Les substances engendrant la dépendance au poste de travail d un point de vue juridique



Documents pareils
Système de bonus-malus Assurance contre les accidents professionnels

Chômage et accident? Informations de A à Z

Détermination des primes Assurance contre les accidents professionnels et non professionnels

Mémento concernant l assurance-accidents obligatoire selon la LAA

Assurance-accidents obligatoire (LAA) Dispositions légales et possibilités de complément/

L assurance des chefs d entreprise Protection à toute épreuve en cas d accident

Salaires AVS et Suva. Valable dès le Publié en collaboration avec l Office fédéral des assurances sociales

Mémento. de l assurance-accidents selon la loi fédérale sur l assuranceaccidents. GENERALI Assurances Générales SA, 1260 Nyon. Table des matières

Mémento LAA Guide pratique de l assurance-accidents

I. Généralités. l Assurance-hospitalisation Franchise à option 18 Choix restreint de l hôpital 19 Extension du choix de l hôpital 20

Votre capital le plus précieux: Les collaborateurs de votre entreprise.

Quelles sont vos obligations dans le domaine de la sécurité au travail et de la protection de la santé?

1 Ce mémento fournit des informations sur les cotisations

2.09 Etat au 1 er janvier 2013

Sécurité sociale. Votre couverture d assurance légale en Suisse. (Dernière mise à jour: janvier 2015) ASSURANCES SOCIALES EN SUISSE

Digne de confiance. Règlement. Art. I. Dispositions générales Objet 1 Base 2 Formes particulières d assurance 3

Statut des indépendants dans les assurances sociales suisses

Information du jour La prévoyance sociale en Suisse

Assurance-accidents et chômage de A à Z

Assurance-accidents complémentaire LCA Conditions générales d assurance (CGA)

Guide pour les frontaliers de France en Suisse F CH 06 Assurance-accidents

Les assurances de personnes pour votre entreprise Un seul prestataire pour les solutions de prévoyance et d assurance

Assurances selon la LAMal

Les approches de réduction des méfaits trouvent un certain appui dans la population québécoise*

L AI peut, à titre exceptionnel, prendre en charge les frais de. 3 Ces dispositions sont aussi valables pour les frontaliers

EDITION Conditions générales d assurance (CGA) Conditions spéciales (CS) POUR LA MEILLEURE DES MÉDECINES.

ASSURANCE-INVALIDITE Notions de bases

Assurances individuelles d indemnités journalières STANDARD et PLUS

Si seulement j avais su. Informations sur les effets de l alcool sur la conduite automobile.

ALCOOL AU TRAVAIL. Sources :

EGK-Voyage Votre protection d assurance globale pour les voyages et les vacances

Les échelles portables peuvent aussi être très dangereuses. Conseils pour votre sécurité

CONDITIONS PARTICULIÈRES

Changements professionnels. La prévoyance après la dissolution des rapports de travail.

Que faites-vous, en tant que formatrice / formateur, dans des cas concrets?

LES ASSURANCES SOCIALES

Système de bonus-malus SBM 07 Assurance contre les accidents non professionnels

Loi sur le transport de voyageurs

Secure de la Suva. Brochure à l intention des cadres et des responsables informatiques

Guide. d ivresse. de gestion de la crise. en entreprise

INDEMNISATION DES SÉQUELLES EN DROIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Cour de cassation. Chambre sociale

REPONSE SUISSE AU QUESTIONNAIRE RELATIF A LA PROTECTION SOCIALE

2008 Règles de conduite pour négociants en valeurs mobilières. applicables à l exécution d opérations sur titres

Assurances complémentaires collectives s-care/h-care

Assurances véhicules à moteur. Assurance occupants pourquoi est-elle nécessaire? Assurance accidents

CGA. Assurance obligatoire des soins (LAMal)

Electrocuté dans une armoire de commande. Publication f

Assurances de personnes Accidents, obligatoire LAA, complémentaire LAA. Les risques du métier sont réels, vous pouvez anticiper

Assurance collective d indemnités journalières

LES ASSURANCES SOCIALES

Assurance des auxiliaires

CONDITIONS GÉNÉRALES DE LIVRAISON, DE SERVICE ET DE GARANTIE

Conditions générales d assurance (CGA)

