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N 40 From 4 E TRIMESTRE 2009 OLIVIER WITMEUR à la tête de l'exed "L'objectif: tripler notre chiffre d'affaires en 5 ans!" L E M A G A Z I N E D E L A S O L V A Y B R U S S E L S S C H O O L O F E C O N O M I C S A N D M A N A G E M E N T CONSEIL SCIENTIFIQUE La SBS-EM lance sa tête chercheuse CARINE PEETERS ET L'OFFSHORING La diversité culturelle, source de valeur ajoutée MASTER COMPLÉMENTAIRE CONJOINT EN MICROFINANCE De nouveaux alumni de 25 nationalités différentes! DOMINIQUE LEROY, UNILEVER BELGIQUE (INGEST 1987) "Je voulais mettre les mains dans le cambouis!" BERTRAND WAUTLET (INGEST 1996) ALEXANDRE WIECZORECK (INGEST 2005) Les Laurel & Hardy de l'ecole? Bureau de dépôt: Bruxelles X - N d'agréation: P107003 From SolvayAlumni BRUSSELS SCHOOL OF ECONOMICS AND MANAGEMENT Toute l'actualité de la Solvay Alumni en encart central MANAGEMENT Trimestriel 5

www.mybrands.be Gilles Samyn Arnoldo Hax Thierry Maillet Fons Van Dyck

EDITO Edito Quality, not quantity Re porters Hugues Pirotte Professor of Finance LAST MONTH, THE MBA SOLVAY CAME UNDER THE PRESSURE OF THE AMBA (ASSOCIATION OF MBAS) RE-ACCREDITATION PROCESS, THE BRITISH EQUIVALENT OF THE AACSB ACCREDITATION MORE FAMILIAR IN THE US. It is quite strange yet exciting to witness the momentum our School is currently experiencing: 1. the departments of Economics and the Business School have merged, bringing together a stronger nucleus of Faculty members; 2. we are developing new undergraduate Masters degrees (MAs); 3. our new Faculty will soon be represented by a new building within the University; 4. and we have been reaccredited by EQUIS and AMBA. That's right, the AMBA assessors are recommending that the International Accreditation Board grant our MBA with a 5-year accreditation with no conditions attached. When we compare how much has been achieved in the past following on from our predecessors and compared with the huge budgets that other Business Schools enjoy, we can only reiterate that the Solvay Brussels School probably delivers the best value for money in higher education. The creativity of the MBA programme we offer, the recent refinement of its policies and processes, the strong enthusiasm among our students and the great added value generated were elements greatly appreciated by the senior AMBA Assessors, with more than 50 accreditation processes behind them. They were genuinely amazed and we must be proud of this achievement. Nevertheless, we will still need to negotiate our future direction with care. The assessors were also amazed at the results we have been able to produce with limited investment and facilities. The future of academia seems to revolve around rankings, teaching excellence, research excellence of all kinds, dynamic alumni and corporate networking in general. And with cultural diversity sometimes at risk, the next 10 years will stress test our professionalism, our capacity to make decisions and to manage in a more coordinated way, and to reach larger audiences in Executive Education thus ensuring the sustainable development of our School. Contrary to what some rankings advocate, there is no single model to follow and it will be up to us to position ourselves realistically. The reputation of our School most certainly relies on quality, not quantity. I am perhaps wrong when I speak of our limited investment of the past. In fact, the greatest (though hidden) investment so far has probably been the measureless time and effort that internal and external members of the School have devoted throughout the years and the great affectio societatis that has allowed us to pool together these resources. Finding the right way to grow and benchmark ourselves against other schools while retaining that (hidden) investment will be a delicate matter. And to grow without being aware of, rewarding and encouraging what won the School its reputation in the past, would mean losing more than we are seeking to achieve. The new building will promote a new era for our school and be a corporate attractor in Brussels, at the heart of Europe. It will allow us to better market the excellent teaching quality of our Executive Education and to better communicate and exchange internally and externally on the myriad initiatives developed inside our School but which can sometimes become too dispersed and insufficiently valued. The recent accreditations are confirmation that we have the right tools and ingredients. It is now up to us to combine them to produce a result worth savouring. L'instantané de DILBERT Syndicated by Bruno Productions B.V. The next 10 years will stress test our professionalism 4 E T R I M E S T R E 2009 3

Gilles Samyn Management of Complexity Complexity is not chaos. Punctuation points are seen as threats by many although one can look at them as opportunities. Who s got the mindset to deal with complexity? Arnoldo Hax The Delta Model, the key to the castle of your customers Arnoldo Hax is MIT's Professor of Strategy. He also holds the chair of Management at MIT (Boston). Prof. A. Hax's model has been adopted by several companies: GM, Unilever,... He will explain the succes of his model, and how far it is applicable on Belgian companies. Who's got the strategic power? Thierry Maillet No saturated markets There are no satured markets. Only saturated minds. But where does our actual society create new opportunities for Consumer Goods and Retailers? Who's got the power of the "new systems" Fons Van Dyck Belgian consuming trends How does the current economic crisis affects consumer behavior and what about its impact on tomorrow s society at large? What are key learnings for brands and for retailers in particular? Thriving on a crisis. Gilles Samyn Arnoldo Hax Thierry Maillet Fons Van Dyck Symposium Who's got the power 10/02/2010 - from 9.00h till 13.00h Kinepolis Imagibraine Boulevard de France - 1420 Braine-l Alleud More info and registration: www.mybrands.be

SOMMAIRE Sommaire MAI 4 E TRIMESTRE 2009 - NUMÉRO 40 INSIDE SOLVAY 06 PORTRAIT D'ECOLE 12 ZOOM 14 RECHERCHE 22 A LA UNE OLIVIER WITMEUR Désormais à la tête de la Chaire Bernheim et de l'executive Education, ce "serial entrepreneur" nourrit d'ambitieux projets. CONSEIL SCIENTIFIQUE Composé de personnalités du monde académique, il portera un regard expérimenté sur les questions liées à l'organisation de la recherche à la SBS-EM. OFFSHORING Le Pr Carine Peeters entend, à travers l'offshoring Research Network, mener beaucoup plus loin les recherches sur l'offshoring. MASTER COMPLÉMENTAIRE CONJOINT EN MICROFINANCE Unique en Europe du Nord, il forme e.a. des cadres des ONG liées à la microfinance, de la finance éthique, ainsi que des chercheurs. From SolvayAlumni BRUSSELS SCHOOL OF ECONOMICS AND MANAGEMENT MANAGEMENT SOLVAY ALUMNI Retrouvez toute l'actualité de l'association en encart central. AFTER SOLVAY 24 SUCCESS STORY DOMINIQUE LEROY Naturelle, élégante mais sans chichis, la Country Manager d'unilever Belgique reste une personne très humaine et (osons le mot) plutôt cool! 28 ESPRIT D'ENTREPRISE OXERA A la tête de ce cabinet indépendant de consultance parmi les plus renommés en Europe, Luis Correia da Silva fut l'un des premiers diplômés MBA de l'ecole. 32 CHEMINS DE TRAVERSE BERTRAND WAUTLET ALEXANDRE WIECZORECK Appelez-les Walter et Alex Vizorek. Les noms de scène de ces deux alumni, nouveaux rois de la comédie! soutient la SBS-EM FROM SOLVAY est une publication de la Solvay Executive Education ASBL avenue F.D. Roosevelt 48, 1050 Bruxelles EDITEUR RESPONSABLE : Mathias Dewatripont avenue F.D. Roosevelt 48, 1050 Bruxelles RÉALISATION ET PRODUCTION : T ÉLÉPHONE : 02/640.49.13 F AX : 02/640.97.56 E-MAIL : info@elixis.be W EB: www.elixis.be RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Violon DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Hugues Henry RÉDACTION : Frank Degans, Benoît July, Candice Leblanc, Frédéric Lejoint, Hugues Pirotte, Ikram Sefiani, Frédéric Wauters COMITÉ DE RÉDACTION: Jean-Paul Bissen, Marc Chamut, Mathias Dewatripont, Alain Eraly, Laurent Violon PHOTO: Laetizia Bazzoni, H2Productions.com, istockphoto, Mathieu Paternoster, Reporters, ULB PHOTO DE COUVERTURE : ISOPIX MAQUETTE: Marie Bourgois COORDINATION GRAPHIQUE : Catherine Harmignies IMPRESSION : Druco PUBLICITÉ : ICS & Medial, Alain Mathieu T ÉLÉPHONE : 02/230.02.33, 010/88.94.48 E-MAIL : ics@edito.be, medial@swing.be Trimestriel Tirage : 11.000 exemplaires CHANGEMENTS D'ADRESSE: fbecker@ulb.ac.be Pour toute suggestion de thèmes d'articles: lv@elixis.be Les mentions d'entreprises le sont à titre documentaire. Les articles, dessins, photos illustrant la revue From Solvay ne comportent pas de publicité. Les articles, opinions, dessins et photos contenus dans cette revue le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. 4 E T R I M E S T R E 2009 5

