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CATE - Station Expérimentale de Vézendoquet - 29250 ST POL DE LEON HORTICULTURE ORNEMENTALE RESUME DES EXPERIMENTATIONS 2014 Programmes de fertilisation avec surfaçage PEPINIERE ORNEMENTALE Qualité des plantes en conteneurs Dans cet essai, différents programmes de fertilisation ont été comparés sur Viburnum tinus, Azalée japonaise Mme Van Hecke, Rhododendron Mme Masson : Modalité n Fertilisation incorporée au rempotage Engrais Durée de libération Dose Fertilisation par surfaçage (juin) Engrais Durée de libération Dose Dose totale apportée 1 Osmocote Exact Standard 12-14 mois 4 Kg/m3 Osmocote pro 8-9 mois 3 kg /m3 7 kg /m3 2 Osmocote Exact Standard 12-14 mois 4 Kg/m3 Osmocote Top dress 4-5 mois 3 kg /m3 7 kg /m3 3 Osmocote Exact Standard 12-14 mois 3 Kg/m3 Osmocote pro 8-9 mois 3 kg /m3 6 kg /m3 4 Osmocote Exact Standard 12-14 mois 3 Kg/m3 Osmocote Top dress 4-5 mois 3 kg /m3 6 kg /m3 5 Osmocote Exact Hi-End 12-14 mois 4 Kg/m3 Osmocote pro 8-9 mois 3 kg /m3 7 kg /m3 6 Osmocote Exact Hi-End 12-14 mois 3 Kg/m3 Osmocote Top dress 4-5 mois 3 kg /m3 6 kg /m3 7 Nutricote T180 + T140 2 Kg/m3 + 2 Kg/m3 Fertil Top Plus 3-4 mois 3 kg /m3 7 kg /m3 Le climat de l année 2014 a été favorable à l expression de différences entre les modalités testées. Ces différences sont relativement fortes sur Azalée et Viburnum et un peu moins sur Rhododendron. Les principales observations sont les suivantes : - Effet de la dose d engrais au rempotage : pour l engrais Osmocote Exact Standard 12-14 m, un rempotage avec 3 kg d engrais/m3 se traduit par une qualité des végétaux nettement inférieure à celle obtenue avec une dose de 4 kg/m3. Ce constat est très vrai sur Azalée et Viburnum mais l est beaucoup moins sur Rhododendron. Avec 3 kg d engrais/m3, la ramification à la base des plantes est fortement affectée, la croissance estivale est plus faible en général et la coloration du feuillage plus claire. Pour l Osmocote Hi End 12-14 mois, l effet de la dose au rempotage est identique. - Effet de l engrais utilisé au rempotage : globalement, avec l Osmocote Hi End 12-14 mois, les peuplements sont moins homogènes qu avec l Osmocote Exact Standard. Le programme de fertilisation élaboré avec les engrais de la gamme Nutricote donne de très bons résultats dans cet essai pour toutes les espèces : les plantes sont bien ramifiées à la base, la croissance estivale a été soutenue et le feuillage est très bien coloré. Les plantes sont équilibrées et restent compactes. Les peuplements sont homogènes.

- Effet de l engrais de surfaçage : l engrais de surfaçage Osmocote Top Dress a un effet très positif sur la croissance estivale et la coloration du feuillage par rapport à l utilisation de l Osmocote Pro 8-9 mois. 2 facteurs interviennent dans cet effet : la vitesse d action combinée à une libération de plusieurs mois et un pourcentage d azote plus élevé. Pour le programme Nutricote, l engrais de surfaçage Fertil Top Plus combine également ces 2 modalités d action avec un très bon résultat final. - Interaction fertilisation au rempotage et surfaçage : en ce qui concerne l importance de la ramification à la base des plantes qui est un critère de qualité essentiel, la diminution de la dose d engrais au rempotage n est que peu compensée par l utilisation d un engrais de surfaçage performant qui permet par contre un gain important au niveau de la croissance en partie haute de la plante. - Effet de l utilisation d un paillage : pour les modalités décrites ci-dessus, un paillage pour lutter contre les adventices a été utilisé. L utilisation d un paillage se révèle être un facteur très important à prendre en considération pour la fertilisation. En effet, avec le paillage, le volume de substrat utilisé est inférieur d environ 20 %. Quelques-unes des modalités précédentes ont été réalisées avec et sans paillage. Sur Viburnum et Azalées, le résultat est nettement plus favorable avec une meilleure présentation des plantes pour les modalités sans paillage par rapport aux modalités avec paillages (ramification et croissance plus forte, coloration du feuillage plus prononcée). Par contre, sur Rhododendron, le résultat est inverse. Sur cette espèce, une dose de 4 kg/m3 d engrais au rempotage sans paillage va plutôt être légèrement pénalisante alors qu avec une même concentration mais avec un paillage, la dose d engrais apportée/conteneur sera plus adaptée. Limitation du lessivage des éléments fertilisants en pépinière hors-sol Dans cet essai réalisé sur Escalonia, on a observé l évolution du lessivage des nitrates et des autres éléments fertilisants pour différents programmes de fertilisation par des engrais à libération programmée. De 2010 à 2013, dans des essais similaires, on avait observé 3 phases assez nettes au cours de la culture : - une période de faible lessivage des nitrates du début de la culture jusqu au mois de mars. - une période où le risque de lessivage des nitrates augmente, de mars jusqu à mai, lié à l augmentation de la fréquence des arrosages et aux pluies lorsque les plantes sont sorties alors que leurs besoins