Les ERP : Quel avenir?



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Leçon 11 GPAO. L'objectif principal de la leçon est de connaître et de comprendre les principales fonctionnalités d'un progiciel de GPAO, d'un ERP.

Transcription:

RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique I.N.I THEME : Les ERP : Quel avenir? REALISE PAR : BENAKEZOUH Leïla & TIFOUS Amira Quatrième année SI Année universitaire : 2003/2004

PLAN DE L EXPOSE INTRODUCTION... 3 CHAPITRE 1 : DEFINITION DU CONCEPT ERP... 5 HISTOIRES COURTES... 5 A LA RECHERCHE D UNE DEFINITION... 8 CHAPITRE 2 : ACTEURS ET MARCHES DES ERP...15 CHAPITRE 3 : DU «SUR MESURE» AU «PRET A IMPLANTER»...18 POURQUOI CHOISIR UN ERP?...18 QUAND CHOISIR UN ERP?...19 AVANTAGES D UNE SOLUTION ERP...19 INCONVENIENTS D UNE SOLUTION ERP...20 COUT D UNE SOLUTION ERP...21 QUELQUES EXEMPLES D UTILISATION D UN ERP...22 CHAPITRE 4 : CONDUITE D UN PROJET ERP...23 1. CHOISIR LES ACTEURS...23 2. PREPARER LE PROJET...25 3. METTRE EN ŒUVRE LA REALISATION...29 4. CONDUIRE LE CHANGEMENT...32 5. DEMARRER, DEPLOYER...34 6. EXPLOITER...35 CHAPITRE 5 : UNE FOIS INSTALLES, LES ERP SONT-ILS VRAIMENT CE QU ESPERAIENT LES ENTREPRISES?...37 LES ERP SONT APPRECIES POUR CE QU ILS FERONT...37 ERP : REELLE UTILITE OU MODE MANAGERIALE?...37 UN COUT DE SORTIE EXORBITANT...37 UNE FORTE DEPENDANCE FACE A L EDITEUR...38 CHAPITRE 6 : LES ERP : QUEL AVENIR?...39 LES TENDANCES DU MARCHE...39 CE QUE LES UNS ET LES AUTRES ATTENDENT...40 CE QU IL RESTERA DE LA MODE ERP...42 CONCLUSION... 43 GLOSSAIRE... 46 ANNEXE... 52 MARCHE MONDIAL DES PROGICIELS...53 BASE INFORMATIQUE...53 BIBLIOGRAPHIE... 55 RESSOURCES INTERNET... 55

LISTE DES FIGURES FIGURE 1: DE LA FONCTION AU PROCESSUS ---------------------------------------------------------- 11 FIGURE 2: PART DE MARCHE MONDIALE EN MILLIONS DE $------------------------------------------- 16 FIGURE 3: ASPECTS PRIS EN COMPTE DURANT LES DIFFERENTES PHASES D'UN PROJET ERP --------- 23 FIGURE 4: ARCHITECTURE GLOBALE DE SAP --------------------------------------------------------- 30 FIGURE 5: ORGANISATION MATRICIELLE EN ENTREPRISE --------------------------------------------- 30 FIGURE 6: CYCLE DE DEVELOPPEMENT EN V ---------------------------------------------------------- 31 FIGURE 7: PHASES DU DEPLOIEMENT D'UN ERP ------------------------------------------------------ 35 FIGURE 8: PARTS DE MARCHE DES EDITEURS D'ERP ------------------------------------------------- 39 FIGURE 9: CYCLE D EVOLUTION DES ERP------------------------------------------------------------- 42

INTRODUCTION Durant ces trente dernières années, l informatique de gestion a subi des bouleversements considérables. Elle était monolithique et statique dans les années 60, 70 et 80 ; elle est aujourd hui modulaire et évolutive. Cette évolution rapide, rendue possible par les avancées technologiques dans le domaine de l électronique et des télécommunications, a eu des conséquences capitales sur le rôle même de l outil informatique. LES ANNEES 60-70 ET LE MAINFRAME : TRAITER LES DONNEES L informatique de gestion est reléguée à un rôle de supercalculateur. Son utilité se borne à emmagasiner des volumes gigantesques de données, à les trier, les traiter puis les restituer sous une forme généralement plus condensée et plus intelligible. Cela demande une puissance de traitement, des équipes de développement et de support, ainsi qu une infrastructure technique très centralisée. C est l époque des mainframes et de l informatique dite lourde. En effet, les investissements en matériel, logiciel et en ressources humaines sont très élevées ; seules les grandes entreprises en sont équipés. Le rôle de l utilisateur se borne à collecter des données, l accès à la machine est alors inexistant. Cet accès s améliore peu à peu avec l arrivée des terminaux écrans en mode caractère. LES ANNEES 80 ET LES MINIS : ACCEDER AUX DONNEES Ces années voient l arrivée de machines qui se rapprochent progressivement de la source même des besoins de l entreprise. Les mini-ordinateurs donnent une dimension «départementale» à l outil informatique en s intéressant aux besoins opérationnels des départements et divisions. Très vite, la puissance et le coût de traitement s inversent en faveur des mini-ordinateurs permettant ainsi à un grand nombre d entreprises petites et moyennes d acquérir leur première machine et de disposer d applications qui couvrent leurs besoins de façon plus spécifique. LES ANNEES 90 ET LE CLIENT/SERVEUR : PARTAGER L INFORMATION Après l explosion des réseaux et télécommunications, les deux autres phénomènes marquants des années 90 sont sans aucun doute le déploiement de l informatique 3

