Introduction à Linux



Documents pareils
Comment configurer Kubuntu

Installation de Windows 2003 Serveur

Installation de Windows 2000 Serveur

Assistance à distance sous Windows

FreeNAS Shere. Par THOREZ Nicolas

Serveur d application WebDev

Personnes ressources Tice. Académie de Rouen

LINUX - ADMINISTRATION PROGRAMME DE FORMATION

l'ordinateur les bases

LANDPARK NETWORK IP LANDPARK NETWORK IP VOUS PERMET D'INVENTORIER FACILEMENT VOS POSTES EN RÉSEAU

Découverte des Logiciels Libres. Gilles Dequen

Edutab. gestion centralisée de tablettes Android

TP1 - Prise en main de l environnement Unix.

TP 1 : prise en main de Windows. TP 1 : prise en main de Windows

FORMATION PcVue. Mise en œuvre de WEBVUE. Journées de formation au logiciel de supervision PcVue 8.1. Lieu : Lycée Pablo Neruda Saint Martin d hères

Situation professionnelle n X

LINUX REMPLAÇANT WINDOWS NT

Documentation utilisateur, manuel utilisateur MagicSafe Linux. Vous pouvez télécharger la dernière version de ce document à l adresse suivante :

Virtualisation de Windows dans Ubuntu Linux

Serveur Acronis Backup & Recovery 10 pour Linux. Update 5. Guide d'installation

TP n 2 : Installation et administration du serveur ProFTP. Partie 1 : Fonctionnement du protocole FTP (pas plus de 15min)

KeePass - Mise en œuvre et utilisation

Kaspersky Security Center Web-Console

Activité 1 : Création et Clonage d'une première machine virtuelle Linux OpenSuSE.

Installation et Réinstallation de Windows XP

3 L'arborescence Windows

Microsoft Windows NT Server

Symantec Backup Exec 12.5 for Windows Servers. Guide d'installation rapide

Service Informatique et Télématique (SITEL), Emile-Argand 11, 2009 Neuchâtel, Tél ,

Linux 1: Présentation

Qlik Sense Desktop. Qlik Sense Copyright QlikTech International AB. Tous droits réservés.

Utilisation d'un réseau avec IACA

La console MMC. La console MMC Chapitre 13 02/08/2009

Symantec Backup Exec Remote Media Agent for Linux Servers

Documentation Honolulu 14 (1)

Installation et prise en main d UBUNTU

Guide d utilisation. Table des matières. Mutualisé : guide utilisation FileZilla

À propos du Guide de l'utilisateur final de VMware Workspace Portal

Guide de démarrage rapide Centre de copies et d'impression Bureau en Gros en ligne

Guide de déploiement

Qu'est ce que le Cloud?

HP Data Protector Express Software - Tutoriel 3. Réalisation de votre première sauvegarde et restauration de disque

Novell. NetWare 6. GUIDE D'ADMINISTRATION DE NETDRIVE

Comment créer vos propres pages web?

1. Utilisation du logiciel Keepass

GUIDE DE DÉMARRAGE RAPIDE

TRAVAILLER SUR LES ORDINATEURS DU LYCEE

2010 Ing. Punzenberger COPA-DATA GmbH. Tous droits réservés.

Manuel d'utilisation du navigateur WAP Palm

SCOLASYNC : Logiciel de gestion de flotte de «supports USB», synchronisation de fichiers.

Cyberclasse L'interface web pas à pas

claroline classroom online

KAJOUT WASSIM INTERNET INFORMATION SERVICES (IIS) 01/03/2013. Compte-rendu sur ISS KAJOUT Wassim

Les Imprimantes EOLE 2.3. Documentation sous licence Creative Commons by-nc-sa - EOLE (http ://eole.orion.education.fr) révisé : Janvier 2014

TD 1 - Installation de système UNIX, partitionnement

Table des matières. 1 À propos de ce manuel Icônes utilisées dans ce manuel Public visé Commentaires...

[Serveur de déploiement FOG]

User Manual Version 3.6 Manuel de l Utilisateur Version

GroupWise. Novell. Démarrage rapide.

