ETHIQUE ET DEONTOLOGIE : IMPACT SUR L EXERCICE PHARMACEUTIQUE DANS L INDUSTRIE ET LA REPARTITION

Documents pareils
Commission Statut et Juridique AH-HP. COMMENTAIRES et OBSERVATIONS sur le PROJET du CODE de DEONTOLOGIE du CONSEIL NATIONAL de l ORDRE des INFIRMIERS

PRINCIPES GENERAUX ET CRITERES ORDINAUX D APPLICATION DE L ARTICLE L DU CODE DE LA SANTE PUBLIQUE

CE QU IL FAUT SAVOIR PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT

Code de déontologie des coachs affiliés au réseau Coaching City

DDN/RSSI. Engagement éthique et déontologique de l'administrateur systèmes, réseaux et de système d'informations

Code de déontologie des pharmaciens

Audit et Inspection Les contraintes extérieures B.Malivoir

Associations, Syndicats, Ordre. Mardi 21 octobre 2014 Ecole de Pédicurie-Podologie BORDEAUX

SITES INTERNET CREATION ET FONCTIONNEMENT D UN SITE INTERNET POUR UN LABORATOIRE DE BIOLOGIE MEDICALE

REGLES PROFESSIONNELLES PREVUES PAR L ARTICLE 54-1 (II) DU DECRET DU 27 DECEMBRE 1985 MODIFIE

Les responsabilités à l hôpital

Les responsabilités des professionnels de santé

Référentiel Officine

GMS-Santé 2008 La Responsabilité du médecin du travail

L appelant a été poursuivi devant la Chambre exécutive pour les griefs suivants :

PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT CE QU IL FAUT SAVOIR

ASSEMBLÉE NATIONALE 8 janvier 2015 AMENDEMENT

Information Presse & Communication : les textes qui fondent notre profession et notre éthique

Introduction au droit La responsabilité professionnelle

CODE DE CONDUITE ET D ÉTHIQUE DES ADMINISRATEURS

Commission Médicale de la FFVoile Règles de Fonctionnement Texte adopté par le BE du 09 mars 2007

20 SEPTEMBRE. juin 2010

Vente en ligne de médicaments : où en eston

FOCUS: CONFLITS ENTRE MEDECINS : CONCILIATION OU ARBITRAGE?

Assurance de la qualité Initiation

PROJET DE LOI. relatif à la modernisation du système des produits de santé EXPOSÉ DES MOTIFS

L AVOCAT ET LA PUBLICITE

~.~ CSCA CHAMBRE SYNDICALE DES COURTIERS O'ASSURANCES CODE MORAL

Responsabilité professionnelle des Infirmiers

CHARTE DU SPORT DE HAUT NIVEAU

ORGANISATION DE LA PROFESSION D IGENIEUR GEOMETRE TOPOGRAPHE AU MAROC. M. Khalid YOUSFI Secrétaire Général ONIGT onigt@yahoo.fr

d un site Internet MARS 2007

DCG 10 Comptabilité approfondie

Chapitre 6 Les aspects juridiques de l'e-pub

La responsabilité juridique des soignants

Unité d onco-hématologie pédiatrique. Procédure de recueil de consentements du donneur. Codification du document : PO Rédacteur : Dr V Gandemer

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

Nouveaux rôles infirmiers : une nécessité pour la santé publique et la sécurité des soins, un avenir pour la profession

TABLEAU DE FONCTIONS ET ACTIVITES COMPATIBLES AVEC LE STATUT D EXPERT-COMPTABLE

Risques et dispositifs médicaux. «Responsabilités encourues» Isabelle Lucas-Baloup. 12, 13 et 14 octobre 2010

CHARTE INTERNET RELATIVE A LA CREATION DE SITES INTERNET PAR LES MASSEURS-KINESITHERAPEUTES

DISPOSITIONS RELATIVES AUX ETABLISSEMENTS PHARMACEUTIQUES DE FABRICATION ET DE DISTRIBUTION DE GAZ MEDICINAL

Pourquoi une institution ordinale?

