Chapitre 1 : Introduction à l embryologie

Documents pareils
Niveau CEl CE2. Le grand dauphin ou dauphin souffleur Tursiops truncatus

INFORMATION GÉNÉTIQUE et REPRODUCTION SEXUÉE

LA MITOSE CUEEP - USTL DÉPARTEMENT SCIENCES BAHIJA DELATTRE

1 les caractères des êtres humains.

Dr E. CHEVRET UE Aperçu général sur l architecture et les fonctions cellulaires

Gènes du développement et structuration de l organisme

Séquence 1. Reproduction conforme de la cellule et réplication de l ADN Variabilité génétique et mutation de l ADN

Les lois de bioéthique : cinq ans après

compaction ventriculaire gauche sur la fonction ventriculaire chez l adulte

L ANALYSE DU «PARC SOCIAL DE FAIT» PARISIEN EN 2003 : UNE ANALYSE TERRITORIALISÉE DES PROFILS D OCCUPATION DES PARCS ET DES QUARTIERS

Les débuts de la génétique

Séquence 6. Mais ces espèces pour autant ne sont pas identiques et parfois d ailleurs ne se ressemblent pas vraiment.

Préface. Les étudiants de l Association des Médecins et Pharmaciens du Coeur (AMPC)

F us u ses c ouc u he h s s po p nt n a t né n es J. L J. an sac CHU H T ou

Biométrie foetale. Comité éditorial pédagogique de l'uvmaf. Date de création du document 01/ Support de Cours (Version PDF) -

Modélisation multi-agents - Agents réactifs

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

Fonction de conduction de la moelle épinière. Dr F. TOUMI

C ÉTAIT IL Y A TRÈS LONGTEMPS QUAND LE COCHON D INDE N AVAIT PAS ENCORE SES POILS.

Chapitre 3 La biodiversité, résultat et étape de l évolution

Chapitre 2 : Caractéristiques du mouvement d un solide

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Test d immunofluorescence (IF)

«DIRE» UNE ECHOGRAPHIE A 12 SEMAINES D AMENORRHEE. Laurence Hamou Interne CHU ROUEN

AMAMI Anaïs 3 C LORDEL Maryne. Les dons de cellules & de tissus.

Cellules procaryotes Service histologie Pr.k.mebarek

Demande d autorisation de faire du commerce d animaux

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Le Monde des insectes, son importance pour l Homme et l apport de l étude des insectes aux sciences du vivant.

ANNÉE UNIVERSIT AIRE

GUIDE PRATIQUE déplacements professionnels temporaires en France et à l étranger

Jean Dubuffet AUTOPORTRAIT II

Gestion d un VIDÉOPROJECTEUR. ou d un ÉCRAN SECONDAIRE

Les différentes maladies du coeur

Avis relatif aux recherches et utilisation des embryons humains in vitro à des fins médicales et scientifiques. Rapport.

Les anomalies des pieds des bébés

Fécondation in vitro avec don d ovocytes

LA TRANSMISSION DES CARACTÈRES

La Greffe de Cellules Souches Hématopoïétiques

Demande d autorisation de faire une tournée pour des cirques itinérants détenant des animaux sauvages

Dr FOUGERAIS Guillaume, formateur Génération Implant, Nantes.

Information génétique

Plateforme Transgenèse/Zootechnie/Exploration Fonctionnelle IBiSA. «Anexplo» Service Transgenèse. Catalogue des prestations

Chapitre 4 : cohabiter avec les micro-organismes. Contrat-élève 3 ème

TUTORAT UE Anatomie Correction Séance n 6 Semaine du 11/03/2013

Assistance médicale à la procréation. Informations pour les couples donneurs. Le don. d embryons

Figure 1a Wasmannia auropunctata (Ouvrière), morphologie. 1 millimètre

Notre galaxie, la Voie lactée

Cordonniers, sigans

Activité 38 : Découvrir comment certains déchets issus de fonctionnement des organes sont éliminés de l organisme

CRITERES DE REMPLACEMENT

Application à l astrophysique ACTIVITE

Qu est-ce que la PACES?

ECHOGRAPHIE EN GYNECOLOGIE ET EN OBSTETRIQUE

enquête pour les fautes sur le fond, ce qui est graves pour une encyclopédie.

