Section des Formations et des diplômes Évaluation des écoles doctorales de l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis octobre 2008
Section des Formations et des diplômes Évaluation des écoles doctorales de l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis octobre 2008
Section des Formations et des diplômes Rapport d évaluation de l'école doctorale n 401 «Sciences sociales» de l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis juillet 2008
Contexte général L école doctorale 401, Sciences sociales, sollicite son renouvellement dans le cadre de la campagne d accréditation de la vague C. Il s agit d une école multidisciplinaire. Elle recouvre la sociologie, l économie, l anthropologie, le droit, les sciences de l éducation, les sciences de la communication, la géographie, la géopolitique et l informatique. La plupart des unités de recherche sont elles-mêmes pluridisciplinaires. École doctorale de site, rattachée exclusivement à Paris VIII, l ED 401 a su développer une bonne complémentarité avec certains laboratoires de Paris XIII, d autant plus que cette dernière université ne compte aucune école doctorale couvrant le champ des sciences sociales. C est cette donnée qui a justifié, en 2007, le rattachement de l EA 3971, EXPERICE, qui travaille en sciences de l éducation, à l ED 401 de Paris VIII, devenant ainsi un laboratoire commun à ces deux universités. L école nourrit également l espoir d accueillir à terme les équipes de sciences sociales de Paris XIII actuellement en «déshérence». Cette complémentarité scientifique devrait être encore renforcée dans le cadre d un PRES Paris-Nord actuellement à l étude et qui s ouvrirait également au CNAM. La collaboration avec la MSH Paris Nord devrait également être accrue au cours du prochain contrat, au sein du nouvel axe «ville» que propose la MSH. Au total, si l on y ajoute des partenariats avec l EHESS et l EPHE que permet d envisager la réalisation prochaine du Campus «Nicolas de Condorcet», l École doctorale 401 entend prendre toute sa place dans la constitution d un futur pôle «Sciences Sociales» fort et attractif au Nord de Paris. En revanche, l adossement recherche de l École est loin d être pleinement satisfaisant. Plusieurs facteurs concourent à cette situation : une évaluation assez moyenne des laboratoires qui composent l école, l hétérogénéité des thématiques de recherche et dans certains cas, la redondance de certaines équipes. Pour l heure, l école compte 12 laboratoires (3 UMR : UMR 7112, CSU ; UMR 7183, GTM ; UMR 75 33, LADYSS et 9 EA : EA 4009, CEME ; EA 3388, CEMTI ; EA 353, CRAG ; EA 1581, Droit et santé ; EA 3971 EXPERICE ; EA Forces du droit, ancienne JE ; EA 3056, GETI ; EA 3391, LED ; EA 3389 ERASME), leur classement se répartit comme suit : 4C, 5B et 3A. A cela devrait s ajouter une EA en création notée B (le LIASD : Laboratoire d informatique avancé de Saint Denis) et une nouvelle UMR (l UMR 8185 ; Espace Nature, Espace Culture, ENEC). Ces laboratoires ont une taille et des effectifs extrêmement disparates (par exemple : 4 doctorants dans l EA 3056 ; 94 dans l EA 1581, soit un rapport de 1 à 23). En outre, par-delà la relative médiocrité scientifique, l un des caractères remarquables de cette configuration est sa grande instabilité. L École doctorale, de création relativement récente, puisqu il s agit de la plus jeune ED de Paris VIII et qu elle n aborde que son second quadriennal, a un périmètre encore évolutif. Elle a ainsi été amenée à «perdre» deux laboratoires lors du dernier quadriennal et en a intégré trois autres (ENEC, EXPERICE et LIASD). Il n est d ailleurs nullement exclu qu elle en accueille de nouveaux, comme les trois laboratoires de sciences sociales de Paris XIII (droit et économie) actuellement sans rattachement à une ED (EA 1629, CERAP ; EA 3970, IRDA ; UMR 7115, CEPN). Cette dernière remarque explique sans doute pour partie la suivante : plusieurs laboratoires de l ED apparaissent quelque peu redondants, en particulier en droit, en sociologie, en sciences de l éducation, en géopolitique. Une recomposition sérieuse est donc à envisager ici. Au demeurant, elle est d autant plus souhaitable que certains des champs abordés au sein de l École sont communs avec l ED Sens (ED 224) comme l info-com. Enfin, paradoxalement, en dépit de ces redondances, on voit assez mal autour de quels axes communs se structure la recherche au sein de l ED. La transdisciplinarité, affirmée, est assez peu visible. A cet égard, la présentation qui en est faite dans le dossier d accréditation est symptomatique : elle ne présente pas des thématiques ou des méthodologies, elle se contente d énumérer des objectifs (interdisciplinarité, comparatisme, dimension internationale). 2
Constats Administration et moyens de l'ed La composition du conseil est conforme aux dispositions de l arrêté du 7 août 2006. Il comprend 26 membres, dont aucun étranger, ni aucun représentant d un grand établissement français à l étranger, ce qui, pour une ED qui affirme sa «dimension internationale» comme axe prioritaire, peut constituer un handicap. Le conseil se réunit 6 fois par an. Depuis 2007, il dispose d un «règlement intérieur» destiné notamment à harmoniser les procédures d attribution des allocations de recherche. Sa direction est assurée conjointement par un anthropologue (également directeur de l EA 4009, Centre d Etude des Mutations en Europe) assisté de deux adjoints, une juriste (directrice de l EA 1581, Droit de la santé) et un sociologue (membre de l UMR 7112, Cultures et sociétés urbaines). Il convient d ores et déjà de souligner que l équipe actuelle n est en responsabilité que depuis un peu moins de 18 mois. L école dispose d un secrétariat administratif à temps plein, ouvert cinq jours sur sept, ainsi que de deux bureaux comme «locaux spécifiques». Elle peut également compter sur les deux bureaux dévolus à la coordination de l ensemble des ED de Paris VIII, auxquels il convient d ajouter deux salles informatiques de 13 et 14 postes, ce qui est loin de suffir pour absorber l ensemble des besoins des doctorants. Au sein de l ED 401, comme dans les autres ED de Paris VIII, la coordination des différentes écoles doctorales joue un rôle particulièrement actif dans la transmission de l information à destination des laboratoires, des enseignants et des