Art, architecture et paysages



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Direction de l Architecture et du Patrimoine Délégation au Développement et aux Affaires internationales Délégation aux Arts plastiques Direction générale de l Urbanisme, de l Habitat et de la Construction Art, architecture et paysages Programme interdisciplinaire de recherche Direction de la Nature et des Paysages Institut national d histoire de l art Bilan de l appel à propositions de recherche Sessions 2004 et 2005 Recherche

Direction de l Architecture et du Patrimoine Délégation au Développement et aux Affaires internationales Délégation aux Arts plastiques Direction générale de l Urbanisme, de l Habitat et de la Construction Art, architecture et paysages Programme interdisciplinaire de recherche Direction de la Nature et des Paysages Institut national d histoire de l art Bilan de l appel à propositions de recherche Sessions 2004 et 2005 Recherche

Programme interdisciplinaire de recherche Art, architecture et paysages Partenaires institutionnels du programme : Ministère de la Culture et de la Communication (MCC) : Direction de l Architecture et du Patrimoine Bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère Bureau de la Création architecturale, du Paysage et du Cadre de vie Délégation au Développement et aux Affaires internationales Mission de la Recherche et de la Technologie Délégation aux Arts plastiques Bureau de la Recherche et de l Innovation Mission d Inspection, de Conseil et d Evaluation de l enseignement artistique Ministère des transports, de l Équipement, du Tourisme et de la Mer Direction Générale de l Urbanisme, de l Habitat et de la Construction Plan Urbanisme Construction Architecture Ministère de l Écologie et du Développement durable Direction de la Nature et des Paysages Bureau des Paysages Institut national d histoire de l art Département des Études et de la Recherche Comité de pilotage du programme : Eric Lengereau, chef du bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère (MCC-DAPA) Panos Mantziaras, chargé de mission au bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère (MCC-DAPA) Nicolas Tixier, chargé de mission au bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère (MCC-DAPA) Alice Thomine, chargée de mission à l Institut national d histoire de l art Dominique Aris, adjointe au chef du bureau de la Création architecturale, du paysage et du cadre de vie (MCC-DAPA) Arlette Auduc, chargée de mission paysage au bureau de la Création architecturale, du paysage et du cadre de vie (MCC-DAPA) Claude Rouot, chargée de mission à la mission de la Recherche et de la Technologie (MCC-DDAI) Joëlle Metzger, chargée de mission à la mission de la Recherche et de la Technologie (MCC-DDAI) Christophe Dessaux, chef de la mission de la Recherche et de la Technologie (MCC-DDAI-MRT) Odile Canale, chef du département des Enseignements, de la Recherche et de l Innovation (MCC-DAP) Pascal Guernier, bureau de la Recherche et de l Innovation (MCC-DAP) Colette Garaud, chargée de mission à l inspection de l Enseignement artistique (MCC-DAP) Jean-Claude Conesa, inspecteur principal de l Enseignement artistique (MCC-DAP) Guy Tortosa, inspecteur général de la Création artistique (MCC-DAP) Michelle Sustrac, chargée de mission au Plan urbanisme construction architecture (MTETM-DGUHC) Jean-François Séguin, chef du bureau des Paysages (MEDD-DNP) Coordination scientifique du programme : Éric Lengereau, chef du bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère (MCC-DAPA) Panos Mantziaras, chargé de mission (MCC-DAPA-BRAUP) Nicolas Tixier, chargé de mission (MCC-DAPA-BRAUP) Édith Faucheux, assistante (MCC-DAPA-BRAUP) Préparation, conception et rédaction de l appel d offres : Conçu et élaboré par le bureau de la Recherche architecturale et urbaine et paysagère, l appel à propositions de recherche Art, architecture et paysages a été mis en œuvre à partir d une réflexion collective menée au cours des années 2001 et 2002 par le comité de pilotage du programme. Le texte de la consultation a été rédigé par Hugues Fontenas, architecte et historien de l architecture. Cette action incitative s est appuyée sur une étude commandée par la Direction de l Architecture et du Patrimoine à Martine Bouchier sur les relations entre art, architecture et paysages dans les écoles d architecture comme dans les écoles d art. DIFFUSION Ministère de la Culture et de la Communication Direction de l Architecture et du Patrimoine Bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère 182 rue Saint-Honoré - 75033 Paris Cedex 01 Tél. : 01 40 15 32 50 - Fax : 01 40 15 32 66 Site : www.culture.gouv.fr/culture

Sommaire 5 6 6 7 ATTENDUS ET INTENTIONS DE LA CONSULTATION Contexte de l appel à propositions de recherche Objectifs Problématique générale 9 10 11 12 15 37 38 28 41 BILAN DES SESSIONS 3 ET 4 DU PROGRAMME Rapporteurs et experts Bilan de la consultation 2004 Tableau récapitulatif des propositions reçues en 2004 Fiches résumées des propositions retenues en 2004 Bilan de la consultation 2005 Tableau récapitulatif des propositions reçues en 2005 Propositions retenues et citées en 2005 Fiches résumées des propositions retenues en 2005 65 69 70 73 74 84 87 89 ANNEXE : TEXTE DE L APPEL À PROPOSITIONS DE RECHERCHE Avant-propos et avertissements Introduction Objectifs Problématique générale Orientations thématiques Modalités de la consultation Orientations bibliographiques 90 LISTE DES PARTICIPANTS AUX SESSIONS 2002, 2003, 2004 ET 2005

