Etudes sur la situation de l entreprise



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Transcription:

union wallonne des entreprises asbl Etudes sur la situation de l entreprise Thème 2012 : «Le financement bancaire des entreprises en Wallonie» Juin 2012

études sur la situation de l entreprise le financement bancaire des entreprises en Wallonie Table des matières LE FINANCEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES EN WALLONIE Synthèse...9 Etude n 1 Tendances macroéconomiques du crédit aux entreprises en Wallonie... 13 Etude n 2 Structure du financement des entreprises wallonnes... 29 Etude n 3 Enquête sur le financement des entreprises en Wallonie... 41 MONOGRAPHIES SECTORIELLES Les secteurs de l industrie technologique... 85 L industrie papetière... 91 La construction... 93 Le commerce... 101 Le secteur chimique et des sciences de la vie... 105 Le secteur du ciment... 109 Les ressources humaines... 113 Le secteur de l extraction de granulats naturels... 117 L industrie du bois, de l ameublement et du textile... 119 Le secteur des déchets... 129 La transformation du papier et du carton... 131 L industrie alimentaire... 135 L industrie du verre... 141 Le secteur sidérurgique... 145 5

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 6

PARTIE 1 7 études sur la situation de l entreprise Le financement bancaire des entreprises en Wallonie

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e» LE FINANCEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES EN WALLONIE SYNTHÈSE» Etude n 1 Tendances macroéconomiques» Etude n 2 Structure du financement des entreprises wallonnes» Etude n 3 Enquête sur le financement des entreprises» MONOGRAPHIES SECTORIELLES 8

Synthèse Synthèse La relation entre l entrepreneur et son banquier est, par nature, passionnelle. Comment pourrait-il en être autrement? Bien souvent, le banquier détient les clés de la réalisation des espoirs les plus chers de celui qui entreprend ou qui dirige une entreprise. Le banquier est généralement le premier témoin, le premier partenaire qui accompagne l entrepreneur tout au long de sa vie professionnelle, qui est la première ressource dans les moments décisifs d une entreprise, bons ou mauvais. Pour lancer ou diriger une entreprise, il faut être plus que convaincu par le projet, être capable de soulever des montagnes, y consacrer toute son énergie. Comment accepter que quelqu un puisse avoir des réserves, marquer une certaine prudence, demander des précisions, ou ne pas vouloir prendre le risque que vous-même êtes prêt à prendre sur ce projet qui vous occupe presque nuit et jour. Comment comprendre qu un taux d intérêt trop élevé ou un manque de garanties ou de sûretés vous oblige à renoncer à tout ou partie de vos rêves? 9 L édition 2012 des «Etudes sur la Situation de l Entreprise» a voulu se pencher sur cette relation, «amour-haine» si on force un peu le trait, entre l entrepreneur et son banquier pour tenter de l objectiver, de rendre compte d une réalité «dépassionnée». L étude principale de cette édition consiste en une enquête auprès des entreprises wallonnes sur leurs sources de financement. En voici les principales conclusions : Près de 35% de notre échantillon représentatif d entreprises n ont pas cherché à se financer durant les deux dernières années. Ce sont principalement des très petites entreprises. Le financement bancaire reste la source principale de financement, à raison de 85% des démarches entreprises par les sociétés de l échantillon. Les sûretés/garanties ne sont pas un facteur décisif pour l acceptation d un dossier. Par contre, le manque de ces sûretés est un facteur apparemment important de refus. Ce paradoxe s explique par le fait que les suretés sont la tentative ultime pour sauver un dossier du refus. Les facteurs décisifs d acceptation d un crédit sont : l importance des fonds propres, la crédibilité et l assise de l entreprise ainsi qu une bonne préparation du dossier.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Le manque de solidité ou le caractère trop risqué d un projet n est pas un facteur principal de refus. L aversion au risque des banquiers n est donc pas aussi forte qu on l entend parfois. Fort logiquement, le refus d un crédit a des conséquences importantes pour la grande majorité des entreprises. C est une réduction de la voilure qui est en jeu autant que la suppression pure et simple du projet (pour un quart des refus respectivement). Un nombre non négligeable d entreprises trouvent un financement alternatif. Ce qu il faut souligner, c est que les délais dus à la conclusion difficile d un dossier de crédit ont aussi des implications importantes sur la mise en œuvre du projet ou le fonctionnement de l entreprise. Encore une fois, une attention doit être portée par les banques sur le raccourcissement de ces délais. Les différents outils de financement publics wallons contribuent dans un nombre de cas significatifs à permettre à un dossier d être accepté. Les taux d intérêts demandés par les banques apparaissent comme «justes» pour la plupart des entreprises. Au total, la très grande majorité des entreprises est satisfaite de son banquier. Les deux principaux points qui pourraient susciter des tensions sont l absence de motivation de refus de crédit pour près d un dossier sur sept et les délais de traitement élevés quand le dossier rencontre certaines difficultés. Un enseignement transversal qui ressort de l enquête est que la relation bancaire est beaucoup plus difficile pour les très petites entreprises que pour les autres entreprises : un taux de refus deux fois plus élevé, plus d exigence de suretés, moindre intervention des outils publics de crédit, etc. Avec, comme conséquence logique, un indice de satisfaction moindre de ces entreprises à l égard de leur banquier. 10 Une des causes de ces difficultés pour les TPE est sans doute le manque de fonds propres et la trop forte dépendance aux crédits bancaires. Cette conclusion est renforcée par l étude n 2 sur la comparaison de certains ratios financiers des entreprises wallonnes avec ceux des entreprises des pays limitrophes. On constate, au terme de cette analyse comparative, que les entreprises wallonnes se financent plus par l endettement que leurs voisines européennes. Ou inversement, que les fonds propres sont une moindre source de financement que dans les trois pays de comparaison. Les entreprises wallonnes sont aussi endettées sur des maturités plus courtes, avec un effet évident sur le risque financier et donc sur la capacité de financement.

Synthèse Enfin, l étude 1 montre que la tension sur le degré d utilisation des crédits est beaucoup plus forte pour les petites entreprises que pour les grandes, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables au resserrement des conditions de crédit et du crédit lui-même. Cette étude montre aussi qu environ 50% du total des crédits bancaires accordés aux entreprises wallonnes le sont à des petites entreprises. Si l on ajoute que ces mêmes petites entreprises constituent plus de 85% du tissu des entreprises wallonnes, on comprend que les difficultés qu elles peuvent rencontrer dans leur relation avec les banques méritent d être prises au sérieux. Une première conclusion générale de nos trois études est que nos entreprises sont fortement dépendantes des crédits bancaires, plus que dans d autres pays similaires. Une première recommandation serait dès lors de poursuivre les efforts pour les inciter à augmenter leurs fonds propres. Les intérêts notionnels sont un début de réponse mais d autres mesures devraient être prises, comme une incitation fiscale pour les particuliers à investir dans les PME (système «tante Agathe»), une meilleure information sur l accès au «private equity» ou des initiatives pour mettre en rapport l offre et la demande en capital-risque. Cette recommandation vaut d autant plus pour les petites entreprises. Ce qui amène à la deuxième conclusion générale qui est la situation spécifique des petites entreprises, et surtout des TPE, vis-à-vis des crédits bancaires. Des mesures d accompagnement (aides à la bonne tenue des comptes et des bilans, aides au montage des business plan puis des dossiers de crédits, meilleure information sur les exigences bancaires, aides à la gestion de trésorerie, etc.) doivent être prises pour diminuer le taux de refus de crédit chez les petites et très petites entreprises. Enfin, les banques aussi peuvent apporter leur pierre à l édifice en motivant mieux les refus de crédit et en aidant les TPE à comprendre ces refus, ainsi qu en raccourcissant autant que faire se peut les délais d analyse. 11

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 12

PREMIÈRE ÉTUDE études sur la situation de l entreprise Tendances macroéconomiques du crédit aux entreprises en Wallonie

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e» LE FINANCEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES EN WALLONIE» Synthèse Etude n 1 Tendances macroéconomiques» Etude n 2 Structure du financement des entreprises wallonnes» Etude n 3 Enquête sur le financement des entreprises» MONOGRAPHIES SECTORIELLES 14

Etude 1 Etude n 1 Tendances macroéconomiques du crédit aux entreprises en Wallonie 1 INTRODUCTION Cette première étude a pour objectif d identifier les grandes tendances du crédit aux entreprises en Wallonie. Trois aspects seront abordés, tout d abord le volume des crédits aux entreprises, ensuite l évolution des taux d intérêts qui y sont liés et, enfin, l introduction prochaine des accords de Bâle III. Pour réaliser cet exercice, la Centrale des crédits aux entreprises a pu fournir les données régionalisées des autorisations et des utilisations de crédits bancaires par les entreprises. De leur côté, les données relatives aux taux débiteurs proviennent des enquêtes, harmonisées au niveau européen, réalisées mensuellement auprès des établissements de crédit. Il s agit des taux effectivement appliqués à l ensemble des nouveaux crédits au cours du mois de référence. 15 1. Les crédits aux entreprises Deux sources primaires sont à la base des statistiques de crédit aux sociétés nonfinancières. La première provient du «schéma A», document au travers duquel les établissements de crédit transmettent périodiquement leurs informations financières à la Banque Nationale de Belgique. La deuxième est collectée par la Centrale des crédits aux entreprises elles-mêmes. Celle-ci rassemble individuellement l ensemble des données relatives aux crédits octroyés par les banques résidant en Belgique. Le concept de crédit est ici exhaustif et reprend toutes les formes de crédits octroyés aux entreprises, quelle que soit la devise dans laquelle la transaction a été conclue. 1.1. Analyse globale Le graphique 01 illustre l évolution des autorisations et des utilisations effectives de crédits par les entreprises wallonnes depuis 2005. En 6 ans, le volume des crédits bancaires utilisé par les entreprises wallonnes a augmenté de 60%, passant de 14,1 à 22,6 milliards d euros. Contrairement aux idées généralement rependues, la crise financière de 2008-2009 n a pas sensiblement impacté le volume de crédit utilisé en lui-même. La tendance haussière semble même s être accélérée à partir de la fin 2007. Logiquement, les autorisations de crédits accordées aux entreprises par les banques semblent avoir suivi la même tendance, passant de 19 milliards d euros en mars 2005 à 28 milliards d euros en décembre 2011.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Graphique 01 Millions d'euros 30.000 28.000 26.000 24.000 22.000 20.000 18.000 16.000 Utilisation et autorisation de crédits pour les sociétés non financières en Wallonie Utilisation Autorisation Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 14.000 12.000 10.000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 16 Le graphique 02 relativise cependant la situation. En effet, le degré d utilisation des autorisations de crédit par les entreprises (1), affiche une augmentation sensible sur la période. En Wallonie ce taux est passé de 74% en mars 2005 à 81% en décembre 2011. La situation en Flandre semble afficher la même tendance (les taux passant de 71% à 76%), bien que les taux d utilisation de crédit restent à des niveaux inférieurs sur toute la période. En Wallonie, la tendance haussière commence au début de l année 2007. Cette évolution cadre avec le début des difficultés du secteur bancaire mondial et du resserrement des conditions de crédit qui y sont liées. Le cas wallon ne semble par contre pas isolé, au vu de la courbe flamande qui suit, globalement, la même tendance. L offre de crédit s est donc indéniablement maintenue à des niveaux suffisants en Wallonie, mais néanmoins, l augmentation des besoins en crédit bancaire des entreprises a crû davantage encore, réduisant peu à peu la marge de manœuvre des entreprises. En effet, entre mars 2005 et décembre 2011, les autorisations de crédit ont crû de 48% contre 61% pour les utilisations de crédit. Ces évolutions contrastées peuvent expliquer une partie des tensions observées ces dernières années dans le domaine des crédits aux entreprises ainsi que le sentiment de resserrement des conditions d octroi que ces dernières peuvent ressentir. L augmentation du taux d utilisation des crédits traduit un certain décalage économique au sein des entreprises wallonnes. En effet, par manque de réserves suffisantes, celles-ci sont davantage amenées à utiliser leurs lignes de crédit pour faire face à leurs dépenses. Un accès facilité à d autres modes de financement, notamment en fonds propres, permettrait aux entreprises wallonnes de revenir à des situations plus sereines. L étude 3 démontrera qu il s agit là effectivement d un souhait partagé par de nombreuses entreprises de la région. (1) En d autres termes, le rapport des utilisations par les autorisations de crédit.

Etude 1 Graphique 02 100% Degré d'utilisation des autorisations de crédit 90% 80% 70% 60% 50% 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1.2. Analyse par taille d entreprise Le graphique 03 ventile les utilisations de crédit bancaire aux entreprises wallonnes en fonction de leur taille (2). Dans ce graphique, chacun des volumes s additionne, ce qui porte le volume total de crédit en décembre 2011 à 22,6 milliards d euros en Wallonie. Les petites entreprises représentent plus de 45% des utilisations de crédit en Wallonie (en décembre 2011), bien que ce chiffre puisse encore être plus élevé si les données relatives aux entreprises indéfinies avaient pu être ventilées. Wallonie Flandre Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 17 Graphique 03 Millions d'euros 25.000 20.000 15.000 10.000 Volume des utilisations de crédits par les entreprises wallonnes (par taille d'entreprise) Petites entreprises Moyennes entreprises Grandes entreprises Indéfini Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 5.000 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 (2) Les critères définis par la Centrale des crédits aux entreprises réparti les entreprises entre les différentes catégories comme suit : les petites entreprises sont celles qui ont déposé les comptes annuels sous le format abrégé. Les grandes entreprises sont celles qui ont déposé leurs comptes sous le format complet et qui ont réalisé un chiffre d affaires supérieur à 37.185.000 pendant deux années consécutives. Les entreprises de taille moyenne sont celles qui ont déposé leurs comptes sous le format complet mais qui n ont pas réalisé un chiffre d affaires supérieur à 37.185.000 pendant deux années consécutives. La catégorie «indéfini» reprend les sociétés qui n ont pas encore déposé leurs comptes annuels. Ces derniers sont en effet utilisés par la BNB pour déterminer la taille de l entreprise.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Les entreprises moyennes ainsi que les grandes représentent chacune 20% des utilisations. La catégorie indéfinie concerne quant à elle 15% de ces montants. Pour chacune de ces catégories d entreprises, les montants ont progressé sur la période étudiée, bien qu un léger tassement puisse être observé sur les premiers mois de 2009. Néanmoins, la progression est plus marquée chez les grandes entreprises (+81% sur les. 6 années) que chez les moyennes (+72%) et les petites (+56%). Deux éléments pourraient expliquer ces divergences. D une part, les grandes et moyennes entreprises pourraient avoir fait davantage appel au crédit bancaire pour financer leur développement. D autre part, comme l étude 2 le démontrera (3), un niveau de liquidité plus faible chez ces entreprises pourrait les avoir amenées à tirer davantage sur leurs lignes de crédit que les petites. Le degré d utilisation des ouvertures de crédits, ventilé en fonction de la taille des entreprises, est repris au graphique 04. Les petites entreprises affichent le degré d utilisation le plus élevé, et ce sur toute la période avec une valeur moyenne de 86%. La courbe reste relativement stable sur la période étudiée, bien qu une valeur planché ait été atteinte début 2007. À partir de cette date, le taux d utilisation a globalement d augmenté. Cette augmentation de taux d utilisation, couplée à leurs niveaux déjà élevés, ne peut que provoquer de fortes tensions sur les lignes de crédit. En effet, dans ce contexte, le moindre resserrement des conditions d octroi de crédit par les banques a des répercussions importantes et immédiates sur l activité des entreprises (4). À nouveau, une plus grande diversité dans les sources de financement des petites entreprises wallonnes pourrait atténuer cette situation. Les entreprises de taille moyenne affichent un taux d utilisation moindre que les petites, avec une valeur moyenne sur la période de 74%. La progression est cependant plus importante, passant de 68% en mars 2005 à 79% en décembre 2011. Graphique 04 18 100% 90% 80% 70% 60% 50% Degré d'utilisation des autorisations de crédit (Wallonie) Petites entreprises Moyennes entreprises Grandes entreprises 40% 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 (3) Voir point 2.3 de l étude 2. (4) Celles-ci feront l objet d une étude approfondie dans la troisième étude de ce rapport. Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE

