LIRE APPRENTISSAGE DE LA LECTURE

Documents pareils
LES REPRESENTATIONS DES NOMBRES

Diapo 1. Objet de l atelier. Classe visée. Travail en co-disciplinarité (identité et origine académique des IEN)

SOCLE COMMUN: LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE. alain salvadori IA IPR Sciences de la vie et de la Terre ALAIN SALVADORI IA-IPR SVT

Rédiger pour le web. Objet : Quelques conseils pour faciliter la rédaction de contenu à diffusion web

«Dire et écrire» pour réaliser une composition en travail collaboratif en géographie. Agnès Dullin, lycée J. Racine 20 rue du Rocher, Paris

LE PROGRAMME DES CLASSES DE BACCALAURÉAT PROFESSIONNEL EN FRANÇAIS

CONSEILS POUR LA REDACTION DU RAPPORT DE RECHERCHE. Information importante : Ces conseils ne sont pas exhaustifs!

ECOLE SAINTE ANNE PROJET PEDAGOGIQUE ECOLE PRIMAIRE CATHOLIQUE HORS CONTRAT

Demande d admission au Centre pédagogique Lucien-Guilbault Secteur primaire

eduscol Ressources pour la voie professionnelle Français Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel

Vers l amélioration continue

Projet de programme pour le cycle 3

Liste des formations : Développement personnel

Organiser des séquences pédagogiques différenciées. Exemples produits en stage Besançon, Juillet 2002.

Introduction à la méthodologie de la recherche

ACTIVITÉS DE COMMUNICATION LANGAGIÈRE ET STRATÉGIES

Circonscription de. Valence d Agen

NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2

Projet Pédagogique. - Favoriser la curiosité intellectuelle par le partage des connaissances, des cultures et des échanges.

APPROCHE PAR COMPÉTENCES

Document d aide au suivi scolaire

François Émond psychologue 2003 Centre François-Michelle. Liste des 24 catégories de connaissances et compétences à développer

Comprendre un texte fictionnel au cycle 3 : quelques remarques

VI- Exemples de fiches pédagogiques en 3 ème année primaires

Méthode du commentaire de document en Histoire

Casse-têtes sur des jouets

PROGRAMME INTERNATIONAL POUR LE SUIVI DES ACQUIS DES ÉLÈVES QUESTIONS ET RÉPONSES DE L ÉVALUATION PISA 2012 DE LA CULTURE FINANCIÈRE

d évaluation Objectifs Processus d élaboration

SOUTENIR LES ÉLÈVES AYANT DES PROBLÈMES DE MÉMOIRE DE TRAVAIL

Entraînement, consolidation, structuration... Que mettre derrière ces expressions?

Accompagnement personnalisé 6e

Aperçu et raison d être du programme d études

Qu est-ce que le relevé de compte?

Qu est-ce qu un résumé?

Spécialité auxiliaire en prothèse dentaire du brevet d études professionnelles. ANNEXE IIb DEFINITION DES EPREUVES

Joe Dassin : L été indien

LIVRET DE SUIVI DE SCOLARITE EN SEGPA RELEVE DE COMPETENCES

PRÉSENTATION DU PROGRAMME. Le cœur à l école. PROGRAMME DE PRÉVENTION DE L ÉCHEC SCOLAIRE ET SOCIAL Volets préscolaire et 1 er cycle du primaire

Comment se servir de cet ouvrage? Chaque chapitre présente une étape de la méthodologie

Livret personnel de compétences

Normes de référence. Comparaison. Commande cognitive Sentiments épistémiques Incarnés dépendants de l activité

Tel mobiles partie.

majuscu lettres accent voyelles paragraphe L orthographe verbe >>>, mémoire préfixe et son enseignement singulier usage écrire temps copier mot

Tout au long de l année

Relation entre deux variables : estimation de la corrélation linéaire

Qu est-ce qu une problématique?