Attendus et intentions de la consultation 5

Attendus et intentions de la consultation 1 Contexte de l action incitative Le programme interdisciplinaire de recherche Art, architecture et paysages a été initié au sein du ministère de la Culture et de la Communication par la direction de l Architecture et du Patrimoine (DAPA), associée à la délégation aux Arts plastiques (DAP) ainsi qu à la direction de l Administration générale (DAG). Dans le cadre de la politique scientifique qui lui est propre, l Institut national d histoire de l art (INHA) a également participé à cette action incitative dont les trois premières sessions ont été mises en œuvre et évaluées respectivement en 2002, 2003 et 2004. Puis, en 2005, le ministère des Transports, de l Équipement, du Tourisme et de la Mer (PUCA) et le ministère de l Écologie et du Développement durable sont venus encore renforcer le collectif des partenaires du programme. Cette action de recherche incitative s inscrit dans le cadre des orientations nationales affichées par les politiques scientifiques qui font de l interdisciplinarité une priorité. Ainsi fait-elle référence aux travail récent du Conseil économique et social, publié en avril 2002 et intitulé Pluridisciplinarité et synergies : une nécessité pour la recherche. Ce programme de recherche lancé par le ministère de la Culture et de la Communication intègre par ailleurs les objectifs interdisciplinaires des écoles doctorales mises en place sur l ensemble du territoire français de l enseignement supérieur et de la recherche. Sont en jeu avec cette action incitative, les priorités que suggèrent la mise en œuvre de la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat) dans les différents secteurs scientifiques concernés, notamment dans les écoles nationales supérieures d Architecture qui verront se développer à court terme leurs pratiques et productions doctorales. 1/ Cette introduction reprend certains éléments-clés du texte de l appel à propositions de recherche Art, architecture et paysages élaboré par le bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère et figurant en annexe. Dans la logique d un partenariat à renforcer, cette initiative adopte les principes d articulation ayant à rapprocher les politiques sectorielles du ministère de la Culture et de la Communication relevant de la recherche et de la création. Ainsi les orientations retenues pour la mise en œuvre du schéma stratégique de la recherche au ministère de la Culture et de la Communication suggèrent la création, au sein du Conseil ministériel de la recherche, d un groupe de travail transversal sur le thème des relations entre recherche et création artistique. Pour compléter le paysage des questions interdisciplinaires qui sont aujourd hui posées par les politiques scientifiques, il convient enfin de citer les dynamiques de recherche qui sont issues des procédures incitatives du programme interministériel Culture, ville et dynamiques sociales coordonné par la mission de la Recherche et de la Technologie du ministère de la Culture et de la Communication. Objectifs D un point de vue général, les troisièmes et quatrièmes étapes de la consultation mises en œuvre en 2004 et 2005 se donnent pour objectifs principaux la construction de nouveaux objets de recherche et la structuration des dynamiques scientifiques. S adressant prioritairement aux compétences issues des écoles d architecture, des écoles d art, des écoles du paysage et des universités, cette action incitative veut susciter l émergence de projets inédits, rigoureusement structurés et situés à l in- 6

térieur des interfaces problématiques de l art, de l architecture et des paysages (naturels et urbains). Autrement dit, les travaux doivent appréhender des ensembles complexes d analyse au sein desquels le comité de pilotage a souhaité que deux perspectives de recherche soient appréhendées de manière approfondie, pour les troisième et quatrième session, l une correspondant à l orientation thématique Histoire et théorie, l autre à l orientation Application, expérimentations et création. Le partenariat du programme ayant accueilli à partir de 2005 deux acteurs institutionnels supplémentaires, le Plan urbanisme construction et architecture (MTETM- DGUHC) et le bureau des paysages (MEDD-DNP), la quatrième session de l action incitative suggère que les propositions de recherche soient particulièrement attentives aux exigences de l échelle urbaine et aux enjeux actuels du développement durable. Il peut s agir de mettre en place des unités de recherche pouvant officiellement être habilitées et soutenues. Il peut également s agir de réunir les compétences de recherche autour d une thématique précise afin de définir la cohérence et le fonctionnement d un réseau scientifique. Peuvent aussi être exprimés les termes d une initiative exploratoire de mise en commun, de capitalisation ou de valorisation destinée à approfondir, à l occasion d une journée d étude, d un colloque ou d une publication, une problématique particulière inscrite dans le programme. De même, peuvent être envisagées les perspectives d un partenariat ponctuel en vue de mener des actions d expérimentation nécessitant des ressources et matériaux spécifiques, des conditions propices à une mise en espace, ou encore des dispositifs pertinents de valorisation et/ou d exposition. Rappel de la problématique générale de l action incitative Depuis plus d une vingtaine d années, dans les pratiques artistiques comme dans les productions architecturales et l aménagement des territoires, dans les évolutions pédagogiques comme dans les avancées doctrinales, s expriment de nouvelles ouvertures intellectuelles, de nouvelles porosités disciplinaires, de nouvelles mobilités conceptuelles. Les productions elles-mêmes permettent de constater qu au sein d une communauté d intérêts se manifestent des tendances naturelles à l hybridation disciplinaire, au métissage des compétences, au croisement des savoirs et savoir-faire. Ce programme Art, architecture et paysages vise à inciter le développement d une interdisciplinarité scientifique ayant pour objet la réalité des dynamiques intellectuelles transversales qui irriguent les processus de conception, alimentent la démarche de projet et se traduisent dans l espace par une transformation physique de type culturel. Il se positionne aussi à la croisée de configurations intellectuelles et expérimentales. Il s inscrit également dans la fécondité des relations entre pratiques artistiques, conceptions architecturales et transformations paysagères, il engage enfin la communauté scientifique à interroger les perspectives de migrations disciplinaires, à questionner les enjeux intellectuels de l interdisciplinarité, tant du point de vue des politiques artistiques, architecturales et paysagères que du point de vue des stratégies professionnelles qui font de la collaboration entre champs de compétences un vecteur d ouverture et d élargissement des disciplines. 7

