Plan de réussite du Cégep régional de Lanaudière à L Assomption Mai 2002
Note préliminaire Le rapport d évaluation du plan de réussite du Cégep régional de Lanaudière à L Assomption se présente en deux parties. La première partie contient l évaluation du plan de réussite remis au ministre de l Éducation au cours de l année 2000-2001. La deuxième prend en compte les informations nouvelles, soit contenues dans le rapport de suivi déposé à la fin de 2001, soit transmises à la Commission au début de 2002. La Commission estime que le plan de réussite du Cégep régional de Lanaudière à L Assomption devrait lui permettre d atteindre les cibles proposées dans la mesure où il poursuivra l analyse des obstacles à la réussite dans les programmes techniques et proposera des mesures appropriées.
Première partie Évaluation du plan de réussite remis au ministre de l Éducation au cours de l année scolaire 2000-2001 Adoptée par la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial le 16 janvier 2002
- 3 - Introduction Les plans de réussite produits et adoptés par chacun des collèges, à la demande du ministre de l Éducation, s appuient sur une analyse de la situation propre à chaque établissement en vue de permettre l identification des obstacles à la réussite et à la diplomation, et de choisir des moyens adéquats pour améliorer la situation. Chaque plan de réussite doit ainsi contenir des objectifs mesurables et déterminer des stratégies et des moyens pour atteindre les cibles de réussite et de diplomation fixées. La Commission d évaluation de l enseignement collégial a évalué le plan de réussite du Cégep régional de Lanaudière à L Assomption 1 lors de sa réunion tenue le 16 janvier 2002. La Commission a accordé une attention particulière aux aspects suivants : l analyse de la situation et l identification des obstacles; les stratégies, les moyens et les mesures organisationnelles adoptés par le collège en vue de permettre l atteinte des cibles fixées; les modalités de mise en œuvre du plan de réussite. La Commission expose ci-après son analyse du plan de réussite du Collège et formule, au besoin, quelques remarques de nature à préciser certains aspects en vue d en améliorer l efficacité potentielle. 1. Cet examen a porté sur le Plan institutionnel d aide à la réussite adopté par le conseil d administration le 18 décembre 2000 et sur les compléments d information transmis par le Collège sous forme d Addenda au plan institutionnel d aide à la réussite, contenant des cibles de réussite et de diplomation jusqu en 2008 ou 2009, adopté par le conseil d administration le 14 mai 2001.
- 4 - L analyse et l identification des obstacles à la réussite et à la diplomation Dans son plan de réussite, le Cégep régional de Lanaudière à L Assomption rappelle la transformation du Collège de l Assomption en collège public en juillet 1998. Si, à certains égards, ce changement de statut n a que peu modifié la taille de l établissement ou le profil de la population scolaire, le Collège évoque par contre certains effets pervers de la gratuité scolaire qui, à son avis, a des effets sur le cheminement des élèves et leur motivation pour les études. Comme les frais reliés directement aux études sont désormais beaucoup moins importants, les élèves n hésiteraient plus à prolonger le séjour au Collège au-delà de la durée prévue en consacrant une partie de leur temps à un travail rémunéré ou à d autres activités. Cela aurait à son tour des effets négatifs sur la motivation pour les études et sur la réussite scolaire. En examinant la situation de chacun des programmes offerts sans cibler de programme particulier et en faisant référence au besoin aux données de l époque du collège privé, le Collège constate que les taux de diplomation sont plutôt satisfaisants dans les programmes préuniversitaires mais faibles dans les programmes techniques. Cela pourrait dépendre de la force ou la faiblesse des élèves à l entrée, mais le Collège mentionne également, comme raison possible, que les programmes techniques sont d implantation relativement récente et ont connu, pour certains, quelques difficultés d organisation. Cela étant dit, le plan de réussite ne contient pas d autre relevé des obstacles à la réussite et encore moins d analyse conduisant à leur identification. C est pourquoi, à l avis de la Commission, le Collège devra s atteler le plus rapidement possible, comme il se le propose d ailleurs, à l analyse de la problématique de réussite dans les programmes techniques