Point presse Eco-Emballages 23 Février 2007 biodégradables / bioplastiques : Les emballages issus des ressources renouvelables Contact Presse Eco-Emballages Anne de Lander 01 40 89 99 75 anne.delander@ecoemballages.fr Page 0
Sommaire 1. Définition : de quoi parle-t-on exactement? Page 2 Point sur les définitions. Le véritable enjeu : c est la renouvelabilité de la ressource (et non son caractère biodégradable). 2. Quelle sera l importance des bioplastiques demain? Page 3 Les bioplastiques ne remplaceront pas demain les plastiques conventionnels. Bien que permettant de trouver un substitut au pétrole, les bioplastiques ne vont pas à eux seuls répondre à la problématique actuelle de la ressource fossile. 3. Focus sur les emballages : bénéfice environnemental Page 4 et impact économique des emballages bioplastiques Les emballages en bioplastique ne présentent pas un bénéfice environnemental fortement affirmé. Le recyclage s avère comme la meilleure fin de vie des emballages d origine végétale. 4. Conclusion Page 5 La position d Eco-Emballages Annexes Eco-Emballages, une mission d intérêt général Page 6 Chiffres de la collecte sélective en France Page 7 Les dates clefs d Eco-Emballages Page 9 Page 1
1 - De quoi parle-t-on exactement? Point sur les définitions Le mot «bioplastique» est un néologisme qui ne correspond pas à une définition précise. Il regroupe sous un nom général les plastiques issus de ressources renouvelables (végétales, de type acide polylactique (PLA) et les plastiques biodégradables (qui peuvent être issus de ressources renouvelables ou d origine fossile). Les plastiques «fragmentables» (c est-à-dire réduits en fines particules) ne sont donc pas des bioplastiques. En outre, on confond souvent biodégradabilité et renouvelabilité de la ressource. Or certains plastiques biodégradables peuvent être issus du pétrole. Pourquoi parle-t-on des emballages biodégradables aujourd hui? Parce que l on croit que ces emballages biodégradables vont résoudre les problèmes posés par les emballages plastiques issus de ressources pétrolières : la pollution visuelle, l effet de serre, «l après-pétrole», la gestion des déchets d emballage Or, Le véritable enjeu : c est la renouvelabilité de la ressource (et non son caractère biodégradable). La biodégradabilité en tant que telle n est pas intéressante, car on n utilise la matière qu une seule fois, ensuite on la perd ; ce qui est plus intéressant, c est d utiliser plusieurs fois la matière. Le recyclage permet cette réutilisation de la matière. La renouvelabilité de la ressource est le véritable enjeu : le caractère renouvelable de la ressource s inscrit dans la recherche de solutions aux problématiques actuelles telles que «l après-pétrole» et l effet de serre notamment. Page 2
2 - Quelle sera l importance des bioplastiques demain? Les bioplastiques ne remplaceront pas demain les plastiques conventionnels. Différents scénarios de développement des bioplastiques ont été étudiés* en fonction notamment de la mise en place de politiques plus ou moins incitatives en faveur du déploiement des bioplastiques et de l avancement des technologies de production des biopolymères. Les estimations montrent que la part de marché des bioplastiques en 2010 sera comprise entre 1% et 2% (elle était inférieure à 0,1% en 2002) et entre 1% et 4% à horizon 2020. Même avec des taux de croissance annuelle compris entre 40% et 50% entre 2000 et 2010, puis entre 6% et 12% jusqu en 2020, le marché des bioplastiques est et restera très faible. *source : Etude PRO-BIP 2005 pour la Commission Européenne. Bien que permettant de trouver un substitut au pétrole, les bioplastiques ne vont pas à eux seuls répondre à la problématique actuelle de la ressource fossile. Il faut garder à l esprit que le plastique ne représente que 4% des utilisations du pétrole : le pétrole est très majoritairement utilisé comme carburant. Les bioplastiques ne pourront donc pas à eux seuls répondre à la problématique actuelle du pétrole. (Concernant les emballages, pour information, ils ne représentent que 30% des utilisations du plastique, soit 1,2% du pétrole ). Page 3