Bilan des sessions 3 et 4 du programme (2004-2005) 9

Bilan des sessions 3 et 4 du programme (2004-2005) 10 Membres des jurys pour la sélection des propositions de recherche > Experts sollicités - ATTALI Jean, philosophe, maître-assistant à l ENSA de Paris-Malaquais - AUGOYARD Jean-François, directeur de recherche au CNRS, chercheur au Cresson (centre de recherche sur l espace sonore et l environnement urbain), ENSA Grenoble - BARRE Arlette, chargée de mission à l Inspection de l enseignement artistique (MCC-DAP) - CAUQUELIN Anne, philosophe, professeur émérite des universités - CHARRE Alain, historien d art, professeur à l ENSA de Clermont-Ferrand - COGATO LANZA Elena, architecte, urbaniste, chargée de cours à l école polytechnique fédérale de Lausanne - DENNYS Barbara, directrice de l école supérieure d Art et de Design d Amiens - LAMARCHE-VADEL Gaëtane, philosophe et professeur à l ENSBA de Dijon - MARCEL Odile, philosophe, professeur à l université Lyon III - MAUBANT Jean-Louis, directeur de l institut d Art contemporain de Villeurbanne - NOTTEGHEM Patrice, directeur de l écomusée du Creusot / Montceau les Mines - UYTTENHOVE Peter, historien et critique d architecture et d urbanisme, enseignant à l Université de Gand, Belgique - VAYSSIERE Bruno, architecte, professeur des universités, directeur de la fondation Braillard Architectes > Rapporteurs - MANTZIARAS Panos, chargé de mission (MCC-DAPA) - TIXIER Nicolas, chargé de mission (MCC-DAPA) > Administration - ARIS Dominique, adjointe au chef du bureau de la Création architecturale, du paysage et cadre de vie (MCC-DAPA) - AUDUC Arlette, chargée de mission Paysage au bureau de la Création architecturale, du paysage et du cadre de vie (MCC-DAPA) - CANALE Odile, chef du département des Enseignements, de la Recherche et de l Innovation (MCC-DAP) - CONESA Jean-Claude, inspecteur principal de l Enseignement artistique (MCC-DAP) - DESSAUX Christophe, chef de la mission de la Recherche et de la Technologie (MMC-DDAI) - GARAUD Colette, chargée de mission à l inspection de l Enseignement artistique (MCC-DAP) - GUERNIER Pascal, bureau de la Recherche et de l Innovation (MCC-DAP) - LENGEREAU Eric, chef du bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère (MCC-DAPA) - MANTZIARAS Panos, chargé de mission au bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère (MCC-DAPA) - METZGER Joëlle, chargée de mission à la mission de la Recherche et de la Technologie (MCC-DAG) - ROUOT Claude, chargée de mission de la Recherche et de la Technologie (MCC-DDAI) - SEGUIN Jean-François, chef du bureau des Paysages (MEDD-DNP) - SUSTRAC Michelle, chargée de mission au Plan urbanisme construction architecture (MTETM-DGUHC) - THOMINE Alice, chargée de mission à l Institut national d histoire de l art - TIXIER Nicolas, chargé de mission au bureau de la Recherche architecturale et urbaine et paysagère (MCC-DAPA) - TORTOSA Guy, inspecteur général de la Création artistique (MCC-DAP)

Session 2004 Le troisième appel à propositions de recherche du Programme Art, architecture et paysages a été publié en juin 2004. Le lancement a été suivi le 1 er juillet 2004, de la tenue à la Bibliothèque Nationale de France site (Tolbiac) d un séminaire scientifique réunissant les équipes des 1ère et 2ème sessions. A la date de rendu, le 8 octobre 2004, 28 projets scientifiques avaient été déposés au bureau de la Recherche architecturale, urbaine et paysagère. Le jury s est réuni le 28 octobre 2004 afin d examiner les propositions de recherche présentées par deux rapporteurs. A l issue des travaux effectués par le comité de pilotage et par les experts sollicités, dix projets scientifiques ont été retenus, dont quatre pour financement exploratoire. Les analyses et réflexions menées au cours de la séance de travail ont conduit le comité de pilotage à exprimer un intérêt particulier pour quatre autres projets scientifiques qui ont été cités. Leurs auteurs ont été invités à répondre aux réserves formulées en réajustant, selon les cas, la problématique, les méthodes ou la constitution de l équipe, et à représenter leur projet à la session suivante. 11

Tableau récapitulatif de la session 2004 Titre des propositions Mandataire(s) Décision du jury 1 Le paysage technologique. Théories et pratiques Anolga RODIONOFF Sélectionnée autour du Global Positionning System Andréa URLBERGER et financée Maison des sciences de l homme Paris Nord 2 Les enjeux actuels du rôle de l histoire dans les pratiques architecturales et artistiques (Métamorphoses urbaines et échelles de temporalité) Henri-Pierre JEUDY GAIA, LAIOS (CNRS) 3 Arts + architecture : recherche ou/ni/mais/et/or/car/donc création Martine BOUCHIER ENSA Paris Val-de-Seine 4 Le paysage urbain à l épreuve de l art contemporain Nathalie BLANC, Julie RAMOS LADYSS (CNRS), CIRHAC 5 Penser, transcender le Lieu. L art et les artistes Daniel LE COUEDIC Sélectionnée au secours du déficit symbolique des villes Institut de géoarchitecture et financée reconstruites : l exemple de Brest Université de Bretagne Occidentale à titre exploratoire 6 Des micro-paysages ambigus : les ronds-points Philippe MOUILLON Sélectionnée Laboratoire sculpture urbaine et financée à titre exploratoire 7 L implosion de la commande publique Véronique BIGO ENSA Toulouse, équipe PVP 8 Le pittoresque aux limites du moderne II Les modalités de sa reproductibilité technique Philippe NYS ENSA Paris-La-Villette, équipe AMP 9 Arts-Détournements-Informatique Histoires contemporaines Michèle BENLIAN ENSA Paris-La-Villette, équipe ARIAM 10 Pe(a)nser l espace : un art public contemporain Xavier MALVERTI Aleth PICARD ENSA Bordeaux, équipe GEVR 11 Vers un immeuble durable et aimé? Gilles DESEVEDAVY Sélectionnée Recherche sur un processus de matérialisation ENSA Lyon et financée artistique de la neutralité fonctionnelle en architecture domestique 12 Territoire des signes, la leçon de Marne-la-Vallée Luc BABOULET Sélectionnée ENSA Marne-la-Vallée, équipe OCS et financée 13 Récits-descriptions d un Lieur de lieux (suite 2004) les horizons plissés Alain POTOSKI ENSA Nancy 14 La station-service comme œuvre d art ou comme Georges KNAEBEL Citée support d intervention artistique Henri WACRENIER Comparaison avec les interventions artistiques Institut d Urbanisme de Paris accompagnant la création d un tramway Laboratoire Vie Urbaine (CNRS) 12

