Macroscopie. Microscopie. Conclusions

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Transcription:

Macroscopie Ce référentiel concerne les tumeurs épithéliales malignes de l ovaire. L enregistrement de tous les dossiers de cancer de l ovaire en RCP doit être systématique. Proposer une participation à des études de recherche clinique dans la mesure du possible. Les tumeurs rares de l ovaire peuvent faire l objet d un enregistrement et/ou d un avis de RCP grâce au site : www. ovaire-rare.org. Les tumeurs de l ovaire à la limite de la malignité seront prises en charge conformément aux recommandations du Centre de Référence des Tumeurs Rares Gynécologiques (CTRG). Une consultation oncogénétique est indiquée chez les patientes de moins de 60 ans (Cf. référentiel Sein, partie oncogénétique). Ce référentiel régional est conforme aux recommandations de bonnes pratiques cliniques de l Institut National du Cancer (INCa) : guide ALD «Cancer de l ovaire» publié en mars 2010 conjointement par la HAS et l INCa destinés aux médecins traitants. Ce guide explicite la prise en charge optimale et le parcours de soins d un patient admis en ALD. Il s accompagne de la liste des actes et prestations habituellement nécessités pour une prise en charge de qualité. recommandations INCa de prise en charge spécialisée des cancers gynécologiques : chirurgie prophylactique dans les cancers avec prédisposition génétique (août 2009) traitement chirurgical du cancer de l ovaire (juin 2009) traitements adjuvants et de consolidation du cancer de l ovaire (juin 2009). Cf. référentiel Tumeurs borderlines de l ovaire, page 25. Description de tous les prélèvements adressés au laboratoire : cytologique : liquide péritonéal, ponction, histologique : péritonéaux, ganglionnaires, appendice, pièce d ovariectomie ± salpingectomie ± hystérectomie ± annexe controlatérale. Description de la tumeur : taille, poids, aspect, végétations endo et/ou exokystiques, rupture capsulaire. Des prélèvements sont réalisés tous les centimètres dans la plus grande dimension de la pièce d ovariectomie. Microscopie Etude de tous les prélèvements adressés au laboratoire. Description des principaux éléments morphologiques permettant de classer la tumeur selon le type histologique OMS ou Silverberg, en précisant le grade de différenciation. Conclusions Doivent figurer dans les conclusions du compte-rendu : le type histologique OMS et le grade de différenciation pour les tumeurs épithéliales de l ovaire, grading selon l OMS ou Silverberg recommandé tous les éléments nécessaires au clinicien pour établir la classification FIGO (extension aux organes de voisinage, caractère invasif ou non des implants, nature du liquide péritonéal, ) en cas de maladie inopérable, un maximum d informations doivent être obtenues sur la cytologie (immunohistologie si possible) en cas de doute sur la résécabilité, il faut privilégier une cœlioscopie (approche médiane) pour compléter l évaluation (Cf. Score de Fagotti, page 15). Classification des tumeurs de l ovaire (OMS 2003). Tout compte-rendu anatomo-pathologique d une tumeur de l ovaire doit comporter les éléments descriptifs suivants : 10 11

