«Paysage ou Pays sage?»

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Transcription:

«Paysage ou Pays sage?» galerie d art de l école élémentaire Paul Bert Une sélection d œuvres de Vincent Batbedat François Boisrond François Bourgeois Jean-Pierre Gilson Speedy Graphito François Houtin Akane Kirimura Michel Moskovtchenko Gérard Trignac Jeanloup Sieff F Jouin, Daniel Pelletier Hervé Hemme CPD Arts-Visuels direction départementale de l éducation nationale de l Oise

Vincent Batbedat Vincent Batbedat étudie à l'école d'architecture, puis à l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris et à l'académie Julian (1950-1954). Sa rencontre, en 1962, avec Michel Seuphor influence une partie de son œuvre vers un art construit rigoureux. La sculpture de Vincent Batbedat est essentiellement mise en forme du vide. Ses sculptures reposent d'abord sur le travail de la pierre puis du tube carré en métal. Il appartient au groupe «Co-Mo» (constructivisme et mouvement)1. On l'a connu longtemps pour ce qui est vite apparu comme sa spécificité : le travail de tubes d'acier inoxydables de section carrée qu'à force de pliures et à l'aide de quelques soudures, il est parvenu à modeler dans une extrême rigueur géométrique et selon plusieurs échelles, du bijou au monument. Également dessinateur, il rencontre l'imprimeur en taille-douce Haasen qui l'initie à la gravure. Auteur de burins, il a publié onze livres - où ses œuvres sont parfois accompagnées d'un texte de sa composition ou de celui d'un autre auteur - entre 1972 et 1999. 17 août 1932-17 octobre 2010 Les œuvres exposées Vincent Batbedat Paysages à pas comptés 1972 Sérigraphies numérotées et signées H : 25 cm ; L : 100 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne

François Boisrond «J 'achetais d'énormes pots de peinture chez Castorama, je déchirais des morceaux de linge et comme je n'avais aucune imagination, je peignais ma tronche.» L œuvre exposée Pour bien comprendre l impact de la Figuration libre dans l histoire de l art, un petit bond dans le temps s impose. Nous sommes dans les années 1970, c est l apogée de l art conceptuel, suite à mai 68 et aux révoltes étudiantes dans le monde, la vertu provocatrice de l art a été remise au goût du jour. On voit éclore le body art, la performance artistique, les installations in situ La peinture est devenue ringarde, surtout si elle se fait figurative. Alors imaginez le collectionneur Bernard Lamarche-Vadel qui, en 1981, organise dans son appartement une exposition intitulée Finir en beauté et qui adoube un vaste mouvement de retour à la peinture et à la figure. «J avais 22 ans et absolument aucune idée de ce qui se passait alors. J avais fait les Arts Déco à Paris où j avais rencontré Hervé di Rosa et Robert Combas. On peignait parce qu on ne savait faire que cela. Il n y avait aucune provocation là-dedans, on ne faisait pas cela pour dire qu on en avait marre du conceptuel et qu on voulait un retour à une certaine idée de la peinture. Cette expo a été fondamentale pour la Figuration libre mais à aucun moment nous en avons eu conscience. Nous étions jeunes et naïfs» avoue modestement François Boisrond. Pourtant, Finir en beauté fait parler et Boisrond et comparses exposeront par la suite avec leurs homologues américains : Keith Haring, Jean-Michel Basquiat, Kenny Scharf, Tseng Kwong Chi «J achetais d énormes pots de peinture à Castorama, je déchirais des morceaux de linge et comme je n avais aucune imagination, je peignais ma tronche!» C est la période des œuvres très colorées, cernées de noir où le peintre se met en scène, devant la télévision, en train de dormir, devant la toile avec ses pinceaux François Boisrond représente le quotidien, notamment le sien. Véritable enfant de la télé, «il appartient à cette génération qui a découvert la vie, l amour, la guerre à travers la télévision ou le cinéma, et pour laquelle le réel n est que l imitation décevante de l image transmise» analyse un critique. Les références sont donc nombreuses : affiches, jeux vidéos, émissions télévisuelles L artiste peint la rumeur de son époque et ses premières œuvres en sont imprégnées. Source : Delphine Blanchard pour fragil.org Dans le cabaret parisien Shéhérazade, Thierry ARDISSON s'entretient avec François BOISROND Penser à la campagne 1996 Lithographie H : 77 cm ; L : 57 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne http://www.ina.fr/video/i08126378