Etude 1 Enfin, ce sont les grandes entreprises qui affichent le taux d utilisation le plus faible, avec une valeur moyenne sur la période de 61%. Après avoir légèrement diminué jusqu en 2007, le taux a brusquement décollé, passant de 49% en mars 2007 à 69% en décembre 2011. Cette évolution s explique davantage par une augmentation bien plus importante des utilisations de crédit (+70%) que des autorisations (+20%). De façon générale, toutes les catégories d entreprises ont vu leur degré d utilisation des autorisations de crédit augmenter sur la période. Les difficultés rencontrées par le secteur bancaire belge au cours des dernières années permettent d expliquer une partie de ce phénomène via une augmentation moindre des autorisations de crédit. D autre part, le fait que les entreprises wallonnes aient peiné à accéder à d autres sources de financement (5) pourrait également expliquer ce recours accru au crédit bancaire. 1.3. Analyse sectorielle Le graphique 05 distribue les montants relatifs aux utilisations de crédit en fonction des différents secteurs d activités en Wallonie (6). Sur toute la période, le secteur des services aura été le plus grand consommateur de crédits bancaires, avec 10,6 milliards d euros d encours. Cette tendance est somme toute logique compte tenu du fait qu il s agit du premier secteur d activité en Wallonie, tant en termes d emplois que de valeur ajoutée. Le secteur de l énergie, de l eau et des déchets arrive en deuxième position, avec 3 milliards d euros de crédits bancaires utilisés. Ceci s explique par le fait que ce secteur requière la réalisation de gros investissements. D autre part, la progression de l utilisation de crédits bancaires dans ce secteur est très importante (+150% entre mars 2005 et décembre 2011). 19 Graphique 05 Millions d'euros 20.000 18.000 16.000 14.000 12.000 10.000 8.000 6.000 Volume des utilisations de crédits par les entreprises wallonnes (par secteur d'activité) Autres services Commerces, immobilier, transports et Horeca Construction Energie, eau et déchets Industrie manufacturière Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 4.000 2.000 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 (5) Voir à ce sujet le point 4 de l étude 3 de ce rapport. (6) Hors agriculture, industrie extractive, secteur public et non-marchand.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e L industrie manufacturière arrive ensuite, avec 2,4 milliards de crédits utilisés en décembre 2011. Ce secteur montre une progression relativement faible sur la période étudiée (+11%), signe d un possible manque d investissement du secteur et d une situation conjoncturelle difficile. Ce dernier fera l objet d une analyse plus détaillée à la fin de cette étude. Le secteur de la construction arrive ensuite avec 1,9 milliards d euros d encours de crédit en décembre 2011. Ces derniers ont sensiblement progressé sur la période (+79%). Comme l illustre le graphique 06, l industrie manufacturière affiche le taux d utilisation des crédits le plus faible de tous les secteurs avec un taux moyen sur la période de 62%. Ce taux a cependant augmenté sensiblement au cours de la période étudiée (passant de 58% à 67%). Graphique 06 100% 90% 80% 70% Degré d'utilisation des autorisations de crédit (Wallonie) Industrie manufacturière Construction Autres services Energie, eau et déchèts Commerces, immobilier, transports et Horeca Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 60% 50% 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 20 Le secteur de la construction arrive ensuite avec un taux d utilisation moyen des crédits de 77%. Malgré une baisse sensible du taux entre 2005 et 2008, celui-ci est reparti à la hausse sur les dernières années, pour rejoindre son niveau de 2005 à 78%. Les secteurs des services suivent globalement la même tendance et les mêmes niveaux (environ 82% en moyenne sur la période). Ces derniers restent en outre relativement stables. Le secteur de l énergie, de l eau et des déchets semble être le plus volatile et affiche les taux d utilisation les plus élevés (85% en moyenne). Une analyse plus fine des données du secteur industriel wallon est illustrée au. graphique 07. Les données wallonnes (partie de gauche) sont comparées aux données flamandes (partie de droite).

Etude 1 L industre manufacturière Ainsi, l utilisation de crédit bancaire par l industrie wallonne est équitablement répartie entre les petites, les moyennes et les grandes entreprises, tant au début qu à la fin de la période étudiée. La situation est sensiblement différente en Flandre, où la part des grandes entreprises est bien plus importante. Ainsi, 54% des utilisations de crédit par les entreprises industrielles était le fait des grands groupes en mars 2005. Bien que légèrement moindre, cette part s élevait tout de même à 48% en décembre 2011. Graphique 07 Répartition des volumes de crédits bancaires dans l'industrie manufacturière wallonne (Mars 2005) 32% 34% 32% Répartition des volumes de crédits bancaires dans l'industrie manufacturière flamande (Mars 2005) 34% 34% 34% 21 Répartition des volumes de crédits bancaires dans l'industrie manufacturière wallonne (Décembre 2011) Répartition des volumes de crédits bancaires dans l'industrie manufacturière flamande (Décembre 2011) Petites entreprises Entreprises moyennes Grandes entreprises 34% 35% 31% 48% 28% 24% Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE Les données macroéconomiques en attestent, les entreprises flamandes sont généralement de plus grande taille que les entreprises wallonnes. Ce constat peut contribuer à expliquer les différences observées ci-dessus. D autre part, un financement en fonds propres relativement moindre des petites et moyennes entreprises wallonnes pourrait également contribuer à expliquer cette tendance. Le graphique 08 permet d affiner la lecture de ces résultats. Si les grands équilibres ne diffèrent pas sensiblement entre les deux régions, les taux d utilisation varient sensiblement en fonction des catégories d entreprises. Ainsi, le taux d utilisation des crédits bancaires par les grandes entreprises industrielles wallonnes est plus faible que celui observé en Flandre (44% contre 50%).

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Graphique 08 100% 90% Degré d'utilisation des autorisations de crédit (Industrie manufacturière wallonne) Petites Moyennes Grandes 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 100% 90% Degré d'utilisation des autorisations de crédit (Industrie manufacturière flamande) Petites Moyennes Grandes 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 22 2. Les taux d intérêt Les informations relatives aux taux d intérêt sont issues de l enquête MIR réalisée par la Banque Nationale de Belgique et sont harmonisées au niveau européen. L échantillon à la base de cette enquête se construit sur base d une sélection aléatoire d établissements de crédit soumis à une obligation d information. Les résultats concernent l ensemble des crédits belges, aucune information régionalisée n était disponible à ce sujet. Cependant, les données ne devraient pas sensiblement varier entre les régions, compte tenu du fait que leurs déterminants fondamentaux sont identiques. Les conclusions développées ici peuvent donc être généralisées à la Wallonie.

Etude 1 Les crédits bancaires concernés par cette enquête recouvrent des produits financiers parfois bien différents, ce qui ne permet pas de distinguer l affectation des prêts. Il n est dès lors pas possible d identifier les crédits destinés au financement d investissements de ceux visant à combler les besoins de liquidité. La discrimination se fait donc uniquement sur les montants et les maturités (7). Les taux d intérêt concernent ici les taux réellement appliqués par les établissements de crédit et reflètent donc les conditions réelles du marché. Enfin, les taux sont systématiquement pondérés par le volume des crédits correspondants, afin d éviter que les établissements disposant de peu d encours de crédit ne biaisent les résultats. Comme illustré au graphique 09, les niveaux de taux les plus élevés sont observés sur les découverts bancaires octroyés aux entreprises. Viennent ensuite les prêts à long terme (> 5 ans) et les prêts à court terme (<1 an), à l exception d une inversion notable dans les années 2007-2008, caractéristique d une situation de crise. Graphique 09 % 10 8 6 4 Taux d'intérêts assortis aux différents types de crédits des entreprises belges Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 23 2 Découvert bancaire Autres crédits ( 1 million d'euros, < 1 an et taux variable et fixe) Autres crédits ( 1 million d'euros, > 5 ans et taux fixe) 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Le niveau généralement plus élevé de risques, qui caractérise les prêts sous forme de découvert bancaire, explique l importance des taux observés ici. En effet, dans ce cadre, la banque ne contrôle pas la destination des fonds demandés et ne peut donc généralement pas disposer de collatérale pour diminuer son exposition au risque. D autre part, il n existe généralement pas de délai précis de remboursement, rendant la maturité du prêt aléatoire, et donc un niveau de risque accru. Un renchérissement sensible du taux est donc inévitable. Les prêts à long terme affichent généralement des taux intermédiaires entre ceux assortis aux découverts bancaires et aux prêts à court terme. De façon schématique, les taux de ces crédits à long terme sont corrélés avec ceux des obligations linéaires de l État belge (les OLO à 10 ans). (7) Pour des raisons de confidentialité, la BNB ne communique pas les informations relatives aux crédits de long terme belges dépassant le million d euros.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Ceux-ci servent généralement d instrument de référence à la banque dans le cadre de ce type de crédit. Les prêts à court terme sont quant à eux liés aux taux du marché interbancaire, comme l EURIBOR. Cette différence explique l inversion du rapport entre les taux à long et court terme des crédits aux entreprises observé durant les années 2007 et 2008. En effet, au cours de cette période, la détérioration des relations et de la confiance entre les institutions bancaires, qui a précédé la crise financière, a entrainé un fort renchérissement des taux sur le marché interbancaire. Les deux courbes ont cependant plongé au début de 2009 avec la crise. Depuis, le différentiel entre les taux à long terme et à court terme reste à des niveaux important compte tenu des tensions qui sont apparues sur le marché de la dette souveraine belge jusqu à la formation du gouvernement fédéral. Le graphique 10 illustre l évolution des taux associés aux découverts bancaires contractés par les entreprises belges et de la Zone Euro depuis 2003. Pour des raisons de méthodologie (8) et d éléments saisonniers (9), la courbe belge est plus volatile que la courbe européenne, bien qu elles suivent globalement la même tendance. Comme évoqué ci-dessus, ces courbes suivent la même trajectoire que celle des taux du marché interbancaire à court terme (EURIBOR). Après avoir baissé entre 2003 et 2005, les taux sont repartis à la hausse en 2006 pour atteindre un sommet à l été 2008, à la veille de la crise financière mondiale. Une baisse importante s en est suivie jusqu à la moitié de l année 2010. Après s être légèrement ressaisis pendant une petite année, les taux sont de nouveau repartis à la baisse depuis le début de 2012, suite au ralentissement de l économie européenne. En Belgique, le taux moyen s est élevé à 5,48% en avril 2012 contre 4,4% dans la Zone Euro, soit plus de 100 points de base d écart (10). Cette différence peut s expliquer par plusieurs facteurs, comme un niveau d inflation plus important dans notre pays ou un recours accru aux lignes de crédits entrainant une augmentation globale du risque. Graphique 10 24 10 8 6 4 2 % Taux d'intérêt sur les découverts bancaires Belgique Zone Euro EUROBOR (1 mois) 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (8) La courbe européenne, agrégeant les résultats de plusieurs pays, affiche naturellement une progression plus lisse. D autre part, la représentativité des données belges dans la courbe des dépôts européens est moindre que dans le cadre des autres courbes de taux, ce qui en rend naturellement les résultats plus éloignés. (9) Les entreprises belges, plus fréquemment que leurs voisines européennes, font davantage appel au découvert bancaire pour payer leurs impôts anticipés ainsi que les pécules de vacances de leurs employés. (10) Un point de base est égal à un centième de pourcent. Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE

Etude 1 Globalement, comme l illustre le graphique 11, les taux assortis aux autres types de crédits de court terme aux entreprises belges suivent de près ceux observés dans le reste de la Zone Euro. Comme expliqué précédemment, les taux de référence (les EURIBOR) sont les mêmes. Néanmoins, l écart semble se creuser sur les trois dernières années. Graphique 11 8 6 4 2 % Taux d'intérêt sur les autres types de crédit ( 1 million d'euros, < 1 an et taux variable et fixe) Belgique Zone Euro EURIBOR (1 mois) Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 25 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Pour les taux liés aux crédits à long terme, les deux courbes suivent globalement la même trajectoire, comme le montre le graphique 12. Les taux demandés aux entreprises belges ont cependant été souvent plus élevés que dans le reste de la Zone Euro, en particulier au cours de la période allant de début 2009 à fin 2011, compte tenu des taux très élevés des obligations linéaires belges. Cette situation s explique en bonne partie par la crise politique que le pays a connu au cours de cette période. Graphique 12 % 10 8 6 4 Taux d'intérêt sur les autres types de crédit ( 1 million d'euros, > 5 ans et taux fixe) Source : BNB (Centrale des crédits aux entreprises) Calculs : UWE 2 Belgique Zone Euro 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 3. L introduction de Bâle III 3.1. Les accords successifs Les normes de Bâle (I, II et III) ont pour objectifs d encadrer les risques engagés par les institutions bancaires. De façon très schématique, les accords de Bâle I, adoptés en 1988, définissaient un ratio minimal de fonds propres par rapport à l ensemble des crédits accordés. Celui-ci était défini comme suit : Fonds propres de la banque > 8% des engagements de crédit Le poids des différents types de crédits sur l exigence de fonds propres n était cependant pas différencié. La prise en compte du risque propre aux différents crédits engagés était donc absente. Les accords de Bâle II, conclus en 2004, avaient pour objectif premier de répondre à ces manquements. La qualité de l emprunteur, et donc le risque qu il représente pour la banque, allait être affiné. Le ratio d exigences en fonds propres a alors été redéfini comme suit : Fonds propres de la banque > 8% des risques (de crédit (85%) + de marché (5%) + opérationnels (10%)) 26 Par ailleurs, le calcul de risque des crédits allait dépendre de deux éléments particuliers :. d une part le risque de défaut de l emprunteur, d autre part le risque lié au crédit en lui-même (maturité, type de crédit, présence de garanties, etc.). Le calcul de ces risques pouvait être réalisé en interne ou via des agences de notation. Enfin, une procédure de surveillance de la gestion des fonds propres ainsi qu une meilleure discipline de marché avaient été mises en place. La crise financière de 2008 a montré les insuffisances de ce système et a forcé l introduction des accords de Bâle III en 2010. En effet, la quantité de fonds propres exigée jusqu alors s est avérée insuffisante pour absorber les pertes extrêmes et l analyse des risques restait incomplète. D autre part, l exigence de liquidité était bien trop laxiste. Dans le cadre de la nouvelle réglementation, les activités les plus risquées ont vu leur exigence en fonds propres augmenter sensiblement. Un autre aspect innovant de cette réglementation est venu de l exigence complémentaire en fonds propres, non basée sur les risques pris par la banque. Celle-ci s effectue au travers du plafonnement de la taille du bilan et des activités hors bilan. De cette façon, l accumulation de l endettement dans le secteur bancaire devrait être limitée. Ensuite, une nouvelle exigence en termes d actifs liquides a été imposée. L objectif étant de permettre à la banque de couvrir seule une éventuelle fuite de ses dépôts. Enfin, une disponibilité suffisante de financements stables a été aujourd hui exigée afin de s assurer que les actifs les moins liquides des banques soient financés de façon appropriée.