3 Focus sur les emballages : bénéfice environnemental et impact économique des emballages bioplastiques. Les emballages en bioplastique ne présentent pas un bénéfice environnemental fortement affirmé. Eco-Emballages a mené une étude d analyse de cycle de vie sur des emballages plastiques issus de différentes origines renouvelables et pétrochimiques*. La principale conclusion de cette étude est que le caractère renouvelable des résines n apparaît pas comme un atout environnemental fortement affirmé : seules certaines résines présentent des bénéfices environnementaux potentiels par rapport aux plastiques d origine pétrolière (PE ou PET) et ce, pour certains type d emballages. Se pose notamment la question de la consommation en eau lors de la phase de production des résines d origine végétale. Cependant, on peut dire que les emballages issus de ressources végétales ont l avantage de ne pas contribuer à l effet de serre (CO 2 capté lors de la photosynthèse). * source : Bio Intelligence Service pour Eco-Emballages 2006 Le recyclage s avère comme la meilleure fin de vie des emballages d origine végétale. Pour le compostage, il faudrait demander au consommateur-trieur de distinguer les emballages en bioplastique des emballages en plastique traditionnel, ce qui est visuellement impossible à faire. Quelle bouteille est en PLA?* Pour des raisons environnementales et économiques, les solutions de fin de vie ne poussent pas au compostage : o Avec le compostage, l énergie contenue est perdue, alors qu elle est récupérée en incinération. Nos voisins allemands sont également arrivés aux mêmes conclusions : la valorisation énergétique présente un avantage par rapport au compostage. o Avec le compostage, la matière est perdue alors qu elle est récupérée avec le recyclage. Parce qu il permet de réutiliser la matière, le recyclage présente donc un avantage par rapport au compostage. Enfin, il n y pas de filière nationale de compostage en France. * réponse : celle du milieu Page 4
4 - Conclusion La thématique des «Bioplastiques» s inscrit dans un débat beaucoup plus large. Il concerne l environnement au sens large, avec un projet de solution pour l après-pétrole. Il touche l économie, avec une esquisse d une restructuration industrielle de nombreux secteurs. Il concerne enfin le social, car il intègre le futur du monde agricole. Lorsque l on parle des «Bioplastiques», il convient de bien savoir de quoi on parle et de combien on parle. Il ne faudrait pas non plus faire croire, au travers du mot magique de «biodégradation», que des emballages en bioplastique peuvent disparaître quand on les abandonne dans la nature. L analyse de cycle de vie comparative d emballages en plastique de différentes origines ne permet pas de conclure de manière claire et tranchée en faveur des plastiques d origine renouvelable. En ce qui concerne la fin de vie de ces emballages bioplastiques, l analyse économique des coûts de la collecte sélective démontre que, dans tous les scénarios, par rapport aux coûts de collecte des emballages en plastique traditionnel, ces coûts sont a minima identiques, voire beaucoup plus élevés. Cependant, Eco-Emballages a un positionnement de plus en plus affirmé sur le développement durable et souhaiterait donc faire un geste politique pour les matériaux issus à 100 % des végétaux. C est le Comité de Gestion du barème, constitué de 5 entreprises élues par les actionnaires d Eco-Emballages, de 5 représentants des filières de matériaux et animé par Eco-Emballages, qui déterminera si, et dans quelles conditions, ce geste politique peut s accomplir. Page 5
Annexe 1 une mission d intérêt général Eco-Emballages est une entreprise créée par décret en 1992 pour mettre en place la collecte sélective en France, c est-à-dire organiser, superviser et accompagner le tri des emballages ménagers. 15 ans après avoir mis les Français au tri et fait profondément évoluer les mentalités, Eco- Emballages est reconnue comme une société de services à part entière par : les collectivités territoriales Les collectivités sont épaulées par d'étroits partenariats noués avec Eco-Emballages pour mettre en œuvre la collecte sélective. Un contrat leur assure une assistance technique, financière et pratique, et leur garantit la reprise et le recyclage des emballages triés. Les équipes régionales d'eco-emballages apportent au quotidien conseils, formations et retours d expériences, notamment en terme de communication auprès des habitants. Pour aider les collectivités locales à pérenniser le geste de tri et à mieux maîtriser les coûts, Eco- Emballages leur apporte une aide financière à la communication locale en privilégiant les actions sur le terrain via le soutien financier à l embauche d ambassadeurs du tri. les filières de matériaux Dans les premières années, Eco-Emballages a beaucoup investi dans la recherche et le développement pour créer de nouveaux débouchés pour les emballages, notamment pour ceux en plastique. Aujourd hui, les filières de recyclage (entreprises qui recyclent verre, plastique, acier, aluminium, papier/carton ) se sont engagées à reprendre et à recycler tous les emballages triés par les habitants. Elles sont attentives à la qualité du tri, car elles ont besoin d'une excellente matière première : un message promu par Eco-Emballages