Le meilleur de l'open source dans votre cyber cafe

Installation de Windows 2008 Serveur

Utiliser Glary Utilities

Module SMS pour Microsoft Outlook MD et Outlook MD Express. Guide d'aide. Guide d'aide du module SMS de Rogers Page 1 sur 40 Tous droits réservés

Démarrer et quitter... 13

Le générateur d'activités

Manuel Utilisateur Version 1.6 Décembre 2001

Systèmes en réseau : Linux 1ère partie : Introduction

Middleware eid v2.6 pour Windows

Utiliser Freemind à l'école

Manuel d utilisation NETexcom

Installation et utilisation d'un certificat

Tutoriel Drupal version 7 :

Microsoft Hosted Exchange 2010 DOCUMENT D EXPLOITATION

Tutoriel Création d une source Cydia et compilation des packages sous Linux

Printer Administration Utility 4.2

Commandes Linux. Gestion des fichiers et des répertoires. Gestion des droits. Gestion des imprimantes. Formation Use-IT

VD Négoce. Description de l'installation, et procédures d'intervention

TD séances n 3 et n 4 Répertoires et Fichiers sous Unix

Organiser vos documents Windows XP

GUIDE DE L UTILISATEUR Recoveo Récupérateur de données

TRUCS & ASTUCES SYSTEME. 1-Raccourcis Programme sur le Bureau (7)

La technologie au collège

Atelier Le gestionnaire de fichier

TD séance n 2c Mise à jour des Systèmes

Introduction aux Systèmes et aux Réseaux, Master 2 CCI

GEP À LA DÉCOUVERTE DU MONDE PROFESSIONNEL. Troisième Découverte Professionnelle Module 3 heures - Collège

Mise à jour, sauvegarde et restauration de logiciels

SAUVEGARDER SES DONNEES PERSONNELLES

NAS 109 Utiliser le NAS avec Linux

Introduction à Windows 7

TP 1 Prise en main de l environnement Unix

Installation 1K-Serveur

Initiation maintenir son ordinateur en forme

But de cette présentation

Chapitre 2 Accès aux partages depuis votre système d'exploitation

Affectation standard Affectation modifiée (exemple)

Transcription:

Introduction à Linux Syllabus du cours en ligne développé par Technifutur et Dokeos 1

Table des matières Introduction à Linux... 1 1. Qu'est ce que Linux?... 5 Code source et exécutables... 6 Licences logicielles... 7 La finalité des licences... 7 Les catégories de logiciels... 7 Systèmes d'exploitation et applications... 8 Les origines de Unix... 9 Le projet GNU, la Free Software Foundation et licence GPL... 10 Linux et les utilitaires GNU... 10 Les distributions Linux courantes... 10 La Cathédrale et le Bazar... 11 Logiciels "Open Source" et "FreeSoftware"... 11 Pour aller plus loin... 12 2. Gnome, KDE et Webmin... 13 Comment ouvrir une session sous interface graphique... 14 Découverte de l'interface de KDE... 14 Ce que vous connaissez déjà... 14 Le bureau de KDE... 15 Le tableau de bord... 17 Configuration de l'environnement KDE... 18 Terminal sous KDE... 19 Découverte de l'interface de GNOME... 20 Un autre environnement graphique... 20 Le bureau de Gnome... 20 Les tableaux de bord... 22 Configuration de l'environnement GNOME... 23 Terminal sous GNOME... 23 Le fonctionnement global de Webmin... 24 Utilité des connections SSL... 25 Connection à Webmin pour administrer... 26 L'interface de Webmin... 27 Changer la langue par défaut... 28 3. Le shell de Linux... 30 Le Bourne Again shell et les autres... 31 Changer d'identité en cours de session... 31 Identifier les commandes internes et externes... 32 Trouver de l'aide sur les commandes internes... 33 Trouver de l'aide sur les commandes externes... 34 Comprendre le contenu du répertoire "/etc"... 34 Le répertoire "racine" et les chemins... 37 Naviguer dans l'arborescence des fichiers... 38 Les répertoires principaux et leur rôle... 39 Systèmes de fichiers, arborescence et points de montage... 40 Montage d'un système de fichiers... 41 Arborescence et droits d'écriture... 42 Gérer correctement les noms de fichiers et de répertoires... 43 Créer, supprimer, déplacer, renommer et copier des fichiers... 44 Rechercher des fichiers par leur nom... 45 Rechercher des fichiers par leur contenu... 46 Rechercher des fichiers par leurs propriétés... 46 5. Eléments d'administration... 48 2