Etude 1 3.2. Impact sur les entreprises La nouvelle réglementation de Bâle III devrait assurer une stabilité accrue au secteur financier. Mais cette stabilité aura un coût en raison de l exigence accrue en fonds propres qu elle implique. Le mécanisme est assez immédiat : les fonds qu une banque se doit conserver sous forme de fonds propres ne peuvent, par essence, pas être prêtés ou investis. Dès lors, la rentabilité de l institution est automatiquement amoindrie. Afin de faire face à cette situation, peu de solutions restent à disposition de la banque au-delà d une augmentation de ses marges, notamment sur ses crédits. D autre part, les exigences renforcées en termes de liquidité risquent également de peser sur les marges obtenues par les banques sur les crédits aux entreprises ainsi que sur la maturité consentie. La hausse du coût des crédits aux entreprises parait donc inévitable et est annoncée par de nombreuses études (11). Les différents secteurs d activités devraient cependant connaître des évolutions contrastées (12). En effet, les crédits aux secteurs les plus risqués, ou les plus sujets aux défauts de paiement, devraient se voir demander des marges révisées fortement à la hausse. 27 (11) Voir notamment: CEFIP L impact de Bâle III sur le financement des PME, Working Paper, avril 2012. (12) Ernst and Young, (2012) Banking Barometer Europe, March 2012, survey results: Belgium.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 28

DEUXIÈME ÉTUDE 29 études sur la situation de l entreprise Structure du financement des entreprises wallonnes : comparaisons internationales

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e» LE FINANCEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES EN WALLONIE» Synthèse» Etude n 1 Tendances macroéconomiques Etude n 2 Structure du financement des entreprises wallonnes» Etude n 3 Enquête sur le financement des entreprises» MONOGRAPHIES SECTORIELLES 30

Etude 2 Etude n 2 Structure du financement des entreprises wallonnes : comparaisons internationales 1. Objectif et méthodologie 1.1. Objectif de l étude Cette seconde étude a pour objectif de comparer la structure et la santé financière des entreprises wallonnes avec celles des grands pays limitrophes. Pour ce faire, des ratios comptables et financiers ont été calculés sur base de la méthodologie décrite en annexe. Les entreprises wallonnes seront ici comparées aux d entreprises étrangères au niveau de leur structure de financement, de leur liquidité et de leur capacité à supporter leurs charges financières. Tous les ratios calculés portent sur l année 2010. 31 1.2. Ratios utilisés Pour réaliser ces comparaisons internationales, trois catégories de ratio ont été. déterminées (1) : ceux relatifs à la solvabilité, à la capacité à supporter les charges financières et à la liquidité. Les différents ratios relatifs à ces catégories, ainsi que leur mode de calcul, sont repris dans le tableau 01. Tableau 01 Solvabilité Couverture des charges financières Liquidité Ratio Degré global d endettement Degré global d endettement à long terme Proportion des dettes dans le passif total Couverture des charges financières par le résultat d exploitation Couverture des charges financières par l EBIDTA Ratio de liquidité au sens large (current ratio) Ratio de liquidité au sens strict (acid test) Définition Dettes totales Capitaux propres Dettes à long terme Capitaux propres Dettes totales Passif total EBIT Charges financières EBITDA Charges financières Actifs circulants restreints Capitaux tiers à court terme Actifs circulants liquides Dettes à un an au plus Tous les détails relatifs à la méthodologie utilisée sont repris dans l annexe de cette étude. (1) L ouvrage de référence utilisé pour réaliser cet exercice est : H. OOGHE, C. VAN WYMEERSCH, Traité d analyse financière, Presses Universitaires de Namur, sixième édition, 1996, Namur.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 2. Comparaisons internationales 2.1. Ratios de solvabilité Le degré global d endettement peut être exprimé de plusieurs façons, soit par rapport aux capitaux propres, soit par rapport à l ensemble des fonds engagés dans l entreprise (le total du passif ). Dans le premier cas, le ratio peut varier de 0 à l infini, dans le second de 0% à 100%. Plus ces ratios augmentent, plus le risque pour les créanciers de l entreprise sera élevé. En effet, les capitaux propres constituent un «tampon» en cas de liquidation forcée des actifs de l entreprise. Si les capitaux propres sont insuffisants pour éponger les pertes de liquidation, les créanciers risquent de perdre une partie de leur créance. Ainsi, un niveau de risque plus élevé pour le créancier entraînera généralement un taux d intérêt plus élevé en compensation. Pour une analyse plus complète, le degré d endettement à long terme doit également être calculé. En effet, ce type de dettes est généralement plus risqué que celles à court terme. Ces dernières, qui résultent généralement du processus d exploitation (fournisseurs, acomptes, etc.), sont moins contraignantes et généralement moins coûteuses pour les entreprises (2). Les dettes à long terme impliquent quant à elles des délais de remboursement rigides et l apport de garanties via des sûretés réelles ou personnelles. Le degré global d endettement peut également être considéré comme une bonne mesure du risque financier pour l entreprise, celui qu elle court en se finançant partiellement via l endettement. Dès lors, le risque financier de l entreprise aura tendance à croître avec son niveau de dettes. Car ces dernières demandent une rémunération fixe alors que le résultat de l entreprise est par nature variable. Le tableau 02 reprend les résultats du ratio relatif au niveau global d endettement pour les entreprises de Wallonie, des Pays-Bas, d Allemagne et de France. Ce ratio a été calculé, pour chacun de ces pays, au niveau global ainsi que par taille d entreprise (dont les définitions sont décrites en annexe). À chaque fois, la médiane servira d indicateur de la tendance. D autre part, le niveau de disponibilité des données au sein de la population est mentionné dans la dernière colonne. Tableau 02 Degré global d endettement 32 Total Grandes et moyennes entreprises Petites et très petites entreprises Pays Médiane Disponibilité Wallonie 1,86 88% Pays-Bas* 0,75 43% Allemagne 1,30 76% France 1,59 81% Wallonie 2,23 95% Pays-Bas* 1,44 70% Allemagne 2,11 66% France 2,75 86% Wallonie 1,86 88% Pays-Bas* 0,73 43% Allemagne 1,27 76% France 1,59 81% * Pour des raisons de méthodologie, les données relatives au Pays-Bas sont à considérer avec précaution. Source : Amadeus (Bureau Van Dijk) Calculs : UWE (2) À l exception notable des découverts bancaires et autres crédits assimilés, voir étude 1.

Etude 2 De façon générale, les entreprises wallonnes présentent un niveau élevé d endettement global avec une valeur médiane du ratio à 1,86. En comparaison, les entreprises françaises et allemandes affichent des ratios respectivement à 1,59 et 1,30. De façon générale, les grandes et moyennes entreprises ont davantage recours à l endettement que les petites, et ce dans tous les pays étudiés. Dans ce cadre, les grandes et moyennes entreprises françaises ont la valeur médiane la plus élevée à 2,75, suivies par les entreprises wallonnes à 2,23. Les petites entreprises, qui composent la grande majorité de chaque échantillon, affichent logiquement des tendances similaires au total. Enfin, le taux de disponibilité des données est relativement bon pour tous les pays étudiés. Le tableau 03 présente la même information, mais sous une forme différente. Ici les dettes totales sont rapportées au total du passif (qui n est que la somme des dettes et des capitaux propres). Le ratio illustre donc la part des dettes dans les moyens dont dispose l entreprise. Tableau 03 Total Grandes et moyennes entreprises Petites et très petites entreprises Dettes totales / Passif total Pays Médiane Disponibilité Wallonie 65% 88% Pays-Bas* 67% 44% Allemagne 57% 76% France 62% 81% Wallonie 69% 95% Pays-Bas* 63% 70% Allemagne 68% 66% France 73% 86% Wallonie 65% 88% Pays-Bas* 67% 43% Allemagne 56% 76% France 62% 81% * Pour des raisons de méthodologie, les données relatives au Pays-Bas sont à considérer avec précaution. Source : Amadeus (Bureau Van Dijk) Calculs : UWE 33 De façon globale, les entreprises wallonnes ont un taux d endettement de 65%, ce qui est légèrement supérieur au niveau allemand (57%) et français (62%). Les grandes et moyennes entreprises wallonnes sont quant à elles proportionnellement plus endettées que les petites, avec un taux de 69% contre 65%. Cette tendance se retrouve dans les pays voisins, en particulier pour les grandes entreprises françaises où le taux atteint 73% (contre 62% pour les petites entreprises de ce pays). Le degré d endettement comparativement élevé des entreprises wallonnes n est pas une surprise dans la mesure où cette caractéristique a depuis longtemps été mise en évidence au niveau national. Plusieurs éléments permettent d expliquer cette situation : La difficulté à obtenir du capital à cause du manque d offre ; Le contexte inflationniste qui pousse les entreprises à privilégier l endettement. aux autres modes de financement (3) ; L encouragement du financement par l endettement par les pouvoirs publics via une fiscalité plus avantageuse (déductibilité fiscale des intérêts) et des mécanismes de garanties (4). (3) En effet, le poids de la dette et le coût relatif des intérêts (si les taux sont fixes), diminuent logiquement quand le niveau des prix augmente. (4) Bien que le mécanisme des intérêts notionnels ait sensiblement diminué l avantage fiscal relatif du financement par l endettement, ce dernier reste généralement plus avantageux fiscalement.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Un dernier indicateur de la structure de financement est le degré global d endettement à long terme, qui rapporte les dettes à long terme sur les capitaux propres de l entreprise. Isoler les dettes à long terme de l entreprise est important pour la suite de l analyse car celles-ci déterminent en grande partie le risque financier de l entreprise. En effet, les dettes à long terme cumulent la charge d intérêts avec l engagement strict de remboursement pris par l entreprise. Dans le cadre des dettes à court terme, seule la charge d intérêts constitue un problème direct pour l entreprise étant donné qu elle dispose généralement de la possibilité de différer le remboursement du capital. Tableau 04 Total Grandes et moyennes entreprises Petites et très petites entreprises Degré global d endettement à long terme Pays Médiane Disponibilité Wallonie 0,29 88% Pays-Bas 0,28 44% Allemagne 0,48 81% France n.c. n.c. Wallonie 0,23 95% Pays-Bas 0,23 71% Allemagne 0,80 70% France n.c. n.c. Wallonie 0,29 88% Pays-Bas 0,28 44% Allemagne 0,46 81% France n.c. n.c. Source : Amadeus (Bureau Van Dijk) Calculs : UWE 34 Les entreprises wallonnes sont relativement peu endettées à long terme. Les niveaux allemands sont par comparaison bien supérieurs, en particulier chez les grands groupes. Les niveaux néerlandais sont par contre très proches des niveaux wallons. Au final, les entreprises wallonnes et néerlandaises semblent, davantage que leurs voisines allemandes, se financer sur le court terme. Bien que présentant certains avantages (flexibilité, accès facile, etc.), les crédits à court terme peuvent s avérer plus onéreux dans certaines circonstances (comme les lignes de crédit). Les entreprises wallonnes pourraient donc gagner à diversifier leurs sources de financement sur des crédits à maturité plus longue. 2.2. Ratios de couverture des charges financières Comme précédemment mentionné, un des risques financiers importants auquel une entreprise doit faire face, est le payement des intérêts liés à son endettement, qui sont dus même en cas de mauvais résultats. Pour évaluer dans quelle mesure une entreprise est apte à faire face à cet engagement, on calcule un ratio de couverture des charges financières par le résultat d exploitation (EBIT). Ce ratio est un élément important permettant d évaluer dans quelle mesure une entreprise peut supporter le coût de sa dette et donne également une indication sur sa capacité à contracter des emprunts supplémentaires. (5) Earnings Before Interest and Taxes : correspond au chiffre d affaires net duquel sont déduites les charges d exploitation (telles que salaires, cotisations sociales, matières, énergie, etc.). Il se distingue du bénéfice net par le fait que les charges et produits financiers (intérêts actifs et passifs, produits et charges de titres) ainsi que les impôts sur le bénéfice ne sont pas pris en compte.

Etude 2 Tableau 05 Couverture des charges financières par l EBIT Total Grandes et moyennes entreprises Petites et très petites entreprises Pays Médiane % Wallonie 3,47 93% Pays-Bas 3,48 4% Allemagne 4,48 5% France 6,42 61% Wallonie 2,27 98% Pays-Bas 4,50 53% Allemagne 4,60 43% France 6,42 80% Wallonie 3,47 93% Pays-Bas 2,77 2% Allemagne 4,41 3% France 6,42 61% Source : Amadeus (Bureau Van Dijk) Calculs : UWE Dans ce cadre, les entreprises wallonnes étudiées affichent une valeur médiane de 3,47.. En d autres termes, le résultat d exploitation de l entreprise médiane wallonne permet de couvrir 3,47 fois les charges financières liées à ses dettes. Ce niveau est relativement faible au vu des résultats affichés par les entreprises des autres pays. Bien entendu, le fait que les entreprises wallonnes se financent davantage par l endettement, et doivent donc rembourser plus de frais financiers que leurs voisines, permet d expliquer une partie de ce phénomène. Le constat est encore plus interpellant quand les grandes et moyennes entreprises sont isolées. En effet, le taux de couverture diminue drastiquement à 2,27 alors qu il augmente dans tous les autres pays. Il est vrai que les grandes entreprises wallonnes recourent davantage à l endettement que les petites mais cette situation s observe également dans les pays limitrophes. Cette situation s explique donc principalement par un résultat d exploitation relativement moindre en Wallonie. Il convient néanmoins de remarquer que le taux de disponibilité des informations financières pour les entreprises allemandes et néerlandaises est faible, particulièrement pour les plus petites. Une diversification accrue du financement des entreprises wallonnes permettrait de diminuer le niveau des charges financières liées à l endettement et d allouer ainsi le résultat d exploitation de ces entreprises à d autres postes. 35 2.3. Ratios de liquidité Deux ratios de liquidité sont généralement calculés dans le cadre de l analyse financière d une entreprise : le ratio de liquidité au sens large (current ratio) et le ratio de liquidité au sens strict (acid test). Le ratio de liquidité au sens large représente la couverture des capitaux tiers par les actifs circulants restreints de l entreprise. En d autres termes, quand le ratio est supérieur à 1, les fonds de roulement nets de l entreprise sont positifs. Si, par contre, les actifs circulants restreints sont inférieurs aux dettes, le ratio sera inférieur à 1 et les fonds de roulement nets seront négatifs.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e En fonction des besoins en fonds de roulement de l entreprise, cette situation pourrait se traduire par des problèmes de liquidité. À contrario, un ratio très élevé pourrait traduire un certain manque d investissement de l entreprise au profit d actifs circulants (créances commerciales ou stocks). Le tableau 06 reprend les valeurs médianes de ce ratio pour les entreprises wallonnes et des pays limitrophes en 2010. Tableau 06 Total Grandes et moyennes entreprises Petites et très petites entreprises Ratio de liquidité au sens large Pays Médiane % Wallonie 1,43 100% Pays-Bas 1,70 71% Allemagne 2,27 54% France 1,39 80% Wallonie 1,32 100% Pays-Bas 1,33 69% Allemagne 1,65 58% France 1,27 84% Wallonie 1,44 100% Pays-Bas 1,73 71% Allemagne 2,31 54% France 1,39 80% Source : Amadeus (Bureau Van Dijk) Calculs : UWE 36 Premier constat, la valeur médiane pour la Wallonie est positive. Les entreprises wallonnes affichent donc en majorité un fond de roulement positif. D autre part, les entreprises wallonnes semblent être dans une situation intermédiaire. Avec une valeur médiane à 1,43, elles semblent disposer de plus de liquidés que les entreprises françaises mais largement moins que les allemandes et les néerlandaises. Chez les grandes et moyennes entreprises, les ratios sont globalement moins élevés.. En Wallonie, il tombe à 1,32 ce qui reste en ligne avec les autres pays étudiés. Le ratio de liquidité au sens strict adopte une approche plus restrictive en éliminant les éléments les moins liquides du calcul. Ainsi, les stocks et les commandes en cours d exécution ne sont pas pris en compte. En effet, le délai et la valeur de réalisation de ces derniers sont généralement incertains ce qui rend leur présence dans le calcul moins pertinente. Logiquement, les valeurs de ce ratio sont systématiquement plus faibles que celles du ratio de liquidité au sens large. Les résultats pour les pays étudiés sont repris au tableau 07.

