Biomarqueurs des cancers colorectaux utiles en pratique clinique. AP. Laurenty, J. Selves, R. Guimbaud.

Documents pareils
Les plateformes de génétique

M Cancer du colon et du rectum. Coordination : Pr Hahnloser

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2011

ALK et cancers broncho-pulmonaires. Laurence Bigay-Gamé Unité d oncologie thoracique Hôpital Larrey, Toulouse

Cancer du rein métastatique Nouvelles approches thérapeutiques. Sophie Abadie-Lacourtoisie 20 mai 2006

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS Lyon

Développer l accès précoce pour tous les patients, aux thérapie ciblées en France. Pr. Fabien Calvo Institut National du Cancer

Etat des lieux de l accès aux plateformes de génétique moléculaire

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2010

Biomarqueurs en Cancérologie

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Anormalies moléculaires et ciblage thérapeutique des cancers broncho-pulmonaires non à petites cellules

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

Actualités s cancérologiques : pneumologie

Les grandes voies de transmission du signal en cancérologie : où en sommes-nous?

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

Pemetrexed, pionnier de la chimiothérapie histoguidée. Dr Olivier CASTELNAU Institut Arnault TZANCK ST Laurent du Var

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

À PROPOS DU. cancer colorectal. Les choix de traitement du cancer colorectal : guide du patient

First Line and Maintenance in Nonsquamous NSCLC: What Do the Data Tell Us?

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

THERANOSTIC. Pr. C. BOHUON Conférence CORATA Namur 08 juin 2011

ESMO 14. L oncogériatrie d un coup d éventail! Dr Elisabeth Carola UCOG Picardie

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

L identification d altérations. Bonnes pratiques pour la recherche à visée théranostique de mutations somatiques dans les tumeurs solides

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

CHIMIOTHERAPIE DES CANCERS DU POUMON DES SUJETS AGES

Programme AcSé. Accès Sécurisé aux Innovations Thérapeutiques Deux études pilotes : AcSé - crizotinib et AcSé - vémurafenib

Dépistage du cancer colorectal :

Cancer Bronchique «Sujet Agé» Etat de la litterature

Montréal, 24 mars David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare

OBJECTIFS LE TRAITEMENT DU CANCER DU POUMON DE STADE AVANCÉ: " OÙ EN SOMMES-NOUS " EN 2013?

Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 4 novembre 2009

COMPLICATIONS THROMBOTIQUES DES SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS: ÉVALUATION ET GESTION DU RISQUE

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Cancer colo-rectal : situation belge

AUTRES MUTATIONS (NON EGFR ET NON ALK) CHEZ LES NON EPIDERMOIDES. Gaëlle ROUSSEAU BUSSAC CHI Créteil

Thérapies ciblées des cancers :

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

clinique d un médicament

NAVELBINE voie orale

Chimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules. Dr Aloulou Samir Médenine le 13 Juin 2015

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

Métastase unique d un NPC: Une question singulière? Jean Louis Pujol - Xavier Quantin Mohammad Chakra Fabrice Barlési

Immunothérapie des cancers bronchiques

Cancer de l ovaire. traitements, soins et innovation. traitements adjuvants et de consolidation. juin 2009

Cancer du sein in situ

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

Découvrez L INSTITUT UNIVERSITAIRE DU CANCER DE TOULOUSE

RECHERCHE CLINIQUE : L INNOVATION POUR TOUS LES PATIENTS

Les traitements du cancer du rein

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

Qu est-ce qu un sarcome?

Transgene accorde une option de licence exclusive pour le développement et la commercialisation de son produit d immunothérapie TG4010

Lymphome non hodgkinien

GUSTAVE ROUSSY À L ASCO

Situation de la chimiothérapie des cancers en 2009

Objectifs. La prise en charge du cancer du poumon métastatique: vers une approche personnalisée. Dre Lise Tremblay

Objectifs pédagogiques Lecture critique d article

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

Faut-il encore modifier nos pratiques en 2013?

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

Place de l interféron dans le traitement de l hépatite B chez le patient co-infecté VIH

Caisse Nationale de l'assurance Maladie des Travailleurs Salariés Sécurité Sociale

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER


Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques?

