M1 SDE MEC558 «Hydrologie continentale et ressources en eau» Bloc Hydrologie quantitative Séance 3. Feuille d exercices

Documents pareils
Modélisation couplée des processus de surface et souterrains pour prédire la distribution spatiale de l'évapotranspiration.

Présenté par : Dr Asmae Nouira. Novembre Hanoi Journées Scientifiques Inter-Réseaux AUF

Rotations dans la culture de pomme de terre : bilans humiques et logiciel de calcul

" Gestion des données issues du réseau de mesures limnimétriques des cours d eau non navigables "

1.2. REALISATION DES OPERATIONS DE PRELEVEMENTS ET D ANALYSES

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR AGRICOLE SUJET

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

APPROCHES SIMPLIFIÉES POUR L ÉVALUATION DES PARAMÈTRES DE CONCEPTION POUR LES BASSINS DE FAIBLES DIMENSIONS. Gilles Rivard, ing. M. Sc.

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

La base de données régionale sur les sols. d Alsace. La base de données régionale sur les sols d Alsace

Anne Vanasse, agr., Ph.D. Université Laval. Le chapitre 3. Les rédacteurs

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

Les principaux sols de la plaine et des collines du Bas-Rhin

LES VASES DE LA LOIRE : MODELISATION DE L EFFET DE LA CONSOLIDATION SUR DES INFRASTRUCTURES EXISTANTES

La surveillance appliquée à la gestion des risques géotechniques miniers

STRATEGIES DE CONDUITE DE L IRRIGATION DU MAÏS ET DU SORGHO DANS LES SITUATIONS DE RESSOURCE EN EAU RESTRICTIVE

Etude de diagnostic hydrogéologique du sous sol de Clamart Quartiers Schneider et Centre ville MAI 2013

CREATION DE FORAGE, PUITS, SONDAGE OU OUVRAGE SOUTERRAIN

LA GESTION DES EVENEMENTS PLUVIEUX

UNE MEILLEURE CONNAISSANCE

Pour améliorer la qualité Objectif esthétique pour l eau potable 1 mg/l

Placettes vers de terre. Protocole Fiche «Description spécifique» Fiche «Observations»

Applications of Earth Observation for Disaster Risk Management

MISE EN DÉCHARGE. Une entreprise de Bayer et LANXESS

RESULTATS DE L ESSAI VARIETES D ORGES D HIVER EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE CAMPAGNE

Les techniques alternatives dans la gestion des eaux pluviales. Jean Yves VIAU Directeur Opérationnel

Projet MERINOVA : Les risques météorologiques comme moteurs d innovation environnementale dans la gestion des agro-écosystèmes

Monitoring de surface de sites de stockage de CO 2 SENTINELLE. (Pilote CO2 de TOTAL Lacq-Rousse, France) Réf. : ANR-07-PCO2-007

La modélisation, un outil pour reconstituer (et prédire) climat et végétation

SELLE Masse d'eau AR51

VII Escaliers et rampes

Influence du changement. agronomiques de la vigne

16- Grand lac Shaw Portrait 2006

Guide d entretien. de votre assainissement non collectif

CISSE INF EAU N 13. Edito du vice -président. Dans ce numéro

UNEP /UNESCO /UNCH / ECA

= RÉALISATION DE QUALITÉ DURABLE

LIVRET D AMENAGEMENT. VetAgro Sup, agro campus de Clermont Ferrand

Avant d aller à la recherche d un terrain

INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU

Contexte : Objectif : Expérimentation :

Cours de Structures en béton

RÔLES DE LA MICROSTRUCTURE ET DE LA COMPOSITION MINERALOGIQUE DE SOLS ARGILEUX DU BASSIN DE PARIS SUR LEUR SENSIBILITE AU RETRAIT - GONFLEMENT

