Allocution de Madame Ellen A. Goldstein, Résident Représente Banque mondiale Burkina Faso A l occasion du lancement de la publication de la Banque mondiale intitulée «Les connaissances autochtones - Des approches locales pour un développement global» (21 octobre 2004, Ouagadougou) Monsieur le Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et des agences de coopération bilatérales, Mesdames et Messieurs les Représentants des ONG, d Associations et de la Société civile, Collègues du bureau de la Banque mondiale au Burkina Faso, Mesdames, Messieurs, Chers invités. Permettez-moi d abord de remercier Monsieur le Ministre, pour avoir accepté notre invitation de présider le lancement de la version française de la publication de la Banque mondiale intitulée, " Les connaissances autochtones - Des approches locales pour une développement global ". Monsieur le ministre, nous sommes énormément honorés par votre présence. 1
Le lancement de cette publication est très importante pour la Banque Mondiale, car elle marque le cinquième anniversaire du Programme «Savoirs Locaux au service du développement» de la Banque mondiale, Région Afrique. Ce Programme a été développé à partir de 1998, pour répondre à l appel lancé par les responsables de gouvernements et de la société civile, à la Conférence Mondiale sur le Savoir Global, tenue à Toronto au Canada en mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept. L objectif était de permettre à la Banque mondiale de s instruire du savoir et des pratiques de développement à base communautaire et les incorporer au programme appuyé par la Banque. Dans le contexte des projets de développement, les savoirs locaux (SL), s ils sont mieux exploités, peuvent permettre une meilleure adaptation des connaissances au niveau mondial. Trois objectifs de base ont guidé le lancement du programme savoirs locaux au service du développement : 1. élever la prise de conscience sur leur importance ; 2. accroître les capacités locales pour la documentation et des échanges des savoirs locaux ; 3. appliquer les savoirs locaux aux programmes de développement. Le fait d intégrer les savoirs locaux devrait permettre d aboutir à une meilleure appropriation, de meilleurs résultats, et une plus grande pérennisation des acquis des programmes de développement. 2
Nous avons beaucoup appris pendant les cinq dernières années. Nous voyons également une tendance croissante d intégration des pratiques locales dans les programmes de développement pour de meilleurs résultats. Le choix du Burkina pour le lancement de la version française du document publié en trois langues (français anglais et swahili) est inspiré par le fait que le Burkina a beaucoup contribué à la réalisation du présent document non seulement en partageant les connaissances profondes de ses terroirs, mais aussi en opérationnalisant certaines idées novatrices. C est pourquoi vous trouverez dans ce document plusieurs exemples de l utilisation des savoirs locaux pour de meilleurs résultats de développement au Burkina : La Banque appuie la promotion de la technique du ZAI depuis 2002 pour améliorer la productivité agricole ; l association Manegbzanga a lancé un programme expérimental utilisant la langue Mooré comme base d apprentissage du Français pour les enfants vulnérables ; Les agriculteurs de Bonam dans le Namentenga ont partagé leurs connaissances et savoirs locaux à mieux prédire la saison hivernale. Pour l avenir, ce document donne une perspective favorable qui permettra entre autres, une généralisation, et une plus grande publicité sur les pratiques réussies basée sur les savoirs locaux. Il encourage l accroissement des capacités des communautés à partager et à mettre en application leurs 3
savoirs locaux ainsi que l élaboration de protocoles novateurs pour la validation et la protection des savoirs locaux. Cette initiative de la Banque Mondiale a reçu au niveau du continent africain l appui du Président Benjamin Mkapa de la Tanzanie qui est lui même auteurs de plusieurs articles de la publication. Dans le premier article, le Président tanzanien nous donne un conseil et je voudrais conclure mon intervention avec ces mots : je cite «je recommande aux experts, aux politiciens et aux bureaucrates, aux enseignants et aux étudiants de s instruire humblement des cas (présentés dans ce document). Ce ne sont pas des instructions, des recettes ou des raccourcis pour le développement et ils ne cherchent pas non plus à donner une vision romantique du savoir et des traditions locaux ou à suggérer que le savoir universel ne compte pas. Il montre plutôt que la meilleure combinaison menant au développement durable viendrait d une synergie entre le savoir global et le savoir local». Fin de citation. Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs, je ne peux rien ajouter aux bons conseils du Président Mkapa, mais, encore merci d être venus. Je vous remercie. 4
Pour ce faire un plan d action en six points a été proposé : 1. Expansion des pratiques réussies de Savoirs Locaux en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de développement pour le millénaire (ODM) 2. Améliorer les capacités des communautés locales à développer, partager et appliquer leur SAVOIR LOCAL 3. Développer des protocoles innovants pour la validation et la protection du savoir local 4. Réaliser un modèle pour évaluer le savoir local et mesurer son impact 5. Constituer un fond d innovation pour favoriser la réussite des pratiques du savoir local 6. Organiser une conférence mondiale sur les savoirs locaux pour motiver les partenaires de développement à supporter ce programme. 5