ÉVALUATION DU HOMARD À TERRE-NEUVE

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Internet et promotion de la santé. Lise Renaud, Ph.D. Directrice de COMSANTE, UQAM

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Secrétariat canadien de consultation scientifique Avis scientifique /9 ÉVALUATION DU HOMARD À TERRE-NEUVE Figure 1. Zones de pêche au homard de Terre-Neuve et du Labrador. Contexte Le homard (Homarus americanus) est présent sur le littoral de l île de Terre-Neuve et le long de la côte du Labrador, dans la portion du détroit de Belle-Isle. Les principaux événements du cycle biologique (c.-à-d. la mue, l accouplement, l extrusion des œufs, l éclosion) se déroulent généralement de la mi-juillet à la miseptembre, après la saison de pêche du printemps. La pêche est localisée et s effectue à partir de petites embarcations non pontées au cours une saison printanière qui dure de huit à dix semaines. Des casiers sont installés à proximité de la côte, à des profondeurs généralement inférieures à m. L effort de pêche est régi par des permis d accès limité et l établissement de limites au nombre de casiers. Le nombre de permis se situe actuellement autour de 9, et les limites concernant le nombre de casiers varient selon la zone de pêche au homard (ZPH; fig. 1). Des règlements interdisant le prélèvement d individus inférieurs à la taille minimale de capture et de femelles oeuvées et marqués d une encoche en V sont mis en application de façon stricte. Ces stocks ont été évalués pour la dernière fois en 3, et font actuellement l objet d une évaluation tous les trois ans. L indicateur clé pour l évaluation est le taux d exploitation. Des données limitées de surveillance de la pêche sont disponibles pour estimer les taux d exploitation dans certaines ZPH. Juillet

SOMMAIRE Les débarquements de homards à Terre-Neuve ont décliné au cours des dernières années dans la plupart des ZPH, passant d un sommet à long terme de 3 t en 199 à 1 t en. Les débarquements déclarés ont depuis augmenté à environ 3 t en 3, principalement en raison de débarquements accrus dans les ZPH 11, 13A et 13B. Les débarquements préliminaires pour s établissent à 19 t. En raison de données insuffisantes, il est impossible à l heure actuelle d évaluer l état global de la ressource. Des réductions des limites concernant le nombre de casiers dans les ZPH 9 et 1 ont été mises en œuvre en 3, et une réduction similaire a été imposée en 5 dans la ZPH 1B. En outre, la pêche a été interdite le dimanche dans les ZPH, 1, 13B, 1A, 1B et 1C en vertu du plan de gestion de 3-5. Les estimations des taux d exploitation pour quatre sites faisant l objet d une surveillance étaient toutes élevées. Chaque année, les prises se composent presque exclusivement de recrues, et les conditions environnementales/écologiques influent fortement sur le recrutement futur. RENSEIGNEMENTS DE BASE Biologie de l espèce Le homard, Homarus americanus, est un crustacé décapode caractérisé par un cycle biologique à prédominance benthique. Les homards peuvent vivre plus de 3 ans. Dans les eaux de Terre- Neuve, dans la partie nordique de l aire de répartition de l espèce, il faut environ huit à dix années à un homard nouvellement éclos pour atteindre la taille minimale de capture (TMC). La TMC est actuellement établie à,5 mm de longueur de carapace. La croissance s effectue par des mues successives, et la fréquence des mues décroît avec l âge. La température influe également sur la croissance, la probabilité de mue ayant tendance à décroître aux températures plus basses. L accouplement a lieu durant les mois de juillet à septembre, et les femelles extrudent les œufs environ un an plus tard. La ponte est portée sur la face inférieure de la queue de la femelle, et l animal œuvé (portant des œufs) protège et conserve ses œufs durant une période de neuf à douze mois. Les femelles sont caractérisées par un cycle mue-reproduction biennal, bien que les femelles matures situées à l extrémité inférieure de la fourchette des tailles muent et se reproduisent parfois la même année. À Terre-Neuve, environ 5 % des femelles se situant entre un et deux millimètres sous la TLM se reproduiront durant l été. Selon les estimations, la production d œufs par des femelles de taille inférieure à la TLM pourrait représenter de à % de la production d œufs totales dans les eaux de Terre-Neuve. La fécondité des femelles augmente de façon exponentielle avec la taille. Les œufs des plus grandes femelles ont tendance à contenir davantage d énergie par unité de poids, et les femelles plus grosses ont tendance à relâcher leurs larves plus tôt dans la saison, lorsque la croissance et la survie sont améliorées (Attard et Hudon, 197).