Le rôle des groupes et comptes utilisateurs et "système"... 49 Créer, modifier et supprimer des groupes... 50 Créer, modifier et supprimer des comptes... 51 Propriétaire et groupe propriétaire des fichiers... 54 Les permissions de base sur les fichiers... 54 Les permissions de base sur les répertoires... 54 Changer le propriétaire et le groupe propriétaire d'un fichier...55 Changer les permissions de base d'un fichier... 56 Permissions SUID et SGID sur les fichiers... 56 Permissions "T" sur les répertoires... 57 Changer les permissions supplémentaires d'un fichier... 58 6. Les processus... 60 Processus interactifs et démons... 61 Les numéros de processus (PID)... 62 L'arborescence des processus... 63 Niveaux de priorité... 63 Les signaux... 65 7. Les protocoles et les services... 67 La séquence de démarrage de Linux... 68 Les niveaux d'exécution... 68 Changer de niveau d'exécution et de niveau par défaut... 70 Démarrages automatiques dans le niveau par défaut... 71 Passer des paramètres au noyau à l'invite de LILO... 72 Passer des paramètres au noyau à l'invite de GRUB... 73 8. Installer un paquetage au format "RPM"... 74 Généralités sur RPM... 75 Vérifier les paquetages déjà installés et leurs caractéristiques... 75 Identifier correctement le fichier à télécharger... 79 Installer et mettre à jour un paquetage ".rpm"... 80 Désinstaller un paquetage ".rpm"... 81 9. Installer un paquetage au format "TAR"... 82 Décompresser et désarchiver le fichier... 83 Trouver la procédure d'installation... 83 Installer le paquetage... 84 Désinstaller le paquetage... 84 Comparaison avec les fichier ".rpm"... 85 10. Linux, ethernet et TCP/IP... 86 Linux et la "pile TCP/IP"... 87 Chargement du pilote de la carte "ethernet"... 87 Configuration d'une interface "ethernet"... 88 Configuration d'une passerelle par défaut... 90 Configuration de la résolution des noms... 91 Configuration d'un proxy dans le navigateur... 91 11. Le boot... 92 Master Boot Record et Boot loaders... 93 Configuration de LILO... 93 Configuration de GRUB... 95 12. La ligne de commande... 98 Syntaxe d'une commande en "bash"... 99 Naviguation dans l'arborescence... 101 Manipulation des fichiers et des répertoires... 103 Recherches de fichiers dans l'arborescence... 105 Les comptes et les groupes... 105 Propriétaires et permissions sur les fichiers... 107 Processus et signaux... 109 3

13. Les scripts... 112 Comprendre le rôle des scripts "bash"... 113 Ecrire correctement un script en bash... 113 Rendre le script exécutable... 113 Démarrer et tester le script... 114 Gérer les variables... 114 Utiliser la structure de contrôle "if"... 115 14. Problèmes et solutions... 117 Démarrage en mode "maintenance"... 118 En cas de problème lors du démarrage... 119 Editer et modifier le fichier /etc/fstab... 120 Editer et modifier le fichier /boot/grub/menu/lst... 123 Réparer un système de fichiers corrompu... 124 4

1. Qu'est ce que Linux? Objectif général : reformuler et expliquer la philosophie Open source et en particulier le cas de Linux Objectifs spécifiques : identifier le code source et les exécutables comprendre les licences logicielles différencier les systèmes d'exploitation et les applications découvrir les origines de Unix expliquer le projet GNU, la Free Software Foundation et la licence GPL situer Linux et les utilitaires GNU distinguer les distributions Linux courantes analyser le document "La Cathédrale et le bazaar" comparer les logiciels "Open Source" et "Free Software" 5

Code source et exécutables Les ordinateurs ne comprennent réellement que le language machine. L'assembleur est un language de programmation constitué d'instructions directement compréhensibles par un micro-processeur ou une famille de micro-processeurs (Intel, PowerPC...). C'est en quelque sorte la version "lisible" du code machine. Etant intimement lié au fonctionnement de la machine, l'assembleur est généralement difficile a assimiler et les développeurs préfèrent l'utilisation de languages de plus haut niveaux (comme le C). Le code source correspond aux instructions encodées par un développeur dans un langage particulier (assembleur, C...). Dans le cas de l'assembleur ou du C, ce code source doit passer par un compilateur qui crée un exécutable (fichier en langage machine) qui sera directement lisible par certains ordinateurs. Disposer du code source, c'est avoir la possibilité de vérifier, de corriger ou d'améliorer ce que le(s) développeur(s) ont encodé. C'est un peu comme recevoir la "recette" d'un bon plat, alors que l'exécutable correspondrait au plat lui-même. 6