Re por ter s Re O LIVIER WITMEUR Si on m'avait dit que je reviendrais un jour enseigner à l'ecole, je ne l'aurais pas cru!

Portrait d'école PORTRAITRAIT D'ÉCOLE Un "serial entrepreneur" à la tête de la Chaire Bernheim et de l'executive Education SPÉCIALISTE DE L'ENTREPRENEURIAT, DISCIPLINE QU'IL A "PRATIQUÉE" AU SEIN D'UN INCUBATEUR, D'UNE SOCIÉTÉ DE SERVICES INFORMATIQUES ET EN TANT QUE PROFESSEUR, NOTAMMENT, OLIVIER WITMEUR VIENT DE REPRENDRE LES RÊNES DE LA CHAIRE BERHEIM D'ENTREPRENEURIAT ET DE L'EXECUTIVE EDUCATION. AVEC D'AMBITIEUX PROJETS À LA CLÉ. A travers son mandat de Président du Conseil de la Politique scientifique de la Région bruxelloise, Olivier Witmeur rêve de faire de Bruxelles une capitale de la connaissance! Re por ters EEst-ce travestir la réalité que de voir en vous un "serial entrepreneur"? Disons plutôt que j'ai toujours des projets plein la tête et que j'aime les mener à bon port! Cela me vient de mes parents: ils m'ont inculqué l'idée que démarrer une activité est somme toute assez naturel. Cela me vient aussi de l'enseignement reçu à Decroly, qui m'a sans doute donné un rapport au monde un peu moins standardisé que la moyenne et m'a convaincu de la nécessité d'essayer de l'améliorer si j'en avais la possibilité. Les premiers résultats furent, je l'avoue, très divers: du lancement d'une activité d'échange d'enregistrements "pirates" de concerts quand j'avais 16 ans à celui d'une société dans le secteur Mon éducation m'a inculqué l'idée que démarrer une activité est somme toute assez naturel du tourisme avec ma compagne lorsque j'étais étudiant Quel genre d'étudiant fut le créateur précoce de sociétés? Assez peu impliqué. J'avais longtemps hésité entre les études d'ingénieur civil ou commercial, privilégiant finalement Solvay qui me paraissait plus ouvert et plus généraliste. J'ai réussi les cinq années en cinq sessions avec distinction, sans plus, en me félicitant cependant d'avoir eu la chance de suivre les cours d'andré Farber, un modèle de pédagogie de Simon Golstein et de quelques jeunes profs "qui montaient" à l'époque, comme Alain Eraly et Mathias Dewatripont. Pour le reste, si on m'avait dit que je reviendrais un jour enseigner à l'ecole, je ne l'aurais pas cru! LA CHOSE PUBLIQUE C'est en effet dans la sphère publique que vous faites vos premiers pas, dans le cabinet néerlandophone du ministre bruxellois de l'economie, Rufin Grijp. Comment arrivez-vous là? Par le biais de mon service militaire. Le courant est très vite passé avec le ministre qui m'a proposé une fonction dans le soutien aux PME. Je suis resté trois ans à son cabinet, en n'étant pas du tout mordu par la politique, mais bien par la gestion de la chose publique. C'est d'ailleurs dans cette perspective que je préside aujourd'hui le Conseil de la Politique scientifique de la Région bruxelloise, un mandat gratuit qui me permet notamment d'initier des avis sur la manière dont la Région pourrait davantage tirer parti de la formidable concentration intellectuelle en son sein: Bruxelles, capitale de la connaissance! 4 E T R I M E S T R E 2009 7

ORTRAIT Portrait d'école D'ÉCOLE Repor porter ters "Les cours d'entrepreunariat n'ont plus pour vocation première de sensibiliser les étudiants à travers une sorte de célébration des "entrepreneurs-champions"!" Vous rejoignez ensuite l'eebic (Erasmus European Business & Innovation Center), un incubateur alors boudé par les entreprises. Votre rôle à la tête de cet outil? Il était clair: le relancer, car il ne fonctionnait pas. Dédié aux jeunes entreprises innovantes, il accueillait alors deux locataires! En cinq ans, le centre s'est effectivement rempli par le biais des services que nous y avons développés dans le domaine de l'immobilier, de la logistique et, surtout, du coaching et du financement. Nous avons quadruplé le chiffre d'affaires et augmenté la surface d'accueil de 50%. Au final, nous avons accompagné sur cette période plus de 50 entreprises parmi lesquelles OpenHR, société spécialisée dans le développement de logiciels et le conseil en GRH dans les grandes entreprises qui m'a proposé de la rejoindre en 2000. Tout le monde n'a pas compris ce choix: j'étais bien payé, j'avais recruté une équipe performante et le centre était à cinq minutes de chez moi Mais je voulais m'inscrire dans un nouveau projet, tout simplement. Six ans plus tard, OpenHR s'est elle aussi développée et est rachetée par Arinso International qui vous propose de nouvelles responsabilités. Mais vous rejoignez la Solvay Business School. Pourquoi? Lorsque l'ecole a lancé son premier cours d'entrepreneuriat, en 2000, Jean-Claude Ettinger, avec qui j'avais collaboré à l'eebic, m'a proposé un poste d'assistant en entrepreneuriat en complément de mon activité chez OpenHR. J'avais accepté, en redoutant toutefois de devoir parler en public, mais j'y ai visiblement pris goût! De sorte que, quatre ans plus tard, lorsque Jean-Claude me propose de démarrer une thèse, je n'hésite plus. Le tout pour m'investir au final davantage au service de l'ecole après la revente d'openhr et avec le support de la Fondation Bernheim. Objectif initial? Me consacrer à l'enseignement et à la recherche en entrepreneuriat avec un soutien décisif d'alain Fayolle, professeur-visiteur à la SBS-EM, basé à l'em Lyon, qui m'a intégré dans les circuits de recherche internationaux et m'a très bien guidé pour mener ma thèse à bon port. UNE TENDANCE LOURDE Se lancer dans l'entrepreneuriat n'est peutêtre pas l'idée première des étudiants de l'ecole. Faut-il les y sensibiliser? Ces cours n'ont plus pour vocation première de sensibiliser les étudiants en procédant à une sorte de célébration des "entrepreneurs-champions"! Nous proposons l'accès à une connaissance de haut niveau, très directement mobilisable dans le monde réel P ASSIONS EXTRA- PROFESSIONNELLES > SE DÉCLARANT BON VIVANT, OLIVIER WITMEUR L' AVOUE SANS AMBAGES: IL ADORE MANGER! "Au restaurant, en vacances où j'ai toujours l'un ou l'autre circuit gastronomique à découvrir, mais aussi chez moi: je cuisine", précise-t-il en se déclarant, à ce sujet comme pour tant d'autres, "foncièrement généraliste: j'essaie tout et j'aime presque tout!" > D'AUTRES PASSIONS? "La photo, qui peut aller de pair avec la cuisine quand il s'agit de découvrir de nouveaux horizons, et la musique: ma voiture comme ma maison ressemblent parfois à une discothèque, essentiellement dédiée au rock alternatif." Enfin, il passe chaque jour une bonne demi-heure à promener son chien, de manière 100% intéressée: "J'ai pu constater qu'à chaque retour de promenade, j'avais trouvé la solution au problème qui, au départ, me trottait dans la tête!" L'entrepreneuriat est aujourd'hui une discipline à part entière, dotée de bases conceptuelles que j'ai pu aussi étudier au MIT, au Babson College et à la Harvard Business School. Elle s'intégrera d'ailleurs de manière cohérente au cœur du futur master "ingénieur de gestion". En procédant de la sorte, l'ecole s'inscrit dans une tendance lourde qui tend à émanciper la discipline de son berceau historique où elle se cantonnait dans des cours pratiques de gestion de PME ou de création d'entreprise. 8 4 E T R I M E S T R E 2009

