Brise-vent. Autoroute 35

Documents pareils
Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

PNEUS HIVER EN EUROPE

1. L'été le plus chaud que la France ait connu ces cinquante dernières années.

Le déneigement des véhicules lourds. transport

NOTICE TECHNIQUE SSC : Système Solaire Combiné eau chaude sanitaire / appui chauffage maison / appui eau chaude piscine

BILAN HYDRIQUE ET BESOIN D IRRIGATION DE LA CEREALICULTURE EN REGION SEMI-ARIDE.

P.L.U. Plan Local d'urbanisme PRESCRIPTION D'ISOLEMENT ACOUSTIQUE AU VOISINAGE DES INFRASTRUCTURES TERRESTRES DOCUMENT OPPOSABLE

LES PNEUS HIVER SONT-ILS OBLIGATOIRES DANS TOUTE L EUROPE?

Plus de 40 ans de positionnement pluie!

Municipalité de la paroisse de Saint-Lazare

L entretien hivernal des routes : concilier protection de l environnement et sécurité routière

2x 9 =5 c) 4 2 x 5 1= x 1 x = 1 9

Adopté à l unanimité des conseillers

Dossier de presse. Création de l observatoire sanef 1 ère étude scientifique des comportements au volant sur autoroute JUILLET 2012

Toits-jardins : de nouvelles possibilités à exploiter! Marie Eisenmann, cofondatrice des Urbainculteurs! BOMA Québec 28 septembre 2011!

BIEN CHOISIR VOTRE SYSTEME DE GUIDAGE PAR SATELLITES

UNE MEILLEURE CONNAISSANCE

Physique. interaction pneu-chaussée facteurs liés à l adhérence calcul de la distance de freinage

Cours Météo, Club Alpin Suisse, Section de Neuchâtel

Fiche Technique. Filière Maraichage. Mais doux. Septembre 2008

PLAN DE SITUATION C'est le plan qui localise votre terrain PCMI 1. SAINT DENIS - Bellepierre Parcelle AY 592. Ech : 1/ 2000 ème

INVENTAIRE DES BÂTIMENTS AGRICOLES DE LA MRC DE CHARLEVOIX-EST. Le positionnement des bâtiments

C O N S E I L. C a s t o r a m a. La moquette page 2 La préparation page 2&3 La pose. La pose «spécial escalier» page 6 La finition page 6

BEPECASER ÉPREUVE DE CONTRÔLE DES CONNAISSANCES. 16 mai 2012

EXPRIMEZ-VOUS LORS DU CHOIX DE VOS PNEUS : EXIGEZ DES PNEUS SÛRS, ÉNERGÉTIQUEMENT EFFICACES ET SILENCIEUX!

ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNÉES PROVENANT DU MONITORING DES PONTS PAR LA TECHNOLOGIE OSMOS

ÉTUDE SUR L EFFICACITÉ DES PNEUS D HIVER EN ÉTÉ RÉALISÉE PAR CAA-QUÉBEC

Installations classées pour la protection de l'environnement Campagne de mesure de bruit SOMMAIRE I. OBJET DE L ETUDE... 3

CONFIANCE DANS L INDUSTRIE AGRO-

CONCOURS EXTERNE 2012 POUR LE RECRUTEMENT D'AGENTS D'EXPLOITATION SPECIALISES 19 septembre 2012

PROVINCE DE QUÉBEC DISTRICT DE JOLIETTE MUNICIPALITÉ DE SAINT-ROCH-DE-L ACHIGAN

RÉFÉRENTIEL PROFESSIONNEL DES AGENTS AFIS

RÉSUMÉ DES PRINCIPALES RÈGLES CONCERNANT LE RACCORDEMENT D UNE RÉSIDENCE AU NOUVEAU RÉSEAU D AQUEDUC ET D ÉGOUT DU VILLAGE

Changement du trait de côte et images satellites. Tempêtes 2014, plage de la Salie, côte atlantique française

Municipalité de Saint-Marc-sur- Richelieu

RAPPORT COMPLET D'ETUDE DUALSYS

Concrete example of land consolidation connected to motorway passage and development annexes

DISPERSION ATMOSPHERIQUE DES REJETS DU SITE SVPR à SAINTE-MARGUERITE (88)

Tableau 7: Emissions polluantes scénario «futur avec projet 2014»

METEOROLOGIE. Aéroclub Besançon La Vèze. Cours MTO - Ivan TORREADRADO 1. F-SO au FL65 over LFQM

Grille de planification Expédition météo. Spécialiste de la cartographie Graffiti de ce que l équipe sait de la météorologie (10 minutes).

