Audrey Akab À l encre de tes yeux 2
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Bobby marchait le long de la rue. Il voyait passer les gens sans vraiment les regarder. Parfois, il s arrêtait de marcher et fixait un passant. Il se demandait quelle était sa vie, s il, quand il rentrait le soir, avait quelqu un de cher qui l attendait, comme un ou une amoureuse ou des enfants. Il s imaginait que tous ceux qu il regardait passer avaient une vie formidable, ce qui n était pas son cas à lui. Quand sa mère était vivante, elle lui disait souvent qu il était l être le plus cher pour elle, qu elle mourrait probablement avant lui, et qu ainsi elle n aurait pas de chagrin. Et c est ce qui s était passé mais trop tôt. Bobby n avait que neuf ans. Quant à son père, il ne l avait jamais connu, car à sa naissance, il avait quitté le nid familial. Bobby se demandait souvent à quoi pouvait ressembler son père, s il était grand ou pas, et s il était beau. Bobby, lui, était un joli petit garçon, avec des cheveux blonds ondulés. Mais ce que préférait sa mère en lui, c était ses yeux. Oui car ils était gris-verts et cette couleur donnait un éclat particulier à son regard. Souvent sa mère lui disait d arrêter de la regarder, car son regard si étrange la troublait. Alors Bobby se mettait à rire, car il était fier d une certaine façon de troubler ainsi sa mère. Il lu disait souvent qu elle était la première femme de sa vie qu il mettait en émois. Et elle riait aussi. 2 3
Coucou Bobby! cria un petit garçon de l age de Bobby. Que fais-tu? Ça fait des plombes que je te cherches! Ah Tony! Oui j étais occupé à marcher et à regarder les passants! répondit Bobby. Qu est-ce que tu veux? Tu viens jouer au foot avec les autres? demanda gentiment Tony. Ah ils sont la bas déjà? répliqua Bobby. Oui, tu viens? fit Tony. Vingt minutes plus tard, Bobby s échauffait. Il avait reçu de belles baskets, avec des crampons de la dernière mode. Bah alors Bobby, tu es prêt? demanda un garçon un peu plus grand que Bobby. Oui, oui tu permets que je m échauffe? fit Bobby un peu énervé. Puis le jeu commença. Bobby était partout à la fois. Il se démenait comme un génie, poursuivant le ballon presque parfaitement. Puis il mit un but, puis deux, puis trois. Oh Bobby, tu es le meilleur comme toujours, criaient ses confères. Comme d habitude! Bobby ne s arrêtait plus. Il était d un énergie débordante, poursuivant assidûment le ballon. Bon c est bon, vous avez gagné, fit l un des garçons. Et grâce à qui? Gràce à Bobby! c est pas nouveau, répondirent en chœur les garçons, Et Bobby, alors tes vieux ils veulent toujours pas que tu inscrives à un club de foot? Bah non, tu le connais le vieux, toujours pareil, fit tristement bobby. Mais tu as du talent Bobby, tu vas rater ta vie si tu l écoutes ton vieux! Bobbby eut une mine triste. Ses vieux, c était ses 24
grands-parents qui l avaient recueilli à la mort de sa mère. Sa grand-mère était assez gentille mais son grand-père nourrissait des exigences pour son petit-fils. Il voulait qu il devienne pilote d avion, car c était son rêve, ça pilote et il projetait ainsi sur son Bobby son ambition. Bobby ne voulait pas faire ça, car il avait un autre rêve, devenir footballeur professionnel mais ça, son grand-père disait que ce n était pas un vrai métier et que c était pas intéressant. Oui, pour lui, footballeur était une honte. Coucou Bobby, tu as passé une bonne journée? demanda Nana, sa grand-mère. Oui, merci, répondit Bobby. Oh j ai une faim de loup! dit-il. Tu me prépares mon goûter? Il est là, tout prêt, répondit gentiment Nana. Alors tu as traîné encore avec tes copains? Où il était, encore au foot? fit une voix masculine. C était Jean son grand-père. Écoute, laisse le s amuser, protesta Nana. Alors tu as encore gagné le match? fit-elle avec un clin d œil. Bobby fit oui de la tête et il partit dans sa chambre. Bobby, demanda Jean en tapant contre la porte. Je peux entrer? Bobby éteignit immédiatement son écran de télévision devant lequel il regardait un match de foot. Oui? fot Bobby. Je me demandais, tu veux voir ton cousin ce weekend? Il pourrait te parler de son métier, car lui même s il ne pilote pas les avions, il les construit, ça pourrait t intéresser, non? fit Jean d une voix hésitante. Oui, d accord, répondit Bobby. A moins que Ah oui, non, j ai un match dimanche après-midi! répondit Bobby. 2 5
Encore le foot, toujours le foot! cria Jean. Je ne t ai pas élevé pour que tu fasses du foot, bordel! hurla-t-il en tournant les talons. Bobby haussa les épaules. Qu importe! Qu il réagisse comme ça! De toutes façons, il s en fichait! Il deviendrait footballeur professionnel. Personne ne pourrait l en empêcher. Il était fait pour ça et il n aimait que ça. Alors, tu as réfléchi pour ce week-end? demanda Jean d une voix menaçante lorsqu ils furent à tabla. Oui, je reste! répliqua Bobby d une voix un peu épeurée. Bien, fit Jean. Alors tu te lèves, je ne veux plus te voir! dit-il. Bobby s exécuta et partit. Franchement, Jean, tu pourrais être un peu plus conciliant! dit-elle doucement. Voyons, tu sais qu il adore le foot le petit! Toi je ne t ai pas demandé ton avis, fit-il d un ton glacial. Le sujet est clos, point barre. Il ira à son foot mais je ne lui parle pas du week-end si c est comme ça. Nana considéra un moment son mari. Vraiment, quelle tête de mule! Il ne comprenait rien à la passion de son petit-fils, d autant plus qu il était très doué. Vraiment, on ne pouvait rien en tirer ce soir. Allez, allez Bobby! oui c est ça! encouragea Mr. Teddy, le professeur de sport. Oui, tu es génial Bobby! Bobby s élançait après le ballon et devançait ses adversaires d une manière admirable. Aujourd hui il était particulièrement doué, remarqua Mr Teddy. Écoute, Bobby, je suis très fier de toi, tu as joué d une façon extraordinaire! dit-il. J aimerais vraiment 26