Etude 2 Tableau 07 Ratio de liquidité au sens strict Total Grandes et moyennes entreprises Petites et très petites entreprises Pays Médiane % Wallonie 1,23 100% Pays-Bas 1,46 71% Allemagne 1,75 50% France 1,16 80% Wallonie 0,99 100% Pays-Bas 1,04 69% Allemagne 1,22 55% France 1,06 84% Wallonie 1,24 100% Pays-Bas 1,49 71% Allemagne 1,79 50% France 1,16 80% Source : Amadeus (Bureau Van Dijk) Calculs : UWE Dans ce cadre, les entreprises wallonnes affichent également des résultats supérieurs aux valeurs françaises mais inférieurs à ceux des Pays-Bas et de l Allemagne. Plus interpellant, les grandes et moyennes entreprises wallonnes affichent une valeur inférieure à 1. Les actifs circulants les plus liquides des entreprises wallonnes ne parviennent donc pas à égaler leurs dettes à court terme. De façon générale, la liquidité ne semble donc pas constituer un problème majeur pour les entreprises wallonnes, qui se situent à un niveau intermédiaire par rapport au pays voisins. Les grandes entreprises pourraient par contre gagner à renforcer leur liquidité, compte tenu du niveau médian du ratio de liquidité réduite. 37 3. Conclusions Plusieurs éléments importants ressortent de cette seconde étude. Premièrement, les entreprises wallonnes se financent davantage par l endettement que leurs voisines européennes. Cet élément peut s expliquer par des facteurs traditionnels et fiscaux mais également par manque de sources de financement en capitaux propres. D autre part, les entreprises wallonnes gagneraient à diversifier leur structure de financement bancaire sur des maturités plus longues, à l image des entreprises allemandes. En effet, certains crédits à court terme, bien qu étant faciles d accès et proposant des modes de remboursement peu contraignants, peuvent s avérer finalement très onéreux. Une diversification accrue des sources de financement pourrait également bénéficier aux entreprises de la région. En effet, en se tournant davantage vers des modes de financement en fonds propres, celles-ci parviendraient à diminuer les charges financières qui pèsent sur leurs résultats. Depuis quelques années, ce genre d initiative est par ailleurs encouragée par les autorités publiques via le mécanisme des intérêts notionnels. Enfin, du côté des niveaux de liquidité, les entreprises wallonnes ne semblent pas rencontrer de difficultés particulières en comparaison à leurs voisines françaises, allemandes et néerlandaises. Néanmoins, les grandes et moyennes entreprises wallonnes, qui affichent un niveau de liquidité réduit légèrement inférieur à 1, gagneraient à renforcer leur niveau de liquidité afin de renforcer leur santé financière..

Annexes a) Méthodologie Les données financières nécessaires au calcul de ces ratios ont été récoltées via la méthodologie suivante. Dans ce cadre-ci, travailler sur des échantillons n a pas été l option retenue. Au contraire, toute la population des entreprises concernées a été identifiée et utilisée dans les calculs. Pour ce faire, l UWE a fait appel au Bureau Van Dijk pour extraire de leurs bases de données les indicateurs financiers macroéconomiques nécessaires aux différents calculs. Plusieurs critères ont été définis pour cibler précisément la population d entreprises qui nous intéresse. Ainsi, pour toutes les entreprises établies en Wallonie, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, seules celles répondant aux critères suivants ont été retenues : Tableau A Thème Forme juridique Statut Région Critère(s) Privée Actif Wallonie, France, Allemagne, Pays-Bas Activité Tout secteur excepté les services financiers, d assurances et les services publics (codes NACE primaires (rev.2) : 1 à 63 + 68 à 82 + 86 à 99 Capitaux propres Supérieur à 0 Année 2010 Sur base de ces critères, 59.000 entreprises wallonnes, 272.000 entreprises néerlandaises, 852.000 entreprises allemandes et 1.260.000 entreprises françaises ont été identifiées. Cependant, certaines entreprises ne communiquent pas systématiquement toutes les données comptables nécessaires aux calculs des ratios. Le pourcentage de disponibilité a donc été systématiquement indiqué dans cette étude. Pour chacun de ces ratios, la valeur médiane a été choisie comme indicateur. L utilisation de cette dernière est souvent préférable à la moyenne car cette dernière peut être fortement influencée par les valeurs extrêmes. D autre part, les résultats ont été ventilés par taille d entreprise sur base des critères définis au point b.

b) Critère de définition de la taille des entreprises Le Logiciel Amadeus, développé par le Bureau Van Dijk, a fourni les données à la base des résultats présentés dans cette étude. Pour faire partie d une des catégories ci-dessous, une entreprise doit remplir au moins un des critères y afférant. Très grandes entreprises Chiffre d affaires 100 millions d euros Actif total 200 millions d euros Employés 1000 unités Les entreprises affichant un ratio (revenu d exploitation / employés) ou (actif total/employés) inférieur à 100 euros sont exclues de cette catégorie. Entreprises de taille moyenne Chiffre d affaires 10 millions d euros Actif total 20 millions d euros Employés 150 unités N entre pas dans la catégorie des très grandes entreprises Les entreprises affichant un ratio (revenu d exploitation / employés) ou (actif total/employés) inférieur à 100 euros sont exclues de cette catégorie. Petites entreprises Chiffre d affaires 1 millions d euros Actif total 2 millions d euros Employés 15 unités N entre pas dans la catégorie des très grandes entreprises ou des grandes entreprises Les entreprises affichant un ratio (revenu d exploitation / employés) ou (actif total/employés) inférieursà 100 euros sont exclues de cette catégorie. Très petites entreprises Les entreprises qui n entrent pas dans les trois catégories ci-dessus.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 40

41 TROISIÈME ÉTUDE études sur la situation de l entreprise Enquête sur le financement des entreprises en wallonie

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e» LE FINANCEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES EN WALLONIE» Synthèse» Etude n 1 Tendances macroéconomiques» Etude n 2 Structure du financement des entreprises wallonnes Etude n 3 Enquête sur le financement des entreprises» MONOGRAPHIES SECTORIELLES 42

Etude 3 Etude n 3 Enquête sur le financement des entreprises en Wallonie 1. Objectifs et méthodologie 1.1. Objectifs de l enquête Cette troisième étude, basée sur une enquête, poursuit un double objectif. D une part, offrir une photographie de la recherche de financement par les entreprises de Wallonie. D autre part, identifier les facteurs qui favorisent ou compliquent ces démarches. Dans ce cadre, trois modes de financement ont été étudiés : le financement bancaire, le financement en fonds propres et les autres types de financement. Pour chacun d entre eux, différentes thématiques ont été abordées, comme les difficultés rencontrées et leurs conséquences sur l activité des entreprises, les raisons des refus de financement mais également le sentiment des entreprises sur leurs conditions de crédits et leur relation avec leur banquier. Toutes les questions portaient sur les deux dernières années. 43 1.2. Constitution de l échantillon Pour constituer la base d envois de cette enquête, deux bases de données ont été utilisées. D une part, la base de contacts propres à l Union Wallonne des Entreprises a fourni quelques 2.500 entreprises. D autre part, plus de 7.000 contacts supplémentaires ont été extraits du logiciel Belfirst. Le taux de réponse au questionnaire s est élevé à près de 8%, ce qui a permis de rendre les résultats statistiquement significatifs. De plus amples détails sur la méthodologie utilisée ainsi que la comparaison de la composition de l échantillon avec les données macroéconomiques de la Wallonie sont repris dans les annexes de cette étude. 2. La recherche de financement Aux 807 entreprises ayant répondu à l enquête, trois questions obligatoires relatives à la recherche de financement ont été posées : Avez-vous recherché un financement bancaire? Avez-vous-recherché un financement en fonds propres? Avez-vous recherché un autre type de financement? 2.1. Typologie des entreprises n ayant pas demandé de financement En croisant les réponses à ces différentes questions, un premier indicateur peut être calculé, celui du nombre d entreprises n ayant recherché aucune forme de financement. Comme l illustre le graphique 01, 35% des entreprises sondées n ont recherché aucune nouvelle forme de financement au cours des deux dernières années.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Graphique 01 Recherche de financement bancaire par les entreprises 5% 4% 1% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 807 4% 7% 35% Aucun 2% Banque uniquement Banque + Fonds propres + Autres Banque + Fonds propres 42% Banque + Autres Fonds propres uniquement Autres uniquement Fonds propres + Autres Source : Enquête UWE auprès des entreprises Une analyse plus fine de ce résultat est illustrée au graphique 02. Ainsi, une large majorité des entreprises réalisant moins de 100.000 euros de chiffre d affaires (60%) n ont eu recours à aucun type de financement au cours des deux dernières années. Cette proportion diminue ensuite au fur et à mesure que le chiffre d affaires augmente, jusqu au seuil des 10.000.000 euros où 37% des entreprises ont affirmé ne pas avoir cherché de financement. Un premier élément permettant d expliquer cette tendance pourrait venir du fait que les petites structures ne font que peu appel à du financement externe une fois leur activité lancée. Graphique 02 70% Part des entreprises n'ayant sollicité aucune source de financement 60% 50% 60% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 783 44 40% 30% 20% 10% 0% Moins de 100.000 35% 27% 26% 37% Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 5.000.000 Entre 5.000.000 et 10.000.000 Plus de 10.000.000 Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 35% Total Source : Enquête UWE auprès des entreprises

Etude 3 Ainsi, une très petite entreprise pourra se financer via une ligne de crédit que la banque lui aura initialement accordée, sans avoir à faire appel à une nouvelle forme de financement. Dès lors, un appel à un nouveau financement ne se justifierait que dans le cadre d un nouveau plan d investissement d envergure. D autre part, les très grandes entreprises peuvent également avoir plus de facilités à financer leurs projets grâce à leurs liquidités disponibles ou via une aide de leur groupe, ce qui contribue à expliquer que plus d un tiers d entre elles ont affirmé ne pas avoir recherché de financement d aucune sorte. 2.2. Typologie des entreprises ayant recherché un financement Comme l illustre le graphique 01, sur l ensemble des entreprises ayant répondu à l enquête, 56% ont affirmé avoir recherché un financement bancaire au cours des deux dernières années. Parmi celles-ci, 42% ont recherché leur financement uniquement auprès des institutions bancaires et 14% ont couplé cette démarche avec un autre type de financement (en fonds propres ou autres). Les entreprises interrogées semblent par contre peu nombreuses à rechercher un financement, autre que le financement bancaire, de façon isolée. Ainsi, dans la plupart des cas, la recherche de financement inclura un passage auprès des institutions bancaires. La section suivante sera consacrée à la caractérisation de ces démarches. 45 3. Le financement bancaire 3.1. Profil des entreprises demandeuses et typologie des crédits demandés Le graphique 03 offre un éclairage complémentaire sur les entreprises ayant recherché un financement bancaire, en les répartissant en fonction de leur chiffre d affaires global réalisé en 2010. La dernière colonne globalise les données pour l ensemble des entreprises. Graphique 03 70% 60% 50% Recherche de financement sous forme de prêt bancaire au cours des 24 derniers mois 58% 69% 58% 56% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 783 40% 46% 30% 20% 10% 0% 23% Moins de 100.000 Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 5.000.000 Entre 5.000.000 et 10.000.000 Plus de 10.000.000 Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 Total Source : Enquête UWE auprès des entreprises

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Un premier élément ressort immédiatement : les très petites entreprises font, moins souvent que les autres, appel à du financement bancaire. Ce constat pourrait traduire un manque d investissement mais pourrait également s expliquer, comme évoqué précédemment, par une utilisation accrue des lignes de crédit déjà existantes. Cette solution peut malheureusement s avérer bien plus onéreuse pour l entreprise compte tenu de l importante différence de taux observée sur ces types d emprunts (voir étude 1, point 2). De leur côté les très grandes entreprises (plus de 10.000.000 euros de chiffre d affaires) font également peu appel au crédit bancaire, leur préférant d autres sources de financement. Au final, les entreprises de taille intermédiaire (chiffre d affaires entre 1 et 5 millions d euros) sont celles qui recourent le plus souvent au crédit bancaire. En effet, leur taille limitée ne leur ouvre pas encore l accès aux financements alternatifs (obligations, marchés boursiers, etc.) mais leur trésorerie, ou leurs financements actuels ne suffisent plus à soutenir leurs investissements nouveaux. Le graphique 04 répartit les montants demandés par les entreprises, dans le cadre de leurs demandes de prêts bancaires, en fonction de leur chiffre d affaires annuel. Premier constat, pour une large majorité des entreprises, les demandes de financement bancaire portent sur des montants inférieurs à 1 million d euros. Sans surprise, on constate également que les montants des crédits bancaires demandés croissent avec le chiffre d affaires annuel. Ainsi, 22% des demandes de crédit faites par les grandes entreprises (entre 5 et 10 millions d euros de chiffre d affaires) concernent des montants supérieurs au million d euros contre seulement 2% pour les petites structures (entre 100.000 et 1 million d euros de chiffre d affaires). Graphique 04 100% 90% Montant du crédit demandé à l'institution bancaire Moins 100.000 Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 3.000.000 Plus de 3.000.000 0% 1% 0% 2% 4% 8% 34% 14% 5% 6% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 435 46 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 32% 68% Moins de 100.000 35% 63% Entre 100.000 et 1.000.000 60% 35% Entre 1.000.000 et 5.000.000 64% 14% Entre 5.000.000 et 10.000.000 Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 25% 38% 4% 46% 43% Plus de 10.000.000 Total Source : Enquête UWE auprès des entreprises