minéraux restent limités du fait de leur croissance encore peu importante. - après mai, le lessivage se poursuit pour les différents éléments minéraux mais pas pour les nitrates qu on ne retrouvait plus dans les percolats bien que les irrigations soient importantes et entraînent un fort drainage. Ces phases sont plus ou moins décalées dans le temps selon le climat de l année. L expérimentation de 2014 complète ces informations. La période de risque élevé de lessivage des nitrates au printemps a eu lieu de mars à avril. Ce lessivage a été accru avec l utilisation d un 8-9 mois au rempotage par rapport à un 12-14 mois et par l augmentation de la dose de 12-14 mois au rempotage. L utilisation d engrais de surfaçage réactifs entraine une augmentation sensible du lessivage des nitrates en période estivale. Cet essai montre l importance du développement de la plante et donc de sa consommation sur le risque de lessivage. Toutefois, la proportion de nitrates lessivés par rapport aux apports reste relativement faible (moins de 7-8 % dans le meilleur des cas). L évolution du lessivage des sels minéraux totaux est différente de celle des nitrates et est plus progressive tout au long de l année. Cette dernière est très liée à la charge naturelle en éléments minéraux de l eau d irrigation. Substrat avec Miscanthus L incorporation de Miscanthus broyé dans le substrat (pour diminuer le % d écorce) a donné des résultats beaucoup plus intéressants cette année que l année dernière où les substrats avaient évolués de façon très négative au cours de la culture. En 2014, le Miscanthus broyé utilisé était très sec au moment du rempotage et la tourbe servant de base au substrat était une tourbe blonde irlandaise fibreuse. Les

pourcentages de Miscanthus testés ont été de 20 et 30 % alors qu en 2013 nous étions montés jusqu à 40 %. Dans cet essai, la qualité des plantes d Azalée japonaise est légèrement inférieure lorsque du Miscanthus est introduit dans le substrat mais reste tout à fait correcte. Avec 30 % de Miscanthus, les plantes sont moins ramifiées. Avec 20 % de Miscanthus, la croissance est un peu plus faible. Sur Myrthe, les pertes de croissance ont été plus fortes avec la présence de Miscanthus dans le substrat, avec moins de ramifications et un peuplement plus irrégulier. Le Miscanthus diminue assez fortement la réserve en eau du substrat, notamment en début de culture. Ce facteur a plus affecté les Myrthes que les Azalées. Avec l introduction de ce produit dans le substrat, la gestion des irrigations pourrait être plus risquée pour la culture d espèces exigeantes en eau. Amélioration de la qualité Du jeune plant à la plante finie L adaptation de la qualité des végétaux au marché à travers une démarche de filière prenant en compte la qualité des jeunes plants et leur élevage jusqu à la plante finie apparait à un nombre de plus en plus important d acteurs comme une nécessité stratégique pour le maintien de la compétitivité des pépinières françaises face à la concurrence européenne. En effet, la qualité des jeunes plants utilisés en pépinière ornementale détermine une part importante de la qualité du produit final et le coût de production lors de l élevage (organisation des chantiers de rempotage, nombre de tailles, taux de réussite, homogénéité des lots ). Ce projet vise à adapter la qualité des jeunes plants offerts par les multiplicateurs français afin d améliorer la compétitivité et la qualité des végétaux fournis par les pépiniéristes éleveurs. Sans cette prise en considération, la mainmise des multiplicateurs étrangers entraînera à terme l affaiblissement de la pépinière française dans son ensemble et aboutira à une situation concurrentielle également défavorable à la distribution. Ce projet comporte 3 axes de travail : 1) Axe 1 : sur quelques espèces, comparaison de cultures soit issues d une multiplication en motte de culture (type Fertis, Jiffy), soit issues d une multiplication en plaque alvéolée traditionnelle. Les cultures seront menées de la multiplication jusqu à la phase de commercialisation de façon à observer les répercussions du process sur la qualité finale des produits, les taux de réussite aux différentes étapes, les coûts de production, les opérations culturales nécessaires, les temps de travaux. 2) L axe 2 porte sur l amélioration de la ramification des jeunes plants en travaillant sur les techniques de multiplication et notamment, la gestion des pieds-mères, la production de boutures plus herbacées que ce qui est fait traditionnellement, l utilisation de régulateurs de croissance et le type de motte de culture. 3) Axe 3 : cet axe porte sur la production de gros conteneurs (C5L, C7L) à partir de jeunes plants en mottes de culture (type Fertis, Jiffy) de façon à raccourcir fortement les cycles de production par rapport aux méthodes traditionnelles nécessitant l élevage de pré-conteneurs. Pour ce type de schéma, l optimisation de la fertilisation qui a été identifiée comme un facteur limitant de la croissance sera également un axe de travail afin de bénéficier de tout le potentiel de croissance des jeunes plants.

