CORRIDORS BIOLOGIQUES DE L IDENTIFICATION À LA RESTAURATION - OUTILS DE CONNAISSANCE, DE GESTION ET DE REHABILITATION LES OUTILS METHODOLOGIQUES Méthodes cartographiques Laure BELMONT Société ASCONIT-Conseils 1 17 juin 2008
Corridors biologiques : De l identification à la restauration Méthodes cartographiques 17 juin 2008 2 ASCONIT Consultants 2007
Sommaire Cartographie des corridors biologiques Une carte oui, mais que cartographier? Ou «de la complexité de représenter les corridors» Une carte oui, mais avec quelles données? Une carte oui, mais à quelle échelle? Une carte oui, mais avec quelles méthodes? Une carte oui, mais avec des limites! Une carte des corridors oui cela peut être utile! 3
4 Corridors biologiques : méthodes cartographiques Que cartographier : qu est-ce qu un corridor? Corridor = voie de déplacement, de liaison entre des espaces de vie (cœurs verts), lieu de passage, de franchissement d obstacle Selon les «utilisateurs», des réalités terrain et des natures diverses, des usages variés = un concept complexe, dynamique, qui varie dans le temps et dans l espace = des réalités multifonctionnelles et pluridimensionnelles
Comment cartographier un corridor? 5 Comment représenter ce concept et ces réalités? Comment produire l image de quelque chose de dynamique? Comment traduire la complexité du vivant? Simplifier? modéliser? Quelles données utiliser? Comment traduire des corridors immatériels? Des passages pour les uns qui sont des obstacles pour les autres? À concept complexe méthodes complexes? Quels objectifs à la représentation? Quelles limites et quels usages à une carte des corridors?
Quoi cartographier? Un corridor naît de la contrainte (dans les cœurs verts pas besoin de corridors) Pour les représenter / cartographier : - Zones réservoirs ou nodales - Ce qui fait du lien, ce qui crée et guide le passage entre les zones réservoirs - Ce qui freine, gêne le déplacement, fait obstacle 6 Les données à utiliser vont dépendre de - l échelle de travail, - du territoire analysé, - des espèces ciblées - et de leur disponibilité!
Avec quelles données? 7 Zones nodales et supports de corridors - Espaces naturels remarquables : inventaires ZNIEFF, Natura, espaces protégés (DIREN) - Nature ordinaire = BdD occupation du sol : - Corine Land Cover (1/100.000) - Spot Thema (1/25.000) - Bases locales ou régionales (NPdC, IdF, PACA, parcs ) souvent plus précises que CLC - Création de données (terrain, photo aérienne, image sat.) - Enrichissement de l occupation du sol : - Réseau hydrographique (BD Carthage), inventaire zones humides, haies - Inventaires naturalistes, carto d habitats - Utilisation d un MNT : introduction de la pente, de l altitude, de l exposition
Avec quelles données? 8 Passages et obstacles - Éléments naturels favorisant ou guidant le passage : boisements linéaires, lisières, talus, berges, falaise - Preuves de passage : sites d écrasement - Obstacles et passages artificiels à travers des obstacles (spécifiques ou non pour la faune) : - infrastructures de transport, données de trafic, passages infra et supra, passages à faune (BD carto, BD topo, RFF, sociétés d autoroutes ), - barrages sur les cours d eau et passes à poisson (DIREN, ONEMA, Fédé pêche, contrats de rivière ) - Zones urbanisées et artificialisées - Obstacles aux déplacements aériens : câbles, lignes haute tension, parcs d éoliennes - Obstacles immatériels : lumière, bruit, odeurs, sources de pollution
A quelle échelle? L échelle de la cartographie va dépendre : - De la taille du territoire analysé, - Des objectifs visés, - Des données disponibles, - Du temps et des moyens alloués. Trois grandes catégories de travaux selon l échelle - Échelle communale ou intercommunale : du 1/5.000 ème au 1/25.000 ème - Échelle intercommunale à départementale : du 1/50.000 ème au 1/100.000 ème - Échelle régionale à nationale : du 1/100.000 ème au 1/1.000.000 ème 9
A quelle échelle? 10
A quelle échelle? A l échelle communale : Travail sur orthophoto + terrain 11
A quelle échelle? 12
A quelle échelle? A l échelle régionale 13