Etude 3 Le graphique 05 identifie les types de crédits les plus demandés en fonction du chiffre d affaires annuel des entreprises. De façon générale, le type de crédit le plus populaire, demandé par 60% des entreprises de l échantillon, est le prêt à long terme visant à financer un investissement. Viennent ensuite les facilités de caisse (38%) et les crédits spot crédits de très court terme visant à financer un besoin immédiat de liquidité (13%). La taille de notre échantillon nous permet à ce stade de faire une analyse plus fine de ces résultats. Globalement, plus les entreprises grandissent, plus elles sont amenées à rechercher des types de crédits variés (1). Ainsi, une fois le cap du million d euros de chiffre d affaires passé, les entreprises sont davantage amenées à solliciter des crédits plus exotiques comme les crédits-baux, les syndications ou les lignes de crédits pour l exportation. Graphique 05 180% 160% 140% 120% 100% 80% 60% 40% 20% 0% Prêt LT (pour invest) Crédit spot Ligne de crédit pour export Escompte Autres 5% 26% 32% 42% Moins de 100.000 6% 13% 39% 57% Type d'emprunts bancaires sollicités Facilité de caisse ou avances Crédit-bail Crédits syndiqués Affacturage 12% 8% 12% 11% 39% 11% 17% 42% 15% 9% 17% 13% 32% 38% 64% 67% 64% 60% Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 5.000.000 Entre 5.000.000 et 10.000.000 Plus de 10.000.000 Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 Total N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 435 Source : Enquête UWE auprès des entreprises 47 Pour chaque classe d entreprise, les prêts à long terme restent la forme de crédit la plus populaire et, globalement, cette popularité croit avec le chiffre d affaires. Les facilités de caisse sont utilisées dans les mêmes proportions par les grandes et les petites entreprises. Comme cela a déjà été évoqué plus haut, ce type de crédit est parmi les plus coûteux pour l entreprise. En effet, ces emprunts ne sont pas garantis par des collatéraux et la destination des fonds ne fait pas l objet d une acceptation par la banque. Ce risque accru a dès lors des conséquences sensibles sur les taux demandés. Dans certains cas de figure les entreprises, et en particulier les PME, pourraient donc gagner à se tourner vers d autres types de crédit afin de diminuer leurs frais financiers. D autre part, les institutions de crédit pourraient également renforcer cette dynamique en informant davantage les entreprises sur les différentes possibilités de financement bancaire à disposition, ainsi que sur leur coût respectif. (1) Les pourcentages sont ici calculés sur base du nombre d entreprises ayant demandé au moins un type de crédit bancaire (dénominateur) et le nombre de fois qu un type de crédit a été demandé par ces entreprises (numérateur). Les entreprises ayant pu demander plusieurs types de prêts, le total des pourcentages est supérieur à 100%. Plus la somme de ces pourcentages est élevée, plus les entreprises ont été amenées à solliciter des types de crédits différents.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Les leasings financiers (crédits-baux) semblent relativement peu utilisés par les entreprises de notre échantillon alors que certaines études tendent à montrer que ce type de crédit est en fait bien plus populaire (2). Ce résultat s explique en partie par le fait que les leasings sont généralement octroyés par d autres organismes que les banques, qui ne se retrouvent pas dans le cadre de notre question. 3.2. Accords et refus des prêts bancaires Une fois la demande de crédit déposée par l entreprise, l institution bancaire décide d accorder ou non le crédit, voire de poser des conditions à son obtention. Le graphique 06. illustre le résultat de ces demandes. Graphique 06 Avez-vous obtenu votre prêt bancaire? N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 456 20% Oui, sans difficulté 19% 61% Oui, avec difficultés Non Source : Enquête UWE auprès des entreprises 48 Ainsi, 61% des entreprises ont affirmé avoir obtenu leur crédit sans avoir rencontré de difficultés. Cependant, 19% des entreprises ont rencontré des difficultés (dont la nature sera détaillée plus loin) et 20% n ont pas vu leur demande satisfaite. Ce dernier chiffre peut paraître élevé et pourrait s expliquer par le nombre important de petites entreprises reprises dans l échantillon. À la lecture du graphique 07, cette hypothèse semble se confirmer car plus les entreprises grandissent, plus la proportion de refus diminue. Ainsi, 32% des très petites entreprises ont vu leur demande de crédit refusée contre seulement 9% pour les plus grandes structures. La tendance est logiquement inversée pour les dossiers acceptés sans difficulté, les grandes structures voyant leurs dossiers acceptés sans difficulté plus fréquemment (74%) que les entreprises de plus petite taille (53%). Le fait de rencontrer, ou non, des difficultés dans l obtention du crédit bancaire ne semble par contre pas corrélé avec la taille de l entreprise. (2) www.febelfin.be

Etude 3 Graphique 07 32% 16% 53% Moins de 100.000 27% 17% 56% 3.2.1. Les crédits bancaires acceptés sans difficulté 61% des entreprises ont donc vu leur demande de crédit bancaire acceptée sans difficulté. Celles-ci ont ensuite été interrogées sur les raisons permettant d expliquer le fait que leur dossier n ait pas rencontré d obstacle. Les résultats sont présentés au graphique 08 et sont ventilés par taille d entreprise (3). Il s agit ici du sentiment des entreprises, subjectif donc, car les institutions bancaires détaillent rarement les raisons qui les ont poussé à accepter le crédit. D autre part, les entreprises ont eu le loisir de choisir plusieurs facteurs explicatifs en même temps. Avez-vous obtenu votre prêt bancaire? Oui, sans difficulté Oui, avec difficultés Non 15% 23% 62% Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 5.000.000 Entre 5.000.000 et 10.000.000 Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 11% 9% 17% 17% 72% 74% 20% 19% 61% Plus de 10.000.000 Total N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 435 Source : Enquête UWE auprès des entreprises 49 Graphique 08 Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : Facteurs explicatifs de l'absence de difficultés à obtenir un crédit bancaire Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 61% 69% 62% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 264 41% 52% 47% 49% 39% 51% 38% 44% 42% 53% 53% 25% 12% 9% 6% 3% 0% 2% Source : Enquête UWE auprès des entreprises Le dossier avait été bien préparé Nous disposions de fonds propres importants Nous avions apporté des garanties extérieures Nous avions peu d'endettement bancaire Nous avions une rentabilité suffisante L'image ou la notoriété de notre entreprise/groupe nous a aidé Autre(s) (3) La taille réduite de notre sous-échantillon nous a amené à répartir les entreprises entre deux grandes catégories : celle dont le chiffre d affaires annuel en 2010 était inférieur à 1 million d euros et celle dont celui-ci était supérieur à 1 million d euros.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 50 L image de l entreprise ou du groupe auquel elle appartient semble être le facteur de réussite le plus fréquemment cité, et ce quelle que soit la taille de l entreprise. En effet, 62% des entreprises interrogées ont estimé que cet élément avait contribué à expliquer le bon déroulement de la procédure (4). Cet aspect semble cependant plus fréquent chez les grandes et moyennes entreprises (près de 70% d entre elles ont cité ce facteur) que chez les plus petites. Cette tendance est assez logique car les grands groupes bénéficient généralement d une image de marque plus forte, leur permettant de rassurer les institutions de crédit quant à leur solvabilité. Deux informations importantes ressortent également de ce graphique. D une part, la bonne préparation du dossier est un facteur explicatif pour près d une entreprise sur deux et cette proportion monte même à 52% quand on ne considère que les groupes de plus grande taille. Cet aspect de la demande de crédit n est donc pas à négliger car il reflète souvent du sérieux de l entreprise et permet de rassurer l institution bancaire. D autre part, les apports de garanties extérieurs ne semblent pas avoir joué un rôle significatif dans une large majorité des dossiers. L absence de garantie ne constitue donc pas le premier obstacle à l octroi des crédits. La qualité du dossier ainsi que la santé financière de l entreprise semblent donc être les facteurs déterminants à un déroulement sans encombre d une demande de crédit. Nous verrons plus loin que les garanties jouent par contre un rôle important dans le cadre des dossiers plus difficiles. De façon assez logique, la rentabilité de l entreprise joue également un rôle important dans la décision de la banque. Ce critère est par ailleurs davantage invoqué par les grandes et moyennes structures (61%) que par les plus petites (42%). Dernier élément, le faible niveau d endettement bancaire semble influencer positivement sur les demandes des petites structures tandis qu un haut niveau de fonds propres est régulièrement cité par les plus grandes comme ayant influencé favorablement la décision de la banque. Les TPE doivent donc veiller à assurer un niveau de fonds propres suffisant tout au long de leur croissance. Ainsi, elles pourront se financer plus facilement par l endettement et bénéficier davantage de l effet de levier que peut procurer ce dernier sur leur rentabilité. 3.2.2. Les crédits bancaires refusés : Raisons et conséquences Les entreprises ont ici été interrogées sur les conséquences d un refus de leur demande de financement sur leur activité ainsi que sur les raisons invoquées par la banque pour justifier ce refus. Les raisons Comme l illustre le graphique 07 repris plus haut dans cette étude, 20% des entreprises ayant recherché un emprunt bancaire ont vu leur demande refusée mais ce chiffre global est à considérer avec précaution. En effet, les disparités sont importantes entre les grandes et les petites entreprises. Les raisons qui ont poussé les banques à refuser ces dossiers sont quant à elles reprises au graphique 09 ci-contre. Premier élément marquant, 13% des entreprises n ont pas eu connaissance des raisons qui ont poussé la banque à refuser leur demande, et ce quelle que soit la taille de l entreprise. (4) Il faut néanmoins préciser qu il n est pas possible dans ce cadre-ci de savoir si ce critère a été décisif, ou non, dans l acceptation du dossier.

Etude 3 Les institutions de crédit semblent donc réaliser un travail d information correct envers la majorité de leur client. Cependant, avec près d une entreprise sur huit qui n est pas suffisamment informée sur les raisons du refus, ce résultat mériterait d être amélioré afin de cadrer avec les engagements de bonne information pris par le secteur financier en la matière. Pour rappel, cet engagement vise un taux d information de 100%. Le premier problème auquel les TPE font face est le manque de fonds propres et 56% de celles-ci ont cité cet élément comme ayant contribué à justifier le refus du dossier. La nécessité de renforcer les fonds propres dans ce type de structures trouve une nouvelle fois sa justification ici. Vient ensuite très logiquement l absence de garantie (42%). En effet, si l entreprise n a pas pu fournir à la banque les premières sécurités que sont une bonne rentabilité, une image rassurante de la société ou des fonds propres suffisants, la banque demandera l apport de garanties pour couvrir le risque. L absence de garantie ne constitue donc pas la raison première du refus, mais bien sa raison ultime. D autres raisons de refus ont également été adressées aux plus petites entreprises mais dans une moindre mesure, comme une notation de crédit faible (32%) ou un potentiel insuffisant ou trop risqué (28%). Ce dernier élément est important. En effet, seule une entreprise sur quatre s est vu refuser sa demande de crédit en raison de la nature même de son activité ou de son projet. Les trois quarts des dossiers sont donc refusés sur base d autres critères, pour lesquels des solutions alternatives peuvent encore être trouvées. Pour le reste des entreprises, le problème du manque de garanties est prédominant (53%). Viennent ensuite une notation de crédit trop faible (50%), un niveau d endettement trop important (27%) et un manque de fonds propres (20%). Les problèmes rencontrés par les grandes structures sont donc de même nature que pour les petites mais leurs fréquences diffèrent et à nouveau, l absence de garantie n est pas la raison initiale du refus, mais sa raison ultime. 51 Graphique 09 Raison(s) invoquée(s) par la banque pour justifier le refus du prêt Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 56% 50% 48% 38% 33% 32% 53% 46% 42% 28% 27% 28% 27% 20% 17% 16% 14% 12% 9% 7% 3% 4% 3% 3% 19% 12% 13% 13% 13% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 17% 87 Source : Enquête UWE auprès des entreprises Une notation Trop peu de de crédit fonds faible propres au bilan Efforts Trop peu de propres garanties insuffisants dans le projet Un potentiel (de l entreprise ou du projet) insuffisant ou trop risqué Déjà trop de prêts ou était trop endettée Pas d historique d emprunt Un mauvais historique d emprunt Aucune raison invoquée Autre(s) raison(s)

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Ainsi, les garanties au sens plus large sont davantage source de préoccupation pour les plus grandes structures. Celles-ci se voient ainsi demander, au-delà d un niveau fonds propres suffisant, d autres types de garanties permettant de diminuer le risque pris par la banque. D un autre côté, la part relativement plus importante des dettes dans le bilan des grandes et moyennes entreprises (5) explique le fait que le niveau élevé d endettement soit plus souvent invoqué comme raison de refus du crédit. La notation de crédit joue également un rôle important principalement pour les plus grandes structures qui sont généralement mieux à même de disposer de ce genre d information. Les conséquences Le refus d une demande de financement peut avoir des conséquences plus ou moins importantes sur l entreprise et son activité. Celles-ci sont illustrées au graphique 10. Premier constat, un refus de financement bancaire reste rarement sans conséquences (seul 7% des entreprises sont dans ce cas de figure). Les institutions bancaires doivent en conséquence être conscientes de leur responsabilité et de l impact qu un refus peut avoir sur l activité d une entreprise, et plus généralement, sur l ensemble de l économie. Cependant, cette situation entraine relativement peu d annulations pures et simples de projets (22%). Ce constat est particulièrement vrai pour les plus grandes structures qui ne sont que 13% à annuler leur projet (contre 26% pour les petites). D autre part, ce refus n entraîne, ou ne précipite, que très rarement la faillite de l entreprise (3% des cas). Pour pallier ce manque de fonds, les entreprises se sont, pour près d un tiers d entre elles, tournées vers des modes de financement alternatifs. Cette démarche se retrouve davantage chez les petites structures (33%) que chez les plus grandes (23%). L ampleur moindre des projets à financer leur permet peut-être de recourir plus aisément à la famille, aux amis ou à l hypothèque que les grandes structures. Graphique 10 Conséquence(s) d'un refus du crédit bancaire pour les entreprises Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : 37% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 33% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 87 52 30% 28% 26% 27% 25% 24% 23% 23% 23% 23% 22% 22% 20% 20% 17% 16% 13% 14% 12% 10% 7% 5% 4% 3% 3% Aucune Notre Notre Nous avons perdu Notre projet a été Nous avons dû Nous avons dû Nous avons dû Autre(s) projet/investissement projet/investissement des parts de marché financé via d autres reporter l'engagement réduire notre arrêter complètement a été annulé a été moins ambitieux sources de de personnel personnel nos activités (faillite) financement (5) Voir étude 2, point 2.1. Source : Enquête UWE auprès des entreprises

Etude 3 Par contre, un refus de crédit bancaire a d autres conséquences plus sensibles chez les plus grands groupes, comme la perte de parts de marché (37% des cas). Les grandes et moyennes entreprises étant davantage tournées vers l exportation (6), il est logique que le manque de financement les affecte plus sur ce pan de leurs activités. D autre part, les plus grands groupes semblent être davantage enclins à retarder leurs investissements dans l attente de meilleures opportunités de financement. Les conséquences sur le personnel d un refus de financement bancaire sont assez sensibles, car 20% des entreprises ont affirmé avoir dû reporter les embauches et 22% de procéder à des licenciements. 3.2.3. Les crédits bancaires difficiles : Raisons et conséquences Trois questions complémentaires ont été posées aux entreprises ayant obtenu leur crédit bancaire difficilement : Quelles sont les raisons qui ont amené ces difficultés? Comment ces difficultés ont-elles été solutionnées? Quelles ont été les conséquences de ces difficultés sur l activité? Les raisons Le graphique 11 détaille les réponses à la première question, à savoir les raisons qui ont poussé la banque à accepter le crédit avec difficulté. Dans ce cadre, les entreprises semblent, dans la majorité des cas, bien informées sur les éléments qui ont amené les banquiers à renforcer les conditions d octroi de crédit. Néanmoins, 16% des entreprises de notre sous-échantillon ont affirmé ne pas avoir eu connaissance des raisons ayant entrainé ces difficultés. À nouveau, ce taux demande à être drastiquement diminué. Deux lacunes principales ont été avancées par les banques pour justifier les difficultés rencontrées par les TPE : le manque de garanties et le manque de fonds propres. 53 Graphique 11 6% 29% 19% 38% 36% 34% 31% Une notation Trop peu de de crédit fonds faible propres au bilan Raison(s) invoquée(s) par la banque pour justifier les difficultés lors de l'octroi du prêt Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : 15% 22% 34% 48% 42% Efforts Trop peu de propres garanties insuffisants dans le projet Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 17% 35% 28% Un potentiel (de l entreprise ou du projet) insuffisant ou trop risqué 21% 18% 19% 17% 14% 14% 15% 16% 16% 11% 10% 6% 3% 0% 1% Déjà trop de prêts ou était trop endettée Pas d historique d emprunt Un mauvais historique d emprunt Aucune raison invoquée Autre(s) raison(s) N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 82 Source : Enquête UWE auprès des entreprises (6) Voir «Études sur la Situation de l Entreprise 2010» de l Union Wallonne des Entreprises.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 54 Comme dans le cadre des dossiers refusés, ces deux aspects sont complémentaires. Une entreprise disposant de trop peu de fonds propres se verra demander davantage de garanties par l institution de crédit. Quand celles-ci viennent à manquer, il s agit du motif ultime de refus de financement. Un autre élément pouvant pousser les banques à demander l apport de garanties extérieures vient du fait que leur présence permet de diminuer, au-delà du risque direct lié au crédit, les exigences en fonds propres imposées par la législation. De ce fait, le coût du crédit pour la banque en est réduit. Enfin, le manque d efforts propres dans le projet a été une des raisons fréquemment invoquée (31%). Du côté des grandes et moyennes entreprises, le manque de garanties arrive en tête des raisons invoquées par les banques (48%). D autre part, le manque de fonds propres reste un élément important pour près de 40% des plus grandes structures. C est également le cas pour les notations de crédit trop faibles (29%), qui reste un facteur propre aux grandes et moyennes entreprises, mieux à même de disposer de cette information. Le potentiel économique insuffisant de l entreprise ou du projet arrive en troisième position. L ampleur plus importante des projets à financer chez ces dernières poussant probablement les banques à plus de prudence. Le niveau existant des emprunts ou un mauvais historique bancaire ne semble pas jouer un rôle prédominant pour une majorité d entreprises. Seul 18% de ces dernières ont affirmé avoir éprouvé des difficultés à obtenir leur financement en raison d un niveau trop élevé d endettement et seulement 1% pour un mauvais historique d emprunt. La réponse des banques Comme illustré au graphique 12, la principale difficulté, rencontrée par près de 60% des entreprises interrogées, a consisté en un délai trop long dans la prise de décision par la banque. Ce problème a été plus fréquemment rencontré par les grandes et moyennes entreprises, ce qui s explique probablement par le fait qu elles présentent des dossiers plus complexes et plus importants en termes de montants à financer. Dès lors, les délais d analyses des dossiers sont généralement plus longs. Une meilleure préparation des dossiers de crédits par les entreprises pourrait peut-être diminuer l ampleur de ce problème. D autre part, un effort supplémentaire de la part des banques pour accélérer le traitement des dossiers de crédit permettrait de minimiser ces complications. Viennent ensuite le problème des sûretés, rencontré par près d une entreprise sur deux. Celui-ci est davantage rencontré par les petites structures (57%) et se fait l écho de la section précédente, à savoir les fonds propres relativement plus faibles dont peuvent disposer les plus petites entreprises. Un fait mis en évidence par l enquête, c est le rôle important joué par les organismes publics de financement. Pour près d un dossier difficile sur trois, ils ont joué un rôle dans le solutionnement du problème. Donc, ces structures publiques semblent jouer leur rôle. Elles ne se substituen pas aux banques privées mais elles viennent en appui supplétif. Le soutien des organismes de crédit semble plus efficace pour les moyennes et petites entreprises que pour les TPE. Il reste donc, pour cette catégorie d entreprises, une place pour un rôle plus important des structures publiques. En comparaison, les banques ont rarement souhaité partager le risque avec une autre institution bancaire (11%).