Médecine Pharmacie Dentaire Sage-femme Kinésithérapie ANNÉE UNIVERSIT AIRE

Nouvelles pistes pour revisiter la production de la parole et son développement : données, modèles, représentation

ENQUÊTE SUR LE COMMERCE D'ESPÈCES SAUVAGES SUR L'INTERNET

Médecine Pharmacie Dentaire Sage-femme Kinésithérapie Ergothérapie ANNÉE UNIVERSIT AIRE

SOMMAIRE CYCLE 1. Des jeux tout prêts. Des activités à préparer. Les solutions

Pourquoi une femme-enceinte présente un certain nombre de douleurs inconnues jusqu'à lors?

1 cadre. 3 c 5 c. 7c 9 c. Actu Api n 19

e tic o N t u in g o L

Les méthodes de luttes : De la protection «systématique» à la Protection Intégrée (P.B.I.)

Pour un principe matérialiste fort. Jean-Paul Baquiast

QUESTIONNAIRE CAHIER DES CHARGES POUR FACILITER LA CREATION DE VOTRE SITE WEB

Sciences de la vie et de la Terre

Végétaux Exemples d individus

Mais pourquoi je ne suis pas enceinte?

Les avantages du programme complémentaire santé Meuhedet Adif

A 'ORIGINE T Eric H. Davidson, Kevin J. Peterson

METEOROLOGIE CAEA 1990

Stabilitéet variabilitédes génomes au cours de la reproduction sexuée

Le don de moelle osseuse

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

Antony Subaquatique Commission Bio Vidéo. Les Vers

Don de moelle osseuse. pour. la vie. Agence relevant du ministère de la santé. Agence relevant du ministère de la santé

ÉCOLES NORMALES SUPÉRIEURES ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES CONCOURS D ADMISSION SESSION 2013 FILIÈRE BCPST COMPOSITION DE BIOLOGIE

Première partie: Restitution + Compréhension (08 points)

LES ETUDES DE MASSO-KINESITHERAPIE

Les jours de la semaine

Tables. Tables individuelles réglables en hauteur manuellement

Les vers de nos compagnons

TEMPÉRATURE DE SURFACE D'UNE ÉTOILE

CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE

ACADÉMIE D ORLÉANS-TOURS NOTE D INFORMATION n 21


IRM du Cancer du Rectum

ENFIN, UN SYSTÈME POLYVALENT D'IMAGERIE ORL ET DENTAIRE

AC AB. A B C x 1. x + 1. d où. Avec un calcul vu au lycée, on démontre que cette solution admet deux solutions dont une seule nous intéresse : x =

STENTS ET FLOW-DIVERTERS : la porosité finale peut différer de la porosité théorique

Catalogue Rue de valenciennes Lille ou

SEMAINE DES MATHEMATIQUES

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies

Dépistage drépanocytose. Édition 2009

FICHE N 8 Photodiversité, d une banque d images à un portail d activités en ligne Anne-Marie Michaud, académie de Versailles

AVIS N 75. Questions éthiques soulevées par le développement de l'icsi

PARTIE I Compte pour 75 %

Comparer des surfaces suivant leur aire en utilisant leurs propriétés géométriques Découverte et manipulation

Transcription:

1- Définitions générales : Chapitre 1 : Introduction à l embryologie L embryologie est de l ONTOGENESE (formation de l être vivant). Ontos : être ; Genèse : formation. Ontologie : Correspond à une série de transformations subit par l individu depuis l œuf fécondé jusqu à l être parfait. Elle est l étude du développement de l œuf depuis la fécondation jusqu à la forme adulte. Elle se propose de suivre les étapes de développement des métazoaires, (animaux pluricellulaires) durant toute la phase diploïde de l individu, c'est-à-dire, du stade unicellulaire (œuf), jusqu à un stade totalement différencié où les ébauches des organes d un embryon étant mis en place, celui-ci pourra mener une vie libre. 2- Les différents types d embryologie : il en existe 3 : a- L embryologie descriptive : elle étudie la morphologie des embryons. L observation permet de distinguer dans le développement des étapes qui se succèdent selon une chronologie rigoureuse. b- L embryologie causale ou expérimentale : consiste à modifier expérimentalement tel ou tel constituant de l embryon à une étape bien précise et on observe comment évolue ce dernier, les conséquences qui s en suivent permettent de comprendre quel facteur est impliqué dans telle ou telle étape de l embryogénèse. c- Embryologie comparée : C est l étude de la genèse des formes d ontogenèse selon les espèces ; en utilisant les données de l embryologie descriptive et celles de l expérimentale sur les différentes espèces. d- Embryologie normale : étudie l état normal de la genèse d un embryon. Elle permet de fournir la clé de l organisation du corps d un être vivant à la fois à l échelle anatomique et histologique afin de faire face aux éventuelles malformations qui pourront apparaître et les prévenir. e- L embryologie pathologique ou tératologie : (Tératos : monstre ; Logos : étude) La tératologie est l étude des anomalies de l embryon qui peuvent être génétiques ou dues à des facteurs tératologiques, l embryon expérimentale détermine ces facteurs et étudie leur action. Actuellement en parle d embryopathie. 3- Les techniques embryologiques : 1- Etude des coupes histologiques faites en séries : C est l une des premières techniques utilisées. Ils nous ont permis de procéder à des reconstitutions d embryon. 1