L ASSOCIATION LOI 1901

Titre I Des fautes de Gestion

CHARTE DES BONS USAGES DES MOYENS NUMERIQUES DE L UNIVERSITE

L huissier de justice

Programme OMS de Bonne Gouvernance dans le secteur pharmaceutique

CODE DE CONDUITE DES AGENTS IMMOBILIERS CHARTE DE DÉONTOLOGIE

Réglementation. Import/Export CHAPITRE 6

La responsabilité des infirmiers et des établissements de santé

TITRE III SANTÉ DES SPORTIFS ET LUTTE CONTRE LE DOPAGE. Chapitre II. Lutte contre le dopage. Section 3. Agissements interdits et contrôles

Section 1 L offre autorisée

QUALIMS est votre solution!

L euthanasie et l assistance au suicide

ASSOCIATION MEDICALE MONDIALE DECLARATION D HELSINKI Principes éthiques applicables à la recherche médicale impliquant des êtres humains

COMMUNICATION DES CABINETS Quels intérêts? Quels moyens? Quelles limites?

INTERNET ET SANTÉ. Proposition de titre : La certification : un moyen d améliorer la qualité des sites dédiés à la santé

France: L éthique et la déontologie de l avocat réglées ensemble

Le CHARTE DE BON USAGE DES RESSOURCES INFORMATIQUES DU

Loi modifiant la Loi sur l assurance automobile

CLAUSES RELATIVES AU CONTRAT D ASSOCIATION SANS MISE EN COMMUN DES HONORAIRES

Conseil d'état - 5ème et 4ème sous-sections réunies. Lecture du mercredi 30 mars Société Betclic Enterprises Limited

La Lettre de la Conférence des Bâtonniers

GROUPE BRACCO CODE ETHIQUE

Table des matières chronologique volume 1 médicaments

Déclarations européennes de la pharmacie hospitalière

Barème indicatif des honoraires

RESPONSABILITE MEDICALE

RÈGLEMENT. sur la collaboration avec les intermédiaires

LES RELATIONS INTERNATIONALES. du Conseil national de l Ordre des médecins

Contribution du Syndicat national des pharmaciens praticiens hospitaliers (SNPHPU)

Projet de loi n o 30 (2003, chapitre 25)

intégration tri ogique Démarches Processus au service des enjeux de la Santé

Décrets, arrêtés, circulaires

Pharmacien Responsable. Rôle et Attributions. Seul le Code de la Santé Publique s applique

RECOMMANDATIONS DU COLLEGE A PROPOS DU PHARMACIEN ADJOINT MAITRE DE STAGE ADJOINT

La protection des associés en droit congolais et en droit OHADA

La société interprofessionnelle de soins ambulatoires 12 /2012. Jean VILANOVA Juriste

Des rumeurs à l information

Rôle de l Assurance Qualité dans la recherche clinique

Règlement sur l exercice de la profession d arpenteur-géomètre en société, c. A-23, r.5.001

ADDITIF AU RAPPORT DE CERTIFICATION V2010 CLINIQUE CHIRURGICALE DU LIBOURNAIS

Framasoft c/o Locaux Motiv 10 bis rue Jangot Lyon

CHARTE des RELATIONS. entre. les PARTENAIRES. La BANQUE ALIMENTAIRE. BEARN et SOULE

Convention du 4 janvier 1960 instituant l Association européenne de Libre-Echange (AELE)

PARTENAIRE COMMERCIAL DE MSD CODE DE CONDUITE

REGLEMENT INTERIEUR. Adop tés lor s de l As se mblée Généra le E xt raord inair e de la LNV du 2 n ovembre 201 2

Etablissement S.A.S. / ARPADE. Services d Accueil et de Soins. - Livret d accueil -

L Assemblée Nationale a délibéré et adopté en sa séance du 14 décembre ;

Propositions de Transparency International France sur la transparence de la vie économique

LEURS SERVICES ET LEUR CADRE DE PRATIQUE LES OPTOMÉTRISTES : LEUR FORMATION, LEURS SERVICES ET LEUR CADRE DE PRATIQUE

Rapport remis à Monsieur Pascal Clément, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice

Projet de santé. Nom du site : N Finess : (Sera prochainement attribué par les services de l ARS) Statut juridique : Raison Sociale :

Veille législative et règlementaire

CHARTE ETHIQUE DE WENDEL

L Administration Centrale comprend une Direction Générale, des Directions et des Services Centraux.

