N 10 30/05/2017 Bulletin disponible sur bsv.na.chambagri.fr et sur le site de la DRAAF http://draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr/bsv-nouvelle-aquitaine-2017 Recevez le Bulletin de votre choix GRATUITEMENT en cliquant sur Formulaire d'abonnement au BSV Animateurs filière Zone Poitou-Charentes : Jean-Michel LHOTE ACPEL acpel@orange.fr Pdt primeur île de Ré : Thierry MASSIAS CDA 17 thierry.massias@charentemaritime.chambagri.fr Zone Limousin : Noëllie LEBEAU CDA 23 noellie.lebeau@creuse.cham bagri.fr Zone Aquitaine : Camille MALPEYRE FREDON AQUITAINE c.malpeyre@fredonaquitaine.org Directeur de publication Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale Nouvelle- Aquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 accueil@na.chambagri.fr Supervision DRAAF Service Régional de l'alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention «extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Pomme de terre N 10 du 30/05/2017» Ce qu'il faut retenir Pomme de terre Situation générale : Sur l Ile de Ré, la grande majorité des parcelles a atteint le calibre maximum pour le marché et a été défanée mécaniquement. Dans le sud de la Nouvelle Aquitaine, le stade moyen des cultures non bâchées est la floraison. En Limousin, les cultures se développent avec comme stade «8 ème feuille étalée» pour les plus avancées. Mildiou : D après la modélisation, le risque mildiou est nul pour les secteurs aquitain et limousin. Le risque mildiou se maintient pour les parcelles les plus jeunes pour l Ile de Ré. Alternariose : quelques signalements sur l Ile de Ré et dans le Marmandais. Rhizoctone brun : sur l Ile de Ré, augmentation du taux de tubercules touchés sur la chaîne de tri. Taupins : sur l Ile de Ré, des dégâts sur la plupart des lots avec des taux variables. Doryphores : présence plus ou moins importante sur l ensemble des secteurs. Pucerons : quelques signalements sur l Ile de Ré et en Limousin. 1/5
Situation générale Sur l Ile de Ré, les températures ont été favorables au raccourcissement des cycles. La grande majorité des parcelles a atteint le calibre maximum pour le marché et ont été défanées mécaniquement. Dans de nombreux cas, l allongement de la durée en terre augmente le risque de déchets lié aux altérations des tubercules (piqûres de nématodes, rhizoctone brun, taupins ) déjà en augmentation sur la chaine de tri. Dans le sud Nouvelle Aquitaine, les premiers défanages ont eu lieu pour les cultures bâchées. Dans le Limousin, les pommes de terre évoluent du stade (pour celles implantées mi-mai) : «les tiges se dirigent vers la surface du sol, formation de bractées à l aisselle desquelles se développerons des stolons» (BBCH 08), au stade (pour celles implantées mi-avril) : huitième feuille de la tige principale est étalée (BBCH 18). Mildiou (Phytophtora infestans) Sur l Ile de Ré, la majorité des parcelles ne présente plus de végétation (broyage réalisé) : le mildiou est contenu. Le risque mildiou demeure sur des parcelles «jeunes» en raison de pluies successives (de 10 à 30 mm suivant les secteurs de l île). Petites taches sèches de mildiou à ne pas négliger en situation à risque (Crédit Photo : J. Poulard - UNIRé) Dans le Marmandais quelques taches de mildiou sont signalées, de façon isolée. Mesures à prendre : Les conditions sèches conduisent à des irrigations plus resserrées, mais il est important de favoriser toutes les mesures qui limitent la durée d humectation du feuillage ou l humidité stagnante : éviter les aspersions durant les journées au ciel couvert et sans le moindre vent, contrôler l humidité à l intérieur de la butte et ne pas se fier uniquement à l aspect général, ne pas effectuer des irrigations trop importantes qui favorisent le maintien d eau dans les creux. Modélisation : Pour prendre en compte le risque mildiou, nous vous rappelons qu il faut que la parcelle ait atteint les 30% de levée. Pour le BSV, le modèle MILEOS ne prend pas en compte les différentes opérations (irrigation, traitements ) que vous avez réalisées dans votre parcelle : tenez en compte dans le raisonnement de votre stratégie de protection. Pour le sud de la Nouvelle Aquitaine, le seuil indicatif de risque est nul pour l ensemble des secteurs modélisés. 2/5
Stations Département Potentiel de sporulation (niveau de risque) Sporulation réelle (seuil indicatif de risque) VS VI VR Birac-sur-Trec 47 Nul Non Non - Duras 47 Nul Non Non - Hourtin 33 Nul Non Non - Estibeaux 40 Nul Non Non Non Labouheyre 40 Nul Non Non Non En Limousin, la situation évolue doucement, les conditions ne sont pas encore réunies pour que le seuil indicatif de risque de contamination soit positif. La période de risque a démarré, pour les variétés sensibles et intermédiaires sur les secteurs de Lubersac (19), Objat (19) et Verneuil-sur-Vienne (87) et pour les variétés résistantes sur les secteurs de Lubersac (19) et Objat (19) (5ème génération incubée, 6e et 7e en cours). Attention cependant aux contaminations précoces au printemps : tas de déchets non gérés, jardins, repousses Pour les secteurs de Coussac-Bonneval (87) et Dun-le-Palestel (23) la 3e génération n est pas encore incubée donc le seuil indicatif de risque de contamination est nul pour toutes les variétés. Stations Département Potentiel de sporulation (niveau de risque) Sporulation