait, supérieur à celui des victimes militaires, avec près de 40 millions de civils disparus au milieu des combats et des bombardements. Des peuples entiers furent presque décimés ; ainsi on comptait sept millions de Juifs en Europe avant la guerre et seulement un million après. Seul le prononcé fait foi 3/9

La Pologne y perdit environ 15 % de sa population. Au sortir de la guerre, l humanité s est réveillée hagarde, hallucinée, traumatisée par ces années où l horreur avait atteint de tels sommets que l avenir n était plus qu une illusion. Il est si difficile d imaginer ce qu ont pu vivre ceux qui était pris dans la tourmente de la guerre, il est impossible de ressentir la détresse de celles et ceux qui ont été déportés, torturés, broyés par l impitoyable et délirante machine nazie. Devant cette impuissance de la raison ou de l imaginaire, la poésie est un appui précieux et je voudrais vous faire part de quelques vers de la poêtessse russe, Anna Akhmatova. Ces lignes écrites en mars 1940 sont celles d une femme victime de la répression stalinienne, qui se souvient de la terreur des camps, et qui refuse l oubli, non pas d ellemême, mais de toutes celles qui ont souffert un martyre. Je crois que la terreur, la souffrance et en même temps la dignité humaine sont particulièrement sensibles dans ces vers : «À présent je sais comment se défait un visage, Comment filtre la peur de dessous les paupières, Comment la souffrance peut graver sur les joues Des pages de hiéroglyphes précis et durs, Comment un instant suffit pour que des boucles De noires et cendrées deviennent argentées, Le sourire qui se fane sur des lèvres soumises, La peur qui grelotte au fond d'un rire cassé. Et si je prie, ce n'est pas pour moi seule, C'est aussi pour toutes celles qui étaient avec moi, Dans le froid sans pitié, dans la chaleur torride, Seul le prononcé fait foi 4/9

encore : soi!» lèvres. Au pied du mur aveugle et rouge. Et voici que revient l'heure de pleurer les morts, Je vous vois, vous entends et je vous sens Celle que l'on avait traînée vers la fenêtre, Celle qui ne foule plus le sol de ses ancêtres, Et celle qui disait, hochant sa belle tête : «Oh, moi, je viens ici comme on rentre chez J'aurais voulu citer tous les noms un par un, Mais on a pris la liste, il ne reste plus rien. Il est pour elles, ce dais immense que j'ai tissé, Formé des pauvres mots recueillis sur leur Elles sont à mes côtés, pour toujours et partout, Elles seront avec moi, quoi qu'il puisse arriver.» Puissions-nous garder à nos côtés, nous aussi, tous ceux qui ont souffert pour que nous soyons libres aujourd hui. Que le souvenir nous questionne en tant que citoyens. Puisque nous honorons la mémoire de milliers de combattants qui se sont battus pour leurs idées, qui sont morts pour nos valeurs, réfléchissons ensemble un instant : en quoi sont-ils un exemple pour nous? Nous aimerions pouvoir le dire. Nous aimerions être dignes de leur courage, mais nous conjurons le destin de ne pas nous faire revivre une telle folie. Je vais reformuler ma question, il s agit moins de savoir en quoi ils sont exemplaires, cela nous le savons : dignité, engagement, fraternité, abnégation La question serait plutôt : qu est-ce qu un exemple? Si les hommes et les femmes qui ont péri durant la seconde guerre mondiale sont exemplaires pour nous, ce n est pas depuis un passé sans rapport avec le temps Seul le prononcé fait foi 5/9

que nous vivons. L exemple n est pas un un modèle lointain, une référence vague que l on convoque de temps en temps si nécessaire. L exemple ne l est que de pouvoir être une reprise. C est là le nœud du problème. L exemple est par définition ce qui s adresse à d autres situations, à d autres temps, à d autres lieux : l exemple consiste à montrer ce qui, d un ici et maintenant, peut raisonner pour d autres, ailleurs et autrement. L exemple de nos aïeux doit donc raisonner aujourd hui, pour nous, et pour les jeunes générations. Qu elle que soit la cause que l on défend, le courage n est pas un sacrifice aveugle, bien au contraire, le courage c est la conscience de ce que l on risque de perdre, et d y aller quand même parce qu on n a pas d autre choix, en son âme et conscience. Décrivant les aphorismes des Feuillets d Hypnos qu il avait écrit dans la résistance en tant que «Capitaine Alexandre», le poète René Char écrit : «Ces notes marquent la résistance d un humanisme conscient de ses devoirs, discret sur ses vertus, désirant réserver l inaccessible champ libre de la fantaisie de ses soleils, et décidé à payer le prix pour cela.» Si René Char, poète et résistant, (mais peut-être est-ce la même chose?), est un exemple pour nous tous, c est de n avoir jamais transigé pour mettre en cohérence sa vie et ses convictions. C est ce geste humaniste que nous pouvons reprendre au présent. Tous ceux dont nous honorons en ce jour la mémoire sont des héros. Pas seulement parce qu ils ont acceptés de tout sacrifier, de prendre tous les risques, et de risquer jusqu à leur vie même, mais parce qu ils se sont battus, d abord et avant tout, pour la dignité des faibles. Seul le prononcé fait foi 6/9