étudiants, mais aussi dans l adoption d un calendrier unique, commun à l ensemble des structures doctorales. Elle tend également à une meilleure harmonisation des procédures administratives et pédagogiques. Enfin, s agissant du devenir professionnel des doctorants, cette même coordination constitue une antenne de l Association Bernard Grégory et organise les rencontres du «café de l avenir» une fois par mois. Il s agit de proposer aux étudiants en recherche d emploi de bénéficier d entretiens d environ une heure avec des représentants d entreprises. Enfin, pour sa communication, outre les voies «classiques» de l affichage et du courrier électronique, l ED 401 dispose d un site web clair et régulièrement actualisé qui pourrait sans doute gagner en interactivité. Depuis 2007, elle a également élaboré un précieux annuaire de la recherche qui offre un panorama précis sur l ensemble des laboratoires de l ED, ainsi que sur l ensemble des projets scientifiques et en cours. La dotation financière de l école est assez faible (25 538 euros en 2007-2008), compte tenu du nombre important de doctorants qu elle héberge. Sur cette dotation, la proportion des aides directes affectées aux étudiants (aide à la mobilité, aide à la reprographie ou à la publication des thèses) ne cesse de croître : de 29 % du budget en 2005-2006, elle est passée à 62 % en 2007-2008, ce qui constitue la traduction explicite d une politique volontariste qu il convient d encourager. Bilan quantitatif De 226 en 2003-2004, le nombre de thèses inscrites au sein de l ED est passé à 546 en 2007-2008, soit une progression remarquable de plus 92 %. Même si une part non négligeable de cette augmentation peut être imputée à un effet mécanique induit par l intégration de nouveaux laboratoires au sein de l École, le flux annuel des entrants ne s en situe pas moins à un niveau élevé, avec une moyenne de 143 par an. Comme cela a déjà été souligné dans le présent rapport, ce chiffre recouvre en réalité une grande disparité entre les différentes unités de recherche, l équipe de droit médical «trustant» à elle seule près de 20 % des inscrits en thèse là où d autres laboratoires (EA 3056, UMR 8125, EA LIASD, EA 3391, EA 7533 ) peinent à regrouper chacun entre 1 et 4 % des doctorants de l ED. Quant aux conditions d encadrement des étudiants, elles semblent assez satisfaisantes, avec un total de 89 HDR pour 68 encadrants effectifs, soit une moyenne théorique de huit thèses par directeur de recherche. En tout état de cause, le taux maximum est en principe limité par le conseil scientifique de l université à 30 par HDR, ce qui est déjà beaucoup. 3
Le nombre de thèses soutenues offre un autre indicateur intéressant sur l encadrement des doctorants. Il s élève à une moyenne de 36 thèses soutenues par an, avec une augmentation entre 2003-2004 (20 thèses soutenues) et 2005-2006 (56 thèses soutenues) et un tassement, très vraisemblablement conjoncturel, à 33 thèses soutenues en 2006-2007 (la décision prise par l université de limiter à 6 ans la durée de la thèse ayant précipité des soutenances en 2005-2006 et impacté mécaniquement le taux de l année suivante). Surtout, plus que le chiffre absolu de thèses effectivement soutenues, c est le ratio primo-inscrits/thèses soutenues qui est significatif. Or, ce ratio n est pas bon c est même le plus mauvais pour l ensemble des ED de Paris VIII. De surcroît, ce chiffre est en baisse sur le dernier quadriennal, passant de 48 % en 2004-2005 à 24 % en 2006-2007. Si le taux des abandons n est pas connu et d ailleurs difficile à établir avec certitude, compte tenu des suspensions ou des changements d inscription, cet indicateur paraît du moins traduire une prise en compte peut être insuffisante de la motivation réelle des candidats docteurs. Enfin, la durée moyenne des thèses est d un peu moins de 6 ans. Encadrement et suivi Une charte des thèses existe depuis 1999 au sein de l université de Paris VIII. Elle est systématiquement signée par le doctorant lors de son inscription et contresignée par son directeur de recherche. Le choix des sujets de thèses est largement laissé à l appréciation des équipes de recherche, ainsi d ailleurs que la sélection des doctorants, pour laquelle l école doctorale ne semble jouer qu un rôle des plus minimalistes. A l heure actuelle, il n existe pas de critère d admission en thèse propre à l ensemble de l école, même si les membres de l équipe de direction de l ED souhaitent en promouvoir l adoption dans un délai raisonnable. Les inscriptions dérogatoires, au-delà des 3 ans de thèses révolus, sont possibles sur proposition du directeur de recherche mais ne font pas l objet d une procédure particulière de sélection des dossiers. En tout état de cause, elles ne peuvent aller au-delà de 6 ans (seuil maximum valable pour l ensemble de l université). A l heure actuelle, il n existe aucun critère de soutenance et certains des membres du conseil de l ED s opposent même énergiquement à toute mise en place de critères de cette nature. Néanmoins, l équipe en charge de l ED souhaite faire adopter assez rapidement un système de validations obligatoires comprenant l assistance à des séminaires et la production de travaux de recherche. Ces validations constitueraient un préalable nécessaire à la délivrance de l autorisation de soutenance. Enfin, le suivi des docteurs en est encore au stade de la gestation. Il est mis en œuvre non au niveau de l ED 401, mais dans le cadre plus global de la coordination des ED. Financement des thèses En 2007-2008, l École doctorale fait état de 5 allocations du Ministère de l enseignement supérieur et de la recherche (sur les deux sessions de juin et de septembre), de 2 dotations sur contingent présidentiel et d une allocation du conseil général de Seine Saint-Denis ayant donné lieu à l établissement d un contrat de travail. Au total, avec un flux d entrants de 143 par an, le taux de financement, inférieur à 6 %, est très faible. Pour atténuer un peu la rigueur de cette situation difficile, l École doctorale s efforce actuellement de développer des campagnes d information à destination des directeurs de recherche et des responsables de laboratoires pour les aider à mieux cerner les possibilités de financement existantes et pour attirer leur attention sur les bourses CIFRE. Il n en demeure pas moins que, faute