Fiche de synthèse Les drogues Le contenu de cette fiche est basé sur le travail de deux étudiantes préparant le concours IFSI en 2013.
I- Définition Autrefois, le mot drogue désignait un médicament destiné à soulager un malade (dans le but de soigner, de guérir) puis ce mot a désigné des substances illicites, ce sens est encore valable de nos jours. Aujourd hui, le mot drogue désigne aussi l ensemble de ces produits qui agissent sur le cerveau, que l usage en soit interdit ou réglementé : ce sont des «substances psychoactives». On distingue différents types de drogues : - Drogues licite : tabac, alcool - Drogues «détournées» : médicaments psychoactifs - Drogues illicites : cannabis, héroïne, cocaïne, ecstasy II- Causes : Les facteurs - Facteurs socio-culturels : esprit d imitation, curiosité - Facteurs psychologiques : adolescents : braver l interdit, s intégrer ; lutter contre le stress - Facteurs économiques : augmentation constante des prix Les effets - Effets : modifie la perception, l humeur, le comportement : immédiat -> varie en fonction des substances, des quantités, de la fréquence, de la durée - Comportements : recherche de sensation extrêmes -> phénomène d entraînement (jeunes) -> résoudre un mal-être 2 / 6
III- Les différents types d usage - Usage simple : occasionnel et en petites quantités => n entraîne ni complications pour la santé ni troubles du comportement - Usage nocif : consommation répétée qui induit des dommages somatiques, psychoaffectifs, sociaux - Dépendance : impossibilité de se passer de consommer sous peine de souffrance physique et psychique. IV- Conséquences - Forte mortalité - Importante morbidité : répercussions sur l organisme - Chez la femme : diminution de la fertilité, ménopause précoce, pendant grossesse, risque d accouchement prématuré, retard de croissance, malformations - Tabagisme passif lors d une grossesse - A court terme : overdose, accidents, violences - A long terme : cancers, MCV, maladie respiratoire - Risque de polyconsommation : augmentation des effets néfastes pour la santé - Risque d escalade vers d autres drogues de + en + fortes V- Lutte - Prévenir - Prendre en charge - Développement de la prévention et de l éducation chez les jeunes - Lutte contre le trafic VI- Chiffres clés : - + de 2 millions d usagers réguliers (drogues illicites) - Environ 10% des ados consomment régulièrement du cannabis 3 / 6
- 15 000 individus traités par méthadone, 285 000 par subutex VII- Principales drogues illicites utilisées en France - Toxicomanie : usage intensif et répété de drogues - Cannabis : dépendance psychique et physique, faible diminution des défenses immunitaires, responsable d un certain nombre d accidents de la route. - Banalisation chez les jeunes - Héroïne : dépendance physique et psychique très forte, importante dangerosité sociale (vols, prostitution, comportements violents ) - Consommation en augmentation dans les guettos - Cocaïne : dépendance physique faible mais psychique forte, comportements paranoïaques - Ecstasy : dépendance physique faible, dépendance psychique forte, possibilité d accidents mortels, hyperthermiques du fait de la consommation associée à d autres produits - Produit largement distribué dans tous les milieux sociaux, de en cher - Crack : dépendance psychique très rapide, effets secondaires très dangereux, comportements violents - Coût peu élevé (drogue du pauvre), consommation progresse avec la misère et l exclusion VIII. Principales lois visant à prohiber les drogues au cours de l'histoire 1. Au niveau international Loi la plus ancienne : prohibition de l'alcool imposée par la loi islamique (Charia) XIIIe siècle : Soudhouni Schikhouni (émir d'egypte) tente d'interdire la consommation de cannabis 1729 : interdiction par l'empereur de Chine des importations d'opium 1484 : Interdiction par le pape Innocent VIII de consommer du cannabis, interprété comme un soutien à l'inquisition espagnole 1720 : interdiction du peyotl au Mexique 1906 : Pure food and drug act, Etats-Unis 1914 : Harrison Narcotics Tax Act, Etats-Unis 4 / 6
1909 : Accord international à Shanghai, limité à prohiber la consommation d'opium 1912 : conférence de La Haye, qui étend l'interdiction à la morphine, la codéine et la cocaïne 1925 : la Société des Nations convoque à Genève la première Convention internationale de l'opium, qui s'étend au cannabis et à l'héroïne 1931-1953 : signature de 6 conventions internationales visant à prohiber et à sanctionner l'usage de drogues 1961: remplacement de la Convention internationale de l'opium par la Convention unique sur les stupéfiants, complétée plus tard par la Convention sur les substances psychotropes (1971) et la Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes (1988) 2. En France 1682: premier texte français sur les substances vénéneuses (objectif: prévenir les empoisonnements à l'arsenic) 1846: arrêté royal classant les substances vénéneuses dans un tableau unique (arsenic, opium, morphine etc.). 9 juillet 1845: règlementation de la cession des substances vénéneuses 12 juillet 1916: loi introduisant la notion d'usage en société et de détention de stupéfiants 24 décembre 1953: loi instaurant l'astreinte de désintoxication 31 décembre 1970: interdiction de l'usage de stupéfiant, la provocation à l'usage, trafic réprimé sévèrement, obligation de soin (gratuit et anonyme) Années 1980: politiques de réduction des risques, avec l'avancée du SIDA. 17 septembre 1984: circulaire faisant la distinction entre usager-simple et urager trafiquant menant à une loi le 31 décembre 1987. 22 février 1990: transposition du classement international des stupéfiants au droit français. Les drogues sont réglementées par le Code de la santé publique. Fin des années 1990: Rapport Roques qui inclut le tabac et l'alcool (usage non problématique de la polyconsommation) 1996L lois contre la fabrication de stupéfiants, contre le trafic en haute mer et le blanchiment. Depuis 2002: discours officiel relayé par la Mildt axé essentiellement sur le cannabis. Conclusion Les consommateurs de drogues illicites continuent de consommer car les prix sont de plus en plus bas (crack et ecstasy). Les trafiquants continuent également leur 5 / 6
production pour le revenu, malgré les lois en vigueur. 6 / 6