«individuelle» et l émergence de l informatique de «groupe». L ordinateur personnel, à travers la bureautique, permet à l informatique individuelle d exister et de devenir le troisième niveau, avec le niveau de l entreprise et celui du département. Le clientserveur, à travers le groupware et les réseaux adopte une architecture horizontale qui permet d intégrer l ensemble des composants en présence et qui fédère les trois niveaux existants : entreprise, département et individu. LES ANNEES 2000 : INTEGRER LES COMPOSANTS Les applications de base qui sont installées dans les différents départements (service clients, marketing, ventes, comptabilité, fournisseurs, production, distribution, personnel, etc.) ne permettent pas à leurs utilisateurs de partager un langage commun. Si des interfaces entre ces divers domaines ont été mises en place, elles sont rarement en temps réel, et les exemples ou la même donnée est saisie deux ou trois fois, voire plus, ne sont pas rares. Ces situations sont de nos jours inacceptables. Les coûts induits sont inestimables : perte de temps, manque d efficacité, mauvaise visibilité, mauvais processus décisionnel, duplication d efforts, taux d erreur élevé. Tous ces dysfonctionnements se traduisent en bout de course par un mauvais service client et une perte de compétitivité de l entreprise. Le besoin d une informatique globale, intégrant tous les composants qui feront le succès de l entreprise est un passage obligé. LES ERP AUJOURD HUI L évolution de l informatique vers plus d informations, plus de partage, plus d intégration et plus de flexibilité est un des facteurs essentiels qui explique le succès grandissant des ERP auprès des entreprises. De nos jours, ils représentent la voie la plus prometteuse vers une informatique plus globale. Le concept d ERP part d un constat relativement simple selon lequel «la somme des optima est parfois inférieure à l optimum de la somme». En d autres termes, l apport d un ERP est toujours bien supérieur à la somme des apports de chacun des modules qui le composent. Cela pourrait se résumer à l expression simple et bien connue, «l union fait la force». 4

CHAPITRE 1 : DEFINITION DU CONCEPT ERP On a dit le meilleur et le pire des ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI pour Progiciels de Gestion Intégrés en français). Le concept est omniprésent dans le monde des entreprises : presque tous les grands groupes industriels, aux Etats-Unis comme en France, en ont installé ou sont en train d en faire l acquisition. Les chefs d entreprises en parlent entre eux, pleins d enthousiasme ou de crainte. Et les sommes en jeu sont colossales. Afin de montrer toutes les difficultés et les implications du concept des ERP, nous décrirons d abord quelques exemples, anecdotes et cas concrets de projets de mise en place d ERP. Puis nous parlerons de «la», ou plutôt, «des» définitions d un ERP, et de la difficulté à bien cerner ce concept. HISTOIRES COURTES La Fox Meyer Drug et les autres : des échecs médiatiques Nous ne pouvons parler des ERP sans faire référence à de retentissants échecs qui ont ébranlé en leur temps la presse mondiale. Un des échecs les plus connus fut celui de la FOX MEYER DRUG. Ce géant de la distribution pharmaceutique estima que la mise en place d un ERP l avait conduit à la faillite. En effet, en 1997, après 2 ans ½ d efforts et plus de 100 millions de dollars d investissements, l entreprise n arrivait plus à traiter que 2,4% des commandes quotidiennes gérées avec l ancien système, et encore, avec beaucoup d erreurs. L entreprise fit très rapidement faillite et fut vendue pour 80 millions de dollars (elle faisait 5 milliards de chiffre d affaires avant l installation). Un autre exemple fut celui de la compagnie HERSHEY qui vit en 1999 ses revenus chuter de 12%, baisse officiellement imputée à l incapacité de l entreprise à fournir le marché pendant les périodes de Halloween et de Noël. Cette débâcle était liée à l installation de leur nouvel ERP (SAP R/3) : les salariés d Hershey blâmaient l ERP lui même, et les critiques externes accusait également l entreprise d avoir décidé d installer cet ERP à une période trop proche des fêtes. «Trop et trop tôt» ont dit les experts et les médias. Une entreprise de la taille de Hershey aurait dû planifier la mise en place de son ERP de manière progressive. Heureusement les problèmes de l ERP d Hershey furent résolus, après plus d un an. 5

Evoquons d autres cas tout aussi éloquents : MOBIL EUROPE : cette entreprise a dépensé des centaines de millions de dollars dans son système ERP pour finalement l abandonner lors d une fusion ; DELL COMPUTER : cet assembleur d ordinateurs a découvert que son système ERP n était pas adapté à sa nouvelle organisation décentralisée : il a abandonné l installation après 2 ans et $ 200 millions d investissements ; CF GOMMA : cet équipementier automobile a mis en place un ERP pour fusionner les systèmes d information hérités d une fusion d entreprises. Incapable d effectuer des livraisons pendant plusieurs semaines, il fut sauvé de la catastrophe par l intervention d un client (constructeur automobile) dépendant de sa production. Le projet EDF Serval : une belle réussite Nous avons rencontré aussi, lors de nos recherches, quelques bons exemples de projets considérés comme des réussites. Prenons par exemple le projet Serval chez EDF : une mise en place de SAP R/3 en support de plates-formes logistiques pour l approvisionnement en matériel des chantiers de réseaux. Initialement, les stocks étaient gérés au niveau de plus de 100 entités locales indépendantes les unes des autres : les stocks étaient mal connus au niveau national car supportés par autant de systèmes d information. Le système n étant pas en temps réel, des écarts se produisaient pouvant conduire à des ruptures de stocks non prévues. Les commandes de pièces étaient effectuées avec des bons en papier. Les multiples stocks étaient importants (taux de couvertures des stocks, i.e. stocks/consommation, de 3 mois), coûteux et disséminés un peu partout en France. La productivité de la fonction était faible et la qualité irrégulière. La direction envisagea donc une restructuration complète de la gestion logistique des approvisionnements et des stocks, visant à concentrer la logistique sur une dizaine de plates-formes régionales, gérées de manière industrielle et sous assurance qualité. Et cela ne pouvait être mis en place qu avec l aide d un nouveau système d information. Mais il était hors de question alors de développer en interne un tel système d information : l expérience d EDF montrait qu il aurait fallu des investissement lourds en termes de développeurs internes, que cela aurait pris trop de temps pour obtenir un résultat, certes sur mesure, mais sûrement dépassé à la fin du projet. EDF opta donc 6