de financements plus conséquents, une telle initiative, pour méritoire qu elle soit, ne pourra avoir qu un effet marginal. La procédure d attribution des allocations est qualifiée de «parallèle à celle des commissions de spécialistes» par le dossier d accréditation de l ED. Elle consiste en une présélection des dossiers puis en une audition des candidats retenus au terme de cette première phase devant le conseil de l école doctorale siégeant en formation restreinte ( donc sans les doctorants et les membres extérieurs). Cette dernière disposition doit être modifiée comme non-conforme à l arrêté de 2006 sur les écoles doctorales. Deux sessions pour l attribution des aides sont prévues : l une fin mai et l autre aux alentours du 15 novembre. Les doctorants candidats aux allocations proposées par la Région Ile de France et aux bourses et prix de chancellerie bénéficient d un soutien particulier. Conformément à ce qui a déjà été relevé à plusieurs reprises, les informations intéressant le financement des thèses sont données directement aux laboratoires et non aux doctorants. En revanche, une fois inscrits en thèse, 4
ceux-ci se déclarent bien informés des aides à la mobilité et à la reproduction de leurs travaux de recherche qui leurs sont proposées dans le cadre de l école doctorale. Formation A l instar des autres écoles du site, l école doctorale 401 s est dotée d un programme de formation assez satisfaisant, qui comprend entre 33 et 42 heures annuelles et qui se décline autour de trois axes majeurs totalisant un ensemble de 180 ECTS sur 3 ans : l assistance aux séminaires du laboratoire de rattachement (27 ECTS), la participation aux formations transversales organisées par l École (séminaire commun comprenant un cycle pluri annuel ; participation aux journées de l ED, organisées par un ou plusieurs laboratoires et donnant parfois lieu à publication : il s en tient deux à quatre par an ; tenue d un colloque commun à toute l ED, comme en 2008, autour du thème de la confiance et du conflit) pour un total de 18 ECTS et enfin la réalisation d activités scientifiques (participation à des colloques, publications, etc.) représentant 9 ECTS, le travail de thèse représentant 126 ECTS répartis sur les trois années théoriques de réalisation du travail doctoral. S agissant de cette formation, deux remarques complémentaires peuvent être formulées. En premier lieu, elle est complétée par des stages thématiques visant à la maîtrise de l outil informatique. Elle pourrait être enrichie par des cours de langues vivantes, dont plusieurs doctorants, rencontrés lors de la visite, ont déploré l absence. Peut-être une mutualisation de ces cours de langues pourrait-elle être envisagée avec d autres écoles, comme l ED 224 (Cognition, langage, interaction) qui en propose déjà à ses doctorants. Seconde remarque, visant le séminaire commun de l école doctorale : dans sa configuration actuelle, il paraît surtout destiné aux nouveaux inscrits, auxquels il propose une présentation, au demeurant assez descriptive, de l école doctorale elle-même et des laboratoires qui la composent, ainsi que de certains outils de la recherche comme les revues. Dans l avenir, il devrait évoluer vers l analyse de thématiques plus directement scientifiques. Ouverture nationale et internationale Depuis 2004, l école doctorale a accueilli 106 doctorants issus d autres universités françaises et 36 d universités étrangères, ce qui traduit une réelle attractivité. En 2008, l école dénombrait 294 doctorants ayant obtenu leur master à Paris VIII. L École compte 64,8 % d étudiants étrangers, ce qui représente un taux considérable à l échelle nationale, mais plus classique dans le contexte de Paris VIII. L école enregistre également 26 cotutelles signées avec 18 pays (environ 5 % des thèses). Une collaboration scientifique a déjà été mise en œuvre avec la nouvelle université bulgare de Sofia, formalisée dans le cadre du colloque de février 2008 sur la «confiance et le conflit». Néanmoins, si le potentiel international existe indéniablement, il paraît difficile de parler, en l état, d une véritable politique internationale maîtrisée et volontariste. Ce sera vraisemblablement l un des grands chantiers du prochain contrat dont l ouverture internationale constitue l un des axes forts annoncés par les responsables de l ED. Enfin, les aides à la mobilité des étudiants sont accordées assez facilement, sur dossier. Deux sessions du conseil de l ED sont prévues à cet effet. Ces aides à la mobilité représentent 38 % du budget total de l ED. Projet Le projet développé par l école vise en premier lieu à permettre une meilleure intégration des différents laboratoires, en faisant émerger de véritables synergies disciplinaires autour de la thématique des mutations du contemporain et dans une perspective nettement comparatiste (comparatisme disciplinaire, comparaison avec d autres pays). Ce projet entend d autre part, s articuler à une forte politique de site, à laquelle la création 5
prochaine du campus Nicolas de Condorcet offre des perspectives de développement tout à fait remarquables, tout particulièrement autour de la thématique de la ville. 6
Conclusion Points forts L école doctorale 401 est très loin d être dépourvue d atouts. Au nombre de ses points forts, elle peut s appuyer sur une identité thématique, assez spécifique, à la fois par rapport aux autres écoles du site et par rapport à l université de Paris XIII, avec laquelle un partenariat scientifique semble très probable, à court ou moyen terme. Le bon niveau scientifique de quelques équipes mérite également d être souligné, ainsi que le nombre d inscrits en thèse et le rayonnement réel de l école. Enfin, le dynamisme et la volonté d organisation de l actuelle équipe dirigeante constituent des atouts non négligeables dans la reconfiguration de qui s impose pour améliorer sensiblement la gouvernance. Points faibles Avant toute chose, une conclusion sur l école doctorale 401 doit tenir compte d un paramètre essentiel : comme cela a été rappelé plus haut, il s agit d une école encore très jeune (la plus jeune de Paris VIII), pour ne pas dire partiellement immature, qui aborde son second quadriennal et qui doit gérer tant bien que mal une situation de croissance «tous azimuts» par absorptions successives d unités de recherche que rien ne