Histoire de l éducation : La situation française de la révolution à nos jours Cours 3
Le Consulat et l Empire 1800-1814: l université impériale Si le système d enseignement semble soumis à l université, ce n est pas le cas pour: Les écoles primaires L enseignement des filles Les établissements privés 2
la restauration (1814-1830): Renforcement de l enseignement religieux: L'ordonnance 1824 impose aux instituteurs un certificat d'instruction religieuse et une autorisation de l évêque. Très peu d écoles (on fait classe dans les églises, les cabarets ) Des enseignants très mal formés et très mal payés Promotion de l enseignement mutuel comme remède au manque d écoles publiques (1 instit / 300 élèves) 3
La monarchie de juillet (1830-1848) Louis-Philippe : «Nous chercherons à nous tenir dans un juste milieu, également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal» Augmentation du nombre d électeurs (de 1/280 à 1/170) Marqué par l instabilité parlementaire et de nombreux changements de gouvernement L industrialisation et la concentration ouvrière entrainent une augmentation de la pauvreté ouvrière, travail 7/7 et 365/365 : différentes périodes de troubles et d émeutes 4
la monarchie de Juillet (1830-1848) Loi Guizot 1833 1 école de garçon dans chaque commune (+500h) ( publique ou confessionnelle) 1école normale / département Création des écoles primaires supérieures Intégration des salles d asile à l instruction primaire (crées en 1826) Abandon de l enseignement mutuel (jugé peu efficace) au profit de l enseignement simultané 5
la monarchie de Juillet (1830-1848) Loi Guizot 1833 Un enseignement primaire au profit des classes populaires : la liberté de l'enseignement primaire l'organisation d'un enseignement primaire public, intégré au sein de l'université l'instruction morale et religieuse, la lecture, l'écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures La loi ne s applique pas à l enseignement primaire féminin Fort impact sur l alphabétisation (2/3 conscrits savent lire écrire et compter en 1848) 6
La Seconde République 1848-1851 Révolution de 1848 Mesures politiques et sociales d urgence Suffrage «universel» Liberté de la presse Réduction de la journée de travail de 12 à 10 heures Création des ateliers nationaux (pour résorber le chômage) 7
La IIème République: la république des instituteurs Des débuts utopiques: «République fraternelle» «Il y a quelque chose de faux et d antisocial dans le principe qui sert de mobile à la charité privée : c est la supposition qu à tout jamais il doit exister une classe pauvre vivant des libéralités du riche Il faut que la prévoyance sociale qui ne place nul homme dans la dépendance d un autre homme, mais chacun sous la protection de tous, s attache à ne laisser aucun citoyen inutile dans l État, aucun sans les moyens de se créer à soi-même un avenir.» Hippolyte Carnot Projet d école primaire obligatoire, gratuite et libre (Hippolyte Carnot, ministre de l instruction et des cultes) Les instituteurs soutiens de la République (lettre de Carnot aux instituteurs en 1848) 8
La IIème République: la république des instituteurs Extrait de la circulaire d'hippolyte Carnot aux recteurs, le 6 mars 1848. "il n'est aucune partie de l'instruction primaire qui ait été plus négligée, sous les précédents gouvernements, que la formation des enfants comme citoyens. Cela devait être. Mais c'est une négligence dont il est à craindre, si nous n'y prenons garde, que nous ne supportions aujourd'hui le dommage... Il ne faut pas nous le dissimuler : beaucoup de citoyens, surtout des campagnes, ne sont pas suffisamment instruits de leurs droits, et par conséquent de leurs devoirs. Ils ne savent pas quels sont les bienfaits que le peuple doit attendre de l'etat républicain, et, par conséquent, combien peu il leur est permis d'être indifférents au choix des hommes qui, dans quelques jours, vont revêtir le caractère auguste de mandataires de la nation. Ils commettraient un mensonge politique si leurs représentants ne les représentaient pas véritablement. [ ] La plus grande erreur contre laquelle il faille prémunir les populations de nos campagnes, c'est que, pour être représentant, il soit nécessaire d'avoir de l'éducation ou de la fortune......que nos 36000 instituteurs primaire se lèvent donc à mon appel pour se faire immédiatement les réparateurs de l'instruction publique devant la population des campagnes. Puisse ma voix les toucher jusque dans nos derniers villages. Je les prie de continuer pour leur part à fonder la République! Il ne s'agit pas, comme au temps de nos pères, de la défendre contre le danger de la frontière ; il faut la défendre contre l'ignorance et le mensonge, et c'est à eux qu'appartient cette tâche..." 9
La IIème République: la réaction des conservateurs Les instituteurs sont accusés de menacer l ordre social: Lamartine (1848): «les instituteurs communaux sont devenus des fomentateurs de haine, de division d envie, de stupides doctrines antisociales» Adolphe Thiers: «Que pouvez vous assurer à ces instituteurs que vous formez à tant de frais et à qui vous donnez tant de science? La gloire comme aux militaires? Non. L argent? Pas d avantage. Etonnez-vous maintenant de l invasion de l esprit démagogique dans les écoles.» Les conservateurs renforcent les pouvoirs de l Eglise sur l école publique pour freiner l influence des instituteurs laïques. 10
La IIème République: la réaction des conservateurs «Si la loi de M. Carnot m'a tant effrayé, ce n'est pas pour avoir diminué les précautions pour l'admission dans l'enseignement, ou pour avoir encore exclu le clergé de la surveillance ; j'y ai vu quelque chose de bien plus funeste encore, c'est l'introduction de 37000 socialistes et communistes, véritables anticurés dans les communes.» Adolphe Thiers 11
La loi Falloux du 15 mars 1850 - Principe : «Nous voulons que la religion ne soit imposée à personne, mais enseignée à tous» - Primaire : instruction morale et religieuse - Secondaire : liberté d ouvrir des établissements (secondaires) >> fin du monopole de l Université Lire le texte «Loi relative à l'enseignement; Louis-Napoléon Bonaparte; 15 mars 1850» 12
Le Second Empire 1852-1870 Louis Napoléon Bonaparte (1808-1873) rétablit l Empire et prend le nom de Napoléon III. Après une période autoritaire, le régime se libéralise à partir de 1860. Napoléon III se montre plus ferme à l égard de l église qui ne l appuie plus. L enseignement d État se développe. - L Empire autoritaire (1852-1860) contrôle de la vie politique presse sous tutelle le judiciaire aux ordres du pouvoir - L Empire libéral (1860-1870) droit de grève (1864) élargissement du pouvoir législatif Période de fort développement économique et technique 13