Portrait d'école PORTRAITRAIT D'ÉCOLE Comment dès lors définir désormais l'entrepreneuriat? On embrasse aujourd'hui les comportements entrepreneuriaux au sens le plus large et dans de multiples contextes, incluant les grandes entreprises et le non-marchand où la gestion de l'entrepreneuriat présente de nombreux points communs avec la gestion de l'innovation. Il ne s'agit donc plus uniquement de former des entrepreneurs, mais également d'apprendre à tout type d'organisations comment détecter puis gérer les talents entrepreneuriaux qui gagnent à se développer en leur sein. Vu que l'entrepreneuriat repose sur la complémentarité des compétences et des profils, il CV EN BREF 1967 Naissance à Uccle 1985-1991 Ingénieur de Gestion 1989-1995 Création et gestion de la société Mer & Neige 1991-1994 Attaché puis conseiller au cabinet du Ministre Rufin Grijp 1994-1999 Directeur de l'eebic (Erasmus European Business & Innovation Center) 2000-2006 Chief Financial Official de OpenHR 2000-2008 Assistant de Jean-Claude Ettinger pour les cours d'entrepreneuriat à la SBS 2005-2008 Doctorat en entrepreneuriat (SBS-EM, ULB) 2007- Président du Conseil de la Politique scientifique de la Région de Bruxelles-Capitale 2009- Titulaire de la Chaire Berheim et directeur de l'executive Education de la SBS-EM L'entrepreneuriat dépasse largement la création et la gestion des PME s'agit aussi d'ouvrir les cours à un maximum de facultés de l'université. PETIT À PETIT Venons-en à l'executive Education. Pourquoi avez-vous accepté d'en assumer la direction? Cela s'est construit par hasard et petit à petit. D'abord, en aidant Alain Eraly, alors président de l'ecole, à rédiger le business plan qui était indispensable au renouvellement de l'accréditation Equis: un chantier énorme, dans lequel beaucoup de gens se sont investis, et qui m'a valu au final de devenir directeur financier de l'ecole. C'est à la suite de cela qu'on m'a demandé, en juin dernier, de succéder à Brigitte Feys à la tête de l'executive Education, mais à titre intérimaire et à condition que je puisse continuer à m'investir dans mes cours. Au final, comme souvent, le provisoire est devenu définitif! Je m'étais en effet persuadé qu'un plan ambitieux pourrait être mis sur pied avec l'aide de l'équipe actuelle et en bénéficiant du soutien de toutes les parties impliquées dans et autour de l'ecole. On dit depuis longtemps que l'executive Education a un "énorme potentiel". Qu'en est-il vraiment? Pour bien comprendre cela, il faut se souvenir que ces programmes résultent d'une multitude d'initiatives individuelles: ils sont pour la plupart d'excellente qualité, reconnus comme tels, mais le tout manque de cohérence et ne tient pas vraiment la comparaison, par exemple, avec l'offre de Vlerick qui est bien plus importante que la nôtre. Nous avons donc tout intérêt à repenser notre portefeuille et notre organisation afin de pouvoir présenter une offre plus étoffée, plus modulaire, mais aussi plus cohérente et en phase avec les attentes du marché. Concrètement, quelles sont ces attentes du marché? Nous allons renforcer notre offre en "general management" et la décliner pour un public de jeunes managers qui n'ont pas reçu, à la base, de formation en business. Nous allons aussi proposer une gamme de formations plus courtes et développer de nouveaux executive masters en capitalisant sur les acquis de la fusion avec le département d'economie et en visant un public international grâce à notre positionnement au cœur de l'europe. Bref, nous allons proposer l'accès à une connaissance de haut niveau qui sera très directement mobilisable dans le monde réel. L'objectif final, mais ne le dites à personne, c'est de doubler notre chiffre d'affaires en 3 ans et de le tripler en 5 ans! Benoît JULY "Jean-Claude Ettinger m'a proposé un poste à l'ecole: j'ai accepté, redoutant toutefois de devoir parler en public, mais j'y ai visiblement pris goût!" Re por ters 4 E T R I M E S T R E 2009 9

NEWS News SBS-EM' MASTER IN MANAGEMENT Always a high position in the FT Rankings! In the 2009 Financial Times rankings for Masters in Management Programmes, Solvay Brussels School-EM is ranked 14 th in Europe, and 1 st in Belgium. In addition, Solvay Brussels School-EM grabbed the 4 th place in Europe for the financial discipline. The FT survey examined a wide range of criteria including career progress, diversity of staff and student bodies, and quality of academic faculty. This latest ranking is another indication that our business school maintains a strong position on national and international level. The School welcomes this encouraging result and looks forward to building on it in the coming months. C ENTRE EMILE BERNHEIM Une nouvelle ère E FFICIENCE DES MARCHÉS Une 2 e édition Dans leur livre "Efficience des marchés: concepts, bulles spéculatives et image comptable", Bruno Colmant, Roland Gillet et Ariane Szafarz tentent d'initier le lecteur au domaine à la fois passionnant et controversé que constituent l'efficience des marchés boursiers et ses ramifications multiples. L'actualité économique et financière de ces derniers mois a plus que jamais montré l'importance de ces thématiques. LE PUBLIC L'ouvrage s'adresse d'abord aux praticiens de la finance en leur offrant une perspective large et pragmatique du thème abordé. Dans cette optique, il part des définitions des principaux concepts pour évoluer progressivement vers une synthèse des développements empiriques les plus récents. De la sorte, il permet aux professionnels de confronter leur expérience personnelle aux résultats issus de la littérature scientifique. Ce livre est aussi destiné aux étudiants de 3 e cycle en économie ou en gestion qui désirent parfaire leurs connaissances des marchés financiers. Bruno Colmant, Roland Gillet, Ariane Szafarz: "Efficience des marchés: concepts, bulles spéculatives et image comptable". Ed. Larcier, 2009, 2 e édition, 94 p. (37 ). Web: http://editions.larcier.com. D.R. Pierre-Guillaume et Patricia Garcia-Prieto, Méon, Directeur, Présidente. Le 15 septembre dernier, l'équipe de direction du Centre Emile Bernheim, le centre de recherche en gestion de la SBS-EM, a été renouvelée. Patricia Garcia-Prieto, Présidente, et Pierre- Guillaume Méon, Directeur, assureront désormais conjointement la gestion du centre, en remplacement d'alain Eraly et Ariane Szafarz. A L'ORIGINE Créé grâce au soutien de la Fondation Emile Bernheim, le Centre Emile Bernheim est dédié à l'étude académique du monde des affaires. Ses travaux, appliqués et fondamentaux, balaient aujourd'hui le spectre complet de la recherche en gestion: Finance, Marketing, Gestion des technologies, Economie internationale, Stratégie et Gouvernance d'entreprise, Comptabilité et Contrôle, Histoire financière et économique, Sciences fiscales, Méthodes quantitatives de gestion, Ressources humaines et organisation, Microfinance. LE PROJET Patricia Garcia-Prieto et Pierre-Guillaume Méon souhaitent renforcer l'identité scientifique et pluridisciplinaire du Centre Emile Bernheim, tout en l'ouvrant sur des collaborations et des projets à l'intérieur et à l'extérieur de l'ulb. Une journée d'activités scientifiques a été organisée le 9 octobre pour marquer le passage de témoin entre les deux équipes. M AREK HUDON 1 er Prix de l'institut CEDIMES Chaque année, après délibé- ration d'un jury international, l'institut CEDIMES décerne 4 prix récompensant les meilleurs travaux de jeunes chercheurs sur le thème suivant: "Les processus de développement dans le monde". Ces prix bénéficient notamment du soutien de l'agence Française de Développement, de la Commission Nationale Française pour l'unesco, de Marek Hudon, professeur l'organisation Internationale de à la SBS-EM. la Francophonie (OIF) et de la Fondation Dauphine. Pour l'édition 2009, le Premier prix de l'institut CEDIMES, doté de 4.000, a été décerné au Pr Marek Hudon de la SBS-EM. Cette distinction récompense ses travaux de thèse en microfinance, ainsi que les nombreux articles publiés ou en cours de publication dans des revues internationales de référence. La cérémonie de remise des Prix Institut CEDIMES a eu lieu à la Sorbonne, le vendredi 23 octobre dernier. Reporters 10 4 E T R I M E S T R E 2009