L éclosion se produit durant une période de quatre mois allant de la fin mai à la majorité du mois de septembre. Une fois relâchées, les larves nagent vers le haut et entreprennent une série de trois mues durant leur phase planctonique qui dure de six à dix semaines; on pense que c est durant cette phase que la plupart de la mortalité se produit. Au cours de la troisième mue, une métamorphose se produit, et la postlarve nouvellement développée ressemble à un adulte en miniature qui jouit de capacités natatoires et comportementales considérables pour localiser un habitat benthique convenable. Les homards nouvellement établis passent par plusieurs stades de juvéniles et une phase d adolescence avant d atteindre l âge adulte. On pense que le homard adulte a peu de prédateurs naturels, et la pêche commerciale est responsable de la plus grande partie de la mortalité chez les adultes. Le régime alimentaire du homard comprend habituellement des crabes communs, des plychètes, des mollusques, des échinodermes et différents poissons. Pêche L histoire de la pêche au homard à Terre-Neuve remonte au début des années 17. Les statistiques indiquent que les débarquements ont atteint un sommet de près de t en 19 (fig. ). D après les premiers documents, presque toutes les prises étaient débarquées et mises en conserve dans l une des nombreuses petites conserveries établies autour de la côte. Au milieu des années 19, on a assisté à un effondrement du stock, après quoi la pêche a été fermée pendant trois ans, de 195 à 197. On a rouvert la pêche en 19, et les débarquements ont atteint plus de t; ils ont cependant affiché un déclin marqué l année suivante. Au début des années 193, on a commencé à expédier des animaux vivants vers les marchés américains, et des règlements protégeant les individus trop petits et les femelles œuvées ont été mis en application de façon stricte. Au début des années 195, presque tous les homards débarqués étaient expédiés aux États-Unis, et la pêche est depuis demeurée une industrie de marché en vif. L effort était, pour l essentiel, non réglementé jusqu en 197, année à laquelle une politique de permis de pêche à accès limité a été mise en œuvre, et le nombre de casiers, réglementé. À la suite d une période de 17 années de déclin général qui a abouti à une récolte d environ 1 t en 197, les débarquements ont augmenté pour atteindre approximativement t en 1979. Cette tendance était cohérente avec celle observée dans d autres régions de l Atlantique, et a été attribuée à une période de fort recrutement associé avec des facteurs environnementaux/écologiques favorables et persistants. Cette tendance à la hausse des débarquements à Terre-Neuve s est généralement maintenue au cours des années 19, et on a observé un sommet de 3 t en 199. Entre la fin des années 19 et le début des années 199, on a mis en œuvre des limites uniformes concernant le nombre de casiers dans toutes les ZPH. Au cours de la période d application du plan de gestion de 199-, on a réduit de 5 % le nombre de permis délivrés pour la pêche au homard à Terre-Neuve, et la taille minimale de capture est passée de 1 mm de longueur de carapace à,5 mm de longueur de carapace en 199. Au cours des dernières années, les débarquements de homards à Terre-Neuve ont décliné dans la plupart des ZPH, passant de 3 t en 199 à 1 t en. Ils ont depuis augmenté pour atteindre 3 t en 3, en grande partie en raison de débarquements accrus dans les ZPH 11, 13A et 13B. Les débarquements préliminaires pour sont de 19 t. La pêche au homard à Terre-Neuve s effectue à partir de petites embarcations non pontées au cours d une saison printanière qui dure de huit à dix semaines. Des casiers sont installés près 3