Système de bonus-malus SBM 03 Assurance contre les accidents professionnels

Applicabilité de la LPGA

Assurance-accidents pour des manifestations de courte durée

Garantir le minimum vital

4.11 Etat au 1 er janvier 2013

Panorama des assurances sociales en Suisse

ASSURANCE COMPLÉMENTAIRE ET SUPPLÉMENTAIRE LAA

Les assurances sociales au quotidien I

Conditions générales d assurance (CGA) de l assurance complémentaire LAA

Belgique : Gros plan sur les maladies professionnelles et les accidents du travail

CGA. Assurance complémentaire LAA

Assurance collective ASCO/SWICA pour les entreprises affiliées à l ASCO. Edition 2011

BUREAUX D ARCHITECTES

Informations relatives à l assurance d indemnités journalières

Assurance obligatoire des soins

DE L APPRENTI MOTOCYCLISTE

LES ACCIDENTS DE TRAJET

La lutte contre la manipulation des dispositifs de protection commence dès l'achat d'une machine.

Rapport sur la situation financière des institutions de prévoyance et des assureurs vie

Campagne de prévention «trébucher.ch» Offre destinée aux entreprises

Conditions générales MY BAG 0124-MYBAG-F

Les assurances sociales au quotidien II

Règles de conduite pour négociants en valeurs mobilières applicables à l exécution d opérations sur titres Directives de l Association suisse des

Alcool au volant : tous responsables? La question de la co-responsabilité sera enfin posée au Tribunal de Saint Nazaire

Conditions générales de l assurance collective d une indemnité journalière selon la LAMal

Plan et résumé de l intervention de Jean-Philippe Dunand

A Nancy 14 novembre 2012 n 12/00388, Ch. soc., M. c/ Sté Lorraine Environnement

Assurance perte de salaire (LAMal).

CGA. Assurance des soins. (Conditions générales d assurance) Visana SA, sana24 SA, vivacare SA. Med Call (LAMal) Valable dès 2014

Assurance collective d indemnité journalière en cas de maladie

Loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales (LPGA) du 6 octobre 2000 (Etat le 1 er janvier 2012)

SANTE AU TRAVAIL DANS LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE

Conditions générales d assurance (CGA)

Brochure cannabis 21/02/05 4:17 PM Page 1 cannabis au volant

Lois, prescriptions, règlements. Prime: seulement CHF par an! sont pour vous un vrai casse-tête? Nous vous aidons à vous y retrouver.

Information client selon LCA et Conditions du contrat pour Assurance perte de salaire en cas de maladie selon la LCA

ASSURANCE ACCIDENTS selon la LAA Dispositions générales du contrat

Intérimaire? Vous avez des droits! FGTB. Coordination intérim Ensemble, on est plus fort

Assurance maladie collective perte de salaire. Conditions générales (CGA)

Guide des assurances sociales à l intention des employeurs. Edition 2015

Les assurances sociales et le travail à temps partiel

myflex. La ligne de produits qui s adapte à vos besoins spécifiques et vous offre des possibilités flexibles de choix et de changement.

CHARTE D UTILISATION DU VEHICULE

inaptitude quelles sont les obligations?

Économie, connaiss.de base Réponse 1. Économie, connaiss.de base Question 1 Les assurances. Économie, connaiss.de base Réponse 2

Loi fédérale contre la concurrence déloyale (LCD) du 19 décembre 1986

Transcription:

Les substances engendrant la dépendance au poste de travail d un point de vue juridique