News EWS G EORGES ATAYA Re-elected International Vice President of ISACA Georges Ataya, Academic Director of IT Management Education at Solvay Brussels School-EM, has recently been re-elected international vice president of ISACA, a non-profit association serving more than 86.000 IT Governance, Assurance and Security professionals in 160 countries. "I am honoured to help lead ISACA and IT Governance Institute (ITGI) in their mission to Georges Ataya, Academic help IT professionals ensure that Director of IT their enterprise's information is Management Education. secure, its risks are controlled and value is realized from IT-related investments," said Ataya. "It is a pleasure to work with ISACA's 86.000 professionals whose involvement and global perspectives help ISACA continue to provide unmatched certification, standards, training and research publications." Reporters V IETNAM Nouveau programme en entrepreneuriat Dans le cadre de son développement au Vietnam, l'ecole va lancer un Executive Master en Entrepreneurship à Saigon. Ce programme permettra à de jeunes créateurs d'entreprises viet- namiens de concrétiser leur projet sous forme d'un business plan à défendre devant des investisseurs professionnels. Développé à l'initiative du Pr Jean-Pierre Baeyens, qui assure maintenant la Direction Académique des Masters au Vietnam, le programme sera placé sous la responsabilité du Pr Jean-Claude Ettinger. Renseignements auprès du Pr Jean-Pierre Baeyens, tél.: 0475/25.66.32. E-mail: jean-pierre.baeyens@ulb.ac.be. H2Productions.com C APITAL- RISQUE Un guide très pratique Le capitalrisque en anglais, venture capital est sans doute le mode de financement le plus fréquemment associé à la création et au développement des petites et moyennes entreprises qui souhaitent poursuivre un projet de croissance. Bien que la pratique du capital-risque ait aujourd'hui atteint une certaine maturité, elle est encore mal connue du grand public et reste parfois associée à quelques mythes et conceptions négatives. Par conséquent, alors que l'offre est devenue importante, trop peu d'entreprises y font appel. CLARTÉ ET OBJECTIVITÉ Avec le support de la Belgian Venture Capital & Private Equity Association (BVA), la SBS-EM et Vlerick ont préparé un "Guide du Venture Capital en Belgique" dont le principal objectif est de démystifier cette activité et d'en donner une image aussi simple, claire et objective que possible. Plus précisément, les Pr Sophie Manigart de la Vlerick Leuven Gent Management School (titulaire de la Chaire Gimv en Private Equity) et Olivier Witmeur de la SBS-EM (titulaire de la Chaire Bernheim d'entrepreneuriat) retracent le processus qui mène une entreprise à faire appel puis à collaborer avec une société de capital-risque. Ils répondent, en termes aussi simples que possible, aux questions que pourrait se poser tout entrepreneur et ceux qui informent et/ou conseillent les PME (comptables, réviseurs, avocats, structures publiques de soutien ): > Qu'est-ce que le capital-risque? > Qui peut y faire appel et dans quelles circonstances? > Quels sont les avantages et les inconvénients de ce type de financement? > Comment contacter un fonds de capitalrisque et que faut-il préparer? > Comment et sur quelles bases les fonds de capital-risque prennent-ils la décision d'investir? > Que se passe-t-il après la décision d'investissement? Le guide comprend également 3 success stories qui illustrent la diversité des investissements réalisés par les fonds de venture capital belges. BLOG ET SÉMINAIRES La publication du guide s'accompagne de la création d'un blog dédié au capital risque où les entrepreneurs peuvent poser leurs questions. Par ailleurs, une série de séminaires sera organisée à travers la Belgique dans le but de présenter ce guide pratique, en association avec différentes fédérations professionnelles et structures de soutien des PME. Ce projet concrétise un partenariat de qualité entre deux centres universitaires de premier plan et les praticiens réunis au sein de la BVA qui ont été étroitement associés à la rédaction du guide. Renseignements et inscriptions au séminaire de présentation du guide, Web: www.venture-capital.be. 4 E T R I M E S T R E 2009 11

ZO Zoom Conseil scientifique Un éclairage nouveau sur la recherche istockphoto LE CONSEIL SCIENTI- FIQUE DE L'ECOLE EST NÉ! COMPOSÉ DE PERSONNALITÉS DU MONDE ACADÉMIQUE, IL PORTERA UN REGARD EXPÉRIMENTÉ SUR LES QUESTIONS LIÉES À L'ORGANISATION DE LA RECHERCHE À LA SBS-EM. RENCONTRE AVEC ESTELLE CANTILLON, DIRECTRICE DE LA RECHERCHE, CHARGÉE D'EN PILOTER LA MISE EN PLACE. "Enseignants et chercheurs d'autres pays ne connaissent pas notre contexte institutionnel: ils nous font part de leurs suggestions sans idées préconçues ni autocensure." A"A ma connaissance, c'est une première du genre en Belgique, explique Estelle Cantillon. Mais le système est déjà bien établi ailleurs en Europe. D'ailleurs, certains membres du Conseil scientifique de l'ecole sont issus d'universités qui en sont déjà dotées." L'idée a été suggérée par les professeurs de la section Sciences économiques lors de la création de la nouvelle SBS-EM. Constatant la présence, au sein de l'ecole, d'un Conseil consultatif, lien avec le monde des entreprises, ils ont en effet Lors de la première réunion, nous avons produit un condensé des expériences d'une dizaine d'universités, y compris les écueils à éviter plaidé pour l'organisation de son équivalent académique. Le nouveau Conseil scientifique est composé de douze membres avec un équilibre recherché entre les profils plutôt "économie" et ceux de type "gestion". UNE NÉCESSAIRE OUVERTURE "Le processus de Bologne a profondément modifié la donne pour les universités européennes, poursuit Estelle Cantillon. En favorisant une plus grande harmonisation des diplômes, il a accru la mobilité des étudiants et des chercheurs et, dès lors, la concurrence entre les universités européennes pour attirer les meilleurs profils. Il importe donc de se tenir au courant des évolutions dans l'organisation des 12 4 E T R I M E S T R E 2009