pour un ERP : progiciel développé en externe, rapide à mettre en œuvre (12 à 18 mois au lieu de 10 ans), évoluant constamment et profitant de la mutualisation de toutes les entreprises qui l utilisent. Après un benchmarking, SAP fut choisi. La phase de préparation du projet pour la conception générale dura entre 3 et 6 mois. Notons qu EDF fit tout d abord appel à une entreprise de conseil en assistance à la maîtrise d ouvrage afin d obtenir une estimation précise des coûts du projet et un premier plan de mise en œuvre. Et le pronostic ainsi obtenu se révéla conforme à la réalité. Sous la direction du responsable projet, 3 équipes travaillèrent ensemble : les spécialistes de la logistique (en charge des dimensionnements, de l organisation et des processus, et de la construction des entrepôts), les intégrateurs («SAPiens» en charge de la paramétrisation dans SAP) et l équipe de conduite du changement (définition des nouveaux métiers, concertation sociale, formation, communication en interne). Le responsable du projet et sa maîtrise d ouvrage étaient les gardiens du triangle : cahier des charges, coûts, délais. Mais le projet a été principalement géré par les délais. La structure organisationnelle du système cible fut calquée le plus possible sur le standard SAP et seuls quelques «spécifiques» furent développés pour le pilotage synthétique et les interfaces avec le SI existant. Avant la mise en place de l ERP, des travaux préparatoires furent organisés avec les futures unités utilisatrices sous forme de groupes de travail gérés en mode projet. L équipe projet présenta le nouveau fonctionnement, le nouveau SI et les nouveaux métiers à tous les différents utilisateurs lors d un forum d un jour. Puis les utilisateurs reçurent une formation allant d un jour à une semaine. Au bout de quelques mois, tout le monde s était approprié le système et les dysfonctionnements liés au démarrage étaient maîtrisés. Cependant les gens protestèrent beaucoup dans un premier temps car ils étaient habitués au sur mesure. De plus, la réorganisation qui accompagnait le projet avait conduit à de nombreuses suppressions d emplois et à une redistribution des compétences : il fallut donc négocier avec les syndicats. Malgré tout, le démarrage fut un «moment magique» car, à l enclenchement de l ERP, le SI marcha tout d un coup. Le résultat, aux dires des responsables mais aussi des utilisateurs, est une véritable réussite. 7

A LA RECHERCHE D UNE DEFINITION 1 L appellation «ERP» est une appellation qui n est «pas très bien contrôlée». Il n existe pas moins de sept dénominations parmi les plus utilisées par la presse ou les éditeurs eux-mêmes : progiciel, progiciel intégré, progiciel applicatif, progiciel applicatif intégré, progiciel de gestion, progiciel de gestion intégré, et ERP (Entreprise Ressource Planning). Tous ces termes ne recouvrent pas bien sûr les mêmes concepts. Cette diversité prend en compte deux dimensions capitales : le degrés d intégration, qui est la capacité à fournir une image unique, intègre, cohérente et homogène de l ensemble de l information, et la couverture opérationnelle, qui est la capacité de fédérer l ensemble des processus de l entreprise dans chacun des domaines qui la constitue, et ce, dans une approche transversale qui optimise sa productivité. De tous les types de progiciels existants aujourd hui sur le marché, l ERP est sans aucun doute le type le plus avancé dans la recherche d une entreprise intégralement, ou idéalement informatisée. Définition académique ERP signifie ENTERPRISE RESOURCE PLANNING. Le terme français est PGI pour Progiciel de Gestion Intégré. Un ERP est donc : Un progiciel : application développée par un éditeur, suffisamment générale pour répondre aux besoins de plusieurs clients. Il ne s agit donc pas d un logiciel spécifique maison développé par une entreprise. Il comprend en fait une base standard et une partie personnalisable à travers un paramétrage. Une application de gestion, conçue en premier lieu pour automatiser les transactions administratives de l entreprise : comptabilité, gestion des stocks, suivi des commandes et du programme de production, Un ERP permet de saisir les transactions et propage l information recueillie vers les niveaux pertinents. Toutefois, il ne contient pas de programme d optimisation ou de décision automatique. Un produit intégré, c est à dire qu il prend en compte l ensemble des fonctions processus de l entreprise de manière intégrée et automatisée. Il est architecturé de sorte à assurer une gestion unique, cohérente et sécurisée des données en 1 [Thomas2002] 8

temps réel : il garantit à tout instant une intégrité et une cohérence parfaite des données pour tous les utilisateurs. Cette technologie met donc fin aux problèmes d interfaçage, de synchronisation et de doubles saisies. Il s agit donc d une application informatique formée de modules fonctionnels standards, reliés directement à une base de données unique et couvrant l ensemble des processus de l entreprise. Un ERP constitue par ailleurs le plus souvent une solution de dimension internationale capable de gérer des contextes multi législations, multi langues, multidevises ; il permet ainsi la remontée des informations émanant des filiales d un groupe dans différents pays. Cette caractéristique peut sembler anodine, mais elle est fondamentale à l heure de la mondialisation car l environnement linguistique et légal sont des leviers structurants pour une entreprise. Les progiciels ERP réunissent toutes les données structurelles et techniques de l'entreprise afin d'optimiser les domaines traditionnellement couverts, appelés également «back office» et qui sont : - les achats ; - la fabrication ; - la maintenance ; - la comptabilité financière et analytique ; - la gestion des stocks ; - la gestion des personnels ; - la gestion commerciale. Pour tenir compte des spécificités sectorielles, les éditeurs proposent souvent à côté du produit général, des produits verticaux adaptés à un secteur d activité comme la construction automobile, la distribution ou la chimie. 9

Historique Dans les années 60 et 70, les premiers logiciels font leur apparition dans les entreprises. Il s agit essentiellement d applications de comptabilité et également de MRP1, pour la gestion des approvisionnements. Ces logiciels spécifiques ne sont pas «portables», c est à dire qu ils dépendent du type d ordinateur et du système d exploitation. Dans les années 80 se développent des progiciels qu on personnalise, intégrants la finance, la comptabilité, la paie et la gestion de production assistée par ordinateur. La tendance à personnaliser et à modifier complètement le progiciel de base pour l entreprise conduit le produit à être obsolète au bout de 5 à 10 ans. Dans ces années apparaissent également les premiers MRP II2, intégrant la gestion de production et la gestion des approvisionnements. La petite histoire raconte qu à la fin des années 80, trois employés d IBM pressentent un marché important pour les progiciels intégrés, et fondent SAP. Peu après, SAP R/2 devient la première référence en matière d ERP3, encore fondée sur une structure informatique centralisée et une technologie mainframe. En 1993, SAP R/3 réalise l intégration totale de toutes les composantes d une entreprise, de la finance à la production, aux ventes et aux ressources humaines Sa structure informatique client/serveur en réseau et sa portabilité complète seront une grande raison de son succès. Les ERP sont maintenant présents dans l industrie et dans la grande distribution, essentiellement dans les très grandes entreprises. Le marché des plus petites entreprises, le domaine de la finance et le secteur public commencent à être touchés. La conception et le développement des ERP ont été rendus possibles par les évolutions technologiques : vitesse de calcul, technologies de réseaux, systèmes de gestion de bases de données, stockage de données se sont considérablement développés et améliorés. De plus, le succès des ERP a été favorisé par la perte de crédibilité des informaticiens dans les entreprises à la fin des années 80 et au début des années 90. 1- MRP : Material Requirement Planning 2- MRP II : Manufacturing Ressource Planning 3- ERP : Entreprise Ressource Planning 10