Licences logicielles La finalité des licences Une licence logicielle représente les droits et les devoirs de l'utilisateur d'un programme informatique. Dans les clauses de cette licence, on pourrait par exemple retrouver les points suivants : le nombre d'installations permises (nombre de machine(s)) le nombre de copies autorisé (copies du ou des fichiers constituant le logiciel) le droit de redistribuer le logiciel le contexte d'utilisation (utilisation professionnelle, utilisation privé...) la fourniture du code source et l'autorisation de le modifier les garanties en cas de crash ou de dysfonctionnement du logiciel Il existe différentes catégories de logiciels en fonction de la philosophie générale du mode de distribution. Pour chaque catégorie, il existe souvent plusieurs licences disponibles. Les catégories de logiciels 1. La catégorie des logiciels propriétaires limitent toujours les droits des utilisateurs. Par exemple : installation permise sur une seule machine une seule copie autorisée (remplacement du cd-rom original an cas de détérioration) interdiction de redistribuer le logiciel (pas le droit de le donner à un ami) pas de fourniture du code source Un exemple : le traitement de texte "Word" est la propriété de la société Microsoft et est protégé par le "CLUF" (Contrat de Licence de l'utilisateur Final). 2. La catégorie des logiciels gratuits (FreeWare) ne permet pas la fourniture du code source. Linux est souvent assimilé à tort à cette catégorie. Un exemple : Acrobat Reader est (à ce jour) téléchargable gratuitement depuis Internet. Par contre son code source est protégé et est la propriété de la société Adobe. 3. La catégorie des Logiciels Libres (FreeSoftware ou Open Source) est caractérisée par les garanties de liberté accordées aux utilisateurs. Parmis ces libertés, on retrouve souvent : 7

l'installation permise sans limitation du nombre de machines les copies autorisées sans limitation de nombre la redistribution du logiciel autorisée sans limitation (gratuitement ou suivant paiement) le code source fournis et permission de le modifier (en suivant certaines règles). Un exemple : Linux (licence GPL) ou OpenOffice (licences GPL/LGPL et SISSL) font partie de la catégorie des logiciels libres Systèmes d'exploitation et applications Les composants électroniques d'un ordinateur (disque dur, mémoire...) ont besoins de logiciels (programmes) pour fonctionner. Un système d'exploitation est un "super programme" assurant des tâches fondamentales (gérer l'écriture sur un disque dur...) alors qu'une application permet des tâches plus spécifiques (mettre en forme un texte...). Les applications ont besoins d'un système d'exploitation pour gérer les tâches fondamentales. Que se passe-t'il par exemple lors de l'enregistrement d'un fichier dans un traitement de texte? Lors de l'étude des systèmes d'exploitation, on distingue souvent le noyau ou kernel (gestion des tâches fondamentales) et les utilitaires (interfaces, interpréteurs...). 8

Un système d'exploitation de type UNIX est constitué d'un noyau et d'utilitaires. Les origines de Unix 1965 Début du projet MULTICS (système d'exploitation "multi-tâches" et "multi-utilisateurs") Effort commun des laboratoires Bell (AT&T), de General Electric et du MIT (Massachuset Institute of Technology) 1969 Les laboratoires Bell quittent le projet Multics (jugé économiquement non viable) Thompson, Ritchie et d'autres commencent à travailler sur un système d'exploitation basé sur MULTICS Ce système est écrit en assembleur (spécifique à un micro-processeur) 1971 Leurs travaux aboutissent à la sortie de la première version du système d'exploitation appelé UNIX 1973 Des portions du noyau UNIX sont réécrites en langage "C" (langage de haut niveau) Le système UNIX devient dès lors plus facilement portable d'un type de micro-processeur à l'autre (code source recompilable sur des machines différentes). Le code source de UNIX est breveté par AT&T et des licences sont proposées à des universités et gouvernements. 1977 L'université de Berkeley développe sa propre version de Unix (BSD ou Berkeley Software Distribution) La licence "BSD" permet l'utilisation et la modification du code source dans des projets propriétaires (code fermé, c-à-d non visualisable). 9