C est aussi en cela qu ils peuvent et doivent être pour nous des exemples. C est ce combat que nous pouvons reprendre, aujourd hui, ici et maintenant. A titre personnel, je peux vous le dire depuis toutes ces années où j ai l honneur d être Maire de Lognes : de tous les actes politiques que nous avons posés avec les élus des différentes mandatures, les meilleurs, les plus importants, ont été ceux qui mettaient en œuvre la solidarité et la protection des plus démunis au sein de notre communauté. Défendre la minorité, prendre le parti du plus faible, de celui qui est compté pour rien, c est cela la politique, c est-à-dire finalement, la citoyenneté : faire en sorte que l égalité vive. Quelle autre première leçon tirer de l engagement des français et des alliés en 1939? Faire vivre l égalité. Mon engagement politique quotidien, de même que -je le sais- votre engagement citoyen, ne nous dédouane pas de poursuivre inlassablement ce combat. Nous ne devons pas nous croire acquittés de tout parce que nous avons eu parfois, et que nous aurons encore, le souci de nos concitoyens. C est aussi à mon sens une leçon à tirer de la répétition des tragédies de l histoire : l égalité n est jamais acquise. Pour prolonger la pensée du philosophe Jacques Rancière que je citai tout à l heure, l égalité est un point de départ, non un but. Il s agit donc moins de réduire les inégalités que de faire exister l égalité à chaque fois qu elle est nécessaire, ou qu elle est menacée. C est une nuance mais elle est de taille, car elle pourrait faire de notre devise Républicaine non une fin, mais un moyen. La liberté, l égalité, la fraternité sont à agir, non à constater. Seul le prononcé fait foi 7/9

Je me permets de vous inviter à réfléchir à cela, mesdames et messieurs, chers amis : Si oubliant l histoire, oubliant l exemplarité des combattants, nous imaginons que rien ne nous menace plus, que tout cela est acquis, alors nous laissons la porte grande ouverte aux démagogues de tous poils. On nous dit que l extrême droite menace aux prochaines élections présidentielles de 2017. Cette menace est réelle. Cette menace n est possible que parce que nous laissons croire que la République est un état de fait, un état acquis. Si nous faisons vivre la République, si nous faisons vivre ses valeurs comme ce qui doit être mis en jeu et en question pour avancer, alors l extrême droite n aura plus aucune prise. Ils ne peuvent prétendre à la fraternité qu en détournant le sens de cette valeur pour en faire une fraternité exclusive, une fraternité entre français de souche disent-ils. Ce n est pas cela la Fraternité. Si nous faisons vivre la fraternité, l extrême droite se révélera pour ce qu elle est : une imposture. L extrême droite pense que la politique est affaire de pouvoir. Je vous le dis chers amis, la politique ne doit pas être un rapport de pouvoir, la politique est avant tout un rapport entre individus solidaires. C est cela, le vrai visage de la politique. Et cette politique-là est notre responsabilité à tous. Notre devoir de mémoire va de pair avec la conscience de nos responsabilités. Il en va en effet du devoir de mémoire comme de la conscience politique : nous ne sommes pleinement en capacité de pouvoir agir que lorsque nous ne cherchons pas à nous préserver mais que nous comprenons l usage que nous pouvons faire de la liberté, de l égalité, de la fraternité. Seul le prononcé fait foi 8/9

Il ne s agit pas de se poser en garant de la morale, quand bien même on pourrait se dire que ce rôle nous va bien, il ne s agit pas de témoigner publiquement que nous sommes conscients de nos responsabilités, il s agit d avoir compris l usage que l on peut faire de ces responsabilités. Quant à moi je vous le dis, j en fais un usage public, un usage de service public. Le service public ce ne sont pas seulement les fonctionnaires territoriaux ou les élus. Le service public c est d abord la solidarité quotidienne qui peut s exercer entre tous et à chaque instant. Vive la Paix Vive la France Vive la République Vive Lognes Seul le prononcé fait foi 9/9