Préparation d une sortie ski

DISPOSITIONS APPLICABLES A LA ZONE N

MUNICIPALITÉ DE L ISLE-VERTE

- Motorisation électrique (vérins) permettant d ajuster la hauteur du plan de travail.

Allianz Associa Pro Multirisque assurance des Lieux de culte

Cadre légal des CLD. Au Canada le développement socioéconomique relève de la juridiction des provinces

BILAN ROUTIER Société de l assurance automobile du Québec

MÉMOIRE L ORGANISATION DU TRANSPORT COLLECTIF DANS LA MRC DE L ASSOMPTION

ETUDE D IMPACT ACOUSTIQUE

L HORIZON. À LOUER Surfaces modulables de 215 m 2 à m 2 IMMEUBLE DE BUREAUX 12 RUE LE CORBUSIER. EUROPARC Le parc d activités Créteil sud

METEOROLOGIE CAEA 1990

Désherbage maïs. Synthèse Présentation des essais. Le protocole

BLUBOX Système de récupération des eaux de pluie

UNITÉS ET MESURES UNITÉS DE MESURE DES LONGUEURS. Dossier n 1 Juin 2005

Le chantier compte 4 étapes :

Partie V Convention d assurance des cultures légumières

Règlement type relatif à l abattage d arbres

La réglementation et les obligations qui en découlent

Morcellement du paysage

PISO Plan Intempéries Sud Ouest

Échelles et autres aides à monter

III RESULTATS LE LONG DU TRACE PREFERENTIEL DE LA LIGNE 2

RÉSULTATS DU SONDAGE BESOINS DE FORMATION : ASSURANCE DES ENTREPRISES

enquête pour les fautes sur le fond, ce qui est graves pour une encyclopédie.

CHAPITRE. Le mouvement en une dimension CORRIGÉ DES EXERCICES

Situations d apprentissage. Mat

PLACE DE L ACADIE MISE À JOUR DES ÉTUDES ACOUSTIQUES À PARTIR DES PLANS DE SITE RÉVISÉS SOUMIS EN DATE DU 3 DÉCEMBRE 2008

LIDAR LAUSANNE Nouvelles données altimétriques sur l agglomération lausannoise par technologie laser aéroporté et ses produits dérivés

Étude de la carte de Vézelise. Initiation à la lecture du relief sur une carte topographique

Rosemont- La Petite-Patrie. Îlots de chaleur urbains. Tout. savoir! ce qu il faut

Avant de commencer à utiliser l oreillette, vous devez charger la pile entièrement.

RAPPORT MISE A L ACCESSIBILITE DE 6 ECOLES PRIMAIRES. Ecole de MIRANGO I

Un projet électrisant de Communauto Éléments clés pour s approprier la Nissan LEAF

Ne laissez pas le mauvais temps détruire le fruit de votre travail!

Météo Marine. Benjamin Aymard. Cours CNIF 18 Février 2014 Université Pierre et Marie Curie. ./IMAGES/logo-n

formant QUORUM, ainsi que Madame Doris Parent, directrice générale.

PLONGEZ AUX SOURCES DU CONFORT... Chauffe-eau électrique Chauffe-eau thermodynamique Chauffe-eau solaire ÉDITION

PASSEPORT INNOVATION Guide de présentation des demandes Mai 2015

Guide pratique Informations utiles

FORMATION BATIMENT DURABLE : PASSIF ET (TRES) BASSE ENERGIE

MESURES DE BRUIT A l ÉTAT INITIAL

Toitures vertes : bien commun ou bien privé?

CNFR MOUVEMENT RURAL ASSUR OPTIONS. des garanties complémentaires

SOCIÉTÉ DE L ASSURANCE AUTOMOBILE DU QUÉBEC BILAN ROUTIER

Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis

INSTRUCTIONS COMPLÉTES

FAITS SAILLANTS : 1. CONDITIONS CLIMATIQUES ET ENVIRONNEMENTALES EN AFRIQUE

Ce guide se divise en six chapitres, dont quatre sont dédiés à une catégorie de bâtiment :

SIRENE SANS FIL SOLAIRE 433MHz 30/80m SSFS = SG-1100T

Caractéristiques des ondes

L érosion côtière et le Ministère de la sécurité publique

MegaStore Manager ... Simulation de gestion d un hypermarché. Manuel du Participant

SERVICE DE TRANSPORT ADAPTÉ GUIDE DE L USAGER

Ouverture d'un point de vente L étude de la zone de chalandise.