Désherbage en pépinière hors-sol Méthodes alternatives au désherbage chimique - Paillage Les plantes cultivées avec les paillages ont une qualité et une présentation équivalentes aux plantes témoins. L enherbement par les adventices a été faible au début du printemps puis s est nettement accru ensuite, avec notamment de fortes levées de saules à la fin du printemps et au début de l été. Dans cet essai, l efficacité du Miscanthus broyé (calibre 0,5 à 1 cm) comme paillage a été correcte puisque 85 % des conteneurs ne présentent aucune adventice au début du mois de septembre lorsqu une épaisseur de 3 cm de ce produit est utilisée. Avec une épaisseur de 2 cm de ce produit, cette valeur descend à 80 %. Le paillage Klasmann s est montré moins intéressant pour lutter contre les adventices, en particulier. Une trop forte proportion d éléments fins est probablement la cause de ce manque d efficacité. Pour ce paillage, la différence d efficacité en fonction de l épaisseur posée est nettement plus importante. Ainsi, avec seulement 2 cm de paillage, le % de conteneurs sans adventice tombe à 60 % au début du mois de septembre alors qu il est de 82,5 % avec une épaisseur de 3 cm. Interaction entre paillage et fertilisation en pépinière hors-sol Avec le développement du paillage en production, et notamment du paillage de Miscanthus, des problèmes de faim d azote dans des cultures paillées ont été observés. On soupçonnait que le compostage de ce produit dont le C/N est très élevé (C/N > 100) pourrait être la cause de ce problème. Sur Eleagnus, on a donc comparé différents programmes de fertilisation avec ou sans paillage de Miscanthus. Mais dans cet essai, on a veillé à ce que le volume de substrat utilisé par conteneur soit identique, qu il y ait ou non du paillage. Pour chaque modalité de fertilisation, jusqu au début du mois de juin, on n a pas vu de différences entre la modalité paillée et celle non paillée. Ensuite, une fois les plantes sorties à l extérieur, les modalités paillées ont eu une meilleure croissance que les modalités non paillées. Les plantes non paillées ont été en fait un peu plus limitées en eau en juin et juillet que les plantes paillées qui consommaient un peu moins d eau et en fonction desquelles les irrigations étaient réglées. Dans un autre essai où le volume de substrat rempoté par conteneur a été plus faible pour les plantes avec du paillage (bois broyé de Klassman) par rapport aux plantes non paillées de façon à laisser de la place au paillage, on observe une croissance moins forte, moins de ramifications et une couleur du feuillage moins intense dans les modalités paillées. Dans ce cas de figure, la quantité d engrais/pot mise au rempotage est plus faible d environ 20 %. C est ce qui explique les différences entre modalités paillées et non paillées. Ces références laissent penser que le paillage de Miscanthus n a pas entrainé de faim d azote liée à un éventuel compostage. Par contre, la question du volume de substrat utilisé par conteneur lorsqu on met du paillage apparait comme un élément important à prendre en considération pour ne pas avoir d interaction entre la fertilisation incorporée au rempotage et le paillage et d effet sur la croissance et la qualité des végétaux. Maîtrise de l architecture et de la floraison des arbustes - Elargissement de la gamme Lagerstroemia L objectif de départ était d obtenir des plantes en C3L, suffisamment ramifiées, à port équilibré, pas trop hautes et possédant la capacité de fleurir. La culture est réalisée sous abris. Les plantes rempotées en Automne 2013 ont commencé à fleurir à la fin de l été 2014. Mais la floribondité dépend des variétés. Elle est bonne pour L. Petite Red, L. Berlingot Menthe, moyenne pour L. Rose pac et faible pour L. coccinea. Le rempotage de 3 alvéoles par conteneur permet d obtenir une plante plus ramifiée à la base et mieux équilibrée.