Sommaire 1 Principe 3 2 Articles de loi concernant les substances engendrant la dépendance 4 2.1 Devoir des travailleurs 4 2.2 Devoir d information et de contrôle de l employeur 4 2.3 Interdiction de consommer de l alcool 4 2.4 Mise à disposition d eau potable 4 3 Dans les cas graves: alcootest? Analyse de sang? Analyse d urine? Renvoi à la maison? 5 4 Réduction des prestations 5 5 Drogues illégales 6 5.1 Principe 6 5.2 Programmes de traitement à la méthadone ou à l héroïne 6 Suva Protection de la santé Case postale, 6002 Lucerne Renseignements Tél. 041 419 60 33 Commandes www.suva.ch/waswo-f Tél. 041 419 58 51 Fax 041 419 59 17 Titre Les substances engendrant la dépendance au poste de travail d un point de vue juridique Auteur Ruedi Rüegsegger Reproduction autorisée, sauf à des fins commerciales, avec mention de la source. 1 re édition: janvier 2001 Référence 66095.f Le modèle Suva Les quatre piliers de la Suva La Suva est mieux qu une assurance: elle regroupe la prévention, l assurance et la réadaptation. La Suva est gérée par les partenaires sociaux. La composition équilibrée de son Conseil d administration, constitué de représentants des employeurs, des travailleurs et de la Confédération, permet des solutions consensuelles et pragmatiques. Les excédents de recettes de la Suva sont restitués aux assurés sous la forme de primes plus basses. La Suva est financièrement autonome et ne perçoit aucune subvention de l Etat. 2

1 Principe Le législateur a reconnu les risques poten - tiels que représente pour la sécurité au travail la consommation d alcool ou d autres produits enivrants et il a défini les obligations tant des travailleurs que des employeurs dans ce domaine. Selon l article 82 de la loi sur l assuranceaccidents (LAA), l employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires à la pré ven tion des accidents et maladies pro fes - sion nels. Les travailleurs doivent de leur côté seconder l employeur dans l application des mesures de sécurité au travail et respecter les prescriptions en matière de sécurité. Il est possible d en tirer les conclusions sui - vantes quant à la consommation d alcool et d autres produits enivrants: 1. Un employeur qui laisse sciemment tra - vailler une collaboratrice ou un col labo - rateur en état d ébriété n a pas pris toutes les mesures nécessaires en ma - tière de prévention des accidents et enfreint par conséquent l article 82 LAA. Il n est pas important à cet égard que l état de la collaboratrice ou du col labo - rateur en question soit dû à de l alcool, du haschisch, des médica ments ou d autres drogues. 2. Un travailleur qui travaille en état d ébriété et qui met ainsi sérieusement en danger sa propre personne ou celle d autrui n a pas secondé son employeur dans l ap pli cation des mesures nécessaires en ma tière de prévention des accidents et enfreint de ce fait l article 11 de l or - donnance sur la prévention des acci - dents (OPA). 3

2 Articles de loi concernant les substances engendrant la dépendance 2.1 Devoir des travailleurs Le travailleur ne doit pas se mettre dans un état tel qu il expose sa personne ou celle d autres travailleurs à un danger. Cela vaut en particulier pour la consommation d alcool ou d autres produits enivrants. (Ordonnance sur la prévention des accidents et des mala - dies professionnelles [OPA], art. 11, al. 3). L article en question ne prescrit aucune limite claire en pour mille ou autres. La marge d appréciation dépend notamment de la dangerosité du travail. La valeur limite de 0,5 en vigeur depuis le 1 er janvier 2005 pour la circulation routière fournit un certain point de repère, mais il faut prendre en compte que les perturbations des capacités de perception et de réaction apparaissent dès 0,3. 2.2 Devoir d information et de contrôle de l employeur L employeur veille à ce que tous les travail - leurs occupés dans son entreprise, y compris ceux provenant d une entreprise tierce, soient informés des risques auxquels ils sont exposés dans l exercice de leur activité et instruits des mesures à prendre pour les prévenir. (... ) L employeur veille à ce que les travailleurs observent les mesures relatives à la sécurité au travail (OPA, art. 6, al. 1 et 3). La consommation de produits enivrants faisant aussi partie «des risques auxquels les travailleurs sont exposés», l employeur est tenu d informer le personnel sur les règles en vigueur à ce sujet dans l entre - prise et d en vérifier l application. 2.3 Interdiction de consommer de l alcool L employeur peut limiter ou interdire la con - sommation de boissons alcoolisées (art. 35, al. 3 de l ordonnance 3 relative à la loi sur le travail). Cet article, qui peut être étendu à l ensem ble de l aire de l entreprise, donne à l em plo yeur un moyen pour agir contre la consom ma tion d alcool et de drogues au poste de travail. Si la consommation doit également être re strein te avant le commen ce ment du travail ou durant les pauses ayant lieu en dehors de l aire de l entreprise, il est con - seil lé de le spécifier dans un règlement de l entreprise qui fera partie intégrante du contrat de travail (par ex. pour les conduc - teurs de locomotive ou les chauffeurs). 2.4 Mise à disposition d eau potable De l eau potable sera disponible à proximité des postes de travail. Lorsque les con di tions de travail l exigent, les travailleurs doivent en outre pouvoir se procurer d autres bois sons sans alcool (art. 35, al. 1 de l ordon nance 3 relative à la loi sur le travail). Il est particuliè re ment recommandé de four - nir des boissons non alcoolisées à pro xi - mité des postes de travail empoussiérés ou exposés à une forte chaleur. 4