Etude 3 Enfin, des solutions plus classiques ont été trouvées pour un certain nombre d entreprises. Pour un tiers d entre elles, le montant octroyé a été inférieur à celui demandé, et ce davantage pour les grandes entreprises (38%) que pour les petites (26%). Compte tenu du fait que le risque augmente avec le montant et que les grandes structures demandent généralement des montants supérieurs que les petites, cette tendance est somme toute logique. Ensuite, une hausse des taux d intérêts a tout de même concerné plus d une entreprise sur cinq de ce sous-échantillon. Graphique 12 51% 63% 58% Le dossier a mis du temps à être accepté Réponses des institutions bancaires aux dossiers de crédit difficiles Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : 23% 22% 20% Le taux d intérêt a été revu à la hausse 26% 38% 33% Le montant octroyé a été plus faible que celui demandé 3% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 17% 11% 20% 35% 29% La banque a souhaité La banque a fait appel à partager le crédit avec un une autre banque Invest/Sowalfin/SRIW. pour partager le crédit 57% 44% 49% Des sûretés (publiques ou non) ont été demandées 6% 0% Autre(s) 2% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 83 Source : Enquête UWE auprès des entreprises 55 Les conséquences Dernière question abordée dans cette section, les conséquences des difficultés à obtenir les crédits bancaires sur l activité des entreprises sont illustrées au graphique 13. Pour près de 70% d entre elles, ces difficultés ont eu des conséquences tangibles. Ce taux élevé met ici l accent sur l importance pour les banques d agir et d informer rapidement les entreprises sur l état d avancement de leur dossier de crédit. L effet négatif le plus fréquemment cité est le report de l investissement (34%). Par contre, les projets ne sont que très rarement annulés suite à ces difficultés (2% contre 22% en cas de refus pure et simple), mais ils sont par contre fréquemment réduits (27%). Il est effectivement logique de constater que les conséquences d un financement obtenu avec difficultés sont moins lourdes pour l entreprise que dans le cadre d un refus pure et simple de financement. Dans ce cadre, les TPE semblent, plus souvent que les plus grandes, pallier les difficultés par une réduction de la taille du projet (34% contre 21%). En conséquence, ces reports et réduction engendrent généralement une rentabilité plus faible (30%). D autre part, si les difficultés à obtenir un financement bancaire ne se traduisent que rarement par des licenciements de personnel (5%), les embauches supplémentaires sont davantage retardées (16%). Dans ce cadre, les proportions sont globalement similaires pour les TPE et les plus grandes entreprises.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Étant donné les conséquences directes que ces difficultés à obtenir un crédit bancaire ont sur les entreprises, une décision rapide et une information claire de la part des institutions de crédit est une réelle nécessité. Graphique 13 34% 28% Conséquence(s) des difficultés dans l'octroi du crédit bancaire pour les entreprises Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : 36% 34% 34% 31% 27% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 32% 30% 29% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 82 23% 21% 0% 4% 2% 9% 7% 6% 17% 16% 15% 6% 5% 3% 6% 11% 9% Source : Enquête UWE auprès des entreprises Aucune Nous avons dû Nous avons dû Nous avons dû opter Nous avons perdu annuler notre reporter notre pour un des parts de marché projet/investissement projet/investissement projet/investissement moins ambitieux Nous avons connu une rentabilité plus faible Nous avons dû annuler des embauches de personnel Nous avons dû reporter des embauches de personnel Autre(s) 3.3. Taux d intérêts des crédits bancaires 56 Les entreprises ayant obtenu le financement bancaire, que ce soit avec ou sans difficultés, ont ensuite été interrogées sur le taux d intérêt assorti à leur emprunt. Pour une large majorité d entre elles (68%), le taux est apparu comme étant normal sans qu il y ait de différences sensibles entre les TPE et les autres entreprises. Près d une entreprise sur cinq a jugé son taux d intérêt comme étant peu élevé. La tendance est ici plus nette chez les plus grandes entreprises (20%) que chez les TPE (14%). Le fait que les plus grands groupes parviennent plus fréquemment que les petits à obtenir leur financement sans rencontrer de difficultés ne peut qu influencer positivement les conditions des crédits. Bien que de façon générale les taux jugés comme trop élevés soient largement minoritaires (14%), cette situation concerne tout de même près d une TPE sur cinq. La part relativement plus importante des difficultés rencontrées par cette catégorie d entreprises dans la recherche de financement bancaire explique l essentiel de ce phénomène. Au final, le coût des crédits bancaires semble relativement favorable pour les entreprises avec près de 9 entreprises sur 10 qui jugent leur taux soit normal, soit peu élevé. Ce constat est probablement influencé par le niveau historiquement bas des taux d intérêts sur les marchés depuis 2 ans.

Etude 3 Graphique 14 Appréciation du taux d'intérêt par les entreprises Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 70% 68% 67% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 348 20% 18% 19% 14% 14% 10% Peu élevé Normal Trop élevé Sans surprise, le taux d intérêt obtenu par l entreprise dépend étroitement de l absence ou non de difficultés dans le parcours du dossier, comme le montre le graphique 15. Source : Enquête UWE auprès des entreprises 57 Ainsi, l écrasante majorité des entreprises ayant bénéficié d un taux d intérêt peu élevé ont vu leur dossier accepté sans difficulté. 20% des entreprises ayant jugé leur taux comme normal ont cependant vu leur dossier accepté avec difficultés. Cette proportion monte à plus de 60% chez les entreprises ayant évalué leur taux comme étant trop élevé. Graphique 15 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Difficultés à obtenir le crédit bancaire et taux d'intérêts obtenus Crédit obtenu avec difficultés Crédit obtenu sans difficulté Peu élevé Normal Trop élevé Appréciation du taux d'intérêt N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 358 Source : Enquête UWE auprès des entreprises

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 3.4. Relations avec les institutions bancaires Au-delà du taux d intérêt obtenu, ces entreprises ont été interrogées sur le fait d avoir contacté plusieurs institutions de crédit (voir graphique 16). De façon générale, un peu plus de la moitié des entreprises a contacté plusieurs banques. À cet égard, les plus grandes entreprises semblent plus facilement entreprendre cette démarche (57%) que les TPE (43%). En effet, les plus grandes structures sont généralement en relation avec plusieurs banques chez qui elles ont déjà contracté des crédits. Lors d une nouvelle demande, elles interrogeront chacune d entre elles afin d obtenir l offre la plus intéressante. Les entreprises wallonnes semblent donc faire relativement peu jouer la concurrence au niveau de leurs conditions de crédit bancaire. Les banques semblent donc être un partenaire «à part» des entreprises, avec lesquelles la relation de confiance est particulièrement importante. La majeure partie des entreprises ayant contacté plusieurs institutions de crédit s est vu offrir une formule moins intéressante (42%). Ce phénomène est plus présent chez les plus grands groupes (48%) que chez les petits (33%). Une partie de cette tendance peut s expliquer par la négociation qui anime une grande partie des demandes de crédit. Une entreprise sera souvent amenée à demander les offres d institutions concurrentes de leur banque principale pour négocier à la baisse les conditions chez cette dernière.. Le fait que la banque principale de l entreprise finisse par s aligner sur l offre concurrente permet donc d expliquer le taux relativement élevé d offres moins intéressantes. Enfin, pour 10% des entreprises, la demande de crédit a été refusée mais l entreprise a tout de même réussi à obtenir un crédit auprès d une autre institution. Graphique 16 Demandes auprès de plusieurs institutions financières Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : 57% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 346 58 49% 48% 43% 42% 33% 10% 9% 10% Non Oui, mais l offre était moins intéressante Oui, mais la demande a été refusée Source : Enquête UWE auprès des entreprises

Etude 3 3.5. Satisfaction générale De façon générale, comme illustré au graphique 17, les entreprises ayant obtenu leur financement bancaire sont globalement satisfaites de leur relation avec leur banquier. En effet, 76% d entre elles se sont déclarées satisfaites contre 14% insatisfaites. La tendance positive est légèrement plus marquée chez les plus grandes entreprises. Ceci s explique en partie par les taux de difficulté et de refus inférieurs des demandes de crédits. Il est à noter que les entreprises n ayant pas obtenu leur financement bancaire ne sont pas reprises dans ces statistiques. Graphique 17 Satisfaction de la relation avec l'institution de crédit Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : 72% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 80% 76% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 348 59 16% 12% 14% 12% 8% 10% Source : Enquête UWE auprès des entreprises Pas satisfait Satisfait Sans avis 4. Le financement en fonds propres 4.1. Profil et typologie des fonds recherchés Au-delà du financement via des crédits bancaires, les entreprises ont été interrogées sur leurs démarches de recherche de financement en fonds propres. L objectif poursuivi dans cette section est sensiblement le même que celui de la section précédente, à savoir caractériser la recherche de financement en fonds propres des entreprises wallonnes. Comme l illustre le graphique 18, ce mode de financement est sensiblement moins populaire que le financement bancaire et seuls 15% des entreprises de l échantillon y ont eu recours. D autre part, seuls 5% des entreprises interrogées n ont sollicité que cette source de financement (voir graphique 01). Enfin, il n y a pas de différence notable suivant la taille des entreprises. Les entreprises wallonnes se tournent donc plus facilement vers le crédit bancaire que vers le capital-risque, sans doute pour des raisons d habitude, mais aussi par méfiance pour ce type de financement, peu présent dans les «moeurs» financières des entreprises wallonnes, et plus globalement européennes.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Ce phénomène peut également s expliquer par une offre moindre dans cette deuxième catégorie ainsi que par le faible nombre de lieux de rencontre possibles entre les entrepreneurs et les investisseurs. Ensuite, les démarches pour obtenir un financement en fonds propres peuvent apparaitre à l entreprise comme étant plus complexes ou fastidieuses, en particulier pour les petits montants. D une part, un financement en fonds propres se traduit généralement par un partage de la propriété de l entreprise avec l investisseur. Nombre d entreprises ne sont pas disposées à ce genre de concession. D autre part, un financement en fonds propres est ordinairement un financement de long terme qui n a pas vocation à financer un besoin ponctuel de trésorerie ou de fonds de roulement. Il est dès lors normal que les proportions soient moindres. Enfin, le financement par l endettement bénéficie d un traitement fiscal avantageux en Belgique via la déduction de la charge d intérêt de la base imposable, bien que le mécanisme des intérêts notionnels ait atténué ces différences. Graphique 18 Entreprises ayant recherché un financement sous forme de fonds propres au cours des 24 derniers mois 15,4% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 783 15,1% 14,8% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 Source : Enquête UWE auprès des entreprises 60 Au niveau des montants recherchés via ce mode de financement, de façon générale, les sommes se situent principalement en-dessous du million d euros (81%). Seuls 12% des entreprises ont sollicité des montants supérieurs à 3 millions d euros. Cette proportion est cependant plus importante chez les grandes entreprises qui sont près de 20% à avoir demandé ces montants contre 5% pour les plus petites. Ces dernières ont majoritairement recherché à financer de très petits montants (inférieur à 100.000 euros). Cette répartition n a rien de surprenant cependant, les petites structures ayant des besoins de financement moindre que les plus grandes. Il reste que les volumes recherchés ne diffèrent pas sensiblement par rapport au financement bancaire, bien que les plus grandes entreprises semblent prospecter des montants plus élevés dans ce cadre-ci.

Etude 3 Graphique 19 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Montant du financement en fonds propres demandé Moins 100.000 Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 3.000.000 Plus de 3.000.000 0% 35% 60% 19% 12% 16% 47% 19% Le graphique 20 présente, en fonction de leur popularité, les différents modes de financement en fonds propres recherchés par les entreprises de l échantillon (7). Étant donné la taille relativement réduite de ce sous-échantillon, les données sont à considérer avec précaution et reflètent davantage la tendance générale qu une évaluation précise des caractéristiques de la population. Une large majorité des entreprises (71%) ont recherché un financement en fonds propres auprès de leurs actionnaires existants. Dans ce cadre, les plus grandes entreprises semblent, davantage que les TPE, recourir à ce mode de financement. Viennent ensuite la recherche de nouveaux actionnaires et les banques qui ont tous deux été contactés par 36% des entreprises, dans les mêmes proportions quelle que soit la taille. 8% 41% 40% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 118 Source : Enquête UWE auprès des entreprises 61 Graphique 20 Modes de financement en fonds propres sollicités par les entreprises Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 79% 71% 63% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 118 Actionnaires existants 35% 36% 36% Nouveaux actionnaires 10% 6% 2% Salariés de votre entreprise (non actionnaires) 25% 20% 19% 19% Fonds de capital à risque 10% Business Angels 18% 32% 14% 23% 2% 2% 2% Famille, amis, Première offre etc. publique de souscription ou autre capitalisation boursière 40% 36% 33% Banques 22% 7% 14% Autre(s) source(s) de financement en fonds propres Source : Enquête UWE auprès des entreprises (7) Dans le cadre de cette question, les répondants avaient le loisir de choisir plusieurs réponses simultanément.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e D autre part, les petites structures semblent davantage enclines à solliciter la participation de leur entourage et des Business Angels que les grandes. Les fonds de capital-risque sont eux sollicités par près d une entreprise sur cinq. Les introductions en bourse sont par contre très rarement envisagées par les entreprises, quelle que soit leur taille. En effet, seules deux entreprises de notre échantillon ont déclaré avoir fait appel à ce mode de financement. Le graphique 21 illustre dans quelles mesures ces démarches ont été couronnées de succès. Les données de ce graphique sont basées sur les entreprises qui ont effectivement recherché les types de financements concernés. Chaque colonne fait donc référence à un sous-échantillon particulier (8). Trois initiatives semblent présenter un taux de succès élevé : les actionnaires existants (88%), les proches (78%) et les salariés non actionnaires (71%). Les autres catégories de participation en fonds propres présentent toutes des taux de réussite totale ou partielle inférieur à 50%. Dans le cas de l introduction en bourse, aucune des deux entreprises concernées de notre échantillon n a vu son initiative réussir, signe que ce mode de financement reste difficilement accessible, ce qui explique une bonne partie de son impopularité en Wallonie. On notera également des taux de réussite sensiblement supérieurs pour les plus grandes entreprises au niveau des institutions bancaires et des Business Angels. Graphique 21 Part des démarches totalement réussies ou partiellement réussies 62 Chiffre d affaires de l entreprises en 2010 : 91% 88% 84% Actionnaires existants 57% 57% 57% Nouveaux actionnaires 100% 71% 67% Salariés de votre entreprise (non actionnaires) 17% 64% Fonds de capital à risque 39% 40% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total 67% Business Angels 48% 74% 88% 78% 0% 0% 0% Famille, amis, Première offre etc. publique de souscription ou autre capitalisation boursière (8) Les résultats présentés ici sont donc à prendre avec beaucoup de précaution étant donné la petite taille des sous-échantillons. 29% 63% Banques 44% 69% 25% 59% Autre(s) source(s) de financement en fonds propres N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 118 Source : Enquête UWE auprès des entreprises

