ECLAIRAGE DANS LES MUSEES

Documents pareils
ACADÉMIE D ORLÉANS-TOURS NOTE D INFORMATION n 21

LUMIÈRE NATURELLE BIEN-ÊTRE ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

ConneCtez-vous au soleil. au soleil

Devenez Expert Tertiaire Somfy. Et engagez vous sur la voie du succès!

Éclairage naturel L5C 2009/2010. Aurore BONNET

Prothésistes dentaires. Aide au cahier des charges d un nouveau laboratoire

PHOTO PLAISIRS. La Lumière Température de couleur & Balance des blancs. Mars 2011 Textes et Photos de Bruno TARDY 1

LUMIERE & ESPACE LIGHT & SPACE

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

L accessibilité. Qui sommes-nous?

Guide de l éclairage 1to1 energy Efficacité énergétique, confort et esthétique

Manuel d utilisation pour l outil lumière du jour MINERGIE-(P-/A-) ECO

L éclairage naturel première partie : Principes de base

1 222 rue de l Université PARIS 07 téléphone

De La Terre Au Soleil

Accessibilité des ERP existants

Sabine Collé-Balp formateur arts plastiques IUFM Célestin Freinet La Seyne sur mer Académie de NICE

AUTOUR DU CHEVAL. Alain Gaymard

TP 2: LES SPECTRES, MESSAGES DE LA LUMIERE

Eau chaude sanitaire FICHE TECHNIQUE

Fluorescent ou phosphorescent?

1S9 Balances des blancs

Eclairage artificiel

.4..ESCALIER. Critères d'accessibilité répondant aux besoins des personnes ayant une déficience visuelle. 4.1 Concept de base

Normes de subventionnement pour travaux de conservation et restauration des bâtiments mis sous protection

Référentiel Handicap. Référentiel Handicap. 2 e seuil de bonification. Logement collectif neuf. Logement individuel neuf

Vers le renouveau du logement social Un besoin impératif A.DE HERDE

Notions de base sur l énergie solaire photovoltaïque

Nouveau règlement Accessibilité Handicapés

Restructuration des façades d un immeuble de bureau avenue Parmentier à Paris

ELEGANT ET COMPACT. Pièces frontales décoratives ETAP

Le nouvel immeuble du groupe BEI : Climat interne et environnement

OBJETS DE MARQUE OBJETS D IMAGE. Sélection white book LE HIGH TECH A MARQUER

MUSÉOGRAPHIE. Référent Anaïs RAMEAUX Actualisation Mars 2012 SYNTHÈSE

les Afin Louvre, qui en centre ou cartels. accueillir leurs l éclairage XIX d accrochage, sont

Collection de photos échantillons

NOTICE D ACCESSIBILITE AUX PERSONNES HANDICAPEES

axel schoenert architectes

Le séchage en grange du foin à l énergie solaire PAR MICHEL CARRIER AGR. CLUB LAIT BIO VALACTA

Château des Ducs de Bretagne, France : l accessibilité permet la réappropriation par les habitants de Nantes du château-musée

Unité fonctionnelle de référence, à laquelle sont rapportés les impacts environnementaux du Chapitre 2

Construisons en aluminium pour les générations futures

El Tres de Mayo, GOYA

Galerie de photos échantillons SB-910

NOTICE TECHNIQUE SSC : Système Solaire Combiné eau chaude sanitaire / appui chauffage maison / appui eau chaude piscine

UNE TECHNIQUE ÉPROUVÉE : LE ZONE SYSTEM

GUIDE. des BONNES EN COULEUR. accessibilité. En partenariat :

FICHE TECHNIQUE ENERGIE «ECLAIRAGE»

Commission d évaluation : REALISATION du 14 octobre 2014

L inégale répartition de l énergie solaire est à l origine des courants atmosphériques

Ergonomie dans les services publics Expérience du service Empreva. Christophe Janssens, CP Ergonome - Empreva

La photo numérique. sous-marine. Guide expert. Isabelle et Amar Guillen. Groupe Eyrolles, 2005 ISBN :

Tubes Fluorescents Haut Rendement Garantie Longue Durée : 60 Mois

LIVRET GESTES VERTS. GEMME CORIOLIS Saint-Martin d Hères Maître d ouvrage : INPG. JUIN 2013 / Version 3 Diffusé le 08 juillet 2013