Les rempotages du printemps ont été trop tardifs, y compris avec 3 alvéoles/c3l et ne permettent pas d avoir une plante commercialisable la 1ère année. L essai montre toutefois l intérêt de rempoter 3 alvéoles par conteneur. On obtient une plante beaucoup plus ramifiée à la base et mieux équilibrée. Parmi les plantes rempotées au printemps 2013 (variété Petite Pink), une dernière taille effectuée en novembre 2013 a permis d améliorer la forme et la floribondité. La conduite de la fertilisation doit être adaptée car les plantes sont exigeantes, en particulier, à l approche de la floraison. Polygala L objectif de cet essai était d obtenir une floraison d avril/mai avec une plante suffisamment ramifiée et volumineuse pour la variété Polygala myrtifolia. Différents types de jeunes plants ont été rempotés en C3L et C7L le 03 octobre 2013. La moitié des plantes ont été taillées à cette date. L objectif de l essai n a pas été atteint. En C3L, le volume de plantes le plus intéressant au printemps 2014 a été obtenu avec le rempotage de 3 alvéoles/conteneur. Mais les plantes taillées n ont pas fleuri au printemps. Par contre, les plantes non taillées, dont le volume et la ramification étaient insuffisants, ont eu une floraison correcte. En C7L, le schéma le plus intéressant a été celui où un C3L a été rempoté en C7L. Le volume de plantes a été très important avec une forte ramification mais, là aussi, les plantes taillées en octobre 2013 n ont pas donné de fleurs au printemps 2014. Avec 3 alvéoles taillées au rempotage/conteneur de 7 litres, le volume de plantes était un peu juste au printemps 2014. Pour ce schéma, une durée de culture plus longue serait nécessaire de façon à faire une taille de plus. Les jeunes plants alvéoles et godets ont fleuri s ils n ont pas été taillés en octobre 2013. Lilas L objectif est d améliorer la présentation (ramification) et la floraison des plantes en C5L ou C7L. D une part, les effets de différents facteurs de culture ont été observés sur les pré-conteneurs (jeunes plants, type et volume de conteneur, substrat, ph, fertilisation, taille) de façon à améliorer la formation des plantes. Par ailleurs, des observations sont réalisées pour améliorer les conditions de forçage. Les essais sont en cours mais le travail d expérimentation est à poursuivre car les références acquises sont encore insuffisantes. Démarches agro-environnementales en pépinière ornementale hors-sol L objectif de ce programme est de mettre au point des méthodes d évaluation de la performance environnementale et de la durabilité du système de production adaptées à la pépinière ornementale horssol. Il s agit d évaluer la performance globale de schémas de production et d itinéraires techniques et non de facteurs de production pris isolement. La première étape de ce projet a permis de préciser le fonctionnement du système de production des arbustes en conteneur élevés en hors-sol sur des aires de culture spécialisées. Une grande diversité d itinéraires est possible dans ce système. 2 voix sont explorées pour l évaluation : - l utilisation d indicateurs composites (du type de la méthode indigo) estimant l impact environnemental à partir de règles formelles prenant en compte des variables du milieu et des pratiques culturales. - l utilisation d une méthode plus globale d évaluation de la durabilité, la méthode Dexi (en partenariat avec l INRA de Rennes). Itinéraires alternatifs en pépinière ornementale hors-sol Irrigation au goutte à goutte L objectif de cette expérimentation est de comparer 2 conduites alternatives différentes concernant le pilotage des irrigations, le type de substrat et la fertilisation de façon à observer les répercussions sur la qualité des plantes et mesurer leur performance environnementale par rapport à une conduite de référence. Ces conduites alternatives sont :

- Une conduite basée sur l utilisation de produits ayant une bonne image environnementale mais ayant été peu évalués : substrat sans tourbe, fertilisation organique, irrigation au goutte à goutte. - Une conduite alternative basée sur l optimisation des apports d eau et d engrais et la limitation des percolats par les techniques suivantes : irrigation au goutte à goutte, dose d irrigation faible et pilotage de la fréquence des irrigations par le rayonnement lumineux, substrat avec bonne capacité de réhumectation, fertilisation par engrais à libération programmée au rempotage, fertilisation de complément en cours de culture par solution nutritive pilotée à partir de la conductivité du substrat. L utilisation d un substrat possédant une bonne humectation permet de limiter les problèmes d enracinement trop localisés fréquemment rencontrés avec l irrigation au goutte à goutte. De plus, avec cette méthode d irrigation, l apport de solution nutritive pour la fertilisation de complément est privilégié car les surfaçages sont peu efficaces. Par contre, pour limiter l impact environnemental de la solution nutritive, on recherche à limiter le drainage au minimum en diminuant la dose par irrigation. Protection des cultures en pépinière ornementale hors-sol Essai de Protection Biologique Intégrée en pépinière hors-sol sous abri non chauffé De 2010 à 2013, des essais avaient été conduits sur rosiers. En 2014, ils l ont été sur Hebe (sensible aux pucerons) et sur Choisya (sensible aux acariens). Deux stratégies de lutte ont été testées contre chaque ravageur: Ravageurs ciblés Modalité 1 Modalité 2 Pucerons - Aphidius colemani - Plantes relais (éleusine) - Plantes fleuries Acariens Amblyseius Californicus (Spical de Koppert) en préventif tous les 15 j. Sur foyer : Phytoseiulus Persimilis (Spidex de