de la côte, à des profondeurs généralement inférieures à m. L effort de pêche est régi par des permis d accès limité et des limites concernant le nombre de casiers. On dénombre à l heure actuelle près de 9 permis, chaque pêcheur titulaire d un permis pouvant installer de 1 à 35 casiers, selon la ZPH. En outre, les casiers doivent posséder des évents qui permettent aux homards n ayant pas atteint la taille prescrite de s échapper. La TLM est maintenant établie à,5 mm de longueur de carapace, et l on met en application des règlements interdisant la rétention des femelles œuvées et marquées d une encoche en V. Ce type de marquage est une pratique volontaire en vertu de laquelle on pratique une entaille peu profonde sur une portion particulière de l éventail caudal. La marque demeure visible pendant deux à trois mues. Les femelles marquées doivent être remises à l eau. Cette pratique protège les femelles, même lorsqu elles ne portent pas d œufs à l extérieur de leur carapace. Depuis 3, on a mis en œuvre des changements concernant la gestion, notamment des réductions des limites individuelles du nombre de casiers de à 1 dans la ZPH 9 et de 3 à dans la ZPH 1. En 5, on a aussi réduit ces limites de 5 à 35 casiers dans la ZPH 1B. En outre, la pêche a été interdite le dimanche dans les ZPH, 1, 13B, 1A, 1B et 1C en vertu du plan de gestion de 3 à 5. 9 7 Débarquements (t) 5 3 1 17 1 19 19 191 19 193 19 195 19 197 19 199 Année Figure. Débarquements historiques pour la pêche au homard à Terre-Neuve. Les débarquements de sont préliminaires. ÉVALUATION L état de la ressource a été évalué principalement au moyen de données de surveillance des pêches provenant de quatre sites autour de l île. On a consulté des livres de bord et recueilli des données détaillées d échantillonnage en mer pour Eastport (ZPH 5), le secteur est de la baie Fortune (ZPH 11), Rocky Harbour (ZPH 1A) et la baie St. John (ZPH 1B). Ces données ont été utilisées pour estimer les taux d exploitation. De surcroît, la distribution des fréquences

de tailles dérivée des données d échantillonnage en mer a été utilisée pour illustrer le fait que la pêche est très fortement tributaire du recrutement chaque année. En utilisant les données d échantillonnage en mer de 1999 à 5, on a calculé des estimations du taux d exploitation pour quatre sites faisant l objet d une surveillance selon la méthode fondée sur le rapport mue-classe de Caddy (1977). On s est aussi servi d une autre méthode d estimation des taux d exploitation, laquelle consiste à effectuer une analyse de Leslie rajustée pour tenir compte de la température (Ennis et al., 19) des données de livres de bord recueillies auprès de pêcheurs de la péninsule d Eastport en 1997 et en 1999-3. État de la ressource L évaluation de l état global du stock de homards de la ZPH 3 à la ZPH 1C à Terre-Neuve est impossible à l heure actuelle en raison de données insuffisantes. Les estimations des taux d exploitation pour quatre sites faisant l objet d une surveillance étaient toutes élevées, ce qui confirme les résultats du Conseil pour la conservation des ressources halieutiques (CCRH), selon lesquels les taux d exploitation dans les pêches au homard à Terre-Neuve sont généralement élevés. Les taux d exploitation estimés à l aide de la méthode de Caddy (1977) étaient, de façon constante, supérieurs à 9 % pour les mâles et variaient de 7 à 9 % pour les femelles. Les mêmes taux estimés au moyen de l analyse de Leslie pour la péninsule d Eastport s établissaient en moyenne à 9 %. La distribution des fréquences de tailles des mâles dérivée des données d échantillonnage en mer de pour les quatre sites ayant fait l objet d une surveillance démontre que la pêche est fortement tributaire du recrutement (fig. 3). Par exemple, le pourcentage de recrues dans les prises annuelles (c.-à-d. prises de recrues/prises totales) dans les pêches de la péninsule d Eastport variait de 73 à 91 % durant la période s étendant de 1999 à 5. ZPH 5 - Eastport 1 Pourcentage (%) 1 5 7 9 1 11 1 13 1 Longueur de carapace (mm) Figure 3. Distributions des fréquences de tailles des mâles dérivées des données d échantillonnage en mer de pour quatre sites ayant fait l objet d une surveillance. Les lignes verticales pointillées indiquent la distribution des tailles des recrues et des recrues +1. 5

ZPH 11 Baie Fortune 1 1 Pourcentage (%) 5 7 9 1 11 1 13 1 Longueur de carapace (mm) ZPH 1A - Rocky Harbour 1 1 Pourcentage (%) 5 7 9 1 11 1 13 1 Longueur de carapace (mm) Figure 3 (suite). Distributions des fréquences de tailles des mâles dérivées des données d échantillonnage en mer de pour quatre sites ayant fait l objet d une surveillance. Les lignes verticales pointillées indiquent la distribution des tailles des recrues et des recrues +1.