Définition très précises La définition donnée par la CXP 1 est certainement celle qui regroupe le mieux l ensemble des paramètres d un ERP actuel : «Pour être intégré, un progiciel de gestion doit : émaner d un concepteur unique ; garantir à l utilisateur l unicité de l information, assurée par la disponibilité de l intégralité de la structure de la base de données à partir de chacun des modules, même pris individuellement ; reposer sur une mise à jour en temps réel des informations modifiées dans tous les modules affectés ; fournir des pistes d audit basées sur la garantie d une totale traçabilité des opérations de gestion ; couvrir soit une fonction (ou filière) de gestion, soit la totalité du système d information de l entreprise.» Il découle d une telle définition qu un ERP relève de l horizontalité, là où l application traditionnelle relève de la verticalité (silo fonctionnel : une fonction à la fois). Autrement dit, il faut renverser la structure des activités de l entreprise. Figure 1 2 : De la fonction au processus 1 Le CXP se définit comme «un groupement indépendant dont la vocation est d apporter un service complet d assistance à l évaluation et à la sélection des progiciels». Crée en 1973, le CXP fut l inventeur en 1978 du néologisme «progiciel». 2 Source : [9] 11

Cette redéfinition des flux d information, des circuits de prise de décision et des processus opérationnels définit le reengineering et est souvent mise en place par une démarche connue sous l abréviation BPR 1. Mais trop restrictive En fait, seul le progiciel de SAP, SAP R/3, est réellement conçu dès le départ sur une base de données unique. Les autres produits sont plutôt modulaires et utilisent des interfaces internes pour assurer l intégration fonctionnelle. Sans compter l entreprise étendue Les ERP développent maintenant leurs fonctionnalités pour gérer l entreprise «étendue». Les éditeurs conçoivent de nouveaux modules ou des prolongements de leurs produits qui permettent à l entreprise de gérer ses relations avec ses partenaires clients ou fournisseurs à travers les différents moyens de communication que les nouvelles technologies, telle que l Internet, mettent à sa disposition. Ainsi, on propose maintenant : de traiter intelligemment les données stockées pour les analyser avec des modules de «data mining» et de «reporting» ; de s adapter à Internet : Effectivement, les éditeurs d ERP modifient leurs logiciels pour utiliser des serveurs d'applications, des serveurs Web, le protocole HTTP et les langages Java et XML. Ils ajoutent également des interfaces basées sur un navigateur afin que les utilisateurs puissent accéder au système à partir de n'importe quel ordinateur connecté à Internet ainsi que des modules de portail. de cibler de nouveaux utilisateurs : utilisateurs d'autres sociétés, utilisateurs en libre-service 2 et utilisateurs nomades 3. d améliorer l intégration des ERP avec les applications d'autres fournisseurs et ce, en adoptant une architecture plus ouverte et plus souple, et en prenant en charge une technologie informatique reposant sur des standards. 1 Business Process Reengineering 2 En ayant accès à l ERP, les salariés peuvent par exemple modifier les données personnelles les concernant sans remplir des formulaires papier. Conséquence: les employés des ressources humaines gagnent du temps sur ces tâches administratives. 3 Catégorie d utilisateurs connectés au système grâce aux réseaux sans fils et aux appareils nomades. 12

La majorité des grands éditeurs ont répondu à cette attente en migrant leurs architectures vers des structures à composants basées sur des standards tels que COM et CORBA. Les grands éditeurs d ERP ont relevé le défi de développer leurs propres extensions e-business pour leurs suites. Voici les applications et modules e-business, communément appelées «front office» intégrés aux suites traditionnelles (back office) des ERP: Automatisation de la force de vente : traite des tâches courantes telles que la gestion des contacts et les rendez-vous. La majorité des grands éditeurs de PGI propose cette fonctionnalité, parfois intégrée à l'application de gestion de la relation client. Gestion de la relation client (GRC ou CRM) : collecte et organise les données relatives aux clients recueillies auprès de diverses sources : centres d'appels, messagerie électronique, opérations en point de vente et contact direct avec la force de vente. Les logiciels de GRC offrent une vue complète sur les données et comportements des clients. Les entreprises peuvent ainsi affecter des ressources plus efficacement et générer davantage de recettes grâce à la connaissance de leurs clients. E-procurement (gestion des achats) : traite les spécifications, autorisations, offres concurrentielles et acquisitions de produits et services. Il aide les acheteurs à gérer les fournisseurs et les relations avec ces derniers par le biais de diverses fonctions: catalogues, enchères, appels d'offres et demandes de devis. Supply chain management (SCM ou gestion de la chaîne logistique) : automatise la planification et la coordination de la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise, depuis la collecte et le suivi des matériaux et composants bruts jusqu'à l'expédition et la réception des produits finis sur le quai de déchargement des clients, en passant par la fabrication et la gestion des stocks. Business intelligence: organise des données normalement disparates afin qu'elles puissent être analysées pour offrir de nouvelles perspectives sur des opérations existantes et apporter la lumière sur de nouvelles opportunités 13

commerciales. L'objectif ultime consiste à aider les dirigeants à prendre des décisions plus réfléchies, novatrices et éclairées. Les ERP couvrent également les catégories fonctionnelles suivantes : CAO (Conception Assistée par Ordinateur) ; DAO (Dessin Assisté par Ordinateur) ; MRP (Manufacturing Resources Planning); FAO (Fabrication Assistée par Ordinateur); GPAO (Gestion de Production Assistée par Ordinateur) ; Formation et autres moyens de développement des ressources humaines ; GED (Gestion Electronique de Documents) ; Workflow et gestion des processus de travail ; Modélisation (fabrication, statistiques, etc.) ; Ordonnancement des flux de production ; Salaires et autres moyens de gestion des ressources humaines. 14