Méthodologie du dossier. Epreuve d histoire de l art

io-homecontrol de Somfy pour protection solaire

L'ORDINATEUR ET LA VUE

INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES CIVILES

Remise en état de la porte charretière du Grand Palais 03/02/11. Fourniture et pose de deux plateforme PMR aux Galeries Nationales.

architecture, naturally

Mesures de PAR. Densité de flux de photons utiles pour la photosynthèse

portfolio CAMILLE MORIZOT

RÉFLECTEUR INDUSTRIEL FLUORESCENT POUR DES APPLICATIONS DE GRANDE HAUTEUR

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

L opération étudiée : le SDEF

DROUHIN Bernard. Le chauffe-eau solaire

Celestia. 1. Introduction à Celestia (2/7) 1. Introduction à Celestia (1/7) Université du Temps Libre - 08 avril 2008

Communauté de Communes du Pays de Livarot

ACTIV HOME. Confort et bien-être, naturellement, tout simplement, toute l année. LAMES ORIENTABLES ACTIV HOME /LAMES ORIENTABLES

Production mondiale d énergie

Ni tout noir, ni tout blanc Consignes Thème I - Observer

Éclairage efficace : quoi choisir parmi les équipements sur le marché?

L ÉCLAIRAGE NATUREL POUR LES NULS

La Photographie - Page 1 / 13

DIAGNOSTIC DE PERFORMANCE ENERGETIQUE TERTIAIRE

LAMPES FLUORESCENTES BASSE CONSOMMATION A CATHODE FROIDE CCFL

LOT 2 : CONCEPTION, FABRICATION ET INSTALLATION DES AMENAGEMENTS DE L ITINERAIRE TOURISTIQUE ET PATRIMONIAL DE SALIN-DE-GIRAUD

Les besoins en eau de refroidissement des centrales thermiques de production d électricité. Alain VICAUD - EDF Division Production Nucléaire

Lyon Part-Dieu. Une vision éclairée de l immobilier de bureaux IMMOBILIER

Guide des autorisations d urbanisme

POLITIQUE EN MATIERE DE SANTE SECURITE AU TRAVAIL (SST)

Protection de la ressource et Métiers de l Automobile. Intervention du 12 octobre 2009

Enseigner la prévention des risques professionnels. Éclairage et vision. Fiches principales

COFFRETS EXTINCTEURS. Gamme tertiaire / esthétique. Coffret IRYS : le design au service de la sécurité. Caractéristiques :

Communauté de Communes des 4B Sud-Charente

Conditions de prêt pour l exposition d objets archéologiques

L analyse d images regroupe plusieurs disciplines que l on classe en deux catégories :

ASCENSEUR ET APPAREILS ÉLÉVATEURS 08

L ERGONOMIE AU POSTE DE TRAVAIL INFORMATISÉ

Performances et évolution des technologies LED

Conseils déco express Comment éclairer une pièce, décorer vos murs, habiller vos fenêtres?

Glossaire technique Veditec

accessibilité des maisons individuelles neuves

Activité 1 : Rayonnements et absorption par l'atmosphère - Correction

QUIZ B SE PROTÉGER DU SOLEIL, C EST PROTÉGER SA SANTÉ


Technique de la peinture

TP Détection d intrusion Sommaire

Extérieur faubourg & Intérieur jardin

Sommaire ... PRESENTATION ... AGENCEMENT ... CLOISONS - PORTES ... ECLAIRAGE - DÉCORATION ... REVÊTEMENT ... RÉSINE DE SYNTHÈSE ...

Transcription:

ECLAIRAGE DANS LES MUSEES Musée du Louvre

ECLAIRAGE DANS LES MUSEES «Le simple fait d être au musée confère à n importe quel objet une valeur puisqu il a été jugé digne d y être conservé pour les générations futures». «L architecture et la décoration n ont d autre raison d être que de faire valoir les objets exposés». «[ ] L architecture ne doit pas être une cause de distraction pour le visiteur». «[ ] Exposer c est mettre les objets au service d un propos théorique, d un discours ou d une histoire et non l inverse».

Scénographie «Art de l organisation de la scène et de l espace théatral». «Ensemble des éléments picturaux, plastiques, techniques et théoriques qui permettent la création d une image, d une construction bi ou tri dimensionnelle ou la mise en place d une action,notamment théâtrale». Muséographie «ensemble des notions techniques nécessaires à la présentation et à la bonne conservation des œuvres des objets que détiennent les musées».