Koppert) - Hortiprotect (mini-élevage de 5 parasitoïdes) de Koppert Amblyseius Andersoni (Biobest) en préventif tous les 15 j. Sur foyer : Phytoseiulus Persimilis (Spidex de Koppert) Autres plantes présentes Photinia, Cotoneaster, Eleagnus Pittosporum, Lagerstromia Dans les deux modalités, pour lutter contre les pucerons, des apports de Chrysopes en début de printemps et d Aphidoletes en fin de printemps et en été ont été réalisés. Un traitement acaricide et un anti-puceron ont été réalisés sur tous les jeunes plants avant le rempotage. * Résultats sur acariens : Les auxiliaires ont été apportés à partir de mi-avril. Des différences intéressantes sont apparues entre les modalités. Les premiers acariens ont été observés à partir de fin juin dans la modalité 1. Amblyseius Californicus a donc été apporté 1 fois / semaine et des Phytoseiulus Persimilis ont été apportés en masse sur les foyers. La pression acariens a duré jusque mi-août sur les Choisya et Hebe. Malgré cette pression, aucun traitement n a été réalisé et les foyers d acariens ont été éradiqués grâce aux auxiliaires. Dans la modalité 2, un petit foyer d acariens a été observé début Juillet. Il a vite été maîtrisé par un apport plus conséquent d Amblyseius Andersoni et un apport de Phytoseiulus Persimilis. Aucun foyer d acariens n a été observé par la suite. Au niveau économique, le coût des auxiliaires a été plus élevé que l année dernière du fait des foyers qui se sont développés, notamment dans la modalité A. californicus. Ce coût est encore trop important. Une solution pourrait être de traiter localement les foyers au tout début de leur développement, sur des surfaces restreintes, de façon à ne pas augmenter trop le coût d achat des auxiliaires. Cette stratégie nécessite un suivi très pointu. Il semble quand même que l auxiliaire Amblyseius Andersoni soit plus efficace

qu Amblyseius Californicus puisque quasiment aucune attaque d acariens n a été relevée sur Choisya et Hebe. Mais, on sait par ailleurs qu Amblyseius andersonni ne s installe pas sur toutes les espèces végétales (sur Rosier notamment). Un traitement acaricide sur jeunes plants avant le rempotage reste important afin de bien nettoyer les plantes avant leur mise en culture. * Sur pucerons : Des Chrysopes ont été apportés dans les deux modalités de fin mars à mi-juin. A partir de fin avril, ils ont été apportés en alternance avec des Aphidoletes pour les deux modalités, des Aphidius pour la modalité 1 et le mini-élevage Hortiprotect pour la modalité 2. Les résultats sont intéressants. Aucun traitement n a dû être réalisé sur les Choisya et les Hebe contre les pucerons mais des différences ont été relevées entre les modalités. Dans la modalité 1 (Aphidius), il y a eu un pic de pucerons courant mai sur Choisya et mi-juillet, lors des fortes chaleurs, sur Hebe. Ceux-ci ont été maîtrisés en augmentant les fréquences d apports des auxiliaires. Dans la modalité 2 (Horti-protect), les plantes n ont été que très peu attaquées par les pucerons durant la saison. Globalement, on n a pas constaté de dégâts sur Choisya et Hebe dans les deux modalités. Néanmoins, d autres espèces présentes dans le même abri ont été plus sensibles aux pucerons. Des Photinias et Cotoneasters présents dans la modalité 1 (Aphidius) ont demandé un traitement insecticide fin juin et début septembre. Des Pittosporums et des Lagerstromias situés dans la modalité 2 (Horti-protect) ont été souvent attaqués par les pucerons mais les foyers ont pu être maîtrisés grâce aux auxiliaires. Les résultats techniques 2014 confirment la tendance 2013 : le produit Hortiprotect retarde et diminue les pics d attaques de pucerons par rapport à l apport d Aphidius Colemani. Des plantes compagnes ont été cultivées afin de compléter les apports d auxiliaires dans la première modalité. Mais ces plantes n ont pas eu les effets escomptés. Essai de Protection Biologique Intégrée en pépinière ornementale d extérieur et Ecophyto Dans cet essai visant à diminuer l utilisation de produits phytosanitaires, deux systèmes de protection des cultures sont comparés : a) un système de culture dit «conventionnel» : lutte chimique raisonnée contre les ravageurs + protection chimique contre les maladies. b) un système de culture dit «innovant» : protection biologique intégrée contre les ravageurs + prophylaxie contre le Phytophthora pour les cultures sensibles (choix de conteneur + substrat plus drainant) et utilisation d un champignon antagoniste (Prestop). Cette comparaison est effectuée sur 2 espèces d arbustes : Photinia fraseri X Red Robin et Viburnum tinus. En 2014, le printemps doux a favorisé le développement rapide des pucerons. La modalité Ecophyto a bénéficié des apports d auxiliaires réguliers lors de la phase de culture sous abris. Ensuite, à l extérieur, plus tard en saison, les auxiliaires naturels ont pris le relais avec une bonne efficacité. Les plantes de la modalité de référence ont développé davantage de pucerons et ont ainsi demandé plus de traitements insecticides. Du fait d un hiver humide, le risque de Botrytis a été important durant la phase sous abris et a demandé plusieurs applications fongicides pour lutter contre le Botrytis. Avec la modalité Ecophyto, on a obtenu dans cet essai, une diminution de l IFT de 62 % en moyenne. Mais ce pourcentage varie d une espèce à l autre selon sa sensibilité aux ravageurs ou aux parasites. L utilisation de la PBI et les mesures prophylactiques contre les parasites ne nous permettent pas de supprimer complètement les traitements mais de les diminuer sensiblement. Suivant les conditions météorologiques de l année et les espèces, les résultats peuvent différer.

