C est entre le XIX ème et le XX ème siècle que le visage de la ville de Landivisiau connaît ses plus grands bouleversements. Durant une cinquantaine d années, la ville entreprend pour des raisons de salubrité publique mais aussi d expansion économique, de modifier son paysage urbain. Ainsi, la période charnière du XIX/XX ème siècle voit : Le transfert du cimetière situé en centre ville autour de l église vers son emplacement actuel route de Saint Pol. Le transfert pierre par pierre de la chapelle Sainte Anne du centre ville vers le nouveau cimetière. La reconstruction de l église paroissiale. La reconstruction des halles en 1820 puis en 1954 La création d un champ de foire.
LE TRANSFERT DU CIMETIERE ET DE LA CHAPELLE SAINTE ANNE, LA RECONSTRUCTION DE L EGLISE. Autrefois le centre ville de Landivisiau n offrait pas la physionomie qu on lui connaît à l heure actuelle. L église paroissiale était le centre d un ensemble appelé enclos, comme on peut encore en voir à Lampaul ou à Guimiliau. Le cadastre de 1830, exposé ici, révèle la disposition initiale du lieu de culte : une église entourée d un cimetière lui même ceinturé par un mur séparant symboliquement l espace sacré de l espace profane. Enfin, un ossuaire accolé au mur d enceinte terminait cette disposition typique de l enclos paroissial. Des voyages pittoresques réalisés au cours du XXème siècle contiennent des lithographies d époque et permettent ainsi de se faire une image de cet ensemble paroissial aujourd hui disparu. POURQUOI L ENCLOS PAROISSIAL A T IL DISPARU? Comme dans la plupart des anciens centres villes, à Landivisiau, le cimetière était attenant à l église.
Mais en 1827, pour des questions de salubrité publique et d agrandissement du centre-ville, le Conseil Municipal décide de déplacer le cimetière. En effet, le fossoyeur se plaint : «de devoir percer des cadavres qui ne sont point entièrement consommés» Le choix du Conseil se porte et s arrête sur un terrain en périphérie de la ville.(son emplacement actuel) Cette décision est très controversée parmi la population et les ecclésiastiques locaux, mais malgré la contestation la décision reste ferme et irrévocable : le cimetière est déplacé en Une question se pose alors : que va devenir la chapelle Sainte Anne? Elle fait partie intégrante du cimetière en tant qu ossuaire. Or, celui-ci ayant été déplacé la chapelle n a plus de raison d être en centre ville. L idée qui émerge des discussions menées au sein du conseil et de la Fabrique est de détruire la chapelle pour en récupérer les pierres. Là des voix de Landivisiens éclairés s élèvent pour souligner l intérêt artistique de l édifice. En 1858, un compromis est trouvé : la chapelle va quitter l enclos pour laisser sa place à un espace destiné aux foires ; mais elle ne sera pas détruite. Elle
sera déplacée pierres par pierres pour occuper une place centrale dans le nouveau cimetière, place qu elle occupe toujours à l heure actuelle. La reconstruction pierres par pierres de l édifice est une décision rare pour l époque et elle a permis de préserver un témoignage architectural précieux de la période renaissante (1550).
LA RECONSTRUCTION DE L EGLISE Afin de doter Landivisiau d une place digne de ce nom pour les jours de grands marchés, la disparition de l enclos s accompagne de la destruction d un îlot de maisons qui se trouvait à l emplacement actuel du monument aux morts. Ce remaniement du centre n est pas sans conséquences : le nivellement du niveau du sol devant l église ébranle grandement ses fondations et met à mal sa solidité. Le maire se voit même contraint d interdire l entrée de l église au public en 1862, sous peine d effondrement du lieu de culte sur les fidèles. L office est ainsi célébré durant un temps dans la partie basse des halles. Décision est donc prise de reconstruire l église et les travaux vont s échelonner sur plus de six ans. Le ministère de la justice et des cultes accorde à la commune une somme de 18000 F, échelonnée en trois annuités pour la reconstruction de l église. Plusieurs projets de reconstruction sont envisagés par M.Puyo, architecte, et la nouvelle église voit le jour en 1868. De l ancien édifice il ne reste que le porche en kersanton chef-d œuvre de la renaissance léonarde.