FIGO 2002 et TNM 2009 (7 ème édition) Cat. T Cat. N Cat. M Stades FIGO T1 N0 M0 Stade I T1a N0 M0 Stade I A T1b N0 M0 Stade I B T1c N0 M0 Stade I C T2 N0 M0 Stade II T2a N0 M0 Stade II A T2b N0 M0 Stade II B Définition Tumeur limitée aux ovaires (un ou les 2) tumeur limitée à un seul ovaire ; capsule intacte, sans tumeur à la surface de l'ovaire ; pas de cellules malignes dans le liquide d'ascite ou de lavage péritonéal tumeur limitée aux deux ovaires ; capsules intactes, sans tumeur à la surface de l'ovaire ; pas de cellules malignes dans le liquide d'ascite ou de lavage péritonéal tumeur limitée à 1 ou aux 2 ovaires, avec soit rupture capsulaire, soit tumeur à la surface des ovaires, soit cellules malignes présentes dans le liquide d'ascite ou de lavage péritonéal. Tumeur intéressant 1 ou les 2 ovaires avec extension pelvienne extension et/ou greffes utérines et/ou tubaires ; pas de cellules malignes dans le liquide d'ascite ou le liquide de lavage péritonéal extension à d'autres organes pelviens ; pas de cellules malignes dans le liquide d'ascite ou le liquide de lavage péritonéal T3 et/ ou N1 M0 Stade III T3a N0 M0 Stade III A T3b N0 M0 Stade III B T3c Tous T et/ ou N1 Tous N M0 M1 Stade III C Stade IV Tumeur intéressant 1 ou les 2 ovaires, avec extension péritonéale microscopiquement confirmée en dehors du petit bassin et/ou existence d'une atteinte ganglionnaire régionale métastases péritonéales microscopiques en dehors du petit bassin métastases péritonéales macroscopiques en dehors du petit bassin 2 cm dans leur plus grande dimension métastases péritonéales extrapelviennes >2 cm sans leur plus grande dimension et/ou atteinte ganglionnaire régionale Métastases à distance Conduite à tenir devant une tumeur ovarienne (3) Cf. document «Prise en charges des tumeurs frontières de l ovaire» (CTRG), Cf. page suivante, (3) Cf. page 18. 12 13

Bilan pré-chirurgical d une tumeur ovarienne suspecte de malignité Cf. page 25, Cf. référentiel Oncogériatrie La cœlioscopie exploratrice s impose comme le meilleur outil pour l évaluation de la résécabilité initiale, avec possibilité de calculer le score de Fagotti. Les orifices de trocard doivent être si possible placés sur la ligne médiane et réséqués lors de la cytoréduction. Le calcul de l index de carcinose péritonéale (PCI) de Sugarbaker est possible, mais ce dernier a été validé pour la laparotomie. L utilisation de scores permet la réalisation d un compte-rendu détaillé, essentiel pour la prise en charge thérapeutique. L objectif de la chirurgie est la résection tumorale macroscopiquement complète. Les critères de non résécabilité sont : une carcinose péritonéale étendue d emblée inextirpable plus de 3 segments digestifs atteints une carcinomatose diffuse du mésentère une atteinte majeure du hile hépatique et/ou du hile splénique. Pour les stades II à IV : la laparotomie exclusivement exploratrice devrait être évitée sauf en cas de situation d urgence, de masse ovarienne symptomatique ou d exploration cœlioscopique impossible en cas de doute sur la résécabilité, privilégier la voie cœlioscopique. Le traitement des formes initialement inopérables est abordé comme un cas particulier (Cf. page 10). La chimiothérapie intrapéritonéale n est actuellement pas un standard en Europe (Cf. chapitre chimiothérapie, page 20). Scores d évaluation L utilisation d un score d évaluation de l extension de la carcinose est recommandée : lors de la cœlioscopie d évaluation : score de Fagotti : ce score, validé pour la cœlioscopie, décrit l extension de la maladie tumorale en fonction de la présence des atteintes suivantes : atteinte massive du grand épipoon (atteinte de la grande courbure gastrique) carcinose péritonéale (carcinose extensive et/ou carcinose non résécable) carcinose diaphragmatique (infiltration du muscle et/ou nodules confluents sur plus de 50 % de la surface) rétraction mésentérique (atteinte de la racine du mésentère et/ou nodules infiltrant le mésentère et/ou atteinte non éligible à une destruction par coagulation) atteinte du tube digestif (atteinte nécessitant une résection digestive et/ou présence d une miliaire carcinomateuse du grêle) infiltration de l estomac métastases hépatiques. Chaque item est coté de 0 à 2. Le score total, pouvant varier de 0 à 14, est obtenu en additionnant le score pour chaque atteinte prise en compte (score=0 si atteinte absente, score=2 si atteinte présente). La chirurgie d exérèse est incomplète chez 100 % des patientes dont le score est 8. 14 15