La construction du temps et de. Construction du temps et de l'espace au cycle 2, F. Pollard, CPC Bièvre-Valloire

Consignes pour les travaux d actualité Premier quadrimestre

Organiser des groupes de travail en autonomie

RÈGLEMENT FACULTAIRE SUR LA RECONNAISSANCE DES ACQUIS. Faculté des lettres et sciences humaines

C est quoi un centre d apprentissage Les centres d apprentissage sont des lieux d exploration et de manipulation qui visent l acquisition de

Enseigner les Lettres avec les TICE

Synthèse «Le Plus Grand Produit»

Les «devoirs à la maison», une question au cœur des pratiques pédagogiques

Enseigner la lecture analytique en 3ème avec une tablette numérique

Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire

DÉFINITION DE LA NEWSLETTER : OUVERTURE DU LOGITIEL ETARGET

I/ CONSEILS PRATIQUES

C11.2 Identifier les solutions à mettre en œuvre C11.3 Préparer le cahier des charges

Formation Août 2013 Michèle Garello, IEN économie gestion Caroline Natta, professeur

Pearson - Fle 2013 Collection Tendances

ARRÊTÉ du. Projet d arrêté fixant le programme d'enseignement de santé et social en classe de seconde générale et technologique

Information de l acquéreur ou du locataire. Obligations du vendeur ou du bailleur

Numération et sens du nombre Maternelle à la 3 e année

Et si j étais Marty Mac Fly Ou comment remonter le temps avec une tablette tactile (Ipad)

La construction du nombre en petite section

Pistes d intervention pour les enfants présentant un retard global de développement

Dossier de suivi de stage d observation en entreprise en classe de 3 ème

NOM DE L ELEVE :.. Dossier à rendre complété avant le 16 Mars 2015 (afin de vous éviter le temps des formalités lors de la pré-rentrée).

REUNION INFORMATIQUE 15/09/12 Utilisation Messagerie «Webmail 2» I ) Préambule : Pourquoi l utilisation d une messagerie commune?

Tableau de Bord. Clas 1.1 Conduite d'un projet de communication

Université de Lorraine Licence AES LIVRET DE STAGE LICENCE

LES DESCRIPTEURS DU CECRL EN UN COUP D ŒIL

MARION TILLOUS. SOUTENANCE Madame, messieurs,

LES CONDITIONS D ACCÈS AUX SERVICES BANCAIRES DES MÉNAGES VIVANT SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ

«LIRE», février 2015, classe de CP-CE1 de Mme Mardon, école Moselly à TOUL (54)

LECTURE CRITIQUE. Accompagner les enseignants et formateurs dans la conception d une formation en ligne

PROBLEMES D'ORDONNANCEMENT AVEC RESSOURCES

Sur la méthodologique et l organisation du travail. Difficultés d ordre méthodologique et d organisation

Les actions. Exercices et jeux: de «arroser» à «monter» Exercices et jeux: de «éclairer» à «porter» Exercices et jeux: de «pousser» à «tirer» Bilans

Une école au Togo, épisode 1/4

SECRETARIAT : ORGANISATION, TECHNIQUES ET METHODES DE TRAVAIL

LE PROGRAMME D APPRENTISSAGE ET DE LEADERSHIP DU PERSONNEL ENSEIGNANT Résumé : Rapport de recherche

Manuel du gestionnaire

Cégep de Saint Laurent Direction des communications et Direction des ressources technologiques. Projet WebCSL : Guide de rédaction web

Les petits pas. Pour favoriser mon écoute. Où le placer dans la classe? Procédurier. Adapter les directives. Référentiel Présentation des travaux

B2i Brevet Informatique. Internet. Livret de l enseignant

Le nouveau programme national de renouvellement urbain. CRDSU septembre 2014

Animations pédagogiques TANINGES. - Ecoles primaires - Cycles 2 et 3. Arcade MAISON du PATRIMOINE

Développement rural Document d orientation

Cours Informatique de base INF-B Alphabétisation

Sommaire. Textes officiels Horaires Enseignement de détermination Présentation Programme... 10

AP 2nde G.T : «Organiser l information de manière visuelle et créative»

INFO 2 : Traitement des images

la comparaison des ampoules

Guide d acquisition de langues. À utiliser à partir de septembre 2014 / janvier 2015

Régression linéaire. Nicolas Turenne INRA

EXAMEN CRITIQUE D UN DOSSIER TECHNIQUE

Différencier, d accord oui mais comment organiser sa classe.

LA FORME PRESENTATION TYPE. La lettre de motivation ALTEDIA LEE HECHT HARISSON Prénom NOM Adresse. Tél : Société Adresse.