CARACTÉRISTIQUES COMMUNES À TOUS LES MODÈLES

10 en agronomie. Domaine. Les engrais minéraux. Livret d autoformation ~ corrigés. technologique et professionnel

Étude d'un appareillage de compactage statique et de mesure de la perméabilité des sols fins argileux

Eîude réalisée dans le cadre des actions de Service Public du BRGM 02PIR115. E. Equilbey, J.F. Vernoux. mars 2002 BRCMIRPB 1576-FR

Le chantier compte 4 étapes :

Journée technique ARRA Gestion quantitative de la ressource en eau

THEME 2. LE SPORT CHAP 1. MESURER LA MATIERE: LA MOLE

Évolution du climat et désertification

UTILISATION DES SÉDIMENTS VALORISÉS : exemple de la plate-forme expérimentale SOLINDUS pour le pré-traitement des produits de dragage

1. IDENTIFICATION ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE 2. DESCRIPTION DE LA MASSE D'EAU SOUTERRAINE CARACTERISTIQUES INTRINSEQUES

Scientific registration n : 35 Symposium n : 27 Presentation : Poster. SAFAIAN Nosrat, SHOKRI Maryam

Composants de menuiserie Escaliers Définition : Escalier : Types d escaliers : Rôle d un escalier :

Monitoring et suivi du comportement des chaussées

Modélisation géostatistique des débits le long des cours d eau.

Modélisation intégrée des écoulements pour la gestion en temps réel d'un bassin versant anthropisé

DAIRYMAN aux Pays-Bas

Révision de la numérotation des règlements

Intérêts de l utilisation conjointe des modèles CERES et AZODYN pour raisonner la modulation de la fertilisation azotée

3. Artefacts permettant la mesure indirecte du débit

TRAITEMENT DES SOLS EN PLACE AUX LIANTS HYDRAULIQUES. Joseph ABDO

Salles de bains PMR *

Cadre légal des CLD. Au Canada le développement socioéconomique relève de la juridiction des provinces

Base de données de l'observatoire de Recherche ORACLE

Biostatistiques Biologie- Vétérinaire FUNDP Eric Depiereux, Benoît DeHertogh, Grégoire Vincke

Surveillance et Detection des Anomalies. Diagnostic d une digue: rappel méthodologique

EPFL TP n 3 Essai oedomètrique. Moncef Radi Sehaqui Hamza - Nguyen Ha-Phong - Ilias Nafaï Weil Florian

Rappels sur les couples oxydantsréducteurs

DEMANDE DE CERTIFICAT D AUTORISATION IMPLANTATION D UNE STRUCTURE DE CONTRÔLE

«Silva Cell Investir dans l infrastructure verte»

CATALOGUE Tarifs UNE MOTORISATION EXTERIEURE POUR L ENSEMBLE DE NOTRE GAMME. BORNES ESCAMOTABLES Accès

Abschlusskonferenz OUI Biomasse / Conférence de clôture OUI Biomasse

Jean-Marc Schaffner Ateliers SCHAFFNER. Laure Delaporte ConstruirAcier. Jérémy Trouart Union des Métalliers

Valérie Roy-Fortin, agr. Bio pour tous! - 6 mars 2015

Principes généraux de la modélisation de la dispersion atmosphérique

La prévention des intoxications dans les silos à fourrage

VITICULTURE 2012 V 12 / PACA 02 STRATEGIE D APPLICATION DU CUIVRE EN VITICULTURE

Comment concevoir son lit biologique

Guide d installation Agrément n

SOL FORTE ÉPAISSEUR INDUSTRIAL FLORIM

Sonde tensiométrique WATERMARK. Construire en préservant les sols Surveiller le chantier à distance Monitor

«Cette initiative. s avère un outil novateur qui mettra à la disposition de l industrie et des municipalités des façons éprouvées d implanter et

Mathématiques et petites voitures

METEOROLOGIE. Aéroclub Besançon La Vèze. Cours MTO - Ivan TORREADRADO 1. F-SO au FL65 over LFQM

1 ère partie : tous CAP sauf hôtellerie et alimentation CHIMIE ETRE CAPABLE DE. PROGRAMME - Atomes : structure, étude de quelques exemples.