Le projet GNU, la Free Software Foundation et licence GPL 1984 Richard Stallman démarre un projet de système d'exploitation libre se comportant "comme Unix" (ré-écriture du code source). Le projet s'appelle "GNU" (GNU's Not Unix) et la partie "noyau" (cœur du système) de ce projet de système d'exploitation s'appelle "HURD". 1985 Naissance de la Free Software Foundation par Richard Stallman Le but de la FSF est de promouvoir le développement et l'utilisation des logiciels libres (FreeSoftware) et particulièrement le projet GNU. La licence GPL (GNU General Public Licence) protège principalement les logiciels du projet GNU, mais peut être utilisée dans d'autres projets Tous travaux dérivés (modifications) à partir du code source d'un logiciel sous licence GPL doit être redistribué sous la même licence Richard Stallman introduit la notion de "Copyleft" dans le but de préserver les libertés des utilisateurs. C'est l'utilisation des lois sur le Copyright mais destinée à protéger le caractère "FreeSoftware" d'un logiciel afin d'éviter qu'il ne devienne propriétaire. C'est en quelque sorte l'utilisation du Copyright dans le but inverse de son but original. Linux et les utilitaires GNU 1991 Linus Torvalds commence le développement d'un "noyau" se comportant comme un noyau Unix (ré-écriture du code source) Une communauté se forme via Internet autour de Linus Torvalds afin d'améliorer et de corriger le code de ce noyau qui reçoit le nom de Linux (contraction de LINUs et UniX) Le noyau Linux est enregistré sous licence GPL L'association du noyau Linux et des utilitaires issus du projet GNU (interpréteurs, compilateurs, éditeurs...) donne naissance à un véritable système d'exploitation (GNU/Linux) Dans le langage courant, Linux est souvent assimilé au système d'exploitation complet Les distributions Linux courantes Suivant la philosophie des logiciels libres et la licence GPL, tous les éléments de GNU/Linux sont librement téléchargeable sur Internet (noyau, utilitaires...). Afin de faciliter l'installation et la mise en oeuvre du système, certaines "distributions" voient le jour. En plus d'un noyau officiel et des utilitaires GNU, chaque distribution apporte ses utilitaires spécifiques (installation, administration), sa documentation spécifique et la notion de "services" (aide à l'installation...). Il existe des distributions commerciales et non-commerciales. Les revenus des distributeurs commerciaux proviennent principalement des services fournis aux entreprises désireuses de mettre en oeuvre Linux (aide à la configuration, Help Desk...). Parmi les distributions les plus connues et utilisées à ce jour on notera Debian (noncommerciale), Mandriva (commerciale), SuSE (commerciale rachetée par NOVELL), RedHat (commerciale) et Fedora (projet non-commercial basé sur RedHat). 10

Seuls les "services" étant en général payants, le téléchargement, l'installation et l'utilisation des distributions commerciales est souvent possible et gratuit. La Cathédrale et le Bazar En 1998, un document d'eric S. Raymond (programmeur "FreeSoftware") étudie deux modèles différents de développement de logiciels : Dans le modèle "Cathédrale", les phases principales de développements sont effectuées en "interne" par une équipe. Le logiciel n'est distribué qu'après correction des bogues, avec ou sans son code source. Dans le modèle "Bazar", une personne ou une équipe initie un projet et le supervise. Le logiciel est rapidement mis à disposition (par exemple téléchargeable sur Internet) et quiconque peut apporter sa contribution lors de cette phase (trouver, analyser, corriger les bogues). Le principe est que les problèmes sont souvent découverts par quelqu'un et corrigés par quelqu'un d'autre (collaboration de compétences diverses). Le grand dynamisme associé permet des correctifs rapides et semble prouver son efficacité même pour des projets importants (le serveur Web Apache par exemple). On peut résumer ce modèle par "distribuer tôt, mettre à jour souvent". Logiciels "Open Source" et "FreeSoftware" En 1998, pour de nombreuses sociétés commerciales du monde de l'informatique, le terme "FreeSoftware" est associé à deux idées négatives : "Free" est associé à "gratuit", alors que ce mot désigne la liberté. Il ne faut jamais perdre de vue que la possibilité de télécharger "gratuitement" un logiciel de ce type provient des libertés accordées par les licences de type "FreeSoftware". La gratuité n'est pas une obligation mais découle souvent de la libre re-distribution (sites de téléchargements, revues avec cd-rom...). La notion de "Copyleft" de Richard Stallman est en contradiction avec celle de "Copyright". 11

De nombreux adeptes des logiciels libres prennent conscience de la nécessité de faire oublier les réticences vis-à-vis des "FreeSoftware" et lance l'idée des logiciels "Open Source". L'Open Source Initiative (association sans but lucratif) concrétise cette idée et recense les licences "compatibles". On retrouve par exemple la licence "BSD", plus permissive que les licences reconnues par Richard Stallman. Netscape est la première société commerciale à croire à la puissance du modèle de développement "Bazar". Elle met librement à disposition le code source de son navigateur (nom de code "Mozilla") et crée une licence qui sera reconnue par l'osi (Mozilla Public Licence). Pour aller plus loin Adresse Description www.gnu.org Le projet GNU, La Free Software Foundation et la licence GPL www.unixtech.be Un site général Belge sur Linux et les logiciels libres www.lea-linux.org Un site général Français sur Linux et les logiciels libres www.linux.org Un site général sur Linux en Anglais www.fr.debian.org Distribution Debian www.mandrivalinux.com/fr Distribution Mandriva www.fr.redhat.com Distribution Redhat www.fr.redhat.com/fedora Distribution Fedora www.suse.com Distribution SuSE /chemin-vers-documents-dokeos/ cathedrale-bazar.html Document traduit en Français www.opensource.org l'open Source Initiative 12