Optimisation de la protection chimique contre Phytophthora cinnamomi Dans cet essai, il a été possible d obtenir une efficacité comparable à la méthode de lutte de référence basée sur l incorporation du Forum dans le substrat associé à 2 applications de Santhal à 2 L /ha en pulvérisation en cours de culture en ne faisant que des applications de Santhal en pulvérisation. Par contre, pour ces applications de santhal,il a été nécessaire : - de faire la première application aussitôt après le rempotage. - de faire une application par mois. - la dose utilisée doit être de 2 ou 3 L /ha. Une modulation de la dose en fonction de la saison semble accroître le risque de Phytophthora. Il apparait que de réaliser un arrosage après la pulvérisation (pour faire migrer le produit au niveau du substrat), diminue l efficacité de l application. Lutte biologique contre les otiorhynques par le Met 52 L objectif de l essai est d observer l efficacité du produit biologique Met 52 dans nos conditions et de préciser les conditions d utilisation, notamment, les effets de la date de rempotage (hiver ou printemps) et du mode d application (incorporation dans le substrat et/ou surfaçage). Une inoculation artificielle a eu lieu en juin et les observations de larves auront lieu en novembre 2014 et mars 2015. Dans des conditions de très forte infestation par des larves d otiorhynques, comme cela a été observé pour les plantes rempotées à l automne, l efficacité du Met 52 a été insuffisante dans cet essai. Il est toutefois probable que des températures trop fraîches en hiver limitent le développement du champignon entomopathogène dans le substrat. Par contre, pour les plantes rempotées au printemps pour lesquelles l infestation artificielle était moins forte, l efficacité du Met 52 a été nettement plus élevée et le % de plantes saines, sans larve d otiorhynque, est fortement amélioré pour les plantes traitées avec ce produit biologique. Pour cette date de rempotage, les températures sont probablement plus favorables au développement du champignon entomopathogène. Tolérance de variétés de Buis à la Cylindrocladium buxicola L objectif est d observer la tolérance d une collection de 10 variétés de Buis à la cylindrocladiose qui provoque de nombreux dégâts en production et dans les jardins. Une inoculation artificielle a été réalisée mais le climat relativement sec de la saison estivale n a pas été propice à l expansion de la maladie. Dans cet essai, où la présence de Cylindrocladium buxicola a été relativement faible de fait des conditions climatiques de l été 2014 en Bretagne, la variété Buxus sempervirens est la seule variété à avoir développé la maladie et à présenter une sensibilité significativement plus élevée que les 9 autres variétés testées.

FLEURS COUPEES Elargissement de la gamme en fleurs coupées et systèmes de culture 1) Renoncules Essai de culture en hors-sol La commercialisation de cette espèce de fleurs coupées s est fortement développée en France ces dernières années. Toutefois, elle n est pratiquement pas cultivée en Bretagne. Cette espèce présente par ailleurs l intérêt de produire des fleurs en hiver et au printemps tout en étant cultivées sans chauffage. Traditionnellement, cette espèce est cultivée en pleine terre sous abri. De façon à limiter la pénibilité et le coût de récolte des fleurs, différents itinéraires de culture hors-sol ont été comparés avec des systèmes de culture surélevés. Une plantation de début septembre a été réalisée pour permettre une bonne installation de la culture alors que les températures ne sont pas trop froides et les journées ne sont pas trop courtes pour obtenir une vigueur satisfaisante et ne pas pénaliser les potentiels de qualité et de rendement. Les résultats de cet essai sont très intéressants. Le système de culture le plus performant a été celui de la culture en pain de fibre de coco. Avec ce procédé, le rendement en fleurs a atteint 7,9 fleurs commercialisées /plante en moyenne avec un très bon niveau de qualité. De plus, ce procédé apparait comme le plus simple à gérer. Les autres systèmes de culture hors-sol testés dans cet essai (culture en pot et culture en caisse) se sont révélés beaucoup moins intéressants avec un rendement en fleurs plus faible, une moins bonne qualité et beaucoup plus de difficultés de conduite de l irrigation. Malgré l absence de chauffage de la serre, la culture a eu un bon comportement. 2) Comparaison de systèmes de culture en Pivoine La consommation de fleurs de Pivoine s'est développée en France avec une forte image, et, comme la renoncule, elle est devenue une espèce incontournable pour l'activité des fleuristes. Cette espèce est par contre très peu développée en Bretagne. L'intérêt de cette espèce est qu'elle ne nécessite pas de consommations d'énergie pour le chauffage d'abris tout en ayant une production de printemps. La question de savoir quel sera le système de culture le plus approprié se pose. En conditions extérieures, le feuillage et la qualité des fleurs risquent d'être dépréciés par les intempéries du printemps. Mais, a contrario, la culture sous abri non chauffé pose la question de la vernalisation de la plante qui a des besoins en froid non négligeables pour bien fleurir. Est-il nécessaire de mettre en oeuvre un abri débâchable temporaire pour