réelle (seuil indicatif de risque) VS VI VR Lubersac 19 Moyen Non Non Non Objat 19 Nul Non Non Non Verneuil sur Vienne 87 Faible Non Non - Les conditions pluvieuses des semaines passées ont été favorables aux sporulations. Sur cette base, le modèle Miléos annonce un risque pour toutes les variétés pour les 3 secteurs suivis sur l Ile de Ré (Ars en Ré, Le Bois Plage en Ré, Sainte Marie de Ré). Évaluation du risque : attention à la gestion de l irrigation dans les parcelles. Sur des parcelles non broyées, le mildiou reste une problématique à surveiller sur l Ile de Ré. Alternariose Sur l Ile de Ré, depuis quelques semaines des symptômes d alternariose sont observés sur les deux principales variétés (Charlotte et Alcmaria). Les parcelles stressées sont les plus à risque. Dans le Marmandais, de rares cas d alternariose sont signalés. Symptômes d Alternariose sur pomme de terre (Crédit Photo : J. Poulard UNIRé) 3/5
Évaluation du risque : l extension de cette maladie est favorisée par l alternance de périodes sèches et plus humides et par un stress de la culture (accentuation par la présence concomitante de nématodes). Rhizoctone brun (Rhizoctonia solani) Sur l Ile de Ré, sur la chaine de conditionnement de la coopérative on assiste à une augmentation du taux de tri lié au rhizoctone. L ensemble des lots présentent des altérations liées au rhizoctone brun. Le taux de tri est variable d un lot à l autre (de quelques % à 20%). Pour les parcelles concernées les pertes de rendement peuvent être notables car un premier tri est déjà réalisé auparavant sur l arracheuse. Précisions : des perforations de tubercules peuvent être occasionnées par du rhizoctone brun et pas systématiquement par des taupins. Ainsi, il est nécessaire d affiner le diagnostic : / Perforations liées au rhizoctone / Perforations de taupins Différents autres symptômes de Rhizoctonia solani (Crédit Photo : ACPEL) Rhizoctone brun : mesures prophylactiques généralistes : Itinéraire technique Irrigation Enherbement Fertilisation Défanage Après la récolte de pomme de terre Leviers contre le rhizoctone brun Éviter les stress hydriques et les excès d eau : adapter les apports au plus près des besoins sans les fractionner (en cas d utilisation de pivots notamment) Beaucoup d adventices sont hôtes Éviter les excès et les carences Écourter le délai défanage-récolte (ne pas dépasser 3 semaines) Privilégier un défanage mécanique avec arrachage des fanes Après récolte, réaliser régulièrement des travaux superficiels pour éliminer les repousses de pommes de terre et les adventices et implanter la culture suivante sans labour, en continuant à veiller à l'élimination des repousses Évaluation du risque : ce champignon est très présent dans certains sols qui ont accueilli des cultures successives de pomme de terre. La mise en place de rotations longues limite progressivement cette pression. Taupins Sur l Ile de Ré, sur la chaine de conditionnement de la coopérative, presque l ensemble des lots présentent des piqûres et des perforations liées aux larves de taupins. Le pourcentage de tri est aussi très variable d un lot à l autre (d insignifiant à 15%). Doryphores (Leptinotarsa decemlineata) Sur l Ile de Ré, on note une évolution très rapide des populations de cet insecte. Tous les stades sont visibles. Dans le Marmandais et les Landes, les doryphores sont toujours présents (adultes et larves), avec des défoliations. 4/5
En Limousin, observation de quelques adultes sur les parcelles de Saint-Victurnien (87) et Voutezac (19). Adultes et larves de doryphores (Crédit Photo : ACPEL) Évaluation du risque : l observation des différents stades dans différentes situations conduit à un risque important pour des parcelles «jeunes» qui n ont pas atteint le calibre. La gestion de ce bioagresseur dans vos parcelles est à réaliser en fonction du stade des larves (stade cible : «larve de la taille d'un grain de blé»). Pucerons Sur l Ile de Ré, de façon inhabituelle, il est noté la présence de pucerons dans quelques parcelles (fréquence faible cependant). En Limousin, quelques individus sont observés à Verneuil-sur-Vienne (87) (2,5% de folioles porteuses). Évaluation du risque : dans le cadre de production de pomme de terre de consommation, le risque est moindre que pour la production de plants. À surveiller, sur un plus grand nombre de parcelles. Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Pomme de terre sont les suivantes : Les premiers bulletins «pomme de terre primeur» sont rédigés sur la base d'observations réalisées dans le contexte de l île de Ré. Les notations de parcelles fixes sont réalisées par le technicien de la CA17 et sont complétées par des retours de suivis techniques de la coopérative UNIRE. Ce bulletin sera progressivement enrichi avec les notations des autres bassins de production : observations réalisées par les techniciens CDA19, CDA23, CDA87 + FREDON Limousin + Comité Centre et Sud + Midi Agro Consultant, Ortolan, CA47 + FREDON Aquitaine. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'agriculture Aquitaine-Limousin Poitou-Charentes dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire). " Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l Ecologie, avec l appui financier de l Agence Française de la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ". 5/5