Unité de Recherche Clinique St Louis - Lariboisière Fernand Widal Le 03 Février 2012

QUESTIONNAIRE D AUTO EVALUATION

Transcription:

ETHIQUE ET DEONTOLOGIE : IMPACT SUR L EXERCICE PHARMACEUTIQUE DANS L INDUSTRIE ET LA REPARTITION Rachid Lamrini, Président du Casablanca, le 30 novembre 2013 1

Les concepts Recom- mandations Pourquoi? Comment? Quels Risques? Sous l égide de Qui? Quoi? Situation au Maroc? Volonté Politique? 2

DEFINITION DE L ETHIQUE ET DE LA DEONTOLOGIE L'éthique correspond à la science de la morale et répond à un certain nombre de règles de «bonne conduite». L'éthique médicale désigne les règles auxquelles les professionnels de santé sont soumis dans leur pratique quotidienne. Elle implique les règles de déontologie communes à tous, les règles éthiques scienti>iques et la morale propre à chacun. La déontologie d'un corps professionnel est, par dé>inition, un ensemble complexe des devoirs moraux et sociaux que les membres de cette profession doivent observer a>in qu'il y ait cohésion des comportements dans l'exercice de l'activité. 3

LE CODE DE DEONTOLOGIE Le code de déontologie s applique à une profession particulière tandis que le code d éthique régit l ensemble des interventions dans une institution donnée Il s avère essentiel de rappeler qu un code déontologique évolue à travers le temps et qu il n est pas statique. Le code de déontologie énonce des devoirs. Il interdit certaines pratiques, mais en recommande d autres. Il porte des valeurs, celles de la profession : honneur, probité, loyauté. Il constitue aussi une norme juridique. Il est la base de la con>iance du public, car il repose sur l intérêt général et celui du patient en particulier. La déontologie procède d un état d esprit : c est la rencontre d une «congiance et d une conscience.» 4

Les concepts Recom- mandations Pourquoi? Comment? Quels Risques? Sous l égide de Qui? Quoi? Situation au Maroc? Volonté Politique? 5

IMPORTANCE DE L ETHIQUE ET DE LA DEONTOLOGIE POUR LA PROFESSION. Respect de l éthique et de la déontologie dans les activités professionnelles : Qualité, >iabilité et clarté de l information délivrée par les laboratoires pharmaceutiques Transparence des relations avec les acteurs de santé Pratiques commerciales des laboratoires et des grossistes Respect de l indépendance des partenaires de santé Respect de la confraternité entre les professionnels de santé 6

Les concepts Recom- mandations Pourquoi? Comment? Quels Risques? Sous l égide de Qui? Quoi? Situation au Maroc? Volonté Politique? 7

QUELS SONT LES RISQUES DU NON RESPECT DE L ETHIQUE ET DE LA DEONTOLOGIE? Anarchie «Mauvaises pratiques»: Commerciales Publicité Contrefaçon Concurrence déloyale Image négative de la profession (grand public et autorités).. => Risques pour les patients et pour la santé publique 8

Les concepts Recom- mandations Pourquoi? Comment? Quels Risques? Sous l égide de Qui? Quoi? Situation au Maroc? Volonté Politique? 9

QUELLE EST LA SITUATION ACTUELLE DANS LA PROFESSION AU MAROC? Est- ce que l industrie pharmaceutique au Maroc peut s autoréguler? Qui peut envoyer les visiteurs médicaux (informer les médecins juste pour faire avancer les connaissances, et non pas pour vendre les produits...?) et sans distribuer des EMG? Est- ce que l éthique et la déontologie volontaires de l industrie pharmaceutique s arrêtent là où commencent les intérêts >inanciers? Qu en est- il des pratiques commerciales non éthiques et de la concurrence déloyale? Est- ce que le patient a toujours l information la plus complète? Est- ce que le cadre juridique existant est ef>icient? Et la responsabilité des autorités de tutelle dans tout ça? 10

CODE DE DEONTOLOGIE DES PHARMACIENS (publié au BO du 17 janvier 1964). Article 14 : les pharmaciens doivent s interdire de solliciter la clientèle par des procédés et des moyens contraires à la dignité de leur profession, même lorsque ces procédés et ces moyens ne sont pas expressément prohibés par la législation en vigueur Article 17 : le libre choix est un droit imprescriptible des malades. Il est rigoureusement interdit aux pharmaciens d y porter atteinte en octroyant directement ou indirectement à certains d entre eux des avantages que la loi ne leur aurait pas explicitement dévolu 11