2. Gnome, KDE et Webmin Objectifs généraux : se connecter (loguer) et manipuler une interface graphique (KDE et Gnome) ouvrir Webmin, s'orienter dans cet outil et le configurer Objectifs spécifiques : evaluer les risques de connections en tant que "root" se connecter en tant qu'utilisateur courant sous KDE découvrir et manipuler l'interface de KDE configurer l'environnement de KDE ouvrir un terminal sous KDE et entrer des commandes se connecter en tant qu'utilisateur courant sous GNOME découvrir et manipuler l'interface de GNOME configurer l'environnement de GNOME ouvrir un terminal sous GNOME et entrer des commandes expliquer le fonctionnement global de Webmin mettre en avant l'utilité des connections SSL se connecter localement à Webmin pour administrer changer la langue par défaut vérifier le démarrage automatique de Webmin contrôler l'accès par adresse IP imposer le chiffrage SSL configurer l'adresse IP et le port TCP du serveur gérer l'authentification configurer un proxy pour les accès aux sites Web et Ftp ajouter et retirer des modules de Webmin gérer les utilisateurs de Webmin et le contrôle d'accès 13

Comment ouvrir une session sous interface graphique Etant donné la complexité des programmes et leur intégration dans un environnement complet (noyau + système d'exploitation + applications), il faut garder à l'esprit que des "bogues" (erreurs de programmation) sont presque inévitables. Cela est principalement visible pour les applications tournant sous interface graphique (plus grande complexité) et les logiciels Open Source n'échappent pas à la règle. Les bogues d'une application peuvent effectuer des opérations non désirées. Sous Linux, démarrer une application en tant que "root" (root = administrateur) (ex : le navigateur Web) revient à dire que ces opérations non désirées s'effectueront avec les droits d'administrateur. Par exemple le "bug" pourra supprimer un fichier, lancer un programme ou modifier la configuration sans limitation. Il est dès lors recommandé de se connecter (loguer) sous interface graphique en tant qu'utilisateur courant et d'y lancer ponctuellement des applications en tant que "root", lorsque c'est nécessaire. L'indication "root" confirme bien que vous avez les droits d'administration dans ce terminal. Découverte de l'interface de KDE Ce que vous connaissez déjà KDE est un environnement graphique proche de ceux que vous avez déjà utilisé (Windows, MacOS). Parmis les fonctionalités habituelles présentes aussi dans KDE, on peut citer : le copier-coller et le couper-coller entre applications le glissé-déposé (drag and drop) l'accès aux menus contextuels par un "clic droit" le passage d'une application à l'autre avec "ALT+TAB" le déplacement, le redimentionnement, la mise en icône des fenêtres la fermeture d'une fenêtre avec "ALT+F4" les racourcis claviers courants (CTRL+A, CTRL+X, CTRL+C, CTRL+V, CTRL+Z...) la corbeille sur le bureau le menu principal d'accès aux icônes d'application (en bas et à gauche)... 14

Nous allons donc plutôt nous concentrer par la suite sur les différences propres à l'environnement graphique de KDE. Le bureau de KDE Sur le bureau, vous verrez souvent apparaître les icônes suivantes : icône de konqueror "navigateur web" et "dossier personnel" Toutes les deux pointent vers l'application "Konqueror", qui est à la fois un navigateur Web (comme Internet Explorer) et un navigateur de fichiers locaux (comme l'explorateur de Windows). La première optimise l'affichage en tant que navigateur Web alors que la deuxième l'optimise comme navigateur de fichiers. 15

Konqueror en mode "navigateur Web Konqueror en mode "navigateur de fichiers" Vous trouverez également des icônes correspondant aux médias amovibles; icône cdrom et icône floppy 16

Un clic (ou un double clic) "monte" (rend visible) le média équivalent et ouvre une fenêtre de Konqueror pour en visualiser le contenu. Remarquez dans la barre d'url le protocole (file:) et le chemin vers le contenu du cdrom (/mnt/cdrom) Le tableau de bord Le tableau de bord est la barre située en bas de l'écran. Le menu principal permet d'accéder aux applications disponibles (bouton à l'extrême gauche du tableau de bord). Bien que présent dans d'autres systèmes, l'aspect de ce menu est un peu différent sous KDE. 17