tout particulièrement, où la situation est la plus préoccupante, afin de définir les mesures adéquates à prendre. Les stratégies, les moyens et les mesures organisationnelles Le Collège établit des cibles de réussite des cours, de persévérance et de diplomation pour les cohortes de 1998 à 2004, tant pour l ensemble que pour chacun des programmes ainsi que par secteur, préuniversitaire et technique. En ce qui concerne les taux de diplomation, des progrès importants sont visés dans les programmes techniques de quelque 28 points de pourcentage d ici 2009 en comparaison avec les résultats obtenus dans le passé alors que dans le cas des programmes préuniversitaires, les cibles peuvent paraître modestes avec une augmentation de la diplomation de l ordre de 3 points. Ce serait oublier
- 5 - cependant que déjà le maintien des bons résultats obtenus en Sciences humaines et Sciences de la nature constitue un défi, si on se fie à l analyse du Collège quant aux conséquences de la gratuité scolaire. Pour atteindre ces cibles, le Collège définit une série de moyens. Cependant, comme les obstacles à la réussite ne sont pas précisés, il n est pas possible de bien établir le lien avec les moyens proposés pour les surmonter. La stratégie choisie consiste à retenir les mesures d aide à la réussite déjà en place qui, à la suite d une évaluation récente, se sont avéré prometteuses et de les compléter par des moyens organisationnels ou plus directement pédagogiques; dans cette dernière catégorie, un accent est mis sur l aide aux élèves identifiés comme étant «à risque». Parmi les moyens déjà existants, on remarque l émission d un bulletin de mi-session, la prise des présences en classe et les ateliers donnés par l API sur des sujets comme la gestion du temps et la préparation des examens. Les nouvelles mesures comprennent le suivi continu des élèves nouvellement admis et jugés «à risque», l expérimentation auprès de ces élèves d un contrat d apprentissage, l instauration d un système de parrainage et le recours à diverses formules de formation en méthodologie du travail intellectuel; s y ajoute le renforcement des centres d aide en français, anglais et sciences-mathématiques avec un recours accru à des tuteurs. Certaines mesures organisationnelles méritent tout particulièrement d être mentionnées, comme le maintien d un horaire «morcelé» au premier trimestre c est-à-dire qu un cours est réparti sur plus d une rencontre par semaine, l évaluation des enseignements et des programmes et le perfectionnement des professeurs en matière d aide à la réussite et d évaluation formative. De l avis de la Commission, ces stratégies et moyens sont adéquats et de nature à favoriser la réussite des études, notamment en première année. Il demeure, comme cela a déjà été signalé, que des analyses restent à faire pour identifier plus précisément les mesures susceptibles d accroître la diplomation dans les programmes techniques, tout en maintenant le niveau dans les programmes préuniversitaires; pour ce faire, le Collège devra vraisemblablement compléter les moyens d aide par des mesures visant la persévérance en 2 e et 3 e années et en fin de parcours.
- 6 - Les modalités de mise en œuvre Le plan de mise en œuvre des divers moyens précise la répartition des responsabilités et les échéances; celles-ci s échelonnent sur les années 2000 et 2001. La Commission comprend qu on pourra s attendre à ce qu un autre plan soit développé pour les années subséquentes, si ce n est déjà fait, qui tiendra compte des résultats obtenus jusque-là, dont ceux issus de l analyse de la problématique concernant la réussite dans les programmes techniques. Le conseil d établissement adoptera les rapports de suivi périodiques et apportera les modifications ou ajouts au plan original. La mise en œuvre du plan engage l ensemble des services pédagogiques. Le suivi opérationnel est confié à la commission des études. Sa réflexion sur l état d avancement et les actions à prendre sera alimentée par des rapports périodiques des comités de programmes. Par ailleurs, un aide pédagogique est libéré afin de coordonner les mesures d aide à la réussite. Il n est pas clair si ce mandat se limite à certaines des mesures contenues dans le plan; c est pourquoi, il serait sans doute utile de préciser la responsabilité de la mise en œuvre du plan dans son ensemble. Exception faite de cette dernière remarque, la Commission considère que les modalités de mise en œuvre du plan de réussite sont adéquates.