Titre des propositions Mandataire(s) Décision du jury 15 Vidéo / architecture : Sophie PAVIOL Sélectionnée l image en mouvement comme processus ENSA Grenoble et financée de projet Laboratoire des métiers de l histoire à titre exploratoire 16 Lumière et projet urbain Sandra FIORI Sélectionnée Initiation d un réseau d enseignement et de recherche ENSA Grenoble, laboratoire CRESSON (CNRS) et financée 17 L intangible Arnaud FRANÇOIS Citée Origine et constitution du paradigme numérique ENSA Normandie dans les arts de l espace 18 Le nœud autoroutier : l espace absorbé Nicole MARCHAND Association le mouvement des choses 19 Recherche historique, théorique et technique pour la Hervé HUITRIC Citée conception d un musée expérimental numérique mobile Université Paris 8 20 Saisir le paysage urbain : du rôle des publications, Frédéric POUSIN Sélectionnée figurations architecturales, des pratiques photographiques LADYSS (CNRS) et financée et cinématographiques dans les décennies 1960-1970 21 Marcher et connaître Hendrik STURM Citée Association NOAR, École supérieure d art de Toulon 22 Palimpsestuous Ithaca : sub-urbanisme et interdisciplinarité Sébastien MAROT ENSA Marne-la-Vallée, équipe OCS 23 Les formes de la transversalité à l œuvre Serge KOVAL Sélectionnée Le cas de la cité scientifique ENSAP Lille et financée à Villeneuve d Ascq à titre exploratoire 24 Projet Glasswave Vincent BAUR OS Design 25 La notion d ambiance à l épreuve Pascal AMPHOUX Sélectionnée du projet. Arts du théâtre, ambiances ENSA Grenoble, laboratoire CRESSON (CNRS) et financée architecturales et contexte urbain La réhabilitation de la salle Bel Air en questions 26 Micro-dispositifs mobiles et interstices urbaines Constantin PETCOU ReDESIGN_studio 27 Sub/Sas 2, Diagnosis Marc ARMENGAUD ENSP Versailles 28 L art de cadrer les paysages Refonder les pratiques architecturales émergentes Richard SCOFFIER ENSA Versailles, LADRHAUS 13

Fiches résumées des propositions retenues en 2004 15

Le paysage technologique Théories et pratiques autour du Global Positionning System Projet de recherche n 1 Responsable scientifique : Andrea URLBERGER, docteur en esthétique, sciences et technologies des arts 38 rue du Cdt Mouchotte 94160 Saint Mandé Tél. : 01 43 98 30 65 Mail : aurlberger@teaser.fr Responsable opérationnel : Anolga RODIONOFF, docteur en Science Politique, maître de conférences en Sciences de l Information et de la Communication, université Paris 8, chercheur au CEMTI, université Paris 8 et responsable scientifique d un groupe de recherche sur les arts, les TICs et les industries de la culture, maison des Sciences de l Homme Paris Nord Maison des Sciences de l Homme Paris Nord 4 rue de la Croix Faron 93210 Saint-Denis La Plaine Tél. : 01 55 93 93 00 Mail : anolgarodionoff@wanadoo.fr Organisme de rattachement : Maison des Sciences de l Homme Paris Nord 4 rue de la Croix Faron 93210 Saint-Denis La Plaine Tél. : 01 55 93 93 00 Membres de l équipe : Françoise AGEZ, agrégée en arts plastiques, enseignante Juliette MARAIS, docteur en électronique, ingénieur de l ISEN, chargée de recherche au laboratoire de recherche LEOST (Laboratoire Électronique, Ondes et Signaux pour les transports), INRETS > Objet de la proposition En permettant de suivre et de guider des parcours, de mesurer des distances ou de construire des ouvrages 1, le Global Positioning System s intègre de plus en plus au paysage contemporain. La question qui se pose aujourd hui est comment cette intégration opère-t-elle? En effet, en dépit de cette propagation, la localisation satellitaire reste une technologie assez nouvelle qui commence seulement depuis quelques années à occuper une place non négligeable, d abord dans des domaines militaires et politiques, puis économiques et artistiques. Pour comprendre quelles conséquences les pratiques GPS pourraient avoir sur le paysage contemporain, il est donc indispensable d élargir le champ de réflexion et de considérer les liens entre technologies et paysage de manière plus globale pour ensuite centrer la réflexion sur cette technologie. Même si les usages autour du GPS sont encore trop récents pour pouvoir vraiment influer en profondeur l aménagement du paysage de plus en plus marqué par les technologies, ils participent déjà à la dislocation de la notion d environnement (P. Sloterdijk) et de la notion de l objet technologique (B. Latour). Capable de produire une approche globale et lointaine comme une vision concentrée et subjective (A. Picon), le GPS fait surtout émerger des représentations qui correspondent aux dynamismes antagonistes du paysage contemporain. 1- ex. le viaduc de Millau 2- Entretien mené dans le cadre de cette recherche, le 7 juillet 2005, ZKM, Karlsruhe, Allemagne. 16

Pour reprendre Peter Weibel 2, le GPS doit être considéré comme un outil tout à fait exceptionnel et innovant qui se situe à l interface entre le paysage réel et les images qui s y juxtaposent. En permettant à l individu de se situer précisément dans le monde, il accède différemment aux représentations qu on peut aussi définir comme paysage mental (réseaux numériques, images, cartes, récits), mais, en même temps, ancre celles-ci plus facilement dans le paysage contemporain. Le GPS agit ainsi comme une articulation essentielle entre le paysage réel, ses représentations et les technologies. > Méthodologie Trois phases ont été distinguées pour conduire cette étude selon que sont examinés les aspects théoriques, techniques et les applications artistiques du GPS. Elles sont envisagées de manière tant diachronique que synchronique puisqu elles renvoient à trois niveaux de travail qui s articulent et se chevauchent. Elles correspondent, enfin, à trois méthodologies différentes qui sont fonction de la nature des corpus étudiés. Masaki Fujihata, Landing Home in Geneva, 2005 Au cours de la première phase, sont analysées les théories qui abordent les interfaces entre technologies des transports, TICs et paysage. Il s agit de voir comment les théoriciens expliquent les rapports qui s établissent entre mobilités réelles, mobilités virtuelles et environnement ; quelles évolutions urbaines et paysagères ils constatent et quels sont les espaces hybrides qui émergent. Certaines théories se recoupant et/ou se complétant, d autres s opposant sur certains points, l objectif de cette première phase est de dresser une cartographie des théories étudiées afin de mieux cerner la notion de paysage technologique et son évolution. Au cours de la seconde phase, il s agit de savoir comment s inscrit le système GPS, qui relie mobilités réelles et flux de données numériques, dans une évolution du paysage et quelles sont les interactions qui émergent entre ce système et le territoire. Le GPS, dans le cadre de cette réflexion sur le paysage technologique, peut être considéré comme une technique exemplaire qui permet la création et la compréhension de ces articulations. Trois traits de ce système sont spécifiquement étudiés : la technique proprement dite distincte des applications qu elle permet et l imaginaire qu il suscite (imaginaire constitué de deux figures opposées : la figure du contrôle ou de la surveillance et celle de la liberté). Au cours de la troisième phase, il s agit de répertorier les usages artistiques du GPS. Comment les artistes explorent le GPS ou encore expliquent et construisent les articulations entre GPS et paysage? In fine, l analyse de ces pratiques artistiques devrait montrer s il existe des relations antagoniques ou non entre théories, usages techniques et usages artistiques du GPS. Elle devrait aussi valider l hypothèse selon laquelle les pratiques artistiques s appuyant sur le GPS représentent une autre possibilité de visualisation du paysage technologique. 17