Zoom OOM universités et, en particulier, des pratiques et stratégies mises en place ailleurs. Réunir des personnalités académiques issues d'europe et des Etats-Unis au sein de notre nouveau Conseil scientifique nous apporte cette nécessaire ouverture. Une ouverture qui n'est d'ailleurs pas limitée à la recherche, puisque les membres du Conseil scientifique ont bien conscience que nos activités de recherche, d'enseignement et de service à la société ne sont pas cloisonnées." Estelle Cantillon prône une attitude décomplexée et sans œillères: "Un des grands avantages du Conseil scientifique est le regard extérieur et neuf que ses membres posent sur nous. Enseignants et chercheurs dans d'autres pays, ils ne connaissent pas notre contexte institutionnel et nous font donc part de leurs suggestions sans idées préconçues ni autocensure. Mieux: ils réfléchissent avec nous à la meilleure manière d'adapter leurs propositions à notre situation." BÉNÉVOLAT ET RÉSULTATS Tout comme les membres du Conseil consultatif, ces personnalités académiques de premier plan ont accepté de jouer le jeu de manière entièrement bénévole, non sans soumettre l'ecole à une obligation de résultat. "Ces professeurs s'investissent dans le Conseil scientifique pour nous aider à nous développer, précise Estelle Cantillon. En contrepartie, ils s'attendent à ce que leurs avis soient pris en compte. A défaut, nous risquons de les voir tourner les talons." Concrètement, l'ecole leur soumet, avant chaque réunion, une série de questions. Les membres du Conseil délibèrent ensuite. "En tant que Directrice de la Recherche, j'assiste à la réunion, mais essentiellement pour répondre à leurs questions et rendre compte au Bureau de l'ecole des conclusions auxquelles ils sont parvenus." LA PREMIÈRE! Organisée le 17 septembre dernier, la première réunion du Conseil scientifique a tenu ses promesses. "Sept membres du Conseil sur les douze ont pu se libérer. En l'absence du Président, Sir Tony Atkinson, le vice- Président Julian Franks a dirigé la séance. Mais il a "Face à la concurrence entre les universités européennes pour attirer les meilleurs profils, il importe de se tenir au courant des stratégies mises en place ailleurs", constate Estelle Cantillon, Directrice de la Recherche. d'abord tenu à rencontrer les co-directeurs des trois Centres de recherche (DULBEA, CEB et ECARES), le Doyen et le vice-doyen de la faculté, ainsi que Mathias Dewatripont, Président de l'ecole, afin de prendre la température." Après un repas destiné à faire connaissance, les membres du Conseil se sont mis au travail en présence de Mathias Dewatripont, d'alain Eraly et d'estelle Cantillon. "Durant trois heures, nous avons notamment évoqué la gestion de la charge de travail des D.R. professeurs et son implication sur la recherche, ainsi que les stratégies possibles afin de recruter les meilleurs professeurs sur le marché international. Nous sommes ressortis avec un condensé des expériences d'une dizaine d'universités, y compris les écueils à éviter, et une série de suggestions très concrètes." Un début prometteur et un encouragement face aux défis auxquels devra répondre l'ecole dans le développement de ses activités de recherche. Frédéric WAUTERS L ES MEMBRES DU CONSEIL VOLET "ECONOMIE" > Sir Tony Atkinson (Oxford) > Bronwyn Hall (UC Berkeley) > Eric Maskin (Institute for Advanced Study et Princeton), Prix Nobel d'économie 2007 > Andreu Mas Colell (Universitat Pompeu Fabra) > Andrew Rose (Haas School of Business, UC Berkeley) > Jean Tirole (Toulouse School of Economics) D.R. VOLET "GESTION" Julian Franks, Ramon O'Callaghan, le vice-recteur aux relations internationales Serge Jaumain et Eric Maskin, Prix Nobel d'économie 2007. D.R. Jean Tirole et Andreu Mas Colell. > Julian Franks (London Business School) > Robert Grant (Bocconi) > Jacques Igalens (Toulouse Graduate School of Management) > Arie Lewin (Fuqua, Duke University) > Ramon O'Callaghan (TiasNimbas et Tilburg) > Olivier Scaillet (HEC Geneva) 4 E T R I M E S T R E 2009 13

ECHERCHE Recherche istockphoto Offshoring, par-delà les idées toutes faites MEMBRE DU RÉSEAU OFFSHORING RESEARCH NETWORK, LA SBS-EM VIENT DE PUBLIER DANS LE "JOURNAL OF INTERNATIONAL BUSINESS STUDIES" UN ARTICLE CONSACRÉ À L'OFFSHORING DES ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS. PParmi les multiples phénomènes liés à la mondialisation, l'offshoring est l'un des plus actuels. "Or, en sus de quelques idées toutes faites sur les délocalisations initiées pour des raisons de coûts, nous ne disposions que de peu de données sur le sujet, constate Carine Peeters, professeur à la SBS-EM. D'où l'intérêt d'étudier quels types d'activités sont réellement offshorés, quels en sont les risques, les opportunités, et l'impact stratégique réel pour les entreprises. Nous avons également voulu identifier les pays leaders pour la fourniture de ces services ainsi que l'émergence de nouvelles régions où des clusters de compétences se développent. Enfin, nous souhaitions étudier les configurations mises en place par les entreprises pour se procurer des services à l'étranger et la manière dont elles gèrent et coordonnent leurs différents centres de services." LA TÊTE DE PONT SBS-EM Ces questions, et d'autres encore, sont au cœur de l'offshoring Research Network (ORN), réseau international initié en 2004 aux Etats-Unis par la Duke University (1), dont la SBS-EM est la tête de pont en Belgique. "L'ambition est double, poursuit Carine Peeters qui a effectué son postdoctorat à la Duke University, il s'agit d'étudier ces pratiques par lesquelles les entreprises se procurent des services à l'étranger, mais aussi de constituer la première base de données internationale sur ces pratiques, permettant des analyses comparatives entre pays, secteurs, par type de services ou d'entreprises, et ce, au cours du temps." (2) S'appuyant sur un réseau de près de 2.000 entreprises à l'échelle internationale, cette base de données à déjà permis d'alimenter plusieurs recherches de haut niveau, dont certaines Beaucoup d'entreprises offshorent aussi du développement de produits: R&D, design, ingénierie ont fait l'objet de publications, comme cet article relatif aux pratiques d'offshoring en matière d'innovation récemment publié dans le "Journal of International Business 14 4 E T R I M E S T R E 2009