3 Dans les cas graves: alcootest? Analyse de sang? Analyse d urine? Renvoi à la maison? Que doit faire un employeur ou un supérieur s il constate qu une collaboratrice ou un col - laborateur à son poste de travail ne paraît pas pleinement apte au travail (légèrement ivre, «éclaté», «parti»)? 1. Etant donné qu il est de la respon sabi li - té de l employeur de veiller à ce que le personnel de l entreprise travaille d une façon conforme aux règles de sécurité, il doit intervenir et essayer de clarifier si cette personne peut effectuer son travail sans qu il y ait une augmentation du risque. Si la personne conteste une perte partielle de ses capacités, il est possible de lui proposer un contrôle de l air expiré, une analyse de sang ou une analyse d urine (cette dernière analyse en cas de consommation de drogues illégales) afin de disposer de résultats objectifs. 2. Si la personne concernée refuse ces me - sures ou si la perturbation est due à des médicaments, du cannabis, de l héroïne ou d autres drogues, il n est pas pos - si ble de décider de façon suf fisamment objective si elle est apte au travail ou non. Dans ce cas, il faut que le chef fasse le choix de la sécurité et qu il déplace le travailleur à un poste de travail non dan - gereux ou qu il le renvoie à la maison. On ne peut donc contraindre personne à un alcootest, à une analyse de sang ou à une analyse d urine. Si l on souhaite prélever des échantillons à titre préventif (par ex. chez des chauffeurs professionnels), il faut le préciser dans un règlement d entreprise signé par les contractants en tant que partie du contrat de travail. Comme le prélèvement de ces échantillons est perçu dans notre pays comme une importante atteinte aux droits personnels, il est recommandé d agir avec retenue dans ce domaine, et en particulier pour les analyses d urine, les échantillons d urine étant de toute façon faciles à falsifier. 4 Réduction des prestations Si l assuré a provoqué l accident en com - mettant un crime ou un délit, les prestations en espèces peuvent être réduites ou, dans les cas particulièrement graves, refusées. Si l assuré doit, au moment de l accident, pourvoir à l entretien de proches auxquels son décès ouvrirait le droit à une rente de survivants ou s il décède des suites de l accident, les prestations en espèces sont réduites au plus de moitié (LAA, art. 37, al. 3). En cas d accidents professionnels, la couverture d assurance est pleinement garantie même si l accident s est produit alors que la personne était en état d ébriété (négligence grave selon la LAA, art. 37, al. 2), mis à part en cas de crime ou de délit. Le plus souvent, il s agit de conduite en état d ébriété. Dans ce cas-ci, les prestations en espèces (indemnités journalières et rentes) peuvent être réduites ou refusées dans des cas particulièrement graves dans la mesure où il existe une relation de causalité entre la consommation d alcool et l accident, mais dans cette situation, les frais de guérison sont également payés (LAA, art. 37, al. 3). En cas d accidents non professionnels, il peut y avoir des réductions de prestations non seulement en cas de crime ou de délit, mais aussi lorsque le fait d une négligence grave ou d une entreprise téméraire est établi. En cas de négligence grave selon la LAA, art. 37, al. 2, les indemnités journalières peuvent être réduites jusqu à un maximum de deux ans après l accident (les frais de guérison, les rentes, l indemnité pour atteinte à l intégrité et l allocation pour impotent ne sont pas réduits). Selon l art. 50 OLAA, on parle d entreprise téméraire lorsque l assuré s expose à un danger particulièrement im - portant, sans prendre ou pouvoir prendre les dispositions aptes à réduire le risque à un niveau raisonnable. Dans le domaine des accidents non professionnels, il est possible que la consommation de drogues corres - ponde à une entreprise téméraire, ce qui peut entraîner un refus de toutes les prestations en espèces. 5