Ouverture de l'application "KCalc" via le menu Les bureaux multiples (ou bureaux virtuels) permettent d'organiser par thèmes (ou tâches) les fenêtres ouvertes dans KDE. Vous pouvez par exemple ouvrir votre agenda sur le "bureau 1" et votre traitement de texte sur le "bureau 2". Le passage d'un bureau à l'autre via les icônes "bureaux multiples" du tableau de bord, affichera les fenêtres de ce bureau et fermera les fenêtres des autres bureaux. Un clic sur le bureau 2 affiche le traitement de texte et masque la fenêtre de l'agenda. Configuration de l'environnement KDE La configuration de l'environnement graphique KDE se fait "par utilisateur", via le "Centre de configuration de KDE". Il existe souvent une entrée dans les menus vers cette application, mais le plus efficace est de lancer une fenêtre d'exécution de commande (ALT+F2) et de taper "kcontrol" comme entrée (tout en minuscules). 18

Terminal sous KDE La configuration du système d'exploitation Linux se fait de plus en plus via des applications graphiques afin d'apporter plus de facilité (par exemple Webmin). A certains moments toutefois, la "ligne de commandes" s'avère plus puissante ou même incontournable. Toutes les tâches d'administration demandent l'ouverture d'une sesssion en tant que "root", car seul cet utilisateur à le droit lancer toutes les commandes et de manipuler tous les fichiers. Le terminal s'ouvre par défaut sous le compte de l'utilisateur connecté dans l'interface graphique (tux). La commande "ifconfig" est réservée à l'utilisateur "root" d'où le message "command not found". Si on ouvre une session en tant que "root" dans le même terminal, la commande "ifconfig" affiche bien la configuration des interfaces réseau. 19

Découverte de l'interface de GNOME Un autre environnement graphique Comme KDE, Gnome est un environnement graphique proche de ceux que vous connaissez. Sous Linux, chaque environnement est accompagné d'applications spécifiquement développées pour lui. Par exemple Nautilus est l'équivalent sous Gnome de Konqueror et permet donc de naviguer aussi bien dans vos fichiers locaux que sur Internet. La collaboration entre les développeurs de Gnome et KDE permet, entre-autre, de lancer certaines applications indifférement depuis l'un ou l'autre environnement. Vous pourrez par exemple lancer l'application "KCalc" (calculatrice développée pour KDE) depuis le bureau de Gnome. lancement de kcalc depuis le bureau de Gnome Le bureau de Gnome Sur le bureau, vous verrez probablement apparaître l'icône suivante : Cette icône ouvre l'application "Nautilus" On retrouve également la possibilité de parcourir les fichiers locaux ou de naviguer sur Internet. Contrairement à Konqueror, il n'y a qu'un seul mode de fonctionnement dans Nautilus. Il suffit de taper une URL ou un chemin local dans la barre d'adresse sans indication du protocole (http:// - file:) 20

Nautilus en mode "navigateur Web" Nautilus en mode "navigateur de fichiers" Vous trouverez également des icônes correspondant aux médias amovibles : Cette icône correspond au lecteur de cdrom 21

L'icône d'un média amovible apparait dès que ce média est inséré dans son lecteur et disparait dès que ce média est retiré. Remarquez le chemin vers le contenu du cdrom (/mnt/cdrom) Les tableaux de bord Il existe deux types différents de tableaux de bord sous Gnome : le tableau de bord menu le tableau de bord "supplémentaire" Le tableau de bord "menu" (menu pannel) C'est un tableau de bord classique qui permet principalement de choisir les applications à lancer (menu "applications") et certaines actions courantes (menu "Actions"). C'est par le menu "Actions" que l'on peut par exemple fermer la session de Gnome ouverte. Le tableau de bord "supplémentaire" (edge pannel) Ce dernier comprend les icônes vers les fenêtres ouvertes à un moment donné et l'accès aux différents "bureaux multiples". 22

Configuration de l'environnement GNOME La configuration de l'environnement graphique Gnome se fait aussi "par utilisateur", via le "Centre de contrôle de Gnome". Ici aussi, le plus efficace est de lancer une fenêtre d'exécution de commandes (ALT+F2) et de taper "gnome-control-center" comme entrée (tout en minuscules). Terminal sous GNOME L'application "Terminal" sert principalement à entrer des commandes Linux en vue d'administrer le système (session "root"). 23