Penser, transcender le lieu. L art et les artistes au secours du déficit symbolique des villes reconstruites : l exemple de Brest Projet de recherche n 5 Responsable scientifique : Daniel LE COUÉDIC, architecte DPLG et docteur ès lettres et sciences humaines, professeur des universités, directeur de l institut de Géoarchitecture (EA 2219) Institut de Géoarchitecture Université de Bretagne occidentale 6 avenue Le Gorgeu CS 93837 29238 Brest Cedex 3 Tél. : 02 98 01 61 24 Fax : 02 98 01 67 21 Mail : daniel.lecouedic@univ-brest.fr Organisme de rattachement : Institut de Géoarchitecture Université de Bretagne occidentale 6 avenue Le Gorgeu CS 93837 29238 Brest Cedex 3 Tél. : 02 98 01 61 24 Fax : 02 98 01 67 21 Mail : daniel.lecouedic@univ-brest.fr Membres de l équipe : Patrick DIEUDONNÉ, architecte DPLG et docteur de l Université de Bretagne occidentale, maître de conférences à l institut de Géoarchitecture (EA 2219) Carmen POPESCU, docteur de l université de Paris IV - La Sorbonne, historienne et critique d art - Membre associé de l UMR André Chastel Rachel SATTOLO, doctorante à l institut de Géoarchitecture (EA 2219) > Objet de la proposition De récentes études d opinion révèlent que l attachement des Brestois à leur ville s accompagne d un paradoxal dénigrement qui est généralement considéré comme une hostilité au cadre reconstruit au terme de la seconde guerre mondiale, dans lequel ils vivent. Mais les origines de cette ambiguïté sont antérieures à la destruction et renvoient probablement à la confiscation du centre premier de la ville, véritable down town situé de part et d autre de la Penfeld, bref fleuve littoral dont la Marine s arrogea l usage exclusif en 1865. Brest, dès lors, s évertua à se reconstituer en usant des diverses ressources que proposèrent l art urbain et les théories urbanistiques. Ces efforts furent évidemment brisés par la destruction quasi complète de la ville, qui se reconstruisit dans un nouveau contexte : les fortifications furent en effet arasées et les communes adjacentes annexées. La quête d un espace public adéquat s en trouva compliquée, ce qui entraîna un lourd désenchantement en dépit d une forte expansion durant les trente glorieuses. Une nouvelle et audacieuse stratégie fut alors élaborée pour combler ce qu on nomma, en 1983, un déficit symbolique. L idée maîtresse consista à confier un rôle primordial à quelques artistes plasticiens. Se détourner d une fonctionnalité considérée comme fin de toute chose, remiser la technicité et s en remettre à la création artistique, pouvait être regardé comme un aventurisme. On s appuya dès lors sur les recommandations de Hegel, qui 18

avait mis comme condition au recours à l artiste comme médiateur que la forme ne fût pas un simple ornement destiné à agrémenter un enseignement abstrait, mais que le contenu ne fît qu un avec la forme figurée et que cette unité constituât son côté essentiel. À Brest, cette consigne a été comprise comme la nécessité de dire en quoi l œuvre partageait l histoire de la ville autant qu elle la prolongeait. Marta Pan, chargée de sublimer la place principale de la reconstruction et l axe de la ville, excipa d un ru enfoui pour installer un parcours d eau ; Marcel Van Thienen évoqua la mâture et l accastillage de la Royale et Niels Udo aligna des peupliers au sommet d une butte pour offrir un exutoire au vent qui balaie la rade. Mais à ces commandes officielles s ajoutèrent bientôt d autres actions qui recueillirent un meilleur assentiment auprès d une population demeurée jusquelà circonspecte. Dès 1984, Paul Bloas se dirigea vers les espaces en déréliction, décidé à y prêter un nom à l anonyme et à rendre visible ce que les mots sont impuissants à dire. Sur des pans de murs lépreux, il colla des titans de papier, fantômes géants d ouvriers et dockers revenus de l oubli, qui s effilochaient en quelques semaines après avoir distillé un souvenir glauque et bien des interrogations sur l avenir. Quinze ans plus tard, alors que s achevait un ambitieux chantier de restructuration de la place centrale, confié à Bernard Huet, Gwenaëlle Magadur entreprit de ramener des limbes la ville engloutie et d en offrir les mânes à une population qui ne parvenait décidemment pas à en faire son deuil. Elle matérialisa, d une ligne bleue peinte sur le sol, les 2,5 kilomètres des anciennes fortifications. > Méthodologie La recherche s applique à reconstituer cette histoire cahoteuse et à élucider de la façon dont le malaise qui l imprègne fut conceptualisé. Elle s emploie à reconstituer les phases successives qui virent les élus et les techniciens s ouvrir de leurs préoccupations, puis recourir à de nouveaux partenaires : historiens, sociologues, psychiatres même. La part essentielle est cependant centrée sur l intervention effective des artistes : la définition du cadre de leur intervention, la programmation, le choix des intervenants, la nature des discussions afférentes, la validation des propositions. L analyse des divergences d appréciations qui se firent jour dans les milieux de la maîtrise d ouvrage et la réception par la population sont mises à profit pour s interroger sur la légitimité prêtée à l artiste intervenant dans un processus d urbanisme. Les Lacs - Brest Rue de Siam, photo Marta Pan 19