2- Microcinématographie : Utilise des microcaméras dans l utérus de la femelle ou bien des rayonnements et des ultrasons. Permet d analyser (échographie) de l extérieur d éventuelles anomalies de développement. 3- Techniques des marquages colorés : Mise au point par Vogt entre 1921-1922. Permet de suivre le devenir et la migration des cellules du germe. On colore cette région de l œuf à l aide d une substance vitale. (colorants vitaux : rouge neutre, bleu de nil.) 4- Techniques variées utilisées en sciences expérimentales : Culture in vitro ; transplantation ou greffe ; microchirurgie ; techniques biochimiques. 4- Les grandes étapes du développement embryonnaire : a- La pré-morphogénèse : elle comporte la fécondation c'est-à-dire la fusion d un gamète male et d un gamète femelle pour donner un zygote. Cette fusion est suivie d une segmentation qui est le clivage (ensemble de divisions) du zygote en 2, 4, 8, 16.etc. cellules de plus petites tailles, afin d obtenir une morula. b- La morphogénèse primordiale : le stade morula est suivi par la mise en place de trois couches de cellules, ce sont les feuillets embryonnaires primordiaux. La période de leur mise en place s appelle : la gastrulation, elle se fait grâce à des mouvements morphogénétiques qui différent d une espèce à une autre. c- La morphogénèse secondaire : à ce stade le germe est triblastique (en trois feuillets) et s appelle : gastrula dans laquelle le futur matériel nerveux est isolé sous forme d un tube ; le germe s appelle : neurula. d- La morphogénèse définitive : elle est caractérisée par la mise en place des organes, c est la phase d organogénèse. 5- La cellule œuf (le gamète femelle) : Le gamète femelle est polarisé (l œuf est dit anisotrope) : il présente une asymétrie dans la répartition de son matériel cellulaire (cet asymétrie est héritée de l ovocyte). Il y a deux principaux constituants qui sont responsables de cette anisotropie : Le noyau initial embryonnaire qui a une position excentrée près d un pôle de l œuf : le pôle animal. L opposé du pôle animal est le pôle végétatif. Cette cellule œuf possède également un équateur qui sépare l hémisphère animal et l hémisphère végétatif. Les globules polaires, lors de la méiose sont expulsés hors de l ovocyte. Les réserves nutritives (vitellines ; le vitellus) qui vont permettre à l œuf de se développer. Elles sont généralement réparties de manière hétérogène. De là on peut distinguer différents types d œufs : 2