Création de procédures inter-services pour la gestion des essais de phase I à l Institut Gustave Roussy

XVème Journées de Sénologie Interactive

Thérapies ciblées: quelle place dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules? Dr AP Meert

DOSSIER DE PRÉSENTATION

Prise en charge de l embolie pulmonaire

CANCERS BRONCHIQUES ET MESOTHELIOMES PLEURAUX MALINS Date de publication : mars 2011 ANNEXE

ELABORATION DU PLAN DE MONITORING ADAPTE POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE A PROMOTION INSTITUTIONNELLE

Essais précoces non comparatifs : principes et calcul du nombre de sujets nécessaire

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Bilan du suivi des produits traceurs 2008

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

La résistance d'agents infectieux aux médicaments antimicrobiens

Place de la chirurgie à l heure des thérapies ciblées. The role of surgery in the era of targeted therapy. * Non ouvert en France.

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

Session plénière: 1 / 4 Sessions scientifiques et poster discussions: Poster présentations: 87/1438

Pré-requis avant la mise enroute d une chimiothérapie pour cancer colorectal

M Gamaz K Bouzid CPMC- HDJ Oncologie Médicale

Mutuelle et Santé HORS SÉRIE. Ensemble contre le mélanome LA REVUE DE LA MTRL. Le mélanome en question

Diagnostic des Hépatites virales B et C. P. Trimoulet Laboratoire de Virologie, CHU de Bordeaux

Lecture historique et prospective du rôle de la barrière génétique

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Evaluation de critères res de substitution de la survie globale dans les cancers bronchiques localement avancés

Incontinence anale du post-partum

Transcription:

Biomarqueurs des cancers colorectaux utiles en pratique clinique. AP. Laurenty, J. Selves, R. Guimbaud.

Objectifs pédagogiques Connaître les biomarqueurs utilisés en clinique dans le diagnostic et la prise en charge des CCR : Différencier les valeurs diagnostiques, pronostiques et théranostiques des biomarqueurs utilisés en clinique. Savoir interpréter les résultats en fonction de la situation clinique. Savoir quand, sur quel matériel et à qui demander le recherche des biomarqueurs du CCR.

CONFLITS D INTÉRÊT Pas de conflit d intérêt sur le sujet

Biomarqueurs des cancers colorectaux Définition ristique mesurable (avec précision et reproductibilité) indicatrice : du processus biologique ou tique et/ou de la ponse lors d une rapeutique. Constitutionnels : DPD, UGT1A1, FcγRIIA Sériques : ACE, cellules circulantes tumorales, ADN circulant Tumoraux : IMS, RAS, BRAF

Carcinogenèse colorectale Voie LOH (85% des CCR) 100% des PAF Voie IMS (15% des CCR) 100% des S. Lynch D après Vilar E Nat Rev Clin Oncol 2010

Carcinogenèse colorectale

Biomarqueurs des cancers colorectaux utiles en pratique clinique Plan IMS RAS BRAF 1. Positionnement / carcinogenèse - signalisation 2. Valeur pronostique 3. Valeur prédictive 4. Conséquences cliniques (diagnostique ou thérapeutique)

IMS : Instabilité MicroSatellitaire Voie IMS (15% des CCR) 100% des S. Lynch Mécanisme : Dysfonctionnement du système MMR (protéines MLH1, PMS2, MSH2, MSH6 )

Réplication : 1 ADN = 2 ADN identiques (même séquence) A T A T A T + C G C G C G A T A T A T Erreurs de réplication A C G C G C G

Réplication : 1 ADN = 2 ADN identiques (même séquence) complexe protéique MMR (protéines MLH1, PMS2, MSH2, MSH6) A T A T MMR A T Réparation des Erreurs de réplication A MMR C G C G C G

Réplication : 1 ADN = 2 ADN identiques (même séquence) Voie IMS (15% des CCR) 100% des S. Lynch Dysfonctionnement du complexe protéique MMR (protéines MLH1, PMS2, MSH2, MSH6) A T A T A T A + Persistance des Erreurs de réplication C G C G C G