François Bourgeois L œuvre exposée Paysages contrariés «La longue histoire des paysages dans l art nous raconte les choix effectués par les artistes : le cadrage, le point de vue, la hauteur de la ligne d horizon, la netteté ou le flou, la composition, les lignes de force, la perspective des couleurs et l échelonnement des plans. Le plasticien fait toujours des choix pour proposer un regard, le sien, sur ce qui l entoure. Un paysage peint se lit comme un texte sur la géologie, l eau, la flore, les constructions des activités humaines. Derrière la Joconde, il faut bien observer les flous, les glacis de la profondeur de l espace, le veduta. Un paysage peut aussi être un texte de signes organisés, articulés, contrastés dans le plan du support avec des noirs, des blancs, des gris et des couleurs. Ici, les cadres sont là pour le contexte. Les bruits du monde du journal contrarient le pittoresque : ce qui est peint. Les images collées sont externes, hétérogènes au sujet pour nous rappeler le contexte, le temps et métisser les motifs des naturalistes, des impressionnistes ou de Cézanne et nous enchâsser dans la contemporanéité. Essayez de plonger dans ces textes. Il faut s y perdre!» François Bourgeois, septembre 2011 Troissereux depuis Montmille 2006 Aquarelle, collage de photos, extraits d articles de presse, textes Additifs des dessins marginaux (Nov 2016) H : 49 cm ; L : 94 cm Propriété de l artiste

Jean-Pierre Gilson Jean-Pierre Gilson est né le 25 avril 1948 à Compiègne. Il se consacre à une photographie d auteur orientée vers le paysage, qui le conduit à mettre en œuvre des projets à long terme comme la réalisation de livres. Véritable poète de la lumière, Jean-Pierre Gilson restitue avec force l architecture du paysage et sait capter le contraste qui donne le ton juste à ses photos. L œuvre exposée «Je travaille au coup de cœur. La qualité de la lumière et du ciel, la construction graphique du paysage, l'ambiance générale sont les ingrédients favorables à une bonne prise de vue. J'utilise un grand-angle dans la majorité de mes photos. Suivant les cas, je monte un polarisant et un filtre jaune en noir et blanc. Lorsque je ne souhaite pas de ciel dans mes images, je monte sur la galerie de ma voiture ou sur un promontoire naturel et je travaille en plongée. Ma lumière préférée est celle du matin. Je suis dans la nature dès le lever du jour voire avant. La rosée du matin est pour moi importante, elle améliore la brillance de la végétation ; sinon, le paysage serait trop sec. J'évite de photographier le midi, sauf l'hiver où je travaille toute la journée.» Le Pont, Compiègne 2003 Photographie H : 43,9 cm ; L : 56 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne Le Tréport 1990-2005 Photographie H : 43,9 cm ; L : 56 cm Sligachan, Isle of Skye 1989 Photographie H : 43,9 cm ; L : 56 cm