A quelle échelle? 14
Réseau écologique national suisse Corridors biologiques : méthodes cartographiques A quelle échelle? Un corr 15
A quelle échelle? A notion et objet complexe, représentations complexes Selon les échelles, des modes de représentation différents des données différentes des méthodes cartographiques différentes 16 Une vision différente des corridors et de la fonctionnalité de l espace selon l échelle de travail et de représentation De la carte constat / état des lieux à la carte au second degré, présentant une nouvelle image du territoire issue d un traitement
Enjeu de cartographier les déplacements, de traduire un phénomène dynamique la cartographie des corridors biologiques n est pas une simple traduction de l occupation du sol Des principes communs Détermination de zones nodales / lieux de vie = points de départ d une dispersion (habitats, présence d espèces cibles) milieux préférentiels utilisés pour les déplacements et obstacles traduction du déplacement : donnée théorique (supposée a priori) ou observations terrain (déplacement en temps réel ou déduit a posteriori) 17 Méthodes manuelles ou automatiques (SIG)
Méthodes «manuelles» 18
Méthodes manuelles Cartographie des échanges biologiques inter tourbières Papillons et libellules 19
Hypothèses de migration et déplacement des métapopulations du papillon Bel argus Corridors biologiques : méthodes cartographiques 20
Méthodes «manuelles» bases communes - Travail à grande échelle (du 1/5.000 au 1/25.000), communal ou intercommunal - Occupation du sol détaillée indispensable (création de données par travail sur orthophoto, terrain ) - Cartographie des déplacements d espèces ou groupes d espèces spécifiques 21 Méthodes sans doute les plus proches d une réalité terrain, mais reste toujours une part d interprétation
22 Méthodes automatiques bases communes - Travail possible voire nécessaire (si pixellisation) à petite échelle (du 1/50.000 au 1/500.000), de l intercommunal au régional - Utilisation de bases de données homogènes (existantes ou créées : images satellites) - Utilisation d outils SIG - Cartographie de continuums ou de trames supports des déplacements Méthodes qui peuvent traiter de grands territoires, mais avec une part d incertitudes plus grande = cartographie de potentialités
Méthodes semi automatiques vecteur Traduction de l occupation du sol en milieux plus ou moins favorables à la présence et aux déplacement d un groupe d espèces 23
Méthodes semi automatiques vecteur Travail en zone tampon successives 24
Méthodes semi automatiques vecteur Pour l obtention d un continuum «écopaysager» 25
Méthodes automatiques vecteur 26
Méthodes semi automatiques vecteur 27
Méthodes semi automatiques vecteur Obtention d une trame / enveloppe des zones potentielles de déplacement, dans lesquelles on peut dans un second temps tracer des axes plus précis 28 Tracé des corridors fait à partir de la modélisation = «une moyenne de ce qui peut se passer dans la réalité». Essentiel de les interpréter comme l indication de secteurs où il serait intéressant de voir passer un corridor faunistique Et de faire des validations terrain par la suite
Méthodes automatiques vecteur Réseau écologique de Franche-Comté 29
Méthodes automatiques vecteur Infrastructures vertes et bleues du SCOT Sud Loire Continuums identifiés et zones à enjeux 30
Méthodes automatiques raster Rasterisation de données vecteurs ou utilisation directe de sources raster = choix de la taille du pixel (unité spatiale de base) selon échelle Capacités de modélisation et d analyses spatiales accrues : calcul des cheminements demandant le moins d effort (algorithme distance coût), utilisant les milieux les plus perméables, scénarios Rapidité de calcul, introduction facile de coefficients de pondération, intégration des obstacles pour déterminer les cheminements, utilisation MNT Capacité de traiter de grands territoires 31
Méthodes automatiques raster 32
Méthodes automatiques raster 33
Méthodes automatiques raster 34