que la plante acquière suffisamment de froid pendant sa phase de dormance pour ensuite être forcée dans de bonnes conditions après que le rebâchage ait été réalisé à la fin du mois de février? Au cours de cette expérimentation, 3 systèmes de culture ont été comparés sur 6 variétés : une culture extérieure servant de référence, une culture sous abri débâché à l automne et rebâché à la fin du mois de février avant le forçage, une culture sous abri permanent non chauffé et bien aéré à l automne et en hiver. En 1ère année de culture, la production de pivoine est toujours très faible. Celle-ci n atteint son maximum qu à partir de la 3ème année en règle générale. Toutefois, dès cette première année, il a été possible d observer des comportements très différents entre les systèmes de culture. Ainsi, à l extérieur, comme cela a été prévisible, les fleurs et le feuillage ont été très abîmés par les intempéries du début du printemps. La floraison a été normalement faible (0,36 fleurs /plant) et est intervenue fin mai-début juin. Sous abri permanent non chauffé, le comportement des plantes a été beaucoup plus végétatif, avec un rendement en fleurs inférieur de moitié au témoin (0,13 fleurs /plant). La végétation est restée très saine mais l arrêt de végétation s est produit beaucoup plus tôt qu à l extérieur (en juillet sous abri et en septembre-octobre à l extérieur). Le meilleur comportement a été obtenu en tunnel débâché à l automne et rebâché au printemps. En effet, le rendement en fleurs a été identique à celui obtenu à l extérieur et la qualité sanitaire du feuillage et des fleurs a été tout à fait correcte.

Les comportements observés dans ces 3 modalités peuvent être reliés aux températures perçues par les rhizomes au cours de l hiver et plus particulièrement à la somme de froid perçue par la culture entre novembre et mars. Ainsi, la somme des températures inférieures à 10 C décomptées de façon horaire a été de 2 810 C heures (base 10 ) à 5-10 cm dans le sol dans l abri permanent contre 6 989 C à la même profondeur pour les cultures situées à l extérieur. Or, les références très empiriques qui existent laissent penser que cette somme de froid doit atteindre en moyenne 4 300 C heures (base 10 ) pour avoir une floraison normale. 3) Projet Ecophyto Dans une serre expérimentale de la station, il a été réalisé un programme de culture visant à limiter l utilisation de produits phytosanitaires pour une production de fleurs coupées issues de plantes annuelles cultivées en pleine terre. Cette expérimentation est réalisée dans le cadre du projet Ecophyto Hortiflor. Après plusieurs années de culture de Lisianthus, une rotation d annuelles de différentes espèces de fleurs a été mise en place en 2012 pour limiter les problèmes parasitaires liés à la monoculture. Cette expérimentation a été poursuivie en 2013 et en 2014. La rotation de culture mise en œuvre à partir de la fin de l année de 2012 à 2014 a été la suivante : Espèce Date de plantation Période de récolte 1- Giroflée d hiver Sem 42 / 2011 Mars 2012 2- Tournesol Sem 14 & 16 /2012 Fin mai à mi-juillet 2012 3- Célosie Sem 29 /2012 Octobre 2012 4 Muflier Sem 45 /2012 Avril 2013 5 Célosie Sem 18 /2013 Juillet 2013 6 Chrysanthème unifleurs Sem 27 /2013 octobre 2013 7 Giroflée Sem 49 /2013 Avril 2014 8 Célosie Sem 19 /2014 Juillet 2014 9 Muflier d automne Sem 35 /2014 Fin octobre à mi-décembre 2014 Aucune désinfection du sol n a été réalisée dans la serre servant de support à cette expérimentation depuis 2009. La stratégie de protection des cultures mise en œuvre s appuie sur l utilisation des techniques alternatives suivantes : - la PBI par l apport d auxiliaires contre les ravageurs. La lutte chimique est utilisée pour réaliser des traitements de correction lorsque les équilibres auxiliaires / ravageurs ne sont pas satisfaisants. - l utilisation de champignons antagonistes pour limiter les problèmes telluriques : Contans, Trichoderma. - l utilisation de paillages pour limiter le développement des adventices (cosses de sarrazin). - apport de matière organique et travail du sol en condition optimale. - l optimisation des irrigations et de la conduite climatique. De l automne au printemps, le déshumidificateur thermodynamique est utilisé lorsque nécessaire pour éviter les excès d hygrométrie et permettre des conduites climatiques économes en énergie. A la suite d une première année d expérimentation en 2012 qui s était relativement bien passée et où les problèmes sanitaires et de ravageurs avaient pu être maîtrisés sans conséquences graves sur les résultats agronomiques en ayant un IFT de 12, l année 2013 a été plus compliquée à gérer notamment à cause de chevauchements de culture et d une pression de ravageurs des parties aériennes qui a entrainé des pertes commerciales car intervenant juste au moment de la récolte. L IFT en 2013 a été de 17,3. En 2014, la situation sanitaire a été plus facile à gérer que les années précédentes avec peu de maladies et une pression modérée de ravageurs. Cette situation a été maîtrisée par l association de méthodes alternatives et d une optimisation des traitements phytosanitaires. De ce fait, l IFT n a été que de 5 au cours de cette année auquel s ajoute un IFT Vert de 8,5 (pour l utilisation de produits alternatifs et d agents de biocontrôle).