Des micro-paysages ambigus : les ronds-points Projet de recherche n 6 Responsable scientifique : Philippe MOUILLON, maître de conférences associé à l'institut de Génie civil, université Joseph Fourier de Grenoble, plasticien, concepteur d installations urbaines et de réseaux, directeur artistique de Laboratoire Sculpture Urbaine 1261 route de Narbonne 38950 Saint Martin le Vinoux Tél. : 04 76 85 00 82 Mail : philippe.mouillon@lelaboratoire.net Organisme de rattachement : Laboratoire Sculpture Urbaine 1 rue Jean-François Hache 38000 Grenoble Tél. : 04 76 51 32 72 Site : www.lelaboratoire.net Membres de l équipe : Maryvonne ARNAUD, photographe et metteur en scène urbaine, cofondatrice de Laboratoire Sculpture Urbaine à Grenoble Patrick CHAMOISEAU, écrivain, Prix Goncourt 1992 Émilie LAPRAZ, stagiaire, étudiante en architecture Philippe MACARY, diplômé de l'ensa de Grenoble, architecte libéral Bernard MALLET, maître de conférences en sciences du langage et sémiologie à l université Stendhal de Grenoble Bénédicte MOTTE, urbaniste, diplômée de l'institut d'études politiques de Grenoble et de l'institut d'urbanisme de Paris Henry TORGUE, sociologue, diplômé de sciences politiques, docteur en études urbaines et compositeur, chercheur au CRESSON (Centre de Recherche sur l'espace sonore et l'environnement urbain) UMR-CNRS "ambiances architecturales et urbaines", ENSA de Grenoble. > Objet de la proposition Les villes sont nées aux croisements des routes, lieux depuis toujours chargés de symboles et d images. L'aménagement des intersections a connu depuis une quarantaine d'années un développement envahissant des carrefours giratoires entraînant une multiplication d'espaces centraux, auxquels personne n accède, largement ouverts à la vue de tous et sans vocation fonctionnelle prioritaire. Un espace vide a donc été créé en un lieu traditionnellement riche de vie symbolique et de liaisons cosmogoniques. Non aménagé, le terreplein central est considéré comme provisoire, en attente de sa charge imaginaire. Et, souvent il semble qu'une réponse bâtarde, corporatiste ou appauvrie vaille mieux que le vide. L espace central est lieu de mort s il n est pas transformé en sanctuaire par la grâce des images. Or, quels sont les valeurs et les signes que notre société peut/veut sanctuariser? Quelles sont les propositions des artistes pour combler cette béance imaginaire? Un calvaire contemporain ou une croix sont-ils envisageables au centre d un rond point? La publicité peut-elle récupérer cette vitrine? Que signifient certaines réalisations populaires? S'agit-il d'une revanche, de la trace spectaculaire du hiatus existant entre l'esthétique élitaire et le goût commun? Les aménagements ambigus de ces micro-paysages répondent souvent sans le savoir à ces interrogations, donnant autant d'indices tangibles de nos rapports imaginaires au monde. À travers la forte revendication identitaire des formes proposées, l'époque fait signe. 20

Réfléchir sur l espace et la symbolique des ronds points nécessite d'analyser d'une part les productions imaginaires réalisées et, d'autre part, les systèmes d acteurs à l'œuvre : qui investit ces espaces? Qui parle depuis ce lieu et à qui? > Méthodologie Le premier temps du travail s'est concentré sur une phase documentaire permettant de resituer la prise en compte des ronds-points par les diverses analyses du paysage et sur une phase plus théorique destinée à préciser les concepts sur lesquels s appuie cette recherche. Une nomenclature typologique dégage les grands principes de représentation observés : les allégories identitaires, les évocations historiques, les particularismes locaux, les citations de paysage, l emprunt à l univers des mass médias, les compositions plastiques, les réalisations calendaires Le second temps développe une enquête approfondie sur les représentations et les systèmes d'acteurs à Chabeuil (Drôme) La fusée de Tintin Image Émilie Lapraz partir de six situations emblématiques de la région Rhône-Alpes : Chabeuil (Drôme), Saint Égrève et Sassenage (Isère), Saint Jean de Maurienne et La Motte Servolex (Savoie), Annemasse (Haute- Savoie). Pour chacun d'eux, un protocole d enquête a été mis en place aboutissant à un corpus d entretiens avec les acteurs impliqués dans son processus de décision et de réalisation. Une analyse en dégage les lignes de force. Le troisième temps de ce projet concerne l'invitation faite aux artistes à imaginer sur ces mêmes lieux des propositions libres mais situées, développées à différentes échelles paysagères et destinées à offrir d'autres repères, à engager de nouvelles lectures de ces mêmes espaces, de leurs contraintes et de leurs capacités imaginaires. Même si chaque discipline conserve ses propres modalités d'intervention, à chacun des temps de ce parcours méthodologique, nous tentons de mixer la production artistique et la réflexion analytique, l'idée étant de ne pas déléguer aux seuls chercheurs le discours sur l'objet et aux artistes la production isolée des œuvres. Dans l'esprit de l'appel d'offres, la convocation des uns et des autres sur un thème aussi partageable que le rond point doit permettre l'instabilité nécessaire à la création de nouvelles marques et de nouvelles approches qui est également l'un des enjeux méthodologiques de ce travail touchant au paysage urbain ordinaire dans la ligne des travaux du groupe local.contemporain (local.contemporain édite une revue : n 1, Vous êtes ici (2004) - n 2, C'est dimanche! (2005) Éditions Le Bec en l'air). 21