VOIRIE ACCESSIBLE Véronique IMBAULT Décembre 2011

CONFÉRENCE. Grande culture biologique et semis direct. Les essais Rodale. Conférence présentée au cégep de Victoriaville, le 28 février 2013

Savoirs de base en sécurité routière. Vitesse et mortalité

SYNOPTIQUE GTB Architecture Générale

Bien choisir sa variété de maïs ensilage

Transcription:

221 DA66 Projet de parachèvement de l autoroute 35 entre la frontière américaine et Saint-Jean-sur-Richelieu MRC Le Haut-Richelieu 6211-06-110 ÉTUDE COMPLÉMENTAIRE À L ÉTUDE D IMPACT SUR L ENVIRONNEMENT Brise-vent Autoroute 35 Novembre 2005 Guy Bédard, arch.pays. Service des Projets

TABLE DES MATIÈRES 1. Origine de la demande... 3 2. Contexte... 3 3. Problématique... 3 3.1 Processus du transport de la neige... 3 3.2 Données météorologiques... 4 Vent... 4 Chutes de neige effectives...4 Nombre de degrés-jours... 4 3.3 Conditions hivernales... 4 4. Solution... 5 4.1 Prémisses... 5 4.2 Brise-vent d arbustes et de graminées ornementales... 6 2

1. ORIGINE DE LA DEMANDE L étude complémentaire traitant des brise-vent, découle de l engagement pris par le ministère des Transports (MTQ) de produire cette information, dans le document «Réponses aux questions du MDDEP» d août 2005, à la question #76. La question #76 relève une problématique de forts vents, soulevée au cours des séances d information publique. L étude d impact ne traite pas de cet aspect. La présente étude aborde la période hivernale et la problématique du transport de la neige, qui peut causer de la poudrerie et des conditions de chaussées glacées, affectant la sécurité des usagers de la future autoroute 35 (A-35). 2. CONTEXTE Le territoire de la Montérégie, parcouru par le tracé recommandé de l A-35, possède une topographie plane et se situe principalement en zone cultivée. En période hivernale, les surfaces de grandes cultures offrent peu d obstacles aux vents dominants d ouest, permettant un transport de la neige jusqu aux chaussées de la voie rapide. Environ onze (11) kilomètres du tracé recommandé sont identifiés sensibles aux vents hivernaux. 3. PROBLÉMATIQUE 3.1 Processus du transport de la neige Le déplacement par suspension des particules de neige s effectue généralement lors de vents dont la vitesse excède 20 km/h et que les températures basses favorisent une faible cohésion de la neige. La neige se déplace dans la direction du vent tout en étant emportée au niveau de la surface du sol. Elle peut être transportée sur plusieurs kilomètres avant de s immobiliser près d un obstacle. La majeure partie de la neige transportée par suspension est contenue dans le premier mètre au-dessus du sol (Tabler 1994). Pour permettre au vent d obtenir une vitesse d écoulement régulière et une capacité de transport de la neige, la distance libre d obstacle d une surface, appelée «fetch», doit être d environ 300 à 500 mètres. L épaisseur de la couverture de neige au sol doit également être suffisante pour combler les irrégularités de ce dernier et aplanir la surface. Les labours de champ de maïs présentent des aspérités pouvant aller jusqu à 600 millimètres. Cette rugosité du sol permet de capter une partie de la neige transportée et réduit la chute de neige effective d environ 5 cm, soit l équivalent des premières chutes de neige. En comparaison, un sol dont le maïs n a pas été récolté, réduit la chute de neige effective d environ 100 cm. La présence d arbustes de grande taille réduit quant à elle la chute de neige effective d environ la moitié de la taille des arbustes. 3