Transcription:

LIRE APPRENTISSAGE DE LA LECTURE I. Les programmes La tradition scolaire a longtemps séparé lecture et compréhension. Les textes officiels s'accordent depuis 1985 sur l'idée que «lire c'est comprendre», ceux de 1995 insistent cependant sur le fait qu'il n'y a pas opposition entre compréhension et connaissance du code et que les deux sont indispensables. Extrait des programmes de 2002 Lecture au cycle 2 Apprendre à lire, c est apprendre à mettre en jeu en même temps deux activités très différentes : celle qui conduit à identifier des mots écrits, celle qui conduit à en comprendre la signification dans le contexte verbal (textes) et non verbal (supports des textes, situation de communication) qui est le leur [ ] L un et l autre aspect de la lecture doit être enseigné. La tendance actuelle est donc de considérer la compréhension comme une composante de l'acte de lire ; ce n'est plus lire puis comprendre mais comprendre en lisant, et ce dès le cycle 1. II. Lire et comprendre 1. Qu est-ce que comprendre? En situation de lecture, comprendre revient à se construire une représentation, un modèle mental, d une situation décrite par un texte. L acte de lecture est réussi lorsque la représentation élaborée correspond à celle que l auteur a voulu transmettre. Trois paramètres sont pris en compte pour cela : ce qui est dans le texte : son contenu linguistique ; les connaissances préalables de celui qui lit ; les capacités de traitement du lecteur qui vont l amener à développer des stratégies diverses dans son activité de lecture. Lire Apprentissage de la lecture 1 / 8

2. Les conditions de la compréhension d un texte Extrait de La Maîtrise de la langue à l'école 1 Pour qu'il y ait compréhension d'un texte lu, trois conditions au moins doivent être remplies : le lecteur doit avoir reconnu les objets ou les actions dont le texte parle ; il doit avoir explicité les relations établies entre ces objets par l'activité du rédacteur ; il doit s'être représenté mentalement ces relations sous forme d'un réseau constamment disponible en mémoire tant que la lecture n'est pas achevée, puisque ce réseau doit être modifié, enrichi, complexifié au fur et à mesure que le lecteur accède à de nouvelles informations. 3. L élaboration de la compréhension Le processus s effectue par blocs ou par cycles : au niveau de chaque bloc (l équivalent environ d une phrase), le lecteur accumule les mots en mémoire, et à la fin intègre l ensemble des informations, c est-à-dire que : - il accumule en mémoire les microstructures ; - il construit les propositions macrostructurelles correspondantes. Une fois ce processus achevé, le résultat est envoyé dans la mémoire à long terme, où s élabore progressivement la représentation globale. Seules les propositions les plus récentes et les plus importantes sont conservées en mémoire pour y rattacher les propositions du bloc suivant. Le processus de compréhension est donc fait d une succession de phases d accumulation et d intégration. Certains lieux dans le texte constituent des lieux privilégiés d intégration : on observe en particulier un allongement du temps de lecture en fin de phrase, et ces allongements sont d autant plus importants qu il y a plus d éléments nouveaux introduits dans cette phrase. Ces lieux d intégration semblent différer selon les lecteurs. Certaines marques du texte signalent au lecteur ces lieux d intégration : - l alinéa constitue un des signaux les plus forts ; - certains connecteurs jouent aussi cette fonction. 1 La maîtrise de la langue à l école, MEN/Savoir Livre, CNDP, 1992. Lire Apprentissage de la lecture 2 / 8

4. Compréhension locale et globale Exemple Le manchot est un très bon nageur. Régulièrement, toutes les 2 ou 3 minutes, il sort sa tête de l eau pour reprendre sa respiration. Mais les manchots ne peuvent pas voler ; leurs ailes, trop petites pour les porter vers le ciel, leur servent de nageoires. Il ne faut pas confondre les manchots avec les pingouins qui eux savent très bien voler. Au printemps, les manchots se réunissent sur la plage pour construire un nid. Ils cherchent des brindilles, des pierres, et comme ils sont très bagarreurs, souvent ils se disputent. Puis, un jour, le manchot entend l appel d une femelle. Ensemble, ils construisent un nid. Un mois après, la femelle y dépose deux œufs. Questions posées sur l extrait 1. A quelle saison les manchots construisent-ils leur nid? En hiver En automne Au printemps En été 2. Combien de temps le manchot reste-t-il habituellement sous l eau? 3. Les manchots ne peuvent pas voler parce que : ils n ont pas d ailes leurs ailes sont trop lourdes leurs ailes ne sont pas assez grandes 4. Avec quoi construisent-ils leurs nids? 5. A ton avis, quel est le mot du texte qui montre le mieux le caractère du manchot? Souligne ce mot dans le texte. Extrait du livret d évaluation CE2 Analyse du questionnaire de compréhension La question 1 porte sur un renseignement qui figure dans le texte (pas de non-dit). Elle est formulée sous forme de QCM, pour l essentiel avec des mots du texte. Il s agit donc de prélever une information. La réponse à la question 2 est dans le texte mais celle-ci n est pas formulée avec les mots du texte. L élève doit transformer la question pour trouver la réponse ; il s agit là de prélever une information locale (ou ponctuelle) : il s agit de compréhension locale. Idem pour la question 3. Lire Apprentissage de la lecture 3 / 8