Le terminal s'ouvre par défaut sous le compte de l'utilisateur connecté dans l'interface graphique (tux). Ce terminal ne permet pas d'ouvrir directement une session pour "root", mais vous pouvez simplement utiliser la commande "su" (Switch User) pour prendre l'identité de l'administrateur. Le fonctionnement global de Webmin Webmin est une application qui permet d'administrer aussi bien le système d'exploitation Linux que les applications serveurs installées (Samba, Apache, Postfix...). Par exemple Webmin peut gérer la configuration du serveur Web Apache. Le principe est simple : il faut installer le paquetage Webmin sur la machine à gérer. Cette application modifiera les bons fichiers de configuration en fonction des requêtes. Par exemple lors de l'envoi d'une requête de changement de mot de passe, Webmin modifiera le bon fichier de configuration. les requêtes sont effectuées via un navigateur et des formulaires pré-établis. Ce navigateur peut tourner sur la machine à administrer (connexion locale) ou sur une autre machine (connexion distante). 24

Lancement d'une requête de changement de mot de passe pour l'utilisateur "tux" Traitement de la requête par Webmin Modification du fichier "shadow" (fichier des mots de passes chiffrés) par Webmin Réponse de Webmin à l'administrateur Utilité des connections SSL Sans l'utilisation du protocole SSL (Secure Socket Layer), toutes les transmissions de données entre le navigateur Web et l'application Webmin s'effectuent en "clair" sur le réseau. Cela revient à dire que les mots de passe transitent aussi en "clair" sur le réseau et sont dès lors facilement "interceptables". L'utilisation de Webmin via des connexions distantes utilisant Internet ne devrait être envisagée qu'avec l'utilisation du protocole SSL. Ce protocole apporte les points positifs suivants : construit sur base de la technologie de chiffrement par clé privée authentification du serveur authentification des clients test d'intégrité des messages chiffrement des données Utilisation de Webmin sans le protocole SSL 25

Utilisation de Webmin avec le protocole SSL L'installation de Webmin dans la plupart des distributions Linux s'effectue avec la prise en charge automatique du protocole SSL. Connection à Webmin pour administrer Webmin est en réalité un "mini serveur Web" dédié uniquement au traitement de requêtes d'administration. Il peut donc fonctionner en même temps qu'un "vrai" serveur Web. Un serveur Web classique écoute par défaut sur le port 80, alors que Webmin écoute par défaut sur le port 10000. Pour commencer à administrer votre machine localement grâce à Webmin, taper simplement l'adresse suivante dans un navigateur compatible SSL: https://127.0.0.1:10000 Remarquez l'utilisation du protocole SSL (https et non pas http) et de l'adresse 127.0.0.1 (adresse de bouclage toujours disponible même en l'absence d'une interface réseau physique) Pour commencer à administrer votre machine à distance grâce à Webmin, taper simplement l'url suivante comprenant l'ip de la machine à administrer : Par exemple "https://193.12.200.53:10000" (remplacez "193.12.200.53" par l'ip de la machine à administrer) 26

Pour administrer à distance, vous pouvez utiliser n'importe quel navigateur et système d'exploitation. Par exemple au départ d'internet Explorer sous Windows. L'interface de Webmin Webmin est subdivisé en menus en fonction de grands thèmes d'administration. On retrouve : Webmin (configuration de l'application Webmin elle-même) System (tâches d'administration générale de Linux) Servers (administration de différents serveurs comme Samba ou Apache) Networking (administration de base du réseau, comme les adresses IP ou les DNS) Hardware (tâches d'administration orientées "matériel") Cluster (administration d'ordinateurs reliés en "grappe") Others (modules non repris dans les autres menus) Chaque menu donne accès à des "modules" s'occupant chacun d'une tâche précise. La page correspondant au menu "System" propose un module "Change Passwords" s'occupant du changement des mots de passe. 27

Changer la langue par défaut Bien que Webmin propose l'anglais par défaut, d'autres langues sont disponibles. Retenez cependant que certains modules ne sont pas encore traduits ou le sont de façon incomplète et que l'anglais est d'application dans ces cas. 28

Choix du français comme langue par défaut. N'oubliez pas de cocher le bouton radio "Personal Choice" en regard de "French (FR)" et d'appuyer ensuite sur le bouton "Make Changes" pour valider cette opération. Les menus et modules sont maintenant en français. Remarquez malgré tout le module "Change Language and Themes" qui n'a pas été traduit. 29