Journée d actualisation des assistants de prévention 2014 Accident d exposition au sang Dr I. Lorente - 17, 26 et 30 septembre 2014
1 - GÉNÉRALITÉS : MALADIES TRANSMISSIBLES PAR LE SANG Tout microbe présent dans le sang transmissible lors d un AES En pratique, le risque de transmission concerne : VHB, VHC (hépatites B et C) et VIH Selon fréquence de ces maladies dans la population et portage chronique La peau intacte : barrière très efficace au passage des virus
GÉNÉRALITÉS Agents infectieux dans le sang présents dans d autres produits biologiques (sécrétions, urines, selles, vomissements ) en théorie transmissibles Durée de vie d un virus à l air libre : plusieurs heures, jours, semaines selon conditions environnantes et résistance du virus VIH très faible concentration incompatible avec une transmission VHB très résistant +++
MODES DE TRANSMISSION VIH : voie sexuelle (la plus fréquente), sang, transfusion (avant 1985), drogue, mère enfant Hép B : comme le VIH mais avec un taux de transmission supérieur +++ Hép C : sang, transfusion (avant 1992), drogue partage objets, «Hép C intra-familiale» Hép A : voie alimentaire et oro-fécale surtout
2 - RISQUES PROFESSIONNELS AES (accident d exposition au sang) : Tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre ou coupure = accident percutané APC) soit une projection sur une muqueuse (œil, bouche) ou sur une peau lésée.
RISQUES PROFESSIONNELS Soignants Infirmier(es) Chirurgiens Nouveaux arrivants Personnel temporaire (élèves, étudiants en stage, se destinant à une profession de santé Secteur extra hospitalier Professionnel hors activité de soins
RISQUE DE TRANSMISSION PROFESSIONNELLE Risque moyen de transmission après exposition percutanée au sang d un patient infecté (chez le personnel soignant) : - VIH : 0,3 % - VHC : entre 0,5 et 3 % - VHB : entre 2 et 40 % (en l absence de vaccination ou d immunisation antérieure)
GESTES LES PLUS À RISQUE (% DES ACCIDENTS PER CUTANÉS) Gestes IDE (> 49 %) : injections, injections sous-cutanées, prélèvements sanguins et poses voies veineuses (par ordre de fréquence) Tâches sans contact avec le patient (39,4 %) : manipulations d instruments souillés, expositions à des objets trainants dans des sacs poubelles ou sur des surfaces Gestes chirurgicaux (20 %) : sutures +++, aiguilles courbes +++
3 - CONDUITE À TENIR APRÈS UN AES Immédiatement : Laver (eau, savon) Désinfecter (Dakin, alcool 70, Bétadine) 5 minutes minimum LAISSER SAIGNER, NE PAS TRITURER Oeil, muqueuses : Rincer +++ 5 minutes à l eau ou au sérum physiologique
POURQUOI? Pourquoi laver : objectif diminution de la charge infectieuse potentielle au niveau de la blessure Pourquoi laisser saigner : faire saigner pourrait diminuer la charge infectieuse par simple effet mécanique mais cela peut créer des micro-lésions accélérant la diffusion du virus Pourquoi temps de contact : temps d action nécessaire au désinfectant (5 mn c est long vérifier sa montre)
CAT POST-AES Contacter médecin référent (médecin coordonnateur), urgences ou médecin du travail selon procédure en vigueur dans l établissement pour évaluation du risque infectieux Prélèvement du patient source, sur prescription médicale, avec son accord Décision traitement selon statut patient source (VIH+ ou doute, statut inconnu et risque élevé) Déclaration AT Déclaration AES Suivi médical
OBLIGATION LÉGALE Dispositif de prise en charge des personnels après un AES permettant, à toute personne exposée à un risque de contamination virale, de bénéficier d un avis référent (avis spécialisé) 24h/24 tant dans les établissements publics et privés Texte de référence 13/03/2008 - Circulaire interministérielle «recommandations de prise en charge des personnes exposées à un risque de transmission VIH»
PRÉVENTION Vaccin contre hépatite B (pas de vaccin VHC et VIH) - obligation vaccinale pour les professionnels de santé Respect précautions standards en vigueur dans le service (protection) Matériel sécurisé +++
CONCLUSION Couverture vaccinale contre l hépatite B des professionnels > 95 % Moyens de prévention avant, pendant et après geste de soins (hors soins) 75 % des AES = accidents per-cutanés dont la moitié est due à des manipulations d aiguilles 30 % de ces AES évitables!
LA PRÉVENTION DES AES C EST L AFFAIRE DE TOUS ET DE CHACUN! Merci pour votre écoute. Des questions?
Bonus
Exemple Piqûre avec une aiguille abandonnée sur la voie publique : pas de transmission documentée du VIH pas de prise en compte risque VIH risque réel virus VHB et VHC si sang infecté +++
RISQUE EN MILIEU DE SOINS La majorité des AES est rapportée par des personnels paramédicaux (> 60 % des cas) Les APC (accidents per-cutanés) > ¾ des AES La moitié des APC est associée à la manipulation d aiguilles Plus de 30 % des APC auraient pu être évités par les précautions standards La majorité des APC évitables associés à la manipulation d instruments souillés et d aiguilles (recapuchonnage et désadaptation) Source : surveillance AES dans les ES de France (Réseau AES RAISIN 2011-2012)
RISQUE DE TRANSMISSION PROFESSIONNELLE En France au 30/06/2012 (source InVS) : Depuis 1991 : 14 séroconversions VIH documentées 35 infections VIH présumées depuis 1991 70 séroconversions VHC documentées depuis 1997 Aucune séroconversion VHB rapportées depuis 2005 (année de mise en place de la surveillance)