NORMAL TISSUE TUMOR Dysfonctionnement du complexe protéique MMR (protéines MLH1, PMS2, MSH2, MSH6) Instabilité MicroSatellitaire A T A T A T Persistance des Erreurs de réplication A C G C G C G

NORMAL TISSUE TUMOR MLH 1 MSH 2 Immunohistochimie Dysfonctionnement du complexe protéique MMR (protéines MLH1, PMS2, MSH2, MSH6) Instabilité MicroSatellitaire A T A T A T Persistance des Erreurs de réplication A C G C G C G Phénotype RER+ (Replicative ERror)

IMS & pronostic Facteur de bon pronostic Tous stades +++ pour stades II-III MSI MSS Ribic NEJM 2003, Sargent JCO 2010, Roth JNCI 2012, Popat JCO 2005...

IMS & prédictif Chimiothérapie adjuvante 2 situations différentes : 5FU ou FOLFOX 5FU mono CCR sans IMS (RER nég.) : Bénéfice du 5FU adjuvant Ribic NEJM 2003, Sargent JCO 2010, Roth JNCI 2012, Popat JCO 2005...

IMS & prédictif Chimiothérapie adjuvante 2 situations différentes : 5FU ou FOLFOX 5FU mono CCR sans IMS (RER nég.) : Bénéfice du 5FU adjuvant IMS (RER +) : Pas d efficacité de la chimio Ribic NEJM 2003, Sargent JCO 2010, Roth JNCI 2012, Popat JCO 2005...

IMS & prédictif Chimiothérapie adjuvante 2 situations différentes : 5FU ou FOLFOX 5FU mono CCR stades II-III avec IMS : Pas d efficacité de la chimio adjuvante par 5FU monothérapie Confirmé par autres études et études «poolées» Sargent JCO 2010, Roth JNCI 2012, Popat JCO 2005...

IMS & prédictif Chimiothérapie adjuvante 2 situations différentes : 5FU ou FOLFOX FOLFOX CCR stades II-III avec IMS : Pas d argument pour un manque d efficacité de la chimio adjuvante par FOLFOX NSABP-07 (FUFOL vs FUFOL + OXA) Pas d interaction entre IMS et bénéfice de l oxaliplatine (Kuebler JP, JCO 2007). MOSAIC (FOLFOX vs LV5FU2) Maintien du bénéfice du FOLFOX dans sous-groupe IMS (Flejou JF, ASCO 2013) AGEO (série rétrospective, n = 433 CC IMS) Bénéfice du FOLFOX adjuvant et inefficacité du 5FU confirmés pour stade III (Tougeron D, JFHOD 2014)

IMS & conséquences cliniques thérapeutiques et diagnostiques Indications de chimio adjuvante / CCR II-III : Stade II avec IMS : Bon pronostic Pas de chimio (TNCD) 5FU seul inefficace

- - - reuse(t3) ou e (T4) 3.4.4.3.1. rence En cas de statut MSI ou en l absence de facteurs de mauvais pronostic reconnus : pas de En cas de facteurs de mauvais pronostic pour les tumeurs MSS : pas de rences. rapie, 3.4.4.3.2. Options En cas de facteurs de mauvais pronostic reconnus (T4, nombre de ganglions s < 12, tumeur peu e, invasion veineuse lymphatique ou rinerveuse, perforation et pour certains occlusion) : une rapie peut être e aux patients n ayant pas de, en bon tat ral avec une tumeur MSS. En l absence de preuve de niveau A d et de consensus dans cette situation, la prudence est souhaitable ainsi que l explication aux patients de la balance fice/risque dans leur cas ( cision dicale e). Les mas s doivent avoir peu de risque toxique : fluoropyrimidines orales, LV5FU2. Le ma FOLFOX4 peut se discuter principalement chez des patients de moins de 70 ans avec tumeur T4 et/ou moins de 12 ganglions s. En cas d utilisation du protocole FOLFOX4, l oxaliplatine devra être interrompu s l apparition d une de grade 2 (cf. infra) (accord d'experts) En cas d microsatellite tumorale, une rapie adjuvante n est pas e (niveau de la recommandation : grade B).