Vers un immeuble durable...et aimé? Recherche sur un processus de matérialisation artistique de la neutralité fonctionnelle en architecture domestique 22 Projet de recherche n 11 Responsable scientifique : Gilles DESEVEDAVY, architecte DPLG Maître assistant à l ENSA de Lyon Attaché au département Développement durable et équitable 28 ter rue Belgrand - 75 020 Paris Mail : deseve@noos.fr gilles.desevedavy@lyon.archi.fr Organisme de rattachement : Département Architecture, Stratégies et Pratiques avancées ENSA de Lyon 3 rue Maurice Andin 69512 Vaux-en-velin Membres de l équipe : Nathalie BLANC, géographe Pascal GONTIER, architecte et enseignant Marie-christine LORIERS, journaliste Lorenza MONDADA, enthnométhodologue Guy GRANIER, opérateur Catherine RANNOU, artiste et enseignante Mais également, Jean François REYNAUD, archéologue, Jacques ALLÉGRET, sociologue, René MICOUT, économiste du bâtiment, Henri-Pierre JEUDY, épistémologue, Dominique GONZALEZ-FOERSTER, artiste, Cyria EMELIANOFF, philosophe de la ville durable, Thierry COSTES, limonadier, Pierre PEILLON de l Union Sociale pour l Habitat, Jean-Paul LACAZE, Ingénieur général honoraire des Ponts et Chaussées et Caroline BOURGEOIS, commissaire d expositions, Anne RACINE du MCC, Luciana RAVANEL, de Ante Prima, Michel MARCOCCIA de l université de technologie de Troyes, Marianne DOURY de la Sorbonne, Pascal MAZOYER, de mésarchitectures et les artistes Michel AUBRY, Claude CLOSKY, Michel FRANÇOIS, Anne FRÉMY, Pierre HUYGHE, Fabrice HYBERT, Véronique JOUMARD, Philippe PARRENO, Xavier VEILHAN, Jacques VIEILLE, Jean-luc WILMOUTH et bien sûr mon ami Ange LECCIA. > Objet de la proposition En tant que sujets, si la ville durable et l immeuble écologique existent, ils se superposent plutôt mal! Les deux volets de l une (environnementaliste et social) ne se retrouvent guère dans l autre, réduit à sa seule dimension écologico-technique, appelée en France HQE, par ailleurs totalement assumée comme uniquement constructive. L immeuble durable reste donc à devoir être inventé. Cette étude fait suite à celle intitulée la neutralité bienveillante soutenue par le DICREAM et remise au ministère en mai 2004 qui servit à la fois à cerner ce sujet, à en légitimer l existence, et également à découvrir les leviers cachés de tels sujets : la démocratie et l amour (on parlera de prolégomènes programmatiques ou d image sociale valorisée). C est suite à ces découvertes ou inflexions, que l étude entamée sous le nom de la neutralité bienveillante se poursuit en devenant vers un immeuble durable et aimé? Un immeuble durable parce que les entretiens ont fait apparaître que les intuitions à l origine de cette étude rejoignent un sujet de problématique plus large et plus établi, celui dit de la ville durable. Un immeuble aimé, par ce que l intuition de confier le renouvellement de l expression à des artistes rejoint un élément indispensable à un éventuel sursaut tel qu exprimé par Jean-Paul Lacaze : dépasser le blocage socioculturel lié au désamour envers la production actuelle (tout un volet de l étude approche la différence épistémologique puis pratique entre architectes et artistes afin de légitimer ce remplacement provisoire).

Le dépassement du dogme fonctionnaliste (la convertibilité fonctionnelle = appropriation + recyclage) liée à la quête d une nouvelle expression de l identité apparaît comme un des aspects importants de cet immeuble durable en devenir. Si cette étude se revendique de la prospective et souhaite ouvrir des pistes nouvelles, ses conclusions doivent se vérifier par un approfondissement passant par l expérimentation réelle, pour ne pas rester de simples vœux pieux. Dans cet esprit, l étude s ouvre aussi bien au monde de la pédagogie qu à celui de la pratique de terrain (outil de débat sur la démocratie habitante, communication ciblée, ouverture vers les opérateurs). > Méthodologie Un médecin de campagne s attaquant au trou de la sécu muni d un ciseau à ongles risquerait fort d essuyer quelques quolibets! Et alors? Ce sont bien les malades du sida, réellement concernés par les applications thérapeutiques et leurs résultats qui ont créé le précédent de la contestation des expertises en place, et révolutionné les méthodes de recherche, en vue de leurs applications. Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir Ce n est donc qu à posteriori, après que j eus revendiqué comme méthode sympathie désir et amour que l on me souffla la différence existant selon M. Callon entre processus hiérarchique et processus négocié utilisant la convocation des experts avec essentiellement un objectif, méthode se trouvant être par ailleurs celle utilisée actuellement par les artistes contemporains dont je me suis inspiré. Par ailleurs, mes activités passées de praticien ainsi que les contacts réels noués dans des sphères bien différentes, ajoutées à mon activité d enseignant réussirent à convaincre certaines personnes (et je les en remercie) à tenter une expérience authentiquement transversale à art, architecture et territoires. L intention finale de cette étude étant de produire un pré-programme susceptible à la fois de servir de cahier des charges à des réalisations exemplaires, et de réussir à convaincre les destinataires et intermédiaires. Ce sera beau quand ce sera fini Photographie couleur 60 x 45 cm - Catherine Rannou 23

Territoires des signes, la leçon de Marne-la-Vallée > Objet de la proposition Projet de recherche n 12 Responsable scientifique : Luc BABOULET, architecte D.P.L.G. maître-assistant à l école nationale supérieure d Architecture de la Ville et des Territoires à Marne-la-Vallée (champ territoire ), responsable scientifique de l équipe de recherche Observatoire de la condition suburbaine (OCS) 163 rue Pelleport - 75020 Paris Tél. : 01 47 97 42 38 Mail : baboulet@club-internet.fr Organisme de rattachement : École nationale supérieure d Architecture de la Ville et des Territoires à Marne-la-Vallée 10-12 avenue Blaise-Pascal 77420 Champs-sur-Marne Equipe de recherche OCS, Guillemette MOREL JOURNEL Tél. : 01 60 95 84 53 Fax : 01 60 95 84 27 Mail : morel-journel@marnelavallee.archi.fr Membres de l équipe : Jean-Philippe ANTOINE, docteur en philosophie, HDR, maître de conférences à l université Jean-Moulin (Lyon 3) et artiste Alain BUBLEX, artiste Pierre CHABARD, architecte D.P.L.G., doctorant, maître-assistant à l école nationale supérieure d Architecture de Marne-la-Vallée (champ histoire et théorie de l architecture et de la ville ), membre de l équipe OCS George DUPIN, artiste photographe Guillemette MOREL JOURNEL, architecte DPLG, doctorante, chercheuse contractuelle du ministère de la Culture et de la Communication, membre de l équipe OCS Catherine de SMET, docteur en histoire de l art, chercheuse et critique, enseignante aux écoles d art de Rennes et d Amiens L Observatoire de la condition suburbaine étant implanté au sein de l école nationale supérieure d architecture de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée, il nous a paru naturel de regarder autour de nous, et plus précisément la dernière phase de développement de la ville nouvelle : le secteur IV, dit aussi Val d Europe. Ce territoire est marqué par les présences pour le moins encombrantes du mégacentre commercial éponyme et du parc d attractions EuroDisney. Autour, les agglomérats d hôtels et de nouveaux villages de tous les styles attestent des pouvoirs de la firme internationale. Nous sommes partis de l hypothèse que la périphérie contemporaine ne se définit plus par la densité quantitative (de bâtiment ou de peuplement) ou qualitative (mixité et diversité sociale ou fonctionnelle) des villes du passé, mais par la densité des signes. Elle retrouve en cela une des caractéristiques de la ville traditionnelle - la prolifération sémiotique - poussée à un degré sans précédent et sous des formes inédites, qui reflètent les rapports qui se sont noués, depuis l après-guerre, entre le savant et le populaire, l art et la consommation de masse : l héritage du Pop art semble ainsi prépondérant dans les nouveaux modes d urbanisation. L historien Karlheinz Stierle a récemment affirmé que la grande ville est l espace sémiotique où aucune matérialité ne reste non sémiotisée. L urbain suburbain serait alors le lieu de la grande densité sémiotique fûtce dans un espace ouvert et lâche, comme Venturi, Scott-Brown et 24