Mise en espace Esthétique et expressive SCENOGRAPHIE + Techniques de communication et ergonomie sensorielle EXPOGRAPHIE + Techniques de conservation préventive MUSEOGRAPHIE

Préceptes muséographiques Protection des oeuvres Qualité d observation Mise en scène Transitions / Hiérarchies lumineuses

Préceptes muséographiques Au XVIII ème siècle : Trois préceptes : «[ ] qu il n y ait ni trop ni trop peu d objets». «[ ] le lieu où l on met des tableaux doit être fort clair». «[ ] les objets ne doivent être exposés ni à la fumée, ni au grand soleil». Blondel d Azincourt

Préceptes muséographiques Au XVIII ème siècle : Couleur des cimaises [ ] privilégier le «cramoisi» [ ] de préférence au blanc qui éteint les tableaux [ ] et au vert qui ne les détache pas assez». Blondel d Azincourt

Préceptes muséographiques Vers 1900 : «[ ] Lorsque les tableaux se touchent en tout sens, comment apprécier une peinture délicate juxtaposée à des brutalités violentes?» «[ ] Il faudrait que chaque tableau put être isolé par une bande du fond commun de la tenture» «[ ] Le soucis de l architecte doit être que les objets exposés soient bien vus, et pour cela, qu ils soient bien éclairés. C est une question capitale en matière de musées.» (Julien. Guadet)

Préceptes muséographiques Dans les années 30 : «[ ] Le visiteur ne doit pas être ébloui par les fenêtres» «[ ] les statues doivent être plus éclaircies d un coté que de l autre pour conserver leur relief» «[ ] les tableaux doivent être plus éclairés que le reste de la pièce pour être mis en valeur» «[ ] les tableaux ne doivent renvoyer aucun reflet» (Louis Hautecoeur)

Préceptes muséographiques Dans les années 30 : «[ ] certains architectes américains [ ] en sont même arrivés à la conclusion que l éclairage artificiel, facile à régler, est préférable à l éclairage naturel» «[ ] L inconvénient de l éclairage artificiel est, évidemment le prix élevé du courant»! (Louis Hautecoeur)

Préceptes muséographiques Dans les années 60 : «[ ] Plus l ambiance est claire, plus il faut intensifier la quantité de lumière afin de rendre le contraste efficace «[ ] une bonne préservation des expôts exige des techniques d éclairage qui dégagent le moins de calories possible» «[ ] les ambiances sombres seront plus favorables à une bonne exposition que les ambiances claires (G.-H. Rivière, A. Desvallées)

Protection des oeuvres EFFET PHOTOCHIMIQUE CHALEUR / HYGROMETRIE PROTECTION PHYSIQUE

Protection des oeuvres

Protection des oeuvres

Protection des oeuvres Effet photochimique (Dégradations dues à la lumière) Principe multiplicatif (Durée & Niveaux Exposition) 100 Lux x 10 heures = 10 lux x 100 heures «Dose annuelle» : lux.heures Dangerosité des UV Filtres sur vitrages / absorption parois

Protection des oeuvres Sensibilité des oeuvres Œuvres «Sensibles» - Peintures à l huile Eclairage «Normal» 200 Lux x 10 heures/jour x 6 jours/semaine x 50 semaines ± 600 000 lux.heures

Protection des oeuvres Sensibilité des oeuvres Eclairage de secours 20 Lux x 16 heures/jour x 7 jours/semaine x 52 semaines ± 120 000 lux.heures

Protection des oeuvres Sensibilité des oeuvres Œuvres «très sensibles» - Tissus - Collages - Gouaches, etc. 50 Lux x 10 heures/jour x 6 jours/semaine x 50 semaines ± 150 000 lux.heures

Protection des oeuvres Sensibilité des oeuvres Œuvres «très fortement sensibles» - Pastels 15 Lux - Aquarelles - Dessins, etc. x 10 heures/jour x 6 jours/semaine x 50 semaines ± 45 000 lux.heures

Protection des oeuvres Sensibilité des oeuvres Œuvres «extrêmement sensibles» - Parchemins 20 Lux - Papyrus, etc. x 8 heures/jour x 6 jours/semaine x 3 mois ± 12 000 lux.heures