En ce qui concerne la lutte contre les Thrips, la stratégie d associer Macrocheles robustulus et d Ambliseïus cucumeris a confirmé son intérêt, y compris pour une espèce sensible comme les Célosies pour laquelle aucun dégât n a été observé. Cette stratégie est basée sur : - un apport de l auxiliaire Macrocheles robustulus au niveau du sol de façon à lutter contre les nymphes de thrips qui se métamorphosent au niveau du sol et entretiennent la population de thrips dans la serre. - des apports réguliers, chaque semaine ou tous les 15 jours, d Ambliseïus cucumeris selon la pression de thrips et la période de plus forte sensibilité de la plante (initiation florale dans les apex). Les mesures prophylactiques prises ont permis également de limiter le recours à des traitements fongicides bien que certains restent nécessaires en situation de risque élevé. 4) Economie d énergie et déshumidification par déshumidificateur thermodynamique Une expérimentation a été mise en place sur plusieurs espèces de fleurs coupées aux exigences thermiques différentes (Girioflée, Célosie, Muflier) de façon à observer l intérêt et les limites de conduites climatiques économes en énergie et de l utilisation d un déshumidificateur thermodynamique pour limiter l hygrométrie des serres. La conduite climatique étudiée a été réalisée avec un chauffage allant de 5 à 14 C selon les périodes dans une serre très confinée pour garder le plus de chaleur possible et en déshumidifiant la serre avec un déshumidificateur thermodynamique. Cette conduite est notamment basée sur : - la diminution des consignes de chauffage, surtout en période froide. - l augmentation des écarts entre les consignes de chauffage et d aération (plus de confinement). - l augmentation des écarts de température entre le jour et la nuit, en particulier par journée ensoleillée pour conserver la chaleur gratuite provenant de l ensoleillement. - la compensation des températures moyennes/24 h sur des durées de plusieurs jours : les températures plus élevées des jours ensoleillés compensant les températures plus faibles des jours couverts. Le déshumidificateur a été utilisé de façon à pouvoir confiner les serres au maximum et limiter les déperditions de chaleur, essentiellement en période nocturne et au lever du jour. La conduite climatique testée dans cet essai présente de l intérêt. L économie d énergie réalisée au cours de cette expérimentation par rapport à une conduite de référence simulée a été estimée à 25 % (en intégrant la consommation d énergie électrique liée au fonctionnement du déshumidificateur). Du fait des différences de coût unitaire entre le gaz naturel et l électricité, l économie en termes de coût a été de 12,7 %. La qualité des fleurs obtenue a été correcte mais pourrait être améliorée pour certaines séries. Pour cela, l adaptation des variétés à la période de culture reste importante et comme dans des conduites classiques, des optimisations sont à mettre œuvre régulièrement en fonction du stade de développement des cultures et de la météorologie. Toutefois, les marges de manœuvre pour l optimisation avec une conduite économique sont plus faibles qu en l absence de contraintes énergétiques. Une bonne efficacité de l appareil Micro Hortidéshu d ETT a été observée pour diminuer l hygrométrie de la serre qui chute rapidement jusqu au seuil de fonctionnement choisi lorsque l appareil se met en route et cela, avec une consommation électrique relativement modérée qui a été de 19 KWh/m² entre les semaines 49 de 2013 et 51 de 2014. Un très bon état sanitaire des cultures a été obtenu pour toutes les espèces malgré le confinement des serres qui a été opéré. Ce résultat s explique par le fonctionnement du déshumidificateur thermodynamique qui a permis de diminuer les périodes où il existait un risque de condensation sur la végétation. Le nombre d applications phytosanitaires réalisées dans cet essai contre les champignons parasites (Botrytis, Oïdium, Mildiou) a été très faible puisque l IFT fongicide atteint seulement 3

traitements en 2014 (auquel il faut ajouter un IFT Vert lié à l application d agents de biocontrôle de 7 applications contre Sclerotinia). Pour une espèce exigeante en températures (Célosie), la déshumidification permet d accroître le potentiel d économie d énergie des conduites climatiques économes. Pour des espèces moins exigeantes en température (Giroflée, Muflier), la déshumidification permet surtout de diminuer très nettement les risques sanitaires d une conduite économe en énergie, en particulier en période hivernale mais le potentiel d économie d énergie est forcément plus faible. La mise en œuvre d une conduite économe en énergie associée à l utilisation d un déshumidificateur thermodynamique nécessite donc des adaptations en fonction des espèces de fleurs cultivées et des périodes de l année au cours desquelles elle est mise en oeuvre. Pour des espèces peu exigeantes en chaleur, un déshumidificateur fonctionnant dans la gamme de températures adaptées doit être utilisé pour pouvoir maximiser les possibilités de faire des économies de chauffage.