CHAPITRE 2 : ACTEURS ET MARCHES DES ERP Mettre en place un ERP est une entreprise très complexe, et il n est pas possible de trouver toutes les compétences nécessaires au sein de l entreprise cliente ; celle-ci doit donc faire appel à différents acteurs spécialisés : le constructeur des matériels nécessaires : PC, serveurs, réseau ; l éditeur du progiciel : il fournit le progiciel lui-même et assure la correction des «bugs» et anomalies ; il peut aussi apporter au client un support ponctuel sur son produit ; l intégrateur : c est un cabinet de conseil disposant des consultants et informaticiens à même de réaliser le paramétrage et l installation du progiciel ; éventuellement, une SSII 1 peut intervenir pour la réalisation de programmes spécifiques supplémentaires ; un cabinet d assistance à la maîtrise d ouvrage peut aussi aider le client à piloter le projet, à évaluer le budget et les moyens nécessaires et à coordonner l action de l intégrateur maître d œuvre ; Eventuellement un fournisseur d applications hébergées (FAH 2 ) ou (ASP 2 ). Le marché des ERP comporte de multiples facettes : d abord celle des ventes de licences mais également celles de la formation, du consulting, de l infrastructure technique et de l externalisation. Pour les ventes de licences, qui témoignent du choix fait par les entreprises en termes d ERP, le marché se divise en trois tiers : d une part SAP qui est le leader incontesté ; puis Oracle, Peoplesoft, JD Edwards et BaaN ; enfin tous les autres éditeurs qui se partagent le dernier tiers. Les éditeurs ont choisi très tôt de ne pas effectuer eux-mêmes l installation de leurs produits, mais de se consacrer essentiellement à leur conception et à leur réalisation. Ils ont souvent passé des partenariats avec des cabinets de conseil qui sont devenus des intégrateurs de leurs produits. Cette stratégie permet de fait une véritable démultiplication des possibilités de mise en œuvre. Cette démultiplication a sans doute 1 Société de Services et d'ingénierie Informatique 2 Fournisseur d Applications Hébergées ou Application Service Provider 15

été un facteur important de la réussite des ERP : sans cela, il n aurait pas été possible de trouver les ressources nécessaires pour tous les projets lancés depuis le milieu des années 1990. Figure 2 1 : Part de marché mondiale en millions de $ Pour ce qui est des utilisateurs des ERP, il s agit principalement des : Grandes entreprises ; Groupes internationaux pour uniformiser leurs procédures ; Tous ceux qui recherchent la maîtrise du SI ; PME qui, depuis longtemps, utilisent des progiciels pour des activités verticales (non intégrées). 1 Source : [6] 16

Un nouvel acteur : les ASP Les ERP ont constitué une solution pour partager et réduire les coûts du développement informatique ; l'outsourcing ou externalisation en a été une autre pour réduire les coûts d'exploitation. Conciliant les avantages des deux, le dernier-né dans la panoplie des modèles informatiques est le recours à un ASP ou Application Service Provider. Comme les ISP 1 l'ont préfiguré pour l'accès à Internet, la solution ASP consiste à louer l'hébergement d'une ou plusieurs applications Internet prêtes à l'emploi à une société spécialisée (LOUDCLOUD aux Etats-Unis, EFRONT en France ou ASPECTRA en Suisse, ou encore MYSA, par exemple). Une solution ASP s'adapte particulièrement aux PME et leur permet d'accéder à des applications traditionnellement réservées aux plus grandes, catégorie d applications à laquelle appartiennent la gestion de la chaîne logistique (SCM), gestion de la relation client (CRM), gestion du commerce électronique, les ERP, etc. Une solution ASP peut constituer pour une PME un véritable levier technologique pour une utilisation pertinente d'internet dans la gestion de ses affaires. Elle permet à une PME le déploiement de nouvelles applications e-business, rapidement, sans investissements importants, baissant ainsi le coût total de propriété de leur informatique. Selon une étude IDC 2, l ensemble des réductions dues à l exploitation d un ERP en mode ASP représenterait de 25% à 40% des coûts totaux de fonctionnement et d utilisation d un projet ERP classique. Une PME aura aussi intérêt à s'adresser à un prestataire ASP pour garantir un niveau de service spécifié qu'elle ne peut pas s'offrir en interne, faute des compétences adéquates. Comme l'avaient déjà montré l'usage des progiciels intégrés et l'outsourcing dans les entreprises, une solution ASP permet peut-être de se passer de compétences informatiques pointues en interne mais ne fait pas l'impasse d'une gestion de projets efficace. Celle-ci exige notamment d'apporter un soin tout particulier à l'appel d'offres, à la négociation avec le prestataire sélectionné, à la rédaction du contrat de location et au suivi de l'exécution. En fait, cette démarche ne dispense pas l entreprise de déployer les phases classiques d un projet ERP. En synthèse, pour une PME qui se lance dans l'aventure e-business, la solution ASP n'est certainement pas la panacée universelle et n'est pas dépourvue de risques. De plus, il existe quelques barrières au décollage réel du marché ASP : La demande des entreprises n est encore qu émergente ; L offre des différents prestataires est encore chère ; Il existe un frein classique à l externalisation des solutions informatiques et des données de l entreprise, à savoir le choc culturel ; Il n existe pas encore de vraie référence ou d authentique «succès story». Mais la rapidité voulue de déploiement des solutions, l'exigence d'une qualité de service élevée et la réduction des coûts de propriété, sans parler de la rareté des informaticiens sur le marché, en font une alternative à étudier soigneusement. 1 Internet Service Provider 2 Premier groupe mondial de conseil et d'étude sur les marchés des technologies de l'information. 17