Muret Laurentien MC. Classique et Versatile

Règlement type relatif à l abattage d arbres

Une solution parfaitement adaptée

Plan de bassin d adaptation au changement climatique dans le domaine de l eau BASSIN RHÔNE-MÉDITERRANÉE

Polissage des Miroirs d Advanced Virgo : un nouveau défi. Les solutions envisagées

Nouvel immeuble de bureaux pour la C.U.B - Groupe FAYAT

livrets les Lutter contre l érosion des terres Ministère de la Région wallonne Direction générale de l Agriculture

pro-part Ficha técnica Applications recommandées Matériaux Supports

L eau dans les documents d urbanisme. L approche des solutions environnementales de l urbanisme CAUE mai 2011

25/02/2013. Le SIBV de la Seiche. Commission Professionnelle Agricole (CPA) Réunion n 1 22 février 2013 Piré-sur-Seiche

RELEVE D ETAT DU PONT DES GRANDS-CRÊTS. On a procédé une auscultation visuelle entre le 23 et le 29 mars 2007.

L enfouissement des déchets ultimes

PROCÉDURE DE MISE EN FORME DES DONNÉES NÉCESSAIRES À L OUTIL D AIDE À LA GESTION DES MILIEUX LAGUNAIRES EUTROPHISÉS

Transcription:

M1 SDE MEC558 «Hydrologie continentale et ressources en eau» Bloc Hydrologie quantitative Séance 3 Feuille d exercices 4. Water in soils Exercice 4.1 Soil moisture variations at the SIRTA observatory Le SIRTA est le site d observation atmosphérique situé à l Ecole Polytechnique. Il comprend un dispositif de mesure dans la couche limite de surface (T, q à 2m, u à 10m, E et H par eddy-covariance), en surface (précipitations, rayonnement), et dans le sol (humidité du sol à 5 profondeurs : 5, 10, 20, 30 et 50 cm). (a) Les propriétés physiques du sol sur ce site sont les suivantes : - Porosité n de (0.43, 0.41, 0.38, 0.37, 0.40) pour les profondeurs (5, 10, 20, 30, 50) cm - Granulométrie assez uniforme sur le verticale, avec sable : 6%, limon : 71%, argile : 23% Placez cette texture dans le triangle textural de l USDA, trouvez sa classe texturale, comparer la porosité estimée par la texture à la porosité réelle, puis calculez la réserve utile maximum sur une épaisseur de sol de 1m, en utilisant la relation ψ m (θ) = ψ ae (θ/θ s ) -b, ainsi que les valeurs moyennes de ψ ae et b déterminées pour les 12 classes texturales de l USDA par Cosby et al. (1984, Water Resources Research, Vol 20, p682-690). Prendre ψ(wp) = -100m, ψ(fc) = -3.3 m, et utiliser la porosité caracétrisée au SIRTA (n=0.4). Soil Type b n ψ ae log10(ks) Sand 2.79 0.339-0.0692-4.33 Loamy Sand 4.26 0.421-0.0363-4.85 Sandy Loam 4.74 0.434-0.1413-5.28 Silt Loam 5.33 0.476-0.7586-5.55 Silt 5.33 0.476-0.7586-5.55 Loam 5.25 0.439-0.3548-5.47 Sandy Clay Loam 6.77 0.404-0.1349-5.35 Silty Clay Loam 8.72 0.464-0.6166-5.69 Clay Loam 8.17 0.465-0.2630-5.61 Sandy Clay 10.73 0.406-0.0977-5.14 Silty Clay 10.39 0.468-0.3236-5.87 Clay 11.55 0.468-0.0389-6.01 Porosity in v/v, Psi_ae en m, Ks en m/s 1

