Perspective conique : conclusion. Critique d un mode de représentation de l espace.
Critique d un mode de représentation de l espace. L exemple français au XVè siècle : Jean Fouquet (v.1420 - v. 1470 ou 1480) et son entourage. Géométrie et expérience visuelle. Une critique du point de vue unique, à l origine de l art contemporain.
L exemple français au XVè siècle : Jean Fouquet (v.1420 - v. 1470 ou 1480) et son entourage. Autoportrait, médaillon de cuivre, émail bleu sombre, camaïeu d or. Diamètre : 7,5 cm. Paris, musée du Louvre.
Grandes Chroniques de France. Tours, vers 1455-1460 Parchemin, 457 f., 460 x 350 mm Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Français 6465 Cat. n 26, f. 301 v Hommage rendu par Edouard Ier d Angleterre à Philippe lebel.
Grandes Chroniques de France. Cat. n 26, f. 442 Arrivée de l empereur Charles IV en litière devant l église de Saint-Denis
Fouquet : une surface de projection courbe?
ou une disposition urbaine qui ne se laisse pas révéler par la perspective conique? Maître du Boccace de Munich et Jean Bourdichon, Les Antiquités judaïques et De la guerre des Juifs (Flavius Josèphe). Paris, vers 1415-1420, et Tours, vers 1470. Tome 1 : parchemin, 312 f., 405 x 280 mm BnF, département des Manuscrits, Français 247 Tome 2 : parchemin, 300 f., 372 x 280 mm BnF, département des Manuscrits, NAF 21013 Ici: Cat. n 34, t.i, f. 248 Entrée d Antiochus Epiphane à Jérusalem.
Maître du Boccace de Munich et autres artistes dont Jean Bourdichon, Tite- Live de Rochechouart Angers, vers 1450, Tours, vers 1470-1480, et Paris (?), vers 1490-1500 Parchemin, 208 f., 522 x 372 mm BnF, département des Manuscrits, Français 20071 Cat. n 38, f. 51 v Quintus Fabius traversant le Forum pour marcher contre les Osques.
Géométrie et expérience visuelle. «Si tu veux représenter une chose de près qui produise le même effet que les objets naturels, alors il est impossible que ta perspective n ait pas l air fausse, avec toutes les manifestations trompeuses et les proportions discordantes qu on ne peut imaginer que dans une œuvre manquée, si l œil de l observateur ne se situe pas à la distance, à la hauteur et dans la direction que tu avais adoptées toi-même en faisant cette perspective [ ] Autrement, n entreprends pas de représenter une chose sans que la distance que tu adoptes soit au moins vingt fois supérieure à la plus grande hauteur ou largeur de l objet que tu dois représenter ; alors ton œuvre contentera tout spectateur quel que soit le lieu où il puisse se trouver.» Léonard de Vinci (1452-1519), cité p. 47, in E. Panofsky, La perspective comme forme symbolique (Extrait de J.-P. RICHTER, The Lit. Works of Leonardo da Vinci. 1883.
Le problème des déformations latérales
«Je dis que toutes les lignes, même les plus droites, paraissent nécessairement s incurver. Pourtant, aucun peintre ne l admet ; pour peindre les côtés rectilignes d un édifice, ils se servent tous de lignes droites, bien que ce soit faux si on considère le véritable art de la perspective. Les côtés devraient se recourber graduellement comme une panse. A vous de vous casser les dents sur ce problème messieurs les peintres» Wilhelm Schickhardt, 1624.
Une solution géométrique : la perspective curviligne et ses applications artistiques : (In André BARRE et Albert FLOCON, La perspective curviligne. De l espace visuel à l image construite. Paris, 1968)
A. Flocon, «Perspective curviligne», 1968. Illustration publiée dans Une poétique de la vision. Du Bauhaus à la perspective curviligne, Catalogue d exposition, Metz, 1992. (p. 94)
A.Flocon, «Perspective curviligne», 1968. Représentation complète d un espace. Illustration publiée dans Une poétique de la vision. Du Bauhaus à la perspective curviligne, Catalogue d exposition, Metz, 1992. (p.98)
A.Flocon, Les deux rives, 1966. Huile sur bois, 75 x 110 cm. Illustration publiée dans Une poétique de la vision. Du Bauhaus à la perspective curviligne, Catalogue d exposition, Metz, 1992. (p.77)
Une critique du point de vue unique, à l origine de l art contemporain. Entre XIX ème et XX ème siècle : -Quand l observateur est invité à l intérieur de l espace peint. -Quand la surface de projection se dédouble ou se multiplie à l infini. -Quand la surface peinte retrouve sa matérialité
G. Caillebotte, Le pont de l Europe, 1876 Huile sur toile. 124,8 x 180,7 cm, Petit Palais, Genève.
G. Caillebotte, Rue de Paris, jour de pluie, 1877. Huile sur toile. 2, 76 x 2,12 m, Art Institute of Chicago.
G. Caillebotte, Les rabotteurs de parquet, 1875. Huile sur toile. 124,8 x 180,7 cm, Genève, Petit Palais.
H. Matisse, La Desserte, 1897. Huile sur toile : 100 x 131 cm. Collection privée.
Déformation ou dédoublement de la surface de projection pour La Desserte de 1897 et l Intérieur au violon de 1917.
Georges BRAQUE, Le Portugais, 1911-1912. Huile sur toile, 117 x 81 cm. kunstmuseum, Bâle
H. Matisse, Intérieur au violon, 1917-1918 Huile sur toile : 116 x 89 cm. Statens Museum for Kunst, Copenhague.
Complément de bibliographie André BARRE et Albert FLOCON, La perspective curviligne. De l espace visuel à l image construite. Paris, 1968. Pour Jean Fouquet et son entourage, consulter le site de la BnF : http://expositions.bnf.fr/fouquet Pour les peintres français fin XIX ème-début XX ème siècle, consulter les catalogues d exposition ou les ouvrages généraux sur la période.