CHAPITRE 3 : DU «SUR MESURE» AU «PRET A IMPLANTER» Les développements spécifiques ont longtemps été la solution idéale. En effet, la possibilité de coller au plus fin aux demandes était un objectif atteignable compte tenu de la relative simplicité des techniques. Le progiciel sectoriel est une première étape vers une modernisation des pratiques. Il va permettre de bénéficier de la mise en commun des solutions apportées aux différents clients ainsi que de la remise en cause des processus et habitudes. Le Progiciel de Gestion Intégrée constitue donc une alternative aux développements spécifiques et aux logiciels sectoriels. «L entreprise n accroît plus sa compétitivité par le développement de sa propre solution applicative mais par sa juste configuration, son bon déploiement et sa pleine utilisation.» POURQUOI CHOISIR UN ERP? Une organisation peut migrer vers les progiciels pour différentes raisons : Recentrage de l organisation sur son métier de base ; Stimulation du décloisonnement des fonctions de l organisation ; Assainissement des processus de travail (problème de la sédimentation des procédures) ; Possibilité d effectuer un «BPR progiciel» ; Le progiciel est un réservoir de bonnes pratiques de gestion (best practices) : Ces «best practices» se veulent être les meilleures pratiques opérationnelles observées par métier dans les entreprises. Par effet de mode managériale : Effectivement, la décision de lancer un projet ERP peut avoir été motivée par des arguments tels que : les autres entreprises du secteur avaient un ERP ; le désir du PDG d avoir une entreprise dynamique et innovante, et de le montrer ; la certitude que la mise en place d un ERP serait la preuve d une stratégie prometteuse pour les actionnaires et les analystes financiers ; la demande des informaticiens d avoir un système informatique moderne. 18

QUAND CHOISIR UN ERP? Quelle que soit l adéquation entre la situation de l entreprise et les apports d un ERP, il faut souvent un événement exceptionnel pour permettre la prise de décision. Parmi ces événements, on peut citer : Le choix, par le siège d un groupe multinational, d un ERP qui concrétise la décision de mise en œuvre d une stratégie de système d information internationale en opposition à une autonomie locale ; Un changement d actionnaires : ces derniers identifiant, dans le cadre de leur audit, que les systèmes d information existants ne satisfont pas les besoins de l organisation, ils imposent alors la mise ne œuvre d un ERP ; Un contexte de fusion / rapprochement, avec une forte volonté de fédérer au plus vite les méthodes de travail des différentes entités dans un but de rationalisation. AVANTAGES D UNE SOLUTION ERP En raison de sa nature "unifiée", un progiciel de gestion intégré (PGI) peut offrir de considérables avantages : Diminution des erreurs ; Coût d investissement inférieur par rapport à une solution sur mesure ; Couvrant les mêmes besoins ; Durée de la mise en œuvre réduite ; Coût d entretien inférieur ; Convivialité et agrément d utilisation (interface unique) ; Souplesse d emploi de par l homogénéité technique des applications; Accroissement de la rapidité et de l efficacité ; Accès plus complet aux informations : En effet, en accédant plus facilement aux informations, les salariés comme les managers ont une meilleure vision des activités de leur entreprise, ce qui les aide dans la prise de décisions. 19

D autres avantages qu il est bon de citer sont : La disponibilité immédiate ; Le PGI est un système testé ; L évolutivité : La capacité d évolution de l ERP est primordiale, qu il s agisse des fonctionnalités ou de l accès aux nouvelles technologies (intégration d images, Internet mobile, etc.) L assistance fournie aux utilisateurs qui tend à les rendre autonomes ; Le PGI est aussi un applicatif pré paramétrable (par l intermédiaire d un environnement de développement intégré au produit). INCONVENIENTS D UNE SOLUTION ERP Les ERP ne sont pas une solution universelle et sans danger pour toutes les entreprises. Celles qui estiment que le système d information est leur «coeur de métier», telles que les banques et les assurances, considèrent que les ERP ne leurs sont pas adaptés. Explication : dans le cas des entreprises précitées, la mutualisation du progiciel entre les entreprises utilisatrices et le recours aux «best practices» standards constitue le principal danger quand il s agit du coeur de métier. Passer sous ERP serait une «régression inacceptable» car les techniques de gestion adoptées par ces entreprises, et qui sont censées leur apporter un avantage concurrentiel seraient immédiatement disponibles à la concurrence. Un ERP pour le back office (i.e. la comptabilité interne, les ressources humaines, ), peut-être, mais un ERP pour le front office (i.e. la gestion des comptes et des services clientèles, le «coeur de métier»), sûrement pas! Remarquons par ailleurs, dans le domaine de la banque, que l architecture client/serveur prônée par les principaux éditeurs d ERP, ne serait pas suffisamment puissante pour gérer les importants débits de données et que seule l architecture centralisée, dite mainframe, plus ancienne, le permettrait. Risque de l usine à gaz (surdimensionnement fonctionnel) ; Coût d investissement élevé en cas de surdimensionnement ; 20

Retour sur investissement long ; Logique de travail et forme de pensée imposées par les créateurs du progiciel ; Nécessité d'impliquer les utilisateurs avec le encore plus de soin que pour le développement des spécifiques ; Adaptabilité moyenne aux spécificités des organisations (problème du «progiciel sur mesure») ; Coûts d'exploitation et maintenance élevés ; Paramétrage lourd. COUT D UNE SOLUTION ERP Il s agit là d évaluer la totalité des coûts de mise en œuvre : licence, infrastructure, poste de travail, coût externe, ressource interne, logistique sur la durée du projet. Le facteur le plus facilement appréhendable est souvent le nombre d utilisateurs, on entend par là les utilisateurs fréquents du système. Pour des organisations moyennes à grandes, une première fourchette est de l ordre de 100 à 300 kf par utilisateur. Par exemple : pour une entreprise industrielle et commerciale de 5000 personnes 5 milliards de chiffre d affaires, on arrivera donc sur la base de 1000 utilisateurs (pour un périmètre fonctionnel complet) à un projet de 100 à 300 millions de francs étalés sur environ 18 mois. Ce ratio restera vrai pour des entreprises de 10 000 personnes ; en revanche, pour des entreprises de 1000 personnes ou moins, il pourra être optimisé ; en effet, la problématique de mise en œuvre est simplifiée du fait d un contexte organisationnel moins complexe mais également de par des offres émergentes du marché qui sont plus attractives pour des petites structures. Elles consistent à proposer un prix d exploitation «tout compris» par utilisateur qui inclut notamment l investissement initial et permet d alléger les contraintes techniques. Exemple : PeopleSoft, acteur majeur du marché du PGI, a sorti une offre baptisée Accelerated Solutions qui met particulièrement l'accent sur la facilité de mise en œuvre et les délais d'implémentation. 21