lors de la laparotomie médiane avec pour objectif de faire l exérèse complète : Peritoneal Cancer Index (PCI) de Sugarbaker. Initialement conçu pour décrire l extension de la carcinose des cancers digestifs lors de la laparotomie, ce score a été ensuite validé dans l ovaire. Le score PCI est la somme des scores attribués à 13 régions abdomino-pelviennes (Cf. régions abdomino-pelviennes prises en compte pour le calcul du score PCI) : mesurer l implant tumoral possédant le plus grand diamètre dans chaque région attribuer un score de 0 à 3 à chaque région selon la taille de l implant tumoral additionner les scores des 13 régions pour obtenir le score total, pouvant varier de 0 à 39. Taille de la tumeur Score Tumeur absente ou non visible 0 Tumeur <0,5 cm 1 0,5 cm Tumeur 5,0 cm 2 Tumeur >5,0 cm ou confluente 3 Compte-rendu opératoire Le compte-rendu opératoire doit comporter : les antécédents utiles la description de la stratégie de traitement (chirurgie première ou d intervalle après X cures) le score PCI de Sugarbaker d évaluation de l extension de la carcinomatose péritonéale la description des gestes réalisés le score CCR décrivant la taille du reliquat tumoral en fin d intervention (taille du plus gros nodule) CC0 : pas de résidu CC1 : résidu 2,5 mm CC2 : 2,5 mm < résidu 2,5 cm CC3 : résidu >2,5 cm. Voir le compte-rendu standardisé de laparotomie «ovaires» Voir le compte-rendu de cœlioscopie Evaluation nutritionnelle pré-chirurgicale IMC : normal entre 18,5 et 25 kg/m² Pourcentage d amaigrissement : formule : L albumine : (poids habituel - poids actuel) poids habituel 100 : un amaigrissement supérieur à 10 % traduit une dénutrition pour un amaigrissement >25 % : le pronostic vital est engagé. demi-vie de 21 jours (40< N<45 g/l) <30 g/l= dénutrition sévère. La pré-albumine : demi-vie courte 48 heures : indicateur précoce 200< N<400 mg/l <150 mg/l : dénutrition sévère. Stratification du risque nutritionnel (Grade Nutritionnel (GN)) GN1: patient non dénutri ET chirurgie non à risque élevé de morbidité ET pas de facteur de risque de dénutrition GN2 : patient non dénutri ET présence d au moins un facteur de risque de dénutrition OU chirurgie avec un risque élevé de morbidité GN3 : patient dénutri ET chirurgie non à risque élevé de morbidité GN4 : patient dénutri ET chirurgie avec un risque élevé de morbidité. Prise en charge diététique il est conseillé de proposer à tout patient de GN2 ou 3, une prise en charge nutritionnelle préopératoire : conseils diététiques et compléments nutritionnels (GN2) compléments nutritionnels, nutrition entérale ou parentérale (GN3) en postopératoire, il faut instaurer, dès les premières heures un support nutritionnel chez les patients dénutris (GN3-4) qu ils aient reçu ou non un support nutritionnel préopératoire. Analgésie péri-opératoire Dans le cadre de la prise en charge des cancers de l ovaire, intérêt de la mise en place d une péridurale préopératoire pour assurer l analgésie postopératoire en diminuant le recours aux morphiniques. 16 17