Méthodes automatiques raster Possibilité de combiner les 2 approches vecteur et raster au cours de l analyse 35
Méthodes automatiques outils Cartographie «manuelle» - Cartes, papier / crayons - Logiciels de bureautique, de DAO, SIG (avec la limite de la mise en page / qualité graphique) échelle communale à intercommunale 36 Cartographie automatique - Mapinfo + Vertical Mapper - Gamme ESRI (arcgis) + Spatial Analyst - Idrisi (raster, images sat.), ENVI (images sat.) - SIG libre : Grass (raster) Échelle intercommunale à continentale
Quelle que soit la méthode : Importance de la validation terrain (possible par le biais d experts) des cartographies de potentialités Consultation et concertation avec des experts locaux : Faune (ONCFS, Fédé chasse) Cours d eau (ONEMA, Fédé pêche, contrat de rivière ), Naturalistes (DIREN, associations, gestionnaires d ENR ) Gestionnaires d infrastructures (autoroutes, RFF ) Collectivités avec compétences environnement / aménagement 37
Synthèse données échelles méthodes 1/5.000 1/25.000 échelle communale à intercommunale (PLU par ex.) méthodes manuelles orthophoto occup. sol détaillée carto d'habitats, suivi d'espèces TERRAIN indispensable méthodes automatiques vecteur raster exploitation BdD occup. sol précise 1/50.000 1/100.000 1/100.000 et plus échelle intercommunale à départementale (SCOT par ex.) échelle départementale, régionale, nationale selon moyens et délais, travail plus fin après carte des potentialités cartographie des potentialités exploitation BdD occup. sol homogène, intégration de données plus précises et non homogènes Limite des traitements vecteurs selon le nombre "d'objets" rasterisation de certaines informations - combinaison possible avec vecteur rasterisation indispendable exploitation images sat logiciel SIG puissant 38
Les limites de la cartographie des corridors 39 Limites inhérentes à la lecture des cartes : pas de sens de lecture, difficulté de représenter de la 3D, déformation liée à la réduction, sémiologie, image moins fiable que d autres docs images (biais de l interprétation), qui ne se suffit pas à elle-même (légende indispensable) Un document figé, qui peut être pris pour une vérité s il est détaillé, ou mis ne doute s il est généralisé Un document interprété, qui peut présenter une image nouvelle et difficile à reconnaître, dans tous les cas une vision très partielle de la réalité Un travail qui peut être long à mettre en œuvre dans un contexte qui peut évoluer vite (urbanisation) Un doc pas forcément facile à comprendre, à interpréter, à utiliser efforts de sémiologie, de commentaires, d avertissements accompagnant la carte en particulier vis-àvis de ses objectifs
Les usages et avantage de la cartographie Une carte idéale à l échelle 1/1 avec un suivi de faune en direct? Ce ne serait pas forcément plus utile et plus facile à exploiter! Sans parler de la mise en œuvre! 40 Une cartographie des corridors biologiques apporte Vision globale et homogène du territoire Enjeux de connaissance et reconnaissance Support de travail et d interactions avec les acteurs locaux Support de projets d actions, un document «noir sur blanc» indispensable dans la planification du territoire Avec la difficulté et l enjeu de passer de la «carte catalogue» à la «carte vitrine» qui fait passer un message. Bon travail!
Sources et pistes pour aller plus loin Articles sur Wikipedia : corridors biologiques, cartographie des corridors biologiques http://fr.wikipedia.org/wiki/cartographie_des_corridors_biologiques Site DIREN Rhône-Alpes rubrique corridors biologiques http://www.rdbrmctravaux.com/spge/site_v2/sous_rubrique.php3?id_rubrique=250 Site DIREN Franche-Comté : rubrique Trame verte et bleue http://www.franche-comte.ecologie.gouv.fr/spip.php?rubrique225 Site NatureFrance, portail du système d information sur la nature et les paysages (SINP) ; présentations du COMOP trame verte et bleue http://www.naturefrance.fr/ Site de la fédération des parcs naturels régionaux, rubrique http://www.parcs-naturelsregionaux.tm.fr/fr/recherche/?q=corridors+biologiques 41