QUELQUES EXEMPLES D UTILISATION D UN ERP 1 Voyons, sur quelques cas, ce que fait un ERP : Le représentant commercial Imaginons une entreprise américaine de construction d ordinateurs équipée d un ERP. Un représentant commercial parisien de cette entreprise prépare un devis pour un client en utilisant l ERP : il saisit quelques informations de base concernant la demande de son client dans son ordinateur portable connecté au système, et le système génère automatiquement un contrat de vente en français, spécifiant la configuration du produit, le prix et la date de livraison, que le vendeur peut imprimer. Quand le client accepte le devis, le vendeur appuie sur entrée. Le système, après avoir vérifié le crédit du client, enregistre la commande ; il programme l envoi, identifie le meilleur acheminement et ensuite, en remontant à partir de la date de livraison, réserve les pièces en stock, fait commander les pièces manquantes aux fournisseurs et programme l assemblage dans une usine de l entreprise à Taiwan. Les prévisions de vente et de production sont immédiatement mises à jour et les listes de GPAO (matériels nécessaires, etc.) sont créées. La commission du vendeur est créditée du montant correspondant à l affaire, en Euros, et sa note de frais est augmentée des dépenses liées à l affaire. Le coût de revient du produit et la rentabilité sont calculés, en dollars US ; le compte de résultat, au niveau division et au niveau groupe, le compte client et le compte fournisseur, le centre de coûts sont automatiquement mis à jour. Le système exécute presque toutes les transactions d information découlant de la vente. La plate-forme logistique Imaginons une plate-forme logistique d une entreprise. Les chargés d affaires lui commandent les matériels dont ils ont besoin pour leurs chantiers et les matériels sont conditionnés dans la plate-forme et expédiés vers leur destination. Un chargé d affaire commande des pièces pour un chantier habituel. Il retrouve rapidement l adresse du lieu de livraison et les coordonnées du destinataire. Il saisit dans le système les pièces dont il a besoin et la date à laquelle il souhaite que la livraison soit effectuée. Le système lui confirme, en fonction du temps de préparation et de transport, si la livraison est possible à la date souhaitée. A la plate-forme logistique, le gestionnaire voit apparaître sur son écran la commande du chargé d affaires. Il vérifie si le niveau de stock prévu à la date de l expédition, en tenant compte des livraisons et des expéditions à venir, est suffisant. Si ce n est pas le cas, le système lui propose une commande de pièces, tenant compte du délai du fournisseur, qu il peut valider. Cette commande apparaîtra sur l écran du responsable des achats qui pourra la grouper avec d autres commandes et la transmettre au fournisseur. La veille du jour où les pièces doivent être expédiées, la commande apparaît sur l écran du contremaître des expéditions. Le système regroupe les commandes en fonction de tournées de livraison prédéfinies. Il calcule le volume à livrer pour chacune des tournées, ce qui permet de prévoir le nombre de camions nécessaires. Le contremaître peut répartir la préparation des commandes entre les différents magasiniers. Le jour de l expédition, des listes à servir apparaissent sur l écran des magasiniers. Ils préparent les commandes, les placent sur le quai de départ de la tournée indiquée par le système, puis valident l expédition de la commande. Les stocks sont automatiquement mis à jour, leur nouvelle valeur est immédiatement consultable par les services de comptabilité et le coût des pièces est directement imputé à l affaire concernée. 1 Source : [3] 22

CHAPITRE 4 : CONDUITE D UN PROJET ERP Un projet de mise en place d un ERP dans une entreprise n est pas un projet comme les autres. Son objectif se définit au fur et à mesure du projet lui même. Un tel projet nécessite le travail de multiples acteurs qui portent un regard différent sur chaque phase : du choix de l ERP à la prise en main finale du système, en passant par la préparation du projet, la mise en œuvre de la réalisation, la conduite du changement et le démarrage du nouveau système. Figure 3 1 : Aspects pris en compte durant les différentes phases d'un projet ERP 1. CHOISIR LES ACTEURS L entreprise souhaitant installer un ERP doit non seulement choisir l éditeur de l application, mais aussi l intégrateur, le fournisseur du matériel et se faire assister éventuellement d un cabinet de maîtrise d ouvrage. Le choix de l éditeur et de l intégrateur est souvent conjoint : les éditeurs ont des partenariats privilégiés avec certains intégrateurs, et les intégrateurs font leurs propositions avec un éditeur précis. A l exception des marchés du secteur public 2, le choix du produit ne se fait pas en général sur un cahier des charges élaboré. Le processus est plutôt le suivant : l entreprise lance un appel d offre sur une description 1 Source : [3] 2 Les entreprises du secteur public sont contraintes par le code des marchés publics à soumettre un cahier des charges. 23

rapide de son besoin. Les intégrateurs font des réponses basées sur le produit d un éditeur donné. L entreprise fait un tri rapide qui lui permet d obtenir une «short list» de deux ou trois propositions adaptées. Une short list sera par exemple formée des couples SAP + Cap Gemini, Oracle + Accenture et JD Edwards + Unilog. Un rapide benchmark permet ensuite à l entreprise de choisir l un de ces couples. En réalité, une véritable étude de choix entre les options de la short list n est jamais faite. On se contente de vérifier si les progiciels proposés permettent de couvrir grossièrement le besoin de l entreprise. Les éditeurs appellent cela le «scope» ou le «gap analysis». A part cette couverture du besoin, les raisons du choix arrêté sont: La référence du secteur : on sait par exemple que l automobile ou la chimie utilisent SAP, les entreprises du secteur public et des services, Oracle ou PeopleSoft, etc. ; La pérennité de l éditeur et de l intégrateur ; L utilisation antérieure d une partie d un ERP pour d autres fonctions dans l entreprise, qui amène à privilégier le même éditeur (pour la simplicité) ou au contraire à le rejeter (pour l indépendance), selon les cas ; L intime conviction du chef d entreprise ou du directeur informatique : le souhait de l un ou de l autre de ne pas recourir à un éditeur particulier ; Les avis recueillis auprès d autres chefs d entreprise, en marge d onéreux séminaires de présentation des ERP (sans tenir compte de ce qui a été dit dans le cadre de ces derniers) ; La qualité du contact avec l équipe commerciale ; Le fait que l intégrateur ne remette pas en cause le planning présenté par l entreprise ; La réputation de l intégrateur ; La couleur de la cravate du commercial de l éditeur. Le choix d un éditeur et d un intégrateur se font donc sur des critères de «rationalité limitée», au sens de Cyert et March 1. 1 Source : [3] 24