R Recherche HERCHE Studies" (3). "Ecrit conjointement avec les professeurs Arie Lewin (Duke University) et Silvia Massini (Manchester Business School), cet article contredit l'idée première selon laquelle les entreprises n'offshorent que des activités simples, à faible valeur ajoutée, commente Carine Peeters. Nous nous sommes rendus compte que beaucoup d'entreprises offshoraient aussi du développement de produits (R&D, design, ingénierie), l'élément déterminant n'étant pas le coût du travail, mais bien l'accès à une main d'œuvre technique qualifiée. Aux Etats-Unis, d'où proviennent les entreprises de cette étude, l'accès à ces compétences est en effet rendu plus complexe en raison d'une politique d'octroi de visa plus restrictive, d'une désaffection des jeunes pour les études techniques ou scientifiques, mais aussi d'une propension plus élevée des diplômés d'origine étrangère à répondre à l'invitation de leur mère patrie d'y retourner exercer leurs talents." TOUJOURS PLUS LOIN Des entreprises qui avaient préalablement offshoré des activités de production dans des pays comme la Chine ou l'inde, par exemple, ont donc constaté qu'elles pouvaient remonter la chaîne de valeur et en retirer un bénéfice à divers niveaux. Et ce, nonobstant certains risques liés à la propriété intellectuelle, et à la faculté de ces entreprises à gérer un tel processus de partage et d'internationalisation de leurs processus d'innovation sans en perdre le contrôle, notamment soit autant de sujets pouvant faire l'objet de recherches ultérieures. Une autre recherche, en demande de publication quant à elle, est le fruit d'une collaboration entre les professeurs Patricia Garcia-Prieto (SBS-EM) et Sébastien Point (EM Strasbourg Business School) (4). Elle résulte d'une question centrale: la diversité culturelle liée à l'offshoring doit-elle uniquement être abordée comme une menace, alors que l'on peut aussi y voir une source de valeur ajoutée via la créativité qu'elle génère dans les processus d'innovation? Se fondant sur une analyse qualitative extensive de la littérature (76 articles sur l'offshoring publiés entre 1996 et 2009), cette recherche démontre que, dans 99% des cas, c'est l'aspect négatif de la diversité culturelle qui est mis en avant! "La thèse que nous développons prend le contre-pied de cette approche en posant le postulat que la diversité peut amener de la valeur ajoutée dans un processus d'offshoring pour autant que celui-ci respecte certaines conditions, précise Carine Peeters. Cette recherche, dont le working paper vient d'être récompensé d'un best paper award à la European Academy of Management, devrait donner lieu à une validation empirique, notamment par le biais de l'enquête réalisée par l'orn ou par le biais d'études de cas. Un sujet passionnant!" Benoît JULY (1) Initié par Duke University aux Etats-Unis en 2004, l'orn fédère un réseau de partenaires parmi lesquels, outre la SBS-EM en Belgique, WHU Otto Beisheim School of Management (Allemagne), Manchester Business School (Royaume-Uni), RSM Erasmus University (Pays-Bas), Copenhagen Business School (Danemark), IESE Business School (Espagne), Macquarie University (Australie), et University of Bocconi (Italie). (2) Plus d'infos sur les sites: www.solvay.edu/offshoring, https://offshoring.fuqua.duke. edu, http://en.wikipedia.org/wiki/offshoring_research_network. (3) Lewin A.Y., Massini S., Peeters C. Why Are Companies Offshoring Innovation? The Emerging Global Race for Talent. Journal of International Business Studies, 2009. 40 (6), 901-925. (4) Peeters C., Point S., Garcia-Prieto P. Exploring Diversity in the Offshoring Literature: Notorious Threats and Undetected Opportunities, soumis pour publication, 2009. Version antérieure disponible sous forme de working paper (WP-CEB: N 09-007: Building the business case for diversity in offshoring): www.solvay.edu/en/ Research/Bernheim/Pub_WorkingPapers.php. Reporters Professeur à la SBS-EM, Carine Peeters entend, à travers l'offshoring Research Network, mener beaucoup plus loin les recherches sur l'offshoring. P ARTICIPEZ À L ' ENQUÊTE OFFSHORING! Q UELLES QUE SOIENT LA TAILLE DE VOTRE ENTREPRISE ET VOTRE ATTITUDE FACE À L ' OFFSHORING (VOUS LE PRATIQUEZ, VOUS HÉSITEZ, VOUS VOUS Y REFUSEZ), VOTRE EXPÉRIENCE NOUS INTÉRESSE! A LA CLÉ: L ' ACCÈS EXCLUSIF AUX RÉSULTATS DE NOTRE ENQUÊTE ET À UN RÉSEAU ACTIF À L ' ÉCHELLE INTERNATIONALE. Près de 2.000 entreprises ont déjà participé à l'enquête de l'offshoring Research Network à l'échelle internationale, parmi lesquelles 143 en Belgique. "Nous lançons un nouvel appel, précise le Pr Carine Peeters, de la SBS-EM. Nous souhaitons couvrir un éventail de secteurs plus important, bénéficier des apports d'entreprises de toutes tailles mais aussi étudier les pratiques à différents stades: réflexion sur l'opportunité d'offshorer ou non des activités, processus déjà en route ou décision de ne pas y recourir." > GRATUIT ET CONFIDENTIEL Outre le fait que la participation à l'enquête est gratuite et que la confidentialité des données récoltées est garantie, les entreprises ont tout intérêt à y participer. L'enquête est en effet "la" porte d'entrée au réseau et aux avantages qui y sont liés: obtention de l'étude "4 th Annual Report: Offshoring Reaches the C Suite" publié cette année (valeur: $395) invitation au workshop de débriefing des résultats, réservé aux seuls participants à l'enquête obtention de l'analyse complète des résultats de l'enquête possibilité de se proposer comme candidat pour une étude de cas et d'influencer l'avenir du projet et les activités du réseau. > CONCRÈTEMENT Si vous pratiquez ou pas l'offshoring, si vous vous posez des questions à ce sujet, il vous suffit pour participer et intégrer le réseau de vous rendre sur le site ad hoc www.solvay.edu/ offshoring ou de contacter les promoteurs du projet: Pr Carine Peeters (carine.peeters@ulb.ac.be), Julien Gooris (jgooris@ulb.ac.be), chercheur doctorant, et Florence Duvivier (florence.duvivier@ulb.ac.be), chercheuse doctorante. 4 E T R I M E S T R E 2009 15

From SolvayAlumni BRUSSELS SCHOOL OF ECONOMICS AND MANAGEMENT 4 E TRIMESTRE 2009 - THE SOLVAY ALUMNI NEWSLETTER E DITO Jamais hésiter, toujours douter JJ'ai eu l'occasion de convier quelques amis à une table lors du dernier Top Management Event organisé avec le parrainage de Solvay Alumni. Présidé par le baron Paul Buysse, le panel réunissait dix personnalités aux profils mixtes: académique/professionnel, privé/ public, belge/international, consulting/opérationnel. De ce débat, j'ai notamment retenu cette courte phrase: le leader ne doit jamais hésiter, mais toujours douter. La première partie semble si évidente: au moment de prendre une décision, le dirigeant doit pouvoir trancher et il est souvent seul face à cette décision. La seconde interpelle plus. Dans un environnement en constante évolution, il faut pouvoir "arrêter" une stratégie en gardant à l'esprit qu'elle sera indiscutablement, un jour, en décalage. Tout aussi évident, mais beaucoup plus difficile à réaliser, car quand viendra ce fameux jour? En théorie, dès le lendemain, mais en pratique? Entre garder le cap par temps orageux et s'adapter à un nouvel environnement, la décision est tout aussi difficile que cruciale. Bon choix pour 2010! D.R. Jean-Paul Bissen Vice-Président Solvay Alumni C LUB ENTREPRENEURS Entreprendre, c'est vendre! 2009-2010 Happy New Year! A l'issue du dernier Club Entrepreneurs, organisé conjointement par Solvay Alumni et par Polytech Mons Alumni, les nombreux participants en semblaient bien conscients: "entreprendre, c'est vendre". Angela Leone, serial entrepreneur à succès (Unique intérim, GRH Management et, dernièrement, Sales Consult), sachant que 90% des entreprises belges sont des PME de moins de 50 personnes, a des exemples et des outils permettant de "gagner, garder et booster" la clientèle (GET, GRIP and GROW). François Josz, directeur commercial de Sage Belux (éditeur de logiciels comptables, de CRM et de gestion commerciale pour PME, sponsor de la conférence) a évoqué une enquête CRM sur la gestion de la relation client au sein des PME belges. Le débat fut suivi d'un drink riche en échanges. C'est Bernard Gustin, CEO de Brussels Airlines, qui nous accueillera à la b.house le 14 janvier 2010, à partir de 19h00, pour la traditionnelle réception de nouvel an de Solvay Alumni. Thème de la soirée: "The importance of an international hub at Brussels airport". La conférence sera suivie d'un cocktail, occasion idéale pour échanger nos vœux! Cette soirée est gratuite pour les membres ainsi que pour les demandeurs d'emploi. Une participation de 15 sera demandée aux autres (en cas de paiement sur place de la cotisation 2010, l'accès sera gratuit). Une rencontre à ne pas manquer! Inscriptions auprès de Fabienne Becker, e-mail: fbecker@sbsalumni.be. b.house, Brussels Airport, Airport bld 26, Ringbaan, 1831 Diegem (navette depuis P58, Ringbaan). 4 E T R I M E S T R E 2009 17