prédisposait a priori à travailler ensemble. L école a ainsi dû intégrer, en un temps relativement bref, plusieurs laboratoires aux horizons scientifiques hétérogènes et aux cultures disciplinaires bien marquées dont la cohérence thématique et les pratiques de gouvernance sont loin d être harmonisées. En outre, l entretien réalisé auprès des membres du conseil de l école a permis de prendre la mesure d un certain nombre de différences d appréciation sur le rôle de l école doctorale ainsi que sur la culture de l évaluation qui se met en place au sein des universités françaises. Ces différences d appréciations, peut-être dues à des décalages générationnels ou à des spécificités disciplinaires, rendent la gouvernance de l école particulièrement difficile à mettre en œuvre. Recommandations Beaucoup reste à construire. L école devrait harmoniser nettement les pratiques en son sein (entre unités de recherche qui doivent apprendre à communiquer davantage ; fixer des normes communes d inscription en thèse, par exemple), impulser une véritable politique scientifique d ED, une meilleure transversalité au sein de l ED et de l université. La rotation importante des directeurs de l ED depuis qu elle existe, la culture spécifique de chaque unité de recherche, le poids des habitudes, tout rend la tâche du nouveau directeur de l ED fort délicate. Avec l appui de ses deux adjoints qui semblent tout aussi désireux que lui d avancer dans la bonne direction, d agir enfin pour construire une véritable politique d ED, on peut espérer que l on est au début d un processus positif ; mais on voit bien que le chemin est long et ardu. En pratique, le comité préconise d œuvrer dans le sens d un plus grand affermissement en interne (affermissement des axes disciplinaires de l école, affermissement de la gouvernance de l école tendant à une meilleure articulation avec les laboratoires, affermissement du suivi des docteurs) et d une meilleure ouverture en externe (développement de la politique internationale, signature de conventions de partenariat, augmentation du nombre des cotutelles). 7
Composition du comité de visite Président : Madame Corinne LEVELEUX-TEIXIERA Experts : Monsieur Jean-Claude CONESA Monsieur Amos FERGOMBE Monsieur Michel LAFON Monsieur Franck NEVEU Monsieur François RANGEON Coordinateur AERES : Monsieur William MARX 8
Section des Formations et des diplômes Rapport d évaluation de l'école doctorale n 224 «Cognition, langage, interaction» de l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis juillet 2008
Contexte général L Ecole doctorale 224 («Cognition, Langage, Interaction») est une Ecole doctorale de site, rattachée à un seul établissement, l Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Dans le cadre de la campagne d accréditation de la vague C, elle soumet une demande de reconduction à l identique. L Ecole doctorale 224 est multidisciplinaire. Elle couvre 3 domaines (Mathématiques et leurs Interactions, Sciences de l Homme et Humanités, Sciences et Technologies de l Information et de la Communication) et développe sa formation dans 8 secteurs disciplinaires : Sciences du langage, Sciences cognitives, Neurosciences, Psychologie (sociale et clinique), Informatique, Ergonomie, Mathématiques (appliquées à la cryptologie), Sciences de l Information et de la Communication. Par son positionnement scientifique, l Ecole vise à promouvoir l interface entre les Sciences de l Homme et de la Société et les Sciences exactes et expérimentales. En cela, elle occupe une place originale à Paris 8, mais aussi, plus largement, dans les Universités parisiennes. Ses thématiques s inscrivent dans une des priorités scientifiques de son établissement de rattachement, l épistémologie des sciences humaines et sociales. On note une très bonne adéquation entre les thèmes développés par les laboratoires et les disciplines couvertes par l Ecole. L Ecole 224 compte 7 laboratoires : 1 UMR (UMR 7023 : «Structures formelles du langage») ; 6 EA (EA 349 : «Paragraphe» ; EA 351 : «Laboratoire de psychologie sociale Groupe de recherche sur la parole Communication et pensée» ; EA 2027 : «Equipe de recherche en psychologie clinique» ; EA 2304 : «Centre de recherches Traumatisme, Résilience, Psychothérapies» ; EA 4004 : «Cognition humaine et artificielle» ; EA 4005 : «MAATICAH». L évaluation scientifique de ces laboratoires est dans l ensemble satisfaisante (notamment 1 A+, et 2 A) et il apparaît au terme de l évaluation que l adossement recherche est de très bonne qualité. Cette configuration, qui est celle du dernier quadriennal, est amenée à se modifier dans la perspective d un nouveau contrat en raison de l évolution des laboratoires. L EA 4004 «Cognition humaine et artificielle» change de nom et adopte l acronyme «CHART», par suite de son rapprochement avec une équipe de l EPHE avec laquelle elle demande sa co-accréditation à titre secondaire. L EA 351 fusionne avec l EA 3984 de Paris X Nanterre pour former le «Laboratoire parisien de Psychologie sociale» afin d institutionnaliser un projet de recherche commun. L EA 2304 n a pas demandé son renouvellement dans la vague C en raison d un rapprochement avec une équipe de Paris 5 qui devrait aboutir à une fusion et à une demande de co-accréditation. L EA 2027 change de nom et devient «Laboratoire de Psychopathologie et Neuropsychologie» afin de marquer l évolution de ce laboratoire vers les neurosciences et la neurobiologie. Enfin, l EA 4004 fusionne avec une UMR de Paris 13 pour donner naissance au «LAGA» («Laboratoire Analyse Géométrie et Application»). Ces rapprochements entre certains laboratoires rattachés à des Universités différentes sont présentés par Paris 8 comme résultant d une volonté de développer des relations avec des Universités parisiennes afin de créer un pôle d excellence en Sciences humaines et sociales en Île-de-France. L Ecole doctorale mentionne effectivement dans son dossier de contractualisation le projet de constituer avec l Université Paris 13 un pôle «Cognition, langage, comportement et informatique appliquée». L Ecole 224 affiche ainsi des dynamiques de coopération, notamment dans le cadre d un PRES Paris Île-de-France Nord, ce dont témoignent la création du laboratoire LAGA (qui souligne ainsi la visibilité des mathématiques), ainsi que le partenariat avec avec l Institut Supérieur de Mécanique de Paris (SUPMECA). 2