auprès des collectivités et des habitants! les entreprises Les industriels ont l obligation de verser une contribution financière pour le recyclage des emballages qu ils utilisent pour commercialiser leurs produits : c est légal. Les entreprises qui versent cette contribution à Eco-Emballages apposent alors le "point vert" sur leurs emballages. A ce jour, le «point vert» est présent sur plus de 95 % des produits de grande consommation. Chaque année, Eco-Emballages redistribue aux collectivités locales plus de 94% des contributions versées par les entreprises adhérentes. Par sa mission d intérêt général, Eco-Emballages encourage les entreprises à concevoir des emballages moins lourds, plus facilement recyclables, ayant le moins d'impact possible sur notre environnement : c est l éco-conception. Plusieurs secteurs ont déjà fait d'énormes progrès : les produits frais, les eaux en bouteille, les boîtes en acier, par exemple. Eco-Emballages a toujours permis à la France d atteindre les objectifs de recyclage et de valorisation des emballages fixés par les pouvoirs publics et l Union européenne, notamment par l orchestration de campagnes de sensibilisation et de prévention vis-à-vis du grand public. Page 6
Annexe 2 : Chiffres de la collecte sélective en France Expert de la collecte sélective, Eco-Emballages poursuit un but précis : que les Français trient plus et mieux. Travaillant dans l intérêt économique et environnemental de tous et soucieux de pérenniser le recyclage, Eco-Emballages propose des solutions durables et efficaces à ses partenaires, collectivités territoriales et industriels. En 2006 encore, les résultats parlent d eux-mêmes : 60% des emballages sont triés et recyclés. Agissant ainsi, Eco-Emballages inscrit son action dans une ambition : préserver l environnement à un coût économiquement pertinent pour tous. Page 7
Les chiffres-clés 2006 nationaux Les trieurs : 59 millions de Français peuvent trier leurs emballages. Ils produisent chacun 420 kg par an d ordures ménagères, dont 86 kg sont des déchets d emballages ménagers. Ils trient, en moyenne, 40 kg de déchets d emballages ménagers par an, mais leurs performances varient selon le type d habitat : - urbain : 24 kg par an - semi-urbain : 39 kg par an - semi-rural : 52 kg par an - rural : 56 kg par an Le gisement : 4,7 MT d emballages ménagers. Ce gisement, mesuré avec l ADEME, est stable depuis 1994. Les ressources Eco-Emballages : 402 M en 2005. Près de 47 000 entreprises versent en moyenne 0,6 centime d euro par emballage. 94% des dépenses d Eco-Emballages sont versés aux 1 479 collectivités locales partenaires. Cela représente environ 34 500 des 36 000 communes de France. Les performances de recyclage par matériau (en % du gisement contribuant) - Acier : 99% - Aluminium : 25,2% - Papier-carton : 54% - Plastique : 19,4% - Verre : 73,3% Le taux de refus moyen est proche de 20%. Les résultats : le taux de valorisation du dispositif français atteint 76% et le taux de recyclage est de 59,5%. Page 8
Annexe 3 - les dates-clés 1er avril 1992 - L'Etat français émet un premier décret qui engage les conditionneurs, distributeurs et importateurs de produits emballés à destination des ménages à contribuer à la valorisation des emballages. Juillet 1992 - Une loi est votée, un calendrier adopté : en 2002, 75% des déchets d emballages devront être valorisés (recyclés, compostés ou incinérés avec récupération d énergie). Fini le gaspillage, terminée la pollution. Juillet 1994 - Eco-Emballages arrête avec l Association des Maires de France le texte définitif du contrat qui liera Eco-Emballages aux communes trieuses. Décembre 1994 - L Europe s intéresse à son tour aux déchets d emballages et fixe des objectifs à tous les pays de l Union. 2001 - Pari tenu avec un an d'avance pour Eco-Emballages et 83% d'emballages valorisés, dont 58% recyclés... 30 décembre 2004 - Eco-Emballages reçoit des pouvoirs publics un nouvel agrément pour assurer la collecte sélective et le recyclage des emballages ménagers. Cet événement couronne douze ans de succès du dispositif français de recyclage des emballages ménagers. Conclu pour une période de six ans renouvelable, cet agrément est accordé sur la base d un soutien financier accentué aux collectivités locales. Il marque une nouvelle dynamique pour Eco-Emballages, qui s engage à favoriser l optimisation des dispositifs de collecte sélective et à promouvoir les bénéfices environnementaux induits. Juin 2005 - Adelphe, société agréée pour le recyclage des emballages ménagers, rejoint Eco- Emballages. 2008 - Echéance pour les taux de recyclage (global et par matériau) et pour l'engagement d Eco- Emballages dans l aide au recrutement d'ambassadeurs du tri. Page 9