Il existe deux groupes d œufs, les œufs lécithes et les œufs alécithes. Les œufs sont caractérisés par une symétrie axiale avec un pole animal (PA) proche du noyau et un pole végétatif (PV) situé à l opposé du noyau. Le lécithe est le vitellus (jaune d œuf), réserves nutritives constituées en majeure partie de phosphoprotéines utilisées comme aliments par l embryon en développement. 5.1- les œufs lécithes : Ils ont une quantité variable de vitellus. En fonction de leur matériel de réserve, on peut définir quatre types d œufs : a- Œufs oligolécithes : œufs pauvres en vitellus. Ex : les échinodermes. b- Œufs mésolécithes ou hétérolécithes : œufs moyennement pourvu de vitellus. Ex : les amphibiens. c- Œufs mégalécithes ou télolécithes : les œufs sont très gros et très riches en vitellus. Ex : les oiseaux. d- Œufs centrolécithes : les réserves de l œuf sont centrales. Ex : les insectes. 5.2- les œufs alécithes : Ils sont dépourvus de vitellus. Caractérisés par une petite taille qui ne dépasse pas un dixième de millimètre. Ces œufs sont observés chez les mammifères placentaires. Ex : l Homme, la vache, le singe. N.B : Chez l Homme, l œuf est appelé : ovocyte II bloqué en métaphase II, entouré par une zone pellucide, une corona radiata et un cumulus oophorus (ensemble de cellules nourricières). 6- Définitions utiles à l embryologie : OVOCYTE : Est l œuf vierge ou le gamète femelle, cellule sexuelle dotée d un seul exemplaire de chaque chromosome (haploïde). SPERMATOZOÏDE : Cellule sexuelle male assurant la fécondation. Doté tout comme l ovocyte, d un seul exemplaire de chaque chromosome (haploïde). ZYGOTE : Est l œuf fécondé ou cellule diploïde résultant de la fusion d un gamète male et d un gamète femelle. GONOCYTE : Cellule dont la différenciation produira un gamète (cellule germinale). CELLULE SOMATIQUE : Cellule quelconque constitutive du corps d un organisme, elle est dite aussi diploïde. GERME : 3

Correspond aux premiers stades du développement du zygote tant que la forme externe est plus ou moins sphérique. EMBRYON : Il fait suite au germe ; on parle d embryon jusqu à la fin du deuxième mois du développement embryonnaire. (Chez l espèce humaine). C est le stade où l on commence à reconnaitre la région céphalique (crane) de la région caudale (postérieur) et la région dorsale de la région ventrale. FŒTUS : Terme utilisé à partir du deuxième mois de la grossesse du fait qu il ressemble plus ou moins à l être humain adulte. DIPLOIDE : Cellules possédant ses chromosomes en double : cellule somatique. Ex : 46 chromosomes chez l Homme. HAPLOÏDE : Cellules ne possédant que la moitié du matériel génétique : gamètes. Ex : 23 chromosomes chez l Homme. BLASTOMERE : Cellule de l embryon pendant le stade de segmentation. ANNEXES EMBRYONNAIRES : Chez les vertébrés inférieurs (les poissons, batraciens, reptiles) le développement de l embryon aboutit à la formation d un embryon seulement (sans annexes). Chez les vertébrés, en plus du zygote, il y a formation d organes temporaires extra embryonnaires que l on appelle par : annexes embryonnaires, dont le rôle sert à la respiration, la protection et la nutrition. 7- Les plans de coupe : Afin de mieux comprendre ces notions d orientation, il convient de définir quelques conventions servant à désigner les plans de coupes traditionnellement utilisés pour rendre compte de l organisation des germes à différents stades de leur développement. Les plans de coupes se référent aux éléments de symétrie (axes et/ou plan) pouvant être clairement définis au niveau de l embryon. Durant les premiers stades du développement, les germes sont généralement sphériques, l élément référentiel utilisé est l axe pole animal-pole végétatif (PA-PV). En revanche, si l embryon commence à présenter une symétrie de type bilatéral, l utilisation de ce référentiel est proscrite. Car ce plan (symétrie bilatérale) contient à la fois les axes dorsoventral (D-V) et céphalo-caudal (T-Q). - La coupe méridienne : passe par l axe PA-PV. 4

- La coupe équatoriale : perpendiculaire à l axe méridien PA-PV séparant l hémisphère animale de l hémisphère végétatif. - La coupe latitudinale : se fait dans l hémisphère animal ou végétatif. - La coupe sagittale : passe par le plan de symétrie bilatérale. - La coupe para-sagittale : elle est parallèle au plan sagittal et proche de celui-ci. - La coupe para-sagittale latérale est également parallèle au plan médian, mais en est éloignée de celui-ci - La coupe transversale : elle est perpendiculaire au plan de symétrie bilatérale, elle est dorso-ventrale. - Le terme de coupe horizontale se définit par lui-même, mais nécessite, pour être précis, la connaissance de l orientation du grand axe de l objet (ex. une coupe horizontale du cou d un homme debout est une coupe transversale, celle d une souris est longitudinale). - La coupe frontale : elle est perpendiculaire au plan de symétrie bilatérale et parallèle au front chez les primates. (elle coupe l individu en une partie ventrale et une partie dorsale). Une coupe frontale du cou d une sourie est une coupe transversale ; tandis que celle du cou d un homme debout est longitudinale) 5