Constats Administration et moyens de l'ed Le conseil actuel de l Ecole 224 n est pas conforme à l arrêté d août 2006, mais sa mise en conformité est actuellement débattue et sa restructuration, envisagée à court terme. Les directeurs de laboratoires se sont récemment accordés sur la configuration suivante qui sera prochainement soumise au conseil de l Ecole : 8 directeurs et responsables d équipes (2 pour «Paragraphe» et 2 pour «Structures formelles du langage», 1 pour chacune des 4 autres équipes), 1 IATOSS, 3 doctorants, 3 personnalités scientifiques extérieures, 3 représentants des secteurs industriel et socio-économique (Total =18). Cette configuration assure une meilleure représentativité aux deux laboratoires les plus importants en nombre de directeurs de thèses. La direction de l Ecole est actuellement assurée par un directeur, assisté de trois directeurs adjoints, dont la fonction n a pas été clairement établie. A cet égard, il est apparu au cours de l expertise in situ que la gouvernance doit gagner en efficacité et en cohérence au cours des prochaines années. Le conseil se réunit quatre fois par an (pour la réunion pédagogique de bilan de l année précédente et de début d année universitaire, pour la réunion dite «de fonctionnement général», pour la définition des priorités en matière d allocations de recherche, pour la réunion du jury des allocations de recherche début septembre). Un compte rendu (relevé de décisions) est transmis à tous les membres du conseil, doctorants compris. Le comité souhaite souligner le fait que la tradition adoptée par l Ecole de traiter en septembre l ensemble des allocations constitue une disposition à la fois risquée et fort peu réglementaire. Il recommande à l Ecole 224 sur ce point, d en revenir à une pratique plus conforme aux règles préconisées par l Institution. L Ecole dispose d un secrétariat à plein temps, ouvert au public du lundi matin au vendredi midi. Elle dispose également de locaux spécifiques (deux bureaux de 15 m 2, mis à la disposition du secrétariat et des doctorants), ainsi que de locaux communs à l ensemble des Ecoles du site (deux bureaux pour la coordination des Ecoles doctorales et deux salles d informatique, de 13 et 14 postes). A cela s ajoute, au titre de la mutualisation des moyens, une salle de visioconférence destinée notamment à permettre des soutenances avec des enseignants-chercheurs étrangers qui ne peuvent se déplacer. Il convient de préciser que la coordination des Ecoles doctorales joue un rôle crucial dans la formation et l information des doctorants, puisqu elle propose des sessions de formation à la connaissance de l environnement socio-économique, aux débouchés professionnels et aux stratégies de recherche d emploi, ainsi que des ateliers de formation aux outils de bureautique, à la rédaction de CV, à la recherche bibliographique et documentaire en collaboration avec la Bibliothèque de l Université. Elle se charge des campagnes d allocations de recherche et assure la remontée des informations sur le suivi des doctorants. Elle est en outre une antenne de l Association Bernard Grégory. L Ecole doctorale 224 communique en interne par affichage et Intranet. Elle dispose de son propre site Internet, bien configuré et renseigné dans l ensemble, mais dont l actualisation des informations gagnerait à être notablement optimisée pour être véritablement efficace. La dotation annuelle de l Ecole est faible (31 974 euros), comme l indique le pourcentage du budget réservé aux frais de mission des personnels enseignants incluant les jurys de thèses (26,54 %). L Ecole réserve une part importante de son budget (33,63 %) à l aide aux doctorants (soutien à la mobilité, frais de mission). Mais on note que la part dévolue au nouveau chapitre de la thèse et à l aide à la traduction est très faible (respectivement 0,52 % et 0,34 %). Bilan quantitatif L Ecole doctorale compte 230 doctorants (pour l année 2007-2008). En moyenne 24,5 thèses ont été soutenues par an pour la période 2004-2007. Le nombre d enseignants-chercheurs HDR permet un encadrement dans l ensemble très satisfaisant : 9 Maîtres de Conférences HDR, 44 Professeurs, 9 Directeurs de recherche, soit 62 HDR dont 50 encadrants effectifs, ce qui donne un taux d encadrement de thèses par HDR qui est très proche de celui qui est pratiqué en Sciences exactes (3,70). Il convient de noter que le conseil de l Ecole a statué sur un nombre maximal de 2
10 thèses par directeur, alors que le Conseil scientifique de Paris 8 a adopté la limite supérieure de 30 thèses. 15 directeurs bénéficient de la PEDR. La durée moyenne des thèses est de plus de 5 ans (5,39), ce qui est dans la moyenne pour les SHS, eu égard au nombre d étudiants qui exercent une activité salariée. Les doctorants qui sollicitent une prorogation (au-delà de trois ans) doivent fournir un rapport d état d avancement de la recherche. Le Conseil scientifique de Paris 8 a limité le nombre d années d inscription à 6. L expertise n a pas permis de définir avec précision le taux d abandon, toutefois le ratio soutenance/1ères inscriptions, pour l année 2005-2006, était de 60,3 %, soit le plus élevé des quatre Ecoles évaluées sur le site de Paris 8. Encadrement et suivi L étudiant ne peut s inscrire en doctorat que s il signe un document attestant qu il a pris connaissance de la charte des thèses, document contresigné par le directeur de thèse ainsi que par le directeur du laboratoire d accueil. Par ailleurs, l Université Paris 8 a adopté une charte commune à l ensemble des Ecoles doctorales présentes sur son site. Cette charte est systématiquement signée lors de l inscription. Concernant le choix des sujets de thèses, les priorités déclinées par l Ecole (une quinzaine, de la psychopathologie aux mathématiques pour le traitement de l information) restent celles des axes de recherche principaux des différents laboratoires. A cet égard, elles n ont guère de lisibilité à l échelle de l Ecole, qui peine à définir un programme scientifique clair en dépit de la qualité de ses laboratoires. Cela confirme le sentiment éprouvé au cours de l évaluation in situ selon lequel l Ecole 224 fonctionne davantage sur le mode de la juxtaposition que sur celui de la synergie des forces scientifiques, ce qui permet d expliquer pourquoi les