IMS & conséquences cliniques thérapeutiques et diagnostiques Indications de chimio adjuvante / CCR II-III : Stade II avec IMS : Bon pronostic Pas de chimio (TNCD) 5FU seul inefficace Stade III avec IMS : chimio adjuvante (FOLFOX) : oui Pas de 5FU mono Sujets âgés, stade III, 5FU seul Arrêt prématuré de l oxali. et poursuite par 5FU seul

IMS & conséquences cliniques thérapeutiques et diagnostiques Indications de chimio adjuvante / CCR II-III Diagnostic de Sd de Lynch

Stratégie diagnostique du Sd de Lynch CCR < 60 ans CCR + ATCD K spectre CCR / Lynch Tous les CCR Lynch : 100% IMS mutation germinale + hit somatique IMS MSS IMS CCR sporadiques : 15% IMS hyperméthylation du promoteur de MLH1

Stratégie diagnostique du Sd de Lynch CCR < 60 ans CCR + ATCD K spectre CCR / Lynch Tous les CCR Lynch : 100% IMS mutation germinale + hit somatique IMS MSS IMS Oncogénétique

Ligand (EGF, TGFa, amphiréguline, épiréguline ) Voie de l EGF-R (suractivée / CCR) Domaine extracellulaire Domaine transmembranaire Domaine intracellulaire membrane Cellule tumorale Biomarqueurs : RAS BRAF

Ligand (EGF, TGFa, amphiréguline, épiréguline ) Voie de l EGF-R (suractivée / CCR) Domaine extracellulaire dimérisation Domaine transmembranaire membrane Cellule tumorale Domaine intracellulaire P P Phosphorylation P P Activation

Ligand (EGF, TGFa, amphiréguline, épiréguline ) Voie de l EGF-R (suractivée / CCR) Domaine extracellulaire dimérisation Domaine transmembranaire membrane Cellule tumorale Domaine intracellulaire P P Phosphorylation P P Activation Autres voies Voie RAS/RAF/MAPK Voie PI3K/AKT Noyau Prolifération Migration Adhésion Survie cellulaire Angiogenèse Transcription de gènes

Ligand (EGF, TGFa, amphiréguline, épiréguline ) Ac anti-egfr (cetuximab, panitumumab) Thérapies anti-egfr Depuis 2004 Domaine extracellulaire dimérisation Domaine transmembranaire membrane Cellule tumorale Domaine intracellulaire Autres voies Voie RAS/RAF/MAPK Voie PI3K/AKT Noyau Prolifération Migration Adhésion Survie cellulaire Angiogenèse Transcription de gènes

Thérapies anti-egfr Progrès thérapeutique / CCR métastatiques PROPORTION 1 En 3 ème ligne (Cetuximab) en monothérapie Etude BOND, NEJM 2004 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 2 4 6 8 10 12 MONTHS Survie sans progression En 1 ère ligne en monothérapie (Panitumumab) Associé au FOLFOX Etude PRIME, NEJM 2013

Biomarqueur : RAS P PIP3 P PIP2 PI3K Grb2 RAS P RAF P Protéine RAS : 3 isoformes Codées par 3 gènes KRAS, NRAS, HRAS AKT P MAPK MEK P P Prolifération Migration Adhésion Survie cellulaire Angiogenèse Transcription de gènes

Ac anti-egfr (cetuximab, panitumumab) P PIP3 P PIP2 PI3K Grb2 RAS P RAF P 50% des CCR avec Mutation activatrice du gène RAS (prot. RAS activée) AKT P MAPK MEK P P Prolifération Migration Adhésion Survie cellulaire Angiogenèse Transcription de gènes

RAS & prédictif Thérapies anti-egfr Dès 2006 : mutations KRAS (exon 2) - 40% des CCR Facteur de résistance aux anti-egfr KRAS WT Efficace Lièvre A. et al, Cancer Res 2006 DI Fiore F. et al, Br J Cancer 2007 Essai PRIME, JY Douillard, JCO 2010

RAS & prédictif Thérapies anti-egfr Dès 2006 : mutations KRAS (exon 2) - 40% des CCR Facteur de résistance aux anti-egfr KRAS muté Lièvre A. et al, Cancer Res 2006 DI Fiore F. et al, Br J Cancer 2007 Essai PRIME, JY Douillard, JCO 2010 Inefficace Voire délétère