From SolvayAlumni BRUSSELS SCHOOL OF ECONOMICS AND MANAGEMENT C ONFÉRENCE Révolution carbone: quelles perspectives de business? Une conférence sur la Révolution carbone a été organisée par Marie Gérard pour les Alumni à Bruxelles chez GDF Suez, qui sponsorisait l'événement. Trois orateurs de marque y ont développé le thème des perspectives de business générées par le changement climatique, un sujet qui figure désormais en première place de l'ordre du jour global. Le réunion de l'unfccc à Copenhague en décembre 2009 constitue une étape importante dans la coopération internationale pour réduire les émissions de CO 2 dans l'atmosphère. > Abyd KARMALI, Managing Director et Global Head des Carbon Markets auprès de la Bank of America Merrill Lynch, a présenté l'évolution du contexte global depuis la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques de 1992 et l'historique du trading des émissions dans le monde entier. Dans le cadre du Protocole de Kyoto, il a aussi esquissé les caractéristiques principales des mécanismes du marché et a donné un aperçu de la valeur globale et de la segmentation du marché du carbone. > Gauthier de POTTER, Executive Vice President du Transcor Astra Group, a présenté quatre cas en interaction avec Abyd Karmali. Via l'acquisition d'une centrale électrique en Europe, ils ont abordé la problématique de l'allocation "free allowances" et de l'évolution des prix crédits carbone. Ils ont aussi souligné la perspective de création d'un fonds forestier, tout en pointant les règles spécifiques de ce type de fonds et l'évolution du marché volontaire. > Alain JANSSENS, Executive Vice President Markets & Sales de GDF Suez Energy Europe & International et professeur à la Solvay Brussels School of Economics and Management (Experience in Management), a expliqué comment les contraintes du changement climatique peuvent être gérées par une entreprise du secteur de l'énergie. Electrabel a créé des activités de trading des crédits carbone. Dans ce cadre, le CO 2 est passé d'un stade de résidus de production à celui d'un élément de trading. Electrabel investit actuellement dans des centrales électriques aux combustibles fossiles Best Available Techniques (rendement élevé, biomasse, etc.) et accroît l'utilisation de technologies sans CO 2 comme les renouvelables. Selon Price Waterhouse Coopers (2008), les émissions de CO 2 moyennes d'electrabel en Belgique (227 g/kwh) sont nettement inférieures aux émissions de CO 2 moyennes en Europe (373 g/kwh). De même, Electrabel investit dans le développement d'une approche souple vis-àvis des clients qui veulent diminuer leurs propres émissions de CO 2 (par ex. approvisionnement neutre en carbone, faible génération de CO 2 ). P OINT DE VUE L La confiance et l'économie La propagation inéluctable aux autres secteurs de l'économie de la crise financière profonde, qui a affecté le monde entier, a plongé les responsables publics et privés dans la plus vive inquiétude. Tous ont tenu un discours identique: il faut restaurer la confiance. Avec une belle unanimité, ils semblent ainsi avoir découvert, à la faveur de la crise, la toute-puissance de ce sentiment. Or, on sait depuis longtemps que la confiance joue un rôle clé en économie. En fait, on le sait depuis les enseignements de Pareto, qui a vécu de 1848 à 1923! (1) N'est-ce pas lui qui disait: "L'ébranlement vient toujours du dehors, mais c'est ensuite grâce à certaines propriétés de la nature humaine que le mouvement acquiert une ampleur et une intensité très grandes, absolument hors de proportions avec la cause qui a produit l'ébranlement"? Pour Pareto, la cause principale des crises se trouve dans le cœur des hommes. Les hommes ne s'arrêtent jamais au juste milieu, ils passent d'un excès de confiance à un excès de méfiance. Le facteur psychologique explique donc une bonne part des soubresauts de l'économie. Aussi, si les dirigeants et les médias avaient appréhendé les leçons de Pareto, ils se seraient abstenus les uns de prononcer des paroles d'une incroyable inconscience, les autres de faire usage d'un vocabulaire outrancier. Car si l'élément déclencheur de la crise, à savoir le crédit immobilier à risque insensé pratiqué aux Etats-Unis (2), exige à coup sûr des mesures de correction et de prévention, il ne faut pas en rajouter par des dérapages verbaux qui sont de nature à provoquer, dans le chef du bon peuple, des réactions irrationnelles peut-être, aggravantes sûrement. Alors, puisque les représentants des mondes politique, des affaires, des médias sont amenés à passer beaucoup de temps dans les avions et autres moyens de transport, pourquoi ne profiteraient-ils pas de ces périodes d'accalmie relative pour deviser avec Vilfredo mais également avec Clément, John, François et les autres (1)? Toutes ces personnalités amies, d'une lucidité étonnante, pourraient tellement les aider dans les nombreux domaines de leur difficile métier. "Le facteur psychologique explique une bonne part des soubresauts de l'économie." Nelly Schmitz (1)Schmitz, N.: "Balades dans le jardin des grands économistes". Editions Mols, Bierges, 2003. (2)Schmitz, N.: "Juglar, le secteur bancaire et le subprime". Edito, juillet 2008. Nelly Schmitz > Ingénieur commercial Solvay 1960 > Agrégée EMDS ULB (1961) > Licenciée en Sciences commerciales et financières ULB (1961) > Docteur en Sciences Economiques ULB (1966) > Professeur honoraire à l'ulb > Fondatrice du Groupe Schumpeter à l'ulb 18 4 E T R I M E S T R E 2009