doctorants ne trouvent dans cette structure fédérative que peu de réponses aux questions d ordre méthodologique et épistémologique qu ils sont légitimement amenés à se poser. L admission des doctorants en thèse se fait après avis du directeur de laboratoire et du directeur de l Ecole doctorale. Les sujets sont appréciés au regard de leur pertinence avec les axes de recherche des laboratoires. Mais l Ecole ne fournit aucun critère précis, révélant sur ce point une absence de politique générale. Dans certaines disciplines, une mention au Master est requise pour l inscription (en Mathématiques par exemple, il est exigé la mention Bien ou Très bien), d autres disciplines ne stipulent aucune exigence de mention, ainsi en va-t-il de la psychologie, ou des Sciences du langage, c est notamment le cas des secteurs disciplinaires où l application et la pratique sont des données fondamentales de l activité scientifique et de son évaluation. Du côté de la qualité de l encadrement exercé par l Ecole, force est de constater que le dossier soumis, très indigent, n a pas permis aux membres du comité d être suffisamment informés. L évaluation in situ a toutefois fait apparaître, grâce à un échange très riche et très fructueux avec une vingtaine de doctorants, la qualité très satisfaisante des pratiques d encadrement en usage dans les différents laboratoires. Mais on déplore une fois encore, le déficit d informations de l Ecole concernant les critères de soutenance (comme le nombre de publications requis). Si les critères varient considérablement d une discipline à l autre, il entre toutefois dans la mission d une Ecole d orchestrer l information, voire de conduire une réflexion sur les pratiques disciplinaires dans ce domaine et semblet-il plus particulièrement, dans le cas d une Ecole doctorale qui inscrit ses activités dans le cadre de l épistémologie des sciences humaines. Enfin, le comité a pu constater que le suivi des docteurs ne fait pas l objet d une évaluation rigoureuse. Il existe un recensement très imprécis et peu opératoire. Cette question fait partie des missions que l Ecole se donne pour les prochaines années. Financement des thèses Le contingent contractualisé est de 2 allocations par an. Mais, pour l année 2007-2008, l Ecole a disposé de 5 allocations de recherche (4 allocations ordinaires,1 allocation spécifique) à quoi se sont ajoutés 2 allocations doctorales attribuées par le GIP cancéropôle Île-de-France (Conseil régional), 2 bourses CIFRE, ainsi que des contrats de recherche et des financements pour doctorants étrangers. Le taux de financement est tout à fait remarquable pour le secteur SHS, puisque 1/3 des doctorants bénéficient d un financement. C est là le signe de l excellence reconnue 3
des laboratoires de recherche qui constituent la colonne vertébrale de cette Ecole. Sur les 2/3 de doctorants non financés, près de la moitié sont salariés. La procédure d attribution des allocations a fait l objet de nombreuses interrogations de la part des membres du comité. Le dossier soumis semble donner à penser que la sélection est réalisée par le bureau qui assurerait une harmonisation entre les disciplines, procédure non conforme à l arrêté en vigueur. Toutefois, l évaluation in situ a fait apparaître que le conseil se charge de cette sélection après expertise des dossiers. L information due aux étudiants concernant le financement des thèses semble insuffisante, comme l ont fait apparaître les échanges avec les doctorants. Formation L Ecole doctorale 224, à l instar des autres Ecoles du site, s est dotée d un programme de formation doctorale satisfaisant. La formation implique la participation des doctorants à trois types d activité validées à hauteur de 60 ECTS par an, soit 180 ECTS sur les trois ans ainsi réparties: le séminaire du directeur de recherche ou du laboratoire de rattachement = 27 ECTS ; la journée de l école doctorale et les formations transversales = 18 ECTS ; des activités scientifiques participation à l organisation de colloques, journées d études, publications = 9 ECTS. Dans cette configuration, le travail de thèse équivaut à 126 ECTS. Ce qui correspond à un volume horaire compris entre 33 et 42 heures annuelles. La validation des activités et les aménagements éventuels en fonction des situations particulières des doctorants, notamment les doctorants salariés ou à l étranger, sont définis en accord avec le directeur de thèse. L Ecole propose un vaste ensemble de formations transversales destinées à développer la culture scientifique générale : un cours d épistémologie, un cours d anglais scientifique, un cours de FLE pour les étudiants non francophones, un cours d informatique, à quoi s ajoute la journée de l Ecole doctorale, thématique, au programme dense. Ouverture nationale et internationale Sur 230 doctorants, 148 ont obtenu leur Master à Paris 8, 59 dans une autre Université française, 19 dans une Université étrangère, à quoi s ajoutent 4 dossiers passés en commission d équivalence. L Ecole compte 53,6 % de doctorants étrangers, ce qui traduit son incontestable attractivité. 12 thèses se font en cotutelle. L aide accordée à la mobilité des étudiants représente 35 % du budget de l Ecole, ce qui est important, mais elle pourrait être encore augmentée. Si L Ecole semble soucieuse d ouverture internationale, elle ne précise pas pour autant les grands axes de sa politique dans ce domaine. Il semble que la question se limite au fait qu une forte proportion des effectifs de l Ecole soit de nationalité étrangère. Projet L Ecole est clairement engagée dans une politique de développement des relations avec des Universités parisiennes afin de créer un pôle d excellence en Sciences humaines et sociales en Île-de-France, notamment, en partenariat avec Paris 13, un pôle «Cognition, langage, comportement et informatique appliquée». En termes de forces scientifiques, eu égard au haut niveau des laboratoires qui la constituent et à la qualité de sa formation, il y a tout lieu d évaluer positivement ce projet. Toutefois, les axes prioritaires de recherche qu elle retient pour la période 2009-2012 donnent à penser, par leur nombre et leur diversité voire leur hétérogénéité, qu ils résultent davantage d une priorité des laboratoires que d une politique scientifique et pédagogique cohérente à l échelle de l Ecole. A la juxtaposition des entités et des centres d intérêt, il conviendrait de substituer une véritable synergie qui permettrait effectivement à cette Ecole d occuper la place qu elle mérite à Paris. 4