RAS & prédictif Thérapies anti-egfr Dès 2006 : mutations KRAS (exon 2) - 40% des CCR Facteur de résistance aux anti-egfr (AMM limitée) 2013 : autres mutations de RAS (KRAS exons 3-4 et NRAS) 10% des CCR Même valeur prédictive négative que les mutations KRAS exon 2

RAS & prédictif Thérapies anti-egfr Dès 2006 : mutations KRAS (exon 2) - 40% des CCR Facteur de résistance aux anti-egfr (AMM limitée) 2013 : ~ 50% des CCR Mutation gènes RAS (KRAS NRAS) autres mutations de RAS (KRAS exons 3-4 et NRAS) 10% des CCR Anti-EGFR inefficace Même valeur prédictive négative que les mutations KRAS exon 2

RAS & Pronostic Pas de valeur pronostique démontrée

RAS & conséquences cliniques thérapeutiques Traitement du CCR M+ AMM Prescription d anti-egfr : Recherche de mutation RAS obligatoire Restriction de l AMM aux RAS «WT»

Biomarqueur : B-RAF PIP3 AKT Prolifération Migration Adhésion Survie cellulaire Angiogenèse PIP2 PI3K Grb2 RAS RAF MAPK Transcription de gènes P MEK P Protéine RAF : 3 isoformes A-RAF, B-RAF, C-RAF P 5% - 10% des CCR avec Mutation ~ toujours BRAF V600E Mutation activatrice Mutuellement exclusive de mutation RAS Plus souvent dans CCR avec IMS (50%) que MMS

BRAF pronostique mauvais pronostic / CCR M+ Pas de valeur pronostique démontrée pour CCR stades M0

Probabilité de survie mauvais pronostic / CCR M+ SSP (Fire3) 1.0 0.75 BRAF pronostique FOLFIRI + Cetuximab FOLFIRI + Bevacizumab Evénements n/n (%) 22/23 (95,7%) 25/25 (100%) médiane (mois) 95%-CI 4,9 10,2 2,4-8,8 6,0 4,3-7,8 10,4 0.50 HR 0,87 (95% CI : 0,49 1,57) Log-rank p=0,65 SSP sans mutation BRAF (Et RAS WT) 0.25 N at risk 0.0 0 23 25 12 24 36 48 Mois depuis début du traitement 2 2 60 72 S. Stintzing et al., ASCO GI 2014, A 445

Probabilité de survie SG (Fire3) 1.0 0.75 BRAF pronostique mauvais pronostic / CCR M+ FOLFIRI + Cetuximab FOLFIRI + Bevacizumab Evénements n/n (%) 18/23 (78,3%) 24/25 (96,0%) médiane (mois) 95%-CI 12,3 335,5-21,7 13,7 267,8-19,5 0.50 SG HR 0,87 sans mutation BRAF (95% CI : 0,47 1,61) (Et RAS WT) Log-rank p=0,65 0.25 N at risk 0.0 0 23 25 12 24 36 48 Mois depuis début du traitement 11 12 4 3 1 1 1 60 72 S. Stintzing et al., ASCO GI 2014, A 445

Probabilité de survie SG (Fire3) 1.0 0.75 BRAF prédictif Thérapies anti-egfr FOLFIRI + Cetuximab FOLFIRI + Bevacizumab Evénements n/n (%) 18/23 (78,3%) 24/25 (96,0%) NON médiane (mois) 95%-CI 12,3 5,5-21,7 13,7 7,8-19,5 0.50 HR 0,87 (95% CI : 0,47 1,61) Log-rank p=0,65 0.25 N at risk 0.0 0 23 25 12 24 36 48 Mois depuis début du traitement 11 12 4 3 1 1 1 60 72 S. Stintzing et al., ASCO GI 2014, A 445

B-RAF & conséquences cliniques thérapeutiques & diagnostiques CCR métastatiques : Chimiothérapie «intensifiée» d emblée : Polychimiothérapie FOLFIRINOX (+ Beva) selon essai TRIBE? Agir vite et fort Études phases précoces Thérapies ciblées anti-braf (vemurafenib, dabrafenib), anti MEK, autres TRIBE : Falcone ASC0 2013.