Speedy Graphito Artiste précurseur d avant-garde, reconnu comme l un des pionniers du mouvement " Street Art " français (Art contemporain urbain), Speedy Graphito s impose aujourd hui internationalement comme l un des artistes majeurs de sa génération. Depuis le début des années 80, juste après la figuration libre, Speedy Graphito imprègne du " Style Graphito " la mémoire collective et les murs de Paris en les colorant de ses graphismes percutants. Speedy Graphito produit de l Art. Aussi prolifique qu inventif, Speedy Graphito utilise toutes les formes d expression - peinture, sculpture, installation, photo ou vidéo, pour créer à travers son œuvre et au fil des époques un langage universel imprégné de l air du temps. Élaborées par thèmes, ses expositions se succèdent offrant des univers toujours nouveaux et surprenants. N'ayant de cesse d évoluer et de se réinventer, sa marque de fabrique est celle d'un art joyeux et profond, aux couleurs souvent vives, dans lequel il bouscule de façon ludique et ironique nos systèmes de perception. Dans cette démarche, il n'hésite pas à s approprier pour la détourner toute l imagerie de la culture populaire, des super héros, voire des marques, réalisant ainsi un décryptage quasi- systématique de notre inconscient collectif. Il décline alors en autant d'interrogations les normes et les diktats de notre identité culturelle occidentale, superposant à la réalité de notre société une dimension plus poétique. Lorsque Speedy Graphito use d un dictionnaire imaginaire personnel précis, et que celui-ci se trouve de manière tangible relié à l histoire de l Art, c est en réalité qu il est le plus souvent enclin à en fournir les clés. Là, tout un chacun trouvera s'il le souhaite, une bonne raison de poursuivre une quête plus personnelle. Les thèmes de l enfance et de la mort, depuis toujours largement présents, confèrent aux œuvres un caractère plus autobiographique, inspirées de ses pérégrinations et de ses voyages intérieurs. Toutes sont une invitation au voyage et à l éveil. L'œuvre, dans son ensemble, est celle d un passeur, marquée de l'empreinte onirique d un véritable iconoclaste. Aussi à l aise dans les performances picturales publiques que dans l intimité de son atelier, Speedy Graphito se donne corps et âme à sa passion. Dans l urgence du temps qui passe, il agit selon un mode " Survie ". Speedy Graphito est un artiste populaire. C est la commande de l affiche pour La Ruée vers l Art en 1985 par le Ministère de la Culture qui lui confère aussitôt une large reconnaissance et une notoriété grand public. S ensuivront l animation des tours de la Défense pour le concert de Jean-Michel Jarre - l identité graphique extérieure de la Halle Saint Pierre - la création du logo de la mission spatiale Altaïr dont le dessin est encore quelque part dans l espace intergalactique - la peinture de la péniche Europodyssée qui rejoint via les canaux Paris à Moscou, des voiles d un catamaran pour une traversée de l Atlantique en solitaire, et des murs de Paris le long du Parcours de la Bièvre... L œuvre exposée Le temps des certitudes 1990 Sérigraphie originale, signée et datée au crayon par l'artiste. 60 épreuves signées Arches H : 75 cm ; L : 56 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne

François Houtin L œuvre exposée Le Rêve 1 1986 Eau forte sur cuivre H : 26 cm ; L : 50 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne François Houtin dans son atelier Précision du trait, minutie dans les détails, on songe immédiatement à Gustave Doré On comprend mieux quand on sait que François Houtin, né en 1950 à Craon, dans la Mayenne, fut jardinier- paysagiste chez Jacques Bédat et Franz Baechler au début des années 1970. Il s initie à la gravure à Paris auprès de Jean Delpech. Il montre ses premiers travaux lors d'expositions à partir de 1977. Dès cette période, ceux-ci ont pour sujet une nature rêvée jardins fantastiques, topiaires, architectures végétales où la parfaite connaissance des plantes est mise au service de l'imaginaire. À côté de la gravure qui reste son mode d'expression privilégié, François Houtin réalise également des dessins sur carnets chinois. Utilisant les mêmes sources d'inspiration, François Houtin a réalisé pour Hermès le décor de plusieurs carrés et, en 2010, un service de table en faïence, Les Maisons enchantées. Il a également peint des fresques murales, dont, toujours en 2010, le décor végétal monochrome du restaurant Artcurial au rond-point des Champs Elysées à Paris. François Houtin intervient à l'occasion comme architecte paysagiste et, à ce titre, a participé au projet de rénovation des jardins des Tuileries en 1990. Il réalise plusieurs jardins dont le jardin topiaire de Colette et Hubert Sainte-Beuve à Plant-Bessin (Castillon) en Normandie. Certaines de ses réalisations, enfin, relèvent du land art, qu'il s'agisse de constructions de grands cairns dans la nature ou de commandes publiques ou privées.