Conclusion Points forts Il faut compter aux premiers rangs des points forts de l Ecole doctorale 224 : La qualité scientifique des laboratoires. Le haut niveau du personnel d encadrement. L actualité et la pertinence des thèmes de recherche. La qualité de la formation. Le dynamisme et l enthousiasme des doctorants qui manifestent un fort désir d implication dans cette structure fédérative. Probablement, faut-il établir une relation de cause à effet entre ces différents points. L Ecole offre ainsi un environnement intellectuellement très stimulant pour les jeunes chercheurs. On notera également : Un taux très appréciable de thèses financées. Un ratio inscrits/soutenances témoignant d un taux d abandon assez faible et une bonne attractivité internationale. Une politique de site constructive et visionnaire. Une possibilité de parcours individualisé pour les doctorants. Une recherche de terrain orientée vers l action plus que vers la spéculation. Une grande disponibilité des directeurs de recherche à l égard des chercheurs en formation. Points faibles Au-delà de ces constats positifs, il faut toutefois observer tout d abord que le dossier soumis au comité n est pas à la hauteur de la richesse de l Ecole, en raison de sa relative indigence informationnelle, et des nombreuses imprécisions qui émaillent les diverses descriptions du fonctionnement de la structure. Fort heureusement, les entretiens ont permis de faire la lumière sur quelques-unes de ces imprécisions. Il conviendrait néanmoins de repenser la présentation d un dossier de contractualisation dans la perspective d une future évaluation, de manière à offrir au comité de visite une information claire, cohérente, détaillée et pertinente. L entretien du comité avec les doctorants a fait ressortir la nécessité d une meilleure concertation entre l Ecole et les étudiants. Ceux-ci ont beaucoup à apporter à la réflexion sur la formation doctorale, à la réflexion épistémologique et méthodologique, à la transdisciplinarité. Il serait tout à fait dommageable à l Ecole que ne soient pas mieux prises en compte cette richesse, cette maturité, cette motivation des jeunes chercheurs qui feront l Université de demain. Les doctorants ressentent la nécessité de construire une véritable Ecole de la formation doctorale dans leur domaine disciplinaire, c est-à-dire une structure fédérative, qui au-delà des laboratoires, et sans aucunement chercher à diminuer leurs prérogatives, soit un vrai creuset de la créativité scientifique. L Ecole se doit de répondre positivement à ce désir. En outre, il est apparu au comité que le pilotage de l Ecole était sur certains aspects importants de la gouvernance relativement hésitant. Les critères d admission en thèse, ou de soutenance de thèse ne sont pas clairement définis. L usage est semble-t-il de laisser libre cours aux pratiques différenciées, ce qui ne laisse que peu de place à l existence d une véritable structure collective développant une politique d ensemble cohérente et homogène. A bien des égards, l Ecole 224 apparaît comme une juxtaposition d entités. Elle doit à présent travailler à développer des synergies, et mettre en place un véritable projet d Ecole. Enfin, pour répondre aux ambitions légitimes qu elle affiche pour les quatre prochaines années, elle doit définir clairement sa politique internationale, et repenser sa communication. 5
Recommandations L Ecole doctorale 224 est une Ecole à très fort potentiel, mais qui est loin d être parvenue à un stade de maturité suffisant. L équipe de direction doit s impliquer d avantage et s appuyer sur des doctorants particulièrement organisés et dynamiques. Elle doit donc assumer plus nettement ses prérogatives et jouer son rôle de manière plus volontariste (à l instar de ce qu elle fait déjà pour augmenter le nombre de financements de thèses). Elle doit mettre en place sans tarder des réunions de concertation avec ses doctorants de manière à les associer pleinement à la construction voire à la refondation de cette structure. Au-delà du dialogue indispensable avec les jeunes chercheurs, l établissement d une gouvernance plus ferme doit se faire autour de plusieurs axes essentiels : la définition de critères communs de sélection des doctorants, l harmonisation des procédures, le respect du cadre réglementaire concernant les périodes de réunion du conseil pour l attribution des allocations de recherche, l élaboration d une véritable politique scientifique, une réévaluation du budget destiné à la mobilité étudiante, le suivi des docteurs, le développement de sa communication et la visibilité de sa politique internationale. Nul doute que si l Ecole consent à s engager dans ces voies elle renforcera considérablement son impact scientifique auprès des autres Universités parisiennes ainsi qu à l étranger. 6
Composition du comité de visite Président : Monsieur Franck NEVEU Experts : Monsieur Jean-Claude CONESA Monsieur Amos FERGOMBE Madame LEVELEUX-TEIXEIRA Corinne Monsieur Michel LAFON Monsieur François RANGEON Coordinateur AERES : Monsieur William MARX 7
Section des Formations et des diplômes Rapport d évaluation de l'école doctorale n 159 «Esthétique, sciences et technologies des arts» de l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis juillet 2008
