Réduction des gaz à effet de serre et gestion du carburant Air Transat Un programme rigoureux de gestion du carburant et de réduction des gaz à effet de serre «Notre priorité : obtenir des réductions réelles d'émissions de gaz à effet de serre, informer les voyageurs et les sensibiliser au fait que voyager plus léger peut contribuer à la lutte contre le changement climatique.» Allen B. Graham, président, Transat Canada et président-directeur général, Air Transat Les gaz à effet de serre (GES), et notamment le CO 2, contribuent au changement climatique. Le Groupe d'experts environnemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime que l'aviation est responsable d'environ 2 % des émissions globales de CO 2. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) estime pour sa part, dans la Déclaration de Davos de 2007, que le tourisme dans son ensemble pourrait compter pour 5 % des émissions. Une gestion rigoureuse de la consommation de carburant des appareils permet une réduction réelle et mesurable des émissions de GES liées au transport aérien. Depuis 2003, Air Transat a développé, applique et continue de raffiner un tel programme, lequel a entraîné une baisse importante de la consommation de carburant. Air Transat figure donc parmi les transporteurs qui ont adopté les meilleures pratiques de l industrie en matière de gestion du carburant. L engagement de nos employés a été et continue d être un facteur déterminant dans le succès de ce programme. Les émissions de gaz à effet de serre liées à l'avion L'avion demeure un moyen de transport en commun des plus efficaces et l industrie aérienne est fermement engagée dans la lutte au changement climatique, mettant à profit l évolution technologique. Ainsi, au cours des 40 dernières années, la consommation moyenne de carburant par passager a diminué de 70 %. On prévoit qu entre 2005 et 2020 elle baissera de 25 %, et l industrie a pris des engagements à cet égard. On estime aussi que les émissions de gaz à effet de serre pourraient baisser de 12 % à court terme si les gouvernements prenaient des mesures pour lutter contre la congestion du ciel et des aéroports. En 2011, la consommation de carburant chez Air Transat a été de 3,15 litres par passager par 100 km, soit une consommation qui se compare très avantageusement à celle de n'importe quelle automobile. Selon nos calculs, cela correspond à 7,97 kg de CO 2 par passager par 100 km. Au total, en 2011, les émissions de CO 2 attribuables aux opérations aériennes d'air Transat se sont élevées à 1 343 450 tonnes. Émissions de CO 2 liées aux vols d Air Transat (du 1 er novembre au 31 octobre)
Consommation de carburant (l) Émissions totales de CO 2 Émissions de CO (en tonnes métriques) 2 (kg) (par passager par 100 km) 20111 343 450 3,15 litres (7,97 kg) 20101 109 378 3,30 litres (8,35 kg) 20091 139 773 3,28 litres (8,30 kg) 20081 137 629 3,26 litres (8,25 kg) 20071 013 970 3,17 litres (8,02 kg) Les émissions totales de CO 2 sont directement liées au nombre de vols effectués, et notre activité aérienne a crû d année en année, à l exception de 2010. En 2008, la réduction du nombre de sièges à bord des appareils a un impact direct sur la consommation de carburant par passager. En 2011, notre performance s est améliorée à ce chapitre grâce à une plus grande proportion d appareils Airbus A330, plus écoénergétiques, dans la flotte. D autres facteurs peuvent expliquer les variations, notamment le taux de remplissage, la quantité de fret transporté et la longueur des vols. Quantité approximative de CO 2 émise par passager aller-retour Air Transat 2011 Liaison Distance de vol approximative Quantité de CO 2 par passager Aller seulement Voyage complet aller et retour Toronto Athènes 8 112 km 1,293 tonne Montréal Paris 5 519 km 0,880 tonne Vancouver Londres 7 614 km 1,214 tonne Montréal Cancun 2 968 km 0,473 tonne Toronto Cuba 2 289 km 0,365 tonne Toronto Fort Lauderdale 1 958 km 0,312 tonne Air Transat dessert environ 60 destinations dans une trentaine