Akane Kirimura Paysage découpé-iv Eau-forte, aquatinte H : 33 ; L : 25,5 cm Propriété de l artiste Akane Kirimura est née en 1952 à Kyôto, au Japon. En 1974, elle obtient le diplôme de l'université des Beaux-Arts de Musashino à Tôkyô, qu'elle complète en 1976 par un diplôme de gravure. En 1992-93, elle effectue un séjour d'études à la Cité Internationale des Arts de Paris, puis est invitée à Matera (Italie) où elle travaille avec un groupe de graveurs italiens. L'artiste japonaise décide finalement de s'installer en France, tout en exposant régulièrement à travers le monde. Son travail est représenté dans de nombreuses et prestigieuses collections publiques, telles la Bibliothèque Nationale de France, la Central Art Gallery en Malaisie, ou le Musée National de Cracovie... Sensible à la magie du mot, l artiste collabore régulièrement avec de grands auteurs et poètes, tels Jean-Clarence Lambert et Abdelkebir Khatibi. Gaufrages, typographie occidentale, plaques de cuivre, or... les oeuvres d'akane Kirimura se révèlent être d une grande richesse, bien que sans ostentation. Toujours subtiles, elles sont d une rare qualité tactile, par-delà leur indéniable beauté visuelle. A la fois délicates et puissantes, les compositions jouent avec intelligence des unions inattendues de matières, du mariage entre la netteté des caractères imprimés et la douceur liquide des transparences colorées. Ocres, noirs et bleus intenses se répandent, de l'opaque au lavis. En combinaison avec les autres éléments élus par l artiste, l'encre crée sur la surface blanche du papier des géographies imaginaires, une cartographie du rêve. Iles, mers? A chacun d en décider. Mais une évidence s'impose : l'élément eau domine, dans les bleus d'une étonnante profondeur, dans les effets toujours maîtrisés de coulures, dans la technique même d eau-forte affectionnée par Akane Kirimura Source : «Les paysages de la mémoire d Akane Kirimura, par Valérie Douniaux» Vers le site de l artiste L œuvre exposée Paysage découpé-v Eau-forte, aquatinte H : 33 ; L : 25,5 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne http://www.akanekirimura.com/accueil.html

Michel Moskovtchenko La puissance et la pureté sont les qualités qui pourraient résumer le travail de Michel Moskovtchenko, cet "ermite de l'art", qui s'isole pour mieux rendre le meilleur de ce qu'il a perçu... On connaissait surtout les rocailles et les montagnes, les végétations et les alignements de pierres, tous ces sujets dures et arides dans lesquels le peintre a toujours excellé à force de vouloir servir au plus près la rigueur des chemins empruntés. On admire aujourd'hui encore, dans ces thèmes, la façon ample,du geste,du peintre et sa maîtrise des matières à la fois cézaniennes et proches d'un expressionnisme digne de Kokoschka. Source : Bernard Gouttenoire, Moskovtchenko, la puissance et la pureté. «Un chêne à qui j ai rendu visite sur plus de dix ans et qui m a accompagné dans mon travail depuis 1976. En espérant qu il est toujours là et qu il me survivra. Merci» L œuvre exposée D autres œuvres de Michel Moskovtchenko Carrière à Lacoste 1978 Gravure Propriété de l artiste Voyage en Transylvanie 2006 H : 130 cm ; L : 195 cm Propriété de l artiste Le chêne à Saby (Suède) 1980 Gravure H : 19 cm ; L : 26 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne

Gérard Trignac L œuvre exposée Cet artiste, architecte urbain d univers fantasques et fantastiques, possède un style et un imaginaire qui lui sont propres. Michel Wiedemann, professeur à l université de Bordeaux, écrit de lui : Le héros 1981 Eau forte et burin H : 17,8 cm L : 20,8 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne Au point de vue de ses thèmes, Gérard Trignac est, comme le dit R. Coustet, un rêveur d architecture qui ne pratique aucun autre genre. Il ne fait pas de reconstitution de la Rome antique, ni d inventaire du patrimoine bâti, il ne fait pas de plans pour la cité future : il dessine ses rêves. Il ne s écarte de ses constructions imaginaires que dans la mesure où les textes qu il illustre le réclament. De son propre fond il tire un monde étrange de pierre ou de béton, où les échelles des objets se contredisent, où les vues en plongée ou en contre-plongée donnent le vertige. [ ] Il donne vie à ses paysages sous forme d estampes - de gravures à l eau forte plus précisément - mais ne dédaigne pas le crayon, l aquarelle et même l utilisation de moyens informatiques plus modernes. Station Brobourg 2000 Eau forte, burin, pointe sèche H : 22 cm L : 58,5 cm Propriété de l artiste