Arbre décisionnel L arbre page suivante concerne la chirurgie des tumeurs épithéliales de l ovaire : *Femme jeune désireuse de grossesse : discussion collégiale avec le service d obstétrique et de procréation médicalement assistée. Cf. page 12. au carboplatine et au paclitaxel, est indiqué en traitement de 1 ère ligne des stades avancés (stades FIGO IIIB, IIIC et IV) du cancer épithélial de l ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif. Le bévacizumab, est recommandé à la posologie de 15 mg/kg de poids corporel administré une fois toutes les 3 semaines, en perfusion intra-veineuse. Le bévacizumab est administré en association au carboplatine et au paclitaxel jusqu à 6 cycles de traitement, suivis de bévacizumab en monothérapie en continu jusqu à progression de la maladie ou jusqu à 15 mois maximum ou jusqu à toxicité inacceptable, selon ce qui survient en premier». Une étude japonaise récente a montré une amélioration de la survie sans progression et de la survie globale à 3 ans en administrant le paclitaxel sous forme hebdomadaire (80 mg/m²/semaine). Chez des patients fragiles, un schéma associant carboplatine hebdomadaire (AUC2) au paclitaxel hebdomadaire peut aussi être proposé. Il n y a pas, à ce jour, de données permettant d associer du bévacizumab à l administration d une chimiothérapie néoadjuvante. Après la chirurgie d intervalle, c est une décision de RCP, en fonction du risque (anastomoses, antécédent de thrombose ou d hémorragie) et du résidu à la fin de la chirurgie d intervalle, qui fera retenir ou non l indication de l adjonction de bévacizumab à la chimiothérapie (Cf. recommandations de Saint Paul de Vence). Trois études randomisées ont démontré une amélioration significative de la survie globale grâce à une chimiothérapie intrapéritonéale par rapport à une chimiothérapie classique par voie intra-veineuse. Ces résultats ont été obtenus, au prix d une importante toxicité, dans des équipes entraînées. La chimiothérapie intrapéritonéale n est pas recommandée en dehors d une étude clinique. Chimiothérapie lors de la prise en charge initiale Le schéma recommandé associe le carboplatine (AUC 5) au paclitaxel 175 mg/m², administré toutes les 3 semaines pour 6 cures, et au bévacizumab. Chimiothérapie pour maladie localement évoluée ou métastatique Le bévacizumab a obtenu une AMM pour le traitement en 1 ère ligne du cancer de l ovaire, sur les résultats des études pivots GOG-0218 et ICON7 : «bévacizumab, en association 18 19

Chimiothérapie des rechutes Le schéma thérapeutique est adapté selon la situation : selon les recommandations de Saint Paul de Vence (2012). Platine résistante / réfractaire (rechute <6 mois ou progression sous traitement) Platine partiellement sensible (rechute 6-12 mois) = Monochimiothérapie = Association Options de traitement : Options de traitement d'efficacité prouvée et équivalente : doxorubicine paclitaxel hebdomadaire topotécan (schéma 5j/3 semaines + efficace et + toxique qu'hebdo) gemcitabine Ascite réfractaire : catumaxomab (REMOVAB ) Cytotoxiques avec une certaine efficacité en rechute précoce (mais non comparés à un produit de référence) : vépéside, altrétamine, capécitabine, pémétrexed, trabectedine, camptotécine, cyclophosphamide, ifosfamide, melphalan, vinorelbine Standard + gemcitabine + bévacizumab + doxorubicine Trabectedine + doxorubicine Platine sensible (rechute >12 mois) = Association à base de platine Options de traitement : Standard + gemcitabine + bévacizumab + doxorubicine Alternatives + paclitaxel + gemcitabine Si allergie au carboplatine cisplatine + paclitaxel cisplatine + gemcitabine doxorubicine + trabectedine L étude OCEANS (phase III randomisée en double aveugle) a évalué l apport du bévacizumab à des chimiothérapies chez des patientes en rechute sensibles aux sels de platine et a permis de valider une nouvelle indication du bévacizumab : le bévacizumab, en association au carboplatine et à la gemcitabine, est indiqué chez les patientes adultes atteintes d un cancer épithélial de l ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif, en première récidive, sensible aux sels de platine et qui n ont pas été préalablement traitées par du bévacizumab ou d autres inhibiteurs du VEGF ou d autres agents ciblant le récepteur du VEGF. Le bévacizumab est administré en association au carboplatine et à la gemcitabine pendant 6 cycles, et jusqu à 10 cycles, suivis du bévacizumab en monothérapie continu jusqu à progression de la maladie. Le bévacizumab est recommandé à la dose de 15 mg/kg de poids corporel administré une fois toutes les 3 semaines, en perfusion intra-veineuse. L étude AURELIA (phase III randomisée) a testé l apport du bévacizumab à une monochimiothérapie conventionnelle chez des patientes considérées comme résistantes au platine (intervalle libre de moins de 6 mois). Cette étude montre un bénéfice significatif en survie sans progression et une augmentation significative du taux de réponse objective. Une extension de l AMM est en attente. Traitement complémentaire des cancers épithéliaux de l ovaire La participation aux essais cliniques est à privilégier. Le traitement complémentaire doit être envisagé le plus rapidement possible après la chirurgie (4 à 6 semaines). Tumeurs de stades IA, IB, IC ou IIA Tumeurs de stade IIB, IIC, III ou IV Cf. page 23, Cf. page 18, (3) Cf. bilan page 22. (3) 20 21