From SolvayAlumni BRUSSELS SCHOOL OF ECONOMICS AND MANAGEMENT w P ROFIL De Solvay à l'executive search V "J'avais entendu que Solvay était une très bonne école. C'est bien vrai! Je ne l'ai pas choisie seulement pour le label. Bon en maths, je voulais une solide éducation. La réputation de l'université était excellente et j'étais tenté par l'aspect généraliste et scientifique de Solvay. Je suis tombé dedans! D'autant mieux que m'installer seul à Bruxelles ne me déplaisait pas." Venu d'anvers à Solvay VUB, Karsten De Clerck il épousera une Française, ce qui fera de lui un parfait bilingue fut diplômé en 1988. Rencontre. Dans le cadre de ses contacts avec le département de Business Economics and Strategic Management, Karsten décide d'inscrire son mémoire de fin d'études dans le marketing et la business policy. McKinsey & Company fait savoir au Centre qu'elle cherche un étudiant pour un stage d'été. "Sans doute est-ce parce que je passais dans le couloir à ce moment-là qu'on a pensé à moi", plaisante Karsten. Il n'a pas oublié que c'est en T-shirt qu'il a accueilli le consultant venu l'interroger à propos de l'analyse de bilans. Ni qu'il fut à cette occasion invité dans un resto sympa du quartier. On lui offre de se plonger dans l'analyse financière d'entreprises sidérurgiques pour un mois, devenu deux mois, puis trois SUR LE CAMPUS Il reçoit une proposition de contrat au terme de ses études. "J'avais tout de même envie de passer les entretiens avec les sociétés qui recrutent sur le campus." Là, les offres se multiplient. L'une d'elles est particulièrement attrayante. Elle émane de Procter & Gamble. Nouvelle surprise: par télégramme, voilà un rendez-vous avec le président pour l'europe. "A 23 ans, cela ne se refuse pas!" Mais il s'en tient à son projet et sera consultant, trois années durant. Dont une passée à Fontainebleau pour y décrocher un MBA de l'insead (dont il deviendra président des alumni en Belgique). Au retour, une décision difficile l'attend. L'un de ses clients chez McKinsey, Callebaut, lui offre la possibilité de développer une véritable carrière industrielle. "J'allais savoir ce que c'est que de vendre du chocolat, s'entendre avec les responsables de la production pour le lancement de nouveaux articles, côtoyer des travailleurs à l'œuvre de 9 à 5 et pas jusqu'à 9." Il acceptera et n'aura pas à le regretter. La suite est donc chocolatée. Mais pas de tout repos. Après le corporate business development stratégie, nouvelles entreprises, etc., le voilà marketing manager pour l'europe et, enfin, sales and marketing director pour une société acquise en Angleterre, à revitaliser. "Les relations sur le terrain étaient très stimulantes et formatrices. C'était un beau défi et j'ai été heureux de l'avoir relevé avec succès." Quand l'un des fondateurs d'egon Zehnder le contacte pour l'amener à l'executive search, il prend le temps de la réflexion. "Honnêtement, je me suis dit que si je commettais une erreur à 31 ans, ce ne serait pas bien grave. De plus, étant à la source, je pourrais aisément changer de cap si nécessaire." Pour un an, il allait "voir ce que c'est". Quinze ans plus tard, il est toujours là. Solvay m'a donné la capacité de poser les bonnes questions DOMINER LE CONTEXTE De ses études à Solvay, que retient-il? "Dans ce métier, en tant qu'ingénieur commercial, on a la largeur de vue et la perspective qui permettent de comprendre très vite. Ici, nous ne devons pas aller dans le détail, il nous faut dominer le contexte et valoriser correctement le candidat lorsqu'il nous parle de lui et de ce qu'il a fait. Solvay m'a donné, dirais-je, la capacité de poser les bonnes questions." L IVRE Business in China Réussir en Chine demande plus que jamais l'adaptation de nos cadres de références et de nos outils managériaux à une certaine "réalité chinoise". Karsten De Clerck: "Nous avons la largeur de vue et la perspective qui permettent de comprendre très vite". Car il ne s'agit pas "d'adopter", mais bien de s'adapter à une réalité différente de la nôtre et il convient d'aborder la vie des affaires dans sa globalité culturelle et économique. Bon nombre d'écueils, voire de catastrophes, pourraient facilement être évités de la sorte. PARTAGER LE FRUIT Au terme de plusieurs années en Chine, d'abord en tant qu'entrepreneur et puis en tant que consultant, Benoît Ams, diplômé de la Solvay Brussels School et de la Beijing Foreign Studies University, qui préside aujourd'hui le cabinet de conseil New Step International Limited, a pris conscience du fait que bon nombre de problèmes rencontrés par les entreprises moyennes et grandes en Chine sont d'ordre interculturel. C'est le fruit de son expérience qu'il a choisi de partager dans un livre bien coté sur la scène internationale, paru d'abord en français et à présent en anglais. Benoît Ams: "Les nouvelles pratiques du business en Chine". Édition Anthémis, 2008, 180 p. Web: www.anthemis.be. Benoît Ams: "Doing Business in China". Edition MB2000, 2009, 180 p. Web: www.mb2000.com. DOING BUSINESS IN CHINA BENOIT AMS DOING IN CHINA D. R. BENOIT AMS A must-read for Western business leaders Thomas Gnocchi, European Commission 4 E T R I M E S T R E 2009 19

From SolvayAlumni BRUSSELS SCHOOL OF ECONOMICS AND MANAGEMENT C OACHING Comment trouver mes propres solutions? istockphoto Dans ce contexte de crise, ce que je fais a-t-il encore du sens? Puis-je saisir cette opportunité pour rebondir? Quelle vision à 5 ans ai-je pour moi-même? Comment aligner mieux valeurs personnelles et pratique professionnelle? Mes compétences sont-elles transférables? Et d'ailleurs, quels sont mes vrais talents? Comment trouver la sérénité dans la complexité? Seul(e), il est souvent difficile de se poser les vraies questions, celles qui guident vers des réponses authentiques. Accompagnant votre réflexion, votre coach vous aide à vous les poser. Son regard chargé de compétence professionnelle objective et rassurante vous aide à trouver vos propres solutions: celles que vous sentez justes dans une perspective d'alignement durable et global (avec votre vie personnelle, vos valeurs, vos rêves; avec votre entreprise, sa culture, ses valeurs, sa mission) et que vous pouvez dès lors facilement mettre en place. A L'AGENDA Le jeudi 3 décembre Solvay Marketing & Sales Club Microsoft, Zaventem Le mardi 8 décembre Finance Club of Brussels Le jeudi 10 décembre Trends Outlook 2010 Dolce La Hulpe Club Entrepreneurs Nemo 33, Bruxelles Jeudi 11 février 2010 Club Entrepreneurs Grande conférence sport-business: "Faut-il être entrepreneur pour réussir dans le sport de haut niveau?" De janvier à juin 2010 Cours d'œnologie (6 séances) Pour débutants et connaisseurs (voir site www.sbsalumni.be) LA PASSION DE L'HUMAIN Les Ateliers Coaching de Solvay Alumni sont animés par des coachs professionnels, formés et certifiés auprès d'écoles de coaching internationales et reconnues; chacun d'eux a fait du coaching sa pratique professionnelle quotidienne. Cette passion du coaching et de l'humain au cœur de l'entreprise, nous souhaitons la partager et la faire découvrir, explique Marianne Kremer. "Venez vivre une expérience de coaching lors d'un atelier sur un sujet qui vous interpelle. Partant du thème proposé par le coach, nourris par les apports personnels de chaque participant, nous travaillons sur l'équilibre et le développement de chacun, dans le respect de l'alignement entre les valeurs personnelles et les actes." Ateliers: des moments privilégiés OFFICE TEAM SOLVAY ALUMNI Fabienne BECKER fbecker@sbsalumni.be Michaël van ZEEBROECK mvanzee@sbsalumni.be Avenue F.D. Roosevelt 50 (CP 144) 1050 Bruxelles Tel. +32 2 650 35 51 Fax +32 2 650 41 52 www.sbsalumni.be Le thème général des Ateliers Coaching, "L'entreprise au cœur de la personne ou l'inverse?", sera décliné en plusieurs moments Lprivilégiés de réflexion, d'échanges, de changement, d'évolution. Après un premier atelier animé avec succès par Pascal Ledouble en novembre sur le thème "Ma reconversion... dans le Développement Durable j'imagine? Suis-je transférable?", Antoine Parmentier abordera en décembre "La crise et moi dans tout ça?", réflexion autour de l'occasion privilégiée que les événements nous donnent de développer des réponses porteuses de sens personnel. Un atelier prévu en février concernera la vision professionnelle: "Aujourd'hui, demain, après-demain Où est mon avenir professionnel? Qui je veux être dans 5-10 ans?", sous la supervision de Marie-Hélène Dobbelaere. PhotoAlto Roger Ortmans, particulièrement sensible au thème de la diversité, a intitulé l'atelier suivant, en mars, "Moi Mars Elle Vénus (ou l'inverse)", ou comment faire la différence en entreprise par le mariage des compétences prétendument masculines et féminines des un(e)s et des autres. En mai, Jacques Steinfeld animera un atelier sur le thème "Je sais le faire, je veux le faire, c'est bon pour moi: mes talents, je suis unique". Informations relatives aux Ateliers Coaching, sur le site de Solvay Alumni: www.sbsalumni.be (ou auprès de l'office Team Solvay Alumni qui se fera un plaisir de vous renseigner). Editeur responsable: Jean-Paul Bissen, Solvay Brussels School of Economics and Management Alumni asbl. Coordination Solvay Alumni: Marc Chamut. Avenue F.D. Roosevelt 50 (CP 144), 1050 Bruxelles. Tél: 02/650.35.51. E-mail: newsletter@sbsalumni.be 20 4 E T R I M E S T R E 2009