Jeanloup Sieff 30 novembre 1933-20 septembre 2000 En 1976, quand les éditions Denoël donnèrent carte blanche au photographe Jeanloup Sieff pour publier un ouvrage, celui-ci choisit de travailler sur la Vallée de la mort. Un sujet à priori étonnant pour cet esthète du nu, mais il cherchait un second souffle. Entre février et mars 1977, il sillonna la zone aride avec sa femme Barbara et en ramena des images peu conventionnelles. Des vues à la verticale de terre craquelée et de dunes de sable, dont les noirs profonds soulignent la beauté irréelle. Des portraits d'aventuriers modernes qui y ont projeté leurs rêves : croupiers de Las Vegas avides de soleil, une octogénaire qui trimballe les souvenirs de sa vie carnet de route poétique L œuvre exposée D autres œuvres de Jeanloup Sieff Plage de Normandie 1975 Photographie H : 44 cm ; L : 29 cm Vallée de la mort, Californie 1977 Photographie H : 44 cm ; L : 29 cm Vallée de la mort, Californie 1977 Photographie H : 44 cm ; L : 29 cm Artothèque du centre Legendre

Pistes pour la classe Utiliser des miroirs pour provoquer une rencontre entre deux espaces urbains : le réel et le reflété REFLETS Utiliser tout ce qui peut permettre de refléter l'environnement pour en donner une image inattendue : eau, vitrine, vitre Lee Friedlander Autoportrait New York City 1966 Photographie Photographies réalisées dans la cour de l'école

Pistes pour la classe Les fragments «remarquables» MAIS AUSSI Dans le cadre d une promenade urbaine, engager un travail de collecte (photographies et croquis) autour du «fragment» urbain. Les croquis et les photos seront localisés sur le plan de la ville, accompagnés d un texte permettant à des groupes de touristes d effectuer ces différents parcours urbains Pistes possibles : Les portes Les poignées de portes Les fenêtres Les grilles Les façades Le mobilier urbain Les vieilles pierres Les vieux murs, etc. LIMITES ET FRONTIERES : Limites de l'agglomération, frontière entre deux espaces (pelouse et trottoir, volet et mur ) PANORAMIQUE : donner par l'association de photos successives d'un lieu une vision panoramique dépassant celle de l'œil humain. FENETRES : photographier les espaces vides qui existent entre deux bâtiments, deux parties de bâtiments, deux objets HIER ET AUJOURD'HUI : retrouver les lieux photographiés il y a plusieurs décennies (cartes postales, journaux) et les photographier avec le même point de vue (il y a très souvent un collectionneur de cartes postales dans les villages). MA VILLE EN CARTE POSTALE : créer des cartes postales de son village : lieux particuliers, historiques, étonnants avec légendes ou commentaires (étudier auparavant une série de cartes postales : choix du sujet, du point de vue, angle de prise de vue, mise en page, place du texte ) Hervé Hemme, François Jouin, Daniel Pelletier Equipe APM1, Direction départementale de l éducation nationale de l Oise EPUISEMENT PHOTOGRAPHIQUE D'UN LIEU : choisir un lieu fréquenté, passant, en prendre régulièrement des photos (une toutes les minutes, trois minutes, chaque jour ) et noter l'heure et tout ce qui s'y passe. L'activité réclame un grand nombre de photos; elle peut aussi avoir lieu dans la rue principale du village, même si celle-ci est peu fréquentée. CACHE/MONTRE, VEGETAL DANS LA VILLE (rapports entre végétal et bâtit, transformation des végétaux durant l'année ) La rue ( travaux pratiques ) «Observer la rue, de temps en temps, peut-être avec un souci un peu systématique. S appliquer. Prendre son temps. Noter le lieu : la terrasse d un café près du carrefour Bac - Saint Germain l heure : sept heures du soir la date : 15 mai 1973 le temps : beau fixe Noter ce que l on voit. Ce qui se passe de notable. Sait-on voir ce qui est notable? Y a-t-il quelque chose qui nous frappe? Rien ne nous frappe. Nous ne savons pas voir. Il faut y aller plus doucement, presque bêtement. Se forcer à écrire ce qui n a pas d intérêt, ce qui est le plus évident, le plus commun, le plus terne.. Gens pressés. Gens lents. Paquets. Gens prudents qui ont pris leur imperméable. Chiens : ce sont les seuls animaux visibles. On ne voit pas d oiseaux -- on sait pourtant qu il y a des oiseaux on ne les entend pas non plus. On pourrait apercevoir un chat en train de glisser sous une voiture, mais cela ne se produit pas. Il ne se passe rien en somme. Essayer de classer les gens : ceux qui sont du quartier et ceux qui ne sont pas du quartier. Il ne semble pas y avoir de touristes. L époque ne s y prête pas, et d ailleurs le quartier n est pas spécialement touristique. Quelles sont les curiosités du quartier? L hôtel de Salomon Bernard? L église Saint Thomas-d Aquin? Le n 5 de la rue Sébastien-Bottin?» Georges Pérec, Espèces d espaces - 1974

