Agence Erasmus+ France / Education & Formation PANORAMA EUROMED La coopération universitaire franco-méditerranéenne à travers les programmes européens
Panorama Euromed La coopération universitaire franco- méditerranéenne à travers les programmes européens «La Méditerranée n est pas la frontière mais le cœur de l Europe» disait il y a quelques mois le président du Conseil italien, Matteo Renzi 1. Dès les années 1990, l Union européenne a mis en place des politiques de coopération avec les pays du sud de la Méditerranée, notamment dans le domaine de l enseignement supérieur. Depuis le «Printemps arabe» en 2011, ces politiques ont été renforcées et accompagnées d un effort financier important. Les établissements français ont su saisir cette opportunité pour développer leurs partenariats méditerranéens en s appuyant sur des relations historiques, linguistiques ou culturelles privilégiées. L Union européenne et les pays du Sud de la Méditerranée : un renforcement constant des relations La coopération euro- méditerranéenne c est : - 28 pays de l Union Européenne - 10 pays du pourtour méditerranéen : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie En 1995, le Processus de Barcelone institutionnalise un partenariat euro- méditerranéen. Ce processus encourage tous les types de coopérations visant à établir un espace commun de «paix, de stabilité et de sécurité». En 2004, la Politique Européenne de Voisinage (PEV) se met en place : elle permet d allouer de nouveaux fonds spécifiques à la zone. Enfin, en 2007, le partenariat Euromed se renforce par la création de l Union pour la Méditerranée (UpM). Ainsi, un réel dialogue entre l Union européenne et les pays du Sud de la Méditerranée se trouve favorisé. Dans le domaine de l enseignement supérieur, deux dispositifs matérialisent ce partenariat. Un premier instrument financier, Tempus, vient dès les années 90 soutenir la modernisation des systèmes d enseignement supérieur. Le second, dans les années 2000, Erasmus Mundus, favorise le développement de la mobilité des étudiants et du personnel universitaire ainsi que la création de masters et doctorats conjoints. En s assurant d un cadre qualitatif, ces projets renforcent le processus de Bologne de part et d autre des rives méditerranéennes. En France, l agence nationale est chargée depuis 2000 d accompagner la mise en œuvre et le suivi des programmes européens Erasmus Mundus et Tempus, intégrés depuis 2014 dans le programme Erasmus+. Cette étude s appuie sur les projets coordonnés par la France issus des derniers volets des programmes Tempus (2008-2013) et Erasmus Mundus (2009-2013). L ensemble des données sont issues de l Agence nationale, de l Agence Exécutive Education, Audiovisuel et Culture, ainsi que de la Commission européenne. 1 Déclaration du 4 Février 2014 à Tunis Panorama Publication réalisée par l Agence Erasmus+ France Septembre 2014
La coopération universitaire franco - méditerranéenne depuis 2008, c est : 30 projets Tempus, 9 projets Erasmus Mundus Un financement de 55 millions d euros La France : un pays investi dans la région à travers les programmes européens Les établissements français sont très présents dans les deux programmes. Les projets euro- méditerranéens qu ils coordonnent promeuvent tout particulièrement les créations de cursus et le rapprochement entre les universités, la société et le monde du travail. Les établissements d enseignement supérieur français sont également investis dans les échanges et l accueil des étudiants méditerranéens, la France étant le premier pays coordonnateur de projets Erasmus Mundus. Aux côtés des établissements d enseignement, un large réseau d acteurs institutionnels français et méditerranéens est mobilisé pour soutenir et développer ces coopérations : postes diplomatiques, bureaux et agences nationales des programmes européens, Agence Universitaire de la Francophonie, notamment. Région Euromed - Tempus en chiffres - depuis 2008 : L impact des coopérations Pour les étudiants Une majorité des projets vise à améliorer l offre de services et de formation pour les étudiants : mise en place de services d orientation, accompagnement à la recherche de stage, professionnalisation des formations, meilleur équipement des laboratoires, aide à l insertion professionnelle Les étudiants sont ainsi les premiers bénéficiaires des résultats dont l apport doit se mesurer bien au- delà des compétences linguistiques.! La région sud- méditerranéenne est la première région d investissement de la France : 64% des projets qu elle coordonne concerne cette région! La France est le pays européen qui coordonne le plus de projets dans la région avec 28% de l ensemble des projets européens. L Espagne est deuxième avec 24%.! Subvention moyenne par projet : 926 000 Pour les enseignants- chercheurs et les personnels administratifs Tout comme les étudiants, le personnel enseignant des deux rives a la possibilité d enseigner à l étranger permettant ainsi les échanges de connaissances et de pratiques. La création de services particuliers dans les établissements tels que des centres de métiers, ou d orientation, encourage également la professionnalisation des personnels administratifs qui se voient ainsi formés sur de nouveaux domaines ou outils. Pour les établissements d enseignement supérieur A travers ces projets, les établissements élargissent et améliorent leur offre de formation : création de nouveaux cursus, développement du e- learning. De nombreux projets accompagnent les établissements dans la structuration des études en trois cycles Licence/Master/Doctorat, la mise en place des crédits ECTS, du supplément au diplôme, ou encore du cadre national de certification (Processus de Bologne). La fourniture d équipements constitue aussi un élément important de ces coopérations qui prévoient souvent l achat de matériel technique pour les cours ou de ressources documentaires.