Autour du parc EuroDisney, l'hôtel Mövenpick "Dream Castle" se veut un château comme il n en existe que dans les rêves rien que pour vous. Avec un service digne des grands de ce monde." Photo George Dupin. Izenour l avaient montré en leur temps dans leur étude de Las Vegas. Il n est au demeurant pas anodin que ce soit à un autre théoricien historiquement peu orthodoxe et néanmoins praticien de l architecture, Rem Koolhaas, que ces derniers aient avoué, vingt cinq ans plus tard, que Learning from Las Vegas était en même temps et indissociablement un livre sur une ville, sur le paysage et un manifeste sur l architecture. Par ailleurs, c est autour du signe et en son nom que le livre les rapproche tous trois : L élément essentiel de l architecture, aujourd hui, n est plus l espace [ ] ; l élément essentiel de l architecture, c est l iconographie. > Méthodologie Nous procédons dans un premier temps à un repérage et à classification des manifestations visibles, c està-dire des images et des signes patents. Ces phénomènes reflétant de nouvelles relations (de collaboration ou de conflit) entre les multiples instances qui, par leurs cahiers des charges, déterminent l aménagement du territoire, nous analysons dans un deuxième temps ces différents discours et les rapports qui les lient : en cela, nous tentons de déchiffrer, au sein de l environnement bâti, le jeu des signes latents. Le travail des artistes de l équipe donne lieu à la production d images, documentaires ou interprétatives. Parallèlement à ces dernières, l iconographie qui envahit l espace physique et numérique de Marne-la-Vallée est analysée : panneaux signalétiques, publicités, sites Internet - qu ils soient officiels, relevant de la sphère publique (Syndicat d Agglomération nouvelle (San), EpaMarne, Epa- France, diverses communes ou émanant d entreprises privées (centre commercial Val d Europe, village des marques, Disney, promoteurs) ou privés (nombreux blogs) - documents imprimés commerciaux ou d information. Nous proposons donc une classification des images et des signes caractérisant les modes récents d urbanisation diffuse, dont la prolifération est inversement proportionnelle à la profondeur historique des sites. Notre terrain est très représentatif des nouveaux équilibres entre le public et le privé, qui se manifestent par une présence accrue de signes (l urbain devient une condensation de thèmes). Une généalogie de l épiphanie de l idéologie architecturale et urbanistique postmoderne, notamment dans le monde immobilier, mais aussi de sa postérité théorique, spécialement dans la sphère anglo-saxonne, apporteront le cadrage historique et idéologique de cette nouvelle production de formes et de signes. Des contacts ont été pris avec le centre d art et de curiosité intellectuelle de la Ferme du Buisson, située à Noisiel sur le territoire de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, en vue d organiser une exposition et de produire un guide touristique de ce territoire. 25

Vidéo/Architecture : l image en mouvement comme processus de projet Projet de recherche n 15 Responsable scientifique : Sophie PAVIOL, architecte DPLG Docteur en histoire de l art (EHESS) Maître-assistante associée à l École nationale supérieure d Architecture de Grenoble Chercheur au laboratoire des Métiers de l Histoire de l Architecture Mail : sophie.paviol@wanadoo.fr Organisme de rattachement : Laboratoire des Métiers de l Histoire de l Architecture École nationale supérieure d Architecture de Grenoble 60 avenue de Constantine - BP 2636 38036 Grenoble Cedex 2 Tél. : 04 76 69 83 00 / 04 76 69 83 37 Membres de l équipe : Clotilde SIMOND, docteur en cinéma et audiovisuel, chargée de cours en esthétique à l UFR Cinéma et Audiovisuel, université de Paris III Alena KUBOVA, architecte ingénieur, maître-assistante à l École nationale supérieure d Architecture de Lyon Anne FAURE, architecte, vacataire à l École nationale supérieure d Architecture de Grenoble Ursula KURZ, paysagiste, agence PasoDoble Maria FERENCUHOVA, maître de conférence à la faculté du Cinéma et de la Musique de Bratislava Irena LATEK, architecte, professeur agrégé à la faculté de l Aménagement, université de Montréal > Objet de la proposition L architecture a tout à gagner à puiser dans le savoir cinématographique. Cette recherche propose de prendre au sérieux l appel de Jean Nouvel au cinéma et d expérimenter l image en mouvement comme processus pour projeter les territoires que nous habiterons demain. Cette pratique artistique ne pourrait-elle pas se révéler stratégique pour rencontrer le monde et penser de nouvelles articulations - ou ruptures - entre des entités déjà-là? Ne seraitelle pas à même de jeter un soupçon sur le célèbre partage de Lessing entre les arts de l espace et les arts du temps? Cette expérimentation soulève des questions théoriques afférentes à la conception de l architecture. Il sera tenté de raconter une idée de territoire, sans perdre de vue que le film est l incarnation du projet. Bratislava a été choisie comme terrain d expérimentation ; Bratislava une ville où coexistent des modalités territoriales contrastées. Capitale de la nouvelle République Slovaque, la ville sur le Danube est entrée en 2005 dans l Union européenne. Elle doit s inventer un nouveau destin. 26 La temporalité en action pour transformer les paysages de Bratislava. Vidéo de Clotilde Simond et Sophie Paviol