Pour répondre à la question 4, il faut rassembler deux informations (brindilles et pierres) et une information figurant deux lignes plus bas (ils construisent leur nid) ; le libellé de la réponse se retrouve dans le texte. La réponse à la dernière question est aussi contenue dans le texte mais suppose que l ensemble du texte ait été lu, la question étant formulée avec des mots qui ne sont pas dans le texte, il s agit de compréhension globale. On peut aussi poser des questions qui ne sont pas des questions de lecture, auxquelles le lecteur peut répondre sans avoir lu et compris le texte. Ce sont des questions : - qui ont un rapport avec le texte mais qui demandent des connaissances extratextuelles, dont la réponse n est pas fournie dans le texte, comme par exemple «Où vivent les manchots?» ; - qui concernent l orthographe, la grammaire, la conjugaison, le vocabulaire Certaines questions font partie de l exploitation du texte, d autres s en éloignent. Le texte fait alors figure de prétexte : on sort de la lecture ; - qui incitent l élève à écrire. III. Compréhension et interprétation Au delà de la compréhension locale (prélèvement d informations) et de la compréhension globale (rassembler, construire le modèle mental du texte), l élève doit être capable d interpréter un texte, c est-à-dire d en avoir une lecture personnelle. L aptitude à interpréter dépend de l appareil didactique mis en place qui peut ou non permettre à l élève de produire une lecture personnelle. En situation de lecture : comprendre c est casser la linéarité du texte pour le reconstruire en établissant des réseaux cohérents ; construire la représentation mentale d un texte, c est lire ce qui est écrit et reconstituer le non-dit du texte à l aide de connaissances linguistiques et de connaissances conceptuelles ; interpréter c est relier ensemble certains éléments du texte pour produire un sens plausible et personnel. L accompagnement pédagogique est destiné à éclairer le sens, qui n est pas toujours donné à la première lecture. Il faut donc organiser des échanges oraux qui feront avancer les élèves vers la compréhension sans tomber dans l explication de texte. Lors de la lecture d un texte, l enseignant doit être capable de situer clairement la difficulté et l intérêt de la lecture proposée. Lire Apprentissage de la lecture 4 / 8

Entrer dans le texte - S interroger sur la signification d un mot ou d une expression, d un nom de personnage ou de lieu - S interroger sur le contexte, l intrigue (que se passe-t-il?) - Mettre l accent sur les caractéristiques spatiales et temporelles (où et quand a lieu l action) - Mettre l accent sur les caractéristiques des personnages (qui?) Explorer le sens - Discuter de la familiarité avec le sujet (ça m intéresse parce que ) - Discuter de la vraisemblance du caractère des héros, du contexte, de l intrigue - Emettre des hypothèses sur les mobiles des personnages, les causes des évènements, les suites à donner à l histoire - Retrouver les non-dits du texte (travail sur l implicite) - Etablir des relations logiques de cause et de conséquence (pourquoi?comment?) - Jouer avec l ordre linéaire en faisant des rétrospections et des anticipations Comprendre le rapport à soi et au monde - Tirer une leçon de vie valable pour soi, comparer les personnages du récit avec ceux de sa vie, s identifier à un personnage - Evoquer des souvenirs personnels reliés à des éléments du texte Communiquer l expérience esthétique - Porter un jugement critique sur les valeurs, la façon d aborder le sujet, la vraisemblance, le réalisme, la langue utilisée - Comparer l œuvre avec d autres œuvres - Apprécier l œuvre sur un plan informatif - Apprécier l œuvre sur un plan littéraire (style, cohérence) - S interroger sur l auteur comme personne - Faire partager ses lectures - Parler des impressions générales laissées par le texte La notion d interprétation est incluse dans la notion de compréhension. On peut distinguer deux niveaux d interprétation : l interprétation sémantique, présentée comme «le résultat du processus par lequel le destinataire face à la manifestation linéaire du texte la remplit de sens» et l interprétation critique ou sémiotique qui «essaie d expliquer pour quelles raisons le texte peut produire ces interprétations sémantiques» 2. 2 U. Eco, Les limites de l interprétation, Paris, Grasset, 1992 Lire Apprentissage de la lecture 5 / 8