B-RAF & conséquences cliniques thérapeutiques & diagnostiques Diagnostic de Sd de Lynch BRAF V600E : - Plus souvent dans CCR avec IMS (50%) que MSS - Mais pas de mutation BRAF dans les tumeurs du Sd de Lynch Domingo E et al. Oncogene 2005;24. CCR < 60 ans CCR + ATCD K spectre IMS Oncogénétique

B-RAF & conséquences cliniques thérapeutiques & diagnostiques Diagnostic de Sd de Lynch BRAF V600E : - Plus souvent dans CCR avec IMS (50%) que MSS - Mais pas de mutation BRAF dans les tumeurs du Sd de Lynch Domingo E et al. Oncogene 2005;24. IMS + BRAF V600E = sporadique Oncogénétique IMS Sans BRAF V600E = Lynch ou sporadique IMS CCR < 60 ans CCR + ATCD K spectre Oncogénétique

La recherche des biomarqueurs en pratique Comment les rechercher? Biologie moléculaire (IMS, RAS, BRAF) Sauf test RER par IHC Génotypage Sur tumeur Fixé et inclus / labo Anat. Path. Avec fixateur ad hoc Biopsie ou pièce chirurgicale Primitif ou métastase Extraction ADN tumoral Amplification

28 plateformes de biologie moléculaire www.inca.fr

La recherche des biomarqueurs en pratique Le circuit Bon de demande Bloc Bon de demande Prescripteur Labo AP détenteur du bloc 8 à 10 jours Bonne coordination entre : clinicien / A. Pathol. / plateforme Plateforme régionale

Un champ en pleine «mutation» Autres marqueurs à court terme : PI3K/AKT prédictif de sensibilité à l aspirine en adjuvant? CMET prédictif de résistance secondaire à anti-egfr?? Et les biomarqueurs /anti-angiogènes? Bientôt les biopsies «liquides»?

POINTS FORTS Les biomarqueurs tumoraux utilisés en pratique clinique aujourd hui sont : l instabilité microsatellitaire (IMS) et les mutations de RAS et de BRAF. Leur recherche est réalisée par technique de biologie moléculaire, à partir des échantillons tumoraux, nécessitant l extraction et l amplification de l ADN tumoral. La demande d analyse doit être adressée à l anatomo-pathologiste détenteur des prélèvements tumoraux ; celui-ci adresse un échantillon à l une des plateformes hospitalières de génétique moléculaire des cancers mise en place par l INCa. Seule la recherche d IMS peut être réalisée par immunohistochimie. L IMS présente dans 15% des CCR sporadiques est une caractéristique constante des CCR développés dans le cadre d un syndrome de Lynch. L IMS est un facteur de bon pronostic des CCR de stade localisé. Les cancers du côlon de stade II avec IMS n ont pas d indication à une chimiothérapie adjuvante même s ils ont des facteurs dits «à haut risque» du fait d un excellent pronostic lié à l IMS. Les stades III avec IMS ne doivent pas être traités par 5FU seul en adjuvant. Une mutation des gènes RAS est retrouvée dans 50 à 60% des CCR. Les mutations RAS peuvent se situer sur les exons 2, 3 ou 4 des gènes KRAS et NRAS. Ce sont des mutations activatrices induisant une résistance aux traitements par Ac anti-egfr (cetuximab et panitumumab). L AMM de ces médicament est restreinte aux patients porteurs de CCR sans mutation RAS. Une mutation du gène BRAF est identifiée dans 5 à 10% des CCR. Il s agit presque toujours de la mutation BRAF V600E. Elle est un facteur de mauvais pronotic surtout au stade métastatique. Sa valeur prédictive de résistance au traitement anti-egfr est discutée ; à ce jour elle ne constitue pas une contrindication à la prescription de ces traitements. Des thérapies ciblées anti-braf sont à l essai dans le cadre du traitement des CCR ; l inclusion des patients dans ces essais doit être privilégiée compte tenu du très mauvais pronostic de ces tumeurs.