Etude 3 4.2. Accords et refus des financements en fonds propres Avec un taux de réussite de 83%, une large majorité des demandes de financement en fonds propres ont été acceptées, en particulier pour les plus grandes entreprises où ce taux atteint les 90%. Il reste que près d une TPE sur quatre n a pas vu sa recherche de fonds propres aboutir. De façon générale, la proportion des démarches de recherche de financement en fonds propres ayant rencontré des difficultés dans le total des démarches réussies est de 38% (9). Bien que le taux d échec soit plus important chez les TPE, la proportion des démarches ayant rencontré des difficultés reste globalement identique par rapport aux plus grandes. Pour les deux catégories d entreprises, la proportion des augmentations de capital qui n ont pas rencontré de difficultés avoisine les 50% (48% pour les TPE contre 55% pour les plus grandes). Graphique 22 100% 90% Avez-vous récolté votre financement en fonds propres? Oui, sans difficulté Oui, avec difficultés Non 23% 10% 17% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 118 63 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 34% 28% 31% 48% 55% 52% Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total général Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 Source : Enquête UWE auprès des entreprises Cette proportion est légèrement inférieure à celle rencontrée dans le cadre de crédits bancaires où le nombre de dossiers acceptés sans difficulté était légèrement supérieur à 60%. Cette tendance concerne toutes les tailles d entreprises. Les grandes comme les très petites rencontrent donc moins de difficultés ou d échecs dans le cadre de leur recherche de financement bancaire que dans celui d un financement en fonds propres. 4.3. Augmentations de capital bouclées sans difficulté Comme dans le cadre des crédits bancaires, les entreprises concernées ont été interrogées sur les facteurs permettant d expliquer l absence de difficultés dans l obtention de leur financement en fonds propres. (9) =0,31% / (0,31%+0,52%)

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Ici le sous-échantillon devient trop faible pour pouvoir obtenir des résultats significatifs lors des croisements, l analyse se concentrera donc sur les résultats globaux, qui restent à considérer comme des indicateurs de la tendance. La bonne préparation du dossier (52%) ainsi que l image ou la notoriété du groupe ont joué un rôle important dans le fait que l entreprise obtienne son financement sans difficulté. Les garanties extérieures sont par contre rarement mentionnées par les entreprises, comme c était le cas pour les crédits bancaires, ce qui est logique compte tenu de la nature particulière de ce mode de financement. C est donc, sans grande surprise, la bonne tenue du dossier et des comptes de l entreprise qui sont à la base d une augmentation de capital réussie. Graphique 23 52% Facteurs explicatifs de l'absence de difficulté à obtenir un financement en fonds propres N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 63 37% 40% 30% 11% 13% Source : Enquête UWE auprès des entreprises Dossier bien préparé Garanties extérieures apportées Peu d'endettement bancaire Rentabilité suffisante L'image ou la notoriété de l'entreprise/groupe Autre(s) 4.4. Les augmentations de capital non abouties 64 Aucune tendance nette ne ressort de l enquête quant aux raisons invoquées par les investisseurs pour justifier leur refus, peut-être en raison de la petite taille de ce souséchantillon (10). Les raisons les plus fréquemment invoquées semblent se situer au niveau du potentiel insuffisant de l entreprise (26%) ainsi que de la situation financière précaire de l entreprise (26%). 13% des entreprises de l échantillon ont par contre déclaré ne pas savoir ce qui avait motivé l investisseur à refuser le projet. Cette proportion est comparable à celle observée dans le cadre des refus de crédit bancaire. (10) Les résultats présentés ici sont à prendre avec beaucoup de précaution étant donné la petite taille des sous-échantillons.

Etude 3 Graphique 24 Raison(s) invoquée(s) par l'investisseur pour justifier son refus 26% 26% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 23 22% Un potentiel (de l entreprise ou du projet) insuffisant ou trop risqué Situation financière trop précaire Échec des négociations pour des raisons de valorisation 17% 17% Échec des négociations à cause d une vision stratégique trop différente entre les projets existants et les nouveaux projets Autre(s) Les conséquences de ce refus sur les activités de l entreprise sont reprises au graphique 25. Pour 43% des entreprises, le projet a tout simplement été annulé suite à la décision de l investisseur. D autres effets négatifs ont également été observés, mais de façon plus sporadique comme la perte de parts de marché (22%), la réalisation d un projet moins ambitieux (17%) ou le report des engagements de personnel (13%). Peu d entreprises ont cependant dû réduire leur effectif (4%) ou faire aveu de faillite (9%). Il est à noter que 17% des entreprises n ont subi aucune conséquence suite à ce refus, ce qui est légèrement supérieur aux taux observés en cas de refus de crédit bancaire (7%). Source : Enquête UWE auprès des entreprises 65 Graphique 25 Conséquence(s) d'un refus du financement en fonds propres pour les entreprises 39% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 23 17% 17% 22% 9% 13% 4% 9% 22% Source : Enquête UWE auprès des entreprises Aucune Projet/investissement Projet/investissement annulé moins ambitieux Perte de parts de marché Projet financé via d autres sources Engagement de personnel reporté Réduction de personnel Arrêt complètement des activités (faillite) Autre(s)

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e 4.5. Les financements en fonds obtenus avec difficultés Au niveau des solutions identifiées par l entreprise pour pallier aux difficultés rencontrées dans le cadre de la recherche de financement en fonds propres (graphique 26), deux éléments se distinguent des autres. D une part, 43% des entreprises ont mis plus de temps qu initialement prévu pour trouver un investisseur. Ensuite, les fonds récoltés lors de cette opération ont été plus faibles qu initialement prévu pour 43% des entreprises. Graphique 26 Solutions trouvées par l'entreprise pour pallier à ces difficultés 43% 43% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 37 14% 22% 14% Source : Enquête UWE auprès des entreprises On a mis plus de temps que prévu à trouver un investisseur On a dû trouver davantage d investisseurs qu initialement prévu Valorisation de l entreprise Fonds récoltés plus faibles revue à la baisse que prévu Autre(s) Graphique 27 Conséquences des difficultés à obtenir le financement en fonds propres sur l'activité de l'entreprise 30% 35% 35% 32% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 37 66 22% Aucune 11% Projet/investissement annulé Projet/investissements reporté Projet/investissement moins ambitieux Perte de parts de marché Rentabilité plus faible 19% Embauches de personnel annulées 24% Embauches de personnel reportées 3% Autre(s) Source : Enquête UWE auprès des entreprises

Etude 3 Au niveau des conséquences entrainées par ces difficultés sur l entreprise (graphique 27), une entreprise sur cinq a affirmé n avoir pas subi de conséquence. Pour le reste des entreprises interrogées, celles-ci se traduisent principalement par des projets moins ambitieux (35%), un report (24%) et, plus rarement par une annulation du projet (11%). En conséquence, une perte de parts de marché (35%), une rentabilité plus faible ou une annulation des embauches (19%) ont été rapportées par les entreprises. 5. Autres types de financements Au-delà des financements sous forme de crédit bancaire ou d apports en fonds propres, d autres types de financement restent à la disposition des entreprises. Cette section a pour objectif d évaluer dans quelle mesure les entreprises wallonnes ont recours à ces modalités particulières. Comme illustré au graphique 28, un peu plus de 11% des entreprises ont sollicité ces sources de financement particulières. Cette démarche a été davantage le fait des grandes et moyennes structures (14%) que des TPE (9%). Graphique 28 67 Recherche d'une autre forme de financement au cours des 24 derniers mois 14% N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 783 11% 9% Source : Enquête UWE auprès des entreprises Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total Chiffre d'affaires de l'entreprise en 2010 À titre d information, le graphique 29 reprend les autres types de financement sollicités par les entreprises et dans quelle mesure ces démarches ont abouti.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Graphique 29 Dans quelle mesure vos démarches pour obtenir un autre type de financement, au cours des 24 derniers mois, auprès des sources suivantes ont-elles réussi? Pas essayé Pas du tout réussi Partiellement réussi Totalement réussi N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 93 2% 3% 2% 8% 6% 5% 13% 13% 6% 0% 4% 2% 12% 27% 0% 3% 6% 5% 12% 6% 9% 14% 11% 5% 5% 15% 6% 11% 1% 1% 2% 0% 11% 1% 4% 92% Obligations 81% 68% Propriétaires, administrateurs 94% 15% 46% 82% 85% Subventions du Des organismes Gouvernement belge publics étrangers ou (fédéral / régional) des organisations internationales 67% 69% Paiements anticipés (par les clients) 87% 97% 84% Financement mezzanine ou hybride Source : Enquête UWE auprès des entreprises 6. Perspectives Les entreprises ont finalement été interrogées sur leur intention concernant leurs futures démarches de financement (graphique 30). 8% d entre elles ont ainsi affirmé ne pas souhaiter entreprendre ce type de démarche à court terme, et ce quelle que soit la taille de l entreprise. Une courte majorité a confirmé souhaiter faire appel à du crédit bancaire, et ce davantage chez les plus grandes (53%) que les TPE (47%). Graphique 30 Chiffre d affaires de l entreprise en 2010 : Sources de financement sollicitées dans un avenir proche par les entreprises Moins de 1.000.000 Plus de 1.000.000 Total N o m b r e d e r é p o n d a n t s : 783 68 47% 53% 50% Financement sous forme de prêt bancaire 41% 40% 41% Financement sous forme de fonds propres 12% 13% Autre(s) 13% 8% 7% Aucun 8% Source : Enquête UWE auprès des entreprises

Etude 3 Enfin, 41% des entreprises interrogées ont affirmé souhaiter rechercher une forme de financement en fonds propres. Ce chiffre tranche avec celui du graphique 18 où seuls 15% des entreprises avaient entrepris cette démarche. Ceci traduit l intérêt des entreprises wallonnes pour ce mode de financement ainsi que son manque avéré dans la région. 7. Conclusions Les crédits bancaires Les conclusions de l enquête UWE auprès des entreprises sur la relation entreprises/ banques sont les suivantes : 1. La banque reste leur premier partenaire en matière de financement. Le recours aux fonds propres est fort minoritaire par rapport aux demandes de crédit. Ces demandes de crédits sont, pour une grande majorité, d un montant assez faible. 2. La banque n est pas considérée comme un fournisseur parmi les autres. Il se tisse entre l entreprise et son banquier des liens dont, pour une bonne majorité d entreprises, la valeur dépasse les gains d une mise en concurrence habituelle. Le faible taux de refus, du moins pour les entreprises moyennes et grandes, tend à conforter les entreprises dans ce rôle spécifique qu ils accordent à leur banquier. 3. Les entreprises sont globalement satisfaites de leur banquier. Les taux demandés paraissent réalistes. 4. Les deux points faibles qui viennent jeter une ombre sur ces bonnes relations sont, d une part, l absence de motivation du refus pour près d une entreprise sur cinq (11), et, d autre part, la lenteur du traitement du dossier quand il rencontre certaines difficultés. 5. Ce dernier point est très important car l enquête montre que de trop grands délais, assortis d autres difficultés, ont un impact sur la dimension du projet ou les performances de l entreprise. Il mérite donc attention. Sur les procédures d analyse des demandes de crédit, une des conclusions les plus intéressantes et qui va à l encontre de certaines idées reçues est que l importance des suretés/garanties n est pas une des raisons principales de l acceptation des crédits. L importance des fonds propres, la qualité du dossier, la crédibilité de l entreprise sont autant de facteurs plus importants. Par contre, l absence de suretés devient une cause principale de refus, quand tous les autres facteurs cités n ont pas été rencontrés. On peut noter aussi que le manque de solidité du projet n est pas une cause principale de refus, ce qui suggèrerait que l aversion au risque n est pas aussi forte dans le chef des banques qu on ne le dit parfois... L enquête montre aussi que les différentes structures publiques de financement (Sowalfin, Invests, SRIW) jouent un rôle non négligeable dans les solutions apportées aux dossiers sur lesquels les banquiers privés marquent une certaine réticence. Il apparaît ici que l intervention publique joue très bien son rôle supplétif dans des situations où le marché, pour des causes de rentabilité trop faible ou asymétrie de l information, est déficient. 69 (11) Une toute récente initiative du Gouvernement fédéral semble vouloir s attaquer à ce problème.

