Jean-Claude Abonneau Recueil de poésies de Jean-Claude Abonneau, derniers poèmes 17 poèmes en prose et en vers libres parfois versifiés 2
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1 Seul Après avoir vécu tant bien que mal une existence assez particulière, où bien des années furent douloureuses, ou d autres furent peut-être trop heureuses, enfin je ne sais si l existence m a gâtée ou bien m a été plus pénible que mon prochain, ce que je sais maintenant c est que le plus dur reste à faire, mon chemin prend une mauvaise tournure derrière le dernier virage que j ai traversé, je ne savais pas qu il y aurait une séparation, un divorce et ensuite une ruine existentielle à laquelle je dois faire face comme un chemin de croix, comme un final d un marathon dont on ne voit pas le bout, dont on ne sait plus si on va pouvoir le terminer, on ne sait plus sans assez de forces pour continuer si on va devoir abandonner et jeter l éponge, j aime toujours mon épouse, mais elle a tourné la page, et cela fait bien mal tel un point de côté que l on doit subir un moment : mais ce qui est le plus dur encore, c est l épuisement soudain que cela a occasionné, «je ne tiens pas debout» comme la chanson actuelle de Christine and the Queens qui fait la une des hits parades des meilleures chansons actuelles. Je suis bien seul maintenant, et à part quelques amis, des garçons de mon âge qui ont survécu à la solitude depuis toujours, mais qui ont cependant bien su s entourer pour ne pas se sentir seuls, moi je demeure dans une effroyable 2 3
solitude sentimentale et morale, mentale et spirituelle : combien de temps vais-je tenir en acceptant de survivre ainsi, sans abandonner et m en aller vers l au delà?, je ne le sais pas, plus rien ne me retient sur la terre, Lamartine dans «le lac «a dit : «un seul être vous manque et tout est dépeuplé», j avais déjà ressenti cet alexandrin dans ma vie, mais aujourd hui il me semble encore plus d actualité et j y suis encore bien plus sensible, Je ne sais si un jour encore des faveurs du Ciel me seront une ultime fois accordées pour trouver à nouveau une âme sœur, mais je ne le crois plus, il est bien tard dans ma vie et désormais la route est libre, mais elle s appelle «La solitude «et je crains le prochain virage qui arrivera bientôt sans doute, derrière lequel je ne sais pas ce qui m attend : «La mort» sans doute, cet «ennemi» comme le disait Baudelaire dans l un de ses poèmes, en effet, je choisirai sans aucun doute de ne pas vieillir tout seul et donc lorsque les rides et les premiers symptômes de la vieillesse apparaîtront, alors je donnerai la main à la mort pour qu elle m entraîne derrière le rideau du Néant ou bien celui de l Enfer, du Paradis ou encore du Purgatoire, mais cela je l ignore, mais pour moi ici-bas maintenant je dis et proclame : «c est icibas l enfer» comme pour bien des gens, comme des milliards de gens sur la planète, alors je ne me plains pas malgré tout de mon sort, et de mes futurs épreuves possiblement fatales : je me dis que je les aurai mérités certainement quelque-part en moi, Baudelaire écrivait dans ses petits poèmes en prose : «Enivrez-vous, enivrez-vous : de vin, de musique ou de poésie, mais enivrez-vous», je ne le suis pas totalement dans cette narration car je ne bois jamais d alcool et cela depuis mon plus 42
jeune âge, mais toutefois il me reste la musique et la poésie, c est la raison pur laquelle j écris ce matin mon premier poème de mes derniers qui seront écrits dans mon existence, et que comme Baudelaire encore dans le poème «l étranger» je dis ce que j aime encore : «J aime les nuages,,, les nuages qui passent,,, là-bas,,, là-bas,,, les merveilleux nuages!» Jean-Claude Abonneau le 15 septembre 2015 Eh! qu aimes-tu donc, extraordinaire étranger? - J aime les nuages les nuages qui passent là-bas làbas les, merveilleux, nuages! Charles Baudelaire Le Spleen de Paris, poème «L étranger» Le poème : l ennemi de Charles Baudelaire dans «Les fleurs du mal» Ma jeunesse ne fut qu un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Voilà que j ai touché l automne des idées, Et qu il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur? Ô douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie, Et l obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie! 2 5
2 Le tunnel Je cours, je m en vais, avec espérance vers l entrée d un grand tunnel, j entre à l intérieur de celui-ci, et je marche, puis je cours, espérant la Lumière promise au bout du tunnel : déjà bien des gens m en ont parlé, pour ceux qui en sont revenus, alors j y crois et j espère encore, je marche longtemps, je cours le plus vite possible, et le noir intense continue de persévérer, mais je suis patient, et je continue ainsi longtemps, très longtemps,,,,, mais la Lumière espérée n apparaît toujours pas, et je commence à ne plus y croire, quand soudain dans la nuit noire de ce tunnel je me butte sur une paroi qui n aboutit nulle part : je suis désespéré, écœuré, et en même temps je n ai plus de forces, je suis très affaibli par cette longue quête qui était emplie d Espoir, mais maintenant le moral m abandonne : je m écroule à terre et je reste le dos accolé à la paroi du tunnel qui remplace la Lumière céleste que j espérais : mais je me meurs maintenant, je n ai plus aucune forces pour retourner vers l autre Lumière, celle qui est terrestre, et que certains ont pris en retour vers la Vie, mais moi je meurs à cet instant et je ne serai ni au Ciel, ni revenu sur terre vivant, je serai un fantôme malheureux de l enfer et de la Mort. Jean-Claude Abonneau le 18 septembre 2015 conseils de lecture : «La vie après la Vie «de Moody docteur de médecine 62