2. PREPARER LE PROJET En règle générale, la phase de préparation dure environ trois mois, mais beaucoup d entreprises regrettent de ne pas y avoir consacré plutôt six mois. Il convient de déterminer le périmètre, les structures du projet, les instances en charge de son suivi (au niveau des coûts, des délais et de la qualité) et les équipes de travail. Il faut fixer «les règles du jeu», déterminer un schéma directeur d intégration, véritable «plan d urbanisme» du futur système et choisir les caractéristiques techniques des matériels à installer. Il faut enfin évaluer le budget et passer des contrats avec les différents prestataires. Les contrats La réussite du projet réside aussi dans la qualité du contrat qui lie les parties : le contrat doit prévenir les dérapages, préparer des remèdes pour le cas où ils surviendraient et des réparations s ils ont causé des retards ou un échec. Un bon contrat doit être conçu pour prendre en compte l étude préalable, l alignement sur le standard, la détermination du spécifique, l intégration et le paramétrage selon un forfait clair au niveau du prix et des délais. Il faut, selon les avocats, définir clairement un maître d ouvrage et un maître d œuvre. L entreprise ne doit pas prendre le rôle du maître d œuvre parce qu elle n en a pas les compétences, mais elle ne doit pas abandonner la responsabilité du maître d ouvrage si elle veut garder la maîtrise du projet. Les aspects techniques Ces considérations sont trop souvent sous estimées alors qu elles ont des conséquences fondamentales sur la qualité du système final, telle qu elle est ressentie par les utilisateurs. Choisir les serveurs, les infrastructures de réseau, la configuration des PCs, les OS 1 et les protocoles qui vont être utilisés pour le système d information nécessite beaucoup d expertise. On observe en pratique que les configurations choisies sont souvent réduites dans un souci d économie. Le coût des matériels peut en effet représenter plusieurs millions d euros, et jusqu à des dizaines de millions d euros dans les grosses entreprises. 1 Operating System ou Système d Exploitation 25

Mais des serveurs, réseaux et PCs sous dimensionnés conduisent à des saturations du système d information et des temps de réponse trop longs. Or, un utilisateur qui doit attendre plusieurs dizaines de secondes, voire plusieurs minutes, pour que le système affiche les informations, considère systématiquement que c est un dysfonctionnement inacceptable du système. Concevoir un bon système d information, c est donc prévoir les matériels adaptés au fonctionnement de l ERP et aux flux de données prévus. Le budget Une étude chiffrée des coûts escomptés est rarement faite de manière approfondie. Le cadrage du budget est en général approximatif, sauf dans le cas où l entreprise fait appel à un cabinet d assistance à la maîtrise d ouvrage. L expérience de ces cabinets leur permet aujourd hui d évaluer le budget d un projet à 10 % près (ce qui est largement inférieur aux dérives de 100 à 300 % observées dans bien des cas!). En effet, sous la pression commerciale, les devis proposés par les intégrateurs aux entreprises sont souvent très sous-estimés et oublient de prendre en compte nombre de coûts à imputer au projet. Ainsi, si les coûts des licences sont connus à l avance, les coûts des matériels et du conseil sont souvent à multiplier par deux. Quant aux coûts des interfaces provisoires ou définitives, en général élevé, et de la réalisation des états de synthèse, qui peuvent représenter jusqu à 30% du budget, ils sont tout simplement éludés. Donnons, sur des exemples réels, quelques ordres de grandeur approximatifs de budgets 1 : Taille de l entreprise Budget prévisionnel Coût réel 1,5 Md de CA 15 000 personnes 17 Md de CA 70 000 personnes 500 M CA 15 000 personnes 250 M de CA 1 500 personnes 600 M de CA 4 000 personnes 800 k de CA 40 personnes 40 M 60 M 2 000 utilisateurs 35 M (non déterminé) 8 000 utilisateurs 15 M environ 60 M (projet non terminé) 15 M (non déterminé) (non déterminé) 12 M 100 k 20 utilisateurs (non déterminé) 1 Source : [3] 26

La conception générale du système Dans cette phase, la démarche globale de mise en œuvre du progiciel est définie : périmètre du projet, personnalisations, planning et scénarios de démarrage. Sur ce point, les avis divergent. En effet, pour certains, le projet serait beaucoup plus simple à mener si on définissait au départ, précisément, le périmètre fonctionnel à couvrir et si la conception générale était poussée assez loin dans le détail dès le début du projet. Des référentiels et une structure de données bien précis, concernant les données (clients, stocks, tarifs, etc.) et les processus (commercial, production, finance, etc.), permettent de mieux gérer le projet par la suite. Faire les bons choix au départ et ne pas revenir en arrière évite les dérives des coûts et des délais. Mais comment définir de façon détaillée le système cible? Comment recueillir l avis des utilisateurs? Cela suppose qu on puisse les identifier, qu ils sachent exprimer leurs besoins et que ceux-ci soient cohérents entre eux. Si on obtient tout ceci, faut-il suivre cet avis des utilisateurs? On dévierait du concept de l ERP puisqu on reviendrait à un système sur mesure, et cela coûterait cher car il faudrait écrire de nombreux programmes complémentaires, les «spécifiques». Faut-il alors imposer un objectif? Les utilisateurs, souvent inquiets du changement de système, risqueraient de le rejeter. Et qui aurait une vision globale suffisante, à la fois de l entreprise et de l ERP, pour définir un tel objectif? Il s avère que cette difficulté est incontournable : un projet est certes d autant plus facile à mener qu il sait où il va, mais dans le cas de l ERP, l objectif est trop complexe, flou et conflictuel pour qu il puisse être défini au départ avec précision. Il faut donc accepter cette incertitude et se poser plutôt la question importante : comment mener à bien un projet qui définit lui même son objectif au fur et à mesure? Les équipes L équipe projet sera le plus souvent construite avec des intervenants de l entreprise et des consultants externes. L équipe de projet étant construite, elle devra être conduite dans une approche de management par projet. Le projet se construit principalement autour de deux équipes : Une équipe fonctionnelle, organisée par chantier fonctionnel pour prendre en charge l axe ERP. Cette équipe comporte autant de chantiers que de domaines fonctionnels ; 27