ZPH 1B Baie St. John 1 1 Pourcentage (%) 5 7 9 1 11 1 13 1 Longueur de carapace (mm) Figure 3 (suite). Distributions des fréquences de tailles des mâles dérivées des données d échantillonnage en mer de pour quatre sites ayant fait l objet d une surveillance. Les lignes verticales pointillées indiquent la distribution des tailles des recrues et des recrues +1. Sources d incertitude Les méthodes d estimation des taux d exploitation, celle fondée sur le rapport mue-classe et celle de Leslie, reposent toutes deux sur des hypothèses qui peuvent ne pas avoir été respectées. Il en découle que les estimations de l exploitation peuvent être exagérées. POINTS DE VUE ADDITIONNELS DES INTERVENANTS Le homard est une ressource très précieuse pour les pêcheurs dans bon nombre de régions de la province. Au cours de la dernière décennie, les pêcheurs ont réduit le nombre de casiers, réduit le nombre de jours de pêche, modifié les exigences commerciales concernant la taille, fermé certains secteurs à la pêche commerciale et mis en œuvre un programme de marquage par encoche en V. Les pêcheurs pensent que ces mesures sont adéquates pour la conservation de la ressource et pour le maintien de la viabilité à long terme de la pêche au homard. Bon nombre de pêcheurs ont joué un rôle proactif en recueillant des données à des fins scientifiques. Les pêcheurs remplissent les livres de bord commerciaux et des registres pour des casiers modifiés (casiers expérimentaux) sur une base volontaire, car ils reconnaissent que très peu de données sont disponibles pour déterminer avec précision l état du stock. 7

CONCLUSIONS ET AVIS En raison de données insuffisantes, il est impossible d effectuer une évaluation globale de l état de la ressource. Les estimations des taux d exploitation demeurent élevées pour tous les sites faisant l objet d une surveillance. Chaque année, les prises sont composées presque exclusivement de recrues, et les conditions environnementales/écologiques influent fortement sur le recrutement futur. Les distributions des fréquences de tailles pour les quatre sites surveillés reflètent toutes un manque relatif d individus de plus grande taille dans la population, ce qui laisse croire que la structure de la population pourrait être déséquilibrée. AUTRES CONSIDÉRATIONS Considérations relatives à la gestion Le manque de données sur le stock de homards de Terre-Neuve compromet gravement notre capacité de surveiller les changements touchant l état du stock dans le temps et d évaluer l efficacité des mesures de conservation mises en œuvre par les gestionnaires de la ressource. Pour évaluer adéquatement la ressource, il faudra exercer une surveillance à grande échelle. Le potentiel reproducteur est protégé par des règlements concernant la taille minimale de capture et par des interdictions concernant la rétention des femelles œuvées et marquées d une encoche en V. Néanmoins, la structure de la population semble déséquilibrée, car l effectif est principalement composé d individus relativement petits, ce qui pourrait limiter la production d œufs. La bonification de la pratique du marquage par encoche en V pourrait aider à améliorer la structure du stock, en réduisant les taux d exploitation et en favorisant la production d œufs. La fermeture de nouvelles zones de pêche pourrait également aider à atteindre ces buts. SOURCES DE RENSEIGNEMENTS Attard, J. et C. Hudon. 197. Embryonic development and energetic investment in egg production in relation to size of female lobster (Homarus americanus). Can. J. Fish. Aquat. Sci: 1157-11. Caddy, J.F. 1977. Approaches to a simplified yield-per-recruit model for crustacea, with particular reference to the American lobster, Homarus americanus. Fish. Mar. Serv. Manuscr. Rep. (Can.) 15: 1-1. Ennis, G.P., P.W. Collins, et G. Dawe. 19. Fisheries and Population Biology of Lobsters (Homarus americanus) at Comfort Cove, Newfoundland. Can. Tech. Rep. Fish. Aquat. Sci 111, 5 p.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS Communiquer avec : Téléphone : Télécopieur : Courriel : Roanne K. Collins Pêches et Océans Canada C.P. 57 St. John s (T.-N.) A1C 5X1 (79) 77-59 (79) 77-15 collinsr@dfo-mpo.gc.ca Ce rapport est disponible auprès du : Bureau du Processus de consultation scientifique régional (PCSR) Région de Terre-Neuve et du Labrador Pêches et Océans Canada C.P. 57 St. John s (T.-N.) A1C 5X1 Téléphone : (79) 77-9/3 Télécopieur : (79) 77-1 Courriel : richardsed@dfo-mpo.gc.ca Adresse Internet : www.dfo-mpo.gc.ca/csas ISSN 1-91 (imprimé) Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, An English version is available upon request at the above address LA PRÉSENTE PUBLICATION DOIT ÊTRE CITÉE COMME SUIT MPO,. Évaluation du homard à Terre-Neuve. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. /9. 9