3.2 Données météorologiques Vent La direction dominante du vent au cours des mois d hiver (décembre, janvier et février), prise à la station météorologique de Saint-Hubert (aéroport), provient de l ouest (annexe 3 du volume 2 de l étude d impact). La direction des rafales de vent extrême, au cours des mois d hiver, pour la même station météorologique provient du sud-ouest. La vitesse extrême moyenne du vent est de 84 km/h à Saint-Hubert, dans un environnement relativement ouvert, s approchant des conditions du site à l étude. Chutes de neige effectives Les chutes de neige effectives annuelles concernent les précipitations enregistrées lorsque la température moyenne quotidienne est inférieure à 0 o C, pour ne tenir compte que des conditions favorables au transport de la neige. À la station d Iberville, cette quantité se chiffre à 174 cm, alors qu à celle de Saint-Hubert elle est au total de 183 cm. En comparaison, la station de Montréal (aéroport P.-E.-T.) enregistre un total de 187 cm et celle de Québec (aéroport international) un total de 296 cm. Nombre de degrés-jours Le nombre moyen de degrés-jours au-dessus de 0 o C pour les mois d hiver est de 8.7 à la station météo de Saint-Hubert et de 8.0 à celle d Iberville. Cette donnée permet de connaître les conditions de gel et de dégel se produisant sur le site. Lorsque le nombre de jours est bas (entre 0 à 15) ceci indique qu il existe des conditions pouvant faire fondre la neige au sol, réduisant ainsi sa disponibilité pour produire de la poudrerie. Les résultats obtenus confirment également la présence du phénomène de verglas fréquemment rencontré dans la région de Montréal. Dans ces conditions, le dépôt de neige existant se recouvre d une épaisseur de neige glacée et durcit. Des quantités de 30 mm de chutes de pluie mensuelles moyennes en période hivernale sont d ailleurs enregistrées. 3.3 Conditions hivernales La perte de visibilité (poudrerie) et le manque d adhérence (chaussée glacée) sont les deux principales contraintes vécues par les usagers du réseau routier en Montérégie. Une revue sommaire d articles de journaux rapporte ces phénomènes lors de pertes de contrôle, d accidents ou de carambolages de véhicules sur l A-35 dans sa portion réalisée, entre l A-10 et Saint-Jean-sur-Richelieu. Les chaussées du tracé recommandé de l A-35 seront surélevées en moyenne d environ 1 mètre au dessus du terrain naturel. Pour être affecté de façon significative par les vents dominants d hiver, le tracé de la route doit se situer perpendiculairement à ceux-ci ou dans un angle de 30 o de cet axe. Le segment «2» du tracé recommandé possède des sections placées perpendiculairement aux vents dominants, soit dans un axe représentant l exposition la plus contraignante. Le segment «1» recèle quant à lui une portion de son tracé comprise dans l angle de 30 o. À cette donnée, il faut obtenir un fetch suffisant pour que le vent transporte la neige. 4

4. SOLUTION 4.1 Prémisses Rappelons d abord qu une solution de brise-vent est planifiée pour répondre principalement au transport de la neige et à la réduction du vent. Le brise-vent aura un effet très limité lors d une chute de neige (précipitation), puisque cette dernière atteint l ensemble du territoire, que ce soit l emprise autoroutière ou le terrain environnant. Les conditions de poudrerie fréquemment rencontrées en Montérégie surviennent dans les jours qui suivent une chute de neige, sous une température de moins de 0 o C, avec un temps sec. Le vent est présent et la nouvelle couverture de neige est légère et disponible pour être déplacée. La poudrerie se crée alors dans les espaces ouverts et se déplace vers les axes routiers. Le brise-vent vise d abord à répondre à ces conditions. Dans cette optique, cette solution ne résout pas tous les problèmes associés à la conduite hivernale, mais permet une amélioration de la sécurité routière et une diminution des coûts d entretien de la chaussée. Les chutes de neige effectives pour la région (174 cm), en associant le nombre de degrés-jours au dessus de zéro (pluie diminuant la neige disponible) et la rugosité du sol environnant, permettent d estimer le besoin de contrôle moyen à environ 150 cm de neige. La présence des rangées de maïs conservées depuis 2002, confirme l efficacité d un brise-vent de type trappe à neige pour contrôler la poudrerie associée à ces quantités de neige. La majorité des portions d autoroutes évaluées sensibles aux vents d hiver, se situe dans un axe perpendiculaire à l autoroute. Le brise-vent optimal sera donc placé en parallèle de la voie rapide. 5

4.2 Brise-vent d arbustes et de graminées ornementales Le brise-vent composé d arbustes et de graminées ornementales est la solution recommandée. Il remplit plusieurs objectifs opérationnels. Il a d abord l avantage d être permanent en plus d être facile d accès pour l entretien et pour un suivi à long terme. L efficacité de ce type de brise-vent, une fois établi, est stable et les besoins en entretien sont décroissants. De plus, son efficacité est atteinte à court terme. Ces éléments favorisent le choix du brise-vent végétal qui permet de trapper la neige, i.e. de la conserver à l intérieur de l obstacle. Il peut être réalisé dans l emprise et utiliser des arbrisseaux, arbustes et graminées ornementales. L absence d arbres dans le brise-vent évite le potentiel de conflit avec la présence des branches et des racines et les activités agricoles. Le brise-vent conçu sur le principe de la trappe à neige oriente la composition des arbustes et des graminées ornementales qui s y retrouveront. Les tiges des arbustes et le feuillage des graminées provoquent une réduction du vent et un dépôt de la neige sur un profil d accumulation du même type que pour le maïs. Ce résultat sera atteint par une sélection des variétés et une composition des massifs basés sur cet objectif. Pour être réalisé, ce brise-vent requiert un espace minimale de 5 mètres à partir de la clôture d emprise Guy Bédard, arch.pays. Novembre 2005 6