Contexte général Multidisciplinaire, l ED 159 représente la quasi totalité des disciplines artistiques (arts plastiques, cinéma, musique, théâtre, image numérique, photographie, danse) de l établissement. L Ecole est caractérisée par une bonne adéquation entre les thèmes développés par les laboratoires et les disciplines couvertes par l ED. Elle a su instaurer une véritable synergie avec l UFR Esthétique, Arts et philosophie de Paris 8 qui réunit 5 000 étudiants. Elle réunit 4 équipes d accueil dont une est notée A+, une A, une B et une C (EA 2302 Esthétique, Sciences et Technologies du Cinéma et de l Audiovisuel) : EA 1572 Esthétique, musicologie et créations musicales : 26 thèses soutenues, 64 en cours. EA 1573 Scènes et savoirs : 21 + 3 HDR soutenues, 49 thèses en cours. EA 2302 Esthétique, Sciences et Technologies du Cinéma et de l Audiovisuel : 10 thèses soutenues, 25 en cours. EA 4010 Arts des Images et Art Contemporain : 26 thèses soutenues, 139 en cours. La bonne cohérence affichée par l ED et les domaines couverts n est pas toujours retrouvée dans la répartition des effectifs des doctorants selon les laboratoires. Une équipe (EA 4010) accueille plus de la moitié des doctorants. Cette ED se caractérise par une très forte dynamique de 0ses membres, de nombreuses collaborations et des projets de conventionnement avec des pôles de recherches. Les équipes composant l ED ont su initier des projets de recherches portant sur les relations entre art et technologie numérique, sur le geste artistique (analyse du mouvement chorégraphique, projets ANR sur le théâtre lyrique, recherches sur l improvisation, la composition, la création) enfin, sur les relations entre art et société. Ces recherches s accompagnent d une approche des œuvres contemporaines et des problématiques liées à la création artistique. Plusieurs projets en prise avec le milieu socioprofessionnel ont été initiés : projets au sein du pôle audiovisuel du nord-est parisien, le pôle de compétitivité Cap Digital, notamment, la participation de plusieurs labos au projet HD3D-IIO ; la participation du laboratoire de musique au projet Immerson. L ED est aussi inscrite dans le réseau professionnel et institutionnel régional et collabore avec diverses institutions culturelles, le Conservatoire régional de la Courneuve pour l EA 1572, le Conservatoire National Supérieur (CNSM) en Danse et l école du Centre national de Danse contemporaine d Angers. L Ecole a établi deux autres conventions : entre l EA 4010 Esthétique des nouveaux médias et l Ecole Nationale Supérieure d Arts Décoratifs et entre le Laboratoire d Images Numériques et le Centre des arts d Enghien sur la thématique du spectacle vivant et les nouvelles technologies. Une collaboration a été mise en place en 2007 avec l entreprise taïwanaise Dada Art Research & Development pour des œuvres d Art Public. L Ecole joue un rôle actif au sein de la MSH Paris-Nord au sein de l axe «Industries de la culture et arts». Constats Administration et moyens de l'ed En plus du directeur de l ED, un «coordinateur à plein temps» assure la logistique et le suivi des doctorants. 2
Le conseil, conforme à l arrêté d août 2006, est composé de membres titulaires élus représentant les unités de recherche, de membres extérieurs (professionnels) et de 4 doctorants. La participation du personnel IATOSS n est pas précisée dans le dossier. Les membres extérieurs reflètent bien la variété des orientations de l ED. L ouverture internationale pourrait toutefois être renforcée, par la présence de personnalités qualifiées. Le conseil de l Ecole se réunit au moins 4 fois par an (septembre, novembre, mars, juin). Des sessions supplémentaires sont prévues pour des questions urgentes. Seul le relevé des décisions prises pendant le conseil est transmis aux doctorants. Le conseil de l ED décide de la répartition du budget de l ED, de l attribution des allocations, des aides à la mobilité, des projets, des actions communes aux équipes et des dérogations d inscription. L ED bénéficie d un poste de coordinateur à plein temps et d une coordination générale des ED de l établissement. Sur un plan logistique, l ED dispose de deux bureaux (utilisés par la direction et la coordination de l ED) et de trois autres bureaux sur le site de l INHA. Sur le site de l INHA, l ED a accès, au titre de la mutualisation, aux salles de séminaires et de conférences. Les doctorants ont accès à deux salles informatiques de 13 et 14 postes utilisés par l ensemble des doctorants de l établissement. Rapportée au nombre de doctorants, la dotation annuelle de l ED reste faible : 32 600 : 36,8 % sont alloués au soutien aux projets des unités intégrant les doctorants ; 12,2% sont alloués à l aide à la mobilité des doctorants (et les jurys de thèses pris en charge par les ED) et 20,3% sont alloués aux colloques et séminaires de l ED. La politique de communication est assurée par une présence sur le site internet. Le site présente les activités de l ED, les équipes qui la composent (avec des liens éventuels vers certains sites de laboratoires), la liste des doctorants et des sujets de thèses en cours (disponibles selon plusieurs critères). La liste des séminaires pouvant être suivis par l ensemble des doctorants est également visible sur le site. L ED dispose d une collection d ouvrages «Arts 8» éditée par L Harmattan - dont la vocation est de diffuser les Actes de colloques des équipes d accueil et les travaux de recherche collective : 21 numéros ont été publiés (Les récit et les arts ; Théâtre 1, 2, 3 et 4, Danse et utopie, Les frontières esthétiques de l art, L art au XXème siècle et l utopie, A partir de Jean-François Lyotard, La couleur réfléchie, etc.). Bilan quantitatif L ED comprend 31 DR (PR 22, MC HDR 9), tous encadrent des thèses. 6 bénéficient d une PEDR. Le nombre de doctorants inscrits dans cette ED est de 250. Le nombre de thèses par DR est réglementé par l établissement à 30. Au cours de ces quatre dernières années, le nombre de thèses soutenues est de : 30 en 2003-2004 ; 30 en 2004-2005 ; 35 en 2005-2006 et de 30 en 2006-2007. La durée moyenne des thèses est légèrement inférieure à celle des ED en SHS : 4,65 ans. Rapportée aux équipes de l Ecole, cette durée est de : 5.3 ans pour l EA 1572 ; 4 ans pour l EA 1573 ; 5.3 ans pour l EA 2302 ; 4 ans pour l EA 4010. Le ratio thèses soutenues par rapport aux premières inscriptions était de 53,8% en 2005-2006. Le taux d abandon varie de 8 à 19 %. Aucune précision n est toutefois donnée pour l EA 1572 ; pour l EA 1573 : entre 8 et 10 % ; EA 2302 : 12 % ; EA 4010 : 19 %. L établissement a adopté pour l ensemble des ED une Charte de thèses, document signé par l étudiant, contresigné par le directeur de thèse et par le directeur de l unité de recherche. Encadrement et suivi Toute inscription en thèse nécessite un dossier de pré-inscription comprenant un mémoire de Master, la mention Très Bien au Master, le projet de thèse du candidat et une acceptation écrite du directeur délivrée à la suite d un entretien ou d une entrevue avec l étudiant. La mention Bien est acceptée à titre dérogatoire et après avis du futur directeur. L Ecole a mis en place trois critères d acceptation du sujet de thèse : 3