ETHIQUE ET DEONTOLOGIE AU SEIN DE L INDUSTRIE ET DE LA REPARTITION PHAMACEUTIQUE Les principes de l éthique et de la déontologie interviennent à toutes les étapes de l acte pharmaceutique au niveau de tous les périmètres inhérents à l industrie et à la répartition pharmaceutique : BPF BPD BPL BPC BPP BPO Pratiques commerciales Publicité Visite médicale Etc. 12

Les concepts Recom- mandatio ns Pourquoi? Comment? Quels Risques? Sous l égide de qui? Quoi? Situation au Maroc? Volonté Politique? 13

Existe- t- il une réelle volonté politique d accompagner l éthique et la déontologie pour l ensemble des corps professionnels impliqués dans le médicament? XVIème journée du Conseil de l Ordre des 14

Les concepts Recom- mandations Pourquoi? Comment? Quels Risques? Sous l égide de qui? Quoi? Situation au Maroc? Volonté Politique? 15

QUI PEUVENT ETRE LES GARANTS DU RESPECT DE L ETHIQUE ET DE LA DEONTOLOGIE? v v v v v v v v v v v Le Ministère de la Santé Le Secrétariat Général du Gouvernement Le Ministère de la Justice Le Conseil de la concurrence Les Conseils de l Ordre : CNOP, CNOM, Les Comités d éthique Les sociétés savantes Les Associations des consommateurs et des patients Les Pharmaciens Responsables Les Associations professionnelles : AMIP, MIS, AMMG Les Directeurs généraux 16

Les concepts Recom- mandations Pourquoi? Comment? Quels Risques? Sous l égide de qui? Quoi? Situation au Maroc? Volonté Politique? 17

LES MOYENS A METTRE EN ŒUVRE POUR FAIRE RESPECTER L ETHIQUE ET LA DEONTOLOGIE Les règles n ont en effet de sens que si on en contrôle l application. D où le devoir de mettre en place les moyens de juger la partie qui a failli. 18

COMMENT? Accompagnement politique et réglementaire : Renforcement de la loi avec les axes d amélioration suivants : Veiller sur les conséquences liées au contexte actuel de la baisse des prix Obtenir la signature d une convention qui réglemente les pratiques commerciales Garantir une meilleure transparence des liens d intérêts Eclairer les prescripteurs dans leurs choix thérapeutiques Renforcer les systèmes de vigilances concernant les médicaments Diffuser une information de qualité sur les produits de santé en encadrant la publicité Renforcer l encadrement des dispositifs médicaux, des compléments alimentaires, des ATU, etc. Etablir un cadre réglementaire pour une conduite éthique des études cliniques 19

COMMENT? Accompagnement politique et réglementaire : Renforcer l inspection et le pouvoir disciplinaire des instances ordinales par la mise en place de sanctions pour les infractions suivantes : Absence d un système de pharmacovigilance ef>icient au sein des établissements pharmaceutiques Non signalement d effets indésirables ; Non signalement d un arrêt de commercialisation, interdiction ou restriction imposées par les autorités d un pays où le produit est mis sur le marché Non respect ou défaut de visa de publicité grand public pour les médicaments Non respect de l obligation de service public d approvisionnement pour les laboratoires et les grossistes- répartiteurs. 20

COMMENT? Les instances ordinales des professionnelles de la santé ont pour mission de veiller sur le respect strict de l éthique et de la déontologie. Leur bonne gouvernance est capitale et peut être réalisée grâce à : 1. Rapport d activité annuel 2. Transparence 3. Gestion des con>lits d intérêt 4. Règlement intérieur 5. Indépendance 21

COMMENT? Accompagnement par les instances ordinales Accompagnement ef>icient des autorités de tutelle *: Permettre, favoriser, ou décréter la création des chambres de discipline Nommer des magistrats et des pharmaciens inspecteurs lorsque les textes le prévoient S assurer que les dates des sanctions prononcées soient effectivement >ixées S assurer que les sanctions prononcées soient effectivement appliquées *Signature de la déclaration des ordres des pharmaciens des pays francophones sur le fonctionnement des chambres disciplinaires à Paris le 20/11/2013 22

Les concepts Recom- mandations Pourquoi? Comment? Quels Risques? Sous l égide de qui? Quoi? Situation au Maroc? Volonté Politique? 23

RECOMMANDATIONS Cf. les recommandations de la XVIIème journée du 24

Merci pour votre attention. 25