Protection des oeuvres Sensibilité à la lumière Classe Exposition Objets peu sensibles ou insensibles > 8 Pas de valeur limite Objets sensibles 5-7 600 000 lux / heures Objets très sensibles 4 150 000 lux / heures Objets fortement sensibles 3 84 000 lux / heures Objets très fortement sensibles 2 42 000 lux / heures Objets extrêmement sensibles 1 12 500 lux / heures ( base 3000 heures d exposition / an)

Protection des oeuvres Contradiction La sensibilité des œuvres à la lumière conduit à une baisse des niveaux d éclairement... La qualité d observation voudrait que l on augmente les niveaux d éclairement

Protection des oeuvres Bannissement des rayons solaires

Protection des oeuvres Blocage Géométrique Musée Rebeyrolles

Protection des oeuvres Blocage Géométrique Musée Rebeyrolles

Protection des oeuvres Blocage Géométrique Musée Rebeyrolles

Protection des oeuvres Blocage par diffusion Musée Rebeyrolles

Protection des oeuvres Blocage par diffusion Musée Rebeyrolles

Protection des oeuvres Blocage par Double-Diffusion Musée Rebeyrolles

Protection des oeuvres Blocage par Double-Diffusion Musée Rebeyrolles

Qualité d Observation Rendu des couleurs Température de couleur Homogénéité des luminances Absence de reflets

Qualité d Observation Rendu des couleurs - Ra 95-100 - Incandescence / Halogène - Halogénures Métalliques (HQI)

Qualité d Observation Température de couleur 2750 3600

Qualité d Observation Température de couleur 2500 2800

Qualité d Observation Température de couleur 2200 2400

Qualité d Observation Température de couleur 2000 2100

Qualité d Observation Température de couleur

Qualité d Observation Homogénéité des luminances

Homogénéité des luminances

Qualité d Observation Homogénéité des luminances

Qualité d Observation Homogénéité des luminances

Qualité d Observation Absence de reflets

Qualité d Observation Problèmes des fenêtres

Musée de l Areuse

Qualité d Observation Absence de reflets

Qualité d Observation Absence de reflets Fondation Miro

Qualité d Observation Musée du Louvre

Qualité d Observation Absence de reflets

Qualité d Observation Absence d ombre portée

Eclairage d objets

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Hiérarchies lumineuses Ménager les transitions lumineuses

Quelques exemples

La Salle des Etats du Louvre

La Salle des Etats du Louvre

Projet O. Chaslin Paris

1) Cône 4) 3) Corniche Verrière 5) primaire 2) Eclairage "Nuage" basse : Assure : Canalise Artificiel :: Atténue diffuse la transition et : Nappe les la réchauffe lumière rayons des tubes éventuellement au solaires luminances centre fluorescents directs du entre local (verre la la lumière (matériau (densité verrière extra-blanc (matériau progressive) diffusant) et les diffusant) cimaises clair, mat)

1) Chaque 4) cimaise 5) 3) Les 2) La Le L'incidence distribution rayons "Nuage" est illuminée lumineux atténue des des par rayons éclairements en luminance provenance portion lumineux de crée de la est de la un verrière la comprise portion "appel partie qui centrale visuel" opposée entre lui est 17 vers de directement de et la les la verrière 40, verrière paroissuperposée ce qui permet de limiter l'ombre portée (niveaux par sont les réduits bloqués cadres au centre) tout contrôlant les reflets

2) En vision 1) lointaine En vision (grands rapprochée formats), (petits les reflets formats), sont les éliminés reflets sont par la impossibles présence du "Nuage"

Projet I. Rota / J.-Th. Bloch

Projet Lorenzo Piqueras

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Musée du Louvre

Salle des Mays, Musée d Arras

1) Cône primaire : Eclairage du sol Vision du ciel

2) Cône secondaire : Eclairage des cimaises

3) Cône tertiaire : Eclairage des corniches

4) Point de tir éclairage artificiel

5) Absence de reflets

Fondation Miro

Fondation Miro

Musée de Grenoble Arch. Groupe 6, Ph. Macary, O. Félix Faure

Musée de Grenoble

Musée de Grenoble

Musée de Grenoble

Musée de Grenoble 300 100

Musée de Grenoble 200 200

Fondation Mesnil

Fondation Mesnil

Fondation Mesnil

Fondation Mesnil

Fondation Beyeler

Fondation Beyeler

Fondation Beyeler

Fondation Beyeler

Fondation Beyeler

Guggenheim Bilbao

Guggenheim Bilbao

Guggenheim Bilbao