- 7 - Conclusion Le plan de réussite du Cégep régional de Lanaudière à L Assomption ne repose pas sur une identification précise des obstacles à la réussite et à la diplomation. Étant donné les modifications relativement récentes apportées à son statut et à l offre des programmes, il était en effet difficile de dégager de tels obstacles qui soient propres à l établissement. Le Collège évoque toutefois un changement d attitude chez les élèves à l égard des études qu il croit percevoir à la suite de son passage au secteur public et qui a pour effet d allonger le temps des études et risque de nuire à la réussite. Bien que le Collège offre certains des programmes visés par le Ministère, il ne cible pas particulièrement ces programmes. Il vise à relever les taux de diplomation dans chacun des programmes et particulièrement dans le secteur technique où les données disponibles montrent des taux de diplomation plus faibles que dans la moyenne du réseau des cégeps. Afin d atteindre les cibles de réussite, de persévérance et de diplomation qu il s est fixées, le Collège prend appui sur une évaluation des mesures existantes d aide à la réussite et retient un train de mesures qui met un accent particulier sur l aide aux élèves identifiés comme étant «à risque» d échec ou d abandon. Un renforcement des centres d aide est également prévu. La Commission note avec intérêt certaines mesures organisationnelles parmi lesquelles l évaluation des enseignements et des programmes et le perfectionnement des professeurs en matière d aide à la réussite et d évaluation formative. D autre part, le plan examiné ne contient pas de mesures visant plus directement à soutenir le cheminement des élèves de la 2 e année jusqu à l obtention du diplôme. Enfin, l une des mesures consiste à analyser la situation dans les programmes techniques; les moyens à prendre à la lumière de cette analyse restent donc à déterminer. Les responsabilités pour la mise en œuvre des diverses mesures sont précisées, accompagnées des échéances qui s échelonnent sur les années 2000 et 2001. La Commission comprend ainsi qu il s agit d une première étape des travaux et qu on pourra s attendre à ce que les étapes à venir soient précisées dans des versions subséquentes du plan. La mise en œuvre du plan de réussite engage l ensemble des services pédagogiques. Dans l ensemble, la Commission considère que les modalités de mise en œuvre et de suivi sont adéquates; elle croit néanmoins qu il y aurait lieu de préciser les responsabilités de la coordination du plan.
- 8 - En définitive, dans son état actuel, le plan présenté constitue un bon point de départ et comporte des stratégies générales prometteuses. Il gagnera en efficacité dans la mesure où les moyens d aide à la réussite pourront être fondés sur une analyse plus poussée des obstacles, notamment dans les programmes techniques.
Deuxième partie Addenda et jugement final Adoptée par la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial le 22 mai 2002
- 10 - Addenda Lors de sa réunion du 22 mai 2002, la Commission a pris connaissance du rapport de suivi du plan de réussite du Cégep régional de Lanaudière à L Assomption 2. Elle note la mise en œuvre presque intégrale en 2000-2001 des stratégies et moyens prévus dans le plan triennal de réussite adopté en décembre 2000 et la reconduite des divers éléments de ce plan pour l année 2001-2002. Elle remarque l évaluation très positive que le Collège fait de son programme de soutien aux élèves nouvellement inscrits et également les résultats du tutorat par les pairs en mathématiques. Elle constate par ailleurs que l analyse des obstacles à la réussite dans les programmes techniques, mesure qui paraît essentielle étant donné le faible taux de diplomation dans plusieurs de ces programmes, a été reportée à l été 2002. Jugement final La Commission estime que le plan de réussite du Cégep régional de Lanaudière à L Assomption devrait lui permettre d atteindre les cibles proposées dans la mesure où il poursuivra l analyse des obstacles à la réussite dans les programmes techniques et proposera des mesures appropriées. La Commission d'évaluation de l'enseignement collégial Jacques L Écuyer, président Analyse et rédaction : Bengt Lindfelt, agent de recherche 2. Le rapport de suivi de 2000-2001 est composé de six documents portant sur la mise en œuvre des stratégies et moyens prévus, l atteinte des objectifs mesurables, les programmes menant à des carrières scientifiques et technologiques, l utilisation des ressources financières, le tutorat par les pairs et le soutien pédagogique aux élèves nouvellement inscrits. Il est complété de deux documents concernant les stratégies retenues pour 2001-2002 : le plan triennal avec ses éventuels ajustements et les prévisions budgétaires. Cet ensemble est accompagné d une lettre de transmission datée du 30 novembre 2001.