Patientes inopérables d emblée Cf. page 14, Cf. page 18. Bilan d évaluation Il est réalisé éventuellement en cours de traitement et de façon systématique en fin de traitement complémentaire des cancers épithéliaux de l ovaire. Tumeurs ovariennes à la limite de la malignité Elles sont abordées dans les recommandations de l Observatoire Francophone des Tumeurs Malignes Rares gynécologiques, provenant du site www.ovairerare.org. Cas particulier : femme jeune désireuse de grossesse : discussion collégiale avec le service d obstétrique et procréation médicale assistée chirurgie conservatrice pas de traitement complémentaire. Cf. page 18, Cf. essais cliniques. Les modalités de la surveillance post-thérapeutique d une tumeur épithéliale maligne de l ovaire en rémission complète après traitement initial ne sont pas clairement définies. La surveillance sera adaptée en fonction du risque histologique et du risque de récidive. En l état actuel des connaissances, une surveillance comportant un dosage régulier du marqueur CA 125 ne permet pas d améliorer la survie. Toutefois, un examen clinique tous les 4 à 6 mois les cinq premières années, éventuellement complété par un dosage du marqueur CA 125 si initialement élevé et par une imagerie (TDM thoraco-abdomino-pelvienne ou PET- Scan selon imagerie initiale) peut être proposé. La réalisation d une mammographie annuelle est préconisée. Une hormonothérapie substitutive œstroprogestative, à la dose minimale active et si la patiente est symptomatique, peut être proposée en l absence de contre-indication et de mutation BRCA1-BRCA2. 22 23

Pour les patientes et leurs proches, des informations sont disponibles sur le site de l Institut National du Cancer, notamment dans le cadre des Guides cancer info. Ce programme est mené par l INCa, en partenariat avec la Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer, la Ligue nationale contre le cancer, la Fédération Hospitalière de France, la Fédération Nationale de Cancérologie des Centres Hospitaliers Régionaux et Universitaires, la Fédération française de Cancérologie des Centres Hospitaliers Généraux, l Union Nationale Hospitalière Privée en Cancérologie et la participation de nombreuses sociétés savantes. Cf. site de l INCa : Guides cancer info. Un guide est également accessible sur le site de la Ligue Contre le Cancer. L âge du diagnostic est plus jeune de 10 ans par rapport à celui des tumeurs épithéliales. Les récidives sont tardives, au-delà de 10 ans. Prévoir une congélation tumorale. Déclaration sur le site des tumeurs rares gynécologiques pour les tumeurs borderlines mucineuses et borderlines infiltrantes. Un traitement cœlioscopique est possible. Pas d indication de chimiothérapie si pas d implants invasifs. Tumeur de stade I macroscopique Cf. page 26. 24 25