E t u d e s s u r l a S i t u a t i o n d e l E n t r e p r i s e E d i t i o n 2 0 1 2 Le f i n a n c e m e n t b a n c a i r e d e s e n t r e p r i s e s e n Wa l l o n i e Mais la constance qui traverse toute l enquête se caractérise par les nettes différences entre les très petites entreprises (TPE) d une part, et les autres entreprises d autre part. Quelques exemples : le taux de refus des dossiers est de plus de 30% pour les TPE alors qu il est inférieur à 10% pour les moyennes/grandes ; le manque de fonds propres est une faiblesse importante à l octroi de crédit pour les TPE, tandis que l importance des garanties pour cet octroi est au moins le double pour cette même catégorie que pour les moyennes/grandes ; les conséquences d un refus de crédit sur l activité des TPE sont beaucoup plus importantes que pour les plus grandes ; l intervention des outils publics de crédit est moindre pour TPE que pour les plus grandes. Ces éléments ont pour conséquence que l indice de satisfaction est moindre dans les TPE que dans le reste des entreprises. Les TPE représentent 84% du total des entreprises en Wallonie. C est donc vers ce segment d entreprises que les efforts pour un meilleur accès au financement doivent être portés. En outre, le tableau favorable dressé par notre enquête sur les relations entreprises/ banques ne doit pas exempter les banques d arriver à une plus grande transparence sur leurs décisions et à tenter de réduire les délais d analyse des dossiers. Les fonds propres L échantillon statistique des entreprises qui ont essayé de se financer par fonds propres est trop étroit pour que les résultats ne soient pas pris avec une certaine précaution. Les réponses des entreprises qui ont tenté de se financer par fonds propres montrent un taux d échec sensiblement identique à celui rencontré dans le cadre du financement bancaire. Mais pour récolter des fonds propres, les entreprises font face à beaucoup plus de difficultés. C est donc une des raisons qui pousse les entreprises à se financer auprès de banques plutôt qu auprès d investisseurs en capital. Les causes d échec sont sans grande surprise : à parts égales, un potentiel insuffisant de l entreprise, une situation financière précaire, des divergences sur la valorisation de l entreprise et, dans une moindre mesure, des visions stratégiques divergentes. Il est difficile d en dire plus à partir de notre enquête. Sans doute une enquête spécifique, composée de questions plus précises, devrait être menée pour mieux cerner le contexte de financement par fonds propres en Wallonie. 70

Annexes a) Constitution de l échantillon Pour constituer l échantillon de cette enquête, les entreprises ont été sélectionnées à partir de deux bases de données différentes. La première est issue de la base de contacts mise en place par l Union Wallonne des Entreprises dans le cadre de ses activités quotidiennes. La seconde a été extraite du logiciel Belfirst édité par le Bureau Van Dijk. Les deux bases ont été croisées via les numéros d entreprises afin d éviter les doublons. La base de données propre à l UWE a repris 2.495 contacts uniques. Dans ce cadre, les chefs d entreprises, les directeurs d établissements et les directeurs financiers ont pu être ciblés directement. La seconde base de données a quant à elle regroupé 7.723 contacts. Ceux-ci ont été sélectionnés sur base de plusieurs critères de recherche : Les entreprises privées (à l exception du secteur financier et de l assurance) ; Actives en 2010 ; Dont le siège social est situé en Wallonie ; Disposant d une adresse email. Au total, 10.218 entreprises différentes ont été contactées par email uniquement. L enquête s est tenue du 4 au 24 avril 2012. Au cours de cette période, 807 entreprises ont répondu, soit un taux de réponse de 7,9%, ce qui rend les résultats de cette enquête statistiquement fiables. b) Caractérisation de l échantillon Le tableau A reprend les caractéristiques de l échantillon et les compare aux données macroéconomiques lorsque ces dernières sont disponibles. Une surreprésentation sensible des entreprises industrielles est observée et tient pour partie à la structure de la base de données UWE, décrite ci-dessus, qui est constituée majoritairement d entreprises de ce secteur. Cette particularité n est pas particulièrement problématique car l un des objectifs poursuivis par cette étude est de caractériser le dynamise industriel de la région. En contrepartie, le secteur du commerce est clairement sousreprésenté. Le fait que tous les points de vente ne disposent pas, ou ne rendent pas public une adresse email propre explique probablement l essentiel de ce phénomène. Au niveau de la taille des entreprises, une sous-représentation des très petites entreprises (moins de 10 personnes) est indéniable. À nouveau, le manque de disponibilité d adresses email publiques pour cette catégorie d entreprises en est probablement la cause. Une fois ce constat établi, la proportionnalité des différentes catégories semble cependant relativement cohérente avec la structure macroéconomique de la région. D autre part, cet échantillon a pour avantage de mettre l accent sur les grandes et moyennes entreprises qui constituent le public cible de l UWE.

Tableau A Échantillon Population SECTEUR D ACTIVITÉ Industrie 31% 8% Commerce 22% 37% Services 30% 39% Construction 13% 14% Autre 4,8% 2,4% NOMBRE DE PERSONNES EMPLOYÉES Moins de 10 personnes 58% 84% Entre 10 et 49 personnes 27% 14% Entre 50 et 199 personnes 9% 2,4% Entre 200 et 499 personnes 2,2% 0,3% 500 personnes et plus 1,6% 0,1% Société unipersonnelle 1,1% nd CHIFFRE D AFFAIRES Moins de 100.000 10% nd Entre 100.000 et 1.000.000 41% nd Entre 1.000.000 et 5.000.000 25% nd Entre 5.000.000 et 10.000.000 8% nd Plus de 10.000.000 15% nd ÂGE DE L ENTREPRISE Moins de 1 an 1% nd Entre 1 et 5 ans 6% nd Entre 5 et 10 ans 10% nd Plus de 10 ans 83% nd IMPLANTATION PRINCIPALE Brabant wallon 22% 13% Liège (province) 30% 32% Hainaut 26% 33% Luxembourg (province) 5% 8% Namur (province) 14% 14% Bruxelles 1,2% - Flandre 0,7% - Étranger 0,9% - Source : Enquête UWE auprès des entreprises et ONSS, Calculs : UWE La répartition provinciale de l échantillon semble correspondre avec les données macroéconomiques, bien qu une surreprésentation des entreprises du Brabant wallon soit à noter. Les autres indicateurs que sont l âge de l entreprise et son chiffre d affaires sont difficiles à relativiser car il n existe pas d indicateurs macroéconomiques auxquels les comparer.

c) Le questionnaire 1. RECHERCHE DE FINANCEMENT SOUS FORME DE PRÊT BANCAIRE 1.1. Avez-vous cherché à obtenir un financement sous forme de prêt bancaire au cours des 24 derniers mois? Oui Non 1.2. Quel montant avez-vous cherché à emprunter via ce mode de financement? Moins 100.000 Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 3.000.000 Plus de 3.000.000 1.3. Quel type d emprunt bancaire avez-vous recherché? Prêt à long terme (pour financement d investissements) Facilité de caisse ou avances (pour financement du fonds de roulement) Crédit spot (crédit à très court terme pour un besoin de liquidités) Crédit-bail (leasing mobilier ou immobilier) Ligne de crédit pour financement d exportations (LC, Credocs) Crédit syndiqué entre plusieurs banques Escompte Affacturage Autre(s) 1.4. À l issue de cette démarche, aviez-vous obtenu votre prêt bancaire? Oui, sans difficulté (passez à la question n 1.5) Oui, avec difficultés (passez à la question n 1.8) Non (passez à la question n 1.6) 1.5. Selon vous, qu est-ce qui permet d expliquer l absence de difficultés dans l obtention de votre financement bancaire? Le dossier avait été bien préparé Nous disposions de fonds propres importants Nous avions apporté des garanties extérieures Nous avions peu d endettement bancaire Nous avions une rentabilité suffisante L image ou la notoriété de notre entreprise/groupe nous a aidé Autre(s)

1.6. Si le prêt bancaire vous a été refusé, la banque a justifié sa décision par le fait que votre entreprise avait : Une notation de crédit faible oui non ne sait pas Trop peu de fonds propres au bilan oui non ne sait pas Efforts propres insuffisants dans le projet oui non ne sait pas Trop peu de garanties oui non ne sait pas Un potentiel (de l entreprise ou du projet) insuffisant ou trop risqué oui non ne sait pas Déjà trop de prêts ou était trop endettée oui non ne sait pas Pas d historique d emprunt oui non ne sait pas Un mauvais historique d emprunt oui non ne sait pas Aucune raison invoquée oui non ne sait pas Autre(s) raison(s) oui non ne sait pas 1.7. Quelles ont été les implications de ce refus sur votre activité? Aucune Notre projet a été annulé Nous avons réalisé un projet moins ambitieux Notre projet a été financé via d autres sources de financement Nous n avons pas pu augmenter notre personnel Nous avons dû réduire notre personnel Nous avons dû arrêter complètement nos activités (faillite) Autres 1.8. Si vous avez obtenu votre financement bancaire avec difficultés, de quelle nature étaient-elles? Le dossier a mis du temps à être accepté Le taux d intérêt a été revu à la hausse Le montant octroyé a été plus faible que celui demandé La banque a souhaité partager le crédit avec une autre banque La banque a fait appel à un Invest/Sowalfin/SRIW. pour partager le crédit Des sûretés (publiques ou non) ont été demandées Autre(s) 1.9. Si le prêt bancaire a été accepté avec difficultés, la banque a justifié sa décision par le fait que votre entreprise avait : Une notation de crédit faible oui non ne sait pas Trop peu de fonds propres au bilan oui non ne sait pas Efforts propres insuffisants dans le projet oui non ne sait pas Trop peu de garanties oui non ne sait pas Un potentiel (de l entreprise ou du projet) insuffisant ou trop risqué oui non ne sait pas Déjà trop de prêts ou était trop endettée oui non ne sait pas Pas d historique d emprunt oui non ne sait pas Un mauvais historique d emprunt oui non ne sait pas Aucune raison invoquée oui non ne sait pas Autre(s) raison(s) oui non ne sait pas

1.10. Quelles conséquences ces difficultés à obtenir votre crédit bancaire ont-elles eu sur votre activité? Aucune......... Nous avons dû annuler notre projet/investissement.... Nous avons dû reporter notre projet/investissement...... Nous avons dû opter pour un projet/investissement moins ambitieux Nous avons perdu des parts de marché..... Nous avons connu une rentabilité plus faible.... Nous avons dû annuler des embauches de personnel... Nous avons dû reporter des embauches de personnel... Autre(s)......... 1.11. Le taux d intérêt demandé par la banque vous a-t-il paru : Peu élevé Normal Trop élevé 1.12. Avez-vous introduit des demandes auprès d autres banques que celle qui vous a accordé votre crédit? Oui, mais l offre était moins intéressante...... Oui, mais la demande a été refusée...... Non........... 1.13. Globalement, êtes-vous satisfait de votre relation avec votre banquier? Oui.... Non

2. RECHERCHE DE FINANCEMENT EN FONDS PROPRES 2.1. Avez-vous cherché à obtenir un financement sous forme de fonds propres au cours des 24 derniers mois? Oui Non 2.2. Quel montant avez-vous cherché à emprunter via ce mode de financement? Moins 100.000.. Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 3.000.000 Plus de 3.000.000.. 2.3. Dans quelle mesure vos démarches pour obtenir un financement en fonds propres au cours des 24 derniers mois auprès de chacune des sources suivantes ont-elles réussi? Actionnaires existants Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Nouveaux actionnaires Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Salariés de votre entreprise Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé (non actionnaires) Fonds de capital à risque Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Business Angels Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Famille, amis, etc. Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Première offre publique de Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé souscription ou autre capitalisation boursière Banques Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Autres entreprises Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Secteur public (Invest, SRIW, ) Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Autre(s) source(s) de financement Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé en fonds propres 2.4. À l issue de cette démarche, aviez-vous obtenu votre financement en fonds propres? Oui, sans difficulté (passez à la question n 2.5) Oui, avec difficultés (passez à la question n 2.8) Non (passez à la question n 2.6)... 2.5 Selon vous, qu est-ce qui permet d expliquer l absence de difficulté dans l obtention de votre financement en fonds propres? Le dossier avait été bien préparé.... Nous avions apporté des garanties extérieures.. Nous avions peu d endettement bancaire... Nous avions une rentabilité suffisante... L image ou la notoriété de notre entreprise/groupe nous a aidé Autre(s)

2.6. Si le financement en fond propres vous a été refusé, l investisseur a justifié sa décision par le fait que votre entreprise avait : Un potentiel (de l entreprise ou du projet) insuffisant ou trop risqué oui non ne sait pas Situation financière trop précaire oui non ne sait pas Échec des négociations pour des raisons de valorisation oui non ne sait pas Échec des négociations à cause d une vision stratégique oui non ne sait pas trop différente entre les projets existants et les nouveaux projets Autre(s) raison(s) oui non ne sait pas 2.7. Quelles sont été les implications de ce refus sur votre activité? Aucune...... Notre projet a été annulé..... Nous avons réalisé un projet moins ambitieux.. Nous avons perdu des parts de marché... Notre projet a été financé via d autres sources de financement Nous n avons pas pu augmenter notre personnel.. Nous avons dû réduire notre personnel... Nous avons dû arrêter complètement nos activités (faillite) Autre(s)......... 2.8. Si vous avez obtenu votre financement en fonds propres avec difficultés, de quelle nature étaient-elles? On a mis plus de temps que prévu à trouver un investisseur.. On a dû trouver davantage d investisseurs qu initialement prévu La valorisation de l entreprise a été revue à la baisse... L investissement consenti a été plus faible que celui prévu.. Autre(s).......... 2.9. Quelles conséquences ces difficultés à obtenir votre financement ont-elles eu sur votre activité? Aucune....... Nous avons dû annuler notre projet/investissement... Nous avons dû reporter notre projet/investissement... Nous avons dû opter pour un projet/investissement moins ambitieux Nous avons perdu des parts de marché..... Nous avons connu une rentabilité plus faible.... Nous avons dû annuler des embauches de personnel... Nous avons dû reporter des embauches de personnel... Autre(s)

3. RECHERCHE D UN AUTRE TYPE DE FINANCEMENT 3.1. Avez-vous cherché à obtenir un autre type de financement que des prêts bancaires ou du financement en fonds propres, au cours des 24 derniers mois? Oui Non 3.2. Quel montant avez-vous cherché à emprunter via cet autre mode de financement? Moins 100.000.. Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 3.000.000 Plus de 3.000.000 3.3. Dans quelle mesure vos démarches pour obtenir un autre type de financement, au cours des 24 derniers mois, auprès des sources suivantes ont-elles réussi? Obligations Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Famille, amis, etc. Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Propriétaires, administrateurs Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Autres salariés de votre entreprise Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Subventions du Gouvernement Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Belge (fédéral / régional) Garanties du Gouvernement Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Belge (fédéral / régional) Des organismes publics étrangers Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé ou des organisations internationales Crédits commerciaux Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé (par les fournisseurs)... Paiements anticipés (par les clients) Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Facilités de financement des Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé exportations et du commerce international Financement mezzanine ou hybride Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé Autres types et sources Totalement Partiellement Pas du tout Pas essayé de financement.... 4. PERSPECTIVES 4.1. Dans un avenir proche, vers quelle(s) source(s) de financement pensez-vous vous tourner? Financement sous forme de prêt bancaire Financement sous forme de fonds propres Autre type de financement... 4.2. Avez-vous d autres remarques ou commentaires sur le financement des entreprises en Wallonie?

5. VOTRE ENTREPRISE 5.1. Secteur d activité : Industrie Commerce Services Construction Autre 5.2. Nombre d employés : Moins de 10 personnes Entre 10 et 49 personnes Entre 50 et 199 personnes... Entre 200 et 499 personnes 500 personnes et plus 5.3. Chiffre d affaires : Moins de 100.000.. Entre 100.000 et 1.000.000 Entre 1.000.000 et 5.000.000 Entre 5.000.000 et 10.000.000 Plus de 10.000.000.. 5.4. Création de l entreprise : Moins de 1 an... Entre 1 et 5 ans Entre 5 et 10 ans Plus de 10 ans 5.5. Implantation(s) : Brabant wallon Liège.... Hainaut.... Luxembourg.... Namur..... Bruxelles Flandre... Étranger

PUBLIREPORTAGE Financementdesentreprises.be Vous êtes entrepreneur et cherchez des informations sur le financement des entreprises? Que vous soyez sur le point de créer ou de développer votre entreprise, que vous envisagiez un investissement ou une reprise, ou que vous souhaitiez simplement connaître le climat actuel et les dernières tendances en matière de crédit, le site Financement des Entreprises est fait pour vous. social media Le site est présent sur Twitter (CFinancing) et LinkedIn (Corporate Financing Platform). Tous les thèmes d actualité abordés sur le site trouvent un écho dans les médias sociaux. Ce site rassemble toutes les informations utiles sur l octroi de crédit aux entreprises et le financement en général. actualités et chiffres plate-forme Un article, une interview intéressante, une activité ou un événement, les derniers chiffres disponibles, Le site Financement des Entreprises propose sur sa page d accueil un aperçu des dernières nouveautés en matière d octroi de crédit et de financement des entreprises. Illustration Les chiffres les plus récents ne figurent d ailleurs pas uniquement en homepage mais ont leur propre rubrique où sont rassemblés et commentés les chiffres de la Banque nationale de Belgique, du CeFiP, de la Banque centrale européenne, de Febelfin, Ce site est une émanation concrète de la Plate-forme Financement des Entreprises, créée au printemps 2010 dans le but d encourager le dialogue entre les entrepreneures et les prêteurs. Il propose des solutions concrètes pour améliorer ce dialogue. La plate-forme est soutenue par un large réseau de fédérations et d entreprises : Agoria, Assuralia, Bank J. Van Breda, Beci, Belfius, IPCF, BNP Paribas Fortis, BVA, Daoust Interim, Desobry, Essenscia, Febelfin, FMCF, IAB-IEC, IRE, ING, KBC, CEFIP, Médiateur du crédit, SNI, Pairi Daiza, UCM, Unizo, UWE, FEB, VKW et Voka. La Plate-forme est présidée par Jean-Claude Daoust.