1. Interprétation sémantique Les interprétations sémantiques se font en fonction soit du contexte, soit de la connaissance du référent, soit de la situation d énonciation. 2. Interprétation critique Il s agit là d une activité scolairement et socialement marquée : expliciter le fonctionnement d un texte pour mettre en évidence des procédés et l élaboration des effets de sens. A la différence de l interprétation sémantique, elle se caractérise par des discours sur le texte. IV. Conclusion Les compétences mobilisées pour l interprétation d un texte sont très diverses puisqu elles mettent en jeu des connaissances linguistiques et des savoirs extérieurs au texte. Il faut garder à l esprit qu un texte est toujours porteur de signification et que le lecteur quelle que soit la pertinence de ses connaissances externes au texte pourra toujours élaborer des représentations, même incertaines. Par ailleurs, le texte est souvent porteur d indices de l énonciation et le lecteur n est jamais vierge de toute expérience des types de texte ou de discours. C est pourquoi toute lecture peut aboutir à une interprétation sémantique même illégitime! Le travail d interprétation est donc source d élargissement des connaissances tout autant que les connaissances garantissent l interprétation. La compréhension ne constitue donc pas une compétence isolée qui pourrait se développer indépendamment des autres compétences en jeu dans la lecture mais elle les fédère. Elle suppose la mobilisation de toutes les catégories de compétences, mais elle conduit à s intéresser plutôt aux opérations mentales qui permettent le traitement simultané de tous les types d informations. Connaître les mécanismes de ce phénomène est indispensable pour bien situer la place et le rôle des diverses activités d apprentissage qui peuvent être menées dans une classe. Lire Apprentissage de la lecture 6 / 8

Lire en situation de communication : comprendre avec les yeux un texte dont on a besoin Processus mentaux que les élèves doivent développer pour acquérir un comportement de lecteur efficace ADAPTER SA LECTURE à la situation au projet au type d écrit COMPRENDRE, CONSTRUIRE DU SENS Sélectionner, prélever des indices pertinents Formuler des hypothèses Vérifier les hypothèses MOBILISER DES HABILETES VISUELLES Discriminer Utiliser un champ visuel «large» MOBILISER DES CONNAISSANCES Savoirs contextuels Caractéristiques des types de textes Code de l écrit Stratégies C'EST-A-DIRE APPRENDRE A Identifier son projet de lecture. Choisir le (ou les) texte(s) correspondant(s). Vérifier l adéquation entre texte et projet ou identifier le type de texte, sa forme, son auteur, pour anticiper sur sa fonction, son contenu. Sélectionner la (ou les) stratégie(s) de lecture à adopter. Se poser des questions. Mettre en relation des informations nouvelles et des connaissances antérieures. Construire des représentations, les faire évoluer. Anticiper sur la suite du texte. Elaborer des hypothèses en construisant mentalement une représentation. Vérifier les hypothèses au fur et à mesure des indices prélevés et élaborer de nouvelles hypothèses. Sélectionner les indices à interpréter le plus largement possible. Adapter, modifier sa stratégie (balayage du texte, lecture sélective ou approfondie, ) Lire Apprentissage de la lecture 7 / 8

Le bon lecteur serait celui capable : de produire de nombreuses inférences, c'est-à-dire d utiliser au maximum les informations contenues dans un texte pour en construire de nouvelles ; de sélectionner pour cela des indices pertinents et diversifiés ; d établir des relations entre les informations apportées par un texte ; d établir des relations entre les informations du texte et celles déjà en mémoire ; de construire par lui-même des éléments d informations non écrits. Lire Apprentissage de la lecture 8 / 8