d art Hervé Hemme, François Jouin, Daniel Pelletier Equipe APM1, Direction départementale de l éducation nationale de l Oise

d art Hervé Hemme, François Jouin, Daniel Pelletier Equipe APM1, Direction départementale de l éducation nationale de l Oise

Hervé Hemme, François Jouin, Daniel Pelletier Equipe APM1, Direction départementale de l éducation nationale de l Oise Quelques maîtres du paysage, de Brueghel à Cézanne Pieter Brueghel l ancien 1525 près de Breda - 1569, Bruxelles Les chasseurs dans la neige (Janvier) 1565 Huile sur panneau de bois H : 117 cm ; L : 162 cm Kunsthistorisches Museum, Vienne Claude Gellée, dit «le lorrain» 1600, Chamagnes - 1682, Rome Paysage avec le reste de la fuite en Egypte 1666 H : 116 cm ; L : 157 cm Musée de l Hermitage, St Petersbourg Jacob van Ruysdael 1628, Haarlem -1682, Amsterdam Paysage avec une vue de Haarlem 1670-75 H : 52 cm ; L : 65 cm Musée de la ville de Berlin John Constable 1776, East Bergholt -1837, Londres Le parc de Wivenhoe 1816 H : 56,1 cm ; L : 101,2 cm Galerie Nationale de l Art, Washington Katsushika Hokusai Les Trente-six vues du mont Fuji 1ère vue. «Sous la vague au large de Kanagawa» Série de 46 planches, 36 estampes à cerne bleu et 10 planches supplémentaires à contour noir Vers 1829-1833 H : 24,8 cm ; L : 37 cm BNF, Paris Joseph Mallord William Turner 1775, Londres -1851, Londres Paysage avec une rivière et une baie dans le lointain H : 94 cm ; L : 124 cm 1835-40 Musée du Louvre, Paris

Hervé Hemme, François Jouin, Daniel Pelletier Equipe APM1, Direction départementale de l éducation nationale de l Oise Quelques maîtres du paysage, de Brueghel à Cézanne Jean-Baptiste Camille Corot 1796, Paris -1875, Paris Le pont de Mantes 1868-70 H : 38 cm ; L : 55 cm Musée du Louvre, Paris Gustave Courbet 1819, Ornans -1877, La Tour de Peilz Falaises à Étretat 1870 H : 66 cm ; L : 82 cm Galerie Nationale, Berlin Eugène Boudin 1824, Honfleur -1898, Deauville Rivage de Portrieux, Côtes-du-Nord 1874 H : 85 cm ; L : 148 cm Collection privée, Angleterre Claude Monet 1840, Paris - 1926, Giverny La pie 1869 H : 89 cm ; L : 130 cm Musée d Orsay, Paris Vincent Van Gogh 1853, Groot-Zundert - 1890, Auvers sur Oise Champ avec des coquelicots 1889 H : 71 cm ; L : 91 cm Kunsthalle, Bremen Paul Cézanne 1839, Aix-en-Provence - 1906, Aix-en-Provence La montagne Sainte-Victoire vue depuis Gardanne 1886-90 H : 62,5 cm ; L : 91 cm National Gallery of Art, Washington

Informations pratiques Réserver sa visite par téléphone : 03.44.02.03.56 Réserver sa visite par mail : ce.0600367y@ac-amiens.fr Mel Bochner «No Thought Exists Without A Sustaining Support» (Aucune chose n existe sans le soutien d un support) 1970 Acrylique et craie sur un mur H : 182,9 cm ; L :121,9 cm, Musée d art moderne, San Francisco Pour visiter l exposition :