Parmi les projets pilotés par les établissements français : 46% travaillent sur le rapprochement enseignement supérieur/ société/ monde du travail 37 % ont créé de nouveaux cursus 17 % portent sur la gouvernance des établissements L utilisation des nouvelles technologies et d internet contribue aussi à une meilleure visibilité internationale des établissements. Près de la moitié des partenariats vise à rapprocher l université et le monde du travail, renforçant ainsi la coopération avec les entreprises. Ces relations bénéficient dès lors à l ensemble de la communauté universitaire : étudiants, services administratifs, enseignants, instances de gouvernance. Enfin, 1 projet sur 5 développe des contenus renforçant l efficacité de la gouvernance des universités : mise en œuvre de systèmes d assurance qualité dans les établissements, création d agences externes d évaluation, réforme des instances de décision, etc. La Tunisie, l Algérie ou le Liban ont connu un rythme plus soutenu du fait de leurs relations anciennes avec la France notamment, d autres, qui privilégient un modèle anglo- américain, ont sans doute été plus concernés par d autres cadres. Globalement, les réformes menées dans les pays de la zone ont également eu une influence réelle sur l importance de la coopération. Pour les systèmes d enseignement supérieur 30 % des projets Tempus impliquent directement et activement les ministères de l Enseignement Supérieur des pays concernés. L impact systémique de ces projets est donc considérable puisqu ils permettent de mettre en place, au niveau national, un ensemble de réformes concernant, par exemple, la mise en place d un système d assurance qualité, la création de plateformes multinationales pour l employabilité ou de cadres nationaux communs pour la certification des compétences, etc. Un des impacts notables de ces projets est certainement le renforcement de la coopération régionale via le partenariat euro- méditerranéen. Ainsi dans 70% des projets Tempus pilotés par un établissement français, plusieurs pays de la zone sont impliqués. C est un renforcement appréciable de la coopération «sud- sud». Les limites Diversité d intérêts de la part des Etats membres de l UE les pays ayant un ancrage méditerranéen sont plus enclins à s engager dans des coopérations avec les pays du sud de la Méditerranée (France, Espagne, Italie). D autres pays, comme l Allemagne, la Suède ou la Pologne, se concentrent davantage sur les pays d Asie centrale ou d Europe orientale. Une région très hétérogène et politiquement instable Les écarts de croissance et de développement rendent difficiles les coopérations. Les pays n ont pas nécessairement les mêmes priorités, les mêmes moyens à investir dans l enseignement supérieur. Le climat politique de la zone peut freiner le bon déroulement des projets. Par exemple et sans surprises, un projet a été stoppé par l éclatement du conflit en Syrie. Obtention des visas Malgré des efforts de simplification sur les procédures d obtention de visas, dans l Union européenne et particulièrement en France, celles- ci restent souvent assez longues et complexes. C est parfois un frein à la mobilité étudiante et enseignante.
Plus de 80% des projets coordonnés par la France concernent les pays du Maghreb Des établissements français surtout centrés sur le Maghreb L investissement français reste inégalement réparti sur la zone méditerranéenne : 80 % des partenariats sont noués avec les pays du Maghreb, essentiellement pour des raisons historiques, culturelles et linguistiques. Ces facteurs expliquent la coopération moindre dans le Machrek, exception faite du Liban. Un besoin d élargir le réseau des acteurs Ces projets de coopération, souvent lourds financièrement et administrativement, exigent de la part des établissements une expertise certaine. Pour autant, cela ne devrait pas décourager ou éloigner la participation de nouveaux partenaires. D où la nécessité, pour les acteurs institutionnels impliqués, de poursuivre leurs efforts en matière de promotion et d accompagnement. L objectif est en effet que ces dispositifs financiers puissent bénéficier à l ensemble des établissements de la zone. Conclusion C est d abord par le dialogue et la coopération de peuple à peuple que la cause méditerranéenne trouvera son compte» Rapport du député Michel Vauzelle «La Méditerranée des projets», octobre 2013 Les politiques d éducation européennes menées ces dernières années avec les pays du pourtour méditerranéen ont démontré la nécessité d investir dans ce domaine. Les impacts de ces coopérations ne sont en effet pas seulement pédagogiques, ils contribuent également à des développements économiques et sociétaux. Employabilité, insertion professionnelle, développement des formations, des compétences, mise en place de systèmes d assurance qualité, professionnalisation des personnels, sont autant d enjeux auxquels ces projets répondent. L Euromed est aujourd hui une priorité réaffirmée par l UE. Elle le démontre par son engagement dans de nouveaux dispositifs financiers conséquents. Ainsi le programme Erasmus+ réserve, sur 7 ans, 1.8 milliard au financement des coopérations internationales. La majorité de ces financements sera consacrée aux pays du voisinage européen qui bénéficieront ainsi d opportunités de coopération renforcées. A la suite de la présentation par la Commission européenne en septembre 2014 des nouvelles priorités de la coopération avec le voisinage oriental et méridional pour les années à venir, le Haut Représentant de l Union pour les affaires étrangères a déclaré : «Nous avons des liens solides avec les pays de notre voisinage et un rôle important à jouer pour les aider à relever les défis politiques et économiques auxquels ils doivent faire face. Nous avons à cœur de les accompagner sur la voie de la paix, de la démocratie et du développement socio- économique».
ÉTUDE COMPLÈTE COORDONNÉE PAR FANCHON LEFÈVRE Retrouvez l ensemble des documents sur le site de l Agence : www.2e2f.fr > Erasmus Mundus 2004-2013 : 10 ans de masters et de doctorats conjoints en France > Rétrospective des 20 ans de Tempus Consultez également la plateforme Euro-Med Mobilities : www.euro-med.fr
Crédits : Agence Erasmus+ France / Education & Formation - Septembre 2014