(b) Que déduisez-vous de la mesure de l humidité du sol (θ en m 3 /m 3 ) aux 5 profondeurs pendant 4 ans? (c) Le modèle de surface «ORCHIDEE» couple la résolution du bilan d énergie (en décrivant les flux turbulents LE et H par la méthode aérodynamique, et la thermique du sol par un modèle diffusif), et celle du bilan d eau (en décrivant la redistribution de l eau dans un sol de 2m à partir de l équation de Richards). Les résultats de ce modèle ont été comparés aux mesures du SIRTA pour différentes conditions limite au fond : drainage gravitaire (REF), drainage gravitaire réduit par un facteur multiplicatif F=0.1, 0.01 et 0 (fond imperméable), saturation imposée sous une profondeur S=2m, 1.3m, 0.5m. Qu en concluezvous? 2

Exercice 4.2 Impact de l irrigation sur les bilans d eau On imagine développer l irrigation dans le bassin de la Seine afin d y implanter des cultures sensibles au stress hydrique. L objectif de l irrigation sera d augmenter l humidité de sol, par la quantité ETM-P quand elle est négative. (a) Quelle sera la période d irrigation? et quelle quantité d eau devra être apportée (en mm) (b) Est-ce possible d irriguer tout le bassin de la sorte en prélevant dans les cours d eau? En supposant qu on puisse apporter la quantité d eau décidée (prélèvement en nappe, adduction depuis d autres bassins versants), pourra-t-elle toute servir à augmenter l ETR (donc la production agronomique)? (c) En supposant que le besoin en irrigation est uniforme dans le bassin, quelle serait la quantité d eau à prélever dans les cours d eau (en mm) pour irriguer 10% du bassin? Quelle conséquence sur le débit d étiage (bas débits)? J F M A M J J A S O N D Year P (mm/mois) 62 45 56 53 63 61 55 38 70 71 61 75 710 ETM (mm/mois) 8 14 33 54 74 84 94 80 53 26 11 9 540 Q (mm/mois) 31 31 29 25 17 11 9 8 8 12 15 24 220 Exercice 4.3 Zones humides et élimination des nitrates Le site expérimental de Droupt Saint Basle (Aube) se situe en bordure d un rû qui coule parallèlement à la Seine dans la plaine alluviale de cette dernière, 50 km en aval de Troyes. C est une zone humide riveraine (entre versant et cours d eau), avec une nappe qui fluctue à moins de 2 m sous la surface du sol en proximité du rû. Les zones humides riveraines sont normalement capables de réduire la concentration en nitrates dans les eaux provenant du drainage des versants agricoles et polluant les cours d eau, via 3 processus : localement par dilution (eau de pluie, inondations) ; par assimilation par les plantes ; et par dénitrification. Lors de cette réaction bactérienne, les ions NO3- sont réduits (forme finale N2), ce qui permet d oxyder la matière 3

organique (respiration) en absence d oxygène. La dénitrification n est donc possible qu en conditions hypoxiques (concentrations d O2 dissous inférieurs à 2mg/l), en présence de matière organique et de nitrate. Le site expérimental consiste en 1 série de 4 piézomètres (Figure ci-dessous), qui suivent la ligne de plus grande pente entre les coteaux crayeux et le rû. Ces piézomètres et la rivière ont fait l objet d un suivi in situ (niveau piézométrique, T, concentration en O2), et de prélèvements analysés en laboratoire (nitrates, Cl-, matière organique, potentiel redox, etc.) à une fréquence hebdomadaire pendant plus d un an. Les résultats les plus importants sont synthétisés dans les graphiques en page suivante (LoN=été+automne, HiN=hiver+printemps). (a) Dans quels piézomètres peut penser qu il y a dénitrification? quelles informations manquent pour en être sûr? (b) Qu est-ce qui peut expliquer l hypoxie associée? 4

5