de pays, y compris de nombreuses destinations soleil et de grandes villes européennes pendant toute l'année. En été, aucune compagnie aérienne n'offre autant de liaisons directes entre le Canada et l'europe, soit une soixantaine. Le programme de gestion du carburant d'air Transat Vu comme un modèle du genre, le programme de gestion de carburant d'air Transat se distingue par sa rigueur. La majorité des mesures qu'il comporte sont appliquées par d'autres compagnies aériennes, mais Air Transat se démarque en ayant systématisé et raffiné leur application, grâce entre autres à une collaboration avec les meilleurs experts, un travail d'équipe de tous les instants et une mobilisation à toute épreuve. Les mesures d'économie touchent les opérations aériennes, la préparation des plans de vol, les opérations au sol, l ingénierie et le commissariat. Certaines mesures, en apparence peu spectaculaires, se traduisent néanmoins par des chiffres impressionnants lorsqu'on
transpose les résultats sur une année entière d'opération. Ce qui suit n'est qu'un mince aperçu des composantes du programme d'air Transat. Réduire le poids des appareils La façon la plus simple de réduire la consommation de carburant d'un appareil est d'en diminuer le poids. La physique fait le reste, puisqu'à distance égale, un avion moins lourd va requérir moins de carburant. Par exemple, chez Air Transat, on a opté pour des vestes de sauvetage et des conteneurs à bagages plus légers. Toujours pour réduire le poids, on a ajusté les quantités embarquées d'eau potable et de certains produits de consommation selon les destinations. Une étude statistique a permis d'évaluer avec justesse les quantités nécessaires, tenant compte de la durée du vol et de sa destination, plutôt que de charger inutilement l'avion et d'appliquer des paramètres identiques sur toutes les liaisons. Même en appliquant une marge de sécurité raisonnable, l'économie de poids est substantielle. Les voyageurs peuvent faire leur part Les passagers peuvent facilement faire leur part. On aura compris que voyager plus léger entraîne automatiquement une économie de carburant. Une paire de chaussures de moins, un livre acheté à destination plutôt que chez soi, des formats de bouteille plus petits et quelques millions de voyageurs plus loin, ce sont des tonnes et des tonnes de CO 2 qui ne seront pas émises. Optimisation des plans de vol Pour le commun des mortels, voler du point A au point B suppose d'y aller en ligne droite, à une certaine vitesse et voilà pour le plan de vol! En réalité, la mise au point d'un plan de vol est un exercice très complexe, qui tient compte d'un grand nombre de paramètres. Par exemple, les performances d'un avion et la consommation de carburant varient grandement selon l'altitude (à cause de la densité de l'atmosphère, par exemple, qui change), les vents (des vents arrière améliorent la performance) et la vitesse de l'appareil (elle-même en rapport avec la durée de vol). En outre, il faut tenir compte des contraintes imposées par le contrôle aérien et des règles particulières s'appliquant aux vols transocéaniques. L'optimisation des plans de vol est une des composantes fondamentales du programme de gestion de carburant d'air Transat. Nous avons ainsi fait l'acquisition d'un logiciel permettant de sophistiquer l'exercice en tenant compte d'un nombre plus élevé de paramètres. Certaines données météo, par exemple, sont maintenant mises à jour à une fréquence accrue, permettant d'opter pour un changement d'altitude mineur pour profiter de vents favorables. Air Transat a mis en place un groupe de travail qui, avec ces nouveaux outils, est maintenant en mesure de déterminer avec beaucoup plus de précision le plan de vol optimal, la quantité juste de carburant à embarquer, la vitesse optimale à adopter (une légère diminution de vitesse, allongeant le vol de quelques minutes seulement, peut s'avérer efficace), le tout se traduisant par une économie moyenne d'environ 500 kg de carburant par vol.
Opérations au sol Chaque année, toutes les compagnies aériennes du monde consomment des milliers de tonnes de carburant pour simplement faire circuler leurs avions au sol, entre l'aérogare et la piste de décollage. Cette circulation au sol demande généralement une quinzaine de minutes au décollage et à l atterrissage. Air Transat a donc adopté plusieurs mesures visant à réduire la consommation au moment de circuler au sol, dont au premier chef l'utilisation d'un seul moteur plutôt que deux. Cette mesure a également l'avantage de réduire le bruit. Lors de l'atterrissage, les avions combinent les aérofreins, les inverseurs de poussée et les freins pour décélérer. En règle générale, on a eu tendance à privilégier les inverseurs de poussée pour ménager l'usure des freins, ce qui entraîne une certaine consommation de carburant pour conserver le régime des moteurs. Avec l'arrivée des freins en carbone, qui performent mieux à haute température, Air Transat a formalisé une procédure voulant que les pilotes n'utilisent les inverseurs de poussée qu'à la puissance minimum après l'atterrissage, ce qui diminue à la fois le bruit et la consommation de carburant. Une autre technique mise au point par Air Transat a trait au chargement du fret et des bagages, afin d'optimiser la localisation du centre de gravité de l'appareil. En effet, en s'assurant que le centre de gravité est légèrement déplacé vers l'arrière, plutôt que vers l'avant, on arrive à améliorer la performance de vol de l'avion en modifiant son angle d'attaque, ce qui permet de consommer légèrement moins de carburant. Compte tenu du grand nombre d'heures passées en vol de croisière, une amélioration même infime peut faire une différence considérable. Une fois la technique développée, Air Transat a mis en place un programme de formation du personnel approprié. L'entretien Au chapitre de l'entretien des avions, plusieurs mesures, parfois peu coûteuses, permettent d'économiser du carburant. Par exemple, une simple peinture légèrement écaillée peut affecter l'aérodynamisme de l'avion. Une réparation immédiate fera toute la différence, et Air Transat a donc mis au point des mesures d'inspection accrues à cette fin. De même, on a découvert qu'une fréquence accrue de lavage des moteurs, notamment des pales des soufflantes et des compresseurs des turboréacteurs, peut engendrer des gains substantiels. Il peut s'accumuler sur ce matériel des traces d'hydrocarbures, des saletés et des insectes, et un lavage efficace permettra de consommer moins de carburant pour obtenir une poussée équivalente. En somme, des investissements dans des logiciels et des équipements, mais surtout l'énergie et le professionnalisme de toute une équipe permettent à nos passagers de voler en toute quiétude, sachant que chaque litre de carburant consommé l'est efficacement. Quelle est la position de Transat par rapport aux crédits de carbone pour les voyageurs? Les gaz à effet de serre (GES), et notamment le CO 2, contribuent au changement climatique. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime que
l'aviation est responsable d'environ 2 % des émissions globales de CO 2. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) estime pour sa part, comme elle l a signalé dans la Déclaration de Davos de 2007, que le tourisme dans son ensemble pourrait compter pour 5 % des émissions. Il semble également acquis que les émissions liées au transport aérien, parce qu elles surviennent en altitude, ont un impact supérieur à ce qui correspondrait normalement à leur masse relative de 2 %. Dans le domaine du voyage, il n existe pas vraiment de solutions de rechange au transport aérien en matière de déplacements moyen-courrier et long-courrier. L industrie du tourisme, une des plus importantes au monde, dépend dans une large mesure de celui-ci, et il en est de même pour plus de 200 millions d emplois dans le monde. Pour de nombreux pays, une diminution des arrivées touristiques représenterait d ailleurs une catastrophe économique. Si le tourisme était un pays, ce serait la deuxième économie au monde, derrière celle des États-Unis. Par ailleurs, il faut comprendre que les principales sources de gaz à effet de serre n ont rien à voir avec l industrie du voyage. Ainsi, à elle seule, la déforestation (souvent le résultat d une pression provenant du développement agricole) serait responsable de 24 % des émissions de GES selon la Rainforest Alliance, qui estime d ailleurs que l agriculture demeure le principal ennemi de la biodiversité, avant le réchauffement climatique. La production de combustibles fossiles, sans parler de leur utilisation, est une source d émissions qui pèse très lourd. Et bien sûr, le transport terrestre, et notamment l automobile, représentent une portion gigantesque des gaz à effet de serre. Dans ces domaines, il existe pourtant des alternatives et des mesures de lutte efficaces. De nombreuses entreprises de voyage offrent sur leur site Web la possibilité d acheter des crédits de carbone, permettant en principe au voyageur «d'éliminer» les gaz à effet de serre découlant de son voyage, en investissant dans divers projets. Ce type d instrument peut s avérer efficace si deux conditions principales sont réunies, à savoir : Le projet proposé va effectivement permettre d éliminer des gaz à effet de serre. Ce sera le cas avec des projets qui visent par exemple à remplacer le charbon par le solaire ou l éolien comme source d énergie. À l heure actuelle, on propose souvent des projets de reforestation, qui pour leur part sont loin de faire l unanimité des experts. S il est vrai que la végétation permet d emmagasiner du carbone, les arbres finissent toujours par mourir et le carbone est ainsi libéré de nouveau. En outre, certains exagèrent la portée de ces projets de reforestation en présentant comme immédiats des gains qui demanderont jusqu à 70 ou 80 ans si l arbre survit! La meilleure manière pour un voyageur de s assurer d éliminer du dioxyde carbone est de retenir des projets certifiés «gold standard». Ces projets sont homologués par un groupe d organisations non-gouvernementales et offrent des garanties réelles que des gaz à effet de serre seront effectivement éliminés. Le revendeur de crédits de carbone retenu est crédible. Le marché des crédits de carbone n est pas réglementé. Toutes sortes d organisations s y sont lancées. Certaines sont à but non-lucratif, d autres sont des entreprises recherchant un profit ; certaines décrivent leurs projets dans la plus grande transparence, d autres
non ; certaines font appel à des vérificateurs externes et divulguent le montant des frais d administration qu elles retiennent ; d autres non. À l heure actuelle, certains pays, dans le monde, ont choisi de taxer les passagers des compagnies aériennes au nom de l environnement. C est le cas par exemple du Royaume- Uni, qui impose des frais de 80 et de 40 (selon le type de siège) à chacun de ses visiteurs. Malheureusement, l argent ainsi récupéré n est généralement pas réinvesti dans des programmes environnementaux, mais plutôt versé dans les fonds généraux des gouvernements. C est une situation que nous déplorons, et qui rend éventuellement redondant l achat éventuel de crédits de carbone par le voyageur. À compter de 2012, les compagnies aériennes desservant l Union européenne se verront par ailleurs forcées d acheter des quotas correspondant à leurs émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre du système d échange européen. Ces frais, qui deviendront une dépense d exploitation comme les autres pour les compagnies aériennes, seront ultimement reportés sur la facture du voyageur, ce qui rend alors illogique l achat éventuel de crédits de carbone par ce dernier. Dans ce contexte, Transat estime que la priorité de chacun doit être la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un certain nombre de mesures sont ainsi privilégiées, notamment : Nous avons mis en place, chez Air Transat, un programme de gestion du carburant qui est parmi les plus rigoureux de l industrie. Toujours chez Air Transat, nous sommes particulièrement vigilants pour tout ce qui concerne les fournitures embarquées, puisque la consommation de carburant dépend directement du poids total de l appareil. Nous travaillons à réduire notre consommation d énergie, et ce dans toutes nos installations, et nous encourageons tous nos fournisseurs à faire de même, notamment à destination, où l énergie provient souvent de sources traditionnelles. Nous avons généralisé l usage de papiers recyclés ou certifiés, et tentons d en limiter la consommation, puisqu il s agit d un moyen efficace pour lutter contre la déforestation, elle-même une source importante de gaz à effet de serre. En somme, le dossier des gaz à effet de serre est complexe et chacun peut faire quelque chose pour diminuer sa contribution au réchauffement climatique, au premier chef s assurer que toute consommation d énergie est justifiée. Et les voyageurs qui souhaitent annuler leurs émissions de gaz à effet de serre peuvent le faire auprès d une organisation crédible, mettant de l avant des projets efficaces.