5 Drogues illégales 5.1 Principe Les articles de loi qui ont été évoqués sont également valables pour les drogues illégales. Avec la majorité des substances, l évaluation de la capacité de travail est encore plus difficile qu avec l alcool. Si le supérieur à des doutes justifiés au sujet de l aptitude momentanée au travail d un collaborateur, il faut qu il l éloigne du processus de travail correspondant. L illégalité constitue une diffi - cul té supplémentaire: l entre - prise ne doit pas tolérer la con - som mation et encore moins le com merce de substances illégales. Si des signes exté - rieurs (man que de concen tra - tion, teint douteux, problèmes d argent) laissent supposer qu une per sonne consomme des drogues, il faut que le sujet soit concrè tement abordé avec la col la boratrice ou le colla bo - rateur. A cette occasion, il faut indiquer que la consommation de drogues n est pas tolérée dans l entreprise et qu elle peut conduire à une résiliation du contrat de travail. Si la consommation de drogues est reconnue par la personne concernée, celle-ci doit signer une déclaration spécifiant qu elle respecte cette interdiction de consom ma - tion et qu elle a pris connaissance de l éven - tuelle sanction. Il faut simultanément attirer son atttention sur l offre d aide (centres de consul tation) et l encourager à en tirer profit. 5.2 Programmes de traitement à la méthadone ou à l héroïne 1. Lorsque l on emploie des personnes participant à un programme de traitement à la méthadone, il existe un conflit d objectifs, car il s agit de con ci lier des exigences contradictoires. En effet, une personne consommant de la métha done ne peut pas, du point de vue de la sé cu - rité au travail (LAA, art. 11, al. 3), être employée pour tous les travaux (réac ti - vité, perception), mais d autre part, la société souhaite justement la réinsertion de telles personnes dans le pro ces sus de travail. L intégration est l un des prin - cipaux objectifs de la remise de métha - done. Une collaboration à long terme avec les assistants sociaux et le médecin traitant est indispensable lors qu on emploie des personnes dépendan tes. Service médico-social Service de consultation pour les problèmes de dépendance 6

Lorsque l on emploie des personnes par ti ci - pant à un programme de traitement à la méthadone, il est recommandé de respec - ter les points suivants: a) L employeur, le travailleur et le ser vi ce de traitement à la méthadone défi nis - sent les conditions nécessaires (pas de consommation d autres drogues, con - trôles) et les spécifient par écrit en tant qu avenant au contrat de travail. Si la personne qui bénéficie du traitement à la méthadone ne s en tient pas à l accord complémentaire, elle remet en cause la continuation de l emploi. Pour que le contrôle puisse fonctionner, il faut que la personne en traitement délie le mé de - cin prescripteur de l obligation de garder le secret, du moins si cette mesure est nécessaire pour garantir la sécurité au travail. b) L entreprise doit confier un travail appro - prié à la personne en traitement. Il n existe pas de règles générales concernant le type de travaux envisageables; il faut examiner au cas par cas ce qui est fai - sable. On peut du moins tabler sur le fait que la méthadone, en cas de do sa ge correct et après une période d accout u - mance, ne restreint pas les fonctions physiques et mentales normales. Mais ce sont les circonstances respectives qui sont déterminantes. Lorsqu une per - sonne en traitement a passé la période d accoutumance, qu elle est habituée à une dose qui n est pas trop élevée et qu elle ne consomme pas d autres drogues, de médicaments ou d alcool, il n y a pratiquement pas de risque aggravé. Selon le rapport sur la métha - done de l Office fédéral de la santé publique, l aptitude à la conduite, qui est une performance mentale et sen - sorimotrice complexe, n est pas réduite. 2. Chez les personnes qui reçoivent de l héroïne, la situation est plus délicate, parce qu une injection est régulièrement suivie d une diminution de la vigilance et de la réactivité, de telle sorte que l apti - tude à la conduite n est plus assurée et que la sécurité au travail est réduite. Comme pour le point a, il faut que les circonstances individuelles soient dé fi - nies par l employeur, le travailleur et le service de